"The Best I Ever Had" by Noda

Auteur : Noda

Traducteur : Aybarra

Catégorie : Sam/Jack Romance, angst

Résumé : Sam et Jack se rencontrent à nouveau dans des circonstances inhabituelles. Cela fait dix ans que Sam a quitté le SGC.

Rating: PG-13 en grande partie pour le langage et quelques suggestions de situations sexuelles.

Season/Sequel Info: saison 4

Spoilers: surtout "Divide and Conquer".

DISCLAIMER: All publicly recognizable characters and places are the property of MGM, World Gekko Corp and Double Secret Productions. This piece of fan fiction was created for entertainment not monetary purposes and no infringement on copyrights or trademarks was intended. Previously unrecognized characters and places, and this story, are copyrighted to the author. Any similarity to real persons, living or dead, is coincidental and not intended by the author.

Note de l'auteur : Cette histoire est 'longue'. Ceci est une histoire se passant dans le futur de la série, inspirée par une chanson de Vertical Horizon, « The Best I Ever Had. » Comme dans le passé, puisque la chanson a été un déclencheur, j'ai volé son titre.

Note du traducteur : J'aime beaucoup l'œuvre de Noda, notamment ses 'novella'. Cette fic est ma préférée de Noda et une de mes préférées tout court. C'est une histoire magnifique. Mais attention, si vous aimez l'aventure ou l'action, passez votre chemin, cette fic n'est pas pour vous. J'espère que vous aimerez. Un grand merci à Sam-star, Bibiche et Tia pour leur aide.

Pour des raisons de commodité, aussi bien pour la traduction que pour la correction (surtout pour la correction), j'ai découpé la fic en 19 chapitres.

Malgré de nombreux emails, je n'ai reçu aucune réponse de la part de Noda. Je publie donc cette traduction sans son autorisation. J'espère qu'elle me pardonnera…

Bonne lecture !

Chapitre 1

Samantha Carter-Greenfield tendit le bras, effleurant les cheveux bruns, trempés du front de son fils. Il était si immobile et pâle, étendu dans le lit d'hôpital. Si contraire à son énergie habituelle. Jon ne pouvait jamais rester assis tranquillement. Si son esprit ne travaillait pas à toute vitesse, c'était ses mains. Tout ce qu'il touchait semblait être instantanément démantelé, avant même que le garçon ne semble s'en rendre compte. De le voir si inerte, couché dans les draps blancs et austères, fit frissonner Sam. Aucun de ses enfants n'avait rien eu de plus grave que des rhumes elle ne savait pas vraiment comment réagir en voyant son fils dans un tel état de détresse.

Sam leva les yeux lorsque son mari Jeff rentra dans la pièce, portant leur fille endormie de cinq ans, Kelsey.

« Je vais la prendre, » offrit Sam doucement.

« Je crois que je vais simplement la ramener chez ma mère, » murmura Jeff. « Elle a besoin de dormir. Tu sais, tu le devrais aussi, vraiment. »

« Je sais, mais jusqu'à ce que les docteurs puissent me dire ce qui ne va pas, je ne le quitte pas, » affirma Sam catégoriquement.

« C'est ce que j'ai pensé que tu dirais, » dit Jeff en lui souriant chaleureusement. « Je reviendrai une fois que Kelsey sera couchée. »

« Ce n'est pas nécessaire, Jeff. Tu as besoin de dormir, aussi. »

« Bon sang, Sam ! Pourquoi faut-il que ce soit toujours toi à être la plus forte ? Celle qui prend toutes les responsabilités ? C'est aussi mon fils, tu sais ! »

Sam leva les yeux sur mari. Il avait raison. Elle n'avait jamais cessé de penser qu'il ressentirait le besoin d'être fort pour elle. Mais c'était ainsi qu'elle avait toujours été. Depuis que sa mère était morte, elle était celle qui devait maintenir tout le monde et toutes les choses ensemble. Même quand elle travaillait au SGC, elle devait être celle qui faisait sortir les miracles du chapeau, qui réécrivait les lois de la physique. Celle vers qui ils se tournaient, pour « sauver la mise. » C'était une habitude difficile à briser.

