Note D'Auteur:
Ce n'est pas vraiment ma 1ère fic, je suis une habituée, mais je publie sous un autre nom. Je ne vous dirais bien sur pas qui je suis, on verra si vous pouvez deviner. J'aime assez cette idée d'alter-ego.
Cette fic sera une Sirius-OC, sera ratée M pour plus tard. Elle se passe au temps des Maraudeurs comme vous pouvez le constater. J'alternerais les points de vue Sirius et Joy. Quant aux yeux de Joy, imaginer ceux d'Elizabeth Taylor.
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Ashes Of Dreams You Let Die
Chapitre 1 : In The Middle Of Nowhere
- Joy -
Je m'appelle Joy. Joy Hayden. Pas que mon nom ait une grande importance mais puisqu'il faut se présenter, autant le faire bien et le faire en entier. Je vous aurais bien donné mon deuxième prénom aussi, comme il se fait de le faire dans les grandes familles de Sang-Purs mais je vais vous épargner, mon deuxième prénom est aussi moche et peu approprié que le premier.
Nous sommes en 1976 et je suis en 5ème année à Poudlard. A Gryffondor, je me demande encore pourquoi. Non seulement le reste de ma famille est ou a été à Serpentard. Je ne me suis jamais considérée comme quelqu'un de particulièrement courageux mais bon… voilà, un vieux chapeau a décidé pour moi. A dire vrai, je m'en fiche un peu d'être à Gryffondor, je n'aurais pas été différente ailleurs mais ça m'aurait évité d'avoir mes parents (et le reste de ma famille accessoirement) sur le dos.
Dans les meilleurs jours, je suis invisible. Dans les pires, je suis…prise à partie et encore, je viens d'utiliser un doux euphémisme. Je n'ai pas d'amis et franchement, ça ne me dérange pas vraiment. Je suis quelqu'un de très solitaire et on ne manque que ce qu'on a déjà connu. Je n'ai jamais eu d'amis, je ne suis même pas amie avec mes propres sœurs. Je ne suis pas quelqu'un de sociable, je ne suis pas quelqu'un d'agréable. Les gens me voient (quand ils me voient) comme ce masque de froideur caractéristique de mon sang. Ca ne me gêne pas, je ne vois pas l'intérêt de paraître autrement. Je suis quelqu'un de froide et de distante. Je suis discrète, je ne parle pas, ni en cours, ni aux autres, sauf s'ils me parlent en premier, ce qui est rare.
Les gens prennent mon comportement comme de l'arrogance, du dédain. Je ne sais pas si je suis timide, mais ce que je sais, c'est que je suis bien trop préoccupée de ce que les autres pensent de moi. Je regarde ma vie passer plutôt que de la vivre. Cela ne m'a jamais vraiment dérangé. Des fois, j'ai des sursauts, à certains moments, des envies de mêler aux autres. La dernière fois, Lily Evans et sa meilleure amie, qui sont un an au-dessus de moi, avait une discussion véhémente à propos de Runes Anciennes. J'aurais bien aimé y participer, je trouvais leur point de vue bien trop étriqué et je le leur aurai bien dit mais je n'ai pas osé. Je n'ose jamais. J'ai l'impression que si je change de comportement d'un jour à l'autre, les gens vont trouver ça ridicule et se moquer de moi, Ce qui est pathétique, vraiment, parce que de toute façon, ils ne font pas attention à moi. Alors je ne fais rien. Je me dis que puisque je me suis moi-même enfermée dans un masque froid et distant, autant continuer à jouer le jeu. Pourquoi faire des efforts ?
Mon prénom est Joy, ce qui est plutôt ironique étant donné que je ne fais la joie de personne. Ma mère me disait quand j'étais petite ; un prénom hors du commun pour une petite fille hors du commun. Malheureusement pour ma mère, je n'ai absolument rien d'hors du commun. Si j'avais dû utiliser un mot pour me décrire, ça aurait été quelconque.
