MATCHMAKER
by Aussie73

Auteur : Aussie73
Traducteur : Aybarra
Catégorie : Humour, POV, Romance
Résumé : Mark Carter rencontre Jack O'Neill à la réception après l'enterrement.
Pairing(s): Sam/Jack
Saisons : 8 et 9
Spoilers : 818 Threads
Rating: Teens

Disclaimer: All publicly recognizable characters, settings, etc. are the property of their respective owners. The original characters and plot are the property of the author. The author is in no way associated with the owners, creators, or producers of any media franchise. No copyright infringement is intended.

Note de l'auteurJ'ai lu beaucoup d'histoires où Mark est dépeint comme étant un pauvre type – j'ai pensé donc en écrire une où il ne l'est pas. Il est le fils de Jacob – il ne peut pas être totalement mauvais (à mon humble avis). Rating dû au langage.

Note du traducteur : Cette fic a été publiée sous ce titre sur GATEWORLD, mais elle est en fait la réunion de deux fics : 'Little Sister' et 'Ice Cream'. La fic est racontée du point de vue de Mark Carter. Comme toujours, un grand merci à Sam-star pour son aide.

Bonne lecture !


LITTLE SISTER

Ma petite sœur.

Grande, forte, théoricienne en astrophysique et Lieutenant Colonel de l'USAF.

Mais elle sera toujours ma petite sœur.

Je me tenais là avec ma femme et mes enfants en train de regarder le cercueil de Papa en train d'être abaissé doucement dans le sol, puis regardais fixement quelques Marines plier un drapeau en un triangle impeccable, le présentant à Sam.

Je détesterais toujours l'armée, mais cette cérémonie était vraiment touchante.

Sam prit le drapeau stoïquement – ou en apparence en tout cas – mais je savais qu'il ne fallait pas s'y fier. Derrière cet officier de l'armée, il y avait une petite fille qui avait perdu son papa. A côté d'elle se tenait un grand officier avec des cheveux gris ; un Général, je crois – je n'étais pas familier avec les grades de l'Air Force. Il ne l'étreignit pas ou rien de cela ; il se tint juste un peu plus près d'elle.

Elle leva les yeux sur lui et lui fit un très faible sourire. Sam avait toujours été capable de parler avec ses yeux – la moitié de mes amis étaient tombés amoureux d'elle rien que pour ses yeux. Y compris Pete.

Je fronçais légèrement les sourcils, toujours perplexe à la raison pour laquelle ils avaient brusquement rompu. Ils étaient fiancés, pour l'amour de Dieu, et Pete était fou d'elle. J'avais demandé à Pete s'il savait, et il avait juste marmonné quelque chose sur le fait qu'il souhaitait que cela ne soit lié qu'à la mort de son Père.

Une fois la cérémonie terminée, je rassemblai ma petite famille et la ramenai au monospace, et je suivis la file de voitures qui se dirigeait vers la maison du supérieur de Sam. Il avait offert sa maison car, apparemment, elle était plus grande que celle de Sam, et parce qu'il avait connu mon Père aussi. Bah, peut-être que les officiers n'étaient pas tous des pauv' types.

Puis je soupirai. Bien sûr qu'ils ne l'étaient pas – George Hammond était un type vraiment bien et je l'aimais beaucoup. J'avais détesté l'armée pendant si longtemps ; peut-être qu'il était temps d'essayer de regarder par-dessus mes préjugés.

Nous nous garâmes à l'extérieur d'une belle maison dans un quartier calme près des bois. La maison était charmante d'une façon dont je ne me serais jamais attendu d'un militaire et cela me surprit. Je fis sortir les enfants de la voiture et frappai à la porte.

Le même type qui s'était tenu à côté de Sam à la cérémonie ouvrit la porte. Ca devait être son supérieur… quel était son nom déjà ? « Entrez, » dit-il.

Nous entrâmes tous et accrochâmes nos manteaux sur le porte-manteau, ma fille fixant le grand officier avec fascination, battant ses grands yeux bleus en le regardant. Elle était la copie conforme de Sam à son âge – j'avais souvent plaisanté qu'elle aurait pu être le clone de Sam plutôt que simplement sa nièce.

