Nouveau et dernier chapitre !

Disclamer : Tout appartient à JK Rowling (sauf quelques personnages et idées magiques), je ne fais pas d'argent avec cette fic...

Bonne lecture à tous !


Dernier hommage

Après quelques jours, Roxane eut l'impression que son couple fut renforcé. Elle se sentit libérée et le jeune White redoublait d'attentions pour s'assurer de son bien-être. Dereck et Jimmy n'eurent pas besoin de les questionner pour comprendre que le sujet de Walters avait été abordé. Ils furent ravis de voir les deux jeunes gens aussi soudés.

La fin du mois de mai approcha et Wayne reçut un courrier de sa mère par hibou. Lowyn fit part d'une nouvelle inattendue. Les survivants de la bataille de Poudlard avaient décidé d'organiser un hommage pour honorer toutes les victimes de cette guerre contre Voldemort. Lowyn avait l'intention de s'y rendre avec Lyane et Armance. Même si Wayne ne voulait pas croiser son arrière-grand-mère, il décida tout de même d'y aller avec Roxane.

Le jeune couple transplana jusqu'à Londres et ils allèrent acheter leurs billets de train pour poursuivre leur voyage vers le nord. N'ayant jamais mis les pieds ni l'un ni l'autre en Écosse, ils s'étaient entendus pour se déplacer comme des élèves de la célèbre école. Roxane, qui avait tout lu des secrets du monde magique de la capitale, guida Wayne sur la voie 9 ¾, et ils s'avancèrent sur le quai pour prendre le Poudlard Express. Plusieurs départs avaient été prévus pour rapatrier tous les jeunes visiteurs qui souhaitaient faire le déplacement pour cet événement commémoratif.

L'imposante locomotive rouge lâchait une épaisse fumée blanche qui se répandait sur le quai bondé. La moyenne d'âge était relativement jeune. Sorciers et sorcières de premier cycle s'étaient décidés à voyager à bord de ce train, faute de pouvoir transplaner. D'une manière générale, tous les voyageurs semblaient déjà se connaître. Mais lorsqu'ils recherchaient une place dans l'un des compartiments, Wayne et Roxane furent agréablement surpris de découvrir un visage familier.

— Malcolm ? s'étonna le jeune White.

— Salut ! Je ne pensais pas vous voir là, avoua leur ancien camarade de la maison Oiseau-Tonnerre.

— Tu es venu voir ton cousin qui étudie à Poudlard ? demanda Roxane.

Malcolm eut une expression attristée, mais il invita ses amis à s'asseoir avec lui dans le compartiment. Un autre jeune sorcier se trouvait là. Il était blond avec un regard attristé.

— Mon cousin est mort durant la bataille de Poudlard, dévoila Malcolm à mi-voix. J'ai voulu venir pour lui rendre hommage et épauler son jeune frère Dennis…

— Je suis navrée, se désola Roxane.

— Colin Crivey a eu le courage d'aller là-bas pour se battre aux côtés de Harry, poursuivit Malcolm. Il n'était pas majeur et n'était de ce fait pas autorisé à rester, mais il…

— J'aurais dû être avec lui, pesta le jeune Dennis. Moi aussi j'ai vu l'appel de l'Armée de Dumbledore, mais Colin ne voulait pas que je prenne le risque de le suivre.

— L'Armée de Dumbledore ? releva Wayne en fronçant les sourcils.

— C'est le groupe fondé par Harry pour apprendre la défense contre les forces du Mal, précisa Malcolm.

— Ça nous a été bien utile quand on avait Ombrage comme professeur, reprit Dennis. Elle ne voulait rien nous apprendre, pas de pratique… Grâce à Harry, on a su comment lancer des tas de sorts. Mais tout cela ne nous a pas beaucoup aidés ces derniers mois. Ce n'était pas simple de se cacher avec nos parents. À cause de la Trace, Colin et moi on ne pouvait pas faire de magie en dehors de l'école sans être repérés par le ministère…

— Vous n'étiez pas à Poudlard cette année ? s'étonna Roxane.

— Non, ajouta Dennis. Les nés-Moldus n'avaient pas le droit d'étudier la magie. Mais avec tous ces Mangemorts dans l'école, ce n'était peut-être pas plus mal.

— Tu m'étonnes, ajouta Malcolm. D'après ce que j'ai entendu, les punitions étaient données à coups de sortilèges Doloris…

Wayne et Roxane eurent un regard effaré.

— Et vous, pourquoi vous êtes venus ? Vous avez de la famille ?

La jeune Scott lança un furtif coup d'œil à celui qu'elle aimait, se demandant jusqu'où il irait dans les confidences.

— Mon père, dit Wayne. Lui aussi est mort durant cette guerre…

Malcolm hocha la tête avec une mine désolée. Il ne chercha pas à en savoir plus, et Roxane pensa un instant qu'il devait imaginer que le père de Wayne s'appelait Mr Wish, ce qui repoussait toutes autres questions gênantes.

Les 4 sorciers continuèrent à parler des ravages de cette guerre sur les différents continents. Malcolm Crivey était également un né-Non-Maj'. Il avait 2 ans de plus que Colin et avait gardé ses capacités magiques pour lui pendant longtemps puisqu'il pensait être le seul doté de pouvoirs parmi ses proches. Ce ne fut que lors d'une réunion de famille que Malcolm découvrit des photos animées développées par Colin. Il comprit alors que son cousin était également un sorcier. Depuis ce jour, ils avaient entretenu une correspondance assidue pour comparer leurs deux écoles. Colin était fier de se trouver avec le célèbre Harry Potter. Dennis avait 2 ans de moins que son aîné, et Malcolm le connaissait moins bien. Il avait toujours eu une plus grande complicité avec Colin pour qui l'écart d'âge était moins important. Sa disparition laissait un vide immense dans leur cœur.

Armance laissa Lowyn et Lyane livrées à elles-mêmes. Elle avait toujours eu un côté loup solitaire et elle se doutait bien que Wayne ne serait pas très enchanté de la croiser sur sa route. Il était temps pour elle de retrouver un vieil ami. Elle entra dans le pub La Tête de Sanglier où elle n'avait pas mis les pieds depuis plusieurs décennies. L'endroit lui sembla plus fréquenté que d'accoutumé. La vieille White s'approcha du bar sans prêter attention aux différents regards sur elle. Elle leva ses yeux vers le gérant et exigea :

— Sers-moi un whisky Pur Feu, Ab, et fais-moi le plaisir de nettoyer le verre correctement.

Le visage d'Abelforth se tordit en un sourire moqueur. Il n'y avait bien qu'une seule personne qui osait lui parler de cette façon.

— C'est toujours un plaisir, Army. C'est moche de vieillir, je vois que ces dernières années ne t'ont pas épargnée…

— Face au temps, nous sommes tous égaux. Je reste tout de même plus agréable à regarder que toi !

Abelforth se mit à rire doucement. Il servit un verre d'alcool qu'il ne prit pas la peine de mieux nettoyer que les autres verres déjà disponibles sur le comptoir crasseux.

— C'est amusant de te voir ici. Tu es là pour l'hommage de demain ?

— Cela t'étonne ?

Abelforth eut un sourire. La vieille White avait toujours cette habitude de répondre à une question en en posant une autre. Il s'employa à essuyer de la vaisselle avec son torchon à la propreté discutable.

— Je ne t'ai pas vue pour mon frère…

Le dernier Dumbledore était habitué à voir Armance pratiquer l'occlumencie, et c'était exactement ce qu'elle faisait en cet instant. Il sentait qu'il venait de toucher un sujet sensible.

— J'étais trop occupée à protéger le reste de ma famille d'elle-même…

— Toujours à lutter contre la fougueuse jeunesse.

— Tu n'as pas idée !

— C'est bon de te revoir, avoua-t-il. Et rassurant de savoir que tu n'es pas la dernière des…

Il laissa sa phrase en suspend pour ne pas dévoiler le nom de famille que cette vieille femme aimait préserver de tout oreilles indiscrètes.

— La dernière des White, tu peux le dire. Je crois que le temps du secret est révolu. Après ce que j'ai fait subir à Lowyn et Wayne, je crois qu'ils ne vont plus rester dans l'ombre bien sagement.

— Tu sais ce que je pense des secrets, reprit Abelforth d'un air grave. Mon frère les aimait bien trop. Et regarde où il est maintenant…

Armance fronça les sourcils et laissa passer une émotion de tristesse sur son visage ridé. Abelforth se figea. Il n'était pas habitué à une telle démonstration de sentiments venant d'elle.

— Mes dernières paroles pour ton frère ont été dures. Je lui ai reproché d'avoir enfermé un homme pendant une année dans une demeure sordide. Et au final, j'ai fait exactement la même chose à ma famille pendant près de deux ans…

— Si tu as pesté contre Albus, c'est qu'il le méritait cent fois. Je ne me suis jamais gêné.

— C'est vrai. Ma famille est en vie et c'est l'essentiel. Mais pour ton frère, j'ai toujours une dette de vie à son égard que je n'ai jamais honorée. Il méritait mieux comme derniers mots de ma part.

Après un silence, Abelforth se rapprocha de la vieille femme et dit d'une voix qu'ils furent seuls à percevoir :

— Je sais que ce n'est pas la même chose, mais il a un portrait dans le bureau directorial. Si jamais l'idée te prend de vouloir lui dire d'autres mots plus doux…

Armance laissa apparaître un sourire sur son visage. Elle détourna la conversation pour revenir à des banalités. Ses vieilles connaissances se faisaient de plus en plus rares. Et Abelforth était un ami de longue date qu'elle avait côtoyée durant la guerre contre Grindelwald. Les souvenirs remontèrent à la surface et elle n'avait pas envie de parler à d'autres personnes qu'au dernier des Dumbledore.

La fin de la journée arriva et le train fit son approche en gare de Pré-au-Lard. Wayne et Roxane descendirent sur le quai et Malcolm les salua :

— On se verra sûrement demain !

Le jeune couple commença à se diriger vers la sortie en slalomant entre les différents sorciers et sorcières amassés en nombre conséquent. Tout à coup, une petite fille aux cheveux noirs courut vers eux et sauta dans les bras de Wayne. Le jeune White attrapa sa sœur et la serra dans ses bras avec un sourire complice.

