Titre: Princesse et shôgi
Scribouilleuse: Rouli
Base:
Naruto
Genre: Romance, aventure, shôgi? A vous de voir, mais
de toute façon y a rien de bien méchant.
Disclaimer:
Je ne possède pas Naruto, on s'en doutait. L'oeuvre appartient
à Masashi Kishimoto, je ne fais que lui emprunter les décors
et certains personnages. (Ouaaaaah, c'est la première fois que
je fais un disclaimer... bouffée de fierté)
Autres
notes: La fic se passe pendant les 3 ans de flottement après
la désertion de Sasuke, donc il se peut qu'il y ait des
spoilers. Encore que, mais on est jamais trop prudent.
Bon, il fait aussi que je le dises, c'est ma première fic. Elle est probablement bourrée de fautes de style, qui par ailleur est minable, et peut-être de fautes d'orthographe, bien que je les traques. Loin de moi l'idée d'implorer la clémence des critiques, que du contraire. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, mais c'est quand même plus facile de progresser avec des conseils et critiques. Aussi comme d'autres font dans le R&R, ferais-je dans le C&C: Conseils et Critiques! A vos plumes!
Shôgi
Première rencontre:
Et merde... J'ai vraiment pas de bol! Pourquoi les choses se passent jamais tranquillement pour moi, hein? Ruminait Shikamaru, allongé sur le toit de sa maison.
C'était une belle journée d'été à Konoha. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient et une légère brise soufflait sur le village rempli d'enfants jouant paisiblement dans les rues, agréablement rafraîchissante. Et Shikamaru râlait sur son toit. Lui, aurait plutôt parlé d'une atroce journée d'un été trop chaud, d'un soleil de plomb, brûlant et aveuglant, d'oiseaux poussant des cris à vous déchirer les tympans, d'enfants piaillant dans les rues en une insupportable cacophonie, et d'un vent chaud, tout juste bon à vous envoyer des poussières dans les yeux. Et lui, seul être de ce village doté d'assez de jugeote pour se rendre compte de ces vilenies et s'en plaindre.
On s'en serait douté, Shikamaru n'était pas de bonne
humeur. Il aurait aimé se perdre dans ce ciel d'un bleu si
profond, flotter sans haut ni bas dans cette immensité
céleste. Il aurait voulu s'y abîmer complètement,
n'eusse été le morceau de cheminée, se dressant
à la limite de son champ de vision, lui rappelant incessamment
l'existence du monde matériel.
N'eussent aussi étés
les hurlements de sa mère à propos de moult bassesses
terrestres, telles que ses devoirs de chunin, les missions qu'il se
devait d'accomplir, le respect des aînés ou encore
Tsunade.
Se décidant à obéir alors que sa
mère en était à la 17e injonction, il se
redressa non sans simagrées, et se dirigea vers le vélux
de sa chambre.
- Qu'est-ce qu'elle veut, la vieille? Demanda-t-il une fois à portée d'oreilles de sa génitrice, qui le foudroya du regard, prête à riposter.
Sentant poindre un sermon sur l'exemple qu'il était supposé
donner, Shikamaru préféra couper court et aller
chercher son ordre de mission du jour, ou fuir le chercher, selon le
point de vue, mais dans tous les cas en râlant sur la stupidité
des vieux.
Il en était arrivé à la conclusion
simple que les neurones sont une matière instable qui se
dégrade avec le temps, ce qui expliquerait la crétinerie
récurrente des plus âgés, quand il se rappela
qu'il avait aussi un rapport à rendre, depuis belle lurette.
Aussi, décida-t-il de faire une petite ballade administrative,
histoire d'avoir la paix sur ce sujet.
Aucun bruit ne s'échappait de l'obscur bureau assigné à la réception des rapports, ce qui l'amena à penser que le collègue de garde piquait un petit roupillon ni vu ni connu, aussi entra-t-il sans se méfier. Qui se méfiait de l'administration d'ailleurs, à part quelques junins à l'esprit dérangé? Toujours est-il que Shikamaru aurait mieux fait d'être sur ses gardes cette fois, ou d'entrer par la fenêtre, car il se retrouva pendu par les pieds, la tête en bas en deux temps trois mouvements, sous l'oeil amusé et sadique d'Iruka, qui, visiblement ne faisait pas la sieste. Comprenant soudain la situation, l'adolescent déglutit péniblement.
