Note de l'auteur : Hello ! Ben voilà, c'est fini. Ca a été un peu long mais finalement, c'est fini. Que dire d'autre à part merci pour toutes vos rewiews et vos encouragements ? Je vais vous laisser lire l'épilogue sans faire plus de discours inutiles, (et non, je ne raconte pas ma vie aujourd'hui !), mais avant ça, il faut que je reprécise au cas où certain l'aurait oublié :
CECI EST UNE FIC SHIP SAM/JACK. SI VOUS N'AIMEZ PAS, NE LISEZ PAS.
Elle se demandait si viendrait un jour où, pendant une heure seulement de sa vie, elle ne penserait plus à lui, où elle ne lui parlerait pas dans sa tête, où elle ne revivrait pas chaque instant qu'ils avaient passé ensemble, où elle ne se languirait pas de sa voix, de ses mains et de son amour.
(Philip Pullman –Le miroir d'ambre)
Je cherche l'ombre
Pour pleurer avec toi
Mon amour
Sur cette vie trop courte
Qui file entre nos doigts
Et qui mange les jours
En m'éloignant de toi.
(Lisa Payette- Je cherche l'ombre)
Chapitre 6 : Epilogue
Sam volait. C'était une sensation étrange, tout autour d'elle était à la fois brillant et sombre, et elle ne pouvait discerner le haut du bas. Mais ça ne l'inquiétait pas. Elle était bien. En sécurité. Autour d'elle dansaient des étoiles, plus étincelantes les unes que les autres et elle comprit soudain qu'elle ne savait rien. Elle n'avait jamais rien su, mais maintenant, tout était évident. Tout prenait son sens.
La vie, la mort…Tout était question de point de vue. Elle ne s'était jamais sentie aussi vivante qu'à cet instant précis et pourtant elle savait qu'elle était morte. Elle ne se souvenait même plus comment elle était morte, mais elle savait qu'elle l'était. Soudain, une étoile, plus éclatante que les autres, jaillit devant elle et Sam la suivit sans savoir ni comment, ni pourquoi. Elle nageait vers ce point lumineux, traversant l'océan d'astres incandescents, puis brusquement, un éclair d'électricité la traversa et…
…elle ouvrit les yeux pour tomber dans ceux noisette de Janet. Du moins, elle les identifia comme étant à Janet, parce que ses idées actuelles étaient un peu floues. Son amie lui parlait, ça elle le voyait bien, elle l'entendait aussi, mais elle ne comprenait pas le sens des mots. Il y avait beaucoup d'activité autour d'elle, c'était trop pour son pauvre cerveau fatigué. Ses paupières se refermèrent à nouveau.
Quand elle les rouvrit, son regard tomba immédiatement sur un plafond gris qu'elle identifia sans aucun mal comme étant celui de l'infirmerie. Elle ne chercha même pas à bouger, sachant pertinemment que ça ne ferait que réveiller la douleur, et se contenta de respirer doucement, savourant simplement le fait d'être en vie. C'était un miracle, il n'y avait pas d'autre explication. Elle était sur le point de mourir et ensuite…Elle n'avait plus aucun souvenir de ce qui c'était passé…
« Sam ? Sam, est ce que ça va ? »
Elle tourna rapidement la tête en reconnaissant la voix de Daniel. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce que ce soit lui qui soit à son chevet, d'habitude c'était plutôt…L'image de l'état de Jack après sa petite confrontation avec les Wolfrens dansa devant ses paupières et amena des larmes à ses yeux.
« Sam, vous avez mal ? Ne bougez pas, je vais appeler Janet. »
Bouger ? Comment pourrait-elle bouger ? Jack était sans doute mort, sinon il aurait été là. Au moins, pensa-t-elle avec un pincement au cœur, Daniel s'en était sorti. Deux sur quatre, c'était pas si mal…Mais elle aurait largement préféré que Jack soit dans ceux qui s'en étaient sortis par contre, quitte à ce, qu'elle, elle soit morte. Elle reprit contact avec ce qui l'entourait quand sa meilleure amie débarqua en courant, entourée par un jeune archéologue radieux et un Jaffa impassible. Trois sur quatre, alors…
« Heureux de vous revoir, major Carter. »
Sam se força à sourire à Teal'c, elle était heureuse de le revoir, bien sûr, mais elle aurait préféré qu'ils s'en aillent tous et la laissent seule avec son chagrin. Mais Janet n'aurait pas été Janet si elle n'avait pas tenu à vérifier que Sam était en bonne santé.