« Je suis désolée, Jeff. Tu as raison, » dit Sam, plaçant ses doigts sur les arêtes de son nez, les frottant de bas en haut. « Je suppose qu'un break me ferait du bien. »

Le sourire de Jeff s'agrandit. « Je vais m'occuper de Kelsey. Je reviendrai d'ici une heure. » Sam hocha la tête, se levant pour embrasser sa fille endormie.

« Conduis prudemment, » dit-elle en souriant, les observant quitter la pièce. Reprenant son siège, Sam tourna son attention une fois de plus sur son fils endormi. Qu'allait-elle faire s'il avait quelque chose de vraiment sérieux ? Quelque chose qui ne pourrait pas être soigné par une « rapide réparation ? » Elle souhaitait juste que les docteurs puissent lui donner plus de réponses, mais jusqu'à ce que la dernière batterie d'analyses ne revienne, personne ne pouvait rien faire.

C'était dans des moments comme ceux-ci que Janet lui manquait. Pas seulement pour l'expertise médicale, mais aussi pour son amitié. Oh, elle avait des amis là où elle travaillait, mais ils étaient plus des connaissances que de vrais amis. Pas comme les amis qu'elle avait eus au SGC. Peut-être était-ce d'être enfermée sous terre avec eux tant de temps qui avait engendré la camaraderie et la forte amitié qu'elle ressentait avec son ancienne équipe, mais elle doutait que ce fût la seule raison. Etre dans l'armée avait tendance à rassembler les gens entre eux. C'était facile de former des liens durables avec des gens de même sensibilité.

Mais les gens à GenTech étaient des gens de même sensibilité. Sam semblait simplement ne jamais se lier à eux aussi fortement qu'avec SG1. Peut-être se retenait-elle elle-même, essayant de se protéger de la peine qu'elle avait eue lorsqu'elle s'était séparée de la compagnie de ses vieux camarades. Cela avait été son choix de venir à Minneapolis, de faire de la recherche dans le secteur privé. En fait, le Général Hammond avait tenté de bloquer toutes les portes pour la garder au SGC.

Ce n'était pas qu'elle n'avait pas été touchée par leur inquiétude et désir sincère qu'elle reste dans l'équipe. C'était plus parce que sa vie avait brusquement pris un tournant inattendu, et elle avait dû réexaminer ses options. Accepter une des cinquante offres, ou plus, qu'elle avait à disposition avait semblé être la meilleure solution.

Sans beaucoup de réflexion, elle avait choisi un lieu et un travail presque au hasard. La paie et les avantages étant presque égaux, Sam s'était décidée pour le premier travail sur lequel son doigt était tombé en pointant sur la liste. Elle avait fait un peu de recherche à Minneapolis/St Paul avait aimé ce qu'elle avait vu avait démissionné, déménagé et s'était installée, tout cela seulement en deux semaines. Personne ne pourra dire que Sam Carter ne fait pas les choses quand elle se décide à les faire.

Elle rencontra Jeff peu de temps après avoir emménagé dans le faubourg d'Edina, en cherchant des plantes d'intérieur. Elle était à une jardinerie, en train de regarder quelques jardinières à suspendre quand elle entendit une voix d'homme derrière elle.

« A moins que vous n'ayez une pièce avec beaucoup de lumière, je ne prendrais pas celle-ci. »

Sam s'était retourné, s'attendant à voir un employé du magasin. A la place, il y avait un homme grand, blond, en jean et polo, ses mains sur les hanches.

« Pardon ? » dit-elle, surprise qu'un total étranger lui dicte quelles plantes elle devrait acheter.

« Je suis désolé, vraiment, je ne veux pas vous dire de ce que vous devez faire, mais j'ai essayé de les faire pousser et elles sont vraiment délicates. Elles ont besoin de beaucoup de soleil et de beaucoup de soin. »

« Eh bien, vous avez raison, je crois qu'elles ne sont pas pour moi, » acquiesça Sam. « Je travaille beaucoup. J'ai besoin de quelque chose qui ne nécessite pas beaucoup de soin. Peut-être que je devrais regarder pour un cactus ou quelque chose de ce genre, » plaisanta-t-elle.

« Et celui-ci ? » suggéra l'homme, montrant un chlorophytum. « Ils poussent assez facilement. »

« Travaillez-vous ici ? » demanda-t-elle, curieuse qu'un homme en sache autant sur les plantes.