- Ce coup ci, tu n'y couperas plus mon grand! J'en ai marre de ce bureau, et si j'y suis, c'est la moitié du temps parce que tu ne fais pas ton boulot. En conclusion, tu vas prendre ton tour, pour une fois! Asséna le plus vieux avec un sourire sardonique.
Shikamaru soupira à l'annonce du sort qui l'attendait, baillant d'ennui à l'avance. Le travail administratif n'avait vraiment pas sa préférence. Non seulement c'était d'un ennui incommensurable, mais en plus, fastidieux. S'il se faisait choper à roupiller en douce, il allait encore se faire passer un savon, ce qui acheva de le déprimer. Considérant que toute résistance était inutile, surtout vu sa position, et sachant qu'il avait déjà bien outrepassé le capital bonne poire d'Iruka, il se contenta de le fixer d'un air morne.
- C'est bon, je prends le relais, tu peux me détacher, fit-il, maussade.
Heureux de te voir accepter des responsabilités de si bon
coeur, moqua Iruka, tout en libérant son prisonnier. Les
rapports sur le bureau sont déjà triés par rang
de mission, entreprit-il d'expliquer. Il n'y a plus qu'à
les classer. La montagne miniature sur la table là-bas, c'est
ceux qui n'ont encore subit aucun tri, sourit-il une fois
l'adolescent à nouveau du bon côté de la
verticalité.
Celui-ci se contenta de fourrer ses mains dans
ses poches et de le regarder d'un air bovin.
- Ça roule, j'assure, railla-t-il. Y a une machine à café quelque part?
Là on voit que tu n'es pas venu souvent, sale gosse! Au
bout du couloir à droite. Elle risque de devenir ta plus
fidèle alliée cet après-midi. Bonne chance
Shikamaru!
Et sur ce, Iruka sortit et referma la porte du bureau
derrière lui, abandonnant son cadet face à l'ennemi de
papier.
Une fois seul, Shikamaru prit le temps d'observer la pièce en soupirant. Petite et envahie par la paperasse, une unique fenêtre laissait entrer un peu de lumière, et permettait entr'apercevoir le ciel. Tout à coup, il regrettait le vacarme des oiseaux et enfants piaillant dehors, ainsi que le soleil aveuglant et la douce brise qui lui envoyait joyeusement des poussières dans les yeux quelques minutes auparavant. Résigné, il se dirigea vers le monceau de rapports attendant d'être classés et se mit à la tâche sans grand enthousiasme.
Ne s'appliquant que de façon très modérée, le shinobi finit par apercevoir la lueur annonçant le bout du tunnel. Il en avait presque finit avec ces fichus rouleaux! Et tant pis pour les petites erreurs qui avaient pu se glisser ça et là dans son oeuvre. Si ils voulaient en plus que ce soit bien rangé, fallait pas le lui demander, à lui! Il rangea le dernier rapport qui traînait sur le bureau, avant de refermer le casier avec satisfaction, et s'installa sur la chaise, les pieds posés sur le bureau, bien décidé à glandouiller ferme, récompense pour le dur travail fourni. Il croisa les bras derrière sa tête, s'en servant comme d'un oreiller, et ferma à demi les yeux, heureux d'avoir la paix. De sa position, il ne pouvait pas voir le ciel, mais tant pis, il était trop flemmard pour en changer. Le ciel attendrait, de toute façon il ne se volatiliserait pas de sitôt.
Il en avait pour quelques heures ici à ne rien faire, tout compte fait ce n'était pas si mal. Personne n'était encore venu déposer de rapport, mais cela n'avait rien d'étonnant, étant donné l'heure. Le pic d'affluence se produirait vers 17h/18h, et d'ici là, rien d'autre à faire que de penser. Et pour ce qui est de penser, il avait matière pour le moment. Sa joie d'avoir enfin l'occasion de ne rien faire s'évanouit, remplacée par l'exaspération. Tiens, depuis quand ça m'énerve de penser, moi? Remarque-t-il distraitement. Ah, oui, depuis que le sujet, c'est ma personne, se souvint-il. Il n'avait pas vraiment pour habitude de se pencher sur son propre cas, préférant analyser et railler le monde extérieur ainsi que les comportements tous plus stupides les uns que les autres de ses congénères. Rares étaient ses introspections, mais aujourd'hui faisait exception à la règle.