« Sam, est-ce que ça va ? »
Non. Non, ça n'allait pas. Evidemment que ça n'allait pas ! Jack était mort, bon sang ! Comment est ce qu'ils voulaient tous qu'elle aille exactement ? Ils s'attendaient à quoi ? A ce qu'elle saute de joie et soit reconnaissante d'être encore vivante pour pouvoir le pleurer ?
« Ca peut aller. » Sa voix trahissait à la fois le mensonge et sa détresse intérieure. « Comment ? »
Elle ne s'embêta pas à demander plus, elle savait que Daniel et Teal'c comprendraient sa question. Et puis, elle n'avait pas envie de faire d'effort.
Daniel et Teal'c échangèrent un regard, et finalement l'archéologue prit la parole.
« Une fois que Teal'c a eu vaincu le Wolfren qui vous avait attaqué vous et lui, il est retourné au SGC chercher de l'aide. Les villageois et moi l'avons croisé, lui et les hommes de SG-2, 5, 6 et 8. Ensuite, il m'a suffit de les guider jusqu'à vous. C'était moins une, d'ailleurs. Lorsqu'on est arrivé au village, les Wolfrens étaient déjà sur vous, et si Teal'c n'avait pas tiré, vous ne vous en seriez pas sortie. »
Bien, maintenant elle saurait à qui s'en prendre quand elle regretterait de ne pas être morte avec Jack.
« Merci. »
Le ton aurait pu être plus chaleureux mais c'était le mieux qu'elle pouvait faire dans ces circonstances. Elle se tourna lentement vers Janet, sachant que ce serait la seule qui comprendrait ce qu'elle s'apprêtait à dire.
« Est-ce qu'il a souffert ? »
C'était une question idiote, elle s'en rendait compte. Elle-même était passée par là, elle savait pertinemment que ça faisait mal et que s'il n'avait pas eu la chance d'être inconscient, Jack avait dû souffrir énormément. Mais il fallait qu'elle entende le contraire, même si elle savait que c'était un mensonge, même si elle connaissait la vérité.
« Qui ? »
Le ton de Janet indiquait une perplexité qui n'aurait pas dû exister. C'était sa meilleure amie, elle aurait dû être capable de lire entre les lignes.
« Jack. »
Qui d'autre ? De qui d'autre aurait-elle pu s'inquiéter ? Elle se remémora brusquement la course folle à travers la forêt et son unique pensée à ce moment là. Son but premier n'avait pas été d'échapper aux Wolfrens mais de prévenir Jack. Son comportement avait été dicté uniquement par la peur. Celle de mourir et celle de le perdre. Si elle avait eu la présence d'esprit de retourner à la Porte, de combattre cette terreur, Jack serait probablement toujours en vie et tous les quatre riraient de cette histoire.
« Jack ? »
Sam grimaça quand la même incrédulité passa dans le ton de Daniel. Encore, Janet ça passait, mais Daniel…Janet répondit finalement avec hésitation.
« Je lui ai donné assez de morphine pour assommer un cheval…Il n'a pas mal, Sam. »
« Il est vivant ? »
L'espoir mêlé de joie se teinta de doutes, mais pourquoi son amie mentirait-elle ? Le docteur semblait surprise par la question mais sourit avec indulgence.
« Oui. »
« Où est-il ? »
Sam regarda vivement autour d'elle, cherchant sa silhouette dans les lits à côté d'elle, mais elle ne le trouva pas. Elle sentait confusément que tant qu'elle ne le verrait pas, elle ne serait pas vraiment convaincue. Son regard revient finalement croiser celui de Janet et y lut une gêne qui lui déplut au plus haut point. Elle fit elle-même ses conclusions.
