Et voilà une nouvelle fanfic de Tsubasa! (En ce moment je suis hyper productive en ce qui concerne cette série xD) A l'origine, elle devait être un long one-shot. Mais finalement, elle était tellement longue (22 pages sur word, question one-shot, ça le fait pas trop), j'ai décidé de la séparer en chapitres. Alors au final elle fait cinq chapitres. Je ne savais pas trop dans quel genre la classer, ça part un peu de tous les côtés (avec une légère tendance à l'angst, bon on ne se refait pas, hein... mais rien de bien méchant je vous rassure) donc bah j'ai laissé en "général".

Les pensées que Kuro peut entendre sont en italique. Ses pensées à lui, sont non seulement en italiques mais aussi entourées de guillemets x3 j'aurais bien mis des étoiles mais le site refuse de les prendre en compte, à mon grand malheur...

(Ah et je profite pour répondre ici à Sedinette-sama pour sa review sur "Sorrow" xD: contente que la fin t'aie plu xD KuroFye powaaa!!!!)

Donc voilà j'espère que cette nouvelle histoire vous plaira !!!!!

1. Orage.

Un orage. Il haïssait les orages. Enfin, à vrai dire, non, pas les orages, juste cette pluie persistante qui les accompagnait à chaque fois. Elle rendait le sol boueux et le paysage sombre, les arbres ployaient comme sous le poids d'une trop grande tristesse, et il détestait ces nuages, gris et déprimants, bien trop proches, qui filaient à toute allure au dessus de leurs têtes. Et cette température glaciale... Est-ce qu'il n'était pas sensé faire au moins un peu chaud, quand il faisait de l'orage ? Ou est-ce que ce critère changeait de monde en monde ? se demanda-t-il.

Heureusement que ce n'était pas lui qui allait devoir sortir en ville sous ce déluge pour acheter des médicaments. Il resterait bien à l'abri derrière la vitre, assis dans un bon fauteuil...

- Kuro-pii...

Et voilà qu'il s'y mettait. Et hop que je te fais mon regard bleu de chien battu...

- Dans tes rêves, le mage. On a tiré à la courte paille, et c'est toi qui as perdu.

- Mais Sakura-chan ne me lâche pas la main, et en plus je me suis tordu la cheville quand tu m'as fait tomber dans les escaliers tout à l'heure.

Le ninja fronça les sourcils. Il disait vrai pour les deux affirmations : à sa droite, la princesse, brûlante de fièvre, profondément endormie, lui tenait le poignet comme si c'était le saint Graal et qu'il ne fallait le lâcher en aucun cas. Quant à sa cheville, elle était entourée d'un bandage que Kurogane lui avait fait en grognant, pour soulager sa mauvaise conscience de l'avoir heurté sans faire exprès quand il descendait l'escalier et de n'avoir pas su le rattraper alors qu'il basculait en avant. Heureusement qu'il n'était pas tombé de très haut.

- Mais ça ne t'empêche pas de marcher, rétorqua finalement Kurogane.

Ce magicien, vraiment... il pouvait lui cacher des blessures très graves et faire tout un plat d'une petite égratignure, si ça servait ses intérêts.

- Kuro-myu ...

Gros plan sur les yeux bleus, qui se firent encore plus suppliants. Première technique de persuasion. Le ninja s'attendait presque à voir une larme rouler lentement sur sa joue pâle.

- J'ai dit non. C'est tombé sur toi, c'est tout, c'est comme ça. Pas la peine de me faire ton regard de Chat Potté, c'est non.

- Mais juste pour cette fois, en attendant que ma cheville me fasse un peu moins mal...

Deuxième technique de persuasion : la culpabilité.

- Ta cheville n'a rien du tout, crétin ! rugit le ninja, tout en sachant que si Fye continuait l'offensive, il finirait forcément par craquer.

Troisième technique de persuasion : le soupir déçu accompagné du regard fataliste et douloureux, qui disait silencieusement « j'aurais tant aimé que tu me rendes ce service... »

- Arrête ça, le mage ! C'est toi qui iras, et moi je resterai ici avec les gosses.

Fye resta silencieux un instant, pour donner plus de poids à sa technique ultime : le nom entier dans un murmure aussi suppliant que sensuel.

- Kurogane...

Celui-ci se figea. Quand Fye employait sa technique ultime, il n'avait pas d'autre choix que de se rendre.

- Raah, t'as gagné, imbécile ! Mais la prochaine fois, je te préviens, c'est toi qui t'y coltines.

- Youpii !!! Kuro-chan est le meilleur !