— Roxane, laisse-moi te présenter Lyane, dit-il en se tournant vers la sorcière pour que les deux filles puissent se découvrir.

— Bonjour Lyane ! Tu es tellement belle ! Oh ! Ses yeux clairs sont magnifiques !

— Oui, je sais, concéda Wayne avec un sourire charmeur. On est tous beaux dans la famille…

— Et modeste en plus de cela ! ajouta Roxane en levant les yeux au ciel.

— Toi aussi tu es jolie, remarqua Lyane de sa petite voix fluette.

— Oh ! Merci ! Tu es trop mignonne, ajouta la jeune Scott en caressant les cheveux de la petite fille avec un regard attendri.

— Où est maman ? demanda Wayne en balayant la foule du regard.

Lyane indiqua la bonne direction à suivre, et ils se dirigèrent vers la mère de famille. Roxane reconnut sans mal Lowyn grâce au souvenir qu'elle gardait de la photo de classe promotion 1977-1978 qu'elle avait découverte dans la British Library. Les années avaient passé, mais, malgré quelques pattes d'oie au coin des yeux, elle était toujours aussi belle. Une fois tous rassemblés, Wayne embrassa sa mère tout en gardant sa sœur dans ses bras et Roxane se contenta d'un sourire intimidé.

— Je suis contente de te rencontrer, Roxane, annonça Lowyn avec un sourire chaleureux. Cela aurait été mieux en d'autres circonstances, mais ce n'est pas grave… Vous avez fait bon voyage ?

— Oui, assura Wayne. On aurait pu prendre un Portoloin, mais c'était l'occasion de faire comme les élèves de Poudlard…

— C'était une bonne idée, confirma Lowyn. Comme ça, on aura tous voyagé de cette façon au moins une fois ! Je nous ai réservé des chambres à l'hôtel. Tout est complet maintenant. Cela vous tente d'aller boire quelque chose aux Trois Balais ?

— On te suit, dit Wayne en prenant la main de Roxane dans la sienne tout en portant Lyane de son autre bras.

La petite avait posé sa tête sur l'épaule de son frère et suçait son pouce tout en câlinant ce qui semblait être une peluche en forme de dragon. Roxane observait la ville avec de grands yeux ébahis. Elle s'étonna de voir des sorciers pratiquer la magie sans crainte en pleine rue. Remarquant son attitude, Lowyn précisa :

— Pré-au-Lard est l'une des rares villes qui ne comptent que des sorciers.

— Pas un seul Non-Maj' ? s'étonna Roxane.

Lowyn fronça légèrement les sourcils avec cette appellation à laquelle elle n'était pas habituée.

— Il y a de nombreux sortilèges repousse-Moldus pour protéger Poudlard, expliqua-t-elle. J'imagine qu'ils s'étendent aussi sur cette ville…

Roxane se mordit légèrement la lèvre en se disant qu'elle devrait sans doute faire l'effort de dire Moldu en ces terres lointaines. Lowyn s'en rendit compte et lui adressa un sourire bienveillant, ce qui aida la jeune Scott à se sentir plus à l'aise.

— Où est Armance ? demanda Wayne à sa mère.

— Elle est à La Tête de Sanglier avec Abelforth.

— Parfait, marmonna-t-il satisfait de ne pas avoir à croiser la vieille sorcière.

Lowyn plissa le front en se demandant si cette animosité prendrait fin un jour. Ils arrivèrent ensuite dans le pub qui était plein de monde. Lowyn se dirigea au bar pour passer la commande tandis que Wayne, Roxane et Lyane se faufilèrent pour s'installer à l'une des rares tables encore libres.

— La cérémonie aura lieu demain en fin de matinée, dans le parc de l'école, annonça Lowyn lorsqu'elle les rejoignit à leur table. Vous avez fait des rencontres dans le Poudlard Express ?

— Malcolm Crivey était là, précisa Wayne. Il était dans ma maison Oiseau-Tonnerre. Il avait deux cousins qui étudiaient ici…

Madame Rosmerta arriva avec un plateau. Elle déposa une Bierreaubeurre à chacun et un jus de citrouille pour la petite Lyane. Pendant un instant, ses yeux se posèrent sur Wayne et elle faillit renverser l'une des boissons.

— Par Merlin !

Wayne soutint son regard, sans comprendre sa réaction surprise.

— Vous êtes le fils du jeune Black ?

— Oui…, dit-il prudemment.

— C'est incroyable ! Il ne manque plus que Harry avec vous et j'aurais l'impression de revenir plus de 20 ans en arrière, lorsque James et Sirius venaient ici !

Madame Rosmerta n'eut pas le temps de parler plus longuement qu'elle fut appelée à servir d'autres clients impatients. Elle les quitta en lançant au jeune White un nouveau regard troublé.

— J'aurais dû te prévenir, intervint Lowyn. Il reste encore plusieurs personnes qui ont connu ton père durant ses jeunes années. Tu risques donc de voir certains d'entre eux se retourner sur ton passage. Tu lui ressembles tellement…

— Tant qu'on ne prend pas pour le fils d'un criminel, ça me va.

— Je n'ai pas lu de la peur dans le regard de Madame Rosemerta, assura Lowyn d'un air pensif. J'ai l'impression que Harry a mis un point d'honneur à restituer la vérité dans l'esprit de chacun…

— J'espère avoir l'occasion de le rencontrer pour le remercier.

— Oui. On le verra sans doute. J'espérais aussi revoir Remus, ajouta la jeune White d'une petite voix. Mais j'ai appris qu'il a perdu la vie durant la bataille de Poudlard.

Roxane conserva le silence, comprenant qu'il s'agissait d'une triste nouvelle pour la mère de Wayne.

— Je suis navré, dit-il. Je sais qu'il comptait pour toi.

— J'aurais aimé le retrouver. Il était le dernier Maraudeur. Une page se tourne. Et si l'on parlait de choses un peu plus joyeuses ? reprit Lowyn avant de lancer un regard à la bague de fiançailles qui était au doigt de Roxane. Vous avez arrêté une date ?

Wayne regarda Roxane et la jeune Scott eut un sourire amusé.

— Pas vraiment en fait, avoua la jeune sorcière.

— Il faudra tout de même préparer l'événement, insista Lowyn avec un sourire bienveillant.

— Je ne sais pas si la famille White a l'habitude de faire de cette cérémonie quelque chose de grandiose, reprit Roxane en rougissant. Mais quelque chose de simple m'ira très bien. Je pensais à Agathe comme témoin.

— Et moi, à Dereck parce que c'est grâce à lui si l'on a pu se parler durant nos rêves.

— Après, pour la famille, je n'ai plus grand monde de mon côté : mes parents et mon petit frère…

— Pareil pour moi, poursuivit Wayne. Ma mère et ma sœur.

Il y eut un court silence durant lequel Roxane fronça les sourcils.

— Il y a ton arrière-grand-mère aussi, ajouta-t-elle.

Lowyn prit une grande inspiration en sentant l'orage arriver.

— Je ne veux pas la voir, dit le sorcier en détournant le regard.

— Wayne, comment peux-tu dire ça ? Elle fait partie de ta famille.

— Elle ne compte plus pour moi.

— Mais on ne parle pas d'un simple repas de famille, insista Roxane. Il s'agit d'un mariage.

— Je te rappelle qu'à cause d'elle, on a été séparés pendant 2 ans, ajouta sèchement Wayne en regardant la jeune Scott. Et tu serais prête à lui pardonner ça aussi facilement ?

Roxane fronça les sourcils et soutint son regard.

— Il ne s'agit pas de pardonner facilement, dit-elle d'une voix posée et étonnamment calme. J'ai besoin qu'elle soit là. Comment pourrais-je me sentir légitime en tant que White si tous les membres de votre famille ne sont pas présents pour notre union ? J'aurais constamment l'impression de ne pas être pleinement acceptée. De vivre dans le doute, de ne pas être l'une des vôtres.

Son expression démontrait toutes les incertitudes qui vivaient en elle. Wayne avait ses yeux plongés dans ses prunelles vertes. Ils échangèrent un long regard, comme si la conversation se poursuivait en silence. Après quelques secondes, Wayne prit la main de Roxane et la porta à ses lèvres pour y déposer un baiser.

— OK, on verra, murmura-t-il.

Lowyn observa le jeune couple devant elle avec un regard stupéfait. Elle avait du mal à croire qu'elle venait d'assister à la reddition de son fils. Même si le sorcier ne voudrait pas l'admettre en cet instant, il était clair que Roxane venait d'obtenir gain de cause. Et ça, la jeune Scott ne semblait même pas en avoir conscience. À chaque désaccord, Lowyn et Armance avaient toujours eu pour habitude de crier plus fort que Wayne pour lui faire entendre raison. Là, Roxane venait d'y parvenir sans avoir besoin de hausser le ton, en présentant simplement ses arguments. Lowyn eut un sourire. Elle réalisa à quel point ils étaient complémentaires et parfaitement bien accordés.

Lyane se mit à soupirer bruyamment et Roxane se tourna vers elle pour comprendre l'objet de cet air mélodramatique.

— Pourquoi es-tu aussi triste ?

— Je m'ennuie… Maman ne voulait pas que Flamma vienne avec nous, répondit la fillette d'une petite voix fluette.

— C'est qui Flamma, ton doudou ?

Wayne précisa avec un sourire amusé :

— Disons qu'il s'agit de son animal de compagnie…

— C'est un dragon, ajouta Lowyn.

— C'est vrai ? Tu as vraiment de la chance ! poursuivit Roxane à l'adresse de Lyane. Tu sais que je n'ai jamais vu de dragon de toute ma vie !

— Oh ! s'étonna la jeune White avec des yeux ronds.

— Peut-être qu'un jour tu pourras me le présenter…

— La ! corrigea Lyane en fronçant les sourcils. Flamma est une fille !

— Oh ! Pardon. Tu as raison de me prévenir, reprit Roxane. Je ne voudrais pas la mettre en colère…

— Tu ne risques rien avec Flamma si je suis là, assura Lyane avec un regard confiant.