« Il y a un problème. »
Oh, ce n'était pas une question. Evidemment qu'il y avait un problème sinon Jack aurait été à son chevet. Et puis, avec la chance qu'avait Sam en général, il y avait forcément un problème. Elle observa avec un détachement étrange Daniel et Janet échanger un regard, puis planta ses yeux dans ceux de Teal'c. Le Jaffa comprit immédiatement qu'elle ne laisserait pas tomber tant qu'elle ne saurait pas et se chargea d'annoncer la nouvelle qui perturbait le docteur et l'archéologue.
« O'Neill souffre d'une commotion cérébrale. »
Sam ferma les yeux sous le choc. Elle savait que se serait mauvais, mais elle s'obligea à positiver. Il y avait pire qu'une commotion cérébrale, il aurait pu être mort.
« Où est-il ? » répéta-t-elle en prononçant clairement chaque syllabe.
« Dans une salle d'observation, mais tu ne peux pas y aller. Tu n'es pas en état de te lever. »
Sam dévisagea le docteur avec un sourire ironique et une lueur de défi dans les yeux. Pour l'empêcher d'y aller, il faudrait s'en prendre à elle physiquement, et Teal'c mis à part, peu de personnes pouvait prétendre à battre Sam au corps à corps. Même avec un bras en écharpe et une blessure à l'abdomen.
« Sam… »
L'avertissement du docteur tomba dans le vide et elle se leva du lit avec précaution. Comprenant que quoiqu'elle dise ça ne servirait à rien, Janet s'approcha d'elle avec un soupir pour l'aider à se déplacer.
« Vous êtes impossibles tous les deux, c'est toujours pareil. »
Etre debout fut pour Sam une expérience étrange, la perspective qu'elle avait de son environnement était différente de d'habitude et elle mit ça sur le compte de trop nombreux médicaments. Elle fit un pas hésitant, soutenue par Daniel et Janet, et conclut que ça irait bien à condition de ne pas être trop pressée.
Ils arrivèrent dans la salle dont avait parlé Janet au bout d'une demi-heure. Le docteur ayant insisté pour examiner Sam en détail et cette dernière ayant insisté pour se changer. Les chemises d'hôpital n'avaient jamais été son truc.
La vue du colonel, inconscient, et relié à des machines effrayantes, la glaça quelques secondes. Seulement quelques secondes. Ensuite, elle se dirigea tant bien que mal vers une chaise près du lit et s'y laissa tomber avec soulagement, ses jambes menaçant de lâcher incessamment sous peu.
Elle détailla le visage fermé de Jack. La façon dont sa mâchoire était contractée, les griffures -peu profondes cependant- qui zébraient ses joues…Un élan la poussa à lui prendre la main, et la seule chose qui la retint fut la foule de spectateurs qui l'entouraient. Janet posa doucement sa main sur son épaule et expliqua calmement :
« La commotion est légère, mais il est tombé dans le coma. » Elle exerça une légère pression sur l'épaule de Sam. « Rien n'est jamais sûr quand il s'agit de coma, tu sais, mais je pense que ça devrait aller. Il se réveillera probablement dans quelques jours… »
Probablement…Ce mot fit peur au major. Il y avait tellement de chose qui pouvait se comprendre par probablement. Le fait que les Nick's devaient probablement remporter le championnat ne les avaient pas empêcher de le perdre. Daniel devait probablement retrouver Sha're et vivre le reste de sa vie avec elle, et pourtant, il était veuf à présent. Et enfin, tout le monde s'accordait à dire que Jack et elle étaient probablement faits pour être ensemble, mais étaient-ils ensemble pour autant ? Le 'probablement' s'associait généralement à une dose de chance qu'elle n'avait jamais eu.
« Je reste ici. »
Le ton n'admettait aucune contradiction. Janet lâcha son épaule et se tourna vers Daniel avec un soupir exaspéré. Ce dernier prit l'irritation du docteur pour ce qu'elle était, la menace d'une dispute imminente, et se décida à ramener Sam à la raison.
« Sam, soyez raisonnable. Vous venez juste de vous réveillez, vous avez besoin de repos… »
« Teal'c… »
A l'appel de son nom, le Jaffa se tourna vers son amie et comprit qu'elle attendait de lui le rôle d'arbitre.
« En effet, major Carter, peut-être serait-il plus sage de prendre du repos. »
Un regard noir fit changer le Jaffa d'optique. Il ne voulait pas affronter une femme en colère.
