Bonjour, bonjour,...

Hum oui j'ai honte. Oui je suis très désolé mais je tiens surtout à dire : JE TERMINERAIS CETTE FICTION, C'EST PROMIT. Mais, faudra être patient.

Je n'ai pas spécialement envie d'étaler les raisons de mon retards qui sont basiques, boulot, vie privée etc... J'ai plutôt envie de vous parler de cette fiction ^^ J'ai eu beaucoup de mal à l'écrire ce chapitre, j'ai même cru que j'allais jamais réussir XD MAis ne faisant rien à moitié je le poste le jour de mon anniversaire, histoire que cette année soit sous le signe de l'écriture !

Merci, merci, merci à ma béta qui est toujours là après tant de temps.
Merci, merci, merci à mes lecteurs, ceux qui ont laissés des reviews si adorables, je vous promets de vous répondre maintenant !

Merci de me lire, de me suivre, de m'encourager... Merci pour tout !

AMP, bonne lecture !


Chapitre 34 : Détruire ce qui se dresse entre toi et moi.

Le sang. Il était partout. Partout sur sa peau. Partout sur elle.

Sa vue se brouilla. Son nez se révulsa. Son estomac se renversa.

Comment un homme pouvait devenir si cruel ?

Harry se précipita sur le corps étendu d'Hermione, jeté dans le cachot par deux des mastodontes de Dumbledore. Ses vêtements en lambeaux ne cachaient que très peu l'état désastreux de son corps et au fond de lui, le jeune homme savait très bien que son âme et son cœur devaient eux aussi saigner à flots. Il fit cesser de pleurer son propre cœur. Tom lui avait promis de venir les chercher. Il les sauverait, son bébé, Hermione et lui. Il les sauverait. Il y croyait.

oOo

Je ne peux pas avancer.

Cela signifierait t'oublier.

Je ne peux pas le renverser.

Cela signifierait te mettre en danger.

Je ne peux pas me reposer.

Cela signifierait que tu es à mes côtés.

Je ne peux que continuer de te rechercher.

- Ils resteront là où ils sont tant qu'on n'aura pas retrouvé Harry ! s'écria Tom.

- Mais Tom, il pourrait nous être de grande aide ! s'exclama Téllandrill, dans l'intimité du bureau de Tom, que ce dernier ne quittait plus depuis qu'il avait réussi à établir un contact en Harry et lui, il y avait deux jours.

Depuis, chaque heure était un calvaire pour Tom, qui ne cessait de travailler sur lui même, persuadé que la clé de la réponse à ses questions était dans le lien qui l'unissait à son amant. Mais malgré ses espoirs, malgré les brèves sensations des doigts d'Harry parcourant sa joue en une caresse, il ne pouvait s'empêcher de penser à sa promesse et de se sentir coupable de ne pas la tenir tout de suite.

Il aurait aimé apparaître devant Poudlard, pulvériser la porte du Grand Hall et courir jusqu'aux cachots. Il y voyait Harry, prostré sur le battant de bois en office de couchette. Il le voyait lever le regard vers lui, puis le laisser le prendre dans ses bras, retrouvant la sensation si merveilleuse qu'était son ventre tendu contre le sien. Il se souvenait d'un soir où, alors qu'il allait se coucher, il avait retrouvé Harry étendu sur le dos, son gros ventre pointant vers le ciel. Il avait voulu relever le drap sur sa silhouette arrondie quand il avait vu sur la peau nue de son amant une légère vague le traverser. Il avait alors vérifié qu'Harry dormait puis avait posé sa main sur son bidon et aussitôt, la vague s'était reproduite. La petite main de son fils avait alors tapé sur l'abdomen gonflé, juste sous la sienne. C'était étrange de se dire que bientôt, il aurait un fils. Un fils avec celui qu'il avait si longtemps considéré comme un ennemi, un nuisible. Avec celui dont il ne pourrait plus jamais se passer.

- Écoute-moi, j'ai parlé au jeune Malfoy, insista Téllandrill. Londubat a été torturé pendant de longs mois apparemment et il pensait que ses cachots étaient voldemoriens.

- Je ne me suis jamais penché sur son cas, gronda Tom qui s'affala sur son fauteuil et qui balaya le sujet d'un geste de la main.