Roxane se mit à rire avec des yeux attendris. Puis elle réalisa que l'enfant avait certainement raison.

Ils décidèrent de rester sur place pour partager le repas du soir. Lowyn leur raconta comment se passait la vie à Poudlard pour les étudiants. Elle en arriva à raconter différentes anecdotes sur les Maraudeurs et ce qu'ils avaient fait pour aider leur ami lycanthrope. Roxane était impressionnée. Elle regretta de n'avoir pu rencontrer tous ces gens que Lowyn décrivait avec affection.

Lorsque l'heure fut suffisamment avancée, ils quittèrent les Trois Balais pour marcher le long de l'avenue principale et se diriger vers leur hôtel. La petite Lyane avait conservé un air boudeur. Roxane mit un genou à terre pour se retrouver à sa hauteur et sortit sa baguette magique en dénouant ainsi ses cheveux. D'un mouvement habile du poignet, elle transforma la peluche de la petite fille pour la métamorphoser en un bébé dragon bien vivant d'à peine une quinzaine de centimètres de long.

Un peu à l'écart, Lowyn eut un regard appréciateur. Elle dit à l'adresse de Wayne :

— C'est de la belle magie.

— Elle est douée en métamorphose, confirma son fils.

— Elle pourrait facilement devenir un Animagus, ajouta Lowyn avec un sourire entendu.

— C'est vrai que j'y ai déjà songé. Mais je ne sais pas si elle souhaiterait vivre dans l'illégalité… J'ai déjà une idée de sa forme animale grâce à mon Patronus. Elle serait sûrement un cheval.

— C'est intéressant… Vous êtes beaux tous les deux.

Wayne eut un sourire, visiblement content d'apprendre ce que sa mère pensait de la femme qu'il avait choisie. Lowyn prit son fils dans ses bras un instant et lui murmura combien elle était fière de lui. Lorsqu'il se recula, Wayne regarda Roxane et se figea en voyant la jeune Scott qui pleurait en serrant la petite Lyane dans ses bras.

— Est-ce que ça va ? s'étonna-t-il en s'approchant.

— Oui, dit-elle d'une petite voix tremblante. Désolée, je suis une véritable éponge émotionnelle !

Tout juste sortie du pub les Trois Balais, Roxane s'avançait avec Lyane. Elle eut une idée. Elle mit un genou à terre pour se trouver à la hauteur de la petite White et prit sa baguette magique en libérant ainsi ses cheveux. Elle se concentra sur son sortilège de métamorphose et transforma le doudou de la petite en un véritable bébé dragon vivant. L'enfant dansa de joie et sauta au cou de la jeune Scott avec enthousiasme. Lorsqu'elle se recula, la petite se confia sans crainte :

— Je sais pourquoi on est là.

— Ah oui ? demanda Roxane avec une mine inquiète.

— On est venus pour dire adieu à papa.

La jeune Scott sentit son cœur se serrer dans sa poitrine.

— Tu dois être triste.

— Je sais pas, répondit Lyane d'un air songeur. Je ne le connais pas. Mais maman est très triste. Elle croit que je la vois pas, mais des fois elle pleure. Alors je lui fais des câlins et ça va mieux. Wayne aussi est très triste, même s'il ne pleure jamais. Je voulais lui faire des câlins aussi pour pu qu'il soit malheureux. Mais je ne le voyais pas beaucoup. Il était souvent dehors en forme de gros chat.

Roxane avait les larmes aux yeux. Elle demanda alors :

— Et toi, il te faut quelqu'un pour te faire des câlins quand tu es triste…

— Moi ça va, assura l'enfant. J'ai Flamma pour jouer avec moi et me faire rire. Mais elle me manque. Merci pour le petit dragon. Je suis contente que tu sois là. Avec toi, mon frère ne sera pu jamais triste.

Roxane prit la petite Lyane dans ses bras en pleurant et la berçant doucement.

— Est-ce que ça va ? s'étonna Wayne qui s'approchait des deux filles.

— Oui, répondit la jeune Scott d'une voix tremblante. Désolée, je suis une véritable éponge émotionnelle !

Elle relâcha la jeune White, se redressa et s'essuya maladroitement ses yeux. Wayne passa un bras autour de ses épaules, et elle lui adressa un sourire rassurant.

Plus tard, le jeune couple se retrouva seul dans leur chambre d'hôtel. Wayne s'adossa contre un meuble et prit la main de Roxane dans la sienne.

— Qu'est-ce que ma sœur t'a dit pour te faire pleurer ?

— Lyane comprend beaucoup de choses pour son jeune âge, expliqua la sorcière. Elle m'a dit qu'elle ne pouvait pas te faire beaucoup de câlins parce que tu étais souvent absent de la maison sous forme de gros chat !

Wayne eut un sourire amusé. Roxane le regarda intensément et poursuivit d'un ton plus grave :

— Elle m'a aussi dit que même si tu ne pleures jamais, tu restes très triste de la mort de votre père…

Le jeune White garda le silence. Un voile passa dans son regard pour masquer ses émotions. Elle caressa doucement sa joue, du bout des doigts.

— S'il te plaît, ne ferme pas ton esprit avec moi, demanda-t-elle d'une petite voix implorante.

— Désolé, dit-il en baissant les yeux. L'occlumencie est devenu un réflexe.

Wayne semblait ne pas vouloir croiser le regard de la jeune Scott, pour ne pas montrer sa vulnérabilité.

— Ça risque d'être une journée difficile demain, ajouta Roxane en cherchant à briser ce mur qu'il avait bâti pour se protéger.

— C'est pour ma mère que ce sera le plus dur, révéla-t-il après quelques secondes. Remus ne sera pas là pour l'épauler, et il lui faudra également accepter sa disparition. Je serai là pour la soutenir.

— Et moi, je suis là pour toi.

Pour toute réponse, il approcha son visage du sien et s'empara de ses lèvres. Elle répondit à son approche avec délice et l'échange devint rapidement plus ardent. Elle glissa ses doigts dans ses cheveux et elle sentit ses bras puissants la serrer avec force. Il la souleva doucement et elle entoura ses jambes autour de sa taille. Il la porta ainsi jusque sur le lit où ils purent l'un et l'autre s'adonner à une démonstration passionnée de tout l'amour qu'ils se portaient.

Le lendemain matin, lorsque Roxane ouvrit les yeux elle vit que Wayne la regardait.

— Tu ne dors plus ? demanda-t-elle intriguée.

Il se contenta de hocher la tête négativement. Il approcha une main de la jeune Scott et commença à jouer avec l'une de ses mèches de cheveux dorés. Elle le regarda intensément, cherchant à deviner ce qui se jouait dans son esprit.

— Lyane a raison, finit-il par dire.

Roxane attendit patiemment qu'il poursuive dans ses confidences.

— Je ne l'ai connu qu'un été. Et avant ça, j'ai passé la majeure partie de ma vie à penser qu'il était un criminel. Je ne savais pas à quoi m'attendre lorsque je l'ai rencontré. Mais il était comme ma mère me l'avait décrit, ajouta-t-il avec un sourire. Cet été 1994, je me suis confié à lui. Je lui ai parlé de toi.

Roxane haussa un sourcil en se rappelant qu'à cette époque-là, ils n'étaient pas encore ensemble.

— Je lui ai dit qu'il y avait une sorcière que j'aimais particulièrement retrouver à Ilvermorny…

La jeune Scott se mordit la lèvre inférieure tout en souriant.

— À ce moment-là, je me souciais de ce que pouvait penser Armance. Il m'a dit de ne pas faire attention à elle parce que par défaut, elle n'aime pas les gens qui ne sont pas déjà des White. Il n'avait pas tort. Mon arrière-grand-mère a dit pendant des années que mon père devait être comme n'importe quel membre de la famille Black, adorateur de la magie noire… Mais son jugement a changé. Armance dit maintenant à qui veut entendre que mon père était digne des plus grands White. J'ai eu raison de l'écouter en mettant mes doutes de côté.

— C'est pour ça que tu ne veux pas qu'Armance vienne à notre mariage ? Tu as peur qu'elle intervienne en disant : je m'y oppose ! ajouta Roxane avec un sourire amusé.

— Elle n'a clairement pas intérêt à faire ça !

— Donc ça veut dire que tu es d'accord pour qu'elle vienne, conclut Roxane avec étonnement.

— La meilleure partie de ma famille, tu l'as rencontrée hier. Mais si tu tiens à ce qu'elle soit là…

Un peu plus tard, Lowyn, Lyane, Wayne et Roxane profitèrent de faire un tour dans Pré-au-Lard avant de se diriger vers le château. Ils aperçurent la Cabane Hurlante prétendument hantée et firent quelques achats chez Honeyducks pour faire le plein de sucreries. Les rires de Roxane et Lyane résonnèrent agréablement aux oreilles de Wayne et Lowyn.

Puis l'heure suffisamment avancée, les quatre se dirigèrent vers l'entrée du parc de Poudlard. Ils purent observer le château qui était en partie détruit. Cet état donna un frisson angoissant à Lowyn qui mesurait ainsi la violence qui s'était déchaînée en ces lieux durant la bataille. De nombreux sorciers et sorcières s'étaient rassemblés dans le parc où une grande quantité de chaises avaient été installées pour l'occasion. Toutes sortes de nationalités étaient réunies. Lowyn put reconnaître sans mal Madame Maxime, son ancienne directrice d'école, qui sortait du lot. Elle prit place sur l'un des sièges. Wayne se plaça entre sa mère et Roxane. La petite Lyane tenait à rester dans les bras de la jeune Scott. Ils se trouvaient sur les dernières rangées de chaises. Plus loin se tenait une immense forme dissimulée sous un drap. Il y avait également une sorte de stèle blanche, semblable à une tombe.

— Je crois que c'est là que repose Dumbledore, murmura Lowyn.

Les gens ainsi rassemblés ne permirent pas à la mère White de reconnaître d'autres visages familiers. Un petit homme vêtu d'une robe de sorcier officielle s'éleva sur une estrade et dirigea sa baguette magique jusqu'à sa gorge pour se faire entendre par amplification. Il rappela pourquoi tout le monde s'était rassemblé en ce jour. Il fit un discours poignant sur l'importance du rôle joué par toutes ces victimes durant la bataille et ces dernières années de combat. Lowyn eut une boule au ventre. Elle se sentit lâche de s'être tenue à l'écart de tout cela pendant autant d'années. Wayne avait un regard déterminé. Roxane caressa doucement le dos de Lyane, alors que cette dernière veillait à conserver sans mal le petit dragon immobile dans ses mains.

