Chapitre 29 :
Sirius se dirigeait, les mains dans les poches, vers le terrain de Quidditch où il s'apprêtait à regarder les Gryffondor s'entraîner une dernière fois avant le match du lendemain. Le mois d'avril était encore frais, le soleil était déjà couché. On était en Ecosse, après tout. Dans un couloir annexe du Hall, il crut entendre des gémissements.
-Je le ferai, couinait une petite voix.
-Tu as intérêt, il était déjà en colère la dernière fois, répondit une grosse voix menaçante.
-Tu peux me faire confiance, répondit la voix que Sirius ne connaissait que trop bien, je lui ferai un rapport beaucoup plus détaillé, il sera content.
-Tu as de la chance. Le père de Malefoy avant de mourir aurait fait savoir à son fils qu'une de ses expériences récentes avait bien fonctionné, c'est pourquoi il ne t'a pas puni.
Sirius convint qu'il en avait assez entendu pour en parler à Harry et décida de mettre fin à cette mascarade qui n'avait pas lieu d'être.
-Salut, Peter, dit-il très naturellement. Oh, Macnair, je ne t'avais pas vu. Comment vas-tu ?
-Dégage, Black, on ne t'a rien demandé.
-Ouais, mais jusqu'à aujourd'hui, Peter est mon pote et pas le tien. Je trouverais cela plus normal qu'il soit en ma compagnie, non ? Et toi, Peter, qu'en penses-tu ?
Peter protégea le haut de son crâne, comme s'il craignait que Macnair ou même Sirius ne le frappe.
-Si… murmura-t-il à l'adresse de Sirius.
Macnair regarda Sirius avec défiance mais finit par partir. De façon tout à fait naturelle, Sirius proposa à Peter de l'accompagner regarder Gryffondor s'entraîner. Celui-ci refusa, prétextant qu'il devait absolument finir son devoir sur les Sortilèges de Mutisme.
-Mais on n'a pas de devoir sur les Sortilèges de Mutisme ! cria Sirius alors que Peter était déjà à l'autre bout du couloir.
Il rejoignit Ginny dans les tribunes du stade. Il lui raconta ce qu'il venait de voir.
-Il faut qu'on le sorte de là, dit Sirius.
Ginny était mal à l'aise. Dans le futur, Peter aurait très bien pu s'en sortir avant de livrer ceux qu'il appelait ses meilleurs amis, pourquoi ne l'avait-il pas fait ?
-Tu sais, dans le futur, on a toujours pensé que Peter se complaisait dans sa situation.
-Pourquoi ? demanda Sirius en se souvenant de l'air apeuré qu'avait Peter lorsque Macnair le menaçait.
-Il avait la possibilité d'en parler à Dumbledore, ils se voyaient assez souvent. Il aurait pu vous en parler mais non. Il a renseigné Tu-Sais-Qui pendant un an avant de livrer James et Lily.
-Il n'avait pas l'air heureux, quand il se faisait menacer par Macnair, le défendit Sirius.
-Je ne sais pas comment ça se passera cette fois-ci, mais dans le passé, il était vraiment un Mangemort. Il n'a jamais donné les raisons de son enrôlement, on n'a jamais rien su, compléta-t-elle d'un air sombre.
Sirius lui demanda d'arrêter d'en parler, le sujet le gênait plus qu'autre chose. Ils passèrent une heure à encourager l'équipe de Quidditch, à applaudir lorsqu'un Poursuiveur marquait et à crier de joie lorsque Harry parvenait à attraper le Vif d'or.
Quand ils rentrèrent dans la Salle commune, James et Harry allèrent ranger leurs balais dans leur dortoir respectif, laissant Ginny et Sirius dans la Salle commune, où la plupart des élèves travaillaient. Certains révisaient leurs BUSES ou leurs ASPICS, voire même leurs examens de fin d'année. Sirius qualifia cela de déprimant et s'attira les foudres d'une élève de septième année.