- C'est ce qu'il vient de comprendre. Et figure-toi qu'aujourd'hui, toute la haine qu'il avait en lui s'est dirigée vers Dumbledore. Et c'est un combattant sans pitié.

- C'est le vieux fou qui l'a enfermé ? Questionna alors Tom, y voyant tout de suite l'intérêt malgré sa fatigue.

- Tout à fait, Severus a confirmé. Mais tu ne sais pas le meilleur. Le jour où il a été kidnappé, son petit ami était avec lui.

- Et qu'est-il devenu ?

- Ils l'ont tué sous ses yeux.

Tom resta silencieux. Avant il ne se serrait jamais intéressé au cas du jeune Londubat. Mais Harry lui avait fait comprendre que l'intérêt ne se portait pas qu'aux métiers et au fric des gens. Que ses meilleurs combattants, il les aurait autrement. Comme Severus, Sirius... Lupin, le fils Malfoy... Et Harry lui-même.

- Severus propose de le prendre comme apprenti. Il est très prometteur apparemment, il s'y connait en plantes. Seulement, plus jeune il avait peur de lui, ce qui lui donnait des notes horribles en potion. Mais crois-moi, Dumbledore n'a pas raté son coup. L'homme qu'il est devenu pourrait sans doute tuer Severus.

Tom haussa un sourcil, étonné. Il connaissait Londubat de réputation bien entendu. Et avait entendu Malfoy et Harry mentionner ce nom plusieurs fois.

- Hown ! Va chercher Londubat. Vite.

oOo

Son cri glaça le sang d'Harry qui ferma les yeux, les larmes se mélangeant au sang et à la sueur qui suintait sur son visage. Ses jambes cédèrent alors que muselée, Hermione sombrait dans les ténèbres, le corps parcourut de tremblements, les mains aux auriculaires manquants sanglants.

Triomphant, Dumbledore se pencha vers Harry, et sans que celui-ci puisse bouger, posa une main décharnée aux ongles noirs et aux veines saillantes sur la peau tendue de son ventre.

- Visiblement, je devrais remercier Tom de ce qu'il fait pour moi. Me donner un héritier si puissant… Quelle générosité !

Il éclata d'un rire fou, aussi fou que la rage d'Harry qui releva le visage pour cracher sur son ravisseur.

- Vous avez peut-être réussi à m'avoir, mais vous n'aurez jamais mon fils ! Vous pouvez tuer qui vous voulez ! Vous pouvez me torturer, mais même mort, je fais la promesse que jamais, jamais vous ne toucherez mon enfant !

Le regard du vieil homme se fit électrique et un rictus de colère déformant son visage ridé et marqué par les affres de sa folie et de sa fatigue.

Au plus profond de lui, Harry sentit la magie de Tom, qu'il appelait sans arrêt, sortir de son être et inexplicablement la laissa s'emparer de son esprit. C'était comme lorsqu'il avait ses anciens cauchemars, où son actuel amant lui faisait vivre la souffrance qu'il engendrait par sa faute. Mais cette fois-ci, il était le possédé, et Tom voyait à travers son regard.

Il vit l'expression de Dumbledore se muer et se douta que ses yeux viraient du vert au rouge. Sa voix, lorsqu'il la laissa sortir, n'avait plus rien de celle dont la vie l'avait doté.

- On avance Dumbledore. On avance vers toi, et bientôt viendra l'heure de ta mort. Jouis de tes prochains jours vieil homme, car ce sont les derniers que tu verras.

oOo

- Alors Harry combat pour Voldemort maintenant ? Fit la voix faible de Ronald dans le silence tendu de l'infirmerie.

Sirius hocha la tête, assit à son chevet. Il lui avait tout raconté, tout ce qu'il savait, sans rentrer dans les détails de la relation qui unissait le Maître et Harry, estimant que cela était le rôle de son filleul qui bientôt, reviendrait près de lui.

Cependant, il lui avait parlé de l'enfant, de l'amour et du lien qui les unissait, il lui avait parlé de ce que Severus lui avait appris sur le combat d'Hermione pour lui, de l'aide de Neville, du statut de Drago, de cette loyauté qui unissait le clan dit Noir, centré autour d'Harry contre toutes les apparences.

