Lorsqu'elle dut quitter la soirée entre collègues organisée par Taihaku (qui, avec son aide, avait même réussi à convaincre la très solitaire planète du feu, Keikoku), appellée pour une urgence médicale à laquelle sa créatrice avait la flemme de se rendre, Saisei eut un très, très mauvais pressentiment.

Cependant, aucun pressentiment n'aurait pu la préparer à ça : Chinmei était affalé sur la banquette de telle façon qu'on aurait dit qu'il était en caoutchouc (elle se demanda d'ailleurs comment il était possible d'avoir les bras en arc de cercle de cette façon, à se demander si Chinmei avait bien des articulations comme tout le monde), Saishi était de toute évidence sérieusement pompette (et encore, « pompette » n'était sans doute qu'un doux euphémisme) et le nombre de cadavres de bouteilles derrière Keikoku laissait planer un doute quant à la (relative) normalité de son état, mais le pire restait Shinrei en train de ronfler en bavant sur la table, avec à ses côtés deux bouteilles en guise d'explications plus qu'éloquentes.

-Vous pouvez m'expliquer ÇA? Demanda-t-elle furieuse en désignant son camarade endormi.

-Oh, c'est bon Saisei, relax, après tout, il dort bien.Tempéra Chinmei, une coupe de saké dans les mains.

-JUSTEMENT!

La coupe de Chinmei lui sauta des mains tandis que les autres clients se retournait, s'apprétant à dire leur façon de penser à celle qui troublait leur tranquillité (ils changèrent d'avis en reconnaissant l'assistante de la première Planète dont on vantait autant la force que le mauvais caractère).

-En même temps, il n'avait qu'à pas être aussi minable! À peine capable de tenir deux bouteilles avant de s'effondrer! Ajouta la voix de Keikoku, encore parfaitement lucide, bien qu'il ne semblait pas s'encombrer de coupes pour le saké.

-TOI TU TE LA BOUCLES, C'EST À CAUSE DE TOI QU'IL EST DANS CET ETAT, JE PARIE!

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Et effectivement trente minutes plus tôt

-Eh, Shinrei, je parie que t'est pas capable de boire autant de saké que moi!

Shinrei soupira.

-T'as donc rien d'autre à faire de ton temps que de me provoquer continuellement.

-Et toi, t'as donc si peur de perdre que tu peux pas t'empécher de changer de sujet. Répliqua Keikoku de son ton neutre.

-Grrrrrrrrr! Je vais te faire ravaler tes paroles, c'est toi qui rouleras sous la table le premier, je te le garantis.

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-Quel idiot aussi, ne pus s'empécher de rajouter Chinmei, avec un sourire faisant trois fois le tour de sa tête, depuis son retour de chez les humains, Keikoku s'enfile des litres de saké, comme si c'était de la flotte!

-MAIS BIEN EVIDEMMENT, VOUS N'AVEZ PAS JUGÉ UTILE DE LE LUI DIRE!

-Du calme Saisei, intervint Taihaku de son ton grave et apaisant, tu sais bien qu'à partir du moment où il sort de ses gonds, il est impossible d'arréter Shinrei avant qu'il ne soit plus en état de se battre ou qu'il l'ait emporté!

-Ça n'empèche, ajouta l'assistante de Saishi, que vous auriez pu le prévenir.

-C'est vrai, mais ça n'aurait pas été aussi drôle! Objecta Chinmei.

-Et puis, je dois t'avouer que l'idée de voir Shinrei se dérider un petit peu ne me déplaisait pas. Rajouta le chef de l'équipe avec un léger sourire.

-C'est vrai, approuva Saishi, qui s'était jusqu'alors contentée de suivre l'échange, il est toujours tellement coincé, il va finir par nous faire un ulcère un de ces jours.

-Et puis n'oublie pas que c'est toi qui as insisté pour que je vienne. Acheva Luciole avec sa diplomatie habituelle.

