Bonsoir à tous !

Voilà donc le dernier chapitre de ma petite fic sur les filles Black.

J'espère que cette fin vous plaira !

Bonne lecture.

Ayla

OoOoOoOoOoOoO

Chapitre dix : Et finalement…

La journée passa très lentement, trop lentement même à mon goût. James était revenu chez lui deux heures après en être parti. Il n'avait pas trouvé Papa qui avait disparut de la maison, sa moto aussi. Cela avait beaucoup inquiété Maman, moi j'étais bien trop en colère pour me soucier de cela. Finalement, Maman, Maelys, Amy et moi rentrâmes à la maison en fin d'après midi sans que Papa ne soit revenu. J'étais allée m'enfermer dans ma chambre et je m'étais allongée sur mon lit. Beaucoup de choses se bousculaient dans ma tête et je n'aimais pas tellement ça. Je n'arrivais pas à me changer les idées et je n'étais pas d'humeur à parler. Je refusais donc toutes conversations et bientôt, on me laissa tranquille.

La nuit était tombée depuis plusieurs minutes quand j'entendis le moteur pétaradant de la moto de Papa. Il venait d'atterrir dans le jardin. Je me levais d'un bond de mon lit et me précipitais à ma fenêtre juste à temps pour voir mon père descendre de son engin et enlever son casque. La baie vitrée de la salle à manger s'ouvrit alors et Maman courut à sa rencontre. L'espace d'un instant, je crus qu'elle allait le gifler, mais finalement, sa main retomba, ses épaules aussi. Elle lui posa une question à laquelle il répondit d'un simple hochement de tête et Maman repartit dans la maison. Papa, lui resta dans le jardin, s'occupant de son engin volant.

Il ne me fallut attendre que quelques minutes pour voir James arriver dans notre jardin. Papa ne fut pas surpris de le voir, ce qui ne m'étonna pas, moi non plus. Dès que quelque chose n'allait pas, les Maraudeurs se serraient les coudes. Je supposais que c'était pour ne pas importuner Remus qui avait mieux à faire avec la naissance de Prunille que personne ne l'avait encore mis au courant de ce qui venait de se passer chez nous. Mais cela ne durerait pas, et Remus rappliquerait à la maison dans les jours à venir, j'en aurais mis ma main au feu.

Je restais un moment devant ma fenêtre, le regard dans le vide. Il était temps pour moi de voir les choses en face. Certes, je n'avais pas envie de voir mon père pour le moment, mais j'avais très envie de savoir ce que James et lui allaient bien pouvoir se dire.

Parce que je savais qu'ils parleraient de moi et que j'étais bien trop curieuse pour rester là sans réagir. Je luttais un bon moment avec moi-même avant de prendre la décision de quitter ma chambre. Je savais qu'espionner n'était pas ce qui allait m'aider à retrouver de bonnes relations avec mon père, mais je savais aussi que ne pas savoir ce qui allait être dit me rendrait folle et que je n'arriverais jamais a trouver le sommeil.

Je pris donc une grande inspiration avant de passer la porte de ma chambre. La maison était plongée dans le noir, tout le monde étaient endormis, ou du moins, semblaient l'être. J'essayais d'être la plus silencieuse possible pour ne pas me faire prendre. Malheureusement, la discrétion n'avait jamais été le trait le plus marquant de mon caractère. Mon cœur battait à toute vitesse dans ma poitrine tandis que j'avais l'impression que chacune de mes expirations pouvaient être entendue à des kilomètres à la ronde. Lorsque j'entamais la descente des escaliers et de ses marches grinçantes, ce fut encore pire. Une fois arrivée au rez-de-chaussée, je me demandais comment est-ce que Maman avait pu ne pas m'entendre descendre. Je me faisais des films, sans doute, mais le fait de savoir que j'allais faire quelque chose qu'elle n'appréciait pas ne m'aidais pas a rester rationnelle.

Pourtant, je parvins sans encombre et sans me faire remarquer à approcher la baie vitrée de notre salon. Par chance, elle était entrouverte. Doucement, je me glissais à l'extérieur. Des bruits de voix étouffées se firent entendre. Je reconnus sans peine celle de Papa et celle de James. Ils devaient se trouver près du flanc gauche de la maison. Je m'en approchais le plus discrètement possible et me glissais contre un coin de mur. Dans l'obscurité de la nuit, ils ne pouvaient pas me voir, mais je les entendais à merveille. Assise sur le sol, je ramenais mes genoux contre ma poitrine et fermis les yeux pour mieux me concentrer sur la conversation.

- « … une belle peur, en tout cas. Je t'ai cherché partout ! » lança James.

- « Je m'étais douté que tu voudrais me retrouver alors j'ai évité tous les endroits où on a l'habitude d'aller quand on va mal » répondit Papa.

- « Et finalement, tu étais où ? » demanda James.

- « J'ai été faire un tour du côté de chez les parents d'Océane, il y a un petit bois par là… »

Instinctivement, j'hochais la tête. Je connaissais l'endroit pour m'y être souvent réfugiée avec Maelys et Amy quand les déjeuners chez Grand-Père et Grand-Mère devenaient vraiment trop longs…

- « Océane sait que tu es rentrée ? » demanda alors James.

- « Oui » souffla Papa « Elle est venue me demander si je m'étais calmé, parce que si ce n'était pas le cas, ce n'était pas la peine que je pense dormir ailleurs que sur le canapé ! »

James se mit à rire doucement et moi-même je me surpris à sourire. Papa parlait d'une voix presque timide que je ne lui connaissais pas. Il devait vraiment ne pas se sentir bien.

- « Je me suis conduit comme un bel imbécile, pas vrai ? » demanda alors Papa après un moment.