- La ferme ! gronda le ninja, les yeux éblouis par le sourire colgate de Fye.

- Achète aussi de la pommade pour les blessures du petit. Ah, et des bandages, aussi. Et n'oublie pas le désinfectant. Tu veux que je te fasse une liste ?

- Ça ira, merci bien ! rugit le brun.

Ce fut sur le sourire lumineux du magicien qu'il claqua la porte et sortit de l'hôtel pour se retrouver sous la pluie. Rah, tout ça à cause de ces foutus imbéciles du pays d'avant, songea-t-il. Ils étaient tombés dans un monde où non seulement il n'y avait pas de plume, mais en plus, où il y avait des guerres de gangs féroces, et ils s'étaient retrouvés pris entre deux feux, cible de tous les gangs en même temps. Shaolan s'était battu bec et ongles, et avait récolté de nombreuses blessures. La princesse était tombée dans le fleuve qui bordait l'endroit où les gangs se battaient, poussée par un des ennemis, et avait récolté une crève monumentale accompagnée d'une fièvre de 40°. Fye était allé la repêcher pendant que Kurogane aidait Shaolan à se battre, et ils avaient réussi de justesse à s'échapper avec Mokona.

Heureusement, ce monde-ci était très différent. En dehors de sa foutue pluie, c'était un monde agréable, moderne, comme dans la république de Hanshin, mais qui paraissait calme et paisible. La ville où ils étaient arrivés, blessés et boitillants, était assez jolie, et tout le monde s'était aussitôt précipité pour les aider. Ils avaient finalement échoué dans un hôtel aux grandes chambres décorées à l'ancienne, après avoir revendu quelques-unes de leurs affaires pour obtenir un peu d'argent.

« Enfin, songea Kurogane, quand il pleut, tous les mondes se ressemblent un peu ». Le béton des routes étaient trempées, il y avait des flaques de boues partout, les rues étaient totalement vides. Enfin ça lui permettait de se perdre dans ses pensées sans être dérangé par le bruit alentour. Surtout qu'il en avait, des choses sur lesquelles réfléchir, et bizarrement, la plupart d'entre elles avaient pour cible un certain magicien blond aux yeux bleus. Fye... Sa technique ultime était vraiment dévastatrice. Non que les yeux façon Chat Potté ne soient pas efficaces, loin de là. Quand Fye le regardait de cette façon, Kurogane avait l'impression de regarder un chiot abandonné sur le bord d'une route. C'était vraiment un bon comédien, ce mage.

Enfin, ça, ce n'était de toute façon plus à mettre en doute depuis longtemps... C'était une des choses qui intriguaient le ninja : quel genre de traumatisme pouvait-il bien avoir subi pour que ça l'incite à cacher sans cesse sa véritable personnalité derrière un masque de sourire ? Il était absolument hermétique. Personne n'arrivait jamais à deviner ce qu'il pensait, et l'expression rieuse de ses yeux bleus ne changeait jamais. Et les rares fois où les circonstances l'avaient contraint à abandonner un instant son sourire, Kurogane avait lu tant de détresse dans son regard qu'il en avait été presque effrayé. Le magicien était un être mystérieux. Le brun aurait aimé avoir le pouvoir de lire dans les pensées, rien qu'une fois...

Soudain il remarqua un fil électrique coupé qui pendouillait lamentablement jusqu'à terre – précisément, jusqu'à la flaque d'eau dans lequel il venait de marcher sans s'en rendre compte, absorbé par ses pensées.

- Putain, c'est hyper dangereux ! s'exclama-t-il. Manquerait plus que la foudre tomb...

La foudra tomba. Si Sakura était « l'enfant bénie des Dieux », Kurogane, lui, devait sans doute être « l'adulte que les Dieux ont décidé de faire chier ». Tout se passa extrêmement rapidement : l'éclair tomba sur le poteau électrique, la décharge se diffusa dans le fil cassé, arriva jusqu'à la flaque d'eau où trempaient les pied de Kurogane. Il poussa un hurlement, ses cheveux se dressèrent, et son corps, par instinct – il aurait été bien incapable de le contrôler en cet instant précis – lui fit faire un bond en arrière, avant qu'il ne s'écroule contre le trottoir, inconscient.

Oh ! C'est Kurogane-san non ? Faut l'aider !

Pourquoi il est allongé par terre par ce temps ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je crois qu'il va falloir le transporter quelque part, on peut pas le laisser sous cette pluie !

Tain, il doit être gelé ce pauvre mec, il caille ici.

- Kurogane-san !! Réveillez-vous !