-Bien, puisque tout le monde est contre moi, je crois qu'il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne fin de soirée et à le ramener chez lui. Lacha la jeune femme excédée. Debout Shinrei, je vais te ramener, vu que t'est pas en état de rentrer tout seul. Lança t'elle à ce dernier, que les récents éclats de voix avait commencé à faire sortir de sa torpeur.

-Huum! Zalut Saisei, t'est revenue!

-Mouais, mais je commence à me dire que j'aurais dù m'abstenir, allez debout ivrogne!

-Tu devrais arréter de t'inquiéter continuellement pour lui, ça ne vas pas t'attirer que des bonnes choses.

-Il me semblait t'avoir dit de ne pas aggraver ton cas Keikoku! Répliqua l'infirmière d'un ton sec avant de quitter le restaurant d'un pas vif en soutenant un Shinrei à la démarche, au contraire, un peu hésitante.

Ce n'est qu'après avoir entendu le violent claquement de la porte (et avoir vérifié qu'elle avait survécu au typhon qui venait de passer) que Chinmei fit part aux autres de son étonnement.

-C'est quand même pas si grave, pourquoi elle s'est énervée comme ça, y a pas mort d'homme!

-Elle est peut être amoureuse de Shinrei. Avança le pyrokinésiste du groupe avant de reprendre une coupe de saké (ce qui lui épargna de voir les têtes déconfites qui l'observait, non, Saisei ne pouvait être amoureuse : c'était un modèle de sérieux, de rigueur, de froideur...Non, impossible.).

-Ou bien peut être qu'elle a ses régles! proposa Saishi.

Là, Taihaku et Chinmei se regardèrent avec un regard encore plus halluciné (quoiqu'invisible pour Chinmei), ou Saishi avait perdu de vue que son assistante, du fait de sa condition de morte-vivante, n'était plus soumise à ce genre de « contraintes naturelles » inhérentes aux femmes, ou bien elle était plus emméchée qu'il n'y paraissait.

Pendant ce temps, dans la rue, c'était une Saisei fulminante (et que Shinrei avait encore beaucoup de mal à suivre) qui pestait contre ses collègues.

« C'est pas possible, ça, je les laisse une petite heure et c'est le bordel! Même Taihaku n'as pas empéché ce massacre! À croire que je suis la seule personne censée ici, même Shinrei s'est fait avoir comme un bleu! ». Se dit-elle en jetant un regard furibond vers ce dernier, c'est en voyant son expression de chien battu qu'elle cessa de ruminer.

-T'est fachée Saisei? Demanda t'il avec une voix de gamin pris en faute

Elle làcha un soupir avant de répondre, un peu calmée.

-Non, Shinrei, c'est juste que parfois, vous me donnez l'impression d'être des enfants! Habituellement, Taihaku est plus mature, mais là, même lui, il t'as laissé t'imbiber jusqu'à en oublier ton nom...

-Z'est pas vrai! S'insurgea Shinrei. Ze sais encore que ze m'appelle Sinr...Sinrei!

« Mouais, en même temps, c'est pas une preuve, tu viens de l'appeller par son prénom. » contesta une petite voix désagréable dans sa tête.

Elle détourna la tête pour chercher dans quelle direction se trouvait la demeure de son coéquipier, quand elle sentit quelque chose de chaud et humide se poser sur sa joue.

Sa tête refit le chemin en sens inverse vers son compagnon et elle lui demanda avec des yeux ronds comme des soucoupes, ce qu'il venait de faire.

-Un bisou, dit-il avec un grand sourire, devant une Saisei qui remerciait intérieurement l'obscurité de cacher la légère rougeur qui lui montait aux joues, pour chasser tes soucis et te faire retrouver le sourire! Déclara t-il d'un ton joyeux.