-Je compte bien ressortir d'ici diplômée, moi !
A peine quelques minutes plus tard, la fille avait les cheveux verts et pestait contre les premières années qui osaient se servir de leurs baguettes magiques alors qu'ils ne savaient même pas faire des étincelles jaunes avec.
Sirius rigolait tout seul dans un fauteuil près du feu – il était parvenu à faire dégager les deux filles de troisième année qui y étaient auparavant assises.
Tous jugèrent préférable de se coucher tôt, en prévision du match du lendemain.
En se levant, James voulait paraître détendu devant ses amis qui n'étaient bien entendu pas dupe, surtout quand Remus lui tendit des saucisses couvertes de ketchup et que James fit la moue.
-Alors Champion ? se moqua Sirius. On n'a pas faim ?
-Ca me dégoûte, tout ce ketchup, se défendit tant bien que mal James. Quelque chose ne va pas, Hermione ? ajouta-t-il pour détourner l'attention.
Elle lisait le journal et son teint était devenu livide. Elle leur tendit le journal. Les yeux de James, Remus et Sirius s'écarquillèrent. Ca ne pouvait pas être possible…
-Que se passe-t-il ? demanda Ron en arrivant.
James passa la Gazette à Harry et Ron.
CELUI-DONT-ON-NE-DOIT-PAS-PRONONCER-LE-NOM SEVIT EN FRANCE
Après avoir sauvagement attaqué Berlin, Munich et Cologne (Allemagne) il y a deux mois, le Seigneur des Ténèbres a terrorisé la France la nuit dernière. Alors qu'il avait envoyé la plupart de ses disciples en province, il s'est occupé de la capitale, Paris, et plus particulièrement des arrondissements du centre où habitent la plupart des grands sorciers français. Le Ministère de la Magie français déplore la perte du Ministre des Jeux Magiques ainsi que d'une quarantaine d'Aurors. Par ailleurs, Celui-Dont-Le-Nom-Ne-Doit-Pas-Être-Prononcé a profité de cette escapade pour rassembler de nouveaux partisans qui se sont avérés être tout aussi dangereux que les anciens Mangemorts. Il n'est pas exclu qu'ils rejoignent bientôt l'Angleterre. Ainsi, si vous apercevez l'une de ces personnes, mettez-vous à l'abri, appliquez les mesures de sécurité recommandées par le Ministère et contactez IMMEDIATEMENT le bureau des Aurors.
L'article était suivi de photos et de légendes.
-LUI ? UN MANGEMORT ? s'exclama Ron.
Eugène Le Fèvre, que la plupart de ses professeurs destinaient à une grande carrière dans le Quidditch, a abattu plusieurs familles à Paris où il habitait avec sa fiancée Aurore Clemenceau. Il aurait rejoint Voldemort après avoir tué Mademoiselle Clemenceau, sous ordre de son nouveau maître.
Tous étaient abasourdis. Certes, Eugène n'avait jamais été un exemple en ce qui concernait l'amabilité et la courtoisie vis-à-vis d'autrui, mais aucun n'aurait pu penser qu'il en viendrait à devenir Mangemort.
Avant le match, personne ne faisait de pronostic. Tout Poudlard ne parlait plus que d'Eugène et du tournant qu'il avait pris.
-Il était pourtant si beau, minauda une élève de cinquième année.
-Qui y aurait cru ? Hein, tu peux me le dire, Fabian ? Qui y aurait cru ?
Mais de tous, c'était Lily qui était la plus perturbée.
-J'aurais du le deviner, j'aurais du le voir, disait-elle à Alice, mal à l'aise.
Toutefois, la vie reprit son cour peu avant le match. L'euphorie habituelle était revenue, et les paris allaient de bon train.
-10 Mornilles que Potter marque le premier but.
-Je ne serai pas si sûr de moi, à ta place. A ce que j'ai entendu dire, Stevens s'est beaucoup entraîné.