- Il faut que tu saches qu'il y a un risque qu'Hermione ne revienne jamais Ron. Je suis désolé de te dire ça, mais si Harry est sauvé jusqu'à ce que son fils puisse être accouché, Hermione… Elle n'a pas d'échéance datée comme lui. Et nous ne savons rien de ce qu'il est advenu d'eux. Ils étaient tous deux vivants lorsque le Lord a réussi à rentrer en contact avec Harry il y a une semaine… C'est tout.

- Vivants… Mais en quel état ? Souffla le roux d'une voix cassée en enfouissant son visage dans ses mains.

Sirius posa une main compatissante sur son dos. Lui aussi avait ressenti cela lorsque Severus s'était rendu à Poudlard pour tenter de sauver Harry et Drago. Mais cela n'avait pas été si long, et il n'avait pas été dans l'état de Ron.

Le jeune rouquin était arrivé presque mort dans l'infirmerie du Seigneur des Ténèbres, et ce ne fut que grâce aux alliances des Médicomage, de Snape, de Malfoy, et de Londubat qu'il était actuellement éveillé. Éveillé certes, mais dans un état toujours aussi inquiétant. Ses cordes vocales déchirées avaient été sauvées, mais il aurait toujours ce timbre de voix rauque et cassé. Des grandes cicatrices barraient l'entièreté de son corps, il avait dû se passer d'un rein, accueillir une greffe de foie et de peau, s'habituer au titane qui faisait office d'os à divers endroit de son corps, côtes, tibias... Il boiterait toujours, son genou droit lui fera mal dès qu'une goutte s'échappera du ciel et à jamais, il serait hanté par les souvenirs de ces mois de tortures, puis de ces semaines d'attente effroyable jusqu'à la fin de sa vie. Sirius espérait juste qu'il n'ait pas à surmonter la mort de son meilleur ami et de sa fiancée par-dessus le marché.

oOo

Son visage n'avait plus rien de commun avec ses souvenirs. Il était creusé, parchemineux, tendu, crispé en un rictus douloureux. La jeune femme qui n'avait plus rien de commun avec celle qu'elle fut ne serait-ce qu'un an plutôt pressa ses mains mutilées contre son ventre, à peine recouvertes des lambeaux rouges de sang de ce qui fut son t-shirt. Elle se terra dans un coin de la cellule, le regard fixe, porté sur le sol, le corps prostré et tremblant.

Harry s'approcha doucement, elle ne sursauta même pas lorsqu'il s'assit à ses côtés. Il n'osa pas la toucher, de peur de lui faire mal, mais lorsqu'elle leva son regard vers lui, il sut que malgré tout, elle devait être là, derrière toute cette douleur et cette souffrance.

Ce fut impulsif, preuve qu'il espérait encore…

- Il était une fois trois adolescents qui au-delà de leurs peurs et de leurs colères, avançaient, encore et encore, mains dans la main, à la recherche de leur monde idéal, victimes d'une époque sombre…

Il ignorait si elle l'écoutait, aucune vigueur ne semblait l'habiter. Mais Harry continua, il raconta, sans discontinuer, une histoire qu'il inventait peu à peu, s'inspirant allègrement de leurs vies, à eux trois, les inséparables, le trio d'or.

Parce qu'ils avaient longtemps été l'espoir de sa vie. Parce qu'il avait longtemps été le symbole de l'espoir. Parce qu'elle était bien plus forte que n'importe qui. Parce qu'il fallait qu'il fasse quelque chose. Parce qu'il devenait fou à attendre dans cet antre de l'enfer. Parce qu'il avait besoin qu'elle survive avec lui.

La terre est gorgée du sang des innocents,

Parce que cette guerre a duré trop longtemps.

Mais l'heure viendra où l'avenir changera,

L'heure où une nouvelle aire commencera.

Certains disent qu'on est libre lorsque l'on a plus d'espoirs.