Il y avait longtemps qu'il jouait à cache cache avec lui-même, préférant ne pas se pencher sur certains aspects de sa personnalité, éludant ses propres interrogations. Mais là, il n'avait rien de mieux à faire que de penser, et rien à observer pour se distraire, plus moyen de fuir. Résultat, son psychisme était le siège d'une bataille homérique entre les tenants du pour et du contre l'introspection. Les disciples du pour gagnèrent à l'usure, après avoir assiégé les partisans du contre dans leur propre mutisme.
- Bon, ok, disons le, y paraît que ça fait du bien, se marmonna-t-il à lui-même. Je suis gay... ... peut-être, crut-il bon de rajouter.
Bon, ok, pas peut-être, sûrement, corrigea-t-il mentalement. Bah, après tout c'est pas si grave, tenta-t-il de s'auto convaincre. Et puis, c'est de mon âge paraît-il! Relativise mon vieux, à qui ça importe, finalement? Bon, ok, toi ça t'importe, et probablement que tu auras plus de mal à te les vider, mais ça ne devrais pas être mission impossible non plus! Au pire, y a des bordels... De toute façon, je suis shinobi, Konoha passe avant ma libido! Se dit-il avec force. On s'en fout que je sois gay!
Lui-même n'était qu'à moitié convaincu,
mais là, il était à court d'arguments. Et une
petite voix pernicieuse tentait de le déstabiliser. Et mes
parents? Qu'est-ce qu'ils vont dire? Et les autres, Ino, Chôji,
Asuma? 'Tain, l'est pas mal lui, d'ailleurs... Nan! Laisse tomber, il
pourrait être mon père. Il fume, et il est sûrement
fatiguant. Mais pas mal foutu quand même, se répéta-t-il
en souriant. Mais quand même, vaut mieux que je gardes ça
pour moi. Au mieux, ça va attirer l'attention sur moi, et ils
vont tous me courir sur le haricot, au pire... Mieux vaut ne pas y
penser, conclut-il.
Ne souhaitant pas pousser la réflexion
plus loin, il se leva et se dirigea vers la machine à café.
Qui d'ailleurs portait mal son nom dans le cas présent, vu
qu'il était en quête de thé. Mais toute machine à
café digne de ce nom fournit aussi du thé, se dit-il en
s'étirant. D'ailleurs si elle ne le fait pas, elle n'est pas
digne de l'appellation « machine à café »,
décida-t-il.
Le soleil commençait à décliner, et Shikamaru
en était à son quatrième thé quand il
reçut le premier rapport. Il était un peut plus de 17h,
lut-il sur l'horloge occupant le mur qui lui faisait face tout en
ôtant les pieds du bureau et réceptionnant le document.
Il remercia le ninja, et jeta un coup d'oeil au rapport. Grade A,
assassinat. Ok, au moins c'est clair, se dit-il en rangeant le
rapport dans le casier approprié. Certains étaient
vraiment des torchons, pensa-t-il, se souvenant de quelques spécimens
auxquels il avait eu droit plus tôt dans la journée.
Il
n'eut pas le temps de se rasseoir qu'un 2e ninja entra dans le
bureau, et remit son rapport. Une demi heure plus tard, une courte
file dépassait du bureau. Tous ces gens font un bruit
assourdissant, râla-t-il intérieurement, foudroyant la
masse attroupée dans le bureau. Après un court instant
de réflexion, il décida qu'il serait moins fatiguant de
laisser couler, même si ses nerfs devaient en pâtir. Tant
pis, il n'aurait qu'à se défouler sur cette bande
d'abrutis, qui n'avaient qu'à pas être si bruyants!
Il faisait nuit quand le bureau regagna un semblant de calme, et Shikamaru commençait à en avoir sérieusement sa dose. Il s'étira longuement, et bailla tout autant avant de se diriger vers la machine à café pour la cinquième fois de la journée. Sortant du bureau, il failli rentrer dans un ninja, qui visiblement, comptait y rentrer. Il le dévisagea, avant de partir d'un pas traînant vers le bout du couloir, côté droit, les mains profondément enfoncées dans les poches.