L'homme lui sourit et Gracie fut perdue. « Salut, ma belle ; quel est ton nom » dit-il.

Elle leva ses bras et l'homme pencha sa longue carcasse et la souleva sans effort. « Gracie Carter, » dit-elle, enroulant ses bras autour de son cou et l'embrassant affectueusement.

C'était surprenant – Gracie était habituellement timide avec les étrangers. « Gracie Rose, petite dévergondée, » la taquinai-je.

« Vous devez être Mark, » continua l'homme, me présentant sa main libre. « Je suis Jack O'Neill ; je connaissais très bien votre père. »

« Eh bien, au moins l'un de nous le connaissait. » Puis je soupirai. Il semblait que ma bouche était en mode 'on' pendant que mon cerveau était encore coincé en mode 'off'. « Désolé, » ajoutai-je. « C'était gentil à vous d'offrir votre maison pour la veillée. » Je touchais l'épaule de mon fils. « Vous avez rencontré Gracie Rose » - je fis un signe de tête à ma petite blonde dévergondée qui avait sans aucune gêne enfoui sa tête dans le cou de Jack – « voici Michael. »

« Salut, Michael. » Jack tendit sa main à mon fils de huit ans, qui apprécia vraiment le geste d'homme à homme. « Tu sais comment jouer à Super Mario ? »

« Bien sûr ! » dit mon fils. « Je botte le cul… euh, les fesses, » dit-il, essayant d'anticiper ma réprimande.

« Ha ! » répondit Jack. « Je suis un dieu à Super Mario, » psalmodia-t-il. « Et je te mettrai la raclée. »

J'ai regardé l'homme, surpris. Il était plus vieux que moi – la quarantaine bien avancée, peut-être même début de la cinquantaine – pourtant, il paraissait si jeune lorsqu'il taquinait Michael et étreignait Gracie. Et le rapport qu'il avait avec mes enfants… J'adorais les petits casse-pieds, bien sûr, mais je n'étais pas à l'aise avec les enfants des autres personnes de la façon dont Jack semblait l'être.

Michael laissa échapper un reniflement peu élégant. « Je te parie que non ! »

J'ai ricané derrière le dos de ma main, puis je tendis la main pour écarter quelques mèches qui étaient tombées dans les yeux de Gracie. Karen me donna un coup de coude pas vraiment subtil, puis tendit sa main vers Jack. « Je suis Karen Carter, » dit-elle. « Je crois savoir que vous êtes le supérieur de Sam ? »

« Oui, » dit simplement Jack. « Ravi de vous rencontrer. » Il fit signe avec sa main libre vers un salon, où Sam était assise sur un canapé avec un homme assis de chaque côté d'elle, presque comme pour la protéger. « Allez… lui parler, » ajouta-t-il, changeant Gracie de position pour qu'elle soit maintenant perchée sur sa hanche. « C'est un moment pour la famille. »

Ses yeux se décalèrent légèrement et je suivis son regard, remarquant une photo d'un Jack plus jeune avec une svelte blonde et un jeune garçon affichant un sourire qui égalait celui de Jack. Compris. L'homme avait 'super papa' écrit en travers de lui. « Alors… quand pourrais-je rencontrer votre famille, Jack ? » demandai-je.

La douleur passa brusquement dans le visage de l'homme plus vieux et j'eus le sentiment que j'avais lâché une bombe.

« Oh… je suis divorcé, » dit-il. « Et mon fils. Il… euh… Charlie... est mort. Il y a longtemps, » ajouta-t-il.

Il donnait l'impression que je l'avais poignardé au cœur avec une lame émoussée. Le pauvre gars. Je ne pouvais, ne serait-ce qu'imaginer ce que cette perte lui avait fait. Comme d'habitude, cependant, je n'eus aucune idée de ce qu'il fallait dire – nous les Carter mâles pouvions parler beaucoup, mais jamais à propos des sentiments.