D'instinct, elle se mit à faire le calcul de tête, deux bouteilles de saké de 75 centilitres si on en croyait le pyrokinésiste du groupe, ça faisait du 3,7 grammes d'alcool par litre de sang environ, c'était très important, un humain normal serait dans le coma, voir mort (pour le coup, Saisei dut reconnaître que l'endurance des mibus était proprement phénoménale), pas étonnant que Shinrei se comporte de façon aussi... Surprenante, dirons nous. En fait, Saisei étant déjà sidérée qu'il puisse encore rester conscient, ce genre d'idioties ne l'inquiétait pas outre mesure.

La suite du trajet fut marqué par une certaine méfiance de Saisei, craignant un autre tour (plus ou moins drôle, et surtout moins que plus d'ailleurs) de l'ivrogne qui s'appuyait sur son épaule. Mais cette méfiance semblait de plus en plus injustifiée au fur et à mesure et commençait à se relacher lorsque Shinrei improvisa une deuxième « surprise ».

Saisei commençait à comprendre la non intervention de Taihaku : il est vrai qu'une personne fréquentant Shinrei de façon aussi régulière que ses collègues était forcé d'admettre que ce dernier était loin d'être un rigolo (pour ne pas dire qu'il n'avait même aucun humour) et le fait de le voir subir les effets euphorisant de l'alcool avait, il fallait bien le reconnaître, quelque chose de rafraichissant. Les gamineries et le babillage incessant (Shinrei est très froid dans son état normal, mais la boisson le rendait plus loquace) de ce « nouveau Shinrei », ajoutés à la douce température de ce soir d'été commençait à lui faire retrouver le sourire et oublier sa précédente colère... en fait, on en était à un point tel que la jeune femme devait faire de gros efforts pour s'empécher de pouffer de rire devant les idioties de son compagnon lorsque le discours de ce dernier s'interrompit, chose à laquelle elle ne prêta pas attention, toute concentrée qu'elle était sur le fait d'essayer de ne pas s'écrouler de rire, pas plus qu'elle ne fit attention au déplacement de Shinrei qui n'avait visiblement rien à voir avec leur progression normale (en fait, il semblait faire demi tour) et ce fut bien dommage pour elle.

C'est pour cela que, l'instant d'après, son coeur loupa un battement lorsqu'elle sentit quelque chose de doux, de chaud, et apparemment de sévérement alcoolisé, se plaquer sur son visage. Inutile de chercher bien loin ce qui se passait, Shinrei venait, sous l'effet de l'alcool, de l'embrasser. Lorsque le baiser prit fin, la tête de Shinrei alla se nicher au creux de son cou.

-Z'ai pas pu m'empésser, t'est tellement zolie quand tu souris! Dit-il de sa voix alcoolisée.

Saisei, de son côté, avait viré au rouge brique et était sérieusement remuée.

« Jusqu'à présent, l'effet desinhibant de l'alcool était amusant, mais là, quand même, ça devient gènant. »

Elle aurait voulu mettre fin à cette proximité, mais son corps ne bougeait plus, tétanisé par le souffle qu'elle sentait dans son cou et par l'étreinte de Shinrei, elle était en train de perdre pieds quand...

-Hum! Huum!

Le toussotement dans son dos la ramena brutalement sur terre.

-Tai...Taihaku, c'est pas du tout ce que tu crois! Dit-elle en quittant précipitamment les bras de Shinrei (qui pour le coup, privé de son point d'appui, s'effondra par terre.).

« Et voilà, la phrase typique, stéréotypée à l'extrème, s'il avait encore des doutes, je viens de les effacer! Mais quelle idiote! » Se réprimanda t'elle immédiatement sans faire attention au soûlard effondré derrière elle.

-Ça, tu vas avoir du mal à me le faire avaler, ceci dit, pour le moment inquiète toi donc plutôt de Shinrei.

-Pourquoi ça?

Un regard vers la loque étalée derrière elle suffit à lui donner sa réponse.

-Oh m...e! Shinrei, ça va?