« Néanmoins, il me semble que votre santé actuelle vous permet d'attendre ici le réveil d'O'Neill. »
Sam lui sourit avec reconnaissance et se tourna vers le docteur et l'archéologue, son sourire se transformant en un rictus triomphant.
« Dois je comprendre que vous atteindrez à l'intégrité physique de quiconque essayera de me faire sortir d'ici ? »
Teal'c hésita un instant où placer sa loyauté, puis ses yeux tombèrent sur la forme étendue dans le lit et fit son choix. Il se plaça devant le major Carter.
« En effet. »
Considérant son point de vue comme acquis, Sam se retourna vers le lit et ne bougea plus, même quand Janet lui fit remarquer, avant de partir, dans un nouveau soupir théâtral que si jamais elle se mettait à se vider de son sang, elle saurait où la trouver. Daniel et Teal'c restèrent un moment avec elle avant de la laisser à leur tour.
Elle se retrouva donc seule avec le corps immobile de Jack, et brusquement, elle eut peur. Elle avait beau se dire que tout irait bien, qu'il aurait pu être mort et qu'une commotion n'était pas si grave à côté de ça, elle n'arrivait pas à se rassurer.
Elle passa trois jours ainsi, sans quitter la pièce plus de cinq minutes d'affilées, se nourrissant uniquement quand Daniel, Teal'c ou Janet lui apportait à manger. Ne dormant pratiquement pas, à part quand elle s'assoupissait, épuisée par une journée de veille. Le pire étant qu'elle avait une limite de temps inépuisable pour réfléchir et, en trois jours elle avait développé deux ou trois idées dérangeantes.
Elle se sentait coupable de l'état du colonel, c'était sa faute s'il était resté avec elle. Tout ça parce qu'elle avait été faible. Faible de ne pas avoir été capable de sortir de cette forêt sans blessures, faible de ne pas avoir eu le courage de le repousser quand il avait proposé de rester avec elle, faible de l'avoir embrassé, faible, faible, faible…Et ce sentiment de faiblesse entraînait une vulnérabilité qu'elle était loin d'apprécier. Principalement parce que c'était elle qui avait initié le baiser et que s'il avait semblé partant sur le coup, il n'y avait aucune garantie que ça soit toujours le cas maintenant que la situation avait changé et qu'ils n'étaient plus sur le point de mourir. Et ça, ça lui faisait honte parce qu'elle n'avait pas su se contrôler.
Au bout du troisième jour, elle avait une tête de déterrée. Elle ne fut donc pas vraiment surprise quand Janet se planta devant elle, les mains sur les hanches. Elle leva les yeux vers son amie, sachant d'avance ce qu'elle s'apprêtait à dire et presque reconnaissante qu'elle le fasse.
« Je veux que tu sortes d'ici. »
Sam s'apprêtait à protester, plus pour la forme que par réelle conviction, elle était trop fatiguée pour argumenter avec sincérité, mais Janet la coupa.
« Ah, ah, » Dit elle en levant son index, « je ne veux rien entendre d'autre. J'exige que tu sortes de cette pièce deux heures minimum, sinon je t'interdis d'y remettre les pieds pendant deux jours. » Elle fit une pause. « Et je te ferai arrêter si nécessaire. »
Sam regarda son amie, des larmes de fatigue brillant dans ses yeux, elle ne voulait pas le laisser et en même temps, elle avait vraiment envie de se changer un peu les idées. La voix de Janet s'adoucit.
« Sam, prendre une douche de plus de deux minutes trente te fera du bien, et dormir un peu ne serait pas du luxe non plus. Daniel a dit qu'il resterait avec lui. »
Sam sourit avec reconnaissance et s'éloigna en direction des vestiaires. Effectivement, Janet avait raison. Après être restée environ une heure sous une douche chaude, Sam se sentait beaucoup mieux. Elle envisagea la possibilité d'aller se coucher quelques temps dans ses quartiers puis la repoussa. Si elle s'endormait, elle ne se réveillerait pas au bout d'une heure et demie et elle ne voulait pas le laisser trop longtemps, elle se sentait responsable de son état et craignait en même temps qu'il ne se réveille. Elle avait peur qu'il lui reproche d'être tombé dans le coma, de l'avoir embrassé…Après tout, la majorité de ce qui lui était arrivé était sa faute. Elle se dirigea donc vers le mess. Ayant avalé un repas entier et évité au maximum les contacts avec les curieux qui posaient toujours des questions indiscrètes, elle retourna vers la salle d'observation.