- « Et bien, en toute honnêteté et malgré le fait que tu sois mon meilleur ami, je vais être obligé de te répondre oui » répondit James d'une voix tranquille « Mais, on le savait déjà. Ce qui nous a tous surpris, c'est la violence et la soudaineté de ta crise de folie ! Par Merlin Sirius, qu'est-ce qui t'a prit ! »

- « Les filles ont dû te raconter » souffla Papa

- « Oui, mais ça n'explique pas pourquoi ! » lui répondit James.

- « Oh… Je suis un père, ce sont mes filles, je…»

- « Je t'arrête tout de suite, Sirius ! Moi aussi j'ai une fille, et pourtant jamais il ne me serait venu à l'esprit d'accuser Syrielle ainsi et de lui dire tout ce que tu as pu dire aux tiennes ! » le coupa James. « Et ne me dis pas que ça n'a rien à voir ! »

Papa soupira.

- « Elles m'en veulent ? » demanda-t-il alors.

- « Oui » répondit James « Mais je pense que tu n'auras que des excuses à faire à Mae pour qu'elle te pardonne. Pour Lalyh en revanche, ça risque d'être une autre paire de manche. Elle t'en veut beaucoup, elle est très en colère contre toi et comme elle est aussi butée que tu peux l'être… »

Papa grogna cette fois ci. Mais son grognement ressemblait plus à une plainte qu'autre chose.

- « Je suis son père tout de même ! Elle ne devrait pas avoir le droit de me faire la tête ! »

- « Et tu n'aurais pas dû te montrer aussi odieux avec elle ! » lui rétorqua James.

- « Je croyais qu'elle sortait en cachette avec Harry ! » lui lança alors Papa « Je pensais qu'elle sortait la nuit faire je ne sais trop quoi avec un type qui en fréquentait déjà une autre ! Tu crois que je pouvais laisser passer ça ! »

- « Tu aurais mieux fait d'en parler avec elle plutôt que de l'agresser ! Et à tout hasard, je te rappelle que le « type » en question est mon fils et ton filleul ! »

- « Ca n'a rien à voir ! » grogna Papa, un peu agacé.

- « Peut être, mais si tu avais pris le temps de réfléchir, tu aurais su que ce n'était ni le genre de ta fille, ni le genre de mon fils de faire ce genre de choses ! »

- « Oui, bon d'accord je n'ai pas réfléchi ! Mais depuis le début de l'été ils passent leur temps ensemble ! Ca a commencé depuis cette maudite promenade en moto… »

Papa s'arrêta un moment et soupira.

- « James, j'ai tellement peur qu'on leur fasse du mal… »

- « Et tu crois que mes fils pourraient leur en faire ? » demanda James

- « Je n'ai pas dit ça ! »

- « Tu as piqué une colère noire quand tu as appris pour Mae et Jack et tu t'es emportée contre Lalyh parce que tu pensais qu'elle fréquentait Harry… Alors excuse-moi pour les conclusions que j'en tire ! » murmura James « Mes fils ne seraient pas assez bien pour tes filles ? »

- « Tu sais bien qu'il ne s'agit absolument pas de ça ! Ca n'a rien à voir avec Harry ou Jack ! Ca serait n'importe quel garçon ce serait pareil ! Ce sont mes princesses, James ! »

- « Je sais bien tout ça. Mais tes filles ont grandit et il est, maintenant, largement temps que tu t'en rendes compte ! »

- « Je sais… » grogna Papa « Je sais, mais c'est dur ! »

- « Oui » souffla alors James dans un soupir.

Il y eut un moment de silence, mais je continuais à garder les yeux fermés. Mon cœur battait vite et j'avais un peu froid, mais pour rien au monde je n'aurais quitté ma place. Il y avait dans la voix de Papa quelque chose de tellement triste que, malgré toute la colère que j'éprouvais à son encontre, me rendait un peu malheureuse pour lui.

- « Tu sais » commença James après un moment « Je comprends tout à fait ce que tu as ressenti quand tu as appris pour Mae et Jack, ou même quand tu as cru que Harry et Lalyh se voyaient. Quand Syrielle m'a annoncé qu'elle était amoureuse de ce Greg, je te jure que j'ai eu envie de le tuer de mes propres mains. »

Papa laissa échapper un petit rire.

- « Mais, tu sais, elle avait les yeux qui brillaient et elle ressemblait tellement à sa mère. J'adorais quand Lily me regardait comme ça, j'adore toujours ça d'ailleurs. Alors qu'est-ce qu'on peut y faire ! Mon petit trésor a grandi et je suis bien obligé de la partager avec l'autre… »

- « Il n'est pas bien ce Greg ? » demanda alors Papa.

- « Si ! C'est bien ça qui m'énerve ! Jack le connaît un peu, il dit que c'est un garçon très bien, très gentil, bon élève et gna gna gna ! Je n'ai aucune raison de dire à Syrielle de se méfier de lui, tu ne peux pas savoir à quel point c'est une torture ! Je n'ai objectivement aucune raison de le détester. Alors je fais avec ! »

- « Mouais… Tout comme je serais obligé de faire avec quand Maelys et Jack iront se bécoter dans un coin sombre » grogna Papa.

- « J'en ai bien peur » répondit James d'un air amusé.

- « N'empêche que tu n'as qu'une fille qui te fais subir ça ! Moi j'en ai trois et ce n'est que le début ! »

- « C'est ta punition » souffla alors James.

- « Ma quoi ? » demanda Papa d'un air étonné.

- « Ta punition » répéta James « Pour t'être comporté comme un play-boy sans cervelle pendant des années, tu n'as eu que de jolies et charmantes filles pour lesquelles tu vas trembler dès qu'un garçon sera dans les parages ! »

Il se mit alors à rire et je me mis à sourire. Papa, lui semblait bien moins amusé.

- « Je ne trouve pas ça drôle ! » râla-t-il.

