Titre : Bel de nuit
Résumé : Harry Potter, jeune homme impétueux et désespéré, va vite devenir le prostitué à plein temps du très populaire acteur, Drago Malfoy. HPDM.
Rating : M, le langage/contexte parfois crus ainsi que certaines scènes assez graphiques l'imposent.
Genre : romance, UA, slash, pour ceux qui ont un problème avec l'homosexualité, (on peut se demander ce qu'ils foutent ici…) ils dégagent.
Disclaimer : les personnages appartiennent bien évidemment à la magnifique et unique J.K Rowling.
Spoilers : aucun.
Tintintin...J'y suis enfin arrivée, et vous avec moi. Je suis soulagée et triste à la fois. D'ailleurs en prenant un peu de recul sur tout ça, j'ai décidé de rajouter "drama" au classement de l'histoire, je trouve que ça lui correspond mieux.
Je tenais à remercier une dernière fois Vif d'or pour son travail de correction ainsi que toutes mes supères copines (elles se reconnaitront :p) qui ont été d'un soutien permanent depuis le début sans oublier tous mes lecteurs fidèles (merde ça fait discours cérémoniel, l'horreur!) et les reviewers anonymes (c'est toujours assez frustrants de pas pouvoir vous répondre!).
J'espère que cet épilogue (le plus long de la création) vous plaira et répondra bien à vos attentes ainsi qu'à toutes vos dernières questions.
Bonne lecture !
Epilogue
-Moi j'adore le ''être la pute de Malfoy, n'est-ce pas le métier rêvé par tout le monde ?", c'est bien lancé, Harry, s'amusa Angelina en feuilletant gaiement le magazine people en compagnie de Colin, Marcus Flint et Justin Flinch Fletcher.
Ils avaient perfidement trahi Harry en achetant un de ces "torchons du peuple" comme se plaisait à condamner le jeune homme.
Ils étaient tous installés dans un de leur bar fétiche près de leur école de photographie où ils aimaient se réunir après les cours. Harry décida de continuer à les ignorer superbement pendant qu'ils badinaient à la lecture des nouveaux ragots concernant Malfoy et leur ami.
La dernière polémique en date avait annoncé qu'en réalité le jeune Potter était non pas le petit copain de Drago comme tout le monde se plaisait à le croire naïvement, mais bien son prostitué à plein temps. Harry avait aisément deviné d'où ce genre de rumeur provenait mais maintenant qu'il portait le titre de petit ami officiel de Drago Malfoy depuis plus d'un an et demi, il avait entendu assez de rumeurs, plus ou moins fondées, à son sujet pour ne plus du tout s'en préoccuper. Du reste, Drago ainsi que ses plus proches prenaient toujours ça avec le sourire et c'était ce qui importait.
Il n'avait cure de ce que les gens pouvaient penser de lui et Dieu savait qu'on en pensait des choses.
Depuis que leur relation c'était faite plus au moins officielle dans les journaux, bon nombre de buzz s'étaient formés autour de ce couple si singulier dans le monde du showbiz. Beaucoup avait été révolté que leur acteur fétiche soit bel et bien pédé, d'autres -surtout les jeunes filles en fleur- s'étaient enthousiasmées sur son rebelle et sublime petit ami et le couple torride qu'ils formaient tous les deux.
En effet, Harry n'était pas resté inaperçu dans l'histoire. La presse s'était intéressée à lui de près, en ressortant par exemple les photos qualifiées de pornographiques que Neville leur avait vendues quelques années plus tôt et bien qu'Harry restait très discret envers les journalistes, les seules déclarations qu'il faisait lorsqu'il était trop harcelé, faisaient à coup sûr la une tant elles se révélaient volontairement provocatrices.
Leur couple passionnait, déchainait les foules en manque de sensations, choquait l'Amérique et l'Angleterre puritaine mais malgré toute la controverse, il finissait toujours dans le top des couples les plus sexy d'Hollywood chaque mois, une première pour un couple homosexuel.
Harry n'aimait pas toute cette attention qu'on lui portait, il en avait assez de trouver des paparazzis roder autour de chez lui, ou des journalistes le poursuivre à chaque nouvelle rumeur, qui se faisaient très nombreuses étant donné le grand mystère qui planait autour des deux jeunes gens dès lors que Drago refusait catégoriquement de parler de sa vie privée.
L'apprenti photographe était persuadé que cela durait car leur histoire était encore toute fraiche mais bientôt les tabloïds se lasseraient et c'est pourquoi Harry prenait la chose avec beaucoup de désinvolture, même s'il ne supportait pas lorsque plusieurs filles venaient timidement lui demander une photo ou un autographe -qu'il refusait toujours bien entendu- en public ou devant ses amis. Il n'y avait rien de plus humiliant à ses yeux.
Toute cette frénésie autour de leur couple empêchait bien souvent Harry et Drago de sortir en public ou du moins dans les endroits trop fréquentés et contre toutes attentes, c'était Harry qui y tenait particulièrement. Ce dernier n'accompagnait jamais l'acteur pour ses galas ou ses avant première pour garantir son anonymat le plus possible.
La seule et unique fois où il avait accepté de le suivre avait été en début d'année lors de la cérémonie des Oscars où Drago avait été nominé pour sa performance incroyable effectuée dans son dernier film. Pour un acteur, c'était la consécration et Harry n'avait pu boycotter la cérémonie alors que son petit ami était si excité à l'idée de ramasser la précieuse statuette. Bien qu'il n'ait pas gagné, le couple avait été l'attraction de la soirée faisant de l'ombre aux vainqueurs ainsi qu'aux autres stars.
Harry avait trouvé la cérémonie, censée être une des plus prestigieuses du monde, proprement pompeuse et assommante. Il avait passé la soirée à refuser des contrats de producteurs collants, à serrer des mains à des milliasses de personnes ridiculement parés de sorte qu'il se serrait cru à la cour de Louis XIV. Bon nombre de pseudo célébrités qui se disaient ouvertement tolérantes et gay friendly -le genre à reverser des sommes astronomiques bien médiatisées à des campagnes pacifistes pour parfaire leur cote de popularité, étaient venues le féliciter pour le courage dont il faisait preuve. Le jeune homme ne voyait pas de quelle bravoure ils voulaient tous parler, il était plutôt sacrément égoïste, c'était lui qui avait arraché à des millions de femmes leur acteur favori !
-Moi j'aime le "ça me fait penser que Drago a oublié de me donner mon salaire ce mois-ci", ajouta Colin, les yeux rivés sur le magazine.
Harry, de nature très cynique, se plaisait de temps à autres à sortir ce genre de remarque ironique pour montrer à quel point toute cette mascarade était tout bonnement ridicule.
Sa relation avec Colin s'était par ailleurs transformée en amitié, il savait que Colin était encore accroché à lui mais il semblait tout de même moins jaloux et bien plus épanouis depuis qu'il sortait avec Olivier Dubois, toujours aussi attardé selon Harry mais qui avait au moins le mérite d'avoir un joli arrière train.
-Ou encore "c'est plutôt Drago qui devrait me payer", renchérit Justin, moqueur.
-Vous pouvez pas changer de disque là ? cingla Harry, agacé, en se tournant enfin vers eux, c'est déjà assez humiliant comme ça.
-D'habitude tu t'en fous, fit remarquer Flint.
Harry haussa les épaules et reconcentra son regard vers le mug Bob l'Eponge qu'un vieux monsieur de la table voisine tenait dans ses mains.
-Il est à cran ces temps-ci notre Potty international, Blondi Boy lui manque, dit Angelina avec un sourire conciliant.
Elle savait qu'il ne fallait pas parler de Drago lorsque celui-ci était à l'autre bout du monde pour une durée indéterminée et qu'Harry commençait à être en manque. C'était dangereux pour tout le monde.
-Aanh t'es sérieuse là ? C'est pas comme si tout le monde était au courant depuis dix jours, se moqua Justin.
Harry se contenta de lui faire un splendide doigt d'honneur sans même lui jeter un regard.
-C'est vrai que ça fait un bail. Combien de temps déjà ? demanda Flint qui semblait se faire la réflexion à lui-même.
-Me les cassez pas, ok ? cracha Harry en se levant subitement de plus en plus irrité.
Il sortit du bar en claquant la porte sous les rires moqueurs de ses collègues qui ne s'étonnaient plus de ses sautes d'humeurs permanentes.