« Euh, non. J'ai une entreprise d'aménagement paysager, » dit-il, montrant par la fenêtre un petit camion rouge avec les mots 'Greenfield : Conseil en aménagement paysager' peint sur le côté. « Je m'appelle Jeff Greenfield, au fait, » dit-il en tendant sa main dans sa direction.

Sam accepta la poignée de main. « Samantha Carter, mais la plupart des gens m'appellent Sam. »

« Ravi de vous rencontrer, Sam. »

Elle se sentit gênée, se demandant si elle devait simplement le remercier pour le conseil ou dire quelque chose d'autre.

« Un paysagiste s'appelant 'Greenfield' ? N'est-ce pas un peu cliché ? » demanda-t-elle, lui faisant se souvenir d'un autre homme qui n'aimait pas du tout les clichés.

« Oui, » sourit-il timidement. « C'est presque embarrassant. J'ai pensé changer le nom, mais le jeu de mots semble s'imprimer dans l'esprit des gens, aussi je suppose qu'ils se souviennent de mon entreprise, ce qui est une bonne chose. »

Il y eut quelques instants de silence tendu avant que Jeff ne dise finalement, « Eh bien, ce fut agréable de vous avoir rencontré, Sam. »

« Moi de même. Merci pour le tuyau. » Elle commença à tendre les bras pour se saisir de la plante suspendue, mais elle ne put atteindre le crochet. Sam se retourna pour voir si elle pouvait encore rattraper l'homme avec qui elle avait parlé.

« Euh, Jeff ? » appela-t-elle.

« Oui ? » dit-il, se retournant si vivement qu'il faillit se cogner dans un rayonnage.

Sam ne put que sourire à son empressement. « Je n'arrive pas à atteindre le crochet. Pourriez-vous... ? »

« Bien sûr, j'en serais heureux. » En lui tendant la plante, il ajouta plutôt rapidement, « êtes-vous occupée ? Je veux dire je sais que nous venons de nous rencontrer et tout, mais je me demandais si je pouvais vous offrir un café ou quelque chose. »

Sam ne put cacher son sourire à l'invitation timide. Elle dut admettre qu'elle le trouvait attirant, et elle n'avait pas rencontré beaucoup de gens depuis qu'elle avait emménagé.

« D'accord, ça serait sympa, » répondit Sam.

Le café mena au dîner, le dîner à un second rendez-vous, puis à un troisième. Ce ne fut pas long avant qu'ils ne se voient tous les soirs. Six mois plus tard, ils furent fiancés, et une semaine plus tard, ils furent mariés au cours d'une petite cérémonie avec la famille de Jeff, Jacob, Daniel, Janet et Teal'c. Elle ne s'était même pas fatiguée à inviter Jack, puisqu'il était toujours furieux après elle suite à sa démission, et le Général Hammond était trop occupé avec une urgence mineure au SGC dont personne ne pouvait lui en parler puisqu'elle n'avait plus les autorisations nécessaires.

Cela lui fit mal. Qu'elle ne soit plus dans le secret de ce qui se passait au SGC. Si elle était restée en tant qu'experte civile, elle serait encore dans le coup, mais cela avait été son propre choix de se couper elle-même complètement du Programme et de l'Air Force.

Elle appelait toujours Daniel et Janet de temps en temps, elle assista même à leur mariage, mais en un peu plus de dix ans, elle n'avait pas vu ou entendu parler de Jack, et c'est ce qui faisait le plus mal.

Elle fut sortie de ses rêvasseries lorsqu'une infirmière entra dans la pièce pour vérifier les signes vitaux de Jon. La femme sourit à Sam, essayant visiblement de donner à une mère inquiète un peu de réconfort.