- Tu attendras que j'aie mon thé, aboya-t-il sèchement au shinobi resté muet, sans se retourner.
Il attendra, lui. Mon thé d'abord. Pas idée de venir m'interrompre en pleine pause thé, cet abruti! Il ne le connaissait même pas, alors il n'allait sûrement pas temporiser sa boisson.
Le pauvre shinobi resté planté bêtement devant la porte du bureau sourit à la tirade de l'irascible adolescent. Tenir ce bureau était fort peu agréable, et compatissant au malheur de son cadet, il rentra dans le bureau pour déposer son rapport sur le bureau. Il ressortit aussitôt son devoir accompli, et en informa le malheureux chunin patientant devant l'appareil au bout du couloir. Celui-ci ne répondit pas, trop absorbé dans la contemplation du gobelet se remplissant de thé. Haussant les épaules, il s'en alla par ou il était venu, considérant que l'adolescent avait été informé.
Shikamaru revint vers sa tanière de l'après midi, son gobelet à la main, et trouva comme il s'y attendait le rapport sur le bureau. Il le contempla quelques instants, son thé à la main, hésitant entre l'envie de le déchirer, de le brûler, son devoir, qui était de le classer. Après un court instant de réflexion, il décida d'aller se sustenter avant de continuer sa tâche. Toujours son gobelet à la main, il se mit en quête d'un morceau de papier, qu'il déposa sur le bureau. Le gobelet entre les dents, il y écrivit un court message, disant qu'il était partit manger et qu'ils pouvaient déposer les rapports sur le bureau. Satisfait, il sortit du bureau, et se mit à la recherche de nourriture. Il se dirigea vers la cafétéria, 2 étages plus bas, ou il pensait pouvoir trouver un sandwich ou tout autre casse dalle du même genre.
De retour dans son bureau, un sandwich à la main, son
gobelet de thé presque vide dans l'autre, il aperçut un
petit monticule de rapports, posés à la va t'en comme
j'te pousse sur le meuble. Accordant la priorité à son
estomac, il poussa les rapports sur un coin du bureau, prenant bien
soi de ne pas les ranger, et s'y installa, les jambes croisées
devant lui.
Aussi étrange que ça puisse paraître,
Shikamaru estimait que ses neurones avaient assez barboté pour
la journée, et, décidant de cogiter un peu, il sortit
un shôgi miniature de sa poche, qu'il installa devant lui.
Il se laissa rapidement absorber par ses stratégies de jeu, complètement enfermé dans sa bulle. Peut-être un peut trop d'ailleurs, car il ne vit pas le malheureux morceau de poulet enduit de sauce au curry se détacher de son sandwich et s'écraser après une courte chute en plein sur sa magnifique construction.
- Je ne savais pas qu'on pouvait parachuter des vivres à ses troupes.
Shikamaru sortit de sa torpeur au son de la voix masculine provenant de derrière son dos. Il se retourna aussi vite qu'il put sans que cela laisser voir sa surprise à l'intrus. Ses yeux chocolat rencontrèrent le seul visible de Kakashi, arqué en un sourire.
- Yo! Fit Celui-ci en lui tendant un rouleau.
- Si c'est pour un rapport, vous pouvez le déposer sur la table, près de ses congénères. Je m'en occuperai plus tard, grogna-t-il avant de revenir à son jeu.
Kakashi obtempéra puis revint se placer derrière l'adolescent, légèrement penché sur le jeu.
- Joli château, commenta-t-il en indiquant la construction face au chunin. Mais si je fais ça...?
Une main pâle se saisit d'une pièce pour la déplacer.
- Alors je fais ça, répliqua l'adolescent en contrant l'attaque.
- Astucieux.
Kakashi se plaça à l'autre extrémité du plateau, sans le quitter des yeux.
- Il y a longtemps que je suis sous surveillance? Demanda Shikamaru, vexé de ne pas avoir remarqué la présence de son supérieur avant qu'il ne se fasse connaître.
- J'ai observé presque toute la partie.
L'adolescent soupira intérieurement, se força à ne pas laisser voir sa frustration. Quel shinobi il faisait! Même pas foutu de regarder autour de lui. Il s'était laissé surprendre comme un bleu, et ça lui tapait sur les nerfs.
- M'accepterais-tu comme adversaire?