Moi je dis qu'au contraire, lorsqu'on a plus d'espoir…

On est mort.

oOo

- Il se dit, alors qu'il regardait cet homme dormir à ses côtés, que c'était étrange comme on pouvait si vite être changé par l'amour. Il se dit qu'il y avait à peine quelques mois, seules quelques personnes avaient d'importance dans sa vie, mais comparée à celle dont on lui avait fait cadeau, elle était sans couleur ni relief. Et caressant son ventre, sentant le cœur de l'homme battre contre son oreille, il se demanda ce qu'il était devenu aujourd'hui. Un père, un amant. Il n'était plus le Survivant.

oOo

- Vous êtes celui qui a tué tous ces gens, gronda Neville en le regardant droit dans les yeux. Vous n'avez peut-être pas lancé l'Avada directement, mais vous étiez responsable des mains qui les ont lancés. Vous étiez cet homme au cœur noir et sans pitié.

- Je l'étais, je ne le suis plus maintenant.

- Alors, dites-moi… Qui êtes-vous aujourd'hui ?

- Je ne sais pas.

- Alors comment savez-vous que vous n'êtes plus ce monstre ?

- Parce que lorsque nos vies changent, nos êtres s'adaptent à celle-ci. On change. C'est le destin de tout homme jusqu'à sa mort.

oOo

- Mais cette constatation lui fit peur. Sais-tu pourquoi ? Et bien c'est simple, il croyait que sa vie d'avant était un exemple de danger et de risque. Seulement, dès le moment où il réalisa l'intensité de ses sentiments, pour son enfant comme pour son amant, il sut qu'il aurait bien plus peur que jamais il ne l'avait eu de les perdre. Il sut qu'il risquerait n'importe quoi pour eux. Alors oui, il eut peur de l'amour. Mais il n'avait plus le choix. Après tout, il était devenu un amant, un père, que serait-il sans eux maintenant ?

oOo

- C'est étrange, tu sais. Je ne trouve pas les mots pour décrire réellement ma grossesse. Je pense que tout comme le véritable amour, sentir cette vie éclore en soi ne s'explique pas. C'est un miracle c'est tout.

oOo

Au fond de son lit vide et froid, Tom tentait de dormir. Voilà des jours et des jours où le sommeil semblait avoir décidé que tant qu'Harry ne serait pas à ses côtés, il ne viendrait plus lui rendre visite. L'épuisement abattait Tom, tout comme le désespoir, la peur et la colère. Mais par-dessus tout, c'était son impuissance qui le tuait à petit feu. De colère, il étouffa un cri de rage dans son oreiller et frappa sur le matelas, encore et encore, jusqu'à que son poing, puis son bras puis tout son corps ne lui fassent mal. Il avait juste besoin de se sentir vivant.

Et alors que son cœur battait à toute vitesse, il se dit que c'était étonnant comme la vie prenait un tout autre sens lorsque l'amour se joignait à la partie. Elle était bien plus belle, mais paradoxalement, bien plus effrayante…

oOo

Quelque part en lui, peut-être dans son cœur, il ressentit toute la frustration qui hantait Tom. Il ferma les yeux et imagina son visage devant lui. Comme lorsqu'il faisait appel à sa source, il se rappela tous les souvenirs qui les liaient, les bons comme les mauvais et fut emporté par ce torrent d'émotions. Très vite il ne se rendit plus compte de la dureté du sol sous son dos ni des doigts froids d'Hermione dans les siens.

Il vit le regard fatigué de Tom face à lui qui parut s'éclairer, comme si à son tour il l'apercevait.

- J'ai assez d'espoir en moi pour deux tu sais ?

- Et pour trois ? Lui répondit la voix faible et rauque de son amant.

Il lui sourit, étrangement il se sentait détendu, totalement calme. Lui qui sautait hors de ses gonds au moindre souci avant.

- La question est… Auras-tu assez d'amour en toi pour venir me chercher ?

Tom, au fond de son lit fronça les sourcils quand sitôt ces mots prononcés, le visage d'Harry se crispait. Son image semblait se flouer alors que tout d'un coup il ressentit une immense douleur au creux de son ventre. Tremblant, en sueur, et effrayé, Tom se réveilla et se redressa sur son lit humide de sueur, ressentant dans toutes les fibres de son corps la détresse d'Harry.

- HARRY !

- Tom… Viens nous chercher…

La voix faible s'éteignit pour être remplacée par un cri étranglé qui figea le corps de Tom. Une douleur se propagea depuis son ventre au reste de son corps et il fut obligé de laisser Harry s'éloigner. Quelque chose en lui se cassa, lorsqu'il comprit que le problème venait de son bébé. De son fils. Harry allait le perdre s'il n'arrivait pas à temps. Harry allait mourir s'il ne venait pas le chercher…

Il les perdrait, tous les deux.

