HARRY, JAMES ET LILY (sans oublier les Horcruxes)


Préambule : Les Harry, leur famille, leurs connaissances et leurs mondes appartiennent à madame J.K. Rowling. Le principe des mondes parallèles m'a été inspiré par Shakes Kinder Pinguy et Shinia Marinaet leur saga Les neuf mondes (lien sur mon profil).

Cette histoire ne serait pas ce qu'elle sans l'aide de Fenice et Metos. Au delà des corrections habituelles, ils ont porté un regard critique sur mes écrits, signalé ce qui n'allait pas, m'ont donné matière à réflexion sur certains points et m'ont obligé à creuser certaines pistes. Merci également à Monsieur Alixe qui a trouvé des fautes énooOoormes alors que je m'étais pourtant relue plein de fois !

Pour ceux qui ont lu L'Autre, vous remarquerez que j'ai continué d'exploiter la même idée. Si certaines informations peuvent se recouper (notamment ma vision du monde de l'autre Harry), les deux histoires sont parfaitement indépendantes. La publication interviendra chaque semaine le mardi soir (heure en fonction de mes disponibilités et de ma petite famille).

Dernière précision : cette histoire commence le 2 aout 1997 (soit quatre jours après les 17 ans de Harry).


Chapitre I : Drôle de vision... enfin, pas toujours

Harry marmonna une litanie de mots qui auraient beaucoup déplus à Mrs Weasley. Il n'arrivait pas à y croire. Il avait réussi à se perdre dans Poudlard !

Il faut dire que le château déserté lui avait paru très différent de la chaleureuse bâtisse où il avait passé les six dernières années. Comme si savoir que Dumbledore ne se promènerait jamais plus dans les couloirs en changeait irrémédiablement l'atmosphère. Hermione avait beau prétendre que Poudlard était toujours Poudlard, et cela depuis mille ans, il ne parvenait pas à s'en convaincre.

C'est parce qu'il n'avait jamais pris la peine de lire l'Histoire de Poudlard, prétendait-elle encore. S'ils l'avaient fait, lui et Ron verraient l'école de Sorcellerie dans sa continuité, et non pas seulement du petit bout de leur télescope. Ron avait, à cette occasion, chuchoté à Harry que, pour certaines choses, Hermione avait la sensibilité d'une cuillère à café. Cela avait réussi à faire sourire Harry.

Juste après le mariage de Bill et Fleur, le 1er août, il avait prévu d'aller à Godric's Hollow. Mais Hermione l'avait persuadé de passer d'abord à Poudlard pour se documenter sur la possession des objets. Il avait donc accepté de retarder ses projets de vingt-quatre heures. Le professeur McGonagall, présente à la noce, s'était sans résistance laissée convaincre de les accueillir le lendemain dans ce qui était désormais son école, et de leur laisser libre accès à tous les livres de la bibliothèque. Harry s'était demandé ce que le portrait de Dumbledore avait bien pu lui raconter depuis leur dernier entretien pour qu'elle soit aussi accommodante.

Le matin même, ils avaient donc quitté le Terrier, promettant à Molly de revenir pour le dîner. C'est avec soulagement que Harry avait quitté la maison où résidait Ginny. Même s'il restait persuadé du bien-fondé de sa décision, et que la jeune fille n'avait pas tenté de le faire changer d'avis, se retrouver sous le même toit qu'elle était éprouvant. Il la trouvait toujours aussi belle et attirante. Et lire la mélancolie dans ses yeux, quand elles les posaient sur lui, n'était pas pour le mettre à l'aise.

Ron et lui avaient passé toute la matinée à faire des recherches sous la direction d'Hermione. Madame Pince était absente et, pour la première fois, Harry et Ron avaient pu accéder à la Réserve sans se cacher. Leur amie leur avait distribué des ouvrages et leur avait demandé d'y retrouver des termes précis, qu'ils n'étaient pas sûrs de comprendre. A treize heures, elle était toujours aussi absorbée dans ses lectures et Harry avait devancé Ron en se proposant d'aller chercher de quoi se restaurer aux cuisines

Hermione avait témoigné de son accord d'un signe de tête, tout en remettant à Ron un livre énorme. Harry avait lâchement abandonné son ami et était parti, presque en courant. Mais sitôt passé la porte de la bibliothèque, il avait ralenti l'allure, pour profiter de la pause qu'il s'était ménagé. Les elfes, sur sa demande, avaient rempli un panier de victuailles et il avait sorti sa baguette pour faire flotter le paquet de ravitaillement. Puis croquant dans une pomme qu'il y avait prélevée, il avait pris le chemin des écoliers et musardé dans des couloirs, au lieu de revenir directement là où ses amis l'attendaient.

