Auteur : Drusilla
Paring : HG/SS bien sûr
Rating : R
Disclaimer : Je n'ai toujours rien. Je patiente, je patiente. Sev finira bien par arriver.
Résumé : On a beau fuir le plus loin possible, un jour notre passé nous rattrape. Et il faut l'affronter Hermione. Mais qui peut t'aider ? Severus ? …
Chapitre 8 : Je veux comprendre
Il était près de 9h quand Minerva entra dans les appartements de la préfète. Elle fut surprise de ne pas les trouver en train de travailler sur une potion ou en train de discuter d'un livre. Au lieu de cela, le salon était vide, nettoyé du repas de la veille par les elfes de maison. Elle ne put s'empêcher d'être inquiète. La soirée d'hier avait-elle mal tournée ? S'était-elle trompée ?
Elle fut nettement plus rassurée quand elle les trouva profondément endormis, leur position ne laissant aucun doute à leurs occupations de la veille. Elle rougit un peu, mais décida de ne pas les déranger. Hermione avait besoin de sommeil. Elle commanda aux elfes un bon petit déjeuné et commença l'imposante paperasserie qu'il lui revenait de remplir.
Elle en avait déjà expédié les deux tiers quand un bruit de douche (accompagné de gémissements qu'elle ignora) la sortie de sa concentration. Elle repoussa les parchemins, fit réchauffer le petit déjeuné d'un sortilège et attendit patiemment qu'ils daignent sortir. Leur tête quand ils s'aperçurent qu'ils n'étaient pas seul valait tout l'or du monde. Heureusement qu'Hermione avait des réflexes, elle se décolla immédiatement et conjura la robe de Severus. Cependant dans l'urgence elle avait pensé seulement à l'intégrité de son compagnon et avait donc oublié qu'elle avait retiré sous la douche le sort qui cachait ses cicatrices.
Minerva contempla avec horreur les lignes blanches qui parcouraient le corps de la jeune fille. Pompom avait parlé de blessures, elle pensait plus à de la torture. Severus suivit son regard et comprit instantanément le problème. Leurs yeux se croisèrent. Il lui fit comprendre de ne rien dire, cela avait été assez dur pour Hermione de les montrer ce matin. Elle se détourna donc avec un petit rire.
- Si j'avais su ce qui se cachait sous tes longues robes Severus, j'aurais tenté ma chance depuis longtemps.
- Malheureusement, c'est trop tard. Puis-je savoir ce que tu fais ici à cette heure indécente ?
- Indécente ? Il est près de 10h mon cher. Si je ne me trompe l'infirmière a donné une liste de potions à lui rendre demain non ?
Le juron que poussa l'homme la fit sursauter. Elle se tourna à nouveau vers eux. Ils étaient vêtus de manière correcte et commençaient déjà à s'activer autour des chaudrons. Elle se réinstalla au bureau et repris la paperasserie tout en grignotant ce que le couple avait bien voulu laisser du déjeuner.
La neige laissa place au printemps. Avril était déjà bien entamé quand un nouvel incident arriva. Depuis sa relation avec Severus, Hermione avait commencé à vraiment faire face. Elle dormait suffisamment et ingérait le minimum de nourriture requis pour tenir le coup. Son attitude aussi changeait, elle acceptait volontiers de laisser ses livres au profit d'une promenade et elle réapprenait peu à peu à ne plus redouter le moindre bruit.
Ce jour là, Severus avait un cours avec les 7èmes années mais Hermione été restée dans ses appartements pour finir une potion particulièrement complexe. Elle venait d'ailleurs tout juste de la mettre en flacon et avait commencé à corriger quelques essais rendus par les deuxièmes années en métamorphose quand quelqu'un frappa à la porte. Un coup d'œil à l'horloge lui apprit que Minerva venait de finir ses cours aussi alla-t-elle ouvrir.
- Tu as oublié le mot de passe ?
Elle se figea. Devant elle se tenait Lendev. Encore. S'il fut surpris du tutoiement envers ses collègues, il n'en laissa rien paraître. Il profita de son mouvement de recul pour entrer dans le salon. Elle le suivit en tremblant. Elle croyait avoir surmonté sa peur, mais de savoir que ce monstre avait le pouvoir de l'enfermer à nouveau la terrifiait.
- Je suis venu voir comment avançait votre travail Miss Granger. Vous êtes une élève douée et dans le passé, je m'occupais d'enfants exceptionnels. C'est toujours gratifiant.
- Je… et bien, je… j'apprends beaucoup de chose.