À son tour, un torrent d'émotion parcourut son corps, il revit tous ses souvenirs d'Harry, bons ou mauvais. Ressentit toute sa haine, toute sa colère puis… Tout son amour. Et soufflé par sa grandeur, il propulsa sa magie vers Harry.

oOo

- Le bouclier de Poudlard s'effrite ! Tous à vos postes ! Tuez-moi ces charognards et faites tomber ce putain de bouclier !

Au loin, Remus montra ses crocs. L'air refoulait une intense magie à des mètres à la ronde. Une magie lancinante, brûlante, qui te passait dessus avec fureur. La magie de Tom. Il gémit, ses instincts de loup développé par la potion hors de la pleine lune ressentant toute cette horreur, cette peur plus encore qu'un sorcier ordinaire. Il bondit alors, traversant la forêt interdite dans laquelle il patrouillait à vive allure. Il savait qu'il avait dit à Tom et Harry qu'il arrêtait pour se consacrer à sa famille, mais s'il voulait la protéger sa place était ici, aux côtés d'Harry et Tom.

Une centaine de mètres plus loin, transversalement, Drago et Neville échangeaient un regard lourd de sens. D'un seul homme, ils s'élancèrent à leur tour dans la bataille, un cri démentiel leur échappant.

Alors ça y était, ils y étaient. La fin est proche.

oOo

- Tom ! TOM !

Essoufflé, Téllandrill débarqua dans la suite du Lord Noir. Il craignait le pire, et pourtant, à son plus grand étonnement, un Tom débordant de puissance lui fit face. Il avait revêtu sa tenue de combat dans le plus grand calme, des éclats dorés dans les yeux. Il jetait un sort pour aiguiser sa lame lorsqu'il tourna son regard vers le Prince des Elfes.

- Tom… le bouclier…

- Je sais, coupa sèchement le sorcier.

Éléanora déboula derrière lui et comme son mari, elle se figea de surprise.

- C'est toi ? Osa questionner Téllandrill.

Tom rengaina son épée dans un long bruit de ferraille glissant. Sa sérénité bouleversa le vampire qui bien que techniquement morte, semblait trembler comme une feuille, envahie par une multitude de sentiments contraires. Elle n'eut pas la patience de son mari, si bien qu'elle cria :

- Tom ! Est-ce toi ?

Elle croisa son regard rouge de sang, et elle y distingua quelques étoiles dorées. Était-ce un présage de la couleur que prendrait cette nuit ? Sanglante et étoilée ?

- Je vais aller le récupérer, lui et mon fils qui va naître dans quelques heures. Venez-vous avec moi ?

Les bras du vampire en tombèrent près de ses hanches. Alors Harry accouchait ? En ce moment même ? Était-ce cet événement si brutal qui a rendu leurs retrouvailles possibles en brisant le bouclier de Poudlard ? Elle songea à l'étrange amour qui les liait, Harry et Tom, et sut en un instant que Tom n'aurait jamais laissé Harry si loin de lui pour la naissance de son fils.

Bon Merlin, elle faillit en pleurer de soulagement.

- Ne perdons pas de temps.

oOo

Une drogue puissante.

L'énergie du damné.

Le pouvoir du condamné.

Celle d'un dernier espoir.

Lorsqu'il atterrît au beau milieu de la bataille, ce fut comme si le temps se glaçait. Un battement de cœur retentit dans sa tête, mais ce n'était pas le sien. Il entendit un cri, suivi d'un autre plus féminin. Il sentit pour la première fois aussi facilement que la rafale de vent qui soufflait dans le parc de Poudlard, cet échange de magie permanent entre Harry et lui.

Devant ses yeux se dessinèrent d'étranges flux colorés, translucides, dorés, verdoyants et au beau milieu de cela, un blanc d'une pureté aveuglante.

Quelques murmures, son prénom, un souffle coupé, un nouveau cri. Son sang se glaça alors que le temps se remettait en marche. La cacophonie de la bataille recouvrit très vite les battements de cœur affolés et enfin la scène se dessina sous ses yeux.

Des morts encore, inondant le sol de leur sang. Il se fraya un chemin de cadavres, sans même remarquer qu'il était couvert par six personnes. Plus loyales envers lui qu'elles ne l'avaient jamais été.