Cela ne suffisait cependant pas à expliquer qu'il ait pu se perdre !

Il vit que le corridor qu'il était en train d'emprunter plongeait dans une pièce assez sombre. Il s'y engagea sans entrain. Le faisant sursauter, le panier qui planait au bout de sa baguette tomba brusquement à terre, comme si la magie qu'il l'avait maintenu en l'air s'était brusquement éteinte. Alarmé, Harry recula pour sortir de la pièce, mais avant qu'il ait pu rejoindre la porte par laquelle il était entré, il perdit conscience.

oo§O§oo

- Inutile de faire cette tête, Harry, le sermonna Lily. Si tu n'avais pas oublié la moitié de tes affaires dans ton dortoir, tu serais resté à la maison.

Son fils grommela dans sa barbe et pesta contre son manque de chance. D'abord, les elfes qui s'occupaient des bagages avaient été en dessous de tout et n'avaient pas rangé dans sa malle les affaires qu'il avait laissées sur son lit, comme d'habitude. Si l'on ne pouvait plus compter sur les elfes ! Et pour couronner le tout, sa mère, en tant que chercheuse émérite et reconnue en Magie Ancienne, avait ses entrées pour étudier dans l'illustre bibliothèque de Poudlard, pendant les vacances. Et elle n'avait rien trouvé de mieux que de l'emmener ce matin avec elle, alors qu'il n'était revenu chez lui que la veille, pour les deux mois d'été.

Rester une journée entière enfermé dans la bibliothèque sous la surveillance de sa mère ne l'enchantait guère. Car bien sûr, puisque c'était supposé lui mettre du plomb dans la tête, pas question de baguenauder dans les couloirs ou de se promener dans le parc. Lily avait décidé qu'il profiterait de la punition pour commencer ses devoirs de vacances. 'Ce sera beaucoup plus facile de les faire maintenant, dans la foulée de tes examens de fin d'année, plutôt que dans deux mois', avait-elle prétendu. Savoir qu'elle avait parfaitement raison n'avait pas réconforté le jeune homme. Sa mère n'était qu'un bourreau qui lui gâchait le début de ses vacances pour une peccadille.

Mais bon, celui qui saurait faire changer Lily d'avis n'était pas né et, à son habitude, James n'avait pas tenté de défendre l'indéfendable mais l'avait gratifié d'un sourire de commisération quand les foudres maternelles s'étaient déchaînées. Même pas la peine de faire remarquer que sa mère se montrait beaucoup plus cool avec Rose, sa piailleuse de sœur. Parce qu'elle montrait plus de sagesse et de responsabilité que lui, alors même qu'elle avait trois ans de moins, prétendait Lily. N'importe quoi. Mais son ami Neville, qui lui aussi était encombré d'une cadette, lui assurait que c'était comme ça dans toutes les familles. Ils se vengeaient en ne manquant jamais d'inventer des blagues à infliger à leurs victimes désignées. Bien fait pour elles !

A treize heures, ils descendirent aux cuisines pour se restaurer. Sa mère se dépêcha de terminer son repas et repartit travailler. Elle lui accorda une demi-heure supplémentaire, précisant que toute minute de retard serait impitoyablement sanctionnée. Il fit signe qu'il avait compris et la vit partir avec soulagement. Une demi-heure, ragea-t-il tout bas, même pas le temps de faire une promenade digne de ce nom dans le parc !

Quand il se décida à rejoindre Lily, il ne lui restait plus que cinq minutes. Il avait intérêt à ne pas traîner. Il se décida pour un raccourci et, à sa vive contrariété, se perdit en chemin. Il se mit à courir, espérant retomber bien vite sur un couloir plus familier. Il frissonna quand il se trouva face à une pièce sombre mais, ne pouvant faire le difficile, il ne ralentit même pas. Quand les murs se mirent à briller, il eut un mauvais pressentiment et songea à faire volte-face. Il n'en n'eut pas le temps.

oo§O§oo

Quand Harry se réveilla, il resta un moment hébété, tendant de rassembler ses esprits. Puis tout lui revint. Hermione et Ron dans la bibliothèque, le panier à transporter, son chemin qu'il avait perdu. A sa grande surprise, il se rendit compte La bibliothèque était juste au bout du couloir. Par contre, du panier plus de traces. De sa pomme à moitié mangée, non plus.

