Et bien, on recommence avec une nouvelle fic. Bienvenue sur le bateau...
- Ron, y'a une femme qui t'attend dehors. Elle dit être ta sœur… encore.
Je relève la tête et acquiesce. C'est une habitude à prendre. Et puis, il ne peut pas y avoir que des bons côtés dans le fait d'occuper un poste de gardien dans une équipe réputée.
Seulement, qui que soit cette fille, elle attendra bien encore un peu que je finisse de me préparer.
Je passe une main dans mes cheveux et les ébouriffe, il paraît que ça plaît aux femmes, cet air décontracté. Moi ça m'arrange, je déteste me coiffer.
- Ron magnes toi, cette fille devient hystérique !
Je hausse les sourcils. Tiens donc, je trouvais déjà suspect le fait qu'ils la laissent entrer mais si en plus elle se fait violente… Oh et puis, une fille reste une fille et j'avais bien besoin de compagnie ce soir.
- J'arrive Mark…
- C'est pas à moi qu'il faut le dire !
- Ca va… à demain les gars.
- Ouai si t'es encore vivant… avec la dragonne qui t'attend. Tu sais ce qu'on dit vieux, n'abuses pas des bonnes choses.
Je lance ma main par-dessus, pour dire au revoir à mes coéquipiers. Puis, je balance mon sac sur mon épaule et prend la direction de la sortie, via le seul couloir encore protégé.
Seulement plus j'avance et plus je me pose des questions sur cette fameuse femme. Pas pour longtemps, car à peine eu-je franchi la dernière porte que la couleur de ses cheveux me saute aux yeux.
- Enfin te voilà !
- Ginny…
- Oui Ginny ! Tu t'attendais à qui…
- Personne…
Voilà tout ce que je suis capable de lui dire, tout en me mordant la langue pour ne pas lui demander de me rappeler pourquoi elle se trouve ici.
Je la suis au dehors et soupire de soulagement en remarquant que cette fois, pas de fans hystériques prêts à tout pour une signature sur un bout de papier.
- C'est la dernière fois Ron…
- De quoi parles-tu ?
- Dernières fois que je viens te chercher à ton boulot. C'est clair ? Pas temps que les hurluberlus qui te servent de gardes du corps ne sauront pas me reconnaître. Et en plus j'ai chaud avec ce pull !
- Désolé Ginny…
- Non mais sérieusement, c'est bien la cinquième fois que je viens et à chaque fois, je dis bien à chaque fois, je suis limite obligée de leur présenter mon passeport sorcier.
- Je sais…
- Si retenir un visage se trouve être trop dur pour eux, je ne comprends pas comment tu peux leur faire confiance pour sauver ta vie.
- Oui…
Que veut-elle que je lui réponde ? De toutes façons, je la connais par cœur. Ou bien assez pour savoir qu'elle va continuer comme ça jusqu'à ce que l'on transplane au Terrier.
Oh mais ça me revient, voilà pourquoi j'ai insisté pour qu'elle vienne me chercher…
- Tu m'écoutes Ron ?
- A vrai dire, non. J'étais en train de me demander si… si elle était déjà arrivée ?
Je la vois hocher négativement la tête et reprendre son monologue sur l'inutilité d'avoir des personnes comme ça pour nous encadrer. J'évite de lui dire qu'elle était la seconde personne de la journée à se présenter comme étant Ginny Weasley, de toutes façons, elle aurait encore trouver à redire.
Et puis finalement, ça m'arrange. Tant qu'elle reste figée sur cette idée, cela m'évite d'avoir à m'expliquer sur ma demande. Quelle raison probable aurais-je pu lui donner pour justifier sa présence aujourd'hui ? Je n'avais nul besoin d'elle pour me rendre chez mes parents. Mais alors ?
- Ca t'impressionne de te dire que tu vas la revoir, hein ?
- Tu m'as bien regardé Ginny ?
- Oui justement… je te trouve un peu trop dans les nuages… si tu vois ce que je veux dire.
Je n'ai pas le temps de répliquer que déjà, elle a transplané. Bien sûr que non, je n'ai pas peur de la revoir. A vrai dire, ce qui m'effraie le plus, c'est de remettre les pieds au Terrier. Ma plus grande terreur repose dans la simple présence de ma mère, à l'affût du moindre faux pas, brandissant le dernier exemplaire du Canon Magasine devant mon nez. Pour sûr, elle va réussir à me trouver non coiffé, mal rasé, que cette couleur ne me va pas (n'allez pas lui expliquer que c'est la couleur de l'équipe). Et puis, elle me demandera plus d'informations sur cette fameuse Amy. Allez expliquer à votre mère que cette fille n'est que le résultat de l'agitation de vos hormones de mâles… non à vrai dire, ne me laissez pas l'occasion de suspecter ce genre de conversations avec celle qui est ma mère. Sérieusement, si j'attrape celui qui a eu l'idée de lui offrir un abonnement à ce magasine…
Je n'ai plus qu'une solution : retirer mon sac de mon dos et transplaner…
Enfin le dernier sac est ficelé. Je n'arrive pas à croire que je quitte cet appartement pour de bon. Je n'arrive pas à croire que j'arrive à laisser tout ça derrière moi sans avoir une seule idée de l'endroit où je vais atterrir. Non mais sérieusement, ceci n'est pas moi. Jamais Hermione Granger ne partirait ainsi à l'aventure.