« Madame Greenfield, je doute vraiment que votre fils se réveille bientôt. Le sédatif que le docteur lui a donné le gardera probablement endormi une grande partie de la nuit. Vous devriez vraiment aller vous reposer un peu. »

« Je sais, » Sam sourit faiblement. « Seulement, je ne peux pas le quitter. »

L'infirmière posa une main réconfortante sur son bras en passant. « Je comprends. Si j'étais à votre place, je ne voudrais pas partir non plus. »

Elle se leva une fois de plus, étirant son dos. Comment son bébé pouvait-il avoir dix ans quand elle avait l'impression qu'il était né seulement hier ? Il avait été un bébé bruyant, se rappela-t-elle. Protestant à gorge déployée contre son retrait de la chaleur confortable vers le monde froid, illuminé artificiellement. Physiquement, il n'y avait rien d'elle en lui, excepté peut-être son nez, mais son esprit était une autre affaire. Il parla très tôt pour un garçon, et une fois qu'il le fit, il ne cessa jamais de poser des questions. Sam se demandait parfois si elle avait rendu sa mère folle, comme Jon le faisait avec elle. Mais secrètement, elle était heureuse qu'il soit si vif et curieux. Au moins, elle avait contribué à quelque chose en son fils !

Kelsey, d'un autre côté, était totalement elle. Des cheveux blonds indisciplinés à ses yeux bleus, elle était quasiment une copie conforme d'elle-même à son âge. Elle était brillante, mais contrairement à Jon, son intelligence était dirigée dans une direction plus artistique que scientifique. Même à son jeune âge, elle adorait aider son père avec ses croquis, et était étonnamment douée. Si un de ses enfants était destiné à poursuivre les 'affaires familiales', Kelsey serait celle-là.

Jon, d'un autre côté, montra un fort intérêt pour rejoindre l'armée, ce que Jeff n'approuvait pas, ce qui était un euphémisme. Sam essaya de convaincre Jeff de ne pas être trop dur avec l'enfant, puisqu'il était jeune et sans aucun doute séduit par l'aspect aventureux de la vie militaire.

Jeff blâmait Sam pour l'intérêt de Jon à vouloir s'engager dans l'Air Force. Ils s'étaient disputés à ce propos assez souvent, en fait. C'était presque comme s'il ne voulait pas admettre que sa femme avait été un soldat. Il n'avait aucun problème avec le fait qu'elle gagnait deux fois plus d'argent que lui, mais il n'arrivait pas à concilier le fait que sa femme avait participé à des combats. Si seulement il savait ! Il ne mentionnait jamais ce fait à ses amis, et ne l'aurait pas fait à sa famille si Jon n'avait pas dit quelque chose au cours d'une réunion de famille à propos de sa mère s'infiltrant dans l'espace aérien ennemi pendant l'opération 'Tempête du Désert'. Tout d'abord, la famille en avait ri comme s'il s'agissait d'une imagination trop active d'un enfant, jusqu'à ce que Sam parle à tout le monde de sa carrière militaire non classifiée. Il y avait eu un tel silence affreusement tendu chez sa belle famille qu'elle et Jeff avaient quitté la réunion rapidement après, seulement pour avoir une amère dispute une fois rentrés chez eux.

Ce fut à partir de ce moment-là que la distance entre eux devint sensible. Sam essaya de l'ignorer, se disant que tous les couples avaient quelque chose qu'un des époux n'aimait pas chez l'autre. Mais ce ne fut pas une « bête noire » bénigne. Elle était honorée d'avoir servi son pays. Fière du travail qu'elle avait fait, même si, pour la plus grande partie, elle ne pouvait pas en parler.

Chaque fois que Jeff rabaissait son rôle dans l'Air Force, elle le ressentait comme une attaque personnelle contre ses camarades. Surtout ceux qu'elle avait laissés au SGC. Kelsey avait été un nouveau-né quand l'incident était arrivé avec la famille de Jeff, depuis elle et Jeff avaient, en quelque sorte, « partagé un lieu de vie » pour la majeure partie des quatre dernières années. Ils ne se disputaient pas vraiment, mais il n'y avait certainement aucun amour entre eux, s'il y en avait jamais eu, en fait. Sam avait bien aimé Jeff, sincèrement, croyant qu'elle finirait par apprendre à l'aimer tout simplement. Ses incessants commentaires narquois sur sa période dans l'armée mirent fin à cela. En fait, elle avait même été jusqu'à parler à un avocat pour les procédures de divorce avant que Jon ne tombe malade.

Les pensées de Sam furent interrompues par l'homme susmentionné auquel elle était en train de penser, qui était revenu après avoir déposé leur fille chez sa mère.