Plutôt que de retourner en cuisine, il décida de retrouver ses compagnons et de leur expliquer ce qui s'était passé. Ils descendraient tous les trois manger sur place. Il eut soudain une illumination. Sans doute était-ce madame Pince qui avait enchanté le couloir menant à la bibliothèque pour empêcher toute intrusion de nourriture dans son sanctuaire en son absence. Oui, cela lui ressemblerait bien !

Quand il entra dans la grande pièce, il vit qu'une autre personne était présente ce jour-là. Une femme, qui lui tournait le dos. Elle avait des cheveux auburn et semblait concentrée sur son ouvrage, une plume à la main comme pour prendre des notes. Il s'efforça de ne pas la déranger et, sans bruit, entreprit de la contourner, pour retrouver ses amis qui s'étaient installés quelques travées plus loin. Mais elle se retourna et dit :

- Parfait, Harry, juste à l'heure. Tu pourras partir dès que ton devoir de métamorphose sera terminé.

La stupéfaction le cloua sur place. C'était... sa mère. Aucun doute à avoir. Les cheveux aux reflets roux. Les fameux yeux qu'il avait hérités d'elle. Cela lui fit un coup au cœur. Sa mère. Plus vivante, plus présente qu'il ne l'avait jamais vue, même sur les photographies de son album, même dans le miroir du Riséd. Et bien plus compacte que le translucide fantôme du cimetière.

Bien sûr, il savait que ce n'était pas la réalité. Il devait rêver ou être sous le coup d'un enchantement. Il hésita sur la conduite à tenir.

- Allons Harry, ne fais pas ta mauvaise tête, termine ta dissertation et tu pourras y aller, ajouta l'apparition, avec un soupçon d'agacement dans la voix.

Harry savait reconnaître l'accent de l'autorité quand il l'entendait. Il fila à la place qui lui avait été désignée. Effectivement, un parchemin parlant de métamorphose était à moitié rédigé d'une écriture qui ressemblait à la sienne. Machinalement, il prit sa plume et baissa la tête, comme lorsqu'il voulait faire croire à Hermione qu'il travaillait sérieusement alors qu'en fait il pensait à Ginny ou à une nouvelle technique pour battre les Serpentards au Quidditch.

Subrepticement, il observa son vis-à-vis. C'était sa mère, il en était sûr, mais il y avait quelque chose d'étrange dans sa représentation. Elle semblait... il lui fallu quelques minutes pour mettre le doigt dessus.

Elle semblait plus vieille !

Pas comme McGonagall ou même Mrs Weasley, non. Plutôt comme la mère de Dean ou celle d'Hermione. Pas si vieille que ça donc, mais incontestablement plus que sur les photos qu'il avait d'elle. Il sentit son corps se couvrir de sueur froide. Non, ce n'était pas un enchantement placé par madame Pince, ni un rêve ordinaire. Etait-ce une hallucination dont Voldemort était responsable ? Il toucha sa cicatrice. Curieusement, il ne ressentit rien en touchant la surface légèrement granuleuse qui zigzaguait de son front. Elle ne le picotait même pas, alors qu'elle le faisait pourtant en permanence depuis le retour du mage maléfique. Etait-ce un bon signe ou non ? Il ne se rappelait pas avoir eu un rêve émanant de Voldemort sans douleur atroce ou sans chose abominable, dont il était le malheureux témoin.

Mais que se passait-il donc alors ? Celle qui semblait être sa mère travaillait intensément, concentrée sur l'ouvrage qu'elle consultait. Elle leva soudain la tête, lui fit un sourire, lui désigna son parchemin comme pour l'inviter à se remettre au travail, puis se replongea dans le sien. Non, vraiment, il n'arrivait pas à se convaincre que Voldemort ait pu imaginer une mise en scène aussi paisible.

Mais alors qui ou quoi ? Qu'est-ce qui provoquait ce rêve étonnant de réalité. Poudlard ! Mais oui, il était dans Poudlard, c'était Poudlard qui l'avait égaré et l'avait transporté ici. Le château voulait-il lui dire quelque chose ? Est-ce que... Dumbledore... tentait de lui faire parvenir un message de l'au-delà en utilisant la magie de son école, si chère à son cœur ? Respirant l'odeur familière de la bibliothèque, Harry décida de s'en remettre au château.