Qu'est-ce que je raconte moi… ce n'est tout de même pas le bout du monde. Non, juste un nouvel emploi au cœur de Londres. Je ne change pas de planète… non juste de pays. Et encore, je retrouve cette ville qui fut mienne et… et Harry et Ginny et… et Ron.
Un dernier coup d'œil derrière moi. Il n'y a vraiment plus rien et pour la première fois, je me rends réellement compte de ce que représente trente mètres carrés. Soit : pas grand-chose. Le pire, c'est que je ne sais même pas à quoi ressemblera mon nouveau chez moi. Je ne sais même pas quand je pourrais réellement en avoir un et surtout où.
Parfois je me dis que j'avais dû être victime d'un mauvais sort lorsque j'ai accepté cette mutation. En quelques jours seulement, me voilà à la tête d'un nouveau magasine. Je n'avais aucunes raisons d'accepter. Je me plaisais dans mon emploi. Je le trouvais aussi stimulant qu'intéressant. Mais voilà, je me suis laissée dire, qu'il était peut-être temps pour moi de retourner dans mon pays.
J'enserre l'anse de mon lourd sac et jette la poudre de cheminette. Plus qu'une chose à dire…
- Le terrier, Grande-Bretagne.
Certaines personnes disent détester voyager par portoloin. Moi je dis que ces personnes n'ont pas du avoir l'occasion de le faire par cheminée avec un bagage de cette taille. Je le sens frapper dans mes genoux et je résiste tant que je peux pour ne pas tomber. J'ai beau garder les yeux fermés pour me concentrer, je sens que d'ici quelques secondes, je vais craquer. Oui mais…
- Hermione est arrivée !
J'ouvre les yeux et aperçois la crinière flamboyante de Ginny. Enfin quelqu'un vient m'arracher ce fichu sac de mes mains.
- J'ai cru que tu n'arriverais jamais ! Me dit-elle.
- Désolée, j'ai eu du mal à partir. Tu n'étais pas censée aller chercher… ton frère, toi ?
- Si mais il attendra bien quelques minutes. De toutes façons, je suis certaine qu'il ne se rappelle même plus que je dois venir.
J'acquiesce en souriant. Cela me fait penser qu'il n'a sans doute pas changé. Et quelque part ça me réconforte.
- Mais je vais y aller quand même où je risque de rester bloquée à l'entrée parmi toute une bande de folles furieuses.
- Oh Gin'… rends moi un service tu veux… ne lui dis pas que je suis déjà là.
- C'est toi qui vois !
Et voilà Molly qui apparaît à l'embrasure de la porte. Malgré moi, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle a vieillie. Même si elle vient de reprendre sa fille avant qu'elle ne sorte pour lui dire de remettre un chandail, je vois bien que ses yeux ne brillent plus du même éclat, je vois bien que ses cheveux n'ont plus ce même roux et je vois bien que ses gestes se font moins certains.
Pourtant, quand elle me sert dans ses bras comme elle le faisait autrefois. Je me sens de nouveau chez moi.
- Hermione, ça fait tellement longtemps ! Tu reviens pour de bon cette fois ?
- J'espère Mrs Weasley.
- Oh appelle-moi Molly. Tu n'es plus une enfant voyons. Harry est en train d'aider Arthur à descendre les chaises du grenier… tu peux attendre ici si tu veux. Tu veux que je te prépare quelque chose ? Un thé ? Un thé ça fait toujours du bien, je te ramène ça dans quelques minutes.
Je n'ai pas le temps de la rattraper pour lui dire que j'ai trop chaud pour boire un thé, qu'elle est déjà hors de ma vue. J'en profite pour m'asseoir et faire un tour d'horizon du salon. Rien n'a changé. Mis à part la grande horloge qui a moins d'aiguilles. Elle me dit que Ginny vient de rejoindre Ron. Ce qui veut dire qu'il ne va pas tarder à arriver.
Malgré moi, je me sens frissonner. Pourquoi donc ? J'avais bien été clair. J'allais lui dire. Même si ça doit bouffer le peu de fierté qu'il me reste, je vais lui dire.
- Assieds toi voyons, Hermione. Tu es comme chez toi ici, tu sais !
Je sursaute en entendant la voix de Molly et accueille sa tasse de thé brûlante dans ma main. Par Merlin, je n'avais même pas remarqué que je m'étais levée.
- Il fait chaud non ? Dis-je pour ne pas perdre la face. Je vais aller prendre l'air je crois.
Pas une si bonne idée. Car à peine ai-je mis les pieds dehors que je vois arriver Ginny… toute seule. Se pouvait-il qu'il se soit décidé à ne pas venir ?
Mon cœur sursaute en entendant le bruit d'un second transplanage. Je le vois apparaître, sac à la main et cheveux complètement désordonnés.
Voilà donc à quoi ressemble le nouveau Ronald Weasley.