Titre : When past comes out

Genre : Un p'tit peu d'romance, un p'tit peu de tout le reste.

Couple : Uh... comme si y'en avait d'autre que celui-là... Mais nannn je blague, vous verrez bien.

Rating : G, pour le moment.

Note : Comme quoi s'emmerder prodigieusement redonne le goût à l'écriture... Je n'ai pas écrit depuis un certain temps, et c'est encore pire pour du GW. Cette fic me plait, cependant, et me trottait dans la tête depuis longtemps. Je l'ai débutée l'an passé et, après l'avoir perdue dans les méandres de mon ordinateur, je suis retombée dessus. J'ai de l'inspiration pour le moment et j'espère que ce petit début vous plaira. J'ai plusieurs autres pages de composées et je n'attends que votre impression pour le reste de la publication. Je ne sais quel en sera le rythme, cela dépendra de nombreux facteurs, dont votre avis. Michi.

Ge


Daniel frissonna.

Le bruit de ses pas semblait résonner infiniment dans le long corridor sombre, et les quelques lampes accrochées aux murs lui permettaient à peine de ne pas se vautrer pitoyablement au sol.

Tout était trop… trop froid dans cet endroit. Les gens se croisaient sans se saluer, ni même se regarder, et les caméras posées un peu partout donnaient l'impression d'être sans cesse suivi, épié. Ce qui était le cas, d'ailleurs. Les dizaines de déclarations de confidentialité qu'il avait signées avant d'entrer dans le programme ne suffisaient nullement à ses supérieurs. La moindre faille dans le système, pensa-t-il, pouvait compromettre toute l'expérience.

Expérience. Daniel frémit une fois de plus alors qu'ils passaient devant de multiples portes grises. Une simple petite ouverture munie de barreaux permettait l'entrée d'oxygène dans la pièce. Cadenassées, à l'épreuve des balles et munies de multiples systèmes de surveillances hypersophistiqués, ces portes étaient à elles-seules de véritables forteresses. La première fois, Daniel avait eu l'impression que de l'autre côté, il y avait de dangereux criminels, ou encore des créatures modifiées, capables de tuer en une seconde.

Et puis on l'avait amené à voir ce qu'elles cachaient, ces fameuses portes. Et son cœur s'était soulevé alors qu'il ravalait à toute vitesse ses larmes, sachant qu'une seule d'entre elles pouvait le mener à sa perte. Aucune faiblesse n'était permise, l'impassibilité était de mise ici.

Et chaque jour, lorsque Daniel regagnait son petit appartement, dans la ville tout près, lorsqu'il se glissait sous ses couvertures froides, il pensait à eux. Il se demandait pourquoi ils étaient là, pourquoi personne ne venait les chercher, pourquoi nul autour de lui n'était révulsé comme lui de ce qu'il se passait dans ce laboratoire sous-terrain.

Ils arrivèrent près d'une porte portant le numéro 132 et les mains de Daniel tirèrent de ses poches un trousseau de clefs qui cliquetèrent dans le silence étouffant. Celui qui l'accompagnait le dépassa et alla regarder dans la petite ouverture.

N'ouvrez pas, fit sa voix tranchante.

Daniel observa l'homme dont la seule mention suffisait à donner des sueurs froides à toute l'équipe. Vêtu d'un long manteau blanc, il avait les mains croisées dans le dos. Ses longs cheveux presque blancs retombaient sur ses épaules, sa bouche était en ce moment étirée sur un sourire en coin d'une froideur épouvantable et ses petits yeux gris étaient plissés. On aurait juré y lire de l'amusement face à ce qu'il voyait. Le reste du temps, son regard était froid et calculateur, et il apparaissait comme un être inébranlable que nul ne savait déchiffrer. Le jeune homme savait qu'à la moindre incartade, le directeur du laboratoire pourrait le tuer sans même perdre son sang froid.

- Quels sont les résultats, monsieur Peterson ? claqua sa voix.

- Il est sortit d'observation ce matin, Monsieur, répondit-il en espérant que sa voix ne trahisse ni sa peur, ni son dégoût.

- Et ? s'impatienta l'autre.

- Il… il semble parfait, Monsieur.

- Vraiment ?

