Littérature du dix-neuvième siècle
Disclaimer : Et voilà ! Pauvres de vous ! Je récidive dans cette voie de perdition que les initiés appellent 'fanfiction'… Cette histoire est donc une nouvelle fois quelque peu (bon, OK… Pas la peine de crier au scandale…) COMPLETEMENT inspirée de personnages appartenant à une certaine anglaise, riche, belle et célèbre, nom de code en trois lettres mythiques J. K. R… Je ne touche à mon grand désarroi pas une mornille, pas un gallion pour ma pauvre prose… Au mieux quelques petits messages indulgents de mes lecteurs et un paquet de chocogrenouilles ou des dragées Bertie Crochue si je suis vraiment très, très gentille avec mes petits personnages chéris.
Pairing : Après avoir casé Harry avec Drago, Severus, Bill, Blaise, Georges (bon d'accord, c'était juste une petite histoire d'une nuit mais ça compte aussi… Bref, avec la plupart des mâles appétissants), après un OS mettant en scène un maître des Potions et le plus grand mage noir de tous les temps, je me lance dans une nouvelle histoire, où vous découvrirez deux couples inédits que j'apprécie tout particulièrement… Harry Potter et un certain Remus John Lupin et le second couple mettra en avant Severus Snape et Sirius Black… (Que du lourd !)
Il s'agit donc d'un slash (d'un autre côté, je n'ai écrit que des slashs jusqu'à présent… et je n'ai pas l'intention de renoncer de si tôt…) alors, homophobes, si cette littérature vous choque, que dire ? Cela me désespère de voir tant d'intolérance mais je vous conseille de cliquer en haut à droite sur la petite croix et d'aller voir ailleurs… Toutefois, la lecture d'une histoire où de beaux jeunes hommes s'aiment passionnément, pourra au pire vous permettre un peu d'ouverture d'esprit… Inutile de courir voir un médecin, aucune éruption spontanée d'urticaire ne viendra d'une telle expérience et aucun traumatisme grave n'a jamais été notée, pourtant les études scientifiques sont désormais nombreuses…
Rating : M comme Mmmmmmmmmmmm… ou Miammmmmmmmmmmmmm… (Aux choix du lecteur !) Attention : l'époque et les faits seront sombres et le rating n'est pas là pour rien… Vous voilà prévenu !
Résumé :ATTENTION ! ATTENTION ! CECI EST UNE HISTOIRE EN UNIVERS ALTERNATIF… SANS LE MONDE DE LA MAGIE… CE SERA DONC MON TOUT PREMIER U.A. (un peu d'indulgence… Que diable !) Je ne préfère pas vous dire combien de chapitres comptera cette histoire, mais à priori elle sera assez longue… Quelques petites références au tome 7 (très, très légères cependant… et pas vraiment des spoilers puisque c'est un univers alternatif… ce sera plus des clins d'œil à l'univers de J.K.R.)
De plus, dans une très grande mesure, cette fiction s'inscrira dans l'histoire mythique du plus grand criminel anglais du XIXème siècle, un certain Jack.
Dans le quartier de Whitechapel, au cœur de Londres, un jeune adolescent, orphelin, abandonné à son sort, découvre une vie nouvelle : trahison, complot et amour dans l'Angleterre victorienne de Jack the Ripper…
Ce texte est entièrement dédié à mon bébé adoré, ma petite sœur Nadwen, qui lit et relit mes histoires avec tant d'indulgence… N'hésitez pas à vous plonger dans ces divins écrits… Allez… Bonne lecture à tous…
Littérature du dix-neuvième siècle
Chapitre 1 : Connaissances
Londres, Whitechapel, 3 Juillet 1888.
