Fandom : "Viewfinder d'Ayano Yamane
Auteur : Shyn
Notes : Cette Fanfic étant la suite d' «Absolute Membership », je vous conseille de la lire avant de commencer "Troubles".
Nouvelle édition : décembre 2014
TROUBLES
Prologue
« Une étrange rencontre »
Akihito, allongé dans son lit, regardait le plafond pendant que son réveil hurlait à tue-tête. Il n'avait pas envie de se lever et se disait que rester quelques minutes de plus à paresser n'était pas du luxe. ''Quelques minutes de plus'' c'était bien le lot de tous ceux qui étaient dans l'obligation de se lever tôt.
Après un long soupir, il s'étira comme un chat paresseux sous sa couette, faisant claquer les articulations de ses épaules engourdies par l'inactivité de la nuit. Après toutes ces expériences malencontreuses – voire surtout des plus horribles – il avait fini par réintégrer son appartement. Devoir vivre avec Asami revenait à dire : perdre toute santé physique et morale ! Bon, il n'était pas très juste dans ses propos car Asami l'avait tout de même remis sur pieds… pour finalement le mettre sur les rotules tant l'appétit sexuel de ce dernier tenait d'un autre monde. Donc, après réflexion, il n'avait pas tort. C'était une expérience qui l'avait définitivement é-pui-sé…
Une autre question tout aussi pertinente que la précédente, lui traversa l'esprit : pourquoi le mafieux possédait-il un appartement puisqu'à partir du moment où ses jambes avaient pu le soutenir, Asami s'était volatilisé. Pfft ! il n'y avait plus personne ! L'homme d'affaires partait tôt le matin pour ne revenir que très tard dans la nuit. Lorsqu'il avait eu le malheur de lui en faire la remarque, Asami l'avait accusé d'en être le fautif. Il avait déclaré avoir accumulé beaucoup de travail en retard pour s'être occupé de sa convalescence.
Et lui, avait pris sa réponse comme un reproche, évidemment…
- « … »
Akihito était songeur. Il s'était passé tellement d'événements depuis que Feilong l'avait kidnappé… Tiens, d'ailleurs cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas donné signe de vie celui-là. Lorsqu'il avait tenté d'en toucher deux mots à Asami, celui-ci lui avait jeté un regard à lui en faire froid dans le dos – qu'il se fût étalé nu sur la glace d'une patinoire, aurait eu le même effet. Et bien entendu, aucune réponse ne lui avait chatouillé les oreilles, Asami avait été plus silencieux qu'une tombe.
Akihito émit un rire. Ce descriptif lui convenait parfaitement : sombre, froid, stoïque, inébranlable… Quoique, froid, cela dépendait du lieu et de la situation.
Le photographe se mit tout à coup à rougir et sentit son cœur battre la chamade.
- « Rah ! »
Énervé de réagir ainsi rien qu'en se rappelant ses nuits passées avec Asami, l'aida à s'extirper de son lit. Il choppa son T-shirt de la veille jeté en boule sur une chaise et lorsqu'il enfila un premier bras, il baissa les yeux sur son bandage entourant son torse. Il devrait le changer lui-même à présent. Lorsqu'il était chez le mafieux, c'était lui qui s'en chargeait et souvent ça se terminait dans un lit sur lequel, lui, haletait en sueur !
- « Merde ! Pourquoi faut-il que je pense toujours à ça ! » ragea-t-il alors qu'il sentait un émoi caractéristique prendre naissance sous son boxer.
Le T-shirt froissé regagna violemment la chaise puis la porte de la salle de bain trembla sur ses gonds. Une douche froide ! À défaut de devoir recourir à d'autres moyens quand l'on était à court de temps, c'était ce qu'il y avait de plus radicale en pareille circonstance.
Comme prévu, la douche lui fit le plus grand bien. Elle avait calmé certaines sensations plus ou moins inconfortables mais surtout honteuses. Eh bien oui, il était pressé ! Pressé de rembourser une dette qui s'était, selon Asami, ajoutée à son tableau. Car évidemment, celui-ci avait eu la mémorable idée de payer toutes ses factures pendant ses ''vacances forcées'' en Chine. Il avait même payé ses loyers en retard ! Ce qui signifiait qu'il était condamné à honorer cette putain de dette !
Bon, d'accord, il avait insisté pour le dédommager alors qu'Asami avait suggéré une toute autre forme de remboursement.
- « Et la forme de remboursement je vous la donne dans le mille : dans un lit ! » ragea-t-il de plus belle en se débattant avec son jean qui avait lui aussi décidé de lui pourrir la vie en manquant le faire tomber par terre quand il avait enfilé trop précipitamment une première jambe.
Bon sang, il n'était pas un prostitué ! Merde ! Il ne lui avait jamais demandé de payer ses dettes ! De plus ce fichu mafieux s'était bien gardé de le lui dire. Ce fut seulement en recevant ses relevés de compte bancaire qu'il s'en était aperçu. À bien y réfléchir, il aurait préféré être interdit bancaire que d'être encore plus redevable auprès d'Asami ; et il détestait ça ! Il n'avait jamais rien demandé à qui que ce soit. Et surtout pas à lui !
