Chapitre 18 : Heureux, enfin ?
Mal de tête lancinant, nausées, mal au dos aussi, telles furent les premières pensées de Drago Malefoy. Un sentiment inquiétant d'urgence aussi le prit. Il fallait qu'il se réveille vraiment et qu'il se lève. Se lever, oui, il était allongé. Il était allongé non pas sur le sol mais dans un lit moelleux. Il n'arrivait même pas à ouvrir les yeux mais il savait être dans sa chambre, il reconnaissait l'odeur musquée de son mari. Il sentit un baiser sur sa tempe et gémit doucement de douleur.
- Cela va aller, Drago ! Prends ton temps ! Chuchota Harry.
Il voulut parler mais sa tête l'en empêchait comme elle l'empêchait d'ouvrir les yeux.
- Tu as eu un très mauvais coup à l'arrière de ton crâne, mais tu vas guérir.
Il gémit encore pour montrer qu'il entendait. Une légère caresse, tel un souffle, passa sur sa joue.
- Maman ? Dit la petite voix flûtée de James. Maman ! C'est Jamie. Je vais bien, Maman, et Lily aussi.
L'envie le prit avec force d'enlacer son fils. Il se força alors à ouvrir les yeux et rencontra le merveilleux et vert regard de son aîné. Le petit avait un large sourire qui lui mangeait le visage.
- Mamaaannn ! Tu te réveilles ?!
- Mmmmhh !
- Doucement, Jamie, ta maman a été attaquée par des méchants et elle a mal à la tête…
- D'accord… chhhh ! Susurra le petit garçon.
Drago leva alors sa main et la posa sur la joue de James.
- Bonjour, mon trésor ! Tu vas bien ? Il ne t'a pas mordu le loup-garou ?
- Non ! Grâce à Papa ! Tu sais quoi ? Il l'a envoyé voler ! Et moi, bang, j'étais dans les bras d'oncle Blaise. C'était marrant !
- Marrant ?
- Ben ouais !
- Harry ? Racontes-moi !
- Et bien quand tout le monde s'est mis à attaquer ce groupe de mangemorts, nous avons tous tellement lancé de sorts qu'ils n'ont pas beaucoup réagi. Il n'y a que Ron et toi qui ayez été touchés par le même sort mais lui n'est pas tombé sur la tête. Blaise a usé d'un accio sur James et Georges sur Lily. Tous les mangemorts ont été stupéfixés et sont partis pour Azkhaban.
- Déjà ?
- Chéri, cela fait trois jours que tu es inconscient.
- Quoi ? Si longtemps ?
- Oui ! Nous étions inquiets ! Enfin, moi j'étais MORT d'inquiétude ! Tremblota la voix de Harry.
- Je suis là, mon amour !
Drago regarda Harry avec surprise quand il sentit une goutte salée glisser sur ses lèvres.
- Tu m'aimes vraiment alors ?
- En doutais-tu encore ?
- Non pas vraiment mais cela fait plaisir d'en avoir des preuves !
- Oh comme je t'aime Drago !
Il se jeta alors sur les lèvres de son mari et les prit avec passion. C'est dans ce moment si mal choisi que surgit Hermione avec leur fille dans les bras. Harry redressa Drago contre les oreillers et enlaça ses épaules. James s'installa contre sa mère et Harry récupéra sa fille. Hermione les laissa en souriant et en refermant la porte sur eux.
11 ans plus tard – Gare de King's Cross – Quai 9 3/4
De nombreux adolescents poussaient des chariots le long de la voie tandis que l'antique locomotive laissait échapper fumerolles et jets de vapeur. Un grand garçon brun d'environ seize ans et qui arborait fièrement son badge de préfet en chef, s'avança vers un couple d'une quarantaine d'années. Il regarda avec affection les petits enfants qui s'accrochaient aux jupes de leur mère. Il s'agenouilla devant un petit garçon aux cheveux auburn et aux yeux verts.
- On se revoit aux prochaines vacances ! D'accord, Albus ?
- Ok James ! Et on construira la maquette de Poudlard !
- Tout à fait ! Quand à toi, ma princesse, je te promets que je te lirai un conte de fées dès le premier soir de mon retour. Reprit James en se tournant vers une petite brune aux yeux bruns à lunettes, portrait vivant de son grand-père paternel.
- C'est juré ?
- Oui, Cissy !
- Alors un bisou ! Je t'aime moi, j'vais être triste sans toi !
Il enlaça alors fermement ses petits frère et sœur puis releva sa haute silhouette. Il fit face à sa mère, une femme blonde resplendissante dont la grossesse déjà bien avancée cambrait déjà les reins.
- Allez, maman, tu as l'habitude maintenant de me voir partir !
- Voyons, James, on ne s'habitue jamais vraiment ! Viens dans mes bras, grand nigaud, que je t'embrasse.
Et Drena/Drago Potter posa deux grosses bises sur les joues de son fils aîné. Une fois fait, il reçut une poignée de mains de son père qui se termina en franche et affectueuse accolade. Le jeune homme quitta alors ses parents pour se rendre dans le wagon des préfets sans se retourner.
- Petit ingrat ! Grimaça sa mère. Il ne se retourne même pas pour un dernier coucou !
- Moi, je te ferai un coucou ! Intervint Lily qui commençait sa première année à Poudlard.
- Nous l'espérons bien ! Ria Harry.
- Dis-moi, Papa !
- Oui, ma chérie ?
- J'ai beaucoup parlé avec Maman de ma future maison !
- Et ?
- Cela t'ennuierait si j'allais à Serpentard ?
- Pourquoi ?
- Parce que tu étais à Gryffondor et James l'est aussi ! Je ne voudrais pas te décevoir.
- Ma chérie ! Ta mère était à Serpentard et ton oncle Blaise aussi et je les ADORE ! Crois-tu dès lors que tu me décevrais si tu y allais ?
- Non, je ne crois pas !
- Alors ne t'inquiètes plus et surtout dis-toi que ces années à Serpentard seront les meilleurs moments de ta jeunesse, alors profites-en !
- Oui, et puis quand je pense à toutes tes aventures, à toutes celles de James, je ne peux que m'y amuser !
- Tout à fait ! Sourit Drena. Allez, maintenant, montes dans le train. Tu ne voudrais pas le rater ?
- Oh non et surtout pas faire comme Papa et oncle Ron avec la vieille voiture de papy Arthur !
A ce souvenir, Harry se fit rêveur et eut un sourire nostalgique. Drena/Drago posa une main fine sur l'avant bras de son mari.
- Harry ?
- Oui, chérie ?
- Lily est montée dans le train et il va bientôt partir !
- Ah oui !
Le Poudlard Express fit sonner son sifflet et les lourdes et antiques bielles se mirent à grincer et gémir sous l'effort. Des jets puissants de vapeur soufflèrent les capes et les robes des sorciers sur le quai. Une petite main blanche et fine passa la vitre et salua le couple Potter.
- Voilà… Encore un de nos enfants qui part à Poudlard ! Renifla Drena/Drago.
- Allez… Tu en as encore deux dans tes jupes et dans ton ventre tout rond, femme si stérile.
- Ah tu remets cette vieille histoire sur le tapis ?
- Je t'aime tant quand tu es enceinte, tu es magnifique ! Et puis, plus les années passent, plus tes traits féminins et tes traits masculins fusionnent me montrant le visage de la personne que j'aime. Je t'aime Drena ! Je t'aime Drago ! Viens rentrons !
Ils se retournèrent une dernière fois pour regarder partir le vieux train qui emportait leurs aînés, puis ils prirent la main des deux plus jeunes pour repartir chez eux.
FIN