Gracie semblait tenir du côté de la famille de sa maman, cependant. Elle planta un baiser sur la joue de Jack. « Papa dit que Grand-père est au Paradis, » dit-elle. « Il joue peut-être avec Charlie. » Elle posa sa tête contre lui comme il la serrait plus étroitement dans ses bras.

« Peut-être, » dit Jack. Il embrassa sa joue, puis fit pff en soufflant dessus, la faisant pouffer de rire. « Merci, Gracie. »

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Plusieurs heures plus tard :

Gracie était maintenant pelotonnée sur les genoux de Jack, dormant paisiblement, et paraissant être le petit ange qu'elle n'était absolument pas. « Elle vous aime vraiment beaucoup, » lui dis-je.

Il eut un grand sourire – le sourire que Sam m'avait dit avoir catalogué comme 'le Sourire en coin du Salopard Suffisant n°1' – et passa une main sur les boucles de Gracie. « Que puis-je dire ? » dit-il. « Elle est vraiment mignonne. »

« C'est ce que vous pensez, » dit Karen en s'incluant dans la conversation. « Elle ressemble à un ange maintenant, mais vous n'auriez pas pensé cela si vous aviez vu ce qu'elle a fait au lecteur DVD. Il était en une centaine de morceaux le temps qu'elle en ait terminé. »

Jack ricana. « Elle tient de Tante Sam, hein ? » taquina-t-il.

« J'ai entendu, monsieur, » dit Sam, s'approchant de nous. « Au moins, je peux réassembler les choses que je démonte. »

Il remua ses sourcils. « On devient un peu hargneuse, n'est-ce pas, Carter ? » Mais ses yeux bruns étaient doux avec de l'affection et un tendre sourire étirait ses lèvres.

« Que puis-je dire, monsieur ; j'ai appris du meilleur, » répondit Sam, retournant le tendre sourire.

Mon intérêt était piqué. Etait-ce CELA que Pete avait voulu dire quand il avait marmonné quelque chose dans sa bière à propos de compétition ?

Le sourire de Jack se transforma en un sourire suffisant différent – était-ce là le n°2 ? – et il leva sa tasse de café vers elle en un toast silencieux.

Le moment de flirt fut interrompu quand un homme noir très grand vint vers nous. « Mark Carter, » dit-il, « permettez-moi de présenter mes condoléances pour la mort de votre père. Jacob Carter était un grand homme et sa mort est une grande perte pour votre peuple. »

« Euh… merci, » dis-je d'un air hésitant. J'avais rencontré ce qui semblait être des centaines de personnes aujourd'hui, toutes chantant les louanges de Papa. Le PRESIDENT avait envoyé ses condoléances, appelant Papa un bon ami, un ennemi obstiné et un des meilleurs hommes qu'il avait rencontrés.

Dieu… avais-je VRAIMENT connu Jacob Carter ?

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Je regardais à l'extérieur le jardin tranquille, essayant de trouver Sam. Elle avait disparu à l'extérieur il y a environ une demi-heure, et je voulais voir si elle allait bien. Elle était devenue beaucoup plus proche de Papa après que son cancer eût été guéri soudainement et ses amis et moi étions inquiets pour elle.

Je sortis lentement dans le jardin sombre et vit Sam se tenant dos à moi, ses mains posées sur une barrière basse. « Ce n'est pas juste, » murmura-t-elle.

« Ca ne l'est jamais, Carter, » entendis-je Jack répondre. L'homme plus âgé sortit ses mains de ses poches, puis en posa une sur son épaule. « Venez là, » ajouta-t-il, glissant son bras autour de ses épaules.

Elle leva les yeux sur lui, puis se permit de s'appuyer sur lui. Elle posa sa tête sur son épaule et glissa un bras autour de sa taille. « Merci, monsieur, » dit-elle.

« Pourquoi ? » répondit-il.

J'avais appris durant la journée que Jack aimait feindre l'ignorance. Je n'y croyais pas. Bien qu'il n'ait pas de diplômes égalant ceux de Sam ou du Docteur Jackson, je connaissais assez l'Air Force pour savoir qu'elle ne faisait pas d'un idiot un Général.