Après vérification, il s'avéra que ça n'allait pas si mal pour lui, puisqu'il en était revenu à son état pré-retour-de-Saisei-au-restau, à savoir un sommeil de bienheureux aggrémenté de ronflements tonitruants.

-Il faudra qu'on m'explique comment il est possible de s'endormir dans cette situation? Et surtout aussi vite? S'étonna la jeune femme.

-Moi j'en sais rien, c'est toi le médecin. Lui répondit le colosse. Bon, sur ce, je vais peut être t'aider, sinon tu y seras encore demain et Saishi risque de se faire des idées! Ajouta t-il avec une esquisse de sourire.

Le fait de parler de ce que pourrait imaginer la Planète du bois sur son retour tardif effaça le peu de contenance que Saisei venait de reprendre.

« Quand je pense que sans l'intervention de Taihaku ces « idées » n'en aurait pas été! »

Le chemin reprit, après que leur ami ivre ait été chargé sur les larges épaules de la Planète de l'or.

-Au fait Taihaku, qu'est ce que tu fais là? Pourquoi tu n'est pas resté avec les autres?

-Les autres sont des puissants guerriers et des gens compétent dans leurs domaines respectifs, c'est indéniable...mais je trouvais que ça manquait de gens sensés! Lui répondit-il d'un ton qui laissait apparaître son épuisement après avoir eu à supporter les trois cas qu'étaient leurs équipiers, surtout avec une quantité non négligeable d'alcool dans le sang.

-C'est vrai qu'entre une pétasse sans cervelle et deux types qui semblent vivre dans un autre monde, à plus forte raison s'ils ont tous beaucoup bu, ça devait pas être drôle! Reconnut le médecin, compatissant. On devrait avoir droit à des congés supplémentaires rien que parce qu'on doit les supporter!

L'idée fit éclater Taihaku d'un rire grave et contagieux. Puis passé ce moment d'hilarité, il demanda :

-La « pétasse sans cervelle », c'est Saishi?

-Bien sûr, tu voyais quelqu'un d'autre?

Le regard interrogatif et beaucoup moins joyeux de Taihaku lui fit comprendre où il voulait en venir.

-Saishi ne se souciait que d'avoir une servante la plus forte possible, elle m'a donc laissé ma liberté de penser afin de ne pas me limiter en combat : mon âme et mon corps lui appartiennent, mais pas ce que je ressens! Expliqua t-elle d'un ton où toute trace d'hilarité avait disparu, elle était redevenu la jeune femme froide et sérieuse qu'elle était habituellement. Donc oui, je peux dire ce que je pense vraiment d'elle si je le désire, même si, bien entendu, je m'abstiens en sa présence, c'est à dire la plupart du temps, pour éviter les problèmes.

un nouveau silence s'installa avant qu'un nouveau sujet de discussion, plus sensible cette fois ci, ne revienne s'imposer à l'esprit de Saisei.

-Taihaku, pour tout à l'heure...

-[iJe ne dirais rien aux autres, si c'est ça que tu veux savoir, je sais très bien que Saishi adore raconter les derniers ragots et que Keikoku donnerait cher pour une information qui lui permettrait de casser les pieds à son demi frère, donc...

-Une seconde Taihaku...qu'est ce que c'est que cette histoire de demi frère!

-Un lapsus, rien de plus, répondit-il mal à l'aise, je voulais parler de Shinrei. Je disais donc que je ne répéterais rien aux autres pour vous éviter des ennuis et aussi parce qu'après tout, ça ne concerne que vous.

Elle ressentit une certaine gratitude à l'égard du colosse. Cependant...

-Tu dis ça comme si c'était prémédité, mais je te rappelle que Shinrei était complètement ivre et que je n'étais pas ce que l'on peut qualifier de consentante. Donc ça ne compte pas vraiment!

-[iDis moi Saisei, Shinrei est encore capable de te reconnaître, n'est ce pas?

-Euh...oui, il me semble, mais je vois pas le rapport...