- « Ne t'inquiète pas, Sirius ! Tes filles ont aussi héritées du caractère de leur mère, elles ne se feront pas avoir par un beau parleur »

- « Que Merlin t'entende ! » supplia Papa.

Une nouvelle fois, le silence retomba dans le jardin. Seul le bruissement des feuilles sous la brise fraîche de la nuit se faisait entendre. J'ouvris enfin les yeux.

- « J'ai beaucoup de chose à me faire pardonner » murmura Papa « Je sens que demain sera une journée difficile »

- « Il faut bien que tu passes par là » lui répondit James et j'entendis le bruit de sa main tapotant son épaule. « Et pour que tu sois en pleine forme, je te conseille d'aller te coucher. La journée a été longue pour tout le monde. »

- « Mouais » souffla Papa

Je les entendis arriver et réalisa alors que j'avais tout intérêt à déguerpir le plus rapidement et le plus silencieusement possible. Malheureusement, en me relevant trop précipitamment, mon dos frotta sur le mur en crépi et je te m'égratignais une bonne partie de mon épaule. Les larmes me montèrent rapidement aux yeux et je ne pu retenir un cri.

- « Qui est là ? » demanda alors Papa en se précipitant dans ma direction « Lumos »

Lorsqu'il me vit, il laissa tomber son bras en fronça les sourcils. Je baissais les yeux tout en grimaçant de douleur.

- « Et bien, on dirait que le temps des explications est survenu plus tôt que nous ne l'aurions cru » souffla alors James.

Je l'entendis, plus que je ne le vis marcher vers moi et tapoter doucement le haut de ma tête. Puis, il s'éloigna dans la nuit et bientôt je ne perçus plus le bruit de ses pas sur l'herbe. Je n'osais toujours pas regarder Papa.

- « Tu t'es fait mal ? » me demanda-t-il après un moment.

- « Oui, mon épaule… » soufflais-je.

- « Laisse moi regarder. »

Il s'approcha doucement de moi et éclaira mon épaule endolorie à l'aide de sa baguette.

- « Ce n'est rien, mais ça fait plutôt mal » me lança-t-il après avoir examiné ma peau qui partait en lambeaux.

Il lança alors un sort qui apaisa immédiatement les horribles picotis qui me brûlaient. Il glissa ensuite doucement sa main sur mon épaule et se rapprocha de moi pour poser un baiser à l'arrière de ma tête. Aussitôt, je fermais les yeux.

- « Je sais que tu vas trouver ça trop facile, mais je veux te dire que je suis vraiment désolé de tout ce qui est arrivé aujourd'hui » murmura-t-il alors.

- « Tu as raison, je trouve ça trop facile » grognais-je en m'éloignant de lui.

Je fis quelques pas avant de m'arrêter et de me retourner vers lui.

- « Tu as été méchant, blessant et insultant ! » lui lançais-je avec humeur.

- « Je sais » soupira-t-il « Je me suis conduit comme le pire des imbéciles et je sais que j'ai fait du mal. Je suis vraiment malheureux de tout ça »

- « Tu n'es pas le seul ! » grognais-je.

Il se contenta d'hocher la tête et fit lentement les quelques pas qui le séparait de moi.

- « Lalyh, mon cœur, si j'ai réagi aussi durement c'est parce que j'ai peur » souffla-t-il en caressant un peu mes cheveux. « On va s'asseoir ? »

Il désigna de la tête un coin de notre jardin légèrement en pente. J'haussais les épaules et partais dans la direction qu'il indiquait. Nous nous installâmes tous les deux sur l'herbe. Tandis que Papa me regardait avec intensité, je me concentrais au maximum sur un petit cailloux devant moi.

- « Tu sais Lalyh, je n'ai jamais aimé personne aussi fort que toi, ta mère et tes sœurs. Vous êtes tout pour moi et j'essaye de faire tout pour que vous soyez heureuses. Ce que je n'avais pas prévu, ou plutôt, pas voulu prévoir, c'est qu'un jour, vous seriez assez grandes pour prendre soin de vous toutes seules »

Sa vois était calme et pas plus élevé qu'un murmure. J'avais très envie de voir quelle expression il avait, mais je me retint, me forçant à fixer cet insignifiant et inintéressant petit cailloux.

- « J'ai été un garçon de 18 ans, et je ne suis pas fier de celui que j'étais à l'époque. Je n'étais pas tout à fait un garçon à qui les filles pouvaient faire confiance » continua-t-il.

- « Ca je sais » soufflais-je.

Quand Maman se disputait très fort avec Papa, elle laissait souvent sous entendre ce genre de choses. Et puis, il y avait aussi les anecdotes que racontaient James et Remus…

- « J'ai changé grâce à ta mère… » souffla-t-il après un petit temps de silence « Mais si elle n'avait pas été amoureuse de moi, je pense que je ne serais pas devenu quelqu'un de très bien… »

Je gardais le silence, mais hochais la tête. J'avais du mal à imaginer ce qu'aurait pu être mon père sans ma mère. Pour moi, ils avaient toujours été ensemble, je ne parvenais pas à me les imaginer l'un sans l'autre…

- « Bref, tout ça pour te dire que, étant ce que j'ai été, je crains plus que tout que vous tombiez sur des types comme moi » lâcha-t-il « Je ne veux pas que vous vous attachiez à des garçons qui n'en ont en définitive rien à faire de vous et qui vous laisseront tombé quand ils auront eu ce qu'ils voulaient. Des types qui vous feraient souffrir ! »

- « Papa, pourquoi est-ce que tu penses qu'on tombera sur des types comme ça ? » lui répondis-je alors en me tournant vers lui « Fais nous un peu confiance ! On sait quand même reconnaître les personnes à éviter ! »

- « J'ai bien peur que tu sous estime le pouvoir de persuasion des garçons qui veulent mettre une fille dans leurs lits ! » soupira Papa en me fixant d'un air grave.