Il n'avait pas envie qu'on lui rappelle à quel point Drago était parti depuis longtemps. Il savait ça par coeur. Dix-sept putains de jours. Il n'en était pas réduit à passer en revue les heures, mais depuis une semaine, il n'en était pas loin.
Harry s'était révélé beaucoup plus agréable dans son comportement depuis que Drago et lui était ensemble pour de bon, il n'avait pas perdu de sa verve et de sa réputation d'insoumis, mais il restait dans le tolérable. Seulement, il revenait à son état sauvage lorsque Drago s'éloignait trop longtemps. En effet, maintenant que son amant avait repris sa profession d'acteur à plein temps, il était de nouveau très demandé. Son statut d'homosexuel réputé le privait de contrat de films trop grand public où seul l'argent était en jeu mais ce genre de film n'était plus dans ses priorités. Il devait parfois partir tourner dans des contrées lointaines ce qui l'empêchait d'être à Londres très souvent ou lorsqu'il devait assister à des cérémonies, des festivals, des avant-premières qui le faisaient s'absenter quelques jours.
De son côté, Harry ne passait que très peu de temps à Londres, dès qu'il le pouvait, il s'en allait rejoindre ses amis dans son village natal, il avait besoin de cela à son équilibre. Par ailleurs, le jeune homme s'était mit à travailler avec Sirius en plus de ses heures de cours de manière à être enfin indépendant financièrement et une fois par mois environ, il était convié à rejoindre l'équipe de journalistes et de photographes pour faire un reportage à l'étranger.
Autant dire que Drago et lui n'avait pas le temps d'entrer dans une routine et qu'Harry était très souvent insupportable, même si son comportement restait admissible en comparaison avec son attitude d'autrefois.
En outre, lorsque Drago et Harry étaient enfin ensemble, le jeune homme ne restait pas calme bien longtemps. Leur relation était assez tumultueuse. Ils se disputaient souvent pour un rien, dû à leur ego chacun surdimensionné et leur caractère respectif plutôt trépidant. Cela faisait par équation logique des étincelles, mais aucun des deux ne s'en plaignaient, cela rendait les choses entre eux bien plus exaltantes.
Mine de rien, alors qu'Harry se mettait à courir jusqu'à la bouche de métro et qu'une pluie démentielle tombait en trombe sur lui -maudit soit son impulsivité-, il ne pouvait s'empêcher d'être en colère de l'absence prolongée de son amant. Il le savait très occupé, sur un autre continent, mais ça n'était pas une raison. Il l'avait appelé une semaine auparavant pour lui dire qu'il serait bientôt rentré et puis plus rien.
Il fallait dire que la communication entre eux n'était toujours pas leur fort.
Entre temps, il avait eu le temps d'entendre des rumeurs comme quoi il passait beaucoup -trop- de temps en dehors du tournage avec un des autres acteurs du film, un espagnol très connu -soi disant- et surtout très canon comme Harry avait parfaitement pu le constater en dénichant des vidéos et des photos prisent de paparazzis qui circulaient déjà sur internet.
Le jeune homme savait que l'acteur le plus connu du monde était fou de lui, et de lui seul, néanmoins le savoir dans un endroit paradisiaque avec un matador bien monté dans les parages, la pilule avait du mal à passer. Il n'en n'aurait sûrement rien eu à faire des rumeurs et des photos s'il n'avait pas eu ce manque de lui aussi obsédant.
Il avait beau appeler Ron deux fois par jours, travailler jusqu'à l'épuisement, trainer avec ses amis jusqu'à saturation, ses pensées finissaient toujours par s'égarer vers son amour.
En plus de ses soucis concernant Drago, il avait la pression des résultats de fin de projets qui lui donnerait -ou non- son diplôme afin de lui permettre d'être engagé dans la boite de Sirius à plein temps en tant que véritable salarié, et qui allaient tomber prochainement.
Il avait toujours eu confiance en ses capacités mais ces prochains résultats étaient le fruit de trois ans de travail et il se voyait mal mettre tous ces beaux projets de côté pour recommencer son année. Alors, c'est vrai, il angoissait, combiné au besoin de Drago, sa bonne humeur reposait dans les bas-fonds terrestre ces temps-ci.
Il rentra chez lui, ou plutôt chez eux, vingt minutes plus tard après avoir bataillé avec la pluie et les passants. Drago et lui s'étaient trouvé un pied-à-terre dans un des quartiers les plus chics de Londres très pratique pour Harry puisqu'il était situé à égale distance de son école et de la boite de Sirius.
Harry savait que Drago pouvait aisément payer le loyer tout seul mais le jeune homme tenait à donner sa part, d'autant plus qu'il y était bien plus souvent que lui.
Pour la première fois de sa vie, le jeune photographe avait vraiment l'impression de vivre dans un endroit où il se sentait chez lui. Il y avait ses affaires à lui, les meubles qu'il avait choisis, les couleurs qui lui plaisaient, des détails certes, mais tellement importants à ses yeux lui qui avait toujours eu le sentiment de s'installer chez les autres. Et puis, c'était aussi chez Drago. Lorsqu'il était absent, il aimait voir ses affaires trainer, cela lui rappelait que d'une certaine manière, il était avec lui, qu'il n'était pas seul.
Harry n'était pas un grand maniaque comme son amant, lorsqu'il partait si longtemps, leur appartement ressemblait plus à une chambre d'adolescent en pleine puberté. Le seul endroit à peu près vivable était la cuisine dès lors qu'Harry ne s'en servait jamais, il se faisait livrer tous les soirs ou allait manger un morceau dehors mais n'arrivait pas à se résigner à perdre du temps pour faire quelque chose qu'il allait ingurgiter et donc faire disparaitre tout de suite après. Les plats de Drago lui manquaient aussi. Il commençait à saturer de ces plats commandés tous les soirs.
Lorsqu'il se glissa sous les draps, absolument éreinté d'avoir trop ruminé toute la journée, les bras de Drago lui manquèrent, il avait froid -en plein mois de juin- sans lui.
Lorsqu'il ferma enfin les yeux, il espéra avoir un sommeil sans rêve afin de ne pas être traumatisé à nouveau par des toreros sanguinaires envoyant après lui leurs bêtes monstrueuses pour le pourchasser...
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Lorsqu'Harry ouvrit les yeux, en ayant l'impression de ne pas avoir dormi du tout, ce qui était quelque part pas loin de la vérité, il se fit la brillante réflexion qu'il avait incroyablement froid.
Il se redressa, ses souvenirs commençant à affluer peu à peu à la vue de son corps complètement dénudé.
Il sourit stupidement, sentant son coeur battre la chamade sans prévenir.
Drago était rentré dans la nuit. Harry, non sans grogner, était allé ouvrir à l'importun qui ne cessait de sonner à trois heures du matin depuis dix bonnes minutes. Il n'avait pas pensé à Drago puisque techniquement, il avait les clés de l'appartement.
Il avait ouvert la porte, furieux et s'était adouci à la vue de son amant qui s'était contenté d'un pauvre sourire d'excuse pour l'heure tardive. Harry ne se souvenait pas qu'ils aient dit quoi que ce soit, le jeune homme s'était avant tout demandé s'il n'était pas simplement un somnambule aux visions bien réelles mais lorsque Drago s'était jeté sur lui pour l'embrasser, il avait enfin réalisé. Il était rentré.
Ils s'étaient embrassés à pleine bouche comme des affamés. En à peine une minutes, Drago avait porté Harry, claqué la porte de l'entrée avec son pied et conduit Harry à la chambre pour continuer à lui prouver combien il lui avait manqué. Le sexe était toujours aussi fort entre eux, surtout lorsqu'ils étaient séparés pendant tant de temps. Cela leur servait aussi souvent de substitut pour se défouler l'un sur l'autre quand ils avaient envie de s'entretuer.
Ils avaient fait l'amour sans s'arrêter, Harry avait voulu parler du torero, l'engueuler pour son manque de coups de fil, pour cette trop longue absence mais Drago l'avait fait taire d'un baiser le taquinant que demain ils auraient tout le temps pour parler, pour l'instant, il ne voulait plus lui lâcher les lèvres et Harry ne s'en plaignit pas longtemps.
Il entendit du bruit depuis la cuisine et Harry se sentit tout excité à l'idée de savoir que dans les prochaines minutes, ça serait son visage à lui qu'il verrait.