Je suis quelconque, banale. J'ai les cheveux bruns assez foncés et très longs, ils m'arrivent à la taille. Ils sont bouclés, plutôt plus que pas assez. Je suis plutôt petite, pas naine, mais pas considérée comme grande non plus. Moyenne. J'ai une poitrine normale, pas opulente, mais pas planche à pain non plus. Moyenne. Mes jambes ne sont pas excessivement longues ni courtes sur pattes. Elles sont normales. Comme celles d'une fille de 16 ans. J'ai des traits réguliers et très symétriques, des traits grecs comme dirait ma mère, ce qui est plutôt ironique aussi vu que je n'ai absolument rien de grec. Je n'ai pas un nez spécialement long ou épais, ni une bouche pulpeuse ou des lèvres si fines qu'elles donnent un air pincé, je suis dérisoirement régulière dans tous les aspects. La seule chose qui aurait pu ne pas tomber dans le milieu, ce sont mes yeux. Ils sont violets.
Pour être tout à fait honnête, ils ne sont pas entièrement violet, ni d'un violet très saisissant. Je ne suis pas une créature mutante. Ils tirent davantage sur le bleu avec des paillettes violet améthyste dedans. Moi je les vois violet dans le miroir mais il faut me connaître et me regarder d'assez près pour le remarquer et comme ça n'arrive pas, les gens les voient bleus.
Ce qui par contre me distingue, ce sont ces cicatrices. Ces fichues cicatrices… Mon dos a été brûlé au 2ème degré, l'intégralité de mon dos. Les médicomages ont fait ce qu'ils ont pu et pour la seule et sûrement unique fois de leur vie, mes parents ont été d'accord pour aller voir les médecins Moldus. Ils m'ont fait des greffes, tellement que je ne compte même plus. Enfin, c'est toujours mieux qu'avant… Maintenant, de mes épaules à la naissance de mes fesses, je suis couverte de cicatrices rosées et blanches, là où la peau s'est reconstruite. Le résultat n'est pas très esthétique, j'ai l'air d'un Picasso, ma peau tourbillonne, serpente dans des arabesques macabres. Ca n'a pas l'air comme ça, mais la peau est assez lisse, ça fait juste très moche… Je ne quitte jamais mon chemisier, ni autre chose qui dévoile les épaules ou mon dos. Je ne me rappelle pas ce qui a fait ça. Mais ça devait être un sort, parce que ça fait très net. Seul mon dos est touché, pas mes bras, pas mes hanches, pas mes côtes, Juste mon dos et mes épaules… Enfin, juste, c'est déjà assez handicapant comme ça…
En troisième année, je me souviens, au moment de passer les examens de juin, il faisait une chaleur digne de l'enfer et je n'étais qu'en chemisier. Je me souviens que je n'étais pas très à l'aise parce que les chemisiers réglementaire de Poudlard sont blancs et quand je me regardais dans le miroir, je voyais à travers le blanc, mon dos rosée couvert de cicatrices, j'étais terrifiée à l'idée que ma voisine de derrière ne le fixe trop longtemps et s'en rende compte. Elle n'avait rien remarqué jusqu'à ce que je passe mes mains dans ma nuque pour prendre ma masse de cheveux bouclés et l'attacher en un chignon serré. Le chemisier avait baillé, et elle avait tout vu. Elle avait poussé un cri très aigu et je m'étais retournée tout de suite. Je savais ce qu'elle avait vu… J'ai gardé ma contenance comme d'habitude et je l'ai regardé d'un air froid, comme d'habitude, mais à l'intérieur, je mourrai… C'est pour ça que je garde mes cheveux aussi longs. Si jamais je suis dans l'absolue obligation de me changer devant d'autres filles de mon dortoir, mes cheveux dissimulent le sinistre spectacle de mon dos.
Avec ma chance, la fille en question était Amber Snow, une Gryffondor de la même année que moi. Déjà à l'époque, c'était une peste, pour utiliser encore une fois un doux euphémisme. Elle s'est empressée de raconter à tout le monde ce qu'elle avait vu et c'est la première fois qu'on a autant parlé de moi dans les salles communes de toutes les maisons. J'étais devenue la fille au dos difforme et mutilé. Personne ne savait pourquoi et les rumeurs allèrent bon train pendant un moment, les gens essayaient de voir à quoi cela ressemblait. La monstruosité attire une curiosité assez perverse et malsaine, les gens regardent le désastre, la mutilation et se sentent heureux car ce n'est pas à eux que c'est arrivé. Puis, les gens se sont lassés et je suppose que mes sœurs, que je ne supporte habituellement pas, y ont été pour quelque chose. Je suis la « bizarre » de la famille, mais je suis quand même de la famille et chez les Sang-Purs, c'est la loyauté ou rien. Elles m'ont été loyales et même si elles sont bigotes et intolérantes, je les en remercie.