- Londubat à ta droite ! cria Drago qui dû se pencher pour éviter un sort.

Il fit un tour sur lui-même qui poussa sa lame dans le ventre de son assaillant, un halo brillant de bleu glacé suivant ses gestes. Neville poussa un cri de rage en sentant un sort cuisant atteindre son épaule et d'un Avada, il tua sèchement son ennemi. D'un coup de coude dans le visage, il brisa le nez du second, et profitant de son choc, il reprit sa route suivant l'homme à la cape d'un noir abyssal.

- Chérie, je te le laisse ! s'exclama Téllandrill.

L'elfe releva son arc avec force qui atteint l'œil d'un mastodonte de Dumbledore derrière lui. Sa femme lui en débarrassa définitivement d'un lancer impeccable de poignard. Immédiatement, le corps monstrueux prit feu et entre les flammes, la silhouette forte et puissance d'un Élémentaire de feu bien connu se laissait deviner. Le poignard se désintégra aussitôt et reprit sa place le long de la cuisse du vampire, cette même cuisse vêtue de cuir qui mettait toute sa force dans un coup de pied en plein plexus solaire.

- Sirius bordel, ne reste pas les bras ballants !

Un léger sourire fit relever le coin gauche des lèvres du brun. Profitant de l'étrange comportement de cet homme qu'un autre tâchait de protéger, un sorcier téméraire voulut saisir une faille et couper la tête de l'inconscient. Cependant, il n'en eut pas le loisir. Croisant ce regard bleu nuit, il fut pétrifié par une terreur aussi grande que celle que pouvaient créer les Ombres. Il tomba à terre, convulsant de tout son être, ses ongles déchirant la peau de ses paupières comme si ne plus voir était la solution à tous ses maux.

Ricanant, Sirius reprit son chemin, croisant les bras, à quelques pas de son maître et Severus tournant autour de lui.

Puis enfin, à la tête de ce groupe hétérogène, un énorme tigre protégeait son Maître lui aussi. Cassiopée déchiquetait tout ce qui était à portée de crocs ou de griffes, ne laissant jamais de répit à ses ennemis, profitant de sa masse impressionnante et de la force de ses muscles. Sa vitesse et sa précision ne laissaient aucune chance à ses opposants, si bien que rapidement elle créa un espace vide autour d'elle, aidant le Lord Noir à creuser son chemin vers son Maître. Son Maître qu'elle sentait naître.

oOo

- Malfoy, Longdubat, Téllandrill et Éléanora occupez-vous d'établir un périmètre de sécurité autour des cachots, Severus, Sirius, vous me suivez.

Cassiopée rugit alors qu'enfin, le sol sous leur pied s'effondrait. Il découvrit le tunnel que Severus, Drago et Neville avaient emprunté quelques semaines plutôt seulement. Mais ça leur paraissait être une éternité.

Api prit la tête du processus, éclairant avec fureur les murs de pierre encore imprégnés de l'eau du lac, à quelques mètres derrière eux. Ils débouchèrent rapidement dans la salle qu'Harry avait scellée, leur sauvant la vie, mais mettant la sienne en grand danger. Sans un mot, le regard luisant de pépites d'or, Tom fit disparaître un pan du mur, passant à travers la magie d'Harry. Seul Sirius ne parut pas en être surprit.

- Sauve-les avant tout Tom, n'oublie pas le pacte, lui murmura Téllandrill avant de suivre sa femme et les deux anciens étudiants dans des dédales de couloirs aux murs sales et aux armures en morceaux.

Avant tout… Avant tous, songea Tom. Avant lui, son meilleur ami ? Avant sa vengeance contre Dumbledore ? Avant… Tout. Oui pour Téllandrill rien n'était plus important que la famille.

Flash-Back

- Plus fort ! PLUS FORT ! Plus de rage ! Aller ! C'est tout ce que t'as ?

Les bruits de fers s'entrechoquant et les cris de l'un de ses meilleurs amis firent presser le pas du Prince des Elfes. Il passa la barrière d'eau et déboucha sur une splendide grotte qui offrait à travers sa roche des aperçus des joyaux qu'elle contenait. Ils étincelaient de lumière et c'était toute une organisation qu'ils découvraient. Un coin abritait une mini armurerie, une autre alcôve une espèce de bibliothèque, et dans un autre recoin, après quelques sorts molletonnant, ils avaient étendu quelques couvertures.