Mon très cher Fumseck,
Oui, j'imagine sans peine ton expression, entre surprise et incompréhension. Pourquoi diable, cet adolescent aux cheveux bruns en bataille, si affreusement maigre, aux habits déchirés et usés, livré à lui-même depuis si longtemps, décide un beau jour de coucher ses pensées et ses tourments dans un petit cahier ? Pourquoi aujourd'hui ? Je n'en sais rien à vrai dire, juste que je ressens le besoin de te parler. Je ne peux pas lui dire tout ce que j'éprouve, il ne comprendrait probablement pas mon attachement excessif à son encontre et puis, tu restes le seul souvenir de ma mère alors j'imagine que tu peux écouter mes peines et mes peurs mieux que quiconque. Tu as toujours été le plus précieux des objets que je possède, le seul que mon Oncle ne m'ait pas dérobé avant de le revendre à la sauvette ou à quelques clients éméchés. J'ai toujours aimé l'odeur du cuir tanné par les années de ta couverture et plus encore, le contraste des couleurs, ce rouge profond tranchant avec ses sublimes arabesques d'or finement esquissées qui rappellent étrangement les Indes mystérieuses ? Comme j'aimerais découvrir ces contrées lointaines à ses côtés ? Peut-être un jour, m'enlèvera-t-il et l'on s'enfuira loin d'ici, loin de Tower Hamlets. Je nous imagine parcourant le monde dont il me parle chaque soir lorsque je lui sers son dîner dans sa chambre. Mon Dieu, s'il savait à quel point nos discussions passionnées sont devenues vitales à mes journées si sordides et éreintantes… Non, il vaut mieux qu'il l'ignore, je pense. Si tu savais comme j'ai peur qu'il disparaisse aussi brusquement qu'il est entré dans ma vie… le 5 juin 1888, à Whitechapel…
Je suis certain que tu te demandes pourquoi j'ai eu l'idée saugrenue de te donner le nom d'un oiseau mythique... Je te répondrais simplement que lorsque le professeur Lupin m'a remis le manuscrit des contes de Beedle le Barde, il y a maintenant presque un mois, jour pour jour, j'ai été ému comme jamais. Je crois que je me souviendrais encore de ce jour lorsque je serai un vieil homme usé et mourant, je n'oublierais jamais son regard confiant et ce sourire pétillant, si délicieusement doux. Te rends-tu compte Fumseck que cet inconnu qui était arrivé au cœur d'une nuit de pleine lune dans la chambre 16 de l'auberge des Dursley, offrait à un vulgaire domestique, un garçon de rien, un cadeau si précieux, un ouvrage unique et indescriptible ? Mon premier vrai cadeau depuis mes sept ans…
Il me l'a offert lorsque je lui ai apporté son repas ce soir-là et c'était pourtant la toute première fois que je le rencontrais. La veille, j'avais été appelé dans la chambre 19 par un porc, un de ces sales bourgeois parvenu de Baker Street, un habitué des lieux, Gregory Goyle et j'avais appris à l'aube, qu'un professeur, un certain Remus Lupin était arrivé vers deux heures du matin, il avait demandé la plus grande tranquillité pour pouvoir se reposer d'un long voyage et souhaité simplement qu'on lui apporte son repas en fin de journée… Je pensais qu'il n'était qu'un de ces nouveaux clients qui demandaient expressément à mon Oncle que je monte le rejoindre. Je savais à quoi m'attendre, il y a bien trop longtemps que j'avais cessé d'espérer en la nature humaine. Encore un soi-disant gentleman, issu de la plus haute aristocratie anglaise qui venait à Whitechapel pour s'encanailler avec un adolescent, céder en tout impunité à ses penchants les plus violents et oublier sa petite vie étriquée avec Madame.