Je me contentais de le regarder, il me sourit alors d'un air triste.

- « Je donnerais tout ce que j'ai pour être sur qu'un salaud ne vous brisera pas le cœur, à tes sœurs et toi. »

- « Je sais bien, mais tu t'y prends mal ! » grognais-je.

- « Je me suis emballé trop vite et crois bien que je le regrette maintenant »

Je levais les yeux au ciel.

- « Tout de même Papa ! Harry ! »

Pour toute réponse, il poussa un grognement mi amusé, mi agacé et shoota dans un petit cailloux non loin de lui.

- « Je me suis laissé aveugler par mes peurs ! Si j'en avais parlé à ta mère avant, elle aurait pu me montrer que je faisais fausse route, mais… Je n'avais pas envie de parler de ça avec elle »

Il y eut un petit instant de silence, j'en profitais pour lever les yeux au ciel et regarder les étoiles scintiller au dessus de nous. Je ne mis que quelques secondes à repérer la plus brillante d'entre elle. La première chose que Papa m'avait appris en regardant le ciel, était de retrouvé son étoile, Sirius, qui était soit disant sa propriété. Petite, j'avais vraiment cru qu'on avait appelé cette étoile comme lui parce qu'il l'avait acheté ! Il m'avait dit qu'il me l'offrait et que je pouvais la regarder tant que je voulais, et qu'en la regardant ça me ferait toujours pensé à lui. Je soupirais avant de me retourner vers Papa.

- « Je t'aime Lalyh » souffla-t-il.

- « Je sais » murmurais-je

- « Et je ne veux pas que tu sois fâché contre moi ! Je ne pensais aucune des chose que je t'ai dite ! Je sais que tu es une jeune fille très bien, et que tu sais prendre les bonnes décisions. Tu es suffisamment grande pour faire tes propres choix, mais je serais toujours ton père et je serais toujours inquiet qu'il t'arrive quelque chose de mal ! »

- « Tu ne pourras pas toujours nous protéger Papa ! » murmurais-je à mon tour « Moi ce que je voudrais, c'est que tu me fasses confiance et même si tu n'es pas d'accord ! Et si je me plante ou si un garçon me rend malheureuse, je veux juste être sure que tu seras là pour me consoler… Et éventuellement aller casser la figure de ce pauvre type ! »

Papa se mit à rire doucement et se rapprocha de moi.

- « Je te promets de faire des efforts et d'essayer de ne plus me montrer si possessif envers tes sœurs et toi ! Mais vous resterez toujours mes petites princesses » souffla-t-il

- « Je sais bien ! » murmurais-je en souriant doucement.

Nous restâmes encore un petit moment à regarder les étoiles avant d'aller nous coucher. Je me sentais bien mieux. Le lendemain, Papa fit ses excuses à tout le monde et nous tachâmes tous d'oublier cette affaire. Malheureusement, j'avais continuellement ce petit pincement au cœur qui me disais de me méfier que tout cela serait bien trop beau pour durer. Il en résultait une certaine gêne qui se ressentait dans mes relations avec Papa. Nous n'étions plus fâchés, mais ce n'était pas redevenu comme avant. Il le sentait lui aussi. Nous passions beaucoup moins de temps ensemble et nous étions moins complices. Comme si cette histoire avait brisé quelque chose et cela me rendait triste.

Ma tristesse et ma gêne s'accentuèrent encore plus au fur et à mesure que la date de mon embauche à Jasire approchait. L'idée de passer mes jours enfermée dans un bureau avec Papa continuellement sur le dos me terrifiait maintenant. Les quelques jours précédant mon premier jour, j'étais d'une humeur tellement massacrante que personne n'osait plus trop me parler.

La veille, se fut pire que tout et je montais m'enfermer dans ma chambre de bonne heure, après avoir réussit à faire pleurer Amy pour des broutilles. Tandis que je démêlais mes cheveux d'un geste rageur, on frappa quelques coups à ma porte.

- « C'est ouvert ! » lançais-je en me retournant pour voir qui avait eu le courage de monter.

Maman entra dans ma chambre. Elle avait l'air sérieux et me fixa un petit moment avant de refermer la porte. Elle s'approcha de moi, me prit la brosse des mains et entreprit de continuer ce que j'avais commencé.

- « Je suis désolée pour Amy » soufflais-je après un moment, « Je ne voulais pas lui faire tant de peine. »

- « Ce n'est pas à moi que tu devrais dire ça, chérie. » souffla-t-elle

J'hochais doucement la tête.

- « Qu'est-ce qui ne va pas ? » me demanda alors Maman d'une voix douce.

- « Rien, ça va… »

- « Lalyh ! » grogna-t-elle d'un air amusé.

Je soupirais et entreprit alors de lui parler de mes doutes, de ma gêne envers Papa et de mon appréhension pour le lendemain.

- « Je n'ai plus vraiment envie de travailler avec lui maintenant… » achevais-je.

- « Je comprends » souffla Maman en reposant la brosse et en venant s'asseoir près de moi « Mais ne te fais pas de soucis pour ça, j'ai tout arrangé. »

- « Tu as quoi ? »

- « J'ai tout arrangé. Je savais que ce genre de choses se produiraient alors j'ai pris les dispositions nécessaires » me répondit-elle en souriant.

- « Ce qui veut dire ? »

- « Tu verras demain ! En attendant, crois moi, tu n'as rien à craindre. Tu es brillante et la plus qualifiée pour ce poste d'après James et Remus ! Tout ce passera bien, j'ai confiance en toi, on a tous confiance en toi… »

Maman resta avec moi une bonne partie de la soirée où nous discutâmes de tout et de rien. Elle apaisa mes craintes, me fit rire et finalement, lorsque je me couchais l'esprit tranquille et le cœur léger. Impatiente même d'être rendu au lendemain. Malheureusement…

… Le lendemain, mon angoisse était revenue, les mots rassurants que Maman m'avait dit la veille relégués, loin, bien loin dans mon cerveau. Le stress me faisait oublier toutes pensées cohérentes. Je me préparais un peu au radar, n'écoutant que d'une oreille distraite les encouragements des uns et des autres. Lorsque l'heure de partir pour mon premier jour de travail arriva, Maman me serra fort dans ses bras. Papa était déjà parti, bien avant mon réveil, c'était un poids en moins, je ne me sentais pas le courage de le voir ce matin. Elle m'accompagna jusqu'au jardin où James m'attendait en souriant.