- Nous ne lui avons rien donné à manger ni à boire depuis près d'une semaine mais son métabolisme n'a subit aucun changement conséquent. Nous lui avons fait parcourir les 15 kilomètres réglementaires chaque matin et chaque soir, comme vous l'aviez demandé, et son corps n'a pas non plus réagit aux injections diverses. Ses prises de sang sont normales et ne démontrent aucune anomalie.

- A-t-il parlé ? demanda encore l'homme.

- Il…

Daniel se racla la gorge avant de continuer, bouillonnant intérieurement et remerciant ses années de théâtre au collège. Il avait envie de vomir.

- Il a gémi lorsque nous avons évalué sa résistance à la douleur mais il n'a pas émit le moindre son depuis.

- Bien, bien…

Pendant quelques minutes, ils demeurèrent silencieux.

Encore une fois, Daniel se demanda pourquoi il n'avait pas émis le moindre doute lorsqu'on l'avait abordé, sept mois plus tôt, pour ce job. Le salaire était au-dessus de ses espérances, les conditions de travail semblaient bonnes et cela lui permettrait d'augmenter ses connaissances dans le domaine de la génétique. Mais le contrat ne parlait pas de ça. Jamais il n'aurait pu imaginer…

- Et le test de tir ? s'enquit son patron en le regardant du coin de l'œil.

- Il a tout réussit, Monsieur.

Celui-ci hocha la tête et son sourire fit une fois de plus frissonner Daniel lorsqu'il s'approcha de lui.

- Je reviendrai le voir demain.

- Pouvons-nous le nourrir, Monsieur ?

L'homme hésita.

- Donnez-lui un peu d'eau. Piquez-le également s'il refuse de dormir, je le veux au meilleur de sa forme pour une batterie de tests supplémentaires que je superviserai tôt dans la matinée.

- Oui, Monsieur.

Il s'éloigna, laissant Daniel derrière, toujours devant la porte.

- Vous avez fait du bon travail, monsieur Peterson.

Daniel se trouva incapable de le remercier, écoutant une fois de plus le bruit sourd des pas qui s'éloignaient jusqu'à s'éteindre. Il avança et regarda par l'ouverture.

Complètement nu, le prisonnier se tenait debout au milieu de la petite pièce grise capitonnée, son corps recouvert d'ecchymoses et de coupures. Ses longs cheveux châtains retombant sur ses plaies à vif, comme pour les dissimuler aux yeux des curieux. Un garde avait eu la tâche de les lui couper sur ordre de Monsieur, quelques semaines plus tôt.

On l'avait retrouvé égorgé dans la cellule. La paire de ciseaux était plantée dans son cœur et le sol était rouge autour de lui, tout comme les mains de son meurtrier, impassiblement assis dans un coin. La question des cheveux n'avait plus été abordée.

Le numéro 132. La fierté de l'équipe à laquelle Daniel appartenait, la fierté de leur dirigeant. Le petit chef d'œuvre comme ils se bornaient tous à l'appeler, presque avec de l'affection dans leur ton. Recueillit sur L2, la décharge de l'univers, et amené sur Terre comme beaucoup d'autres. Ils provenaient de toutes les colonies, pris au hasard, kidnappés et amenés ici, dans ce laboratoire, pour servir de sujet d'étude.

Ils devaient devenir des tueurs parfaits, sans la moindre faille.

Et Daniel devait aider à cela.

Dans la cellule, le petit tourna la tête, dardant un regard violine sur lui. Ils s'observèrent pendant quelques secondes qui parurent des heures au scientifique.

- Tu as soif ? finit-il par demander, la voix un peu éraillée.

Il ne s'attendait pas à une réponse. Le sujet 132 n'avait pas parlé depuis son arrivée. Le fouet avait quelque peu délié sa langue, mais Daniel était parti avant la fin de la séance, prétextant une envie soudaine. Il avait régurgité son déjeuner dans les toilettes, essuyant par la suite ses larmes avec du papier hygiénique.

- Un peu.

Il sursauta et regarda sa petite bouche qui s'était ouverte pour la première fois en plus de trois mois. Sa voix était enfantine. Parce que 132 était un enfant, après tout. On avait estimé qu'il devait voir dans les six ans, peut-être même moins.

- Je vais ouvrir la porte, fit Daniel. Recule un peu.

L'enfant obéit, marchant docilement vers le fond de sa petite pièce. Le jeune homme déverrouilla la porte avec son trousseau de clefs. Ils se firent face.