De toute façon c'était trop tard… Il était inutile de tergiverser. Tout ce qui lui restait à faire était de trouver un scoop ! Ou tout autre chose du moment que ça renflouerait son portefeuille.
Akihito, étant toujours aussi fauché, prit en vitesse un maigre petit déjeuner puis sortit de son appartement.
Avant de partir à la recherche de son fameux scoop, récupérer son appareil photo qu'il avait confié à ses amis avant de suivre la voiture de Feilong jusque dans le parking, était indispensable. Seulement voilà, qu'allait-il donner comme excuse à ses amis pour ne pas leur avoir donné signe de vie durant toutes ces semaines ? Qu'il s'était fait enlever par un chinois à la tête d'une organisation mafieuse écoulant de la drogue ? Qu'il s'était fait violer, brutaliser, puis à nouveau violer pour finir avec une balle dans la poitrine et passer sa convalescence dans le lit d'un autre mafieux ?
S'il disait la vérité, il pouvait dire adieu à ses amis qui feraient tout pour l'éviter, ou dans le pire des cas, l'enverraient directement à l'asile pour une durée indéterminée.
Il avait donc décidé que la meilleure chose à dire était… En fait il n'en avait aucune idée et mentir à ses amis lui était insupportable. Cependant, il n'avait pas le choix. Mais le pire fut quand il avait pris connaissance du nombre impressionnant de messages laissés par ses parents, la plupart provenant surtout de SA MÈRE ! Ce qui était une autre paire de manche…
- « AIE ! »
Préoccupé par ses pensées, Akihito venait de percuter quelque chose qui l'étala sur l'asphalte.
- « Putain, c'est quoi encore !? » maugréa-t-il entre ses dents en se frottant la tête.
- « Je suis désolé, je ne regardais pas où j'allais », fit une belle voix grave.
Akihito leva les yeux, sa main toujours posée sur la tête, et papillonna des paupières dans un air ahuri. Des excuses ?! Cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait pas entendues, il en avait même oublié le sens.
- « Vous allez bien ? » fit la voix qui laissa place à un jeune homme qui lui tendait une main pour l'aider à se relever.
- « Euh… Oui, ça va… »
Akihito mit quelques secondes à réagir. Il y avait quelque chose de bizarre chez cet homme… Puis, retrouvant ses esprits, il rigola et prit la main tendue :
- « En fait c'est moi qui n'ai pas fait attention, ça m'arrive tout le temps, une vraie tête en l'air ! Une certaine personne n'arrête pas de me le dire ! Ha ! Ha ! »
Le jeune homme, ne comprenant sûrement pas pourquoi il lui racontait sa vie, lui adressa tout de même un sourire aimable.
- « Bien, tant mieux. J'aurais été désolé de vous avoir fait mal. »
- « Bah, j'ai connu pire », avoua Akihito en pensant que, si cet homme savait, lui aussi l'enverrait presto à l'asile.
- « Ah ! Je connais ça aussi. Mais je suis désolé, je dois vous laisser », s'excusa le jeune homme en souriant.
- « Oui bien sûr ! Au-revoir et merci de m'avoir aidé à me relever, j'avais oublié que l'humain pouvait être aimable ! »
En fait il avait plutôt pris l'habitude qu'on le tabasse ou qu'on le viole. Ah, et la dernière nouveauté était de le plaquer au sol en lui écrasant le thorax à coups de talons histoire de le mettre un peu plus bas que terre ; au cas où ça ne suffisait pas.
Le jeune homme le regardait d'un air intrigué, mais toujours avec le sourire aux lèvres. Monsieur sourire ! c'était le surnom qu'Akihito lui aurait donné s'il avait été son ami.
- « Je suis vraiment en retard, je dois y aller, et encore désolé de vous avoir bousculé », fit l'homme en s'inclinant respectueusement avant de poursuivre son chemin d'un pas rapide.
Akihito en fit de même tout en se demandant ce qui lui était passé par la tête de raconter sa vie au premier inconnu rencontré dans la rue. Soudain, il s'arrêta puis pivota sur lui-même. Il comprit ce qui l'avait intrigué chez cet homme. Il lui rappelait Asami. En fait on aurait dit son double de dix ans son cadet. C'était stupéfiant ! Mais lui au moins avait le mérite d'être plus courtois et n'était pas affublé d'un costume trois pièces où quelques fois se lovait gentiment un neuf millimètres qui envoyait à la morgue. Pas comme l'autre pervers !
Akihito se remit à rire et reprit sa route avec l'espoir de débusquer le scoop du siècle qui le couvrirait de gloire. Ça fermerait le clapet d'un certain mafieux qui ne cessait de se moquer de ses compétences de reporter photographe. Bizarre comme cette perspective décuplait sa motivation…