Je suis l'ainée et mes deux sœurs sont plus jeunes : Lysandra et Callidora sont jumelles et ont deux ans de moins que moi. Elles sont toutes les deux à Serpentards et si ce n'était pas mes sœurs, je les haïrais du plus profond de mon cœur. Elles sont magnifiques et populaires et sont tout ce que mes parents attendent et que je ne suis pas.
Comme je l'ai déjà dit, je suis dans le milieu. Je suis dans la moyenne, je ne tombe directement ni à gauche, ni à droite, dans aucune case précise, je suis au parfait milieu de toutes choses. Même académiquement. Je ne suis ni la meilleure, ni la moins bonne, je suis moyenne. Je suis moyenne dans toutes les matières même si je suis un tantinet meilleure en Potions. Je suis sûre que je pourrais être excellente si je bossais plus mais je ne suis pas quelqu'un à faire des efforts. J'atteins ce qui me convient parfaitement avec le minimum d'efforts et de travail. Ma mère dit que c'est gâcher mon potentiel, je n'ose pas lui dire mais à mon avis mon potentiel est déjà gâché et ça n'a rien à voir avec l'école.
Je crois que je n'ai pas de sentiments. Je me sens vide. Un peu comme ce que les psychiatres Moldus appellent sociopathe. Je suis loin d'aller assassiner des gens mais j'ai vraiment cette impression de puits sans fond. Je suis une grande observatrice de part mon invisibilité. J'aime regarder les démonstrations de sentiments des autres. J'ai un fauteuil qui m'appartient en quelque sorte dans la salle commune de Gryffondor, personne ne s'assoit jamais dessus et j'y suis tout le temps, peut être ont-ils peur d'attraper quelque chose, que ce qui est arrivé à mon dos soit contagieux. Je suis toujours confortablement calée dedans, il est dans un coin assez éloigné de l'agitation habituelle et j'entends tout, je vois tout. Comme les gens ne font jamais attention à moi, ils parlent librement et je sais tout, je suis toujours au courant de tout, avant tout le monde. Comme je n'ai personne à qui le raconter, tous ces secrets sont bien gardés.
Je comprends les sentiments que je vois étalés ; l'amour, la jalousie, la tendresse, l'affection, l'amitié… Mais je les ressens rarement ou alors je ne sais pas les reconnaître. On ne manque que ce qu'on connaît, je l'ai déjà dit, toutes ces choses que je ne connais pas, elles ne me manquent pas. Lily Evans qui étreint Meghan Gray, sa meilleure amie, car celle-ci vient de perdre sa famille dans un attentat d'un sorcier maléfique (que mes parents portent assez dans leurs cœurs je dois dire), les larmes coulant sur son visage, les secousses violentes de son corps. James Potter qui suit tous les mouvements de Lily, qui écoute tout ce qu'elle dit, qui la regarde avec tellement d'amour dans les yeux que ça me serre le ventre. Amber Snow dans les bras de son nouveau petit ami, la bouche collée à la sienne, ses mains je ne sais trop où, Sally Wilkinson, un sourire béat sur les lèvres, en train de sauter dans tout les sens avec son groupe d'amie parce que Mark Venturi de Serdaigle vient de l'embrasser. Sirius Black, Remus Lupin, Peter Pettigrow autour d'une table, des bouteilles de Bièraubeurre arrivées je ne sais pas comment sur la dite table, en train de rire, de sourire pendant qu'ils jouent au poker. Ca doit être ça, l'amour, l'amitié…
Ces sentiments ne me manquent pas, curieusement, je ne suis pas jalouse, je ne suis pas envieuse. Je suis juste étonnée de la palette d'émotions dont l'espèce humaine est capable. Je voudrais juste ressentir ces sentiments, parfois, pour avoir l'impression d'être normale.