Il semblait que Sam était d'accord. Même s'il faisait assez sombre, j'étais presque certain qu'elle roulait ses yeux. « Monsieur, » protesta-t-elle.

« Ce n'était rien, » dit-il.

Ayant l'impression ridicule d'être un intrus, je me retournai et me dirigeai vers la maison.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Gracie commençait à être grincheuse. Ca avait été une longue journée et elle n'avait pas très bien dormi durant le voyage depuis San Diego. Elle se pelotonna sur les genoux de Jack et refusa avec entêtement d'aller dormir. Je me rappelle Sam à cet âge – elle avait été exactement pareille. Terrifiée d'aller dormir au cas où elle raterait quelque chose.

J'avais partagé cette petite perle avec Jack plus tôt et il avait eu une courte crise de rire. « Elle n'a pas changé alors, » dit-il. « Je ne peux pas vous dire combien de fois j'ai dû la mettre à la porte de son labo à coups de pieds à 0300. »

Ce qui suppliait la question de ce qu'IL faisait debout à… trois heures du matin. Et étant moi, j'ai posé la question.

Jack avait murmuré quelque chose à propos du fait qu'elle était sa subordonnée – il était debout pour prendre soin d'elle. C'était peut-être vrai, mais quelque chose me disait qu'il y avait plus que simplement une relation de supérieur à subordonnée. C'était comme cela que Maman et Papa s'étaient rencontrés. Il était Major et elle était Lieutenant dans son unité, mais elle avait choisi de démissionner pour qu'ils puissent être ensemble.

Oh, bon Dieu ; Jack était-il la compétition à laquelle Pete s'était référé ? Est-ce qu'il savait cela ? Est-ce que Sam savait cela ?

« Ecoutez, pourquoi ne resteriez-vous pas ici cette nuit ? » dit Jack. « J'ai plein de chambres et ça vous évitera de traverser la moitié de la ville jusqu'à la maison de Carter. »

J'ai regardé ma femme et haussé les sourcils. « Qu'en penses-tu ? » lui demandai-je.

Elle montra la forme de Michael en train de ronfler qui était en boule près de la télé. « Probablement une bonne idée, » dit-elle.

« Alors… merci, » dis-je à Jack.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

Je me réveillai et regardai avec un regard trouble le réveil, me demandant pourquoi il n'était pas à sa place habituelle. Puis je me suis rappelé. J'étais dans la chambre d'ami du Général O'Neill. Je vis le soleil commencer à entrer, puis j'entendis l'eau couler à l'extérieur.

« Gracie ! Non ! » entendis-je Karen crier.

Les joies de la condition de parents.

Je soupirai et me levai, mettant un jean et un vieux tee-shirt, puis descendit pour découvrir dans quel genre de trouble mon petit trublion blond s'était fourré cette fois-ci.

Je suivis les sons – les protestations de Karen, le rire enchanté de Gracie et… le rire grave de Jack – à l'arrière du jardin. Gracie était… elle était une boule de boue. Des boucles blondes ébouriffées aux petits orteils nus. Chaque centimètre d'elle était couvert d'une épaisse couche de boue et Karen était en train d'enrouler un tuyau d'arrosage.

« Gracie Rose Carter, que diable as-tu fait ? » dis-je, en m'approchant d'eux.

Elle leva les yeux sur moi et me souffla un baiser. « Bonjour, Papa, » dit-elle gentiment.

Oh oui, elle savait qu'elle avait des problèmes. Je n'allais pas être dissuadé par ses grands yeux bleus. « Qu'étais-tu en train de faire ? » lui demandais-je.

« J'essayais de me faire grandir, » m'informa-t-elle.

Logique d'enfant. Je ne m'y étais jamais vraiment fait. « Pourquoi ? » demandais-je, perplexe.

« Alors, je serais une adulte, » dit-elle.