Le sorcier exécuta un coup de baguette magique pour faire disparaître le voile et révéler un mur de pierre qui avait été érigé près de la tombe de l'ancien directeur de Pouldard. Malgré la distance, les White purent y distinguer des écritures gravées sur cette fresque de marbre. Tous les noms des victimes avaient été apposés sur cette pierre. Le sorcier se tourna vers les visiteurs et s'employa maintenant à citer un à un les noms gravés, dans l'ordre alphabétique. La lettre B arriva rapidement.

— Sirius Orion Black.

Lowyn se sentit secouée par le chagrin. Wayne plaça son bras autour de ses épaules en invitant sa mère à laisser sa tête se poser dans son cou. Roxane était concentrée sur Lyane qui câlinait son petit dragon. Wayne ne prononça pas un mot. Il n'y avait rien à dire. Son regard fuit sa mère en direction de la foule. Il croisa alors de grands yeux inconnus. Une sorcière brune qui semblait un peu plus âgée que Lowyn. Sa bouche s'était entrouverte en découvrant le jeune homme. L'échange de regard dura plusieurs secondes. Wayne fut incapable de deviner qui était cette femme qui tenait dans ses bras un bébé aux cheveux bleus. Toutefois, il sentit une sorte de familiarité indescriptible chez elle. Il imagina un instant qu'elle devait penser voir en lui le fantôme de son père. Il rompit le contact visuel et se concentra sur sa mère qui s'écartait légèrement de lui avec un sourire d'excuse.

D'autres noms connus furent prononcés tels que Remus Lupin, James et Lily Potter. La peine semblait se répandre d'un visiteur à l'autre à mesure que les disparus étaient cités, comme une vague de chagrin. Puis Lowyn fronça les sourcils lorsqu'elle entendit Severus Rogue.

— J'ai dû manquer un épisode, marmonna-t-elle.

Et lorsque la fin de l'alphabet arriva, Roxane pensa être la seule épargnée par cette tristesse généralisée. Mais son cœur manqua un battement lorsqu'elle entendit le nom de Fred Weasley. Elle poussa malgré elle un petit cri de surprise, figée par la terreur. Wayne se tourna vers elle, intrigué :

— Tu le connais ? demanda-t-il dans un murmure.

— Oui, confirma-t-elle dans un souffle. C'est l'un des jumeaux qui ont fondé la boutique de farces et attrapes sur le Chemin de Traverse.

Pendant que tous les regards étaient tournés dans la même direction, personne ne fit attention à la louve qui se promenait dans le parc de Poudlard pour rejoindre le château. L'animal parcourut les différents couloirs de l'école pour gagner la statue de gargouille qui l'intéressait. L'Animagus reprit forme humaine, et Armance prononça le mot de passe que lui avait donné Abelforth. Elle emprunta l'escalier tournant pour entrer dans le bureau du directeur d'école – qui était désormais une directrice.

La pièce était vide, et la doyenne des White s'approcha du portrait qui l'intéressait. Albus Dumbledore lui adressa un grand sourire en la voyant entrer.

— Je suis bien content de vous revoir, Armance.

— J'aurais préféré que cela se fasse de votre vivant, avoua la sorcière avec regret.

— La vie est ainsi faite. Nous devons tous partir un jour…

— Mes dernières paroles étaient dures. Mais j'étais en colère par la mort de Sirius.

— Je sais reconnaître mes erreurs, dit gravement Dumbledore. Je ne vous en veux pas. Il est cruel que le jeune Black soit parti aussi vite. Comment vont ses enfants ?

— Ils sont en vie. L'un d'eux en colère contre moi, mais bien vivants.

— Les enfants de Sirius Orion Black ? demanda soudainement une voix qu'Armance n'avait pas entendue depuis 1925.

La sorcière se tourna pour faire face au portrait de Phineas Nigellus Black. Une flamme particulière brillait dans son regard alors qu'il dévisageait la plus ancienne des White.

— En effet, admit-elle avec des lèvres pincées. Wayne qui a maintenant 19 ans et Lyane, à peine 3 années de vie.

— Ainsi donc, la famille Black ne s'est pas éteinte avec mon arrière-arrière-petit-fils…

— Ce sont des White !

— Oui, bien évidemment. Je me souviens bien que la primeur est pour votre sang… Vous ne pouvez pas imaginer à quel point cela me comble de joie. Sirius a réussi là où j'ai échoué avec Gwenyla.

Armance leva les yeux au ciel.

— Vous ne m'avez jamais apprécié, n'est-ce pas ? demanda Phineas avec un sourire amusé.

— Vous m'avez fait l'impression d'un vieux satyre lorsque nous nous sommes rencontrés.

— J'étais époustouflé par votre beauté alors que vous aviez tout juste 15 ans. Votre ressemblance avec la douce Gwenyla a eu raison de mes bonnes manières. Je regrette profondément qu'elle ne soit pas devenue ma femme…

— Votre famille aime bien trop la magie noire, voilà pourquoi votre mariage était impossible, reprit Armance. Sirius était bien différent de vous autres. Lui était digne des plus grands White.

— Quel dommage que nous ne nous soyons pas mieux connus ! Votre jugement sur ma personne aurait été tout autre… Dans tous les cas, je suis fier que nos deux familles aient pu s'unir de la plus belle des façons. Peut-être auront-ils également dans l'idée de suivre notre devise.

— Oh ! Ne comptez pas trop là-dessus, protesta Armance. D'après la bague familiale qui j'ai aperçue au doigt de la jeune Scott, je doute que Wayne se soucie du Toujours pur

— Une sang-mêlée ?

— Une née-Moldue.

— Dommage, répondit Phineas avec une grimace. Je peux sans doute garder espoir avec la petite Lyane dans ce cas…

— Faites comme bon vous semble. Moi je n'ai plus aucun contrôle sur cette famille. Ils ne me pardonneront sans doute jamais de les avoir tenus à l'écart durant cette guerre. Le temps du secret est terminé. Ils sont bien décidés à user de leurs pouvoirs sans se cacher. Comme à votre époque me direz-vous… Je n'ai plus qu'à surveiller la Clé Sacrée pour les derniers jours qu'il me reste à vivre.

L'hommage était rendu. Le discours terminé. Doucement, les conversations reprirent, plusieurs personnes quittèrent leurs sièges et différents groupes se formèrent. Lowyn, Wayne et Roxane se levèrent. Plusieurs jeunes gens se tournèrent vers les White avec des regards surpris. Parmi eux se trouvait un sorcier aux cheveux noirs en bataille, des lunettes rondes et une cicatrice sur le front. Il donna l'impression d'avoir vu un fantôme et ne pouvait détacher ses yeux de Wayne. Ce dernier le regarda intensément.

— C'est Harry, murmura Lowyn. Je vais lui parler.

Elle se faufila entre les différents sorciers et sorcières. Le jeune Potter avait encore la bouche entrouverte, incapable de regarder quelqu'un d'autre que le fils de Sirius. Lorsque Lowyn se présenta devant lui, il dut se résoudre à regarder cette femme inconnue.

— Vous devez être lassé d'entendre cela, mais votre ressemblance avec James est plus que troublante. Il avait d'ailleurs votre âge lorsque je l'ai rencontré…

— Qui est cet homme ? demanda-t-il.

Lowyn n'eut pas besoin de chercher pour comprendre à qui il faisait allusion.

— Wayne. C'est mon fils. Et comme vous l'avez certainement deviné, celui de Sirius. J'ai une longue histoire à vous raconter…

Malgré le trouble plus qu'évident de Harry, il fut attentif au récit relaté par la jeune White. L'histoire de cette famille capable de contrôler les dragons fut dévoilée en détail. Lowyn ne voulait rien omettre. Il était temps de dire les choses sans crainte. Le jeune Potter resta silencieux au début, jetant de temps à autres des regards vers Wayne. Elle parla de son année à Poudlard, de son attachement pour les Maraudeurs, des sentiments qu'elle partageait avec Sirius, puis des raisons qui l'avaient conduite à fuir Voldemort pour protéger son enfant à naître. Elle s'en voulait tellement d'être restée en retrait durant cette première guerre. Puis elle arriva à des années plus récentes, lors de l'évasion de Sirius. Le doute rongeait son cœur et elle partit à sa recherche. Aidée par les indices de Remus, elle retrouva l'homme qu'elle avait toujours aimé et le protégea durant un été.

— Vous vivez dans une zone tropicale ? demanda alors Harry qui se rappelait d'un détail.

— Oui.

— Je me souviens des oiseaux qui avaient apporté les lettres de Sirius. Ils étaient magnifiques.

— Je crois me souvenir que votre oncle et votre tante vous faisaient subir un régime comme pour votre cousin, cet été là, reprit Lowyn. C'est moi qui ai fait votre gâteau d'anniversaire.

— Il était bon, assura Harry avec un sourire. Que s'est-il passé ensuite ?

— Tous les indices nous menaient à la même conclusion : Voldemort allait revenir.

— Vous êtes en train de me dire que mon parrain a abandonné sa famille pour revenir me protéger ?

Une expression horrifiée passa dans les yeux verts de Harry, si semblables à ceux de Lily. Mais Lowyn répondit par la négative en hochant la tête.

— N'allez pas penser une telle chose. C'était une décision que nous avions prise ensemble. J'ai accompagné Sirius pendant plusieurs semaines. Il fallait être prudent pour remonter jusqu'en Écosse. Il était encore activement recherché. Mais je suis tombée à nouveau enceinte. Si cela n'avait pas été le cas, vous m'auriez rencontrée. Et j'aurais tout fait pour vous protéger. Je n'étais pas en état de continuer à vivre en cavale. Je me suis donc résolue à rentrer.