- J'en suis persuadée. J'ai cru savoir que vous aviez des cours de métamorphose et de potion ainsi que de défense. Cependant autrefois, j'enseignais les sortilèges. J'ai pensé que peut-être vous aimeriez aussi vous améliorer dans mon domaine.
- Heu… non, non merci. Sirius me donne des cours à la maison.
- Sirius ? Le professeur Black ? Je ne savais pas que vous vivez ensemble.
- Il m'a… adopté, souffla-t-elle si bas qu'il eut du mal à entendre.
- Ho pardon, j'ignorais que vous étiez adoptée.
Cette phrase fit sonner une alarme dans sa tête. S'il cherchait à en savoir plus, il risquait de tout découvrir. De la ramener. Sa poitrine se serra à l'idée de ce qu'elle allait perdre maintenant qu'elle avait Severus. Elle commença à haleter, peinant pour respirer.
Il s'interrompit en comprenant que la jeune fille en face n'allait pas bien. Ses traits étaient tordus par la terreur. Il l'effrayait, il en avait maintenant la certitude. Or personne ne pouvait être au courant de son passé, à moins de l'avoir côtoyé. Et pour ça, vu son âge, il aurait fallu qu'elle vienne de Laaclash. Ce pouvait-il qu'il ait retrouvé une des enfants évadés ? Il décida de tenter le tout pour le tout et de parler en russe (l'auteur s'excuse, elle ne fournira pas l'original, juste la traduction).
- Vous êtes de Laaclach n'est-ce pas ? C'est pour ça que vous avez peur.
- Non. Bien sûr que non, répondit-elle aussi en russe, ce qui évidemment acheva de la trahir.
- Vous faites partit des 16 échappés. Où sont les autres ?
- Je ne sais pas.
Elle se blottit dans un coin le plus loin possible, sa baguette bien serrée dans sa main. Elle allait mourir. C'était fini. Elle s'apprêtait à se résigner quand elle songea à Severus. Elle ne voulait pas le laisser, pas maintenant, elle commençait à peine à vivre. Si elle ne pouvait pas mourir, et si elle ne voulait pas y retourner, restait une seule solution.
Il sortit précipitamment sa baguette. Laaclash paierait certainement très cher pour faire d'elle un exemple. Restait à la calmer, la jeune fille semblait prête à lui sauter à la gorge. Il se décida pour un stupéfix, mais elle l'évita souplement et il dut se protéger d'un parconum, le sort de privation momentanée de pouvoir. Elle savait que c'était le seul moyen de le rendre inoffensif, elle ne l'avait que trop vu utilisé sur les siens.
Il répliqua aussitôt par un sort de déchirure, cherchant maintenant à la blesser. Elle l'évita aussi, mais lui ne put complètement dévier le sort de brûlure. La douleur fut telle qu'il dut se résigner à perdre du temps pour se soigner. Il comprit alors qu'elle était bien trop forte pour pouvoir l'emmener vivante. Il lui cassa la cheville pour qu'elle cesse de bouger et ne pensa pas à la lacération qu'elle venait de faire sur son bras.
Il leva la baguette, savourant son air de licorne prise au piège. Le bruit d'ouverture du tableau l'obligea à se détourner juste à temps pour voir l'expéliarmus l'atteindre de plein fouet. Pour la première fois, il réalisa que le professeur McGonagall pouvait être très impressionnante. Il profita qu'elle reporte son attention sur Hermione pour attraper sa baguette et filer sans demander son reste. Il savait qu'elle ne se plaindrait pas, et lui ne pouvait pas non plus la dénoncer.
Dès qu'elle constata son départ, Minerva souleva la jeune fille blessée et l'amena jusqu'à son lit. Elle se sentait fière de voir que tout le sang dans le salon ne venait pas de cette dernière.
- Hermione où as-tu mal ?
- Ma cheville, il me l'a cassé. Minerva, il y a une potion de soudure dans le placard de la salle de bain. Elle est bleue avec des filaments rouges. Cela guérira ma fracture.
Une fois qu'elle eut avalé la potion, elle se glissa sous une couverture. Ses nerfs se permirent alors enfin de lâcher et Minerva se retrouva avec une jeune fille en pleurs dans les bras. Elle fit se son mieux pour la consoler, mais le fait qu'elle ignore pourquoi par la barbe de Merlin, un professeur avait attaqué un élève ne l'aidait pas. Elle avait besoin de savoir maintenant.
- Hermione, je sais que tu es choquée pour le moment, et j'aimerai vraiment t'aider. Severus pourrait comprendre mais il ne reviendra pas avant une bonne heure. Explique-moi.
- Je suis désolée Minerva. J'aurais du te le dire depuis longtemps mais je craignais que tu ne te laisses guider par la colère et que tu ne commettes un acte irréfléchi.