Pourtant, rien ne s'est passé comme je m'y attendais. Je suis monté le rejoindre à la nuit tombante avec cette étrange boule dans l'estomac, cette envie de vomir, comme à chaque fois. J'ai frappé deux coups et une voix douce et agréable m'a demandé d'entrer. Je portais en équilibre le plateau du repas et manquais de le renverser en pénétrant dans sa chambre. Oh bien sûr, la plupart des clients de cet établissement aurait profité de cet incident pour me donner un ou deux coups et puis, après, comme d'habitude, il m'aurait poussé sur le lit miteux et j'aurais fermé les yeux pour essayer d'oublier leur corps répugnant, la sueur, les râles… Lui non… Il s'est empressé dans ma direction, me prenant le plateau des mains et s'excusant poliment de n'avoir pas réagi assez vite pour me venir en aide. J'étais littéralement soufflé. De toutes ses années à l'auberge des Dursley, jamais aucun client ne s'était adressé à moi avec tant de révérence. Interloqué, je suivais du regard cet homme aux cheveux châtains, aux tempes légèrement grisonnantes, au costume sombre qui portait une lavallière, tout en lui était distinction et courtoisie. Il était aux antipodes de ce lieu malfamé. Mon regard sans doute ahuri l'a fait rire, un rire simple, vrai et il m'a prié de m'asseoir, juste pour que je lui tienne compagnie pendant qu'il mangeait les mets préparés par la cuisinière, Madame Pomfresh. Il m'a même proposé de partager sa part de tarte aux pommes chaudes, ce que je refusais aussitôt. Peu à peu, je me détendais, observant la pièce où régnait un chaleureux désordre, l'homme avait vidé sa malle et ça et là, traînaient des habits, des livres, des journaux… Sur le bureau reconverti en table à manger, je remarquai un ouvrage, il dut comprendre à mon regard que ce manuscrit m'intriguait et il m'a invité à le prendre comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Jamais personne ne m'avait fait un cadeau avant lui, enfin du moins, pas depuis que je vivais ici.
Il ne pouvait pas réaliser ce que son geste signifiait à mes yeux, mais, toi, Fumseck, tu comprends, n'est-ce pas ? Cet homme est d'une rare bonté et d'une telle gentillesse, je pensais sincèrement que le monde était empli de gens mesquins, cupides, vicieux et sadiques. Whitechapel était mon univers jusqu'à présent et dans ce quartier miséreux, triste et gris, il n'existe pas de Remus Lupin… Enfin, il n'en existait pas, il y a encore un mois. Réalises-tu qu'en une seule soirée, ce mystérieux gentleman aux yeux dorés si lumineux, m'a confié ce trésor et apporté plus d'affections, d'attentions et de compréhension que ne l'a jamais fait ma propre famille ? Il devait être presque vingt-trois heures quand je laissais cet étrange client seul dans la chambre 16 et que je descendais avec hâte pour accomplir mes tâches quotidiennes. Une fois la vaisselle lavée, essuyée et rangée, les écuries nettoyées et les chevaux des hôtes de passages nourris et brossés, je me suis installé le plus confortablement possible sur ma paillasse dans mon sinistre placard, sous l'escalier au bois vermoulu et j'ai lu les contes de Beedle le Barde en l'espace d'une nuit.
Je ne pouvais trouver le sommeil tellement j'étais excité par ce présent hors du commun, j'ai feuilleté ces pages jaunies avec ferveur et dévotion. Tu sais, ce livre est absolument splendide. Tout y est si profond et mystérieux, j'ai été littéralement passionné, fasciné par ces fables étranges et merveilleuses. Je dois reconnaître que ces courts récits m'ont fait parfois rire, d'autres m'ont terrifié comme la légende des trois frères Peverell défiant la mort. Il y a surtout une toute petite histoire qui m'a profondément bouleversé, cette courte nouvelle de seulement quelques pages s'intitule 'Poudlard'. C'est en fait le nom d'une sorte de collège étrange où l'on enseigne la magie. Cette école était dirigée par un vénérable sage, Albus Dumbledore qui, aidé de son magnifique Phénix Fumseck, terrassa le terrible mage noir Grindelwald. J'aurais tant aimé vivre dans cet autre monde, un monde de sorcier, si loin de la misère et de la saleté de cette auberge. Je pense que j'aurais aimé être un homme aux pouvoirs phénoménaux comme le vieux directeur de cette école, avoir comme lui un phénix comme meilleur ami, alors c'est naturellement que je te donne ce nom légendaire, j'espère que tu comprends mieux mon choix, maintenant…
Je me plais à croire que ma mère me lisait peut-être ces contes et légendes quand je n'étais encore qu'un bébé. J'aimerais me souvenir d'elle, Fumseck, et de mon père aussi, mais, malgré tous mes efforts, je n'y parviens plus vraiment, seulement quelques souvenirs de moins en moins précis, quelques moments fugaces. Je suppose que j'étais trop jeune lorsqu'ils m'ont laissé à Tante Petunia. Bien sûr, ça ne devait être que pour quelques semaines, trois mois, tout au plus, juste le temps qu'ils préparent mon arrivée dans leur propriété indienne entre Madras et Pondichery mais, ils ne sont jamais arrivés et je n'ai jamais pu les rejoindre malheureusement. J'avais sept ans quand j'ai appris que jamais on ne m'enlèverait de cette auberge que j'exècre. Ainsi, ma vie a complètement basculé le 25 novembre 1878 lorsque Oncle Vernon a reçu ce message lapidaire de Maître Nott, expliquant que le bateau dans lequel mes parents avaient embarqué avait disparu corps et biens près du détroit de Palk, entre les côtes orientales de l'Inde et de Ceylan.