Il enfila un tee shirt et un caleçon, se regarda sommairement dans la glace, se trouva exceptionnellement frais pour quelqu'un qui avait passé la nuit à s'envoyer en l'air plutôt qu'à rattraper ses heures de sommeil puis se précipita dans la cuisine.
Pour une fois, il n'avait pas envie de faire le fier et dissimuler sa joie, il était bien trop heureux du retour de Drago pour jouer à ça.
Il pénétra dans la cuisine, une délicieuse odeur de caféine emplit ses narines et il afficha un sourire de canaille dès qu'il croisa le regard de son amant.
-Tu pensais encore à moi ? fit-il mutin, en s'installant sans gêne à califourchon sur les genoux de son amant.
Drago lui rendit son sourire et posa tranquillement ses lèvres sur celles du jeune homme tout en le rapprochant afin que leurs corps soient liés. Harry décida qu'il ne voulait pas de tendresse pour le moment. Leur baiser devint alors plus fiévreux, le jeune homme se mit à bouger du bassin pour frotter son érection contre celle de Drago et ce dernier se détacha légèrement de lui en ricanant.
-T'es en forme ce matin toi qui avais soi disant plein de choses à me dire hier soir.
Harry savait qu'ils auraient dû parler un peu avant de refaire l'amour, ils ne s'étaient pas vu depuis plus de deux semaines après tout, il ne l'avait pas prévu mais il était sous pression ces temps-ci avec les résultats de ses examens qui approchaient et il avait besoin de ça pour décompresser.
Il grogna et replongea à l'attaque. Il le voulait et maintenant. Drago sembla très bien le comprendre, ils se levèrent tout en continuant à s'embrasser et l'acteur le souleva jusqu'au buffet, Harry écarta les jambes et Drago se glissa entre elles, se collant à lui tout en plongeant dans son cou.
-Tu m'as trop manqué, lâcha Harry, ravi d'avoir réussi à formuler ses pensées alors que sa voix semblait ne vouloir émettre que des gémissements rauques.
Drago rit un peu et faufila à nouveau sa langue à la recherche de celle de son amour.
Alors que ses mains se frayaient un chemin à la perspective de promesses délicieuses, Drago se stoppa en entendant la sonnerie résonner dans tout l'appartement.
-On s'en fout, continue ! s'impatienta le brun en retirant le tee shirt de Drago, il voulait sentir la délicate texture de sa peau sous ses doigts, que le reste du monde aille au diable, il n'y avait plus qu'eux deux qui comptaient.
Lorsque la sonnerie retentit une seconde fois, Drago se sentit tellement irrité que cela lui fit l'effet d'une douche froide, il détestait être dérangé dans ces moments-là ! Il s'écarta d'Harry qui rugit presque de frustration, attrapa son tee shirt à terre et partit ouvrir à l'intrus pendant qu'Harry restait assis sur son buffet, rageur.
Le visage de Drago se décomposa quand celui de Colin lui apparut une fois la porte ouverte. Mais que faisait ce microbe chez lui ?
Le jeune homme blêmit légèrement, toujours intimidé en présence de Malfoy qu'il n'avait pas pensé être rentré.
-Oh...euh, pardon, Harry ne m'avait pas dit que vous étiez rentré...
-Tu veux quoi ? demanda sèchement le blond qui avait toujours détesté ce mec, il tournait bien trop autour du sien à son goût.
-Harry est là ?
-Nan, répondit Drago, catégorique.
-Ah bon...Pourtant il m'avait demandé de passer le chercher pour...
-Je m'en tape, interrompit l'acteur, dégage de chez moi.
Et sans que le jeune homme ait pu ajouter quoi que ce soit, Drago lui ferma la porte au nez avec brusquerie.
Il gagna la cuisine où Harry plus ébouriffé que jamais, n'avait pas bougé d'un centimètre.
-C'est bon t'as fait ta BA de la journée ?
-Je peux savoir ce que ton ex foutait à la porte ? attaqua Drago froidement.
Harry se souvint alors qu'il lui avait donné rendez-vous chez lui, puisqu'ils habitaient tout près afin qu'ils partent ensemble aider Angelina dans son déménagement.
-Ah ouais, j'avais oublié.
-Et depuis quand vous vous donnez des petits rendez-vous ?
Harry sauta sur ses pieds, surpris par son ton.
-Attends, me dis pas que t'es jaloux ?
-Va te faire foutre ! s'insurgea le blond.
Il se précipita dans la chambre et commença à se rhabiller. Harry ne mit pas beaucoup de temps à le rejoindre.
-Putain, fais pas ta femme bafouée, c'est juste un pote.
Drago eut un rire méprisant.
-Me prend pas pour un con. Tu m'as toujours dit que ce type était complètement accro à toi, je reviens et il t'attend gentiment à la porte.
-Et je ne t'ai pas toujours dit que j'en ai jamais rien eu à battre de ce mec ? rétorqua Harry de plus en plus agacé.
-C'est sûrement un bon plan cul alors, en souvenir du bon vieux temps.
Harry eut envie de foutre un coup dans le mur.
-Mais arrête de dire des conneries putain ! Je paris que tu fais ça simplement pour avoir bonne conscience après t'être tapé ton mexicain de tournage !
Drago haussa un sourcil.
-Inverse pas nos rôles tu veux.
Il se dirigea vers la sortie et ajouta avant de claquer la porte :
-Et pour ton info, il est espagnol.
Harry eut envie de hurler de rage une fois que Drago eut disparut et ne put s'empêcher cette fois-ci de donner un violent coup de poing dans le mur.
-Putain mais quel enfoiré !
Comment osait-il lui faire une scène pour une raison aussi futile ? Bon, il devait avouer que lui-même avait déjà fait des scènes pour moins que ça, et il était vrai qu'il avait toujours évité de lui dire qu'il fréquentait Colin sachant Drago de nature très possessive, mais lui faire un tel coup seulement à peine quelques heures après son retour, il battait tous leurs records.
Enragé comme il ne l'avait jamais été depuis longtemps, il prit un sac, y jeta quelques affaires et s'en alla. Comme Drago n'avait pas pris sa valise avec lui, il supposa qu'il était seulement parti faire un tour, et bien il se fourrait le doigt dans l'oeil bien profondément s'il croyait qu'il allait lui pardonner aussi facilement.
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Harry frappa à la porte du loft aménagé de son parrain, il avait conscience qu'il était un peu tôt, mais il savait Sirius plutôt matinal le dimanche ce qui lui donna du courage.
Ce dernier lui ouvrit pratiquement nu comme à l'accoutumé bien qu'Harry fut heureux de le voir porter un boxer, si laid fut-il.
Le visage de son parrain parut prendre anormalement une couleur rosée ; le jeune homme se demanda s'il avait peur qu'il découvre un truc gênant et Dieu savait combien il était dur d'embarrasser Sirius Black.
-Je te dérange peut-être ? s'amusa-t-il.
-Pas vraiment, marmonna-t-il.
-Qu'est-ce que tu caches alors ? demanda Harry tellement intrigué que Drago lui sortit de l'esprit quelques instants.
Sirius grimaça et laissa entrer son filleul dans sa demeure. Harry comprit son malaise en à peine une demie seconde.
La personne à laquelle il s'attendait le moins de rencontrer se trouvait tranquillement installé dans le canapé du salon, un café à la main, aussi peu vêtu que le propriétaire des lieux.
-Qu'est-ce...qu'est-ce que tu fous là ? réussit à articuler le jeune homme un peu désoeuvré par cette présence insoupçonnée.
-Harry ! A croire que nous sommes destinés à nous croiser tous les ans, le destin semble croire que nous ne sommes pas fait pour nous quitter, salua Neville Londubat avec un grand sourire.
-Je ne pense pas que le destin ait quoi que ce soit à voir avec ça. Tu veux peut-être que je repose ma question ?
-Enfin Harry, intervint Sirius un peu nerveux, on va pas te faire un dessin, la situation parait assez claire.
-Tu crois ? répliqua le jeune photographe acerbe qui en avait assez que ses proches lui fassent autant de coups bas en si peu de temps, et le petit déjeuner romantique le dimanche matin je dois l'inclure dans mes suppositions ?
-C'est pas ce que tu crois et puis ca n'a rien à voir avec toi. Neville et moi on s'est connu bien avant qu'on ne te connaisse, on se voit comme ça de temps à autre, rien de sérieux.
-Pourquoi j'ai l'impression de vous prendre en flagrant délit alors ?