Le match fut d'une brutalité peu commune. Il allait en effet déterminer qui de Gryffondor ou de Poufsouffle affronterait les Serdaigle en finale le mois prochain. Les batteurs ne pardonnaient aucun Cognard et les Poursuiveurs tenaient le Souaffle comme s'il s'agissait d'une acquisition, ou d'un lingot de Gallions. Quant aux deux Attrapeurs, ils guettaient attentivement chaque geste de l'autre, au cas où il verrait le Vif d'or et pas l'autre.
-Ca fait vingt minutes que le match a commencé ! commenta Lizzie Davids. Et aucune des deux équipes n'a encore marqué !
Harry faisait le tour du stade, aux aguets. Parfois, il voyait l'Attrapeur de l'équipe adverse le regarder férocement. Il ne se laissait pourtant pas déstabiliser par la haine qui les séparait.
-OUCH !
Harry vit James se prendre un coup de Cognard en plein ventre. Il braqua son balai dans l'espoir d'amortir sa chute, ce qu'il fit de justesse.
-FAUTE ! hurla Mrs Bibine. Bosniek, DEHORS !
-Mais… protesta ledit Bosniek.
-ON NE DISCUTE PAS !
L'équipe de Poufsouffle hua l'arbitre qui resta incorruptible. Le jeu reprit, avec un batteur et un poursuiveur en moins. Le jeu devenait de plus en plus violent. Harry évitait tant bien que mal les Cognards et le Souaffle ne restait jamais plus de trois secondes dans les mêmes mains. Il s'arrêta prêt des buts de Gryffondor quand il vit quelque chose briller. Il ne prit pas le temps de voir où était l'autre Attrapeur, il fonça vers le Vif d'or.
-GRYFFONDOR L'EMPORTE !! cria Mrs Bibine.
L'équipe vainqueur fit plusieurs fois le tour du terrain, saluant la foule qui les applaudissait. Tous les Gryffondor les félicitaient – ou presque :
-Ginny… Où est Peter ? demanda Sirius en parcourant la foule du regard.
-C'est une excellente question, répondit-elle se mordant la lèvre inférieure.
Il la prit par le bras et s'engagèrent vers la sortie de la tribune.
-Où allez-vous ? demanda Remus.
-Retiens Harry et les autres, lui ordonna Sirius. Allez voir James à l'infirmerie, par exemple. Nous, on va chercher Peter.
Remus hocha la tête en signe d'approbation : il avait également remarqué l'absence de son camarade.
-Sirius, surtout, ne fais pas de gaffe, recommanda-t-il.
-Tu me connais, Lunard…
-Justement. Fais attention à ce que tu dis.
-Si on n'est pas de retour dans deux heures, préviens Dumbledore, dit Ginny avant de sortir de descendre de la tribune.
Pour tenter d'éviter toute question sur l'absence de Sirius et de Ginny, Remus attendit Harry avec Ron et Hermione à la sortie des vestiaires, où il proposa immédiatement un petit tour à l'infirmerie.
-Il s'en remettra, les informa Mrs Pomfresh. Mais je préfère le garder pour la nuit. Il a quand même fait une sacrée chute ! Surtout, soyez silencieux.
James était assis dans son lit, en train de lire un magazine de Quidditch. Ses lunettes tenaient maladroitement sur l'arête de son nez et il affichait un air absolument radieux.
-Magnifique ! dit-il quand il vit Harry. MAGNIFIQUE ! Ca ne s'était encore jamais produit à Poudlard ! 150-0 ! Bravo, je suis fier de toi !
-Monsieur Potter ! scanda Mrs Pomfresh, calmez vous ou je les fais sortir !
-Excusez-moi, dit-il sans avoir l'air désolé pour le moins du monde. Où est Sirius ?
-Tu as fini ton devoir de métamorphose ? dit Remus, l'air de rien, faisant comme s'il n'avait rien entendu.
-Non, répondit James avec un énorme sourire sous-entendu.
-Je te le ferai, dit Remus, mais c'est bien parce que tu es à l'infirmerie.
