Coucou !

Ca fait longtemps que je n'ai pas posté, je suis vraiment désolé ! Mais bon, y a pas que Harry Potter dans la vie, y a les amis, petit-ami, et les exams aussi.

Comme ça fait vraiment longtemps qu'on ne s'est pas vu, je vous fais un résumé détaillé

Voldemort est mort depuis déjà 3 ans. Hermione et Ron sortent et vivent ensemble mais Hermione se sent de plus en plus mal avec le rouquin et la discussion s'avère impossible. Elle revoit alors Draco Malefoy à Gringotts.

L'ex-mangemort a acheté les juges pour ne pas finir à Azkaban et est toujours aussi 'sympathique' qu'au collège. Le fait est là, Draco déteste sa vie, sa ressemblance avec son père, son travail, sa femme Pansy. En fait, seul son fils âgé d'un an semble échapper à son dégoût.

Ces deux âmes égarées vont bien se trouver, se mettant à avoir une relation amoureuse cachée sado-masochiste.

De son côté, Harry s'est fait détester de la famille Weasley en quittant la plus jeune de la bande pour Sarah Delarivière. Sarah mourra un an plus tard d'une maladie cardiaque congénitale (même la magie ne détecte pas tout). Hermione se rangea de l'avis de Ron et ne parla plus à Harry mais depuis elle a repris contact et ils sont de nouveau tous les deux les meilleurs amis du monde.

Du coté professionnel, Hermione a eu son examen de maître de potion et a été engagée (un peu grâce à Draco) au poste de chercheur dans le bureau des maladies incurables de Ste Mangouste ce qui était son plus grand rêve. Elle commence son travail dans trois jours.

Ron a proposé à Hermione de se marier et dans sa dépression elle a accepté. Mais quelques jours après cette annonce, grâce à l'aide de Harry, Hermione ouvre les yeux, et alors que Ron lui parle d'avoir des enfants (alors qu'elle a une peur phobique de la grossesse) elle craque et le met dehors.

Ca y est, vous vous souvenez ? Oui, je sais c'est dur, moi aussi j'ai dû la relire :D

Bien, venons-en à ce dernier chapitre…

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Chapitre 6 :

Je me sens mal, j'ai du mal à respirer. J'ai envie de mourir. Tous ces cris, mon dieu qu'est-ce que j'ai fait…?

Dans la tête de Draco, la douleur lancinante s'accentuait. Plus il se rapprochait des portes d'Azkaban, et plus celle-ci devenait insupportable. Les gardiens de la prison, les détraqueurs, lui faisaient ressurgir les souvenirs d'une époque passée qu'il aurait voulu oublier. C'était comme si ces créatures pouvaient lire dans ses pensées et lui murmuraient à l'oreille : bientôt c'est ton tour…

Alors Draco fit ce que tout Malefoy aurait fait dans cette situation, il garda tout pour lui. Il se concentra au maximum pour ne rien laisser paraître, et, même quand il vit son père qui ne tenait plus qu'à une ombre, il ne pleura pas. Il se montra fort, dominant, et il se détesta pour ça.

Après cela, il se dépêcha d'aller rejoindre Hermione dans leur chambre. Cette petite pièce dégoûtante était à l'heure actuelle son unique refuge.

Quand il vit Hermione sur le lit, il la prit dans ses bras et la serra. Elle était si fragile, si petite, une petite poupée de chiffon qu'on aurait jeté à l'oubli. Mais alors la brune le serra aussi fort et lui sourit chaleureusement. Elle allait… bien.

« Bonjour », dit-elle, plongeant son regard dans le sien. « Ca a été ta visite familiale? »

« Pas plus mal que d'habitude. »

Il s'allongea sur le lit et regarda les tâches d'humidité au plafond. Il les connaissait à présent par cœur.

« Dis-moi