Des éclats de voix à l'intérieur la firent s'arrêter sur le pas de la porte. Elle sourit devant la scène, Daniel et Jack en train de se disputer gentiment, enfin Jack essayait de se disputer parce que Daniel avait l'air freiné par l'apparente faiblesse du colonel, mais elle était persuadée que maintenant qu'il était réveillé, il guérirait vite. Janet circulait frénétiquement autour du lit avec différents instruments, auscultant visiblement un Jack assez récalcitrant. Sam hésita à franchir le seuil, puis cette peur qui la tenaillait depuis des jours prit le dessus et elle se détourna à regret, notant à peine le « Carter » que lâcha Jack en la voyant ou le regard étonné que lui lancèrent Daniel et Janet.
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« Je ne comprends pas. »
Sam leva les yeux de l'artéfact qu'elle était en train d'étudier pour faire face à l'archéologue qui se tenait au seuil de son labo. Essayant de conserver une voix neutre, elle renvoya à Daniel son interrogation.
« Quoi ? »
Sans se laisser démonter par le ton froid de son amie, il avança jusqu'à la paillasse et lui répondit.
« Votre comportement. »
Sam soupira, ça faisait deux jours qu'ils avaient la même conversation. Daniel ne comprenait pas pourquoi elle refusait d'aller voir le colonel après avoir passé tant de temps à son chevet. Elle se débrouillait pour prendre des nouvelles à distance et avait ainsi appris par Janet qu'il se remettait doucement et voulait à tout prix quitter l'infirmerie. Ce que Sam avait traduit effectivement comme un signe d'amélioration, elle s'inquiéterait véritablement le jour où il ne ronchonnerait pas en se réveillant dans un lit d'hôpital.
« Enfin, Sam ! Qu'est ce qui vous prend ? »
L'impatience de son ami l'étonna mais elle ne releva pas. Elle se contenta de reporter des données sur son ordinateur et de demander négligemment comment le colonel allait.
« Pourquoi vous n'allez pas le voir par vous-même ? »
Elle ferma brutalement son ordinateur portable, agacée.
« Pourquoi vous ne vous mêlez pas de vos affaires ? »
A peine avait-elle prononcé ses paroles qu'elle les regretta.
« Je suis désolée, Daniel, je suis fatiguée. Dites moi juste comment il va, s'il vous plait. »
Daniel sourit avec une tristesse mêlée d'indulgence. « Il se demande pourquoi vous n'êtes pas encore venu le voir. A part ça, il va bien. »
Sam reporta son attention sur son artéfact, attendant que les pas de l'archéologue s'éloignent en direction de la porte pour pouvoir effacer enfin ce sourire factice de son visage. Il s'arrêta à côté de la porte et lança sans se retourner.
« Vous savez, un jour, tous les deux, vous vous rendrez compte de ce que vous avez gâché et ce jour là, il sera trop tard. »
Sam s'obligea à garder les yeux baissés sur son travail, à ne pas répondre. Elle n'enfouit sa tête dans ses mains qu'une fois certaine qu'elle était bien seule. La vue brouillée par les larmes, elle s'obligea à respirer calmement. Croyaient-ils vraiment tous que c'était facile ? Qu'elle faisait ça par plaisir ou par indifférence ? Elle ne doutait pas que Jack se demande pourquoi elle ne venait pas le voir après tout ce qu'ils avaient traversé, mais elle ne doutait pas non plus qu'il n'ait pas véritablement envie de la voir. Le rencontrer signifierait éclaircir certaines petites choses que Sam n'avait pas envie d'éclaircir. Elle savait qu'elle ne pourrait pas toujours y échapper mais pour le moment, elle n'avait aucune envie de s'entendre dire qu'il fallait oublier tout ce qui était relatif à leurs sentiments respectifs. Avec un soupir, elle se remit au travail. Au moins, ça lui permettait d'oublier…
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Sam se réveilla en sursaut quand une main se posa sur son épaule. Analysant le décor, elle se rendit compte qu'elle était toujours dans son labo et se rappela s'être endormie peu après la dernière apparition de Daniel.