-Tu vas me donner des idées… Mais tu ne m'as toujours pas dit où était…
-Lily a eu peur quand tu es tombé, coupa Remus.
-C'EST VRAI ?
Remus était sûr qu'une telle remarque lui ôterait Sirius de la tête. Du moins, pour un petit moment. Il regarda Hermione avec un air sous-entendu, lui demandant d'appuyer sa remarque.
-Oh, oui, continua cette dernière. Elle a même crié quand elle t'a vu tomber… Une bonne chute, quand même. Une chance que le professeur Dumbledore ait été là…
-Elle s'inquiète pour moi, elle s'inquiète pour moi, chanta James.
-C'est un bon… signe, hein ?
-ELLE S'INQUIETE POUR MOI, ELLE S'INQUIETE POUR MOI…
-DEHORS !! hurla Mrs Pomfresh, Monsieur Potter a besoin de repos ! Inutile de protester, Potter, j'ai dit dehors !
Elle raccompagna la petite troupe jusqu'à la sortie, bien que James continuait à la supplier pour que ses amis restent.
Ron et Harry passèrent aux toilettes tandis que Remus et Hermione se dirigèrent vers la Salle commune.
-C'est vrai ça, où sont Sirius et Ginny ? lui demanda-t-elle.
-Partis chercher Peter. Il a disparu pendant le match.
-Mais ça fait bien deux heures que le match est fini…
-Oui, je sais. Peut-être sont-ils dans la Salle commune. S'ils n'y sont pas, il faudra aller chercher Dumbledore.
Une fois arrivés dans la Salle commune, ils ne virent pas une seule trace de Sirius, ni de Ginny. Ils demandèrent à quelques uns de leurs camarades, qui nièrent les avoir vus. Ils n'étaient ni dans le dortoir des Maraudeurs, ni dans celui des quatre futuristes.
-On va chez Dumbledore, dit Remus d'un ton décidé après avoir vérifié qu'ils n'étaient pas cachés sous un tapis (« avec Sirius, on ne savait jamais »).
Ils se trouvèrent bien stupides devant la gargouille à l'entrée du bureau du directeur.
-Voyons… Essayons… hum, Patacitrouilles ? tenta Hermione.
-Nid de Cafard ?
-Esquimau !
-Boule de sorts !
Après plusieurs tentatives désespérées sur toute sorte de sucreries diverses et variées, Hermione essaye un timide « Voldemort » : l'escalier apparu.
-Il ne doit pas vouloir de visite en ce moment, constata Remus d'un air surpris.
Ils montèrent les escaliers en silence et frappèrent à la porte d'entrée. Ce fut le professeur McGonagall qui leur ouvrit.
-Que faites-vous ici ? leur demanda-t-elle sèchement.
-Nous devons voir le professeur Dumbledore, répondit Remus avec calme et respect.
-Je crains que cela ne soit impossible.
-Pourquoi ? dit Remus avec panique.
-Je compte sur votre discrétion, dit-elle. Le professeur Dumbledore a disparu.
-QUOI ? s'égosilla Hermione.
Le professeur McGonagall ferma la porte du bureau et la rouvrit.
-Je vous laisse constater par vous-même.
Elle les laissa entrer dans le bureau. Le bureau était renversé, les objets cassés et étalés sur le sol. Le professeur Flitwick faisait de grands mouvements de baguettes et le professeur Chourave saupoudrait le sol de graines jaunes. Il était évident que Dumbledore avait été enlevé et qu'il s'était battu férocement.
-Mais… commença Hermione. Vol… Vous-Savez-Qui, il ne peut pas… Il n'oserait pas s'attaquer à Poudlard en la présence du professeur Dumbledore, et encore moins au professeur lui-même, n'est-ce pas ?
-Il semblerait que certaines aient changé, Miss Granger, répondit le professeur McGonagall. Si vous aviez quelque chose à communiquer au professeur Dumbledore, il est capital que vous me le révéliez. Il ne faudrait pas que le Ministère de la Magie en soit informé avant moi… nous, ajouta-t-elle en lançant un regard aux deux autres professeurs.