Shikamaru se contenta de hocher la tête en approbation, puis se reconcentra sur le nettoyage du plateau, toujours enduit de curry.
- Votre tour, fit il sans lever le nez de son ouvrage.
Kakashi s'installa sur l'autre extrémité de l'appui
de fenêtre et se concentra sur le jeu. Ce gosse est vraiment
doué, se dit-il en observant la construction devant lui. Je
vais devoir cogiter si je veux gagner.
La partie fur longue et
disputée, parfois interrompue par un shinobi accompagné
de son rapport, que Shikamaru envoyait sur le bureau d'un grognement
irrité sans même lever les yeux de sa partie, au grand
amusement de Kakashi.
Après de nombreux revirements de situation, Shikamaru finit par l'emporter sur son supérieur. Content de lui, l'adolescent s'étira en souriant, déroulant les muscles de son dos comme un gros chat. Kakashi, n'en revenait pas. Je me suis fait avoir, pensa-t-il, incrédule. Et par un gamin qui plus est! Moi, Hatake Kakashi, génie de mon état, battu au shôgi par un gosse! Et je peux même pas râler, bougonna-t-il intérieurement. En tant que plus âgé, et plus haut gradé, il devait montrer l'exemple, ce qui impliquait de ne pas égorger son adversaire après l'avoir éviscéré et démembré, juste pour une partie de shôgi. Au contraire, il devait se montrer bon perdant. Il inspira profondément et se força à sourire.
- A charge de revanche, gamin.
- Quand vous voulez, vieillard, répliqua ledit gamin en souriant. Puis, se tournant vers l'horloge. Je crois que je suis enfin libre, le dernier rapport est arrivé il y a un bout de temps déjà, et je pense pas qu'il y ait grand monde pour en amener à cette heure.
Shikamaru prit soin d'éteindre les lumières, avant de se tourner vers Kakashi, toujours posé sur l'appui de fenêtre, le nez levé vers le ciel.
- Je sais pas pour vous, mais moi je meurs d'envie de sortir d'ici. Si vous ne voulez pas que je vous enferme, va falloir sortir. Déclara-t-il en brandissant la clef du local.
Kakashi se redressa lentement et se dirigea vers la sortie sans plus se presser.
- Arrêtes de me vouvoyer. Ça n'as pas d'autre utilité que de me faire me sentir vieux. C'est pas parce que je suis ton supérieur que
- Comme tu veux, le coupa Shikamaru en haussant les épaules. Mais sors de là avant que je ne t'enfermes!
Après un dernier regard au bureau plongé dans l'obscurité, et plus particulièrement à la petite pile de rouleaux trônant sur le bureau, il se décida à boucler le local. Kakashi l'attendait dans le couloir, les mains dans les poches, comme à son habitude.
- C'est la première fois que je te vois ici, Shikamaru. Ça fait maintenant plus de 2 ans que tu es Chunin non?
- Normal, c'est la première fois que je tiens le stand. C'est bien parce que je me suis fait avoir par Iruka que j'y suis ce coup-ci. C'est pas trop mon truc de travailler, en général.
Les deux shinobis se mirent en route dans les couloirs déserts de l'administration konohanne, plongés dans l'obscurité. Shikamaru arborait un léger sourire, fier de lui d'avoir réussi à éviter l'administration si longtemps.
- 2 ans sans travail administratif, belle performance, appuya le junins. Mais j'aimerais que tu arrêtes d'éviter ce boulot avec autant d'ardeur. Tu me dois une revanche, et je n'ai pas envie de l'attendre encore 2 ans.
Ils étaient arrivés à l'air libre, et Shikamaru leva les yeux vers la voûte étoilée, les mains derrière la tête. Ce que ça doit être tranquille d'être une étoile, pensa-t-il alors qu'il les contemplait.
- Bah, c'est pas aussi pénible que ce à quoi je m'attendais. En fait, j'ai plutôt eu pas mal de temps pour ne rien faire. Et ça me permet de me débarrasser de l'autorité supérieure maternelle. Pour moi, c'est par là, dit-il en indiquant une rue brillament éclairée à Kakashi.
- Pareil pour moi.