Il y eut un silence. Harry semblait réfléchir, puis il fit remarquer :

— Je crois qu'il aurait aimé vous avoir à ses côtés quand il était enfermé à square Grimmaurd. Il n'aimait pas rester à ne rien faire…

— Quoi ? s'étonna Lowyn avec des yeux écarquillés.

— Vous ne le saviez pas ? Après le retour de Voldemort, Dumbledore ne voulait pas qu'il sorte. C'était trop dangereux. Il a été mis à l'écart des missions de l'Ordre du Phénix.

Elle passa ses mains dans ses cheveux, le regard rivé sur le sol.

— Il ne m'a jamais rien dit, murmura-t-elle. On ne se parlait plus. Il savait qu'au moindre signe de mal-être, je serais revenue à Londres sur le champ. J'aurais laissé Lyane à ma grand-mère et je serais revenue me battre avec lui.

— Je me suis toujours senti responsable de sa mort, confessa Harry. Et savoir qu'il avait une famille…

— Cela ne doit pas vous affecter, reprit Lowyn avec force. Nous connaissions les risques. Après la mort de Sirius, Wayne était prêt à venir vous aider dans votre combat contre Voldemort. Mais ma grand-mère a lancé un sort de confinement. Nous étions pris au piège. Pendant près de deux ans… C'est honteusement que je me présente à vous aujourd'hui.

Après un long silence, Harry résuma avec conviction :

— Les secrets font plus de mal que de bien. Tant de choses auraient pu être différentes si j'avais eu connaissance des sentiments que nourrissait Severus Rogue pour ma mère…

— C'était donc cela ?

— Oui. Il a tué Dumbledore sur ses ordres. Tout était planifié… Merci pour votre honnêteté. Je suis heureux d'apprendre que Sirius ait connu un peu de bonheur auprès de sa famille…

Roxane observa Wayne avec attention. Ils semblaient communiquer sans les mots, les yeux dans les yeux. Lyane était toujours dans les bras de la jeune Scott, la tête posée sur son épaule. Le petit dragon enchanté voletait joyeusement autour d'eux.

— Je commence à avoir faim, annonça la petite White en brisant ce moment de complicité.

Wayne et Roxane se mirent à rire doucement. Tournant la tête, la jeune Scott perdit subitement son sourire. Elle vit un sorcier à peine plus âgé qu'elle qui était seul assis sur une chaise. Ses cheveux roux ne laissaient aucun doute sur son identité.

— Tu le connais ? demanda Wayne en suivant son regard.

— Oui. C'est lui qui a perdu son jumeau.

— Tu veux lui parler ?

Roxane se mordit la lèvre inférieure et hocha la tête par affirmation. Wayne prit Lyane dans ses bras et la sorcière s'avança vers le membre de la famille Weasley.

Le jeune White fit un mouvement de la main pour calmer le petit dragon enchanté qui voletait toujours joyeusement autour de lui. La créature se posa sur l'épaule de Lyane alors que l'enfant se blottit tout contre son grand frère. Après quelques secondes, la plus jeune des White sentit le sommeil arriver et ses paupières devenir bien lourdes.

Une femme aux lunettes carrées et un chignon bien serré s'approcha du jeune homme avec un regard fébrile.

— Vous êtes le fils de Sirius Black ?

Wayne l'observa un instant avant de répondre :

— Oui. Laissez-moi deviner… Minerva McGonagall, professeur de Métamorphose.

— Et maintenant directrice de cette école, précisa-t-elle d'un ton sec. Je suis surprise que vous me connaissiez.

Le jeune White ne se formalisa pas par la rudesse de sa voix. Il eut au contraire un sourire plus large et amusé.

— Vous étiez le professeur préféré de mon père. Bien sûr que je vous connais.

— Ce n'était donc pas une plaisanterie de sa part, alors. C'est incroyable ce que vous lui ressemblez. Pourquoi ne vous ai-je jamais vu à Poudlard ?

— J'ai étudié à Ilvermorny. Mais c'est vrai que venir ici aurait été amusant…

— Si vous avez le même tempérament que Sirius, cela aurait été bien moins amusant pour moi.

Wayne se mit à rire franchement.

— Je pense être de nature plutôt discrète, comme ma mère.

Il fit un signe de tête dans la direction de Lowyn qui parlait toujours avec Harry Potter. Minerva écarquilla les yeux lorsqu'elle reconnut la jeune femme.

— Lowyn Wish, murmura-t-elle. La jeune fille de Beauxbâtons…

— Lowyn White, corrigea Wayne avec un sourire entendu.

Le professeur McGonagall dévisagea le jeune homme avec insistance. Puis elle reprit :

— Voilà qui explique bien des choses. Je pensais cette famille éteinte. J'imagine que Dumbledore savait.

— Naturellement.

Quelques secondes passèrent. Elle sembla hésiter à aborder un point particulier qui la hanta soudainement :

— Puis-je vous demander votre âge ?

— J'ai eu mes 19 ans en février dernier, répondit-il en devinant où elle voulait en venir.

Wayne observa intensément le visage calculateur de Minerva, alors qu'elle comptait à rebours pour revenir à un point précis. Elle ouvrit la bouche de surprise, et Wayne hocha la tête pour confirmer ce que cette sorcière était en train de réaliser.

— Oui, j'ai bel et bien été conçu à Poudlard… Je sais que vous avez retiré 200 points à Gryffondor pour avoir surpris mes parents dans un couloir de l'école en pleine nuit. Si vous souhaitiez les dissuader de se rapprocher de cette façon, ça n'a pas marché… J'en suis la preuve vivante !

Il put observer quelques rougeurs sur le visage ridé de McGonagall et il se mit à rire franchement.

— Blague à part, reprit-il avec sérieux. Je suis content que mes parents aient connu quelques moments de bonheur. Ces instants étaient rares…

— J'ai discuté avec votre père au quartier général de l'Ordre du Phénix il y a quelques années, dit-elle songeuse en baissant la voix. Saviez-vous qu'il était un Animagus ?

Wayne se contenta d'un sourire amusé.

— Est-ce que vous…

— Ne posez pas la question si vous ne voulez pas connaître la réponse, coupa Wayne avec un sourire énigmatique.

Elle se retint à grand-peine de ne pas laisser se dessiner un sourire sur ses lèvres pincées. Elle jeta un coup d'œil à la petite Lyane qui s'était paisiblement endormie. Elle nota quelques similitudes physiques.

— Je suis contente de vous avoir rencontré, dit-elle finalement.

— Plaisir partagé.

Roxane s'approcha de George Weasley et s'assit sur la chaise à côté de la sienne.

— Bonjour, dit-elle timidement alors qu'il conservait son regard sur le sol. Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi…

Il leva soudainement les yeux vers elle, comme sorti d'un songe. Après quelques secondes, il lui adressa un maigre sourire.

— Roxane Scott ? Notre première cliente américaine…

La sorcière lui adressa un éblouissant sourire.

— Je ne pensais pas que vous vous souviendriez de moi !

— Vous avez fait beaucoup pour nous. On a répondu à de nombreuses commandes pour les États-Unis après votre visite. Aussi bien sur la côte Est que la côte Ouest. Et votre article de journal nous a beaucoup plu…

— Merci. Mais c'est normal. Je ne travaille plus pour The Phoenix News, mais ç'a été un plaisir de vous aider.

Un silence s'installa, George baissa alors les yeux et son esprit sembla se perdre à nouveau dans le néant.

— J'ai entendu le nom de votre frère tout à l'heure, reprit Roxane avec douceur.

George ne dit rien. Il était habitué à ce qu'on lui témoigne des condoléances pour son jumeau disparu. Mais cela ne l'aidait pas.

— Il continue de vivre à travers vous. Pas seulement parce que vous l'aimiez. Mais surtout parce personne n'était aussi proche de lui que vous. Ce que vous ressentez, personne ne peut le comprendre, moi la dernière. Mais je me souviens de votre complicité fusionnelle. Vous faites de belles choses. Le rire est ce qu'il y a de plus fort. C'est la plus belle des magies. Et vous m'avez redonné le sourire à l'un des moments de ma vie où je me sentais la plus perdue. Ça, je ne l'oublierais pas.

George garda le silence. Ces mots passèrent sur lui comme un baume réparateur sur une plaie ouverte. C'était la première fois qu'on lui parlait de cette façon. Les gens avaient du mal à savoir quoi dire. Parlant de Fred comme si tout le monde savait mieux que lui qui il était.

— Je tiens à ce que vous m'envoyez les prochains dépliants de vos produits, reprit Roxane avec entrain. Parce que vous allez continuer de créer. Pour l'heure, tout semble encore bien trop sombre et sans espoir, mais un jour la lumière reviendra. Et je sais que vous brillerez.

Il plongea ses yeux dans ceux de la jeune Scott. Il fut incapable de trouver les mots pour la remercier. Elle sembla toutefois lire en lui, le comprendre et elle lui adressa un beau sourire. Il prit une profonde inspiration et tourna son visage vers les autres silhouettes environnantes. Son regard s'arrêta sur un jeune homme qu'il ne connaissait pas. Ses sourcils se froncèrent. L'inconnu était en train parler avec le professeur McGonagall, sourire aux lèvres. Son expression lui sembla bien familière.

— On dirait Sirius, murmura-t-il.

— Il s'agit de son fils, Wayne. C'est mon fiancé, ajouta Roxane comme si ce détail était une note de bonheur qu'il fallait partager au plus grand nombre.

— Je ne pensais pas que ce Maraudeur-là avait eu un enfant !

— Vous connaissiez les Maraudeurs ?

George se mit à rire avant de préciser :

— Oh ! Oui ! Sans eux, nous n'en serions peut-être pas là aujourd'hui Fred et moi.

George se sentit tout à coup gêné d'avoir fait mention de son frère comme s'il était toujours là, à ses côtés. Cela lui arrivait souvent. Et, en général, les gens lui lançaient des regards inquiets comme s'ils craignaient qu'il soit incapable d'accepter sa disparition. Mais Roxane ne releva pas. Elle n'eut même pas une expression étonnée.

— C'est incroyable de voir comment les gens interagissent les uns sur les autres sur plusieurs générations, dit-elle avec entrain. Une sorte d'effet papillon en sommes. Je trouve ça magnifique !