« Coucou, » dit Jeff, plaçant une main réconfortante sur l'épaule de Sam, serrant doucement. « Comment va-t-il ? »

« Toujours endormi, » murmura-t-elle, lui faisant signe de la suivre dans le couloir. Une fois la porte fermée, elle se tourna vers son mari. « Kelsey est bien installée ? »

« Oui, tu sais combien elle adore aller chez Maman. »

Elle sourit. Même si Ellen Greenfield ne l'avait jamais approuvée, elle adorait Kelsey. Sam trouvait cela ironique puisque Kelsey lui ressemblait tant. Peut-être était-ce parce qu'elle était le bébé de la famille, le frère de Jeff et sa soeur ayant tous les deux des enfants plus âgés.

« Je suis heureuse qu'elle soit hors d'ici. Un hôpital n'est pas un endroit pour un enfant, » dit-elle, regardant en arrière vers la porte de la pièce où se trouvait son fils.

« Sam, ils trouveront ce qui ne va pas avec lui. Il ira bien, » dit Jeff, en la serrant dans ses bras.

Au début elle enroula à peine ses bras autour de lui, mais il la serra plus étroitement, la forçant à se détendre.

« Ne sois pas si entêtée, » murmura-t-il dans son oreille. « Laisse-moi t'aider avec ceci. » A ces mots, Sam s'adoucit, se permettant de perdre la rigidité de sa posture.

« Je suis effrayée, » dit-elle.

« Moi aussi. »

Sam se recula, essuyant les traînées de larmes qui avaient coulé. Il y avait des moments où il pouvait être si gentil, si compréhensif. Et puis il y avait des fois où il pouvait être si froid. Elle ne savait plus ce qu'elle ressentait pour lui.

ooo

Jeff et Sam passèrent le reste de la nuit, à somnoler dans la chambre de Jon, voulant être tout près au cas où il se réveillerait. Tous les deux étaient avachis dans leurs fauteuils, leurs têtes en contact lorsqu'une infirmière les secoua gentiment pour les réveiller.

« M. Et Mme. Greenfield ? Le Dr. Bellanca a reçu les dernières analyses de votre fils. Il aimerait vous parler. »

Instantanément réveillée, Sam passa une main à travers ses cheveux ébouriffés, clignant rapidement des yeux pour ôter les traces de sommeil. Elle jeta un coup d'œil à Jeff qui s'étirait de sa nuit sur l'inconfortable fauteuil. Au moins, elle s'en était mieux sortie, étant plus petite que lui.

Ce fut une petite marche jusqu'au bureau du docteur, et Sam fut reconnaissante de bouger. S'asseoir, attendre des réponses avait été une des choses les plus difficiles qu'elle avait jamais faites. Elle avait une patience infinie quand il s'agissait de technologie, mais quand la situation était personnelle ? Elle était pire qu'une enfant. Kelsey avait plus de patience qu'elle.

Après une autre attente interminable dans le bureau, le Dr. Bellanca entra d'un air dégagé, semblant bien reposé, portant une tasse de café et un dossier avec les résultats des analyses. Sam se sentit presque pleine de ressentiment envers l'homme qui semblait si frais alors qu'elle et son mari avaient passé une nuit misérable.

« M. et Mme. Greenfield, » dit-il, souriant chaleureusement. « Voudriez-vous du café ? » Sam sourit presque pour elle-même. Ils devaient paraître plutôt piteux si le docteur offrait de les ramener à la réalité.

« Oui, merci, » dit Sam, acceptant pour eux deux. Secrètement elle souhaita quelque chose de plus fort si les nouvelles allaient être mauvaises. A en juger d'après l'expression sérieuse sur le visage du docteur, elle allait avoir besoin d'une bouteille entière de quelque chose.

Leur tendant à chacun une tasse de café, le Dr. Bellanca commença. « M. et Mme. Greenfield, les résultats sont revenus, et mes soupçons ont été confirmés. »

Sam attendit au bord du siège, sa main agrippant celle de Jeff si fortement qu'elle fut surprise qu'il ne crie pas. « Et que soupçonniez-vous ? »

Le docteur fit une pause, les regardant chacun leur tour, soupira et dit, « anémie aplasique. »

Sam et Jeff se tournèrent pour se regarder l'un l'autre, le choc s'imprimant sur leur visage.

« Est-ce que c'est sérieux ? » demanda Jeff.