Il baissa les yeux vers son parchemin. Sans doute, trouverait-il la réponse dans ce devoir. Il en lut le sujet "La métamorphose transsubstantielle, une magie d'avenir ?" et se mit au travail.

Après avoir soigneusement lu le début du devoir et survolé les livres placés devant lui, il ne se sentait pas plus avancé. C'était des livres de cours classiques, qu'Hermione connaissait sans doute par cœur. Le sujet à traiter lui parut en outre plus conforme au programme officiel de début de septième année qu'en rapport avec les Horcruxes. Après en avoir débattu un moment, il décida de suivre les directives. On lui avait demandé de rédiger ce fichu devoir, il le rédigerait. Il en avait assez lu pour terminer la rédaction sans écrire de bêtises. Il soupira et se mit à la tâche. Poudlard, Dumbledore ou qui que se soit qui lui infligeait cela avait un humour des plus particuliers.

oo§O§oo

- J'ai terminé, annonça-t-il après un moment de labeur qui lui avait paru très long.

Lily tendit la main et Harry y posa son devoir. Elle le parcourut rapidement :

- Ton style s'est amélioré, remarqua-t-elle, surtout vers la fin. Davantage de fautes d'orthographe, par contre, mais il te reste deux mois pour les corriger. Bon, j'ai presque fini. Tu veux bien m'attendre ? On se retrouve devant les portes du hall d'entrée dans une demi-heure.

Il resta un moment interdit avant de se rappeler sa ligne de conduite : obéir aux directives. Il sortit donc et, une fois dans le couloir, tenta de se rendre directement à l'endroit indiqué. Mais il eut beau visualiser dans sa tête les immenses portes du château, il n'y fut pas transporté instantanément comme c'était souvent le cas dans les rêves. Non, l'auteur de cette vision devait être particulièrement méticuleux. Il lui faudrait utiliser ses jambes.

Il mit plus de cinq minutes à descendre, n'osant pas emprunter de raccourci. S'en tenir à l'itinéraire officiel lui parut préférable. Une fois sur les marches du perron, il regarda le parc, baignant dans la chaude lueur d'un après midi d'été. Il apercevait la forêt interdite, la cabane d'Hagrid et, plus loin, près du lac, le cimetière de Poudlard, celui auprès duquel avait été enseveli Dumbledore. Sur une impulsion, il décida de s'y rendre.

Le mausolée blanc dont il se rappelait n'était pas en vue. Etait-ce le signe que, dans ce rêve, le directeur était encore en vie ? N'ayant rien d'autre à faire, il se mit à déchiffrer toutes les pierres tombales. Heureusement, il n'y en avait pas beaucoup. Bien sûr, pensa-t-il, peu de personnes ne méritent un tel honneur. Très vite, il dut se rendre à l'évidence. Le nom de Dumbledore n'était gravé nulle part. Il n'aurait pu dire si là s'arrêtait la différence avec la réalité. Il n'avait jamais visité ce lieu durant ses études, son commerce avec la mort lui paraissant assez fourni pour qu'il n'éprouve pas le besoin d'en rajouter par lui-même.

En levant les yeux vers le château, il sursauta : le directeur de Poudlard venait à lui, bien vivant, prenant tout son temps. Ce n'est qu'une illusion, se répéta-t-il pour calmer son cœur qui s'était emballé. Je vais enfin savoir ce que je fais là, espéra-t-il. S'exhortant au calme, il vint à la rencontre de Dumbledore. Il remarqua qu'il semblait en pleine forme : bien plus alerte et détendu que lors de leurs dernières rencontres. Bien plus vivant, aussi, songea-t-il cyniquement.

- Oh, bonjour Monsieur Potter, l'accosta le nouveau venu. Je ne pensais pas vous revoir si vite.

- Moi non plus, reconnut Harry.

Soudain une hypothèse qui ne l'avait pas encore effleurée s'imposa à lui : était-il mort ? Etait-ce pour cela qu'il ne voyait que des personnes décédées ?

- Mon jeune ami, vous ne semblez pas bien, fit la voix de son interlocuteur, teinté d'inquiétude.

Il sentit une poigne vigoureuse le soutenir et l'entraîner vers un banc qui se dressait un peu plus loin, en dehors du champ des morts.