Mon Dieu, Fumseck, je crois que des moments peuvent réellement bouleverser une vie. Cette lettre a sans nul doute marqué la fin de mon enfance, je suis devenu une bouche à nourrir pour mon oncle et ma tante, alors ils ont commencé à m'employer pour diverses petites taches, jusqu'à ce que j'accomplisse finalement toutes les besognes les plus ingrates pour la tenue d'un tel établissement et puis, quand j'ai commencé à intéresser certains clients, je suis devenu une nouvelle offre de l'auberge des Dursley. Maintenant, je dirais que l'arrivée de Monsieur Lupin est le second moment de ma vie. Depuis son arrivée, il demande à m'avoir chaque soir, mon Oncle croit que le professeur Lupin est cinglé de s'être entiché d'une catin comme moi, la vérité, c'est qu'il n'a jamais eu un geste déplacé à mon encontre, bien au contraire… Il me parle de ses voyages, de ses études, de son travail et je quitte sa chambre quand je suis certain que tous les clients sont déjà tellement ronds qu'aucun d'entre eux n'aura l'idée de demander ma présence. Il sait très bien que si je cherche à rester plus longtemps près de lui chaque soir, c'est pour ne plus me trouver dans des draps salis, ces corps lourds et poisseux contre moi. Je n'ai pas eu besoin de le lui dire, il l'a compris d'un regard et ne m'a jamais fait la moindre remarque à ce propos. Rien que pour cela, je voudrais qu'il reste à tout jamais dans ma vie… Je sais que je ne devrais pas espérer tant de lui, il a déjà tellement fait pour moi…
Je te parle déjà depuis un moment de cet homme et que sais-tu de moi finalement ? Presque rien… Alors, peut-être devrais-je commencer par me présenter à toi, mon cher Fumseck, je suis Harry, juste Harry puisque dans ce quartier sinistre, personne n'a besoin de connaître ton nom de famille. Il faut être quelqu'un pour que l'on s'adresse à toi par ton patronyme… comme le professeur Lupin ou un de ces riches salopards de Westminster. Moi, je n'ai droit au mieux qu'à quelques interjections 'Hé toi, la bouteille de Whisky, elle vient…' 'Hé, le brun, écarte plus les jambes…'
Et pourtant, mon nom est celui d'une des plus anciennes familles aristocratiques d'Angleterre. Mon père était en effet l'unique héritier de la très glorieuse dynastie 'Potter'. Tous les membres de cette si prestigieuse lignée étaient des représentants respectés de la chambre des Lords depuis plusieurs générations, conseillers éminents de la cour de la grande Reine Victoria, des véritables 'Sang-Pur' de Westminster. J'ai parfois du mal à concevoir que mon propre père était peut-être une de ses pourritures que je croise chaque nuit, qui pue le fric et qui vient se faire n'importe quelle prostituée ou gamin comme moi à Hanbury Street, guettant sa future proie à l'abri des regards indiscrets dans un de ces carrosses noirs et nous envoyant quérir par son cocher ou son secrétaire personnel. Ma mère, elle, était une roturière, une 'sang de bourbe' comme disent les putains de Whitechapel.