« Bien sûr que c'est sérieux ! » répliqua brutalement Sam, retirant sa main de Jeff, la portant à ses yeux pour les couvrir.

« Mais c'est curable, » ajouta le Dr. Bellanca.

« J'ai entendu le terme, mais je ne sais pas ce que la maladie entraîne. Pourriez-vous me dire ce que c'est et à quoi nous devons nous attendre ? » demanda Jeff.

« C'est un état, avant toute chose, et non pas une maladie, dans le sens habituel, que votre fils aurait attrapé quelque part. Ceci est une déficience de son propre corps. »

L'esprit de Sam travaillait à toute allure. « C'est de ma faute ! Tout est de ma faute ! C'est mon fils et je lui ai donné ça ! »

« En termes simples, la moelle osseuse de Jon ne produit pas assez de globules rouges, » ajouta le docteur.

« Alors, que pouvons-nous faire ? » demanda Jeff, observant Sam à nouveau.

« Le traitement le plus usuel, surtout chez les enfants, serait une transplantation de moelle osseuse. »

« Une transplantation ? Vous voulez dire de prendre une partie de la moelle osseuse de quelqu'un et de le mettre en lui ou quelque chose comme ça ? » demanda Jeff.

« Non, pas tout à fait aussi compliqué que cela, » sourit le docteur. « La procédure est appelée une aspiration de moelle osseuse. Ça implique de prendre une seringue et d'enlever une petite proportion de moelle osseuse du donneur. Soit du sternum, » dit-il, touchant le milieu de sa poitrine, « soit sur le haut du bassin. »

« Vous avez dit donneur, » dit Sam. « Est-ce ça pourrait être l'un d'entre nous ? »

« Oui, mais un frère ou une soeur est généralement un meilleur donneur. Ce n'est pas un procédé douloureux comme ça l'était autrefois. Le donneur est généralement sous anesthésie générale, donc il est probable qu'il ne ressentira de la gêne qu'une fois réveillé. »

Sam secoua la tête. La pensée de l'un de ses enfants dans l'hôpital était presque trop. « Comment allons-nous trouver qui est compatible ? »

« Il y un test sanguin pour déterminer qui serait le meilleur candidat. Je présume que vous aimeriez que cela soit fait le plus rapidement possible ? »

« Oui, bien sûr ! » dit Sam.

« Je peux faire en sorte que vous et votre mari soyez testés aussitôt que possible. Est-ce que Jon a un frère ou une soeur ? »

« Oui, Kelsey, mais elle n'a que cinq ans ! »

« Mme. Greenfield, ça ne lui fera vraiment pas mal. Si Jon n'a pas sa transplantation, eh bien, c'est fatal. »

« Je comprends cela. C'est juste que la pensée de mes deux enfants... »

« Et pour quelqu'un qui n'est pas de la famille ? » demanda Jeff, refusant à présent de regarder Sam.

« Eh bien, il y a une possibilité qu'il puisse être compatible, mais un lien familial est toujours le mieux, » l'informa le docteur. « Puis-je vous demander pourquoi vous pensez que vous aurez besoin de considérer cette option ? »

Jeff attendit un moment, déglutit, puis dit. « Je ne suis pas le père biologique de Jon. »

« Je vois, » dit le docteur, clairement incertain de ce qu'il devait dire. « Je crois que vous devriez quand même faire le test. Il y a toujours une chance que vous soyez compatible. »

« Bien sûr. Si ça peut aider Jon, je le ferai. »

Sam observa Jeff. Elle n'avait jamais douté qu'il aimât Jon comme son fils. Il était celui qui était avec elle quand elle avait accouché, celui qui s'était levé au milieu de la nuit pour le nourrir, le changer, apaiser ses pleurs. En tout ce qui était important, Jeff était son père. Elle devait lui faire savoir, même si elle voyait l'évidence de la vraie parenté de Jon sur les traits de son fils, elle n'avait jamais considéré, ne serait-ce qu'une seule fois, Jeff moins son père pour cela.

« Il est ton fils, » affirma-t-elle simplement, tendant sa main et serrant la sienne.