George eut un petit sourire qu'il conserva pendant quelques minutes. Ils se mirent alors à parler de quelques farces réalisées à Poudlard grâce à la Carte du Maraudeur. Puis une sorcière s'approcha avec une mine perplexe.

— Tes parents se demandaient si tu voulais venir manger ? demanda-t-elle à l'adresse du jumeau solitaire.

— Je n'ai pas très faim, Angelina, dit-il. Mais je vais quand même venir. Tu veux te joindre à nous Roxane ?

La jeune Scott perçut la mine déçue chez la sorcière et elle préféra décliner poliment pour leur laisser un peu d'intimité :

— C'est gentil, mais je vais retrouver Wayne. On a été séparés pendant presque 2 ans. Ça peut sembler bête, mais je ne peux plus rester trop longtemps sans lui !

Angelina retrouva le sourire, comprenant sans doute que Roxane n'était pas une rivale.

Wayne vit sa mère s'éloigner de Harry et venir vers lui. Elle prit Lyane dans ses bras en lui adressant un sourire confiant. Le fils de Sirius s'avança à son tour vers le jeune Potter. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, puis Wayne dit :

— Nos pères étaient les meilleurs amis qui soient. J'aime à croire que dans une autre vie, nous aurions pu grandir ensemble et tout partager comme deux frères…

— Il n'est jamais trop tard pour apprendre à se connaître, répondit Harry avec un sourire.

Une jeune sorcière rousse s'approcha, et le survivant l'entoura d'un bras.

— Tu me présentes ? demanda-t-elle en observant le jeune White d'un regard intrigué.

De loin, Roxane chercha Wayne du regard. Elle se rendit compte qu'il parlait à Harry Potter et une sorcière aux cheveux flamboyants. La jeune Scott s'avança timidement. Ginny plissa les yeux en observant Roxane, croyant avoir déjà vu son visage quelque part.

— Hey ! Harry, Ginny, vous venez, ils vont bientôt servir le repas dans la Grande Salle, annonça un rouquin qui avait la main d'une sorcière aux cheveux châtains dans la sienne. Ce serait dommage que par manque de place on se retrouve à la table des Serpentard… Par les caleçons de Merlin ! On dirait Sirius !

Le petit groupe eut un rire amusé et Harry répondit :

— C'est normal, Ron. Wayne est le fils de Sirius… Vous venez avec nous ? proposa alors le jeune Potter à l'adresse du couple étranger.

Ils s'avancèrent tous ensemble vers le château de Poudlard et entrèrent dans la Grande Salle. Roxane s'émerveilla en observant le plafond semblable en tout point au temps ensoleillé qu'il faisait à l'extérieur. Ils s'installèrent tous autour d'une des quatre grandes tables où se trouvaient déjà 3 sorciers et 1 sorcière.

— On va faire les présentations, proposa Harry. Voici Dennis Crivey et…

Il plissa les yeux face à un inconnu qui lui répondit :

— Malcolm Crivey, je suis son cousin qui vit aux États-Unis.

— Ravi de te connaître, répondit Harry qui poursuivit ensuite son tour de table. Neville Londubat, Luna Lovegood, Ron Weasley, Hermione Granger et Ginny Weasley. Je ne me présente pas. En général, on me reconnaît au premier coup d'œil...

Il y eut quelques rires et Harry se tourna vers Roxane. Il l'invita à prendre la parole d'un geste de la main.

— Roxane Scott, dit-elle tout sourire.

— Enchanté, reprit Harry avant de se tourner vers Wayne. Et voici Wayne, le fils de Sirius Black et Lowyn White.

Certains membres de la table eurent un sourire amusé et Wayne annonça :

— C'est bon, je vous autorise pendant une minute à faire des blagues pourries sur les noms de famille de mes parents…

— Je dirai simplement qu'ils étaient faits pour se rencontrer, releva la rousse qui se tenait près de Harry.

— Merci Ginny dit Wayne avec un sourire.

— N'empêche, tu as quand même de la chance que tes parents ne t'aient pas appelé Grey !

— Ron ! protesta Hermione en lui donnant un coup de coude dans les côtes. Tu ne peux pas faire des blagues comme ça, on se connaît à peine !

— Bah, quoi ? Il a dit qu'on avait le droit de plaisanter !

Toute la table se mit à rire. Lorsque le calme revint, Wayne se tourna vers Neville en fronçant les sourcils.

— Tu es le fils d'Alice et Frank Londubat ?

— Oui, répondit-il avec un regard étonné.

— Ma mère m'a parlé d'eux. Comment vont-ils ? demanda le jeune White avec un regard grave.

— Mieux, assura Neville avec un grand sourire. Ma mère a prononcé mon nom l'autre jour. C'était la première fois en 16 ans. C'est un vrai progrès. Les Médicomages sont confiants…

— Je suis content. Il faudra que je dise ça à ma mère. Ça lui fera plaisir de l'apprendre.

Tout le monde était maintenant réuni dans la Grande Salle et les aliments apparurent comme par magie. Hagrid s'approcha de la table et se pencha vers Harry en lançant un coup d'œil appuyé à Wayne.

— Regarde ce que j'ai trouvé ! Tu pourras sans doute l'ajouter à ton album. Je me suis dit que ça te ferait plaisir. Et à toi aussi j'imagine, ajouta le demi-géant à l'adresse de Wayne.

Il déposa une photo sur la table où l'on pouvait distinguer James et Sirius qui leur faisaient de grands signes de la main.

— Merci Hagrid, répondit Harry avec émotion.

Hermione sortit sa baguette magique et effectua un sort pour la dupliquer. Elle tendit le double au jeune White qui la remercia avec la même émotion dans les yeux que pour le dernier des Potter.

— A plus tard, les jeunes, reprit Hagrid. Moi, je vais voir Charlie…

Roxane se pencha pour observer le cliché de plus près, puis elle fit remarquer :

— Une chose est sûre, tous les deux vous n'avez pas besoin de faire de test ADN !

Harry, Hermione, Malcolm et Dennis se mirent à rire, tandis que les autres eurent une expression perplexe sur leur visage.

— Un test à quoi ? demanda Wayne en fronçant les sourcils.

— ADN, répondit Roxane. C'est une analyse pour vérifier les liens de parenté. Chéri, il faut vraiment que je refasse toute ta culture Non-Maj' !

— Non-Maj' ? demandèrent d'une même voix tous les sorciers qui n'avaient jamais mis les pieds en Amérique.

— Moldu ! se reprit la jeune Scott. Je n'y arriverai jamais avec ce mot bizarre ! Je reste convaincue que Non-Magique reste plus explicite…

L'hilarité se généralisa autour de la table et plusieurs regards se tournèrent vers cette jeunesse ainsi rassemblée à la table des Gryffondor.

Lowyn berçait doucement sa fille qui ouvrit ses yeux clairs. Une femme aux grands yeux bruns s'approcha lentement. Elle porta un regard attendri à la petite Lyane qui manifesta son envie de manger.

— Puis-je me joindre à vous pour le repas ?

Lowyn accepta même si elle ignorait encore à qui elle s'adressait. Elle tenait dans ses bras un bébé aux cheveux bleus. Elles avancèrent vers le château de Poudlard, suivant ainsi Wayne qui se trouvait avec Harry et ses amis.

— J'ai l'impression de revoir Sirius, avoua l'inconnue qui fixait le fils White.

Lowyn l'observa pendant quelques secondes, cherchant à deviner si elle n'était pas un amour de jeunesse de Patmol. Son intuition lui assura que non.

— Je m'appelle Andromeda Tonks. Je suis née Black.

— Je vois… Vous étiez sa cousine préférée. Je m'appelle Lowyn.

— Enchantée. C'est une très belle famille que vous avez là, ajouta Andromeda qui souriait à Lyane.

Elles entrèrent maintenant dans la Grande Salle et Lowyn la suivit jusqu'à la table des Serpentard. Jamais elle ne s'était imaginé un jour prendre place à cette table, mais il ne semblait pas y avoir beaucoup de membres de cette maison. En ce jour, on y retrouvait surtout des étrangers. Andromeda remarqua son hésitation :

— Vous auriez préféré une autre table ? demanda-t-elle. C'est une vieille habitude. J'avais été envoyée dans cette maison.

— Non, c'est parfait, assura Lowyn.

— Je crois que dans notre famille, il n'y a que Sirius qui soit allé à Gryffondor. La réaction de Walburga a été terrible. Elle et Orion avaient fondé tant d'espoirs pour leur aîné… Lorsqu'il revint pendant les vacances de Noël, j'étais présente pour un repas familial. Walburga émit l'idée que le jour où il serait majeur ils organiseraient notre mariage ! J'avais déjà fini mes études à l'époque, mais des bruits couraient comme quoi je fréquentais Ted Tonks, un né-moldu. Malgré ma différence d'âge avec Sirius, Walburga espérait ainsi sauver notre sang-pur à tous les deux en nous unissant l'un à l'autre. Ainsi, elle voulut réunir les cas à part de la famille Black !

— J'ignorais tout cela, avoua Lowyn.

— Sirius n'avait qu'à peine 12 ans, mais il se rebella avec fougue. J'étais à Serpentard, comme je vous l'ai dit. Le courage n'a jamais été mon fort. Mais voir ainsi Sirius s'opposer à notre famille avec autant de hargne m'a poussée à aller au bout de mes propres désirs et accepter la demande en mariage que Ted m'avait faite plus tôt…

Lowyn eut un sourire appréciateur. Les différents plats avaient déjà fait leur apparition, et elle aida sa fille à se servir à nouveau. Un biberon se trouvait devant Andromeda et elle l'utilisa pour nourrir le petit bébé qui semblait avoir moins de 2 mois. Les elfes de maison avaient pensé à tout !

— Sirius m'avait simplement dit s'être enfui de square Grimmaurd à l'âge de 16 ans…

— Cette fois-là, reprit Andromeda, ce fut la pince de scarabée qui fit déborder le chaudron. Il était en 5ème année à Poudlard. Toujours durant les vacances de Noël, c'est mon oncle Alphard qui m'a raconté puisqu'il était présent. Moi, cela faisait bien longtemps que mon nom avait été brûlé de la tapisserie des Black. J'étais mariée à Ted et notre petite Dora était déjà née. Cette fois-ci, Walburga émit l'idée de marier Sirius à Narcissa, ma petite sœur. Il est entré dans une colère noire et a dit quelque chose comme : il faut arrêter avec votre lubie de vouloir vous marier entre cousins. Cela crée des dégénérescences… C'est un miracle que Reg et moi ne soyons pas devenus des débiles profonds !

