Chapitre 1 : L'ordre de mission (Edward)
- Quoi ! Une mission à ... ! m'exclamais-je, estomaqué. C'est pas possible !
J'avais été incapable de finir ma phrase, ne pouvant croire ce que m'avait annoncé mon supérieur.
- Tu as parfaitement entendu, fit-il de son ton blasé qui m'énervait d'autant plus que je n'aimais pas qu'on se moque de moi. Tu as reçu un ordre de mission pour partir à Ilix, et je n'aime pas qu'on me prenne pour un imbécile.
J'ouvris la bouche pour répliquer, sans toutefois savoir répondre. J'aimais voyager, d'accord ! En disant le contraire, je serais de mauvaise fois quand on connaît le pourcentage de ma vie passé dans un train. Mais pour moi, je monde s'arrète aux frontières d'Amestria, et c'est déja pas mal ! Pas besoin d'aller à...à l'étranger ! Le seul pays dont j'avais entendu parler était Xing, à l'est, mais mes connaissance ce limitaient au fait qu'on avait toutes les chances de mourir de soif avant d'y arriver. Et de toute façon, qu'est-ce qu'on irait faire en territoire ennemi alors qu'on a déjà tellement d'ennuis à l'intérieur de notre propre pays ?
- C'est un petit pays côtier au sud d'Amestria, avec qui nous allons engager des négociations dans l'espoir d'obtenir une alliance a but mercantile.
Je clignais des yeux, espérant que mon incompréhension ne se lisait pas à livre ouvert. Comme je ne voyais pas comment demander ce que signifiait côtier et mercantile sans passer pour un imbécile fini, je me taisait, serrant les dents, passant sous silence les insultes que je lançais intérieurement au Colonel. On pouvait dire que je le haïssais viscéralement. Et il ne faisait rien pour arranger les choses ce sale arriviste, crameur crâneur au regard ardent qui fait craquer toutes les filles non mais qu'est-ce qu'elles trouvent à cette raclure qui en plus ne sais même pas faire le ménage il n'y a qu'à voir la dernière fois quand il a essayer de nettoyer les vitres et...
- Fullmetal, tu comptes rester planter dans mon bureau encore longtemps ? fini par soupirer Roy Mustang qui me tendait l'ordre de mission depuis cinq minutes.
Je lui jetais un regard noir, ou plus exactement un regard doré à l'intention de ses yeux noirs à lui.
- J'imagine que j'ai pas le choix ? soupirais-je en jetant un œil au dossier.
- Comme d'habitude, Fullmetal, répondit le Colonel d'un ton blasé. Maintenant, prend ton ordre de mission et dégage. C'est pas un jardin d'enfant ici.
Je me retins de le bourrer de coups de poings. Je ne l'insultais même pas. Ce n'était pas l'envie qui m'en manquait, mais si je faisais ça, je savais que ça aillait durer des heures. Je me contenter d'arracher la liasse de feuilles des mains de mon supérieur de partir en claquant violemment la porte. J'avais mieux à faire que de rester avec cet imbécile.
Le soir venu, j'ai enfin pu me pencher plus avant sur l'ordre de mission. Allongé sur mon lit, je le feuilletais avec humeur. Le fait qu'on était censé ne parler des cette mission à personne, excepté ceux qui y participait n'était pas pour me rassurer. Je ne comprennait pazs uqe l'on prenne ce genre de précautions pour une mission de ce genre. Si j'avais bien compris, je faisait partie des gardes du corps de l'ambassade d'Amerstria. Nous devions les protéger et les rapatrier en cas de problème. Toutefois, il était demandé de rester aimable et ouvert à la population pendant la mission, afin de faciliter les pourparlers.
En somme, je devais faire aimablement vitrine et me taire en attendant que quelque chose se passe...Mais qui avait été assez stupide pour me donner un ordre de ce genre ? Tout le monde savait que je n'étais pas du genre pacifique, alors qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire dans un lieu inconnu, pendant une durée inconnue, pour des blablas sans intérêt pour moi et une issue incertaine. Il était bien précisé que nous resterions à Ilix tant que les discussions n'avaient pas abouti.Quelle poisse ! C'était sans conteste la mission la plus foireuse que j'ai jamais vu !