Enfin cette dernière remarque concernait surtout Sirius, Neville pour sa part, semblait jubiler de la situation.
-Mais pas du tout !
-Je peux te parler ?
Le ton adopté envers Neville était plus un ordre qu'une requête. Ravi, son ancien mentor enfila un pantalon et le rejoignit dans le couloir pendant que Sirius les laissait faire, un peu méfiant.
Harry s'adossa contre la porte d'entrée et prit un air supérieur.
-Je veux pas que tu te serves de lui pour te rapprocher de moi à nouveau ! prévint le jeune homme sans passer par quatre chemins.
Neville haussa les épaules.
-Sirius est un amant de longue date, rien à voir avec toi.
-Moi qui croyais que tu préférais les petits jeunots, je vois que tu vises aussi les plus vieux, t'es incapable de trouver quelqu'un de ton âge ou quoi ? cracha-t-il avec fureur bien qu'il ne savait pas trop d'où cette colère provenait.
-Tu es jaloux, constata Neville un brin émerveillé de faire encore de l'effet à son petit brun.
Harry secoua la tête, ahuri devant cet excès de confiance.
-Nan mais tu m'as rêvé là !
Neville sourit, il était content de le revoir. Il se rapprocha de lui de manière à pouvoir lui caresser la joue doucement. Combien de fois en avait-il rêvé depuis qu'il lui avait demandé de disparaitre ?
Harry, coincé contre la porte, eut l'envie subite de reculer le plus loin possible, comme si Neville représentait une dangereuse menace pour lui.
-Retire ta main.
Le photographe obéit docilement, il avait eu ce qu'il voulait de toute façon.
-Alors comment se passent tes études ? Toujours aussi doué ?
Harry soupira, étrangement las.
-Tu t'en fous Neville, dis-moi ce que tu veux et va-t-en.
Ce dernier était heureux que le jeune homme lui demande enfin ce qu'il voulait sans rien lui imposer.
-Je suppose que tu ne veux toujours pas de moi dans ta vie ?
Harry secoua la tête négativement. Quelque chose en lui pourtant lui donnait envie de lui répondre oui, quelque chose qui avait toujours été comblé par sa présence dans sa vie mais il ne voulait pas qu'il vienne tout gâcher dans sa relation avec Drago qui était déjà en elle-même assez compliquée en soi.
-Alors embrasse-moi.
Harry cligna des yeux, stupéfait.
-Je...Quoi ?
-S'il te plait, rien qu'une dernière fois. Tu ne sais pas combien je meurs de goûter tes lèvres à nouveau, comme si leur goût n'était jamais parti.
-Arrête avec tes niaiseries de tapette à deux balles ! s'énerva Harry de plus en plus mal à l'aise.
Il voulait s'enfuir, ne plus être scruté par ces yeux plein d'espoir. Constatant que Neville attendait, Harry ajouta :
-Je ne t'embrasserai pas.
-Ca ne signifiera rien pour toi, juste à me dire adieu. La dernière fois tu ne m'as même pas laissé le temps d'approuver quoi que ce soit. Cette fois-ci, je tiendrai parole.
Harry eut un petit rire nerveux.
-Oh et tu as mis plus d'un an pour venir me dire ça ?
-S'il te plait, j'en ai besoin...
Le jeune homme ne répondit rien cette fois-ci. Neville semblait l'avoir pétrifié par la force de son regard et Harry le trouvait beau. Il avait toujours pensé que Neville était son type d'homme mais il savait combien ses baisers étaient ravageurs à tel point qu'il n'avait jamais bien réussi à identifier ce qu'il ressentait vraiment pour lui.
Ca n'était pas de l'amitié et il ne pensait pas que ce fusse de l'amour. Il se sentait troublé en sa présence, il en avait conscience, de même que la jalousie qu'il avait éprouvé à le voir avec un autre homme même si ce dernier était son parrain et la perspective d'être autorisé à l'embrasser sans que cela ne signifie rien de sérieux, simplement des adieux, l'excitait au plus haut point. Pourtant, paradoxalement, il n'avait aucun problème avec le fait de ne plus le voir, jamais il ne lui avait manqué, c'était toujours Neville qui réapparaissait, si ça avait été le cas contraire, il l'aurait sûrement oublié depuis le temps, il ne serait jamais allé le chercher.
Neville prit son silence pour une invitation et se pencha avant même qu'Harry ait eu le temps de se préparer vers ses lèvres tant convoitées.
-Tu pars pour de bon après ? s'assura le jeune homme.
Neville sourit sans répondre et l'embrassa enfin. Il avait de la chance qu'Harry se soit disputé avec Drago très récemment sinon il n'aurait certainement pas accepté cette offre malgré son envie ; de cette manière, il avait l'impression de punir Drago pour son comportement.
Le photographe avait sa façon bien à lui d'embrasser et Harry en apprécia chaque seconde même si sa conscience finit vite par le rattraper l'obligeant à le repousser avant que tout ne dérape trop loin.
Un peu haletant, Harry refusa de croiser à nouveau son regard.
-T'as eu ce que tu voulais, maintenant dégage.
Neville baissa les yeux, il avait pensé qu'il se sentirait mieux, soulagé mais c'était loin d'être le cas, il ne se doutait pas qu'Harry ressentait la même chose à cet instant.
Il prit ses affaires en saluant Sirius puis passa devant Harry sans un mot et le jeune homme se retint de ne pas courir après lui pour lui demander pardon après tout ce qu'il lui avait fait, après s'être autant servi de lui, après tout ce qu'il lui avait laissé espérer mais sa fierté l'en empêcha une nouvelle fois.
Il retrouva Sirius dans le salon qui ne fit aucun commentaire.
-Toi tu t'es encore disputé avec Drago, paria Sirius en buvant une gorgé de café et tendant une tasse à son filleul désorienté.
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Comme il l'avait prévu, l'épisode avec Neville ne le préoccupa que vingt quatre heures puis ses pensées se tournèrent à nouveau vers son blondinet impossible. Il savait que leur dernière dispute était stupide mais il refusait de faire le premier pas, si Drago voulait se faire pardonner, il savait où le trouver. Au bout de quatre jours de silence, Harry se demanda s'il tiendrait sa résolution, en effet, il avait peur que l'acteur ne reparte à l'autre bout du monde pour un mois et Harry ne survivrait pas à ce nouveau départ.
Deux autres jours suivirent sans qu'aucun ne cède et le jour de la remise des diplômes arriva. Angelina vint le chercher chez Sirius en fin d'après-midi pendant que son parrain s'excusait de l'éventuel retard qu'il aurait pour causes de travail monstre.
-Ne t'inquiète pas, il va venir.
-Tu parles, il sait même pas le jour.
De toute façon, si Harry avait réussi son projet de fin d'année et qu'il obtenait son diplôme, que Drago soit présent ou pas, il savait qu'il irait le trouver tant le soulagement et la joie lui enlèverait tout sentiment rancunier.
Cela n'avait rien à voir avec une cérémonie américaine. Chaque étudiant faisait la queue devant plusieurs bureaux et attendait que leur nom soit appelé. Une fois à l'intérieur, on vous remettait votre diplôme ou on vous annonçait votre redoublement, l'étudiant rejoignait ensuite une salle adjointe où les proches les attendaient pour partager leur joie ou les soutenir dans leur échec. Il y avait ensuite une grande soirée organisée pour tous les nouveaux diplômés dans la grande salle de conférence de l'école, aménagée pour l'occasion.
Harry ne s'était jamais senti aussi angoissé dans le cadre scolaire de toute sa vie, assis sur son banc en compagnie des autres étudiants qui attendaient nerveusement leurs noms d'être appelé, il se dit qu'ils devaient tous avoir l'air stupide.
Etant donné que l'étudiant appelé ne repassait pas par la salle d'attente, Harry n'avait aucune idée si Angelina ou Colin avait réussi ou non et cela rendait le stress encore plus grandissant.
Etant en fin de liste, il sembla que son nom fut appelé en dernier et que cela avait été fait exprès pour le faire stresser plus que n'importe qui.
Ce fut Severus Rogue, le directeur en personne, qui fut désigné pour lui annoncer la nouvelle.
-Bonsoir monsieur Potter.
-Bonsoir.
-Je vous en pris asseyez-vous.
-Non merci, je pense que j'ai été assez assis pour le restant de mes jours.
Harry crut presque apercevoir un micro sourire se dessiner sur les lèvres de son directeur mais qui fut précoce quoi qu'il en soit.