C'était leur grotte, leur refuge, à tous les trois. Leur endroit.

Et au milieu de tout ça, Tom Jedusor, le futur Grand Voldemort, suait sang et eau face à l'héritier de la grande famille des Dubois, Andréas Dubois, dont la lame d'or pur brillait d'un éclat bleu impressionnant.

- Téllan' ! s'exclama Andréas, tournant son regard irréel de bleu et de jaune vers lui.

Les auras de leurs épées s'éteignirent et Tom se laissa tomber sur une couverture, se débarrassant de sa chemise en grimaçant, découvrant plusieurs plaies sanguinolentes qu'il soigna rapidement. Andréas ricana, ses yeux redevenus à leur couleur originale, d'un marron très clair spécifique à sa famille, et malgré lui fut impressionné par la puissante magique de son ami. Après un tel combat, il serait incapable de lancer un sort de médicomagie aussi fort.

- Tu as finalement réussi à t'échapper, conclu Tom en toisant avec ironie son habit de cour. Ton père doit être furax.

- Je sais, j'en suis désolé, mais par Théandras que je déteste ces cérémonies barbantes ! Je me rattraperais un autre jour. Et puis, il sait que je suis avec vous.

- Croit-il encore en la prédiction de ta mère ? le questionna Andréas qui se pencha pour boire l'eau claire de la source.

- Toujours. Il est persuadé qu'on changera le monde à nous trois.

Il s'installa près de Tom et d'un tour de main, fit apparaître plusieurs pains fourrés typiques de son pays. Tom dévora le sien en quelques coups de dents.

- Nous sommes plus puissants que la plupart des crétins qui dominent le monde magique actuel, gronda Tom. Alors cela ne serait pas si étonnant. Ce monde se tourne au ridicule.

- Vous ne vous êtes jamais dit que si c'était le cas on pourrait nous monter les uns contre les autres ?

- On partage des valeurs Andréas, ne l'oublie pas, et notre amitié est plus forte que tout n'est-ce pas ? Rétorqua Téllandrill.

Tom leva les yeux au ciel devant tant de sentiments mielleux, mais ses amis savaient très bien qu'il était d'accord. Au fond.

- Dans ce cas je vous propose un pacte ! s'exclama Andréas en essuyant ses mains sur son pantalon de combat. Quoiqu'il se passe, ce sera toujours comme ça.

Il balaya la pièce d'un geste de main.

- Vous et moi, chacun sa spécialité et toujours aussi complémentaires. À trois on réussira tout.

Téllandrill acquiesça vivement de la tête. Leur jeunesse et leur naïveté firent sourire Tom qui hocha à son tour la tête.

- On ne trahira jamais nos valeurs. On ne fera jamais passer le pouvoir avant l'un de nous, de nos enfants, de nos amants. On ne cachera jamais rien à l'un d'entre nous. Et si jamais l'un d'entre nous meurt, les deux autres continueront en sa mémoire. La famille d'abord.

- La famille d'abord, renchérit Téllandrill.

Tom se contenta de tendre la main et chacun d'eux les pressa. Ils s'entreregardèrent un instant, puis gênés, se détournèrent et vaquèrent à leurs occupations.

- Oh les gars j'ai rencontré un canon de vampire hier ! Je ne vous ai pas raconté…

oOo

Tom revint au présent alors que le dernier éclat doré des cheveux de son meilleur ami disparaissait dans la noirceur. Il avait déjà perdu Andréas, il refusait de perdre Téllandrill. Mais Harry… Harry était sa famille dorénavant. Il n'en avait pas voulu et malgré lui cela s'était imposé à lui. L'amour et la famille avaient toujours été des valeurs propres à Andréas et Téllandrill qu'il n'avait jamais comprises. Avant aujourd'hui.

- Sirius arrives-tu à trouver Harry ? murmura-t-il alors qu'ils se fondaient dans le noir d'un autre dédale de couloirs.

- Il me suffit de suivre votre lien, lui répondit l'homme mystérieux.