-Donc il savait qui il embrassait et l'a fait en connaissance de cause, du moins dans une certaine mesure...

Un silence éloquent fit office de réponse à Saisei, la logique suivie par Taihaku était implacable, ils le savaient tout deux.

-Quand à l'assertion disant que tu n'était pas consentante, j'avoue que je ne saurais appeler autrement que « consentement implicite » une façon de se défendre comme celle que tu nous à montré!

Saisei baissa la tête pour cacher le nouvel afflux de sang à ses joues.

« C'est pas vrai, ils se sont tous donné le mot pour me mettre mal à l'aise ou quoi... »

Elle se sentait un peu comme une adolescente prise en flagrant délit avec son petit ami par son père

« ...Ce qui n'est finalement pas si loin de la réalité... »

La suite de l'itinéraire se passa dans le plus grand silence, Saisei étant concentrée sur la révélation involontaire de son chef pour éviter de repenser à ce qui s'était passé (et aussi parce qu'elle ne croyait pas à un lapsus, d'autant plus qu'à la reflexion, les relations de Shinrei et Keikoku ressemblaient vraiment à des relations entre frères, de plus, feu le père de Shinrei était connu pour multiplier les maitresses, qu'il n'avait d'ailleurs, disait-on, aucun remords à faire assassiner si elles devenaient gènantes.).

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à proximité de la demeure de la famille de Shinrei.

-Laisse le moi Taihaku, je peux me débrouiller maintenant.

-Tu est sûre?

-Oui, la seule chose qui puisse m'arriver maintenant c'est de me perdre dans les jardins du manoir de Shinrei, et puis toi, contrairement à une morte comme moi, tu fatigues, surtout à porter cette outre à saké, et la fatigue excessive, c'est pas bon pour toi.

-Bon, je dois me plier devant vos arguments, docteur! Dit il d'un ton ironique en se délestant du dormeur. Bonsoir Saisei.

-Bonsoir.

Elle frappa ensuite à la gigantesque porte de la demeure. Quelques instants plus tard, un judas s'ouvrit.

-Qui est ce? Demanda une voix endormie.

-Saisei, assistante de la Planète du bois, je ramène votre maitre. Dit-elle en désignant l'ivrogne a moitié conscient appuyé sur son épaule.

-Sire Shinrei! S'écria t'il avant d'ouvrir la porte en toute hâte. Est il blessé?

-Non! Le rassura-t-elle en entrant. Il est juste saoul suite à un pari. D'ailleurs, vous pourriez me guider jusqu'à sa chambre, il n'est pas vraiment en état de marcher.

Le portier fit aussitôt appeler un valet pour guider la jeune femme dans les entrailles de l'imposante demeure (« Moi qui plaisantait en disant que je risquais de me paumer...Je veux bien croire que ce soit plus facile de jour, mais je me demande quand même comment Shinrei fait pour s'y retrouver! ») et après plusieurs minutes à parcourir un nombre incalculable de couloir , ils arrivérent aux « appartements de sire Shinrei » (dixit le domestique).

C'était une pièce relativement petite, en comparaison de l'immensité de la demeure, et à l'ameublement spartiate : un futon et un bureau sur lequel étaient soigneusement posés quelques rouleaux. En bref, une pièce pièce froide et purement fonctionelle, tout à fait à l'image de son propriétaire

Elle commençait à allonger un Shinrei vaguement lucide lorsque celui, raffermissant sa prise sur elle, la fit tomber avec lui sur le futon.

-Shinrei, qu'est ce que tu fabriques encore?

-Tu reztes izi, Saisei chan!

-Je te demande pardon? Lui répondit-elle, aussi surprise par le suffixe qu'il venait d'employer que par la proposition qu'il venait de lui faire (ou plutôt l'ordre qu'il venait de lui donner).

-Tu reztes dormir avec moi! Ze suis bien près de toi, Saisei chan!