Ils se mirent en route, marchant côte à côte en silence, tous deux les mains dans les poches et le nez dans les étoiles. Shikamaru maussade et traînant les pieds, Kakashi placide, comme à son habitude. De tout le trajet ils n'échangèrent pas un mot, préférant profiter du calme et du silence relatifs de cette nuit d'été, inconsciemment rassurés par la présence de l'autre et sa chaleur.
- C'est ici que nos routes se séparent, je pense.
Shikamaru s'était arrêté devant l'enseigne lumineuse et grésillant d'un bar.
- Tu n'est pas un peu jeune pour fréquenter ce genre d'endroits? Fit Kakashi en levant un sourcil, surpris. Pas qu'il réprouvât vraiment le comportement, mais il était tout de même étonné que ce chunin d'apparence plutôt sérieuse et réservée se livre à ce genre de débauche.
- ' Pas pour moi, je vais chercher mon père, histoire de l'aider à trouver le chemin de son lit. Puis, se dirigeant vers l'entrée de l'établissement, il agita légèrement la main, accompagnant le geste d'un « A plus. » neutre.
Kakashi resta quelques instants immobile devant l'enseigne au néon clignotant allègrement, perplexe. Puis, il secoua la tête et se mit en route vers son propre lit, décidant que tout ça n'était pas ses affaires. Après tout, le gosse était chunin, il devrait bien savoir se débrouiller avec un poivrot. Et puis ce n'était pas n'importe qui, il m'a quand même battu au shôgi ce sale gamin, se souvint-il avec amertume. Il n'avait vraiment pas digéré sa défaite, et s'apprêtait à se draper dans sa dignité blessée et à se jurer de ne plus jamais perdre au shôgi quand il entendit des bruits de chute d'objets et de coups accompagnés de jurons probablement alcolisés. Se tournant vers la source du vacarme, il aperçut 2 silhouettes en plein combat, une poubelle renversée et son contenu s'éparpillant joyeusement sur la route. Un des deux protagonistes n'était autre que Shikamaru, l'autre devait être son père conclut Kakashi au vu de la ressemblance entre les deux hommes, face à face, prêts au combat.
- Veut pas rentrer, brailla le Nara senior à l'adresse de son fils qui essuyait le sang coulant de sa lèvre. Finalement le gamin aurait peut-être du mal avec son ivrogne se dit Kakashi en remarquant le bandeau frontal dudit ivrogne, sans pour autant bouger d'un pouce.
- Tu l'auras voulu, vieux débris, annonça le plus jeune en projetant son ombre à toute vitesse vers sa proie. Celle-ci n'eut pas le temps d'esquiver, ses réflexes étant bien entamés par la boisson.
Et sur ces bonnes paroles, Shikamaru se mit en route, imité
en tous ses gestes par son prisonnier.
Il va user tout son chakra
cet abruti, commenta Kakashi de son point d'observation dont il
n'avait pas bougé. Puis, saisit d'un élan d'altruisme,
il se dirigea vers son subordonné, toujours de sa démarche
nonchalante.
- Un coup de main Shikamaru? Demanda le junin en levant le bras en direction de Nara père.
- Avec plaisir. Si vous pouviez me l'assommer ça m'économiserait pas mal de chakra.
- Il me semble t'avoir demandé de ne pas me vouvoyer. J'ai l'air si vieux que ça?
- Les cheveux gris ça fait pas très jeunes, puis y a pas que l'âge, fit-il en détournant les yeux. Un junin est un supérieur.
- Laisse tomber la hiérarchie gamin, fit Kakashi en assommant paisiblement le père de son interlocuteur, qui de toute façon n'était pas en état de comprendre la situation. Et mes cheveux ne sont pas gris comme ceux des vieux. Si?
- Shikamaru relâcha son emprise sur l'ombre de son père, qui s'effondra sur le sol, inanimé. Il contempla l'homme effondré en tas sur le sol, perplexe, puis se décida à le ramasser et le chargea sur son dos, avant de le ramener chez lui.
- A plus! Fit-il en agitant mollement la main.
Kakashi ne répondit rien, se contentant de fixer le dos de Shikamaru. Puis, sortant de sa torpeur, il se mit lui aussi en route vers son logis.
Valà, fin du premier chapitre de ma première fic, le 2e est en bonne voie.
Z'avez aimé? Ça vous a fait chier? J'ai un style minable? Ya plein de fautes d'orthographe? Faites-moi part de vos critiques et autres commentaires!