Ils suivirent avec rapidité et efficacité cette piste, prenant les passages secrets comme les chemins les plus visibles, taillant de nouveau un chemin de sang. Mais le combat faisant rage dehors et les quatre sorciers qui surveillaient les alentours raréfiaient les obstacles. On savait Harry dans les cachots, le plus dur serait de trouver lequel.

oOo

On ne reconnaissait pas ces endroits. On ne reconnaissait pas ces gens. Tout était recouvert de sang. Du plus insignifiant bibelot au plus valeureux des cœurs. Il se collait à tout et plus on essayait de l'essuyer, plus il s'étalait, s'accrochait, s'éternisait... Tout était recouvert de sang. Le genre de sang qu'on sentait encore même s'il ne se voyait plus. Le genre de sang qui ne s'oubliait nulle part. Même pas dans la folie dans laquelle il vous menait. Un sang tenace, un sang cruel. Celui qui a été coulé pour la guerre.

oOo

Une étrange énergie paraissait lier ces neuf entités magiques. Elle voguait tranquillement entre chacune d'elles, et seul le léger sourire de Sirius pouvait en témoigner. Sa couleur nacrée brillait devant ses yeux, et il pouvait voir qu'elle convergeait vers un unique point, un point commun à tous. Harry.

L'animagus se transforma et suivit par l'incandescent Api et la terrifiante Cassiopée, tous crocs découverts, il plongea au beau milieu d'un étroit et sombre couloir.

Un éclat d'épée, le reflet d'un sort d'un rouge sanglant, deux cris étranglés et deux sorciers les suivirent. Dans les tréfonds de son âme, Tom analysait chaque gémissement et plainte d'Harry.

Ils traversèrent un couloir jonché de cadavres, les autres étaient déjà passés par là, preuve en était du sorcier vidé de son sang par des canines de vampire. Api fit brûler ces macchabées derrières leurs pas vifs. Les flammes vinrent lécher les capes des sorciers sans jamais les enflammer, masquant de leur fumée leurs silhouettes si reconnaissables.

Quelques murs détruits de plus, quelques morts de plus, quelques feux de plus, quelques blessures de plus et ils y furent enfin.

oOo

- Harry ! Harry ! Regarde-moi !

La jeune femme se dressa de toute sa hauteur, ses mains meurtries crochetant les bras d'Harry pour le tirer jusqu'à leur pittoresque lit de fortune. Le jeune homme pâle laissait de lentes larmes glisser silencieusement sur ses joues, la peur le pétrifiant, comme elle pétrifiait ses doigts crispés sur son ventre. Il se contracta brusquement quand une vague de douleur traversa tout son corps.

Hermione estimait avoir emmagasiné énormément de connaissance depuis le début de sa si courte vie. Avant cette guerre, elle avait eu l'arrogance de croire qu'elle saurait réagir à toute sorte de situations. Mais Harry lui avait démontré que de toute façon, on ne pouvait prédire notre réaction à un événement qu'on n'a pas encore vécu.

Et Hermione, même dans ses pires cauchemars, n'aurait jamais imaginé qu'elle en aurait été un jour réduite à regarder son meilleur ami mourir en ne pouvant donner la vie.

Elle l'installa du mieux qu'elle put sur ce panneau de bois pourri et posa une main sur les siennes. Elle se pencha et déposa un baiser sur le front recouvert d'une pellicule de sueur et de crasse. Elle gratta le sang séché qu'il avait sur le coin du sourcil, puis essuya les larmes qui ne cessaient de glisser le long de ses joues, traçant un sillon de peau rosie et nettoyée.

- Tout ira bien, souffla-t-elle en posant son front contre celui du jeune homme. Ferme les yeux... Ferme les yeux et imagine nous, tous ensembles, tous ceux qui t'aiment, réunis... Fêtant la venue de ton fils. Juste ferme les yeux. Tout ira bien. Je suis là.

oOo

Même si l'amour est un chemin sinueux,

Même si l'amour est réputé douloureux,

Même si l'amour nous marque à jamais,

Même si l'amour sans notre avis nait.

Nous serons tous sains et saufs.

Heureux.

A jamais. Je te le promets.


Dites moi ce que vous en pensez et ce que vous espérez pour la suite ! XD Merci d'avoir lu jusque là

AMP

PS : Encore merci à ma béta ;)