« Carter ? »
Elle tourna la tête vers l'homme, qui l'avait tiré de son sommeil, avec appréhension. Elle remarqua qu'il portait la traditionnelle tenue vert olive et se demanda quand est ce que Janet l'avait autorisé à sortir et pourquoi est ce qu'elle n'en avait pas été avertie. Au moins elle aurait eu le temps de se cacher. Elle plaqua un sourire sur ses lèvres.
« Mon colonel. » salua-t-elle « Je ne savais pas que vous étiez sorti. »
Il grimaça légèrement devant sa remarque mais garda le silence, elle nota qu'il semblait gêné mais elle mit ça sur le compte du fait qu'il s'apprêtait sans doute à mettre les points sur les i de leur relation. Elle décida qu'elle préférait parler la première, ça lui épargnerait une pénible discussion.
« Mon colonel, pour ce qui c'est passé dans cette cave… »
« Vous êtes fâchée ? » la coupa-t-il.
Fâchée ? Pourquoi serait-elle fâchée ? Elle fronça les sourcils, cherchant à comprendre ce qu'il entendait par là. Avant qu'elle ait pu tirer une quelconque conclusion, il explicita.
« Vous êtes fâchée parce que je vous ai embrassée ? C'est pour ça que vous ne voulez plus me voir ? »
Elle ne savait pas ce qui était le plus surprenant, l'incertitude qui perçait dans sa voix ou ce qu'il était en train de dire. Elle se leva prudemment de son tabouret, cherchant une réponse à ses incertitudes, et se rendit immédiatement compte que c'était une erreur parce qu'elle se retrouva pratiquement collée contre lui, prise au piège entre son corps et la paillasse.
« Fâchée…? …Non…Euh, non, pas fâchée…du tout… »
Se rendant compte qu'elle était ridicule, non seulement de ne pas pouvoir aligner trois mots mais aussi d'être troublée par sa simple proximité, elle se mit à rougir et cacha son visage avec ses mains.
« Oh, Seigneur ! »
Jack la dévisagea, incertain. Il finit par écarter gentiment ses mains de son visage.
« Vous n'êtes pas en colère pour ça, alors ? »
Elle secoua farouchement la tête de droite à gauche, incapable d'aligner trois pensées cohérentes.
« Si vous n'êtes pas en colère, pourquoi vous m'évitez ? »
Sam s'obligea à respirer calmement, et à répondre de manière sensée.
« Travail. »
C'est sûr, un mot c'était tellement plus explicite qu'une phrase ! Elle se gifla mentalement pour remettre son esprit à l'endroit. Elle le fixa tandis qu'il observait le désordre inhabituel qui régnait sur le bureau de son second. Il planta ensuite son regard chocolat dans le sien, l'obligeant par là à répondre franchement.
« Carter… »
« Je pensais que vous n'aviez pas envie de me voir, mon colonel. »
Il fronça les sourcils.
« Pourquoi ça ? »
Elle voulut, dans un tic nerveux, remettre en place une mèche rebelle mais se rendit compte que ses mains étaient toujours prisonnières de celle de son supérieur. Elle chercha alors un moyen de détourner la conversation et prit un air méfiant.
« Quand est ce que Janet vous a autorisé à sortir ? »
Il balaya l'air de la main, repoussant la question.
« Pourquoi vous pensiez que je ne voudrai pas vous voir, Carter ? Daniel a dit que vous aviez obligé Teal'c à vous servir de garde du corps pour pouvoir rester avec moi et que tout d'un coup, vous aviez disparu… »
Une soudaine envie de meurtre envers un certain archéologue monta en elle et elle s'écarta brusquement de Jack, le bousculant légèrement au passage.
« Daniel devrait apprendre à se taire…Je… »
Elle se tut quand elle le vit grimacer en portant la main à ses côtes, elle se souvint alors que c'était là que les Wolfrens l'avaient blessé. Catastrophée à l'idée de lui avoir fait mal, elle s'approcha vivement et posa une main sur son bras.