- Moi ? Ce n'est pas mon genre !
Son ton sarcastique fit sourire la jeune fille, pour son plus grand bonheur. Elle se souvint alors que Severus avait fréquemment en la présence de Lendev les jointures qui blanchissaient. Se retenait-il de le frapper ? Qu'est-ce qu'il avait pu faire pour faire perdre à son collègue son légendaire sang-froid ?
- Est-ce que le professeur Lendev a abusé de toi ?
- On peut dire ainsi. Minerva, il y a un secret que je cache depuis trop d'années. Ce n'est pas facile, je ne sais pas par où commencer. Je connais Lendev, je l'ai déjà rencontré. Il était mon professeur en Russie.
- En Russie ? Mais tu es entrée à Poudlard dès ta première année. Et tu parlais couramment l'anglais, sans accent.
- En fait, je suis trilingue. Je parle russe, anglais et français sans aucun accent.
- Cela peut paraître étrange, mais ça ne m'étonne pas du tout. J'ai toujours su que tu étais brillante. Ce que je ne comprends pas c'est le problème avec Lendev. A-t-il abusé de toi ? Te forçait-il à faire des choses que tu ne voulais pas ?
- Je pense oui. Aucun enfant ne veut travailler jusqu'à l'épuisement, lançant toute la journée le même sort pour extraire le métal des roches dans la mine. J'étais sûre qu'après notre évasion nous serions en sécurité. Je pense même que c'est un hasard s'il est venu ici. Mais le résultat est identique. Il a comprit que je ne rentrerai pas sagement. Tout à l'heure, il s'apprêtait à m'exécuter. C'est le sort réservé à ceux qui ne se relèvent pas où qui sortent du rang.
Ce discourt laissa Minerva sans voix. Depuis le début Hermione fixait la fenêtre sans jamais rencontrer son regard. La vieille femme respectait ce désir. Raconter son passé devait déjà être assez difficile. Comme son silence rendait la jeune fille anxieuse, elle posa sa main sur son épaule. Elle la croyait et c'est pourquoi elle ne trouvait rien à dire.
- Tout ce que je vais sortir ne pourra pas te calmer. Mais sache que même si je ne fais pas renvoyer cet imbécile, il ne pourra plus t'approcher. Je lui condamnerai tes appartements et tu sortiras toujours avec l'un de nous. Je m'assurerai qu'il rentre en Russie dès la fin de l'année et qu'il ne parle pas de ta présence ici.
- Minerva ?
- Fait moi confiance. Tu t'es trop longtemps battu toute seule. Maintenant on est là Severus et moi. Et un jour, quand tu en auras la force, Sirius et Harry.
- Merci. Merci de me croire mais aussi de m'aider. Je deviens fatiguée, et j'ai tellement peur. C'est absurde je sais mais ce monstre me fait paniquer. Retourner là-bas me tuerai. Je ne le supporterai pas.
Minerva eut envie de pleurer. Elle se contenta pourtant d'essuyer les larmes de celles qu'elle considérait comme une amie. Jusqu'au retour de Severus, elle alterna paroles rassurantes et discussions légères. Puis elle céda tranquillement sa place. Elle avait du travail.
Il lui fallut deux jours pour "convaincre" Lendev de se taire quant à la présence d'Hermione en Angleterre. Une semaine de plus pour faire la connaissance d'Emma, une autre évadée qui accourut à Poudlard dès qu'Hermione la contacta. C'était une jeune fille pleine de vie, rousse aux yeux verts. Elle resta quelques jours, sans se faire voir de personne puis repartit une nuit.
Trois mois encore pour voir arriver une chouette dans la maison que partageait Dumbledore, Severus et elle (et maintenant, à la grande stupeur du directeur, Hermione, qui squattait tous les week-ends). L'animal portait le sceaux du ministère et elle appela le couple à descendre à table. Comme elle s'en doutait, Hermione trouva là ses résultats aux ASPIC. Optimal partout sans surprise. Dumbledore en profita pour lui rappeler que Minerva songeait à prendre un professeur de métamorphose pour les élèves des trois premières années. Comment aurait-elle pu refuser ?
Et le jour de la rentrée, en route pour sa nouvelle vie bien calée dans les bras de Severus, elle eut pitié de ce monstre supposé la tuer qui l'avait amené à vivre…
C'est triste la fin d'une histoire mais il le faut bien. Aller, j'ai déjà la suivante en tête, reste "plus" qu'à l'écrire. Merci à tous et à toute pour m'avoir suivit jusqu'ici.
Bisous
Drusilla