- Ce n'est pas ce lieu qui vous indispose, j'espère, reprit la voix tranquille du vieil homme. Il ne faut pas avoir peur de la mort, savez-vous. Ce n'est qu'une aventure supplémentaire, pour une personne équilibrée.

Je sais, pensa Harry. Vous me l'avez déjà dit.

- Faut-il pour autant être pressé de la voir arriver ? demanda-t-il avec inquiétude.

- Bien sûr que non, mon jeune ami. Et vous avez toute la vie devant vous avant ce dernier voyage et il est sain d'en profiter. Je voulais simplement vous signifier que vous n'avez rien à craindre de ceux qui sont passés de vie à trépas.

Ça ! pensa Harry, j'ai déjà bien assez de souci avec celui qui refuse de passer le pas...

Mais il se sentit rassuré par ce que les paroles de l'homme impliquaient. Il n'était pas mort et il lui restait toute la vie devant lui. Si seulement cela pouvait être prémonitoire ! Il dévisagea son compagnon, attendant toujours un indice sur la raison de ce rêve. Mais le directeur regardait en direction du lac et se mit à faire de grands signes. Harry tourna la tête et vit le calamar agiter en réponse ses tentacules. Cette hallucination commençait à agacer Harry, mais il devait admettre que le caractère des personnages qui le peuplaient était respecté. Finalement, le vieil homme s'adressa à lui.

- Cher Monsieur Potter, je vois que vous avez repris vos couleurs. Je dois vous laisser car le devoir m'appelle. Vous transmettrez mes salutations à vos parents. Au revoir.

- Au revoir, répondit machinalement Harry

Le vieux sorcier se leva et fit quelques pas avant de se retourner et de lancer :

- Oh, j'oubliais ! Magnifiques rubans ! Je les trouve particulièrement seyants.

Harry éberlué s'examina pour vérifier que sa robe ne s'était pas subitement agrémentée de rubans. Mais non, il portait son strict uniforme de Poudlard, son seul vêtement sorcier, en dehors de la robe de bal qu'il avait revêtue pour le mariage de la veille.

Mais que suis-je supposé comprendre ? se demanda-t-il décontenancé.

- Harryyyyy !!!

Il tourna sur lui-même, s'attendant presque à voir Hermione transformée en sirène l'appeler du lac. Mais ce n'était que Lily qui le hélait des portes du château. Quand elle vit qu'il l'avait repérée, elle s'avança sur le chemin qui menait à Pré-au-lard. Il la rejoignit rapidement.

- Tu n'as rien oublié ? lui demanda-t-elle quand il fut à sa hauteur.

Harry se creusa la cervelle, mais il manquait sérieusement d'indices.

- Oh, Harry, tu oublierais ta tête si elle n'était pas accrochée à tes épaules, soupira celle qui ressemblait à sa mère. Tu te rappelles pourquoi je t'ai fait venir ici ?

- Euh...

- Harry ! s'exclama-t-elle, comme à bout de patience.

Et comme il la regardait d'un air désespéré, elle répondit elle-même à la question d'un ton agacé :

- Tu es venu chercher les affaires que tu as laissées sur ton lit hier matin. Bon, et elles sont où tes affaires, maintenant ?

Il chercha l'inspiration autour de lui, mais ne vit que le parc, sans vêtements dansant la carmagnole, ni livres d'école en train de faire la ronde.

- Tu les as encore oubliées, soupira sa mère. Tu as de la chance, je me suis arrangée avec un elfe pour qu'on nous les livre par Cheminette.

- Ah, euh, bien.

- Mais que vais-je faire de toi ? se lamenta-t-elle.

Ce rêve n'était vraiment pas drôle.

- Allez, ne fait pas cette tête là, continuait Lily d'un ton radouci. D'accord, c'est les vacances, tu as le droit de te relâcher un peu. On oublie tout ça, d'accord ?

Harry sentit qu'il devait montrer un minimum de reconnaissance et fit de son mieux pour l'exprimer, un peu décontenancé par la direction que prenait sa vision. Ils avaient atteint les limites du château. La femme lui tendit le bras, et le jeune homme comprit qu'ils allaient transplaner. Il s'agrippa à elle et se prépara à la désagréable sensation. Heureusement, cela ne dura pas longtemps. Il se retrouva face à une maison qui lui parut familière avant de la reconnaître, car il en avait étudié des photographies quelques jours avant.

Ils étaient à Godric's Hollow.

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Nous nous retrouverons dans huit jours. Dans l'attente je vous souhaite une bonne semaine.

Alixe