- « Alors Lalyh, comment ça va ? Pas trop nerveuse ? » me demanda-t-il avant de poser un baiser sur mon front.

- « Tu n'as même pas idée… » lui soufflais-je d'une voix blanche.

- « Ne t'en fais pas mon ange, tout se passera très bien » m'assura Maman en m'embrassant une dernière fois « Une fois dans le bain, tout te semblera plus facile ! »

Pour toute réponse, je lui offris un maigre sourire qui amusa beaucoup James.

- « A ce soir » souffla-t-il enfin à Maman en me prenant la main avant d'ajouter en se tournant vers moi « Tu permets que je nous fasse transplaner ? »

J'acceptais d'un hochement de tête. C'était une bonne idée, vu l'état de nerfs dans lequel j'étais j'aurais bien été capable de me désartibuler lors de mon premier jour ! Je fermais donc les yeux dès que je sentis les premiers signes du transplanage. Peu de temps après je sentis une légère secousse, signe que nous venions d'arriver à destination.

- « Bienvenu à ton nouveau bureau ! » annonça alors fièrement James.

Doucement j'ouvris les yeux. En voyant l'endroit où nous étions, je ne pu m'empêcher de pousser un petit cri de surprise. Nous étions devant l'antenne de Jasire à Pré-Au-Lard. Etonnée, je me tournais vers James qui lui me souriais d'un air entendu.

- « Nous avions décidé que ce serait ton père qui te formerais. Mais nous avons compris qu'il était temps que Sirius cesse d'intervenir autant dans ta vie, alors après en avoir parlé avec lui et ta mère, nous nous sommes tous mit d'accord sur le fait que tu commencerais directement à travailler ici » m'annonça-t-il.

- « Mais… »

Je le regardais un instant, stupéfaite, la bouche grande ouverte ce qui eut pour effet de le faire éclater de rire.

- « Mais je n'ai pas du tout d'expérience pour commencer tout de suite ici… » lui répondis-je inquiète.

- « Nous pensons que si ! » me rétorqua-t-il avec plus de gravité. « Lalyh, nous sommes toujours sérieux quand il s'agit de Jasire et nous ne te confierions pas le poste si nous pensions que tu n'en étais pas capable »

- « Mais, James ! C'est la première fois que… »

- « Je sais » me coupa-t-il « Mais tu ne seras pas seule ! Les deux autres personnes qui travaillent ici se feront une joie de t'apprendre tout ce qu'il y a savoir et tu sais bien que tu n'as qu'un seul coup de cheminée à passer pour que Remus, ton père ou moi ne débarquions ici pour t'aider »

Je lui rendis le sourire confiant qu'il me lançait.

- « On a tous confiance en toi, Lalyh ! » continua James

J'hochais doucement la tête. Son petit discours m'avait fait du bien, je me sentais un peu moins apeurée. Il posa alors sa main sur mon épaule.

- « On y va ? » me demanda-t-il en m'incitant déjà à entrer dans le bâtiment.

L'agence de Pré-Au-Lard était bien moins grande que celle du Chemin de Traverse. Je n'y étais venu qu'une fois avec Papa, lors des travaux d'aménagement. Je savais qu'elle avait été conçue sur le même modèle que l'agence de Jasire, même si, car plus modeste en taille, il n'y avait jamais eût de secrétaire ici.

Il entra le premier dans la salle réservée à l'accueil des clients. Un peu intimidée, je me tenais un peu en retrait.

- « Ethan ? Tabatha ? C'est moi ! » lança-t-il d'une voix enjouée en posant sa mallette sur une des chaises qui se tenait à la disposition des clients, qui n'étaient pas encore arrivés, il était trop tôt.

- « Mr Potter ? » répondit alors une jeune femme en entrant dans la pièce, tout sourire.

Tabatha était une jeune femme grande et mince, élégamment habillée qui portait ses longs cheveux châtains en un joli chignon.

- « On ne vous attendait pas si tôt ! » lui lança-t-elle d'un air charmeur.

Je fronçais les sourcils. Sans vraiment savoir pourquoi, déjà quelque chose me déplaisait chez elle.

- « Je sais bien, mais je suis venu accompagnée votre nouvelle collaboratrice » lui répondit James en s'écartant un peu de sorte à ce qu'elle me voit bien.

La jeune femme allait ouvrir la bouche pour parler quand Ethan Sanders entra à son tour dans la pièce. En me voyant, il eut un petit regard amusé et croisa ses bras sur sa poitrine.

- « Miss Evans ! Quel plaisir de vous revoir ! » lança-t-il.

James eut un moment de surprise avant de se souvenir que son jeune assistant ne me connaissait que sous ce pseudonyme.

- « Tiens, puisque nous parlons de ça… » lança-t-il alors. « Il faut que vous sachiez tous les deux que cette jeune personne à passer son entretien sous un faux nom »

- « Un faux nom ? » demanda Tabatha d'un air surpris « Mais pourquoi ? »

- « Disons qu'elle préférait que sa candidature reste anonyme » répondit laconiquement James. « Je vous présente donc Lalyh Black qui travaillera avec vous désormais. »

Ethan et Tabatha me regardèrent un moment d'un air surpris avant de se redonner une contenance. Déjà James s'approchait de moi et me chuchotait à voix basse.