Remus regarda Hermione d'un air hésitant.
-On n'a pas vraiment le choix, trancha-t-elle. Sirius Black et Ginny Weasley ont remarqué que Peter Pettigrow avait disparu pendant le match de Quidditch. Ca fait plus de deux heures qu'on ne les a pas vus. Que personne ne les a vus, insista-t-elle.
-C'est tout ce que vous savez ?
-Oui, murmurèrent-ils.
-Bien. On sait qu'Eugène Le Fèvre, qui est désormais un Mangemort sans scrupule, connaît plus ou moins bien Poudlard, et que Pettigrow est sous l'influence de ce groupe. Pettigrow, ami des Maraudeurs, connaît l'école mieux que personne, résuma McGonagall. Il est donc facile pour Voldemort d'accéder à l'école pendant un match de Quidditch. Pettigrow a du lui donner le calendrier des évènements scolaires.
-Professeur McGonagall, j'ai quelque chose qui pourrait confirmer vos hypothèses, dit Flitwick avec un air satisfait. Mr Lupin, cela vous ennuierait-il d'aller me chercher le coussin de Mr Pettigrow et de le mettre dans ce sac en plastique ?
-Revenez avec Mr Weasley et Mr Potter – Harry.
Hermione resta dans le bureau avec le professeur McGonagall, le professeur Flitwick et le professeur Chourave.
-Professeur ? Êtes-vous au courant pour Maud Gerdain ?...
-Elle va très bien. Elle aime beaucoup le Brésil mais sa destination préférée reste le Burkina Faso. Il paraît que les pratiques magiques sont très intéressantes, là-bas.
Les lumières s'éteignirent soudainement et une rafale de vent désordonna la pièce encore plus qu'elle n'était déjà.
-Professeur, murmura Hermione. Que se passe-t-il ?...
-Poudlard va se faire attaquer, répondit stoïquement McGonagall. Je veux tous les élèves dans la Grande Salle, dit-elle à ses deux collègues. Miss Granger, je compte sur vous pour vous cacher avec Potter, Potter, Lupin et Weasley.
Hermione hocha la tête et sortit en trombe du bureau et tomba nez à nez avec Harry, Remus et Ron.
-Pourquoi il n'y a plus de lumière ? demanda Harry.
-Je vous expliquerai après. Il faut qu'on aille chercher James et vite. Harry, as-tu la carte du Maraudeur sur toi ?
Harry la sortit de sa poche et la déplia.
-On en aura besoin, dit Hermione.
A l'infirmerie, l'agitation était telle que Mrs Pomfresh refusa de laisser entrer Hermione.
-C'EST UN ORDRE DU PROFESSEUR MCGONAGALL ! hurla-t-elle.
-Mr Potter est encore trop…
-Mrs Pomfresh, laissez Monsieur Potter partir avec Miss Bennet, dit McGonagall avec agitation. Je veux les autres dans la Grande Salle. ET TOUT DE SUITE ! hurla-t-elle quand elle vit l'expression désapprobatrice de l'infirmière.
Sur le chemin, James fut insupportable. Il ne cessait de demander ce qu'il se passait, et surtout où étaient Sirius et Ginny.
-Ce passage secret, Peter ne le connait pas, dit James en passant devant une statue.
-Ah bon ? dit Hermione, étonnée.
-On l'a découvert la semaine dernière, dit Remus. On n'allait quand même pas lui dire ça alors qu'il…
-Oui, bon, on a compris, dit Harry.
James donna cinq coups de baguette sur la statue qui les laissa entrer.
-Ce n'est pas très grand, constata Hermione.
-Oui, bon, on fait avec ce qu'on a, rétorqua James.
-POTTER ! hurla une voix que James connaissait très, très bien.
-Oui, Evans ?