-S'il vous plait.
Harry ne céda pas malgré la deuxième demande, de toute façon, ses jambes refuseraient de bouger tant qu'il n'aurait pas la réponse.
-Qu'on en finisse, monsieur.
-Vous êtes si stressé que cela Monsieur Potter ? Vous croyez vraiment pouvoir échouer ?
Harry sentit son coeur s'arrêter de battre quelques instants.
-Je suis censé comprendre quelques choses par là, monsieur ?
-Bien sûr, s'amusa le directeur aux cheveux gras, vous être simplement censé conclure par là que vous avez réussi votre projet de fin d'étude avec brio.
Le jeune homme sentit son coeur exploser et un poids considérable s'envoler de sa poitrine. Il sentit enfin ses jambes répondre et se laissa tomber dans la chaise sans pouvoir prononcer un mot.
-Je suis fier de votre parcours Harry, ajouta Severus sur un ton paternaliste.
Lorsqu'Harry rejoignit les autres, ses amis lui sautèrent dessus et ils hurlèrent tous en même temps de joie car tous avaient réussis brillamment.
Il n'y avait plus grand monde et ils gagnèrent eux aussi l'immense salle de conférence où beaucoup étaient avec leurs proches, dansaient et buvaient déjà pour célébrer. Sirius ne mit pas longtemps à le rejoindre et le félicita.
Son coeur fit un nouveau tour périlleux -il risquait la crise cardiaque à ce rythme là- lorsqu'il suivit les regards et les chuchotements des gens quand Drago Malfoy fit son entrée.
Il sourit de toutes ses dents ignorant tous les regards tournés sur lui, se précipita vers son amant, se jeta dans ses bras et l'embrassa à pleine bouche devant tout le monde. Peu importait tous les gens qui les regardaient, il n'y avait que lui qui comptait en cet instant, le fait qu'il s'était rappelé le jour, qu'il avait fini par être le plus mature des deux, qu'il semblait fier de lui.
-Tu es venu, souffla-t-il pour que seul Drago puisse l'entendre.
-On est des vrais gamins hein ?
Harry acquiesça et l'embrassa à nouveau du bout des lèvres en soupirant de plaisir, c'était si bon de le retrouver...Puis il se détacha à contrecœur, il s'était assez donné en spectacle pour le restant de ses jours.
Il était sûr que cette embrassade allait rester dans les annales de l'école.
Drago, dans toute cette foule hostile, faisait le fier mais Harry savait qu'il devait se sentir très mal à l'aise. En effet l'acteur avait horreur de se retrouver parmi des gens qui n'avaient aucun rapport avec l'industrie hollywoodienne, il avait l'impression d'être épier de tous les côtés -ce qui était la vérité quelque part- et c'est pourquoi il ne se montrait en public que lorsqu'il était avec ses semblables. Harry trouvait ça tellement orgueilleux de sa part mais d'un autre côté, il le comprenait.
Des filles comme Susan Boyle ou Romilda Vane, qui en cet instant le regardait de telles manières qu'on pourrait penser qu'elles allaient charger sur lui dans les prochaines secondes, pouvait facilement effrayer et vous faire renoncer à sortir dehors.
Harry laissa donc Drago saluer Sirius, puis l'entraina à l'extérieur avant même qu'il n'ait eu le temps de se sentir exposer aux autres. Le jeune homme ne voulait pas qu'il regrette d'être venu.
C'était une très belle soirée d'été.
Harry aimait la chaleur et se balader dans les jardins foisonnants de son école si tard le soir, vêtu d'un simple tee shirt -il haïssait tout ce qui était seconde couche de vêtements- avec son amoureux à ses côtés et son diplôme en poche, était carrément le pied intégral.
-C'est donc là que tu as passé ces trois dernières années, fit Drago en admirant les lieux alentours.
-J'aurais jamais imaginé te faire visiter un jour, reconnut Harry qui trouvait la situation assez surréaliste.
-Mais je suis arrivé en retard.
Harry sourit devant son air penaud.
-Parce que c'était pas fait exprès ?
-Je me suis perdu, c'était toujours mon chauffeur qui m'accompagnait les rares fois où je suis venu te chercher et...
Harry se sentit tout d'un coup très excité.
-Tu veux dire que c'est toi tout seul qu'est venu en voiture ce soir ?
Drago plissa les yeux à cette question : son mec lui parlait comme à un attardé incapable de se déplacer sans assistance, ça n'était tout de même pas sa faute s'il haïssait conduire !
-Et alors ?
Harry sautilla comme un enfant.
-Pitié dis-moi que t'es venu avec ta Porsh !
Drago renifla dédaigneusement.
-C'est la seule voiture que j'ai non ?
Harry poussa un juron enthousiaste.
-Ahaha, bah je crois que Sirius va rentrer tout seul ce soir, fit-il ravi à la perspective de conduire le magnifique petit bolide de sa superstar de petit copain.
Drago l'attira à lui brusquement, le faisant s'arrêter dans sa marche et le colla contre un des murs de l'école infestés par le lierre et la mauvaise herbe.
Un sourire hautain se dessina sur ses lèvres finement dessinées et Harry frissonna, sentant ses sens se réveiller à cette simple moue.
-De toute façon, je n'ai pas l'intention de passer une autre nuit sans toi.
Harry lui rendit son sourire pendant que le blond lui caressait le visage, étrangement doux, le contemplant comme s'il avait peur que le jeune homme ne soit qu'un rêve.
-T'as failli me rendre fou tu sais ?
Harry savait qu'il parlait de sa fugue. Leur dispute avait été complètement stupide, comme toutes celles qui avaient précédées.
-Je sais.
Drago resta quelques instants à le regarder et Harry eut envie de le supplier pour qu'il l'embrasse enfin. Mais qu'attendait ce con ?
-Je repars en tournage, annonça-t-il finalement et Harry sentit son coeur manquer un battement.
-Quoi ?
Drago baissa les yeux.
-Non ! T'as pas le droit de me faire ça ! tonna-t-il en rage tout en le poussant pour l'éloigner.
Il se fichait de lui ? N'est-ce pas ? Il ne pouvait pas lui annoncer une telle chose alors qu'il se sentait si heureux.
-C'est la prod, j'avais deux mois de délais entre les deux tournages, mais ils ont dû accélérer les choses pour je ne sais quelles raisons. Mon avion part pour le Brésil dans une semaine.
Harry se demanda vraiment si son amant ne lui faisait pas une blague de très mauvais goût pour simplement jouer avec ses nerfs.
-Une semaine ? Mais putain Drago ! Tu crois peut-être que t'es le seul à devenir fou ? cingla le jeune homme qui avait l'envie incongrue de hurler à travers toute la cours verdoyante qui s'étalait devant eux.
L'acteur l'attira à nouveau contre lui, encerclant son visage de ses mains puissantes.
-J'ai tout arrangé cette fois, on ne sera pas séparé longtemps. Un jet privé t'emmènera sur les lieux du tournage tous les weekends, et tu pourras même travailler avec l'équipe de photographes sur place.
Un peu rassuré à cette idée, Harry se sentait tout de même toujours autant trahi.
-Génial, marmonna-t-il, on se verra quarante huit heures et j'aurai même le droit à un méga décalage horaire toute la semaine.
Drago se renfrogna devant son manque d'enthousiasme.
-Personne ne t'oblige à faire le voyage, Potter. Reste à Londres si c'est trop dur pour toi, j'en ai rien à battre.
Son changement de ton, un poil vexé, eut le mérite de faire ricaner Harry.
-Menteur, nargua-t-il avant d'attraper ses lèvres -enfin- et d'enrouler ses mains autour de son cou.
Alors que leur baiser devenait de plus en plus fiévreux, Drago entendit des bruits caractéristiques d'appareils photos en pleine action un peu plus loin.
-Cassez-vous ! aboya-t-il fou furieux aux trois paparazzis soi disant 'cachés' derrière de malheureux buissons.
-Calme-toi dragon, s'amusa Harry sans même leur adresser un regard pour une fois, si ça les excite de mater...
Drago, étonné, n'eut pas le temps de comprendre la réaction si pacifiste de son amant, lui qui était toujours le premier à fuir en courant quand il voyait quelqu'un les mitrailler, que ce dernier l'entrainait à nouveau dans un baiser langoureux -sans dérapage néanmoins.