Là, il fallait reconnaître que c'était le bouquet! Cette fois ci, Saisei ne se laissa pas dominer par ses envies et déclara d'une voix ferme qu'il n'en n'était pas question, que ça allait leur attirer des ennuis (une humaine, une mort vivante de surcroit, avec l'actuel chef d'une des plus grandes familles mibues, ça allait faire des vagues) et que, une fois revenu à son état normal le lendemain, il allait regretter.

Mais face à une tête de mule comme Shinrei (à plus forte raison, Shinrei ivre), la fermeté et l'argumentation raisonnable n'était pas suffisante.

-Tu reztes izi, z'ai décidé! Décréta t-il en resserrant son étreinte.

-Pfouu! Soit, de toutes façon je suis pas en mesure de me libérer sans te blesser, vu ta force. Je vais donc te tenir compagnie comme tu le souhaites puisque tu ne sembles pas vouloir me làcher.

Pourtant, une demi heure plus tard, c'est un Shinrei absolument seul qui s'agitait sur son futon, tandis qu'une ombre parcourait les couloirs de la demeure.

« Heureusement que l'alcool facilite son endormissement, sans quoi j'aurais eu du mal à m'échapper...Bon! Maintenant c'est par où? »

Saisei était certaine d'avoir fait le bon choix, même si elle même ne croyait pas vraiment que Shinrei aurait regretté son geste le lendemain : l'alcool desinhibe, il ne créé pas de nouveau désir, ce qui s'était passé au cours de cette soirée n'était que des désirs de Shinrei (et pourquoi se le cacher, un peu des siens) qu'il avait réalisé parce qu'il n'avait plus conscience de ce qui était sage de ce qui ne l'était pas. Si elle avait repoussé ses avances, c'était pour que leur semblant de relation reste secret, sans quoi les autres (Sire Fubuki et Saishi en premier) s'arrangerait pour qu'elle disparaisse, corps, âme et sentiments pour Shinrei si possible. C'était dans leur intérèt à tous les deux qu'elle n'avait pu se permettre de céder à la tentation de s'abandonner dans les bras de ce garçon, qui, le premier, l'avait considéré comme une personne vivante.

Elle savait tout cela, et pourtant, elle ne pouvait s'empécher de regretter son choix.

Finalement Keikoku n'avait pas tort, son amour pour Shinrei ne lui apportait malheureusement pas que des bonnes choses.

Keikoku sama : Et voilà, terminé avec Shinrei

Soudain une avalanche de dragons s'abat, immédiatement vaporisée par une énorme gerbe de flammes.

Kei' : Doucement, tu risques de me mouiller?

Shinrei : Salaud! Comment t'as pu écrire ça! Je vais te massacrer!

Kei' (relisant son texte) : Effectivement c'est à chier, m'enfin bon, je débutais, par contre évite de retenter une attaque contre moi!

une deuxième salve de dragons d'eau s'abat sur le pauvre fanfiqueur, mais au moment où la première goutte d'eau le touche, les dragons s'évanouissent tandis que Shinrei est assommé par une gigantesque "enclume géante +8 de jugement divin of the death qui tue" tombé du ciel dans un tonitruant "ALLELUIA"

Kei' : T'étais prévenu! (laisse un petit mot à son cher demi frère avant de s'en aller)

contenu du petit mot : Cher Shinrei

Je suis désolé que tu ais eu à subir un sort aussi humiliant, malheureusement pour toi j'ai prèté serment sur les 25 tomes de la "charte des fanfiqueurs" (consulte les vict... personnages de Naruto employés par Stingmon dans "le Kage" pour plus d'information sur ce texte et sur les sanctions qu'il prévoit)

voilà, maintenant excuse moi de m'éclipser, j'ai la suite de cette collection de ones shots à faire (pense d'ailleurs à parler du code de la Fanfic à Akira et Tokito, ils risqueraient de faire les mêmes bétises que toi et de se faire mal...)