Si vous vous posez la question et je suis sûre que vous vous la posez, oui, je suis sortie avec un garçon. Avec quelques uns mêmes, choisis par mes parents bien sur, pendant les vacances, mais ça n'est jamais allé bien loin. Déjà à cause de mon dos et puis, l'idée de coucher avec un garçon choisi par mes parents parce que je leur faire trop pitié, ça ne m'enchante pas vraiment…
Bien sur, je sais ce que c'est le désir. Je suis une adolescente après tout et le désir et l'attirance n'ont rien à voir avec les émotions, il s'agit juste de chimie, d'hormones. Ce sont des réactions physiques et les réactions physiques, je les ressens comme tout le monde. Chez moi, seul le côté émotionnel semble ne pas être existant. Ce qui est assez bizarre, c'est que même si j'ai l'impression d'être vide, je suis quelqu'un qui pleure assez facilement. Jamais devant personne bien sur mais en troisième année, quand ces horribles rumeurs ont commencé, je pleurais tout les soirs, sans trop savoir pourquoi. Je suppose que j'ai dû être touchée à un certain niveau, quand même…
Je me souviens que je m'étais amourachée de Sebastian Hastings, l'année dernière. Il est chez Gryffondor lui aussi et de la même année que moi (et qu'Amber Snow accessoirement !). J'écrivais son nom dans les marges de mes parchemins et ça semble stupide mais j'aimais bien le faire. Jusqu'à ce que Kate Milworth, meilleure amie en titre d'Amber, ne le remarque en tout cas ! Elle s'est bien sur empressée d'aller le raconter à tout le monde et le surlendemain, ce même Sebastian Hastings était planté devant moi, me disant d'une voix forte et intelligible par tous qu'il ne serait jamais intéressé par un monstre de mon espèce. Je sais assez bien maîtriser mes émotions en général, c'est le côté Serpentard de ma famille, je lui ai jeté un regard froid et plein de dédain et avec une voix aussi calme que possible, je lui ai répondu que de toute façon, il était hors de question que je m'affiche avec un Gryffondor et de plus un qui est obligé de faire boire les filles pour réussir à coucher avec et qu'il devrait sérieusement revoir sa notion de monstruosité. J'ai également ajouté que s'il avait entendu dire que je voulais sortir avec lui, ça devait surement être dans ses rêves. La salle commune est devenue silencieuse et je suis persuadée que pour certains, c'était la première fois qu'ils entendaient le son de ma voix. En remontant les escaliers jusqu'à mon dortoir, j'ai entendu « salope frigide », « reine des glaces », « pétasse hautaine et prétentieuse » et autres gentillesses du même goût.
Si je vous raconte tout ça, c'est pour que vous compreniez mieux ma surprise parce que, en ce moment, Remus Lupin est en face de moi, semblant très nerveux et voulant apparemment et à ma grande surprise me dire quelque chose. Je connais Remus Lupin de vue, tout comme ses acolytes Maraudeurs. De réputation bien sur, je ne leur ai jamais parlé. Comme à plus de la moitié des Gryffondor d'ailleurs, mais bon… Les Maraudeurs ont tous un an de plus que moi et viennent donc d'entrer en sixième année et celui que je « connais » (avec des énormes guillemets, vraiment) le mieux c'est Sirius Black.
D'abord, parce qu'il est de Sang-Pur, que sa famille est sûrement aussi ancienne que la mienne, on s'était rencontré plusieurs fois dans des soirées mondaines, il m'avait adressé à chaque fois un bref signe de tête auquel j'avais répondu. Mais à par ça, rien de plus, pas un mot échangé. J'avais entendu dire par ma mère qu'il s'était enfuit de chez lui et avait trouvé refuge chez les Potters. Je ne pouvais m'empêcher de voir les points communs entre nous deux ; lui aussi était le seul Gryffondor parmi une famille de Serpentard. Ensuite, la deuxième raison, c'est parce que ma sœur Callidora est folle amoureuse de Regulus Black, le frère de Sirius, qui est dans la même année que moi, mais en Serpentard. Alors, la famille Black, j'en entends parler au petit-déjeuner, au déjeuner et au dîner quand je suis à la maison ! A Poudlard, j'arrive assez à éviter Callidora mais parfois je n'y coupe pas et je ne comprends pas qu'elle soit obligée de me faire partager tous les détails sa vie sentimentale fantasmagorique parce que, d'après ce que j'ai entendu, Sirius déteste son frère avec autant d'intensité que dix mille soleils.
Bref, pour revenir à mon point, Remus Lupin est en face de moi, les lèvres brulant de me dire quelque chose et je ne peux m'empêcher d'être impatiente de savoir quoi ! Alors mes amis, la question se pose : pourquoi diable Remus Lupin est-il donc en train d'essayer de me parler ? Moi qui suis presque invisible et dont personne ne se soucie…
A Suivre…