A la vérité, Harry voulait montrer à ces sales journalistes et au monde entier par la même occasion, qu'ils étaient bels et bien un couple amoureux afin de démentir ces rumeurs de prostitution qui bien que fausses lui rappelaient sans cesse ce par quoi il était passé pour en arriver là. Il ne voulait pas que les journalistes continuent à salir leur relation, tous deux en avaient déjà bien assez fait sur ce terrain là.
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-On y croit trop, c'est fou...
-Ouais, j'suis ébloui par son...talent, répondit Harry dans le vague en continuant à admirer ce magnifique derrière.
-Mais mate moi cette paire de seins, et ses hanches...
Harry se détourna un instant son regard vers la femme que Tom Jedusor décrivait passionnément depuis quelques minutes déjà.
-Bof, je m'en suis tapé des mieux, assura Harry avec une mauvaise foi évidente, vise moi plutôt ce mec monté comme un Dieu grec, juste derrière le type des lumières.
Tom jeta un bref regard vers l'homme en question histoire de tout de même donner son opinion d'hétéro.
-Banal.
Harry poussa un petit soupire exaspéré.
-Laisse tomber, tu connais rien à la vie.
-Tu t'es vu avec tes goûts de petit pédé allumé !
-T'as oublié qui est mon mec peut-être ?
Tom se renfrogna. Il marquait un point.
Voilà bien un quart d'heure qu'Harry et Tom, assis nonchalamment sur une table tels deux conquérants, mataient tous les figurants sur le plateau de tournage du nouveau film de Drago. Harry s'était rendu sur les lieux depuis deux mois, pendant les trois premières semaines, il s'était contenté d'un weekend par semaine, se tapant des aller-retour entre les deux continents à n'en plus finir, puis constatant que le courant passait bien avec les autres membres de l'équipe du film, il avait décidé de rester jusqu'à la fin du tournage. Il avait ainsi pu avoir Drago à ses côtés tous les jours et travailler à sa guise avec l'équipe, une expérience qui s'était révélée, d'un point de vue professionnel, très enrichissante.
Il s'était déjà rendu sur des tournages avec Drago mais pas sur une aussi longue période et certainement pas pour y travailler.
Le tournage arrivait à son terme et Harry se sentait étrangement nostalgique. Il s'était attaché à certaines personnes, aux lieux, au pays, au rythme de vie et il regrettait déjà de rentrer même si ses amis commençaient sérieusement à lui manquer.
Sa loge était déjà rangée, sa valise préparée, il n'attendait plus que Drago -qui avait disparu de la circulation après avoir tourné une scène une heure plus tôt- pour lui dire au revoir avant d'attraper son avion. En effet l'acteur était encore pris pour quelques jours avant de pouvoir être rapatrié à son tour.
-Putain, il me donne chaud...
-Je peux savoir de quoi tu parles Potter ?
Harry sourit en se tournant vers son amant qui venait miraculeusement de faire son apparition.
-Je savais qu'il fallait que je sorte un truc du genre pour que t'apparaisses.
-Quelle proie facile tu fais Drago, se moqua Tom en tournant son regard vers la bimbo qu'il avait repérée dans l'espoir de ne pas avoir l'air d'être celui qui tient la chandelle.
-Tu me cherchais peut-être ?
-Je pars, tu te souviens pas ?
-Mais pas maintenant ? s'alarma le blond.
-Mais non, juste dans dix minutes.
L'acteur s'approcha de lui et se glissa entre ses jambes. Ainsi installé sur la table, Harry le dominait d'une tête et il aimait cette sensation de supériorité. Pendant les deux mois de tournage, Harry et Drago avait pu se montrer plus intime en public qu'à l'ordinaire, les gens autour d'eux se fichaient de leurs histoires privées et avaient l'habitude de travailler avec des personnes célèbres, c'est pourquoi Harry avait ressenti un sentiment de libération permanent pendant ces semaines où il n'avait pas senti le besoin de se cacher mais de seulement vivre comme un couple normal. C'était sûrement ce qui lui manquerait le plus une fois rentré.
-Tu vas directement à Bristol c'est ça ?
-Ouais, les Weasley m'ont invité une semaine, comme ça j'aurai même pas le temps de penser à toi.
-Je serai là quand tu rentreras à Londres.
-T'as intérêt.
-Drago ! Dumbledore a besoin de toi cinq minutes, dépêche.
-Je reviens, attend moi ! fit Drago à Harry avant de suivre l'assistant.
Harry enragea. Ce Dumby ne pouvait pas le lui laisser quelques secondes ? Il allait partir bon Dieu ! Albus Dumbledore était un réalisateur réputé pour ses extravagances et son perfectionnisme, voilà pourquoi il était si bon dans ce qu'il faisait selon les dires. Harry n'avait pas compté le nombre de fois où il l'avait maudit pendant ces deux mois étant donné qu'il ne répondait que par sa star, à savoir Drago.
-Relax, il va revenir, assura Tom devant son air crispé, dis au revoir à tous ceux que t'as oublié tout à l'heure, on va pas tarder.
Harry fit ses adieux à tous les membres du plateau qu'il n'avait pas encore salué puis se dirigea vers la sortie, tiré par Tom qui ne cessait de répéter qu'ils allaient être en retard à l'aéroport mais Harry était effrayé à l'idée de partir sans avoir revu Drago une dernière fois.
-C'est pas la fin du monde non plus, tu le revoies dans une semaine.
-Je t'emmerde, Tom.
Harry l'appréciait toujours autant même s'il s'en voulait un peu de s'intéresser si peu à sa vie, de se sentir si peu concerné par ses problèmes alors que ce dernier l'avait toujours soutenu dans sa relation avec Drago, et même s'ils se voyaient moins depuis qu'il s'était définitivement installé dans le sud de la France avec Bellatrix Lestrange, sa petite amie (Nda : désolée, j'ai pas pu m'en empêcher ^^), il continuait à demander de leurs nouvelles, à leur rendre visite et le jeune photographe appréciait son soutien.
-Harry !
Le coeur battant, Harry respira mieux lorsqu'il vit Drago accourir vers lui. Il le prit par la main, ignorant les grognements de Tom, l'embarqua dans une pièce vide et l'embrassa avidement.
-J'ai pas envie de partir, se plaignit le jeune homme entre deux baisers.
Drago rit un peu. Il était vrai qu'il n'avait pas autant apprécié un tournage depuis longtemps, concilier son travail et Harry tout à la fois était tout ce dont il avait besoin au monde, il avait longtemps cru que son métier était un obstacle, quelque chose qui les séparait, qui venait s'immiscer entre eux pour les freiner, pour les empêcher de s'aimer, mais ces deux mois-ci avaient rendu les choses bien différentes.
-Je sais pas comment t'arrives à ne pas péter les plombs à changer d'équipe, de lieux de tournages, de gens avec qui tu te travailles comme ça tout le temps, avoua Harry, admiratif.
Drago prit un air étrangement sérieux.
-Tu sais bien que je ne m'attache jamais.
Bien sûr qu'il le savait, il en avait assez fait les frais par le passé.
-Quand tu parles comme ça, j'ai toujours l'impression d'être quelqu'un de spécial.
Drago se pencha à nouveau vers lui, prêt à l'embrasser après lui avoir murmuré :
-Tu l'es.
Lorsque leurs lèvres se rencontrèrent et dans les bras de Drago Malfoy, Harry continua à se sentir incroyablement spécial.
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-Harry ! Mon ami qui me veut du bien !
Il savait qu'il était parti depuis longtemps, que son pote était une folle assez délurée qui s'assumait mais Dean avait l'air un peu trop enthousiaste pour paraitre convainquant malgré tout.
Suspicieux, Harry plissa les yeux.
-Qu'est-ce que tu veux, Dean ?
-Tu sais que c'est mon anniversaire bientôt ?
-Bien sûr, assura Harry, ironique, même s'il se fit la réflexion qu'il était bientôt temps qu'il se renseigne sur la date en question.
-Il y a un festival le mois prochain je sais plus où et Brad Pitt, Johnny Depp et DiCaprio seront tous les trois présents, en même temps, tu te rends comptes ?
Le jeune homme brun feignit un bâillement :
-Intéressant.
-Tu pourrais demander dans ta grande magnanimité à ton Monsieur Univers de me trouver deux places...
Harry le toisa quelques instants, s'interrogeant sérieusement s'il croyait vraiment un instant qu'il répondrait positivement à sa demande ou s'il se moquait de lui.