- « Bon courage pour ton premier jour ma grande, et n'oublie pas que si tu as le moindre souci, je reste dans mon bureau toute la journée ! »

- « Merci James » lui répondis-je sur le même ton.

Il m'offrit un dernier sourire confiant avant de récupérer sa mallette, de nous saluer et de partir. Les quelques secondes qui suivirent son départ, un silence lourd et pesant s'abattit sur la pièce. Nous nous regardâmes, tous les trois, d'un air un peu emprunté. Finalement, ce fut Tabatha qui prit la parole la première.

- « Lalyh Black… » souffla-t-elle « Black comme un des trois patrons ? »

Je soupirais. Ca ne servait à rien de leur mentir, ils le sauraient de toute façon.

- « C'est mon père » avouais-je avec un faible sourire.

- « Ton père ! » s'exclamèrent-ils en cœur

- « Oui, et c'est pour qu'il n'apprenne pas que je postulais à Jasire, que j'ai passé l'entretien sous un faux nom. Je connais James Potter et Remus Lupin depuis que je suis née et la femme de James est ma marraine… »

Voilà, tout était dit, ils ne pourraient plus dire que je ne leur avait rien raconté de ma vie.

- « Tu es la fille de Sirius Black ! » souffla Tabatha d'un air un peu méfiant.

- « Ca doit faire trop bizarre de travailler pour son père ! » lança alors Ethan avec un sourire beaucoup plus amical.

- « Oui » lui répondis-je en souriant « C'est pour ça qu'ils ne m'ont pas nommé à l'agence du Chemin de Traverse ! »

Il eut un petit rire amusé et décroisa enfin les bras.

- « Et bien, Lalyh… Si je te faisais visiter notre petit royaume ? » proposa-t-il.

J'acceptais avec plaisir et m'approchais de lui sous le regard curieux de notre troisième collaboratrice.

- « Ne t'en fait pas pour elle » me souffla Ethan en me faisant entrer dans son bureau « Elle est un peu curieuse, mais elle fait du bon boulot et elle a bon caractère »

Je me contentais d'hocher la tête. Tout ceci était tellement nouveau pour moi… J'avais un peu l'impression de me retrouver dans le monde de quelqu'un que je ne connaissais pas. La matinée se passa très calmement. Pour mon premier jour, me je contentais d'aider du mieux possible Ethan et Tabatha avec les clients. Je travaillais dur et faisais de mon mieux pour qu'on n'ait rien à me reprocher. Je savais qu'en tant que fille d'un des patrons, je ne manquerais pas d'être le point de mire de tout le monde et je voulais être irréprochable.

Aux environs de midi, j'entendis de depuis le bureau qu'on m'avait attribué, le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvrait. Je me levais vite et me dépêchais d'aller accueillir ce nouveau client. J'avais prévu mon plus beau sourire et fut très surprise de constater que ce n'était pas un client, mais Papa qui se tenait devant moi. En me voyant arriver, il plongea ses mains profondément dans ses poches et hocha la tête d'un air amusé.

- « Bonjour Lalyh » souffla-t-il.

Ce n'est qu'alors que je me rappelais que je ne l'avais pas vu encore de la journée.

- « Bonjour » soufflais-je, un peu gênée et ne sachant pas trop comment l'appeler.

A cet instant, Tabatha entra dans la pièce.

- « Tiens, Mr Black ! Quelle bonne surprise ! Vous allez bien ? »

- « Très bien, merci. Et toi ? » lui demanda-t-il poliment.

- « Oh ! Je vais toujours très bien ! » lui répondit-elle d'un air que je qualifiais immédiatement de minaudant.

Je levais les yeux au ciel.

- « Tant mieux, tant mieux… » souffla Papa « Etant donné que c'est l'heure de la pause déjeuner, je voulais savoir si ça te dirais de venir manger un petit quelque chose avec moi… » continua-t-il en se tournant vers moi.

Il me regardait avec une lueur d'espoir dans les yeux et je n'eu ni le cœur, ni l'envie de lui dire non.

- « Avec plaisir ! » répondis-je alors en souriant.

Sans rien ajouter, Papa et moi quittâmes donc l'agence pour nous rendre dans la rue principale de Pré-Au-Lard. Il faisait beau et nous n'avions pas beaucoup de temps avant de reprendre le travail l'un et l'autre, alors nous décidâmes de manger un sandwich. Installés sur un banc, sous un arbre, je dévorais à belle dent le déjeuner que Papa m'avait offert.

- « Alors, ça se passe comment à l'agence ? » demanda justement ce dernier après un moment à manger en silence.

- « Plutôt bien je dirais. » lui répondis-je « Mais tu sais, je n'ai pas fait grand-chose aujourd'hui, je me contente surtout de regarder… »

- « Le travail viendra, ne t'en fait pas ma belle ! »

- « Oh, je ne m'inquiètes pas ! Je suis même plutôt contente, j'avais peur qu'ils me laissent seule avec les clients dès le premier jour ».

Papa me regarda en souriant, et caressa doucement ma tête.

- « Je suis si fier de toi » souffla-t-il.

- « Je sais, merci » lui répondis-je en lui rendant son sourire.

Il fit alors une boule de son emballage de sandwich et s'amusa à le lancer dans les airs pour le rattraper après.

- « Ta mère m'avait fait promettre que je ne viendrais pas te voir aujourd'hui. » annonça-t-il alors sans me regarder. « Elle voulait que je te laisse tranquille, mais… »

- « Mais tu n'as pas pu t'en empêcher ! » lui lançais-je d'un air amusé.

- « Ca t'embête ? » me demanda-t-il en se tournant alors vers moi.