- Tu as mal ? demanda Daniel en régularisant sa voix pour ne pas qu'elle tremble.

- Un peu. Mais ça passera. Vous allez me frapper encore, demain ?

Quelque chose se brisa en Daniel. Il ferma les yeux une seconde et pris une grande respiration. L'instant d'après, il enlevait sa blouse blanche et la lançait à l'enfant. Elle tomba à ses pieds. 132 le regarda, interrogateur.

- Enfile ça, dépêche-toi, ordonna-t-il.

- Pourquoi?

- Parce qu'il est hors de question que tu restes ici une seconde de plus.


C'était sûrement… non, c'était de la folie !

Tenant l'enfant serré contre sa poitrine, Daniel courait depuis plusieurs minutes dans la forêt entourant le laboratoire. Ils étaient parvenus hors de la base sans trop de problèmes mais l'alarme avait été déclenchée et il entendait les sirènes retentir au loin. Il ne doutait pas une seconde que des dizaines d'hommes étaient déjà à leur poursuite, armés de fusils et peut-être même accompagnés de chiens.

Le petit avait agrippé ses bras maigres autour de son cou et y avait enfoui son nez. Daniel était conscient qu'il aurait pu l'étrangler ou le tuer d'une autre façon mais cela lui importait peu. 132 n'avait émis aucune objection ni n'avait démontré d'agressivité lorsqu'il l'avait pris dans ses bras, signe que peut-être il lui faisait confiance.

Le scientifique savait que si on venait à les rattraper, on le tuerait sans doute, voire que Monsieur se ferait un plaisir de le torturer longuement lui-même pour le faire regretter d'avoir attenté à son projet. Ce type était un malade. Dès qu'il serait à l'extérieur, le petit en sécurité, il irait à la police. Les autres enfants étaient eux aussi en danger. Il se devait de faire vite avant qu'ils ne déménagent.

Il entendait les aboiements des chiens au loin, qui se rapprochaient rapidement. Daniel savait qu'il devait atteindre la route la plus proche. Là, s'il pouvait arrêter une voiture, alors peut-être auraient-ils une chance d'en sortir vivants.

- Ça va aller, dit-il à l'enfant.

- Ils s'approchent. Ils veulent me reprendre. Vous devez me laisser et partir, dit calmement 132 à son oreille.

- Je ne te laisserai pas ici, haleta Daniel en courant toujours.

Il sentait le cœur du petit battre la chamade contre le sien. Il resserra son emprise sur le minuscule corps, apercevant un éclairci entre les arbres.

- Tu vois, la route est là.

Et les chiens aboyaient également, de plus en plus fort. Des cris d'hommes se faisaient entendre.

Ils commencèrent à tirer, bien que Daniel ne puisse les voir, ni même se retourner pour tenter de le faire. Ils voulaient le tuer, l'abattre. Comme du bétail. Daniel avait atteint la route lorsqu'un projectile pénétra sa cuisse droite, le faisant trébucher. Il tomba en avant, sur l'asphalte sombre, protégeant l'enfant de la chute. Celui-ci avait les jambes écorchées mais ne grimaçait même pas. Il se leva sans problème et tenta vainement d'aider le jeune scientifique à se relever. Daniel essaya, mais sans succès. La balle avait fait éclater son genou.

- Cours, ordonna-t-il au jeune garçon.

Celui-ci secoua la tête, ne disant toujours rien.

- C'est toi qu'ils veulent, ils ne doivent pas te trouver. Il y a une ville à environ une heure d'ici. Vas jusque là et cache-toi. Dans la poche de la blouse que tu portes, il y a mon portefeuille et de l'argent. Achètes des vêtements et prend le car demain matin, dès que possible.

- Je ne…

L'enfant se mordait les lèvres, une expression douloureuse tordant ses traits.

- Vas-y, ordonna encore l'adulte.

Il regarda l'enfant reculer, puis courir sur la route, disparaissant bientôt dans l'obscurité. Alors que les hommes de Monsieur l'entouraient, il ferma les yeux, pensant qu'au moins, il avait pu sauver celui-là, à défaut de tous les autres. Il ignora les questions qui fusèrent et se prit sans rien dire les coups de pieds de ses attaquants.

Un dernier coup de feu déchira finalement la nuit, puis tout redevint calme.

Tsukuzu...

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