-POURQUOI TU NE PEUX RIEN FAIRE COMME TOUT LE MONDE ? Dans les couloirs alors que… Remus, j'attendais un peu plus de discipline de ta part.
-Ah ! Lily, si tu savais… soupira Remus.
Un rafale de vent s'infiltra de nouveau dans l'enceinte de l'école, plus fort, plus froid que le précédent. Des pas lents mais clairement audibles s'approchaient…
-Vite, tout le monde à l'intérieur ! chuchota Harry. Toi aussi, Lily !
-Mais… protesta-t-elle. Le professeur McGonagall a dit que…
James l'attrapa par le bras et la jeta dans le passage secret.
-Aïe ! Potter, tu n'es vraiment qu'une…
-Demain matin, tu me remercieras, répliqua-t-il sèchement.
La statue se remit en place, les cachant.
-Le professeur McGonagall a du leur ordonner d'aller dans la Grande Salle, dit une voix familière aux Gryffondor. C'est toujours ce qu'ils font quand il y a du danger.
-Pettigrow, tu n'as pas compris que le stade du danger était aboli ? Maintenant, ça relève de la survie ou de la mort ! dit Eugène avec un rire mauvais.
Lily ouvrit la bouche mais James l'empêcha de parler.
-Tu veux qu'ils nous repèrent ou quoi ?
Elle fit « non » de la tête. Ils restèrent silencieux, écoutant la moindre parole de Pettigrow ou d'Eugène.
-Le Seigneur est très content de toi. Tu as beaucoup remonté dans son estime, tu sais.
-Où sont Sirius et Ginny ?
-Peter ! Peter ! PETER ! Pourquoi te soucies-tu d'eux ?
-Sirius a été mon ami…
-Peter, si tu veux t'intégrer, il va falloir que tu fasses une croix sur le passé. Compris ?
-Oui… oui, Eugène, murmura Pettigrow.
Le silence s'installa. Harry supposa que les deux Mangemorts s'étaient arrêtés devant la statue, sûrement dans l'attente de nouveaux ordres. Un cri déchirant perça le silence et Lily frissonna.
-Potter… minauda-t-elle.
James lui fit signe de se taire.
-On y va ! ordonna la voix d'Eugène.
Ils entendirent leurs pas pressés s'éloigner. Ils restèrent silencieux.
-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Lily d'une petite voix.
-McGonagall veut qu'on reste ici, dit Hermione.
-Mais pourquoi vous ?
-Parce que… Sirius a été très proche de Maud Gerdain, inventa Hermione.
-Je ne comprends pas.
-Elle a quelques problèmes avec Tu-Sais-Qui, dit Hermione en la regardant avec insistance.
Lily comprit qu'il ne servirait à rien de poser plus de questions. Un silence lourd s'installa. On pouvait à peine les entendre respirer. Harry avait l'impression d'être une lasagne dans un four, comprimé entre deux pates. Il avait terriblement chaud, il sentait la sueur dégouliner sur son front. Il se sentait lâche de rester là, en sécurité avec ses parents. C'était égoïste, il allait laisser des enfants mourir pour son bonheur futur. Ce n'était pas lui de rester calmement ici. Le Dumbledore qu'il connaissait ne l'aurait jamais laissé attendre dans un passage secret. Oui mais il était en 1977 et Dumbledore n'était pas là, Dumbledore avait été enlevé. Et il devait obéir à McGonagall et, malgré tout le respect qu'il lui devait, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle le prenait sûrement pour un imbécile novice en magie.
-Je vais voir ce qu'il se passe, décida-t-il.
Hermione lui lança un regard noir. Elle ne pouvait pas parler devant Lily…
-Je dois y aller. Si j'ai un problème… réessayez le processus en sens inverse…
C'est vraiment pas bien long, mais c'est histoire de refaire surface et de vous prouver que je n'ai pas abandonné ! Mais ça me soule d'avoir perdu mon cahier où j'avais écrit les chapitres, enfin bon, j'essaye de le retrouver.
Candice.