« Encore une fois, pourquoi ? » dit Jack, s'accroupissant et redressant son petit menton pointu pour la regarder dans les yeux.

Elle jeta son corps boueux sur lui pour une étreinte à couper le souffle. « Pour pouvoir me marier avec toi, » dit-elle. « Je t'aime. »

Je ricanai et Karen me donna un coup de coude. A faire mal. « Tu dois admirer le goût de ta fille, » dit-elle.

Cela me fit taire.

« Gracie, ma chérie, les petites filles ne grandissent pas comme ça, » dit Jack, ne semblant pas se soucier d'être à présent couvert de boue lui aussi. « Tu devras attendre longtemps, très longtemps. Mais tu deviendras une belle femme un jour. »

« Alors, tu te marieras avec moi ? »

Petite casse-pied obstinée. Je surveillais Jack pour voir comment il allait se sortir de celle-ci.

Il regarda en arrière vers moi et ses yeux s'étrécirent, comme pour dire, 'Vous êtes un homme mort'. Je haussais innocemment les épaules. « Oh, je suis déjà un vieil homme, Gracie ; tu ne voudras rien avoir à faire avec moi quand tu seras adulte. »

« Oh. » Elle tapota la joue de Jack d'une main couverte de boue, semblant accepter cela. « Et Tante Sam ? »

Jack toussa – une toux courte qui me rappela un des chats de Sam quand il avait avalé une boule de poils. « Quoi elle ? »

« Elle est jolie… et tu n'arrêtes pas de la prendre dans tes bras, » dit Gracie. Avait-elle été une commère dans une vie précédente ?

« Eh bien, Gracie, elle est triste pour Grand-père Jacob, » dis-je, supposant qu'il était temps de sauver les fesses de Jack. Bien que j'AVAIS eu un plaisir malicieux à le voir si ahuri.

« Parlant du loup, » dit Karen, délivrant un autre coup de coude dans mes côtes. Cette femme ne connaissait VRAIMENT pas sa force.

« Bonjour, tout le monde… mon Général, » dit Sam, puis s'arrêta en glissant. « Gracie Rose Carter, est-ce toi ? »

Gracie pouffa. « Ouais, » dit-elle. Elle distribua un baiser enthousiaste sur la joue de Jack et étreignit sa jambe alors qu'il se relevait.

« Monsieur… je suis désolée, » commença Sam.

« A-ah ! » la coupa Jack. « Un jardin, une enfant de cinq ans et un tuyau d'arrosage que j'ai oublié de ranger. Ca devait arriver. » Il frotta un peu de boue à présent sèche. « Je crois que je vais aller me doucher à nouveau, cependant. »

Agacée par une conversation qui ne la concernait plus, Gracie tira sur la main de Karen. « Maman, j'ai besoin d'un bain, » dit-elle.

Ma femme renifla. « Tu crois ? » dit-elle. « Allons-y, boule de boue. »

Après qu'elles soient parties, Jack se tourna vers Sam. « Il semble que votre nièce soit tombée amoureuse de moi, Carter, » dit-il, passant une main dans ses cheveux.

« C'est étrange, monsieur, » dit Sam.

« Carter ! » geignit-il d'une façon mélodramatique. « Je vous ferai savoir que, même à MON âge, je peux faire palpiter quelques cœurs. »

« Désolée, monsieur, » répondit automatiquement Sam – mais sans sincérité. « Elle est habituellement très timide avec les étrangers, mais… En fait, ce n'est pas si étrange. »

« Non ? » s'enquit-il.

« Arrêtez ça, monsieur ; nous savons tous comment vous et les enfants êtes attirés les uns par les autres. »

Jack parut un peu embarrassé. « Eh bien, qu'y a-t-il de mal à aimer les enfants ? » demanda-t-il d'un ton défensif. « Les enfants ont besoin d'amour. Tout le monde a besoin d'amour, » ajouta-t-il doucement.

Elle le regarda, ses grands yeux bleus lui communiquant quelque chose silencieusement. Et une fois encore, j'eus l'impression d'être un intrus.

OoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOoOo

J'offris ma main à Jack. « Ce fut très agréable de vous rencontrer, Jack, » lui dis-je. « Si vous venez un jour à San Diego, passez nous voir. »

« Je le ferai, » dit Jack. « J'ai un rendez-vous avec une jolie blonde pour aller manger des glaces » - il ébouriffa les boucles de Gracie – « et pour botter le cul de quelqu'un… euh, les fesses… sur sa nouvelle X-Box. »

Je me tournai et donnai une étreinte à Sam. « Ca va aller, ma puce ? » demandais-je. Puis je grimaçai légèrement ; Papa l'avait toujours appelée ainsi.

Elle retourna l'étreinte. « Ca ira, » dit-elle. Elle regarda Jack. « A quelle heure voulez-vous que je me présente au travail demain, mon Général ? » ajouta-t-elle.

« Oh, non, Carter ! » dit-il d'un ton taquin. « Demain, vous, Daniel, Murray et moi nous dirigerons vers la terre d'eau bleue limpide, domicile des huarts. »

« Pêcher, monsieur ? » Un sourcil levé. « Je pensais qu'il n'y AVAIT pas de poisson dans votre étang. »

« Sam, il ne s'agit pas de poisson. Il s'agit de l'acte de pêcher, » dis-je.

Jack parut enchanté. « Vous voyez ! Au moins UN Carter qui comprend ça, » dit-il. Puis ses yeux s'adoucirent. « Carter, vous avez besoin de vacances. Nous tous. »

Elle céda sans plus d'argument. Cela me surprit. Sam n'avait jamais été de celle à rester étendue à ne rien faire. « En fait, ça me semble bien, monsieur, » dit-elle.

« Oh, pour l'amour du ciel ! » J'explosais, marre des 'monsieur' et des 'Carter'. « Seriez-vous traduits en cour martiale si vous vous appeliez par votre prénom ? Dieu, vous avez travaillé ensemble pendant… quoi… huit ans ? »

Sam parut surprise tandis que le 'Sourire en coin du Salopard Suffisant n°3' s'affichait sur le visage de Jack. « Oui… SAM, » railla-t-il doucement.

« Bien… JACK, » répliqua-t-elle, ronronnant presque son nom. Il déglutit et ses yeux s'agrandirent.

Je cachais vaillamment mon sourire, souhaitant pouvoir être une mouche sur le mur pendant leurs vacances. Ne jamais défier un Carter.

Je fis entrer ma famille dans le monospace, puis serrai à nouveau la main de Jack. « Elle ira bien, vous savez, » dis-je. « Nous les Carter sommes une espèce dure. »

« Je sais, » répondit-il. « Votre père était tout pareil – un vieux salopard entêté. » Puis ses yeux s'adoucirent. « Il était un type bien. Je suis désolé que vous n'ayez pu le connaître mieux ces dernières années. »

Je ne me donnais même pas la peine de demander pourquoi. Quoi qu'ils fissent dans cette montagne – et je doutais sérieusement que cela avait quelque chose à voir avec la télémétrie radar – je n'avais pas la permission de savoir. Et probablement que je ne le croirais pas de toute façon. « Moi aussi, » dis-je. « Mais la vie est pleine de regrets sans en ajouter d'autres. »

« Oui, » acquiesça-t-il. « Prenez soin d'eux, Mark ; vous avez là une belle chose. »

Je savais qu'il pensait à son ex-femme et à son fils perdu, et j'ai soudain réalisé que ce soldat endurci était un homme seul. « Merci, » dis-je, en m'installant dans le siège conducteur et en refermant la portière.

Alors que je reculais dans l'allée, je vis ma petite sœur venir à lui. Il la regarda avec un tendre sourire – PAS un sourire en coin – et ils se mirent à parler. Puis son bras vint autour de ses épaules, tandis que le sien allait autour de sa taille.

Je souris doucement. Peut-être que Jack ne serait plus seul très longtemps. Et étant donné que Papa n'était plus là, c'était à moi de m'assurer que Jack veille sur ma petite sœur.