Lowyn eut un sourire en coin, imaginant parfaitement Sirius tenir de tels propos.

— Walburga était folle de rage. Elle insista en disant qu'il n'aurait de toute façon pas le choix, que c'était une responsabilité à assumer puisqu'il faisait partie de cette famille. Sirius s'est levé en disant qu'il ne savait pas pourquoi il était encore là. Il s'est dirigé vers la porte d'entrée pour partir. Orion, son père, lui dit que s'il franchissait cette porte il ne serait plus leur fils. Sirius répondit que cela faisait bien des années qu'il n'était plus un Black. Il est parti sans même prendre une cape pour se couvrir alors qu'une épaisse couche de neige recouvrait les rues d'hiver. Il n'avait que sa baguette sur lui, ce qui lui fut bien utile pour prendre le Magicobus et rejoindre Godric's Hollow chez les Potter. Il n'avait même pas un Gallion en poche ! J'imagine que le couple Potter a dû faire une drôle de tête en découvrant Sirius devant leur porte avec la course du Magicobus à payer…

— Il a toujours été impulsif, reconnut Lowyn avec un sourire attendri. Mais les parents de James l'ont toujours considéré comme leur deuxième fils.

Andromeda tapota le dos du bébé pour l'aider à assimiler son repas. Lowyn lui adressa un large sourire alors que les cheveux du petit prirent une teinte rosée.

— C'est un métamorphmage ?

— Oui, comme l'était ma fille, confirma Andromeda. Mon petit Teddy est devenu ma raison de vivre… Ses parents sont morts pendant la bataille de Poudlard. Et j'ai aussi perdu mon mari il y a quelques mois.

— Ted Tonks, murmura Lowyn. J'ai entendu son nom sur Potterveille. Je suis vraiment navrée.

— Ce sont les enfants qui nous portent et nous poussent à continuer d'avancer. Je ne pouvais pas rêver plus beau rayon de soleil que ce petit Ted Remus Lupin.

— Pardon ? lâcha la White d'une voix blanche. C'est le fils de Remus ?

— Oui. Vous le connaissiez ? Il a épousé ma fille Nymphadora Tonks il y a moins d'un an. Ce petit trésor s'est invité ensuite comme une belle surprise…

Lowyn ne put retenir plus longuement ses larmes de bonheur.

— Je suis tellement heureuse que Remus ait pu connaître la joie d'être père. Il n'a malheureusement pas pu le connaître longtemps.

— C'est vrai, confirma tristement Andromeda. Moins d'un mois. Mais je pense qu'il serait heureux de savoir que Ted grandira dans un monde en paix.

Andromeda fit une grimace en observant le bébé.

— Je crois que je vais devoir changer ce petit… Je vais vous laisser. C'était un plaisir de vous rencontrer.

Lowyn adressa un sourire radieux à cette femme qui aurait pu devenir pour elle une cousine par alliance. Lyane avait terminé son déjeuner et elle se tortillait à sa place.

— Je peux aller jouer avec le petit dragon que m'a donné tata Roxane ?

— Oui ma puce. Mais je veux que tu restes dans la Grande Salle.

La fillette se leva et commença à courir après la petite créature qui voletait joyeusement. Lowyn balaya la salle du regard et vit son fils et Roxane qui riaient avec Harry et d'autres sorciers de leur âge, un peu plus loin. Elle ne chercha pas à les rejoindre, s'imaginant bien trop en décalage par rapport à cette jeunesse. Elle se sentait incroyablement seule. Elle vit ensuite Hagrid qui parlait avec un jeune homme roux. Après quelques éclats de rire, le garde-chasse s'éloigna pour retrouver Madame Maxime à l'autre bout de la pièce. Lowyn avait toujours les yeux fixés sur cet inconnu aux cheveux de feu. Les manches de sa robe de sorcier étaient relevées et elle vit sans mal les importantes cicatrices qui recouvraient sa peau. Elle n'eut aucun doute sur l'identité de la créature qui avait causé ces marques. Lowyn se leva et prit la place de Hagrid, face à ce jeune homme, tout au bout de la table des Gryffondor près de l'entrée.

— Ce sont des brûlures de dragon que vous avez là, dit-elle.

Le sorcier eut une mine étonnée et répondit :

— Oui, vous avez l'œil ! Ce sont les risques du métier…

— Vous travaillez avec des dragons ?

— Absolument ! Il y a toute une colonie en Roumanie ! Charlie Weasley, ajouta-t-il en tendant une main calleuse.

— Lowyn White, répondit-elle en lui serrant la main.

Le sorcier se figea et entrouvrit la bouche par la surprise.

— Une White ? murmura-t-il en relâchant enfin sa main après quelques secondes. C'est incroyable ! Je pensais que toute votre famille avait été massacrée par Grindelwald !

— Il est rare que quelqu'un d'aussi jeune que vous connaisse l'histoire de ma famille.

— Tous ceux qui travaillent avec des dragons ont entendu la légende de Primus White et toute sa lignée ! Je ne dis pas qu'on nous apprend votre arbre généalogique dès notre entrée à la colonie, mais presque… Ça alors. Je n'arrive pas à réaliser. Je n'aurais jamais cru rencontrer un jour un membre White !

— Nous ne sommes plus très nombreux, c'est vrai. Nous nous sommes cachés pendant trop longtemps si vous voulez mon avis. Maintenant que la guerre est finie, je ne veux plus d'une vie à l'écart du monde.

— Vous avez bien raison.

— Peut-être pourriez-vous m'aider, annonça Lowyn en fouillant l'une de ses poches. J'ai avec moi un dragon, mais je ne suis pas certaine de connaître son espèce.

Charlie se tendit. Il se demandait bien ce qu'il pourrait apprendre à une White en matière de dragon. Son regard se porta sur la photo que Lowyn lui donna. Il vit une magnifique créature qui brillait au soleil de différents éclats bleutés.

— Ça alors ! On dirait une Écaille de Saphir !

— C'est bien ce qu'il me semblait, murmura Lowyn.

— Je pensais cette espèce éteinte, tout comme les membres de votre famille à vrai dire ! Où l'avez-vous trouvé, il a l'air jeune…

— J'ai trouvé l'œuf dans le grenier de la demeure familiale. Et c'est une femelle. Elle s'appelle Flamma.

— C'est incroyable ! souffla Charlie avec entrain.

Il n'arrivait pas à détacher son regard du cliché et il fronça les sourcils lorsqu'il distingua une petite fille aux cheveux noirs qui se tenait joyeusement sur le dos de la créature.

— Elle n'a pas froid aux yeux cette petite ! s'exclama-t-il.

— C'est ma fille, Lyane. Elles sont inséparables…

— Vous aussi vous montez à dos de dragon ? ne put s'empêcher de demander Charlie avec un sourire amusé.

— Oh ! Non ! Impossible. J'ai le vertige…

Charlie se mit à rire franchement avant de reprendre :

— Une White qui a le vertige ! C'est impossible !

— Et pourtant c'est le cas. Je suis une catastrophe ambulante sur un balai. Je préfère éviter les terrains de Quidditch…

— Voler sur un balai, ça n'a rien à voir avec le vol sur dragon !

— Vous en parlez comme si vous aviez essayé !

— Je n'ai pas pu résister, avoua Charlie. Ça m'a laissé quelques marques…

Il désigna l'une de ses cicatrices à son avant-bras. Lowyn pensa un instant qu'avec la bonne potion et un peu de son sang elle pourrait certainement guérir cette ancienne brûlure. Mais elle imagina un instant qu'il se plaisait sans doute à montrer ces marques de guerrier pour séduire de jeunes sorcières…

Lyane s'approcha alors de leur table et observa la photo que Charlie tenait toujours dans sa main. Puis son regard s'attarda sur les cicatrices du jeune Weasley.

— Toi aussi tu as un dragon à ta maison ?

Charlie se mit à rire et se pencha pour se retrouver à la hauteur de la plus jeune des White.

— J'en ai même plusieurs ! Toute une colonie…

— Oh ! Maman ! On peut y aller ?

Lowyn se mit à rire. Et elle réalisa tout à coup que ce n'était plus seulement sa fille qui avait un regard suppliant.

— Avoir une White parmi nous, ça nous aiderait bien !

— Vraiment ? dit-elle en haussant un sourcil.

Il se redressa en prenant un air plus sérieux, comme s'il cherchait à changer de stratégie pour être plus convainquant.

— Avec cette guerre, on a perdu de nombreuses créatures. D'autres sont encore blessées. Il y a certaines espèces qui ont besoin d'être protégées si l'on ne veut pas les voir s'éteindre…

— De toute façon, je ne comptais pas garder Flamma chez nous éternellement, avoua Lowyn qui était touchée par le sort des dragons en général. Je pourrais vous l'apporter.

— Me l'apporter ? s'étonna Charlie. Comment comptez-vous faire ça ?

— Je réduirai sa taille et l'endormirai pour pouvoir transplaner avec elle jusqu'à vous…

— Qu… quoi ? bégaya-t-il avant de rire nerveusement. Vous êtes incroyable ! Ce serait tellement simple si l'on pouvait en faire autant ! Ça prouve à quel point on a besoin de vous !

Un peu plus loin à la table des Gryffondor, un autre débat battait son plein.

— Avec Colin, on était tombés d'accord pour dire que la maison de l'Oiseau-Tonnerre correspondait aux Gryffondor, révéla Malcolm.

— Tu dis ça parce que tu n'aurais pas supporté l'idée d'être envoyé dans une autre maison que la nôtre, répliqua Dennis Crivey.

— Moi je suis d'accord avec cette déduction, reprit Wayne. Tu as forcément raison. Âme et aventurier, ça correspond parfaitement à la bravoure des Gryffondor. Et je ne me vois pas aller dans une autre maison que celle de mes parents.