« Oui, eh bien, » dit le docteur, toussant légèrement, « je crois que nous devrions voir pour ces tests. J'aimerais aussi que vous ameniez votre fille pour la tester aussitôt que possible. Le plus tôt nous trouverons un donneur, le plus tôt nous pourrons aider votre fils. »

ooo

Pour la seconde fois de ce jour, Sam se retrouva à attendre dans le bureau du Dr. Bellanca. Il avait lancé les tests, et à nouveau elle et Jeff attendaient les résultats. Aussitôt que leur sang avait été prélevé, Jeff était parti chercher Kelsey. Elle devait admettre que leur fille affronta le test sanguin mieux qu'elle ne l'eût fait à son âge. Kelsey sembla être plus curieuse à propos de ce qu'ils allaient faire avec le sang que d'être inquiète par l'aiguille utilisée pour le prélever.

L'attention de Sam fut ramenée à sa fille lorsqu'elle sauta de ses genoux pour errer autour de la pièce. Elle l'avait avertie plusieurs fois de ne pas toucher aux objets, mais maintenant elle en était au point où elle ne se préoccupait pas que quelque chose puisse être cassée. Si le docteur allait les laisser assis ici, tombés dans l'oubli, il méritait de perdre quelques objets de ses étagères.

« Je veux voir Jon, » dit-elle, jouant avec un stylo et un faux encrier sur le bureau du docteur. »

« Je le sais, ma douce, mais Maman et Papa doivent d'abord parler au docteur. Quand il dira que c'est ok, nous irons le voir, » dit-elle.

Elle et Jeff venaient juste de passer la majeure partie de la journée avec Jon, s'occupant de Kelsey à tout de rôle. Pour sa part, Jon prenait bien la nouvelle. Elle avait insisté qu'ils lui disent la vérité, expliquant ce qui n'allait pas avec lui, comme le docteur l'avait fait avec eux. Ce fut encore une autre raison pour une dispute entre Jeff et elle. A bout de nerf, ils se crièrent dessus jusqu'à ce qu'ils remarquent qu'ils attiraient l'attention du personnel de l'hôpital. Jon était un enfant intelligent. Il n'avait pas besoin qu'on le traite comme un enfant. C'était ce que sa famille avait fait avec elle, et Sam serait damnée plutôt que de laisser cela arriver à son fils.

« Ah, les Greenfield, » dit le Dr. Bellanca, entrant dans son bureau. « Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Maintenant, à propos de ces tests... » dit-il, prenant un siège à son bureau, lisant le rapport devant lui.

« Hmmm, » dit-il, incitant Sam et Jeff à se regarder l'un l'autre.

« J'ai peur de ne pas avoir la meilleure des nouvelles, » dit-il, levant les yeux et enlevant ses lunettes.

« Que voulez-vous dire ? » demanda Sam.

« Eh bien, selon vos analyses, aucun de vous ne serait compatible. »

« Aucun de nous ? Pas même Kelsey ? » dit Sam.

« Je suis désolé. Je pensais vraiment que vous ou votre fille seriez compatible, » dit-il, secouant la tête. « Il semble également qu'il y ait une sorte de marqueur de protéine inconnu dans votre sang, Mme. Greenfield. Non pas que ce soit cela qui provoque l'incompatibilité. J'ai seulement trouvé cela étrange. »

'Le naquada', pensa Sam. 'Ou peut-être un autre héritage de Jolinar. Se pourrait-il que ce soit cela qui rende Jon malade ?'

« A votre connaissance, est-ce que cela est déjà apparu ? »

« Non, pas que je sache, » dit Sam, essayant de dévier le docteur du sujet et de poser trop de questions sur comment Jolinar avait bouleversé la chimie de son corps. « Je pourrais contacter le docteur de la base où je travaillais. »

« Base ? »

« J'étais dans l'Air Force, » dit Sam, jetant un regard à Jeff, le voyant se tendre immédiatement.