Il rit intérieurement à la tête que ferait Drago s'il lui demandait une telle chose pour son ami la grande tante.
-Je crois que tu rêves là, dit-il quand même pour s'assurer qu'il ne se fasse pas de faux espoir trop longtemps.
-Alors l'élu, c'était comment ces deux mois de tournage ? s'enquit Seamus en ignorant Dean et ses fantasmes vaseux.
Harry grimaça au surnom employé, ses amis avaient la fâcheuse tendance à lui trouver des pseudonymes ridicules depuis qu'il était avec Drago, "l'élu" revenait le plus fréquemment pour sa plus grande horreur.
Le jeune homme avait trouvé tous ses amis sur le terrain de basket, comme à l'accoutumé et commençait à se satisfaire lui même d'avoir avancé et évolué depuis qu'il avait quitté ce bled alors qu'eux continuaient à stagner, à ne rien faire de leur vie. Il savait qu'il avait eu beaucoup de chances, mais il avait tout fait pour en avoir, eux semblait ne rien vouloir tenter, comme si jouer sur ce terrain était la seule chose qui valait la peine d'être vécu sur cette terre.
Il avait envie de les bouger, de leur dire combien ils étaient pathétiques à s'accrocher au passé mais il savait aussi qu'il n'avait pas le droit de leur reprocher la chance qu'eux n'avaient pas eu. Peut-être que lui aussi serait dans la même situation si Drago n'était pas apparu dans sa vie. Il se rassura en se disant que pour avoir eu ce qu'il avait maintenant, il avait dû subir bien pire que tout ce qu'ils pourraient jamais imaginer et il était certain qu'eux-mêmes n'auraient pas tenu si leur place avait été échangé. De cette manière, la chance n'avait rien à voir avec sa réussite.
Ils lui annoncèrent que Ron était chez Hermione et Harry se mit de suite en chemin.
Lavande et Parvati, deux de ses anciennes petites amies du temps où il était un bourreau des coeurs hétéro, lui sautèrent dessus en chemin et souhaitèrent surtout s'informer de sa relation avec Drago.
-Vous devriez aller lire les journaux, ils savent mieux que moi après tout.
-Alors comme ça tu es vraiment la pute de Malfoy ?
-Il te paye cher au moins ?
-Ca explique pourquoi t'arrives à te payer un appartement à Londres maintenant...
Harry leva les yeux au ciel, il se demandait parfois pourquoi les gens étaient plus intéressés par la vie de personnes inconnues que de la leur et surtout de la sienne.
-Et si vous alliez vous perdre là-bas ? Je vous ai assez vu.
Cette histoire de prostitution commençait sérieusement à l'agacer et puisqu'il savait d'où cette rumeur provenait, il décida de faire un petit détour chez ses frères et soeurs.
Lorsqu'il pénétra dans leur appartement miteux, il remarqua qu'ils l'avaient bien arrangé. Il y avait plus de meubles, une immense télévision trônait au milieu du salon, enfin récompensé par deux spacieux canapés. Malgré tout, ils avaient réussi à se faire de l'argent sur son dos en son absence.
Les deux ainés étaient les seuls présents et Harry en déduisit qu'ils continuaient à travailler la nuit.
Ils parurent un peu désarçonnés de le voir débarquer ainsi.
-Je vois que les petits potins que vous marchandez rapportent, constata Harry narquoisement.
Son grand frère se leva subitement sur ses deux grandes gambettes arborant toujours ses airs menaçants de faux caïd.
-A croire que tu sers quand même à quelque chose finalement.
Harry leur offrit son plus beau sourire.
-Tu peux pas savoir à quel point cette situation est jouissive, vous savoir désespérément dépendant de moi et de mon bonheur.
-Calme-toi ! ordonna sa grande soeur à l'égard de son ainé qui était à deux doigts d'aller refaire le portrait de son jeune frère, dis-moi Harry, tu n'es quand même pas venu jusqu'ici seulement pour nous provoquer ?
-Tentant mais fait je suis venu vous prévenir ; vous pouvez aller raconter tout ce que vous voulez sur mon compte, si vous saviez comme j'en ai rien à foutre, mais je vous interdis de compromettre Malfoy avec moi. Pour votre bien, j'espère que ces rumeurs de prostitution vont bientôt disparaitre de la toile.
Face à ses menaces, sa grande soeur se leva et prit la main à son frère pour l'empêcher de faire quoi que ce soit de regrettable le sentant prêt à bondir.
-Putain tu fais que profiter d'un mec célèbre mais t'es rien du tout alors arrête de te prendre pour un grand homme !
-Et encore t'as rien vu mais je te montre quand tu veux.
Comme aucun des deux ne semblaient vouloir argumenter, Harry préféra s'en aller. A moins que la situation ne l'y oblige, il se promit de ne plus jamais remettre les pieds là bas, cela lui faisait du mal pour rien.
Il retrouva Ron qui avait daigné abandonner sa bien-aimée quelques minutes pour lui et Harry ne put s'empêcher de le trouver généreux, il savait que pour sa part, il n'aurait jamais lâché Drago pour lui.
Le rouquin s'enquit de toutes les histoires de couples de son meilleur ami, il s'était drôlement rattrapé depuis qu'Harry sortait avec Drago lui qui dans le temps se plaignait de ne pas être assez présent dans la vie sentimentale du Dom Juan.
-D'ailleurs je pensais à un truc, si jamais un jour vous avez besoin de pimenter votre vie sexuelle, tu peux teindre les cheveux de Malfoy en brun et toi en blond et...
-Weasley, je te conseille de ne pas finir ta phrase si tu tiens à avoir des enfants un jour.
Ron éclata de rire semblant vraisemblablement entrain de se visualiser le tableau dans sa tête. Alors qu'ils se dirigeaient vers le Terrier où les Weasley avaient invité Harry à passer quelques jours, Ron devint plus sérieux.
-Tu sais que Ginny est là...
Harry perdit son sourire moqueur en une fraction de seconde. Il ne l'avait pas vu depuis si longtemps. Il avait toujours un peu de mal à se sentir totalement à l'aise en sa présence après le passé commun qu'ils avaient.
-T'as intérêt à faire attention à elle, prévint le rouquin qui se méfiait toujours du comportement du brun avec sa petite soeur.
-T'inquiète pas.
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Il serra fort sa petite carcasse dans ses bras une fois qu'il retrouva Ginny chez ses parents quelques heures plus tard. Sentant son parfum et ses cheveux si doux contre lui, il ferma les yeux et profita de sa présence réconfortante. Il réalisa qu'elle comptait pour lui au même titre que Ron ou Sirius. Elle avait tant fait pour lui, elle connaissait tout de lui, avait tout vu et elle continuait à l'aimer malgré tout sans jamais l'avoir jugé et il lui était reconnaissant pour ça.
Ils passèrent la soirée avec les autres sans pouvoir trop se confier manquant un peu d'intimité. Une fois que tout le monde fut couché, Harry se faufila dans sa chambre discrètement. Il la trouva allongée dans ses draps, toujours aussi féminine, toujours aussi belle, semblant l'attendre depuis un moment.
Il lui sourit, traversa la pièce et s'installa dans son lit où elle se blottit contre lui tout naturellement. Harry ne put s'empêcher de constater avec ironie que malgré tout, ils se retrouvaient toujours dans des situations dangereuses ; si Ron ou n'importe quel autre membre de sa famille les trouvaient installés de cette manière, il n'était pas sûr de pouvoir s'expliquer convenablement.
-Tu m'as manqué, souffla-t-elle dans son cou.
Il caressa doucement ses bras découverts et l'embrassa sur la joue pour lui prouver qu'elle lui avait tout autant manqué.
-T'es toujours avec ton petit con ?
La jeune fille se refugia un peu plus dans les bras de son prince charmant sans répondre et Harry trouva la réponse tout seul.
-Merde Ginny, qu'est-ce que tu fais encore avec ce porc ? Dégage de chez lui ou tue le, mais fais quelque chose, c'est pas ton genre de rester sans rien faire. Tu sais, il est pas trop tard pour partir, pour reprendre tes études.
La rouquine soupira de plaisir, elle aimait lorsque le jeune homme s'inquiétait comme ça pour elle, elle se sentait unique au monde. Quelle autre fille pouvait se vanter de préoccuper autant le sublime Harry Potter ?
Elle redressa la tête vers lui et lui sourit.