« Je suis désolée, mon colonel ! Est-ce que ça va ? »
Il cacha courageusement la douleur sous un sourire, mais elle ne fut pas dupe.
« Je devrai vous ramener à l'infirmerie, mon colonel. Je ne sais pas à quoi pensait Janet en vous laissant sortir, mais elle ne devait pas être dans son état normal… »
« Non ! » Protesta-t-il vivement. « Non, je ne veux pas retourner là bas avant que vous ne m'ayez expliqué pourquoi vous pensiez que je ne voudrai plus vous voir. »
Elle soupira, maudissant la capacité de son supérieur à être aussi têtu.
« Parce que je croyais que… »
Le reste de sa phrase se perdit dans un murmure étouffé. Il lui releva le menton, l'obligeant à le regarder.
« Parce que je croyais que vous m'en voudriez. »
Il pencha la tête sur le côté, surpris. « Vous en vouloir ? »
Sam continua, trouvant plus facile de parler maintenant qu'elle avait commencé.
« Oui, parce que c'était ma faute si vous vous êtes fait attaquer par ces choses, et c'est à cause de moi que vous êtes tombé dans le coma…Et, c'est moi qui vous aie embrassé la première. »
Les lèvres de Jack s'étirèrent en un véritable sourire et il l'attira dans ses bras.
« Carter, je croyais qu'on avais déjà réglé ça. J'ai choisi de rester là bas avec vous. Et à moins que vous ne vous amusiez à faire de l'élevage de bestioles sanguinaires, ce n'était pas votre faute. Quand à cette histoire de baiser… »
Sam se dégagea de son étreinte avec douceur, attentive à ne pas lui faire plus de mal.
« Je sais, mon colonel, c'était stupide. Allons à l'infirmerie, maintenant. »
« Hammond n'a pas trouvé ça stupide quand je lui en ai parlé. »
Elle s'arrêta à mi-chemin de la porte et rebroussa chemin pour se planter devant lui. Il n'avait quand même pas fait ça ? Il n'avait quand même pas fait un rapport sur elle ? Elle ouvrit la bouche pour protester mais il reprit avant elle.
« En fait, il était soulagé et a promis de trouver une solution acceptable à ce problème là. »
Sam fronça les sourcils, n'osant pas réellement comprendre ce qu'il sous-entendait.
« Quel problème ? »
« Celui là. »
Lui attrapant le bras, il l'attira à lui et l'embrassa avec une passion qui la fit frissonner. Quand il relâcha son étreinte, il s'appuya sur son bureau, légèrement courbé en deux.
« Waouh. »
Sam n'avait pas pu s'en empêcher, c'était sorti tout seul.
« Ouais… »
Jack la regarda avec hésitation, puis la raison l'emporta et il lui tendit la main.
« Maintenant, il faut vraiment que je retourne à l'infirmerie. »
Elle remarqua alors que son visage avait pris une teinte grise et se dépêcha de passer un bras sous ses épaules pour le ramener dans l'antre du docteur.
Docteur qui ne sembla pas vraiment enchantée de le voir arriver. Elle attendait dans l'entrée de l'infirmerie, tapant rageusement du pied et ses doigts pianotant sur un dossier qu'elle serrait dans ses bras. Quand ils furent devant elle, Janet ordonna sèchement à deux infirmiers d'aider Jack à s'allonger avant de lui faire une piqûre, insensible aux protestations de l'intéressé. Une fois sûre qu'il allait mieux, elle se mit à lui reprocher violemment d'avoir quitté l'infirmerie sans autorisation et quand elle eut fini, elle reprocha à Sam d'avoir participé à l'évasion. Chose que la jeune femme nia activement avant de se mettre à son tour à critiquer l'inconscience dont Jack avait fait preuve.
Janet s'éloigna après s'être assurée que Sam continue bien à lui faire la leçon. Une fois qu'elle fut hors de vue, Sam s'arrêta, échangeant un sourire complice avec Jack. Elle s'apprêtait à prendre la chaise abandonnée près du lit lorsqu'il l'arrêta d'un geste, lui désignant le peu de place libre à côté de lui. Elle n'hésita que cinq secondes avant de se pelotonner contre lui. Puis elle ferma les yeux, se sentant en sécurité pour la première fois depuis longtemps.
FIN