- « Non, au contraire, ça me fait plaisir » lui répondis-je en souriant « Je suis contente de te voir et d'avoir déjeuner avec toi. Peut être même qu'on pourra le refaire de temps en temps ? »

- « Ce serait une très bonne idée ! » déclara-t-il en souriant « Pas tous les jours, bien-sûr, mais de temps en temps… »

- « Oui, de temps en temps… »

Il plongea alors son regard dans le sien et je me mis à sourire largement. C'est comme si en cet instant, tout ce qui s'était passé cet été avait été oublié. Je venais enfin de réaliser que je lui avais, enfin, entièrement pardonné son comportement. J'avais retrouvé la belle complicité que j'avais avec lui et rien au monde ne pouvait me faire plus plaisir. Lui aussi l'avait remarqué car son sourire était éblouissant. Il se rapprocha de moi et me serra un long moment dans ses bras avant de poser un baiser sur ma tempe.

- « Princesse, je crois qu'il est grand temps que nous retournions travailler. Nous avons tous les deux, du pain sur la planche ! » souffla-t-il après avoir caressé ma joue une dernière fois.

J'acquiesçais d'un hochement de tête et sans plus attendre, il me raccompagna devant l'agence de Jasire.

- « Ce n'est peut être pas la peine que je te raccompagne à l'intérieur, pas vrai ? » me demanda-t-il.

- « Ils savent déjà que tu es mon père, mais ce n'est peut être pas la peine en effet qu'on l'affiche trop. » lui répondis-je.

Il hocha la tête d'un air grave.

- « On se revoit à la maison ce soir alors ! Et surtout souviens-toi, pas un mot à ta mère ! »

- « Ne t'inquiètes pas pour ça ! » lui assurais-je en souriant.

Il resta devant le bâtiment le temps que j'y entre. Une fois arrivée dans la salle d'attente, je fus étonnée de voir Tabatha, postée devant la fenêtre. Elle tourna vaguement la tête vers moi et me lança avec un petit sourire en coin.

- « Il est quand même vachement sexy ton père ! »

Mon sang ne fit qu'un tour, je lui lançais un regard noir et meurtrier et m'approchais d'elle à grand pas.

- « Alors écoute, que ce soit bien clair entre nous ! » lui lançais-je entre mes dents « Si jamais tu t'avises de faire encore une seule remarque de ce genre concernant mon père et je peux te jurer qu'il va t'arriver des bricoles ! »

- « Oh là là ! C'est bon, je plaisante ! On a quand même bien le droit de trouver ton père canon ! »

- « Méfie-toi » sifflais-je en glissant ma main dans ma poche pour y attraper ma baguette « On ne va pas être copine toutes les deux ! »

- « Qu'est-ce qui se passe ? » demanda alors Ethan en entrant dans la pièce.

Je tournais mon visage en colère vers lui et il fronça les sourcils.

- « Il y a un problème ? » demanda-t-il d'une voix calme.

- « Non, non » souffla Tabatha « On discutait juste… »

- « Oui, on discutait » murmurais-je en lâchant la prise que j'avais autour de ma baguette.

Il y eut un instant de silence au cours duquel nous nous regardâmes tous les trois d'un air un peu tendu avant que je ne décide de me rendre dans mon bureau pour travailler. Les autres ne tardèrent pas à m'imiter.

L'après midi se passa sans aucun autre heurt. Les bureaux étaient communiquant et je me déplaçais beaucoup pour avoir des informations ou récupérer ma charge de travail. Si j'évitais autant que possible tout contact superflu avec Tabatha, je me surprenais en revanche à apprécier de plus en plus la compagnie d'Ethan.

Je craignais qu'il ne se montre froid et distant, mais il était accueillant et gentil. Il avait pas mal d'humour aussi ce qui m'aidait à me détendre quand j'abordais une situation nouvelle que je devais gérer. Les heures passèrent beaucoup plus vite que je ne l'aurais cru et je fus surprise de voir qu'il ne restait plus qu'une demi heure avant que l'agence ne ferme ses portes. Je m'apprêtais à ranger mon bureau quand j'entendis un nouveau client arriver. Comme Ethan se chargeait de l'accueillir, je ne bougeai pas. Les quelques coups frappés à ma porte me firent donc sursauter.

- « Oui ? »

La porte s'ouvrit et la tête de mon collaborateur se glissa par l'interstice.

- « C'est pour toi » me souffla-t-il.

Il avait l'air étrange, comme intimidé et excité. Je fronçais les sourcils.

- « Moi ? Mais aucun client ne me connaît encore, je… »

- « Il insiste ! » lança Ethan.

Bien que surprise, je me contentais alors d'hausser les épaules et de lui faire signe de faire entrer ce mystérieux client. Ma crainte de me retrouver si vite face à de nouvelles responsabilités fut aussitôt effacée quand je vis Harry entrer dans mon bureau.

Un large sourire aux lèvres, je me précipitais pour lui sauter au cou.

- « Qu'est-ce que tu fais là ? » lui demandais-je en souriant.

- « Je n'allais tout de même pas rater ton premier jour de boulot ! » me lança-t-il en souriant.

Par-dessus son épaule, je vis Ethan refermer la porte de mon bureau.

- « Mais tu n'es pas sensé être en cours ? » demandais-je, en redonnant mon attention à Harry.

- « Disons que je trouve que venir te féliciter est plus important qu'un cours théorique de filature ! » m'avoua-t-il alors « Mais s'il te plait, n'en parle ni à Maman, ni à Hermione, sinon, je suis fini ! »

Je me mis à rire doucement et me détachais de lui. Ca me faisait du bien de voir mon meilleur ami. Depuis deux semaines qu'il avait reprit les cours au Centre des Aurors, je n'avais pas tellement pu le voir. J'étais très touchée qu'il ait prit du temps pour venir me voir.

Harry me posa tout plein de questions, il semblait vraiment s'intéresser à ce que je faisais. Nous passâmes la dernière demi-heure qui me restait à trier ensemble mes papiers. Lorsque je le raccompagnais enfin à l'entrée de l'agence, je souriais largement.