— Et pour moi ? Si je ne suis pas une Gryffondor, Puckwoodgenie qui favorise le cœur et guérisseur, ça correspondrait à quoi ? demanda Roxane.

— Je ne trouve pas que tu aies une tête de Serpentard, fit remarquer Ron.

— Parce qu'il faut avoir une tête en particulier pour aller à Serpentard ? s'indigna Hermione.

— Pour info, le Choixpeau a failli m'y envoyer, annonça Harry.

— Ça, c'est parce que tu avais un fragment d'âme de Voldemort dans la tête, contesta Ron.

— Voldemort ? s'étonna Roxane. C'est donc ça le nom de Vous-Savez-Qui ?

— Tu ne savais pas ? s'étonna Ginny.

— Personne n'a jamais osé me le dire. Et encore moins avec le Tabou… Du coup, je préférais imaginer qu'il s'appelait Tom. Je trouve ça plus sympa que Voldemort, ajouta-t-elle en regardant Wayne.

— En fait, Tom c'est son vrai nom, dit Harry.

— Mais avec Pevees, on préfère l'appeler Voldy, répliqua Neville.

Il y eut quelques éclats de rire et Roxane reprit :

— J'aime bien ! Bon, sinon pour les maisons : pas Gryffondor, pas Serpentard… Il me reste quoi ?

— Les Serdaigle, répondit Luna et elle chantonna. Si tu es sage et réfléchie, ce sont des érudits qui ont envie de tout connaître…

— Ça me semble pas mal, approuva Roxane avec enthousiasme.

— La salle commune est magnifique avec sa voûte étoilée, poursuivit Luna de son air rêveur. Et il faut répondre à une énigme pour y entrer…

— Une énigme ? Et si je ne trouve pas la réponse, il se passe quoi ?

— Il te faudra attendre quelqu'un qui la trouvera pour toi, commenta Harry qui se rappelait avoir été désespéré à l'idée de ne pas pouvoir y entrer pendant la bataille de Poudlard, afin de voir la statue de Rowena Serdaigle.

— L'idée c'est d'apprendre quelque chose, expliqua Luna.

— Mouais. Je risque de passer mon temps coincée devant l'entrée et même devoir dormir dehors ! se désola la jeune Scott.

— Ma chérie, j'ai bien peur que tu sois une Poufsouffle, reprit Wayne avec une moue dubitative.

— Pourquoi ça te fait peur ? C'est si terrible que ça d'être à Poufsouffle ?

Tout le groupe se mit à rire vivement.

— Ils sont loyaux, travailleurs et font toujours passer le bien-être des autres avant le leur, énuméra Hermione.

— L'animal de leur maison est un blaireau, rappela Ron avec un sourire moqueur.

— C'est la maison qui a formé le moins de mages noirs, reprit Harry avec sérieux. Il y a d'excellents sorciers qui sont passés chez Poufsouffle : Cédric Digory, Nymphadora Tonks…

— Norbert Dragonneau aussi, rappela Luna.

— Ça me va ! approuva Roxane tout sourire. C'est mignon les blaireaux ! Pas besoin d'apporter votre chapeau, je suis une Poufsouffle !

À l'autre bout de la table des Gryffondor, Lyane était installée sur les genoux de sa mère. Tout en caressant le petit dragon enchanté par Roxane, elle expliquait précisément comme elle s'amusait avec Flamma pour donner des astuces de dressage à Charlie Weasley. Ce dernier été très impressionné et amusé par cette petite fille qui ne réalisait pas l'étendue de son talent.

— J'ai hâte de voir ça si tu viens nous rejoindre avec ta maman en Roumanie !

— Tu ne comptes pas partir tout de suite j'espère ? demanda une petite femme replète qui vint poser ses mains sur les épaules du Weasley. On ne te voit pas assez à mon goût…

— Non, maman, répondit Charlie. Je t'ai promis de rester quelques jours.

— Vous êtes Molly Weasley ? s'étonna la mère White.

Molly hocha la tête pour confirmer son identité. Lowyn choisit bien ses mots pour ne pas heurter les oreilles de sa fille.

— Je m'appelle Lowyn White. C'est vous qui nous avez débarrassés de Bellatrix ? Je tenais à vous remercier pour ça…

Molly observa Lowyn, puis elle jeta un coup d'œil à la petite Lyane.

— N'importe qui aurait agi ainsi pour faire disparaître cette vipère, dit-elle farouchement. Elle a failli me faire perdre mon unique fille…

— Vous avez vengé bien des gens, poursuivit Lowyn. Les Londubat, Sirius et bien d'autres… Croyez bien que si j'avais pu être là, je n'aurais eu aucune limite !

Les yeux de Molly se plissèrent et elle tourna la tête à l'autre bout de la table des Gryffondor pour observer le jeune homme qui avait les mêmes traits que Sirius. Elle nota également une similitude avec cette Lowyn White. Elle comprit qu'elle parlait à une mère prête à tout pour protéger ses enfants. Une caractéristique qu'elles avaient en commun.

— Je suis désolée pour Sirius, dit-elle alors. Je n'étais pas toujours d'accord avec lui, mais il ne méritait pas de partir aussi vite.

— Merci, souffla la mère White en resserrant instinctivement ses bras autour de sa fille.

Charlie ne comprenait pas vraiment pourquoi les deux femmes en étaient venues à parler de Sirius Black, cet ancien membre de l'Ordre du Phénix qu'il n'avait jamais rencontré. Il conserva le silence en sentant le respect mutuel que les deux mères partageaient maintenant l'une pour l'autre.

Après le repas, Wayne et Roxane allèrent dans le parc de Poudlard avec leurs nouveaux amis pour découvrir tout un tas d'anecdotes sur cette école. Le couple s'émerveilla du paysage écossais, ce qui leur donna envie de rester dans les environs sur les prochaines semaines à venir. Ils purent ainsi visiter le pays tout en gardant le contact avec Harry et ses amis.

Comme promis, Lowyn partit sur Isla Aura pour rapporter Flamma avec elle jusqu'au Terrier où résidait temporairement Charlie. Même si Molly était un peu réticente d'accueillir une telle créature chez elle, elle fut ébahie tout comme le reste de la famille en observant le savoir-faire de la famille White. C'était d'autant plus impressionnant lorsque c'était Lyane qui prenait les commandes.

Le début du mois de juin arriva et Molly insista pour fêter dignement l'anniversaire de cette petite puce de 3 ans, au Terrier avec toute la famille Weasley. Pour l'occasion, Wayne et Roxane les rejoignirent tout comme Harry et Hermione. Angelina était également venue pour accompagner George.

— Cela nous aurait bien servi de savoir en faire autant sur le dragon de Gringotts, confessa Harry qui observait Lyane faire une démonstration de vol avec Flamma.

— J'ai cru comprendre que vous vous en étiez bien sortis, assura Wayne. Mais le plus impressionnant devait être ton face à face avec le Magyar pour le Tournoi des Trois sorciers…

— C'était remarquable de te voir voler comme ça, confirma Charlie. Faudrait qu'on se fasse une partie de Quidditch à l'occasion !

Un peu plus loin, Roxane était en pleine conversation avec Arthur Weasley pour tenter de lui expliquer en quoi consistait le travail de son père Moldu.

— Grâce à Internet, on a accès à tout un tas de données et il est possible de communiquer de façon instantanée d'un bout à l'autre de la planète… Il a bien choisi son métier, je suis certaine que les ordinateurs c'est l'avenir !

— C'est fascinant. Et tout ça fonctionne à l'éklectricité !

Roxane eut un sourire amusé sans chercher à corriger la prononciation du père de famille. Son enthousiasme était communicatif.

— J'aurais tellement de questions à poser à ton père, poursuivit Arthur le regard rêveur.

— Vous aurez l'occasion de le rencontrer, assura Wayne en lançant un regard complice à Roxane.

— Ils vont venir ici ? s'étonna Lowyn.

— En fait, on aime beaucoup l'Écosse, commença Roxane avec un sourire. J'aimerais bien voir le monstre du Loch Ness. J'en ai parlé à Luna, mais elle m'a dit qu'il était plus intéressant de partir à la recherche du Ronflak Cornu…

— On aimerait bien rester dans les environs, poursuivit Wayne. Pas forcément pour y vivre, mais au moins pour s'y marier…

— Alors vous avez arrêté une date ? demanda Hermione avec engouement.

— Mi-Août, révéla Roxane. Ça laisse un peu de temps pour se préparer…

— Nos amis d'Ilvermorny viendront également, dit Wayne. Et, on pensait élargir les invitations à vous tous.

Lowyn et Molly se lancèrent le même regard apeuré et dirent d'une même voix :

— C'est un peu court pour tout organiser.

Il y eut plusieurs rires à l'écoute d'une telle synchronicité.

— Quelque chose de très simple sera parfait, assura Roxane.

— Est-ce que Flamma est invitée ? demanda Lyane avec le plus grand sérieux.

Molly lança un regard perplexe au dragon couleur saphir qui dépassait maintenant les 7 mètres de haut.

— Le dragon pourra toujours servir pour allumer le barbecue, fit remarquer George.

Tout le monde se mit à rire en imaginant la scène. Wayne se tourna discrètement vers sa mère et lui glissa :

— Je te laisse voir pour prévenir Armance. Et invite aussi Abelforth, histoire qu'il la fasse danser pour l'occuper et l'empêcher de s'opposer à l'union…

— Tu sais très bien qu'elle ne s'y opposera pas, réfuta Lowyn. Je suis même certaine qu'elle a hâte que vous ayez vos enfants !

— Ouais, bah, pour ça on a le temps !

Le gâteau fut apporté par lévitation et Lyane souffla ses 3 bougies. Elle formula le vœu que sa famille reste à jamais unie comme en ce jour si particulier. Et, comme par magie, son souhait se réalisa.


Merci à tous d'être arrivés jusqu'ici ! J'espère que cette fanfiction vous a plu ! Vous avez ici une belle évolution sur ma façon d'écrire entre 2006 et 2020 !

Si vous avez des remarques, questions sur des personnages ou autre commentaires, n'hésitez pas à laisser des reviews :)

Méfaits accomplis !