D'après ce qu'Oncle Vernon m'a expliqué un jour où il avait largement trop abusé du tord-boyau qu'il ose appeler whisky, mon père a renié titres et fortunes pour épouser la petite Lily Evans de l'East End, et ce malgré les menaces incessantes de sa chère famille. Pourtant, mon grand-père, le genre de gentleman au sang-pur que j'exècre, se croyant au dessus de tous en raison de sa position sociale privilégiée, a tout tenté pour dissuader son fils, il exigeait qu'il abandonne cette folle idée et épouse un des très bons partis de Westminster, une cousine de mon parrain, Sirius Black, une dénommée Narcissa. Toujours est-il que James Potter a préféré renoncer à sa position plus qu'avantageuse, à son avenir tout tracé pour cette jeune roturière qu'il avait rencontrée par hasard un soir de beuverie à Bethnal Green. Pour me blesser, ma tante répète toujours qu'il a épousé ma mère, non par amour mais uniquement parce qu'il l'avait engrossée et qu'il refusait d'abandonner son bâtard à Whitechapel. Comme il se doit, cette histoire défraya les chroniques mondaines et acculé par la disgrâce, mon grand-père ne pouvant pardonner à son fils l'infamie d'une telle union, se suicida quelques jours après ce mariage sans avoir préalablement changé les clauses de son testament. L'ironie du sort sans doute… La domestique de whitechapel se retrouvait mariée à un beau jeune homme et une des plus grandes fortunes de Grande-Bretagne.
Sirius fut le seul dans ce monde de vautour et de pourriture à ne pas avoir tourné le dos à mon père malgré son mariage surprenant avec cette fille de peu de l'East End, il fut donc lui aussi victime de cette situation puisque deux mois après, sa mère le déshérita pour ne pas avoir soutenu l'honneur de la famille des Black ; l'affront fait par James Potter à sa cousine était, aux yeux de tous ces bien-pensants, absolument impardonnable. Rejeté par les siens, Sirius trouva inévitablement refuge auprès de mes parents dans le vieux manoir familial des Potter entre Saint James Park et l'abbaye de Westminster. C'est là-bas que je passais mes premières années, jusqu'à ce que j'atteigne mes six ans. Même si je garde peu de souvenirs précis de cette époque, il me reste des impressions, des sensations, j'ai été aimé, choyé par eux trois. Infiniment.
Tu sais, Fumseck, en dehors des quelques confidences de mon oncle et ma tante, tout ce que j'ai découvert par la suite sur ma famille, je ne le tiens qu'à des ragots, des racontars faits sur l'oreiller par quelques clients, enfin, un en particulier. On peut presque dire que c'est un de mes réguliers. Il est plutôt du genre glacial, une beauté froide et hautaine comme tous ceux de son espèce, c'est un Lord, lui et moi, je ne suis bon qu'à recevoir sa queue pour qu'il se soulage. Il vient chaque fois que sa femme quitte Londres pour se reposer dans son cottage dans le comté de Wiltshire, là où se trouve ce monument fascinant, les pierres dressées de Stonehenge. Il s'appelle Malefoy, Lord Lucius Malefoy. Un soir où il avait particulièrement aimé ma prestation, il m'a fait des confidences. Il se donnait cet air des gens si importants, comme si j'en avais quelque chose à faire de son monde de dégénéré où pour satisfaire ses besoins, on se paye un gamin de quinze, de l'âge de son propre fils d'après ce que j'ai compris. Enfin, pour le coup, j'ai été captivé par son récit. Déjà, sa chère épouse, il se trouve que c'est cette fameuse Narcissa qui était promise à mon père. Tu imagines aisément ma surprise quand j'ai découvert ce fait. Forcément, en comprenant qu'il connaissait les Black, je me suis amusé à le faire parler et c'est comme cela que j'ai su pourquoi j'étais ici, dans cet endroit crasseux, à supporter leur caresse, leur souffle répugnant, leur haleine souvent empestant l'alcool…
Désolé, je suis obligé de te laisser, Fumseck, mon oncle tambourine contre la porte et hurle comme un damné, il faut que je sorte immédiatement.
A très bientôt, Harry.
oOoOoOoOoOoOoOo
Malgré sa petite taille pour son âge, Harry s'extirpa péniblement du local miséreux où se trouvait sa paillasse. Il tenta vainement de remettre en ordre sa tenue mais fut aussitôt tiré violemment par son oncle.
« Enfin, qu'est-ce que tu fichais ?
- Euh… Rien.
- On a un nouveau client, il vient d'arriver.
- Je…
- Tu montes. Chambre 7. Il t'attend.
- Mais…
- Il n'y a pas de 'mais'. Ton cher professeur ne t'a sans doute pas assez bourré pour que tu ne puisses satisfaire un Lord !
- Il est très tard et…
- Pauvre petite chose ! Ecoute-moi bien, Potter, je ne me répèterais pas deux fois ! Tu veux le gite et le couvert, d'accord, mais rien n'est gratuit dans ce monde !
- Je l'avais déjà compris, ça, mon oncle !
- Et ne sois pas insolent, en plus ! »
Bien que particulièrement souple d'habitude, Harry trop engourdi et fatigué n'eut pas le temps d'esquiver la gifle que lui asséna son oncle et manqua de tomber à la renverse, il se retint difficilement contre la porte de son placard et frotta inconsciemment sa joue endolorie.
« Si ça peut te rassurer, je ne comprendrais jamais ces lords qui payent pour une putain comme toi ! Là, en l'occurrence, je devrais te féliciter, tu as tellement bien fait ton travail avec Lord Malefoy qu'il a parlé de toi en des termes plus qu'élogieux à la personne qui vient d'arriver et il tient absolument à faire ta connaissance. Immédiatement ! »
Le ton ne soufflait aucune réplique, Harry le savait parfaitement. Il se retourna lentement et se dirigea d'un pas lourd vers l'escalier vermoulu, il avait seulement posé un pied sur la première marche quand il entendit son oncle lui hurler :
« Numéro 7, Potter ! Et sois brillant, il sent le fric à des kilomètres, celui-là ! »
Les quelques marches qui le séparaient du premier étage parurent interminables au petit brun qui sentait son estomac se contracter. Un mois, un mois qu'il n'avait pas eu à vendre son corps grâce au Professeur Lupin. Ce dernier devait dormir profondément au second, Harry aurait voulu courir jusqu'à sa chambre, le supplier de le garder avec lui ou mieux encore, de quitter ce bouge infâme, mais, il n'en fit rien, sa vie était ainsi. Lorsqu'il se retrouva devant la porte en chêne où était peint le chiffre 7, il frappa machinalement deux coups très faibles contre le bois, espérant inconsciemment que l'inconnu en ait eu assez de l'attendre, peut-être ce dernier se serait endormi. Il n'aurait pas à supporter ces râles, sa peau en sueur, ces coups de rein trop violent, loin de toute la tendresse qu'il aurait aimé partager. Un sourire doux et des yeux d'une étrange couleur dorée lui apparurent aussitôt à l'esprit. Il chassa cette pensée bien trop dérangeante et le bref espoir du petit brun mourut malheureusement, une voix froide et sifflante lui répondit d'entrer. Retenant sa respiration, Harry pénétra dans la chambre. Une faible et tremblotante bougie éclairait la pièce. Près de la fenêtre, se tenait une longue silhouette, il portait une large cape noire et un haut de forme. L'homme se retourna vers lui, lentement, fixant Harry qui se sentait mis à nu, il aurait pu fuir tant ce regard le glacer, le terrifier.
« Avance. »
Le petit brun n'avait d'autres alternatives et fit un pas, puis referma doucement la porte derrière lui. Prenant sur lui comme jamais, il fit face à ce mystérieux client. Ses yeux sombres ne l'avaient pas quitté une seule seconde. La voix sifflante, étrange et froide reprit :
« Bien, au moins Lucius ne m'avait pas menti sur la marchandise. Déshabille-toi. »
Comme un automate, Harry s'avança…
A suivre…