« Je vois. Avez-vous jamais été au combat ? »

'Combien de temps y as-tu été ?' pensa Sam en elle-même. A la place, elle dit, « oui. J'ai participé à l'opération 'Tempête du Désert.' »

« Alors peut-être que c'est le résultat de quelque agent auquel vous avez été exposée durant votre service. Si vous voulez, je pourrais programmer des analyses... »

« Est-ce que cela cause des problèmes ? »

« Aucun que je puisse voir. Ca 'semble' bénin. »

« Alors, laissons tomber ça pour le moment. Nous sommes ici pour Jon, de toute façon. »

Sam espéra qu'elle ne semblait pas trop empressée de repousser quelque chose de potentiellement dangereux. 'Elle' savait pourquoi il y avait quelque chose d'anormal dans son sang, mais cela ne ferait qu'inciter le Dr. Bellanca à chercher autour et déterrer son vieux dossier médical. Non pas qu'il aurait eu accès aux dossiers de Janet. Certainement qu'ils étaient considérés comme étant top secret. Mais ça pourrait l'amener à fouiller encore plus profondément jusqu'à ce qu'il trouve l'existence du SGC.

« Alors, que fait-on maintenant ? » demanda Jeff.

« Cela vous dérangerait-il si une infirmière garde votre fille pendant un moment ? Je ne sais pas combien de tout cela elle comprend, mais je préférerais ne pas demander cela avec elle dans la pièce. »

« C'est d'accord, » dit Sam, autorisant le docteur à escorter Kelsey hors de la pièce.

Sam et Jeff se regardèrent. « Que crois-tu qu'il va nous demander ? » demanda-t-il.

« Je crois que j'en ai une idée, » dit Sam, espérant que ses soupçons soient faux.

Le Dr. Bellanca revint dans la pièce, et s'appuya sur le bord de son bureau, faisant face à Sam et Jeff. « Pourriez-vous, ou voudriez-vous contacter le père biologique de Jon ? »

Sam échangea des coups d'œil avec Jeff, complètement sidérée. « Oui, je crois savoir comment le contacter. Mais il ne savait même pas que j'étais enceinte la dernière fois que je l'ai vu. »

« Eh bien, il est notre meilleure option à ce stade. M. Greenfield, je ne veux pas être irrespectueux de votre rôle en tant que père de Jon, mais il est maintenant évident pour moi que physiquement il tient de son père biologique. Je pense que les chances de compatibilité sont plutôt bonnes. »

Sam fut stupéfaite. Il fallait qu'elle l'appelle ? Lui dire qu'il est le père d'un enfant depuis près de onze ans et qu'il n'en a jamais rien su ? Et n'en aurait jamais rien su si Jon n'avait pas développé une anémie ? Comment 'diable' allait-elle faire cela ?

Sam prit une respiration tremblante. « Je le contacterai. »

« Sam, tu n'as pas à faire ça ! Nous trouverons une autre solution ! Peut-être que ton Père, ou ton frère, ou ses enfants... »

« Jeff, je sais que tu essaies de me protéger, mais nous savons tous les deux qu'il sera le plus compatible. »

« Mme. Greenfield, vous aviez évidemment vos raisons pour ne pas révéler votre grossesse au père, et je suis désolé de vous mettre dans cette position, mais je ne vois vraiment pas d'autre solution. La vie de votre fils en dépend. »

« Je sais, » soupira-t-elle. « Qu'avez-vous besoin que je fasse ? »

« Eh bien, s'il n'est pas dans les environs, il pourrait faire faire le test sanguin là où il habite et me faire envoyer les résultats, et s'il est compatible, nous travaillerons à partir de là. »

« Il n'est pas d'ici. Mais ce n'est pas quelque chose que je peux simplement lui dire et lui demander de faire par téléphone. Je peux peut-être le faire venir ici. De cette façon, s'il est compatible, il sera là pour l'aspiration. »

« Sam, non ! » cria Jeff. « C'est déjà suffisamment difficile que tu doives l'appeler ! Tu n'as pas besoin de le faire venir ici ! »

« Jeff, s'il est compatible, il devra venir, de toute façon ! Au moins, de cette façon, nous n'aurons pas à attendre pour faire la transplantation. »

Le Dr. Bellanca parut mal à l'aise d'être témoin de leur dispute, et pour cette raison, Sam décida que la fin de leur « discussion » en cette matière devrait attendre jusqu'à ce qu'ils soient seuls.

Retournant derrière son bureau, le Dr. Bellanca commença à écrire quelques commentaires. « Mme. Greenfield, si je puis me permettre, pourriez-vous me dire le nom du père ? »

Prenant une profonde inspiration, Sam leva les yeux et regarda le docteur. « Jonathan O'Neill. »

ooo