-Depuis quand t'es devenu quelqu'un de bon conseil ?
-Depuis que je suis un exemple à suivre.
-T'inquiète pas pour moi Potter, je suis une grande fille, je m'en sortirai toute seule. Et puis j'ai rencontré quelqu'un tu sais.
Harry se redressa quelque peu.
-Et c'est du sérieux ?
-Ca ne l'a jamais été autant, dit-elle avec un grand sourire.
Harry sentit son portable vibrer dans sa poche, il s'en saisit et un sms de Drago s'afficha : "tu me manques". Il sourit comme un idiot et rangea prestement son téléphone pour que Ginny ne se doute de rien.
-Ca fait du bien de te voir sourire comme ça. Il y avait des jours où j'avais peur que ça n'arrive plus jamais, lui avoua-t-elle tendrement.
-Ouais je sais.
-Qui aurait cru un jour qu'on finirait tous les deux par se ranger, arrêter nos conneries et par être simplement heureux ?
-Comme quoi tout arrive.
Elle se cala plus confortablement dans ses bras et prit un ton plus sérieux :
-Tu sais, maintenant que je vois ta vie aujourd'hui, je crois que tes parents auraient été très fiers de toi, de ce que tu es devenu.
Harry savait que sa déesse savait toujours ce qu'il avait besoin d'entendre. Il eut alors l'envie soudaine de leur parler, de les voir, leur présenter Drago, simplement les remercier.
-Merci, princesse.
Et il l'embrassa.
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Harry avait passé une merveilleuse semaine avec sa famille d'adoption qui était bel et bien fière de lui, au même titre que ses parents l'auraient été s'ils avaient été encore en vie.
Mais le jeune homme avait sa vie à Londres désormais et son prince charmant à lui lui manquait un peu trop pour s'attarder plus longtemps. Il ne savait pas s'il était déjà rentré mais quelque chose lui disait qu'il ne devrait plus tarder à être de retour.
Il arriva à Londres dans la soirée et en chemin, tomba sur une photo de Neville dans les journaux, il ne s'était pas arrêté pour voir ce qu'il advenait de lui, il ne voulait pas le savoir mais cela lui fit songer que cette histoire avec lui ne pourrait se terminer tant qu'il n'aurait pas rétabli la vérité auprès de l'acteur. Il savait qu'il pouvait ne plus revenir sur le sujet, Drago avait surement dû lui pardonner ces mensonges depuis le temps pourtant il ne pourrait s'empêcher d'être hanter par son ancien mentor s'il décidait de tout refouler et il en avait assez d'être rattrapé par sa conscience à chaque fois qu'il entendait le nom de Neville ou voyait sa photo dans les journaux.
Il pénétra dans son appartement qu'il était toujours heureux de retrouver après autant d'absence. Son coeur battit un peu plus fort contre sa poitrine lorsqu'il entendit des bruits de télé provenir du salon. Il posa son sac, gagna la pièce sonore, et trouva Drago endormi installé par terre sur des coussins. Il rit de sa manie à systématiquement se mettre sur le sol pour regarder la télévision.
Il crut d'abord qu'il regardait un porno en découvrant deux hommes se chevaucher sauvagement à l'écran mais fut rassuré en reconnaissant Queer as Folk. Harry se fit la remarque que le héros de cette série pourrait bien être le seul homme au monde qu'il serait capable d'épouser après Drago...
Mariage. Il n'y avait jamais vraiment songé auparavant ; cela avait toujours sonné comme un rituel barbare et guimauve à ses yeux. Maintenant qu'il se sentait si heureux et si amoureux, il devait avouer que cette perspective de se savoir uni à Drago pour la vie, d'avoir la possibilité de le clamer au monde entier afin de prouver aux autres leur amour véritable, n'était pas si invraisemblable que ça. Pourtant il se voyait très mal demander à Drago de l'épouser, et lui encore moins lui proposer. Mais peut-être que les choses se feraient tout naturellement comme elles l'avaient toujours été entre eux, peut-être qu'il oserait un jour lui en parler. Pour l'instant ils avaient toute la vie devant eux.
Il s'allongea près de son amant alangui, l'observa quelques instants, attendri puis embrassa doucement ses lèvres, comme dans les contes pour enfants.
Drago répondit peu à peu à son baiser, appréciant ce genre de réveil.
-Depuis quand c'est la belle qui réveille le prince ?
-Depuis, qu'à nous deux, on a réinventé les contes de fées, répliqua Harry, goguenard.
L'acteur éclata de rire, passa ses deux mains autour de son cou et l'embrassa à nouveau.
Ils se calèrent sur les oreillers confortablement. Ils avaient tellement de choses à se dire après ces jours éloignés l'un de l'autre qu'aucun des deux n'osaient commencer à parler. Ils savourèrent ces quelques minutes de silence s'imprégnant seulement mutuellement de leur présence.
-J'ai jamais couché avec Neville.
L'annonce d'Harry sembla flotter dans l'air pendant quelques instants avant que Drago ne réagissent.
Il se redressa sur ses coudes, fronçant les sourcils.
-T'as dit quoi là ?
Harry se redressa en même temps que lui, constatant qu'il était à deux doigts de lui gueuler dessus.
-Je ne l'ai même jamais aimé. J'ai menti pour t'énerver, pour te faire mal mais maintenant je ne veux plus que tu crois que je t'ai trahi, tu as toujours été le seul, depuis le début.
Drago recula quelque peu, complètement halluciné par cette nouvelle.
-Est-ce que tu te rends compte de ce que tu me dis là ! Et toutes les fois, tous les cauchemars que j'ai eu à vous imaginer tous les deux sous mes yeux, derrière mon dos, t'en fais quoi ? s'insurgea le blond en se levant subitement.
Harry baissa les yeux, honteux, il ignorait ce que ces mensonges avaient eu comme impacte mais si les rôles avaient été inversés, il savait très bien qu'il aurait réagi de la même façon. Maintenant qu'il s'était livré néanmoins, il se sentait incroyablement plus léger, la boucle était bouclée, s'en était définitivement fini avec Neville.
-Qu'est-ce que tu veux que je te dise à part que je suis désolé ?
-T'es allé trop loin, Potter.
Harry se leva à son tour, furieux.
-Je sais putain ! Je te signale quand même que c'est toi qui m'as posé la question ce jour là. T'aurais jamais dû me croire !
-Et je te rappelle qu'à chaque occasion t'en profitais pour lui rouler des patins devant moi, navré si j'avais quelques doutes !
-Oh et à qui la faute ? Si je l'embrassais c'est parce que tu ne comprends que par la provocation, rétorqua le brun en affichant un air arrogant.
Le visage de Drago se radoucit à cette remarque.
-C'est dingue, on est tellement insupportable.
Harry approuva d'un air contrit.
-Ecoute, à moins que t'aies encore quelque chose à m'avouer, ça serait bien qu'on tourne la page définitivement sur notre passé déprimant.
Harry s'avança vers son amant avec un sourire.
-Ok on tourne la page et on avance.
Le blond acquiesça et se laissa embrasser avec volupté comme pour célébrer leur engagement de point de non-retour.
-Je sais pas combien de fois je te l'ai promis mais cette fois, c'est la bonne, je t'emmène en vacances dans une contrée lointaine où personne ne pourra nous reconnaitre ou nous emmerder.
Le jeune homme ricana gaiement.
-Ca existe ça ?
-C'est sur une île que j'ai appelé Paradis, fit Drago avec un sourire narquois.
Harry s'imagina alors seul avec Drago sur une plage déserte, paradisiaque, ridiculement romantique, lieu où ils pourraient enfin être à l'air libre pour profiter pleinement l'un de l'autre sans se soucier de personne et sans que quiconque ne se préoccupe d'eux, une idée qui, quelques temps auparavant, lui aurait paru bien utopique.
FIN
Et voilà...Je suis tellement attachée à ces personnages, que qui sait, peut-être que je les réutiliserai pour écrire je ne sais quoi, je verrais. Un de ces jours je réecrirai aussi les permiers chapitres que je trouve carrément baclés. Niveau projet, je n'ai rien de prévu dans l'immédiat ou du moins rien de concret donc je préfère ne rien promettre, mais les idées viennent toujours brusquement donc sait-on jamais. :)
J'espère que cette fin et cette histoire vous ont plu, sachez en tout cas que j'ai adoré l'écrire! Vos avis sont toujours bien accueillis. ^^
A bientôt j'espère,
Margue.