Je tournais la page, découvrant la liste des militaires à qui cette mission avait été donnée. Hawkeye, Maes, Falman, Havoc, Breda, Fuery, Amstrong... Je connaissais pratiquement tous les autres militaires de cette mission, ce qui me rassérénait un peu. Au moins, je ne serais pas tout seul...Dire que j'allais passer de bon moment n'était pas certain, mais...Oh non...Pas lui...
Je fixais la feuille où un nom m'avait échappé. Je venais juste de réaliser que le Colonel Roy Mustang était aussi du voyage. J'aurais dû m'en douter...que je n'allais pas pouvoir échapper à ses sarcasmes aussi facilement...
- Crétin, c'est pour ça que tu étais de mauvaise humeur, hein ? Tous tes rendez-vous amoureux partis en fumée pour un temps intéreminé...Je te détesterais pas autant, j'aurais presque pitié de toi...
Je sursautais en entendant la porte s'ouvrir et me retournait pour voir entrer mon frère, enfin, l'armure liée à l'esprit de mon frère. C'est comme ça, par ma faute. Le pire, c'est qu'il ne m'en veut pas...
- Tu parlais à quelqu'un, Nii-san ? Demanda-t-il, étonné sans doute.
- Non, je...réfléchissais.
A ma grande honte, je m'aperçus que j'avais dissimulé le dossier dans mon dos par réflexe. Qu'est-ce qui m'avait pris ? Je n'avais pas besoin de cacher quoi que ce soit à Al. Je lâchais la liasse de feuilles que je sentis s'affaisser dans mon dos, posant mes deux mains sur mes genoux, soudain nerveux ; j'allais devoir expliquer ça à mon petit frère. Ledit petit frère (deux têtes de plus que moi, c'est un monde...) s'assit sur le lit d'à côté, et pris d'un pressentiment sans doute, attendit que je parle.
- Al...J'ai reçu un ordre de mission.
- Ah...C'est bien ! Fit-il d'un ton enjoué en me tendant un paquet de gâteaux. Tu en veux ?
Je secouais la tête. Il posa le sac qu'il venait d'acheter sur sa table de nuit et attendit que je parle. Je commençais à me sentir mal à l'aise, mais j'étais bien obligé de le dire. Surtout à mon frère. Mon plus que frère.
- Le problème, c'est que c'est loin.
- Loin ? C'est pas un problème, non ?
- On m'a confié une mission à l'étranger, avouais-je dans un murmure honteux. Je dois partir pour une durée indéterminée...Sans toi...Normalement, je n'ai même pas le droit de parler de cette mission à ceux qui n'y participent pas...ajoutais-je précipitament.
A ces mots, Al se redressa dans un brusque cliquetis, me regardant. Son heaume avait beau ne rien laisser transparaitre, je sentais sa tristesse comme si j'avais mon frère de chair et de sang devant moi qui tentait de retenir ses larmes. Comme si je ressentais la même dans mon propre coeur. Et c'était le cas.
- Al...Je suis désolé...Vraiment désolé...mais je sais pas quoi faire...dis-je d'une voix un peu rauque.
Ed sans Al, Al sans Ed, ça n'existe pas, hein ? Je ne le supporterais pas si je suis séparé de lui...En plus... je sais bien que je ne ferais que des conneries s'il n'est pas là pour m'en empécher.
- Je t'accompagne. J'irais avec toi, que les militaires le veuillent ou non.
- Ne fait pas ça, je t'en prie ! Fis-je plus fort que je l'aurais voulu. Tu sais bien ce que c'est, les ordres des militaires ! Je ne veux pas que tu sois mêlé à ça.
- Tu veux dire que...je dois rester ? Demanda mon petit frère.
Il y eu un moment de silence tendu. Je ne me sentais pas capable de répondre à ça. Au bout d'un long moment, Al s'allongea, dos à moi.
- Bonne nuit, dit-il froidement.
Je m'allongeais à mon tour en éteignant la lumière à contrecoeur. Nous savions déjà qu'aucun de nous deux n'allait dormir cette nuit.