- « Merci d'être venu » lui murmurais-je.

- « Je n'aurais pas manqué ça pour un empire ! » m'assura-t-il en tapotant le haut de ma tête « Je suis sûr que tu vas faire du bon travail ici ! »

- « J'espère » soufflais-je.

- « On se voit à la maison un de ces jours ? »

- « Ok, à bientôt ! »

Il m'adressa un clin d'œil et sortit, je referma la porte sur lui.

- « Tu connais Harry Potter ! » s'exclama alors Tabatha en sortant comme une furie de son bureau. « Harry Potter, le Survivant ! »

Apparemment, elle nous avait espionnés.

- « Oui ! » lui répondis-je « Et tu ferais mieux aussi d'éviter de dire devant moi qu'il est sexy ! »

Elle se renfrogna aussitôt et me regarda regagner mon bureau d'un air mauvais. Moi, je jubilais. Sans trop savoir pourquoi, alors que je ne la connaissais qu'à peine, je prenais plaisir à la voir enrager. Je me mis à sautiller sur place quand un raclement de gorge me fit sursauter et pousser un petit cri.

- « Excuse moi » souffla alors Ethan qui se tenait à la porte de mon bureau. « Je ne voulais pas te faire peur »

- « Ce n'est pas grave ! » lui assurais-je en esquissant un sourire.

Il entra dans mon bureau, les mains dans les poches.

- « Ben dis donc, il s'en fait des choses exceptionnelles depuis que tu bosses ici » me lança-t-il.

- « Ah oui ? »

Il hocha la tête.

- « Deux des trois patrons qui viennent ici… Et puis Harry Potter ! Ca fait beaucoup pour une journée ! »

Je me mis à rire doucement. Pour tous ceux qui ne le connaissaient pas, Harry était celui qui avait tué, à l'âge de 4 ans, le plus grand mage noir de tous les temps. Il était un véritable héros et tout le monde le connaissait. Moi qui avais grandis avec lui, je le considérais comme mon frère, et j'avais souvent tendance à oublier que pour les autres, le voir représentait un petit évènement.

- « En effet. » me contentais-je alors de répondre.

- « Ca fait longtemps ? » me demanda alors Ethan.

- « Pardon ? »

- « Ca fait longtemps que tu sors avec lui ? » insista-t-il alors.

Je fronçais les sourcils en essayant de comprendre ce qu'il voulait me dire.

- « Oh pardon ! » s'excusa-t-il alors « C'est vrai qu'après tout ça ne me regarde pas ! »

- « C'est surtout que je ne comprends pas de quoi tu parles ! » lui lançais-je en souriant.

- « Toi et Harry Potter… ca fait longtemps ? »

- « Oh non ! Pas toi aussi ! » m'exclamais-je en posant mes deux mains sur mes hanches.

- « Quoi ? » s'étonna le jeune homme

- « Mon père a piqué une crise cet été parce qu'il croyait qu'on flirtait… Je ne suis pas amoureuse de Harry, il est juste un très bon ami, comme mon frère, c'est tout ! » lui expliquais-je alors.

- « Ah ! » lança Ethan d'un air un peu étonné « Ah, ok… Je croyais que… Non, ben… ben c'est bien, je suis au courant maintenant ! »

Il avait maintenant l'air gêné et cela me fit rire. Il me regarda alors d'un air étrange.

- « Tu es une fille très bizarre, Lalyh Black ! » me lança-t-il soudain.

- « Ah oui ? »

- « Oui ! Il y a un instant j'avais l'impression que tu aurais pu mordre quiconque t'adressait la parole et maintenant tu es en train de rire… Toute la journée ça n'a été que ça ! »

Il n'y avait pas de méchanceté dans sa voix, mais plutôt de l'amusement. Il me regardait d'un air malicieux et je me surpris à rougir. Immédiatement je baissais mon visage vers le sol.

- « Je suis désolée, je suis un peu… » commençais-je

- « Explosive ? » termina-t-il pour moi en riant presque.

- « On peut dire ça comme ça » lui répondis-je.

- « Et en ce moment, tu serais plutôt dangereuse ou calme ? » me demanda-t-il

- « Plutôt calme. » soufflais-je alors que je sentais mon cœur se mettre à battre de plus en plus vite.

Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais quelque chose chez ce garçon me mettait dans tous mes états. Je n'avais jamais connu ça auparavant et c'était très déroutant.

- « Alors à priori, je ne risque rien si je t'invite à aller faire un tour dans Pré-Au-Lard ? On pourrait manger une glace… » lança-t-il alors.

- « Une glace ? »

- « Ouais… Histoire de se connaître un peu mieux… Vu qu'on va travailler ensemble. »

Je le fixais d'un air grave. Quelque chose me disait que le travail n'était pas l'unique raison pour lequel il voulait me connaître un peu mieux. Mais une chose était sûre, je n'avais absolument pas envie de refuser. C'est donc persuadée d'être devenue aussi rouge qu'une pivoine que je lui répondis :

- « C'est une très bonne idée ! Allons y ! »

Il me lança un sourire éblouissant et me fit signe de passer la première. Je passais tout près de lui en sortant de mon bureau et mon cœur se mit à battre très fort d'un seul coup. Je devenais totalement folle. Et quand, en sortant de l'agence, quand il posa sa main sur mon épaule pour me guider, j'eus quelques frissons.

Je pris alors une grande inspiration et soufflais un bon coup. Puis, tout en suivant Ethan qui me souriait lui aussi dans les rues de la ville je me surpris à penser que c'était agréable de se promener avec un si joli garçon qui s'avérait aussi être très charmant.

C'est alors que je réalisais que c'était maintenant que mon petit papa avait toutes les raisons de s'inquiéter pour ma vie amoureuse…

Et cela me fit presque rire…

fin