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(Édité : janvier 2013)
Note : Cette fanfic est basée sur le manga Viewfinder de Yamane Ayano. C'est une suite totalement fictive du chapitre 12 de Naked Truth. Elle reprend à partir de la scène dans laquelle Asami accoste sur le paquebot de Feilong pour récupérer Akihito.
Prologue – « La transaction »
Mer de Chine, à quelques kilomètres des côtes de Hong-Kong.
Il faisait nuit… Il devait être aux alentours de minuit et la seule clarté prédominante émanait de la pleine lune miroitant sur la mer. Une mer d'huile ce soir là, tout était calme, reposant, jusqu'à ce qu'un moteur de yacht en brise sans état d'âme sa bonace.
Le yacht accosta sur l'embarcadère d'un luxueux paquebot dont la principale attraction se résumait au casino qui étendait son fief au troisième étage. Mais Ryûichi Asami n'était pas venu ici pour s'adonner à cette distraction. Il était venu récupérer ce qui lui appartenait et que Liu Feilong lui avait vilement ravi quelques semaines plus tôt à Tokyo.
Malgré les précieux conseils de ses subalternes qui lui avaient vivement recommandé de ne pas prendre part à l'action en raison de la fragilité de ses blessures, ce fut dans un esprit résolu de mener à bien cette affaire que l'homme posa un premier pied sur le ponton. Feilong, pensait-il réellement le déstabiliser en choisissant son bateau comme lieu d'échange ? C'était vraiment mal le connaître. Qu'importe ce qui pouvait arriver, il était là pour récupérer Takaba et rien ne pourrait l'en empêcher.
Entouré de ses cinq gardes du corps, Asami gravit lentement les marches de l'escalier menant dans le hall d'accueil du navire. Son visage ne trahissant aucune émotion, il marcha d'un pas mesuré tout en fixant son regard droit devant lui, puis s'arrêta au centre dudit hall, lieu dans lequel Takaba devait être acheminé. La transaction n'allait pas tarder à se faire et l'homme d'affaires pourrait bientôt vérifier de ses propres yeux si la combativité et la force d'âme du photographe avaient été altérées. Ou pire, réduites à néant. Asami ne supportait pas l'idée que quelqu'un, autre que lui, ne change le caractère fougueux de sa propriété. Il ne le tolérerait jamais. Takaba était à lui… et à lui seul.
Alors qu'Asami, mains dans les poches, attendait calmement la venue du photographe, un coup de feu retentit subitement. Sans attendre, les hommes de mains du japonais, armes aux poings, serrèrent leurs défenses autour de leur patron tandis que les passagers apeurés par ce bruit inhabituel, mais ô combien caractéristique, couraient dans tous les sens, cherchant un abri pour se protéger. La seule échappatoire qui s'offrit à eux, fut les ascenseurs qui se virent aussitôt pris d'assaut par la meute humaine affolée. La salle, auparavant si paisible, s'était transformée en une véritable fourmilière cacophonique.
Contrairement aux passagers, Asami n'était pas du genre à s'affoler pour si peu, il restait là, impassible, les mains toujours dans les poches de son pantalon. De toute façon il n'avait rien à craindre. Si le coup de feu lui avait été destiné, il serait déjà mort. Et même si le tireur l'avait raté, l'un de ses hommes auraient été touché. Sinon, le tireur aurait grand besoin de cours de tir… Oui, rien ne pouvait ébranler la quiétude du mafieux. Du moins, jusqu'à ce qu'un cri provenant d'une voix familière le tira de son stoïcisme à toute épreuve.
Takaba venait de prononcer son nom dans un cri désespéré.
Asami leva la tête en direction du cri. Il provenait de l'ascenseur extérieur du hall qui se trouvait à seulement deux étages au-dessus de lui.
xxx
Quelques minutes à peine, au quatrième étage du paquebot, Feilong fut averti qu'un des deux hommes chargés d'accompagner Akihito jusqu'à Asami avait été découvert mort dans l'ascenseur. Apprendre qu'un de ses hommes fût mort était sans conséquence mais qu'Akihito ait disparu était une autre histoire. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il venait de se produire, ça ne devait pas se passer comme cela.
- « À quel endroit Takaba a-t-il disparu ? » s'enquit prestement Feilong sous l'emprise d'une angoisse croissante.
- « Un passager l'aurait vu descendre au cinquième étage accompagné d'un homme, nous fouillons actuellement toutes les cabines et coursives dans l'espoir de le retrouver. »
Alors que Feilong écoutait, anxieux, le rapport que lui faisait l'un de ses subalternes, il fut pris tout d'un coup d'un horrible pressentiment lorsque la raison principale de la transaction lui revint en mémoire.
- « Mes attestions de droits », murmura-t-il pour lui-même, le teint blême, avant de s'adresser à ses hommes. « Où est d'Asami ? »
Les hommes de mains se regardèrent entre eux, sentant la peur au ventre les saisir du fait d'annoncer ce que le leader de Baishe n'aimerait sûrement pas entendre. Mais il fallait bien que quelqu'un se dévoue, leur patron n'attendrait pas indéfiniment… Tous savaient que lorsqu'il était question d'Asami, l'humeur de leur chef devenait singulièrement épineuse.
- « C'est… et bien… » commença l'un des subalternes à la plus grande joie de ses acolytes qui n'avaient pas eu à prendre cette lourde responsabilité. « Il a profité de l'effervescence pour disparaître. Nous ne savons pas… »
- « Trouvez-le ! » ordonna aussi sec Feilong, alors qu'un orage prenait naissance sur son front. « Ne le laissez pas s'échapper du bateau ! »
- « Oui, monsieur ! » s'exclamèrent tous ensembles les hommes avant de disparaître dans le couloir.
Une fois seul, Feilong n'arrivait pas à admettre ce qui était en train de se produire. Il avait peine à croire qu'Asami eût projeté de récupérer le photographe tout en conservant ses attestions. Non, il n'aurait tout de même pas osé…
« Bien sûr qu'Asami en était capable », se ravisa-t-il intérieurement tandis qu'il se remémorait la période où l'homme d'affaires et lui s'étaient rencontrés sept ans auparavant. Il revit la mort de son père, puis de son frère blessé qui avait accusé le japonais de lui avoir tiré dessus. Et pour couronner le tout, le même soir, Asami l'avait intimé de baisser son arme qu'il avait pointée sur Toh, prétextant qu'il était son vrai père. Ce qui lui avait valu dans la minute qui suivit de recevoir une balle par ce dernier. Asami l'avait trahi en l'amadouant avec ses belles paroles… et lorsqu'il s'était réveillé, c'était pour constater qu'il était alité à hôpital de la prison de Hong-Kong. (1)
Tous ces souvenirs attisèrent la rancœur et la haine que Feilong éprouvait à l'encontre du japonais. Asami était capable de tout à partir du moment que cela servait ses intérêts.
« Si c'est une effusion de sang que tu cherches… alors, je suis désolé pour Akihito… Mais si c'est ce que tu souhaites… » Feilong n'alla pas au bout de ses pensées vindicatives. Un frisson glacé parcourut son corps lorsqu'il sentit le métal froid d'un canon de pistolet plaqué sur sa nuque.
- « Avance et ne te retourne pas ! » somma la voix tranchante d'Asami. « Si tu émets le moindre son, je te fais sauter la tête. »
À suivre…
(1) Voir le volume 2