Pourquoi il se réveille pas ? Qu'est-ce qui lui est arrivé ?

Hé, il est drôlement canon, en fait...

- Kurogane-san, vous nous entendez ?

- Mmm... marmonna Kurogane.

Un concert d'exclamations jaillirent autour de lui.

Ah, il est réveillé !! Super !! J'ai eu la trouille.

J'ai bien cru qu'il était clamsé, pendant un moment.

Je me demande pourquoi il s'est évanoui. Peut-être qu'il a trop fait l'amour avec Fye-san.

- Hein ? grogna le ninja. Qu'est-ce que vous dites encore comme conneries ... ?

Il ouvrit les yeux. Autour de lui se tenaient cinq six personnes, qui l'entouraient avec un regard inquiet.

- Vous pouvez vous lever, Kurogane-san? Que s'est-il passé ?

- La foudre, grommela Kurogane avec difficulté. L'est tombée sur le poteau. J'étais en dessous.

- Ah, la foudre...

Sérieux ? C'est dément !

Tain c'est trop zarb. Je me demande s'il a pas un peu fumé.

Pas à cause de Fye-san, alors... dommage...

- C'était donc ça, le grand bruit que j'ai entendu de chez moi, dit l'un d'entre eux. Je suis sorti pour voir ce qui se passait et j'ai vu Kurogane-san par terre... Vous voulez vous reposer un peu, Kurogane-san ?

- Non, je... les médicaments... dois aller les chercher.

- Je vais y aller à votre place, dit une fille qu'il reconnut comme une de celles qui les avaient aidés à leur arrivée dans la ville. Vous avez une liste ?

Putain, et dire qu'il avait envoyé bouler le blondinet lorsque celui ci lui avait dit qu'il allait lui en faire une... Maintenant il ne se rappelait plus de ce qu'il devait acheter... il n'arrivait même pas à penser correctement. Et puis il y avait toujours un bourdonnement dans sa tête, comme si des tas de gens parlaient en même temps, c'était super saoûlant.

- J'ai pas de liste. Faut aller demander au magicien.

Encore une fois, les bourdonnements lui vrillèrent les tempes.

Le magicien ? S'il l'appelle comme ça, c'est qu'ils doivent pas être très proches... dommage...

C'est qui déjà le magicien ? C'est le blond, là, le mec efféminé ?

Punaise, j'ai pas envie d'aller chercher la liste. J'ai trop mal aux jambes.

- Dites vous voulez pas la fermer un peu ? demanda-t-il en essayant de ne pas paraître trop sec.

- Mais on ne dit rien, répondit l'un d'entre eux, passablement surpris.

Sa tête en a pris un coup à cause du choc ?

- Ma tête n'en a pas pris un coup, je vais très bien. Je vais aller chercher ces médocs tout seul, merci de l'aide.

Il se leva à grand-peine, la tête sur le point d'exploser, sans remarquer l'expression choquée de l'un d'entre eux.

Putain il lit dans les pensées ou quoi ? J'ai pas dit ça à voix haute quand même, si ?

Cette fois, Kurogane ne put l'ignorer. Il se tourna vers lui et dit :

- Il me semble que si... au fait, au passage, ce genre de réflexion, c'est pas super sympa.

Cinq voix semblèrent soudain transpercer son cerveau :

Mais de quoi est-ce qu'il parle ?

Une seule voix disait (ou pensait ?) quelque chose de différent.

Il ... il lit vraiment dans les pensées ! Oh my god mais si je pense il va savoir ce que j... arrête de penser ! Arrête de penser ! Kurogane-san, ne lisez pas ce que je pense !

Les lèvres du jeune homme étaient restées closes. Ce fut à ce moment là que Kurogane comprit que quelque chose n'allait pas. Il fixa le garçon pendant un long moment.

Putain, pourquoi il me regarde, là ? J'ai envie de me barrer...

- Merci pour l'aide, lâcha-t-il finalement, en jugeant que le problème demandait réflexion et n'était pas à soulever avec le premier venu. Où est le magasin de médicaments ?

Ses pensées tourbillonnaient, il avait hâte de se retrouver seul. Les lèvres du gars n'avaient pas bougé. C'était proprement dingue. Il lui était arrivé des tas de trucs bizarres, mais lire les pensées des gens, ça, c'était bien la première fois. Non, enfin, c'était débile. C'était sûrement ces gens qui lui avaient fait une blague, un tour de passe-passe ou quoi. Lire dans les pensées étaient une chose impossible.

Il finit par arriver à la pharmacie et se demanda s'il parviendrait à lire les pensées de la prochaine personne qu'il rencontrerait. Avant de se dire que c'était débile, que c'était tout bonnement impossible qu'il puisse vraiment lire dans les pensées.

Avec appréhension, il passa la porte de la pharmacie, accompagné d'une petite sonnette.

- Bonjour monsieur ! s'exclama la vendeuse derrière le comptoir.

Oh my god, c'est qui ce type, il est supercanon !

- Merde, gémit Kurogane à voix basse. Merde, merde, merde.

Il était mal barré. Qu'est-ce qui au nom du ciel avait bien pu lui donner une possibilité comme celle-ci ? Il n'avait jamais demandé à lire dans les pensées des gens !

Wow. Deux minutes. En fait, si ! Il avait, précisément trente secondes avant de se faire foudroyer, émis la pensée qu'il aimerait savoir ce qui se passait dans la tête de Fye.

Qu'il aimerait savoir ce qu'il se passait dans la tête de Fye ... OH, my god ! Mais c'était l'occasion rêvée ! Il pouvait rentrer chez lui et il lirait les pensées de Fye dès qu'il entrerait dans la même pièce que lui !

Mais dès qu'il eut songé à ça, sa conscience fit son retour au galop, le taraudant de réflexions telles que « mais c'est immoral !!! » ou « c'est du voyeurisme pure et simple !!! » ou encore « ça serait honteux si tu faisais une chose pareille ! ». D'un autre côté, il fallait avouer que c'était véritablement super tentant... Les deux parties de sa conscience se battaient, essayant chacune d'imposer son choix à Kurogane.

Pourquoi il reste planté là à rien faire, les sourcils froncés ?

Cette voix féminine qui sembla résonner dans sa tête le fit désagréablement vite revenir sur terre. D'abord, les médocs. Ensuite, il aviserait.

Il s'avança vers le comptoir. Avec toute cette histoire, il avait presque oublié ce qu'il devait acheter.

- Alors euh... des compresses, de la pommade pour les plaies et les foulures, du désinfectant, des bandages... ah, et aussi quelque chose contre le mal de tête, s'il vous plaît.

Autant en prévoir dès maintenant, parce que s'il s'avérait que ce n'était pas juste une passade et que lorsqu'il se réveillerait le lendemain, les choses resteraient les mêmes, il sentait qu'il allait vraiment en avoir besoin, de ce médicament contre la migraine. Déjà là, ça commençait à le saoûler méchamment.

Voyons voir... des compresses... oki, elles sont là, de la pommade pour plaies et foulures... du synthol en gel devrait aller je crois... des bandages, ils sont rangés là... voilà du désinfectant... et pour le mal de tête... c'est pour un adulte ou un enfant ?

- Un adulte, répondit Kurogane automatiquement, avant de se rendre compte qu'il n'était pas censé répondre aux pensées que formulaient ses vis-à-vis.

La vendeuse lui fit un sourire surpris, et se remit à chercher. Kurogane entendait la moindre de ses pensées.

Graouh, il m'a foutu les jetons. On dirait qu'il sait lire dans les pensées, c'est dingue ! Bon alors si c'est pour adulte... vais lui donner du Nurofen. Voili voilou !

Ce fut profondément abattu et déjà prêt à avaler tous les comprimés de Nurofen –même si la vendeuse lui avait dit que c'était un médicament fort et qu'il ne fallait pas en abuser- que Kurogane sortit de la pharmacie. La pluie s'était arrêtée, et voilà qu'il faisait face à un dilemne : devait-il accepter de lire les pensées de Fye ou fallait-il qu'il l'évite ? Pendant un long moment, il s'interrogea, puis, finalement, prenant en compte le fait que Fye ne comprendrait pas pourquoi il l'évitait et prenant en compte également sa conscience qui savait bien que sa curiosité à l'égard du magicien était plus forte que sa discrétion, il décida qu'il n'allait pas se cloîtrer dans sa chambre rien que pour éviter de lire ses pensées. En plus ça aurait été débile, parce qu'ils partageaient la même chambre...

Non, il allait faire face à Fye. Il n'allait pas écouter ses pensées exprès – bien qu'il se doutait que même sans le vouloir, il les entendrait quand même – mais il n'allait pas l'éviter. Et puis, vraiment, ça le tentait diablement. Il allait enfin pouvoir répondre à la question si philosophique qui le taraudait : « qu'est-ce que veulent les Fye ? ».

A suivre :3 reviews? °fait ses yeux de chat Potté° (technique qui a déjà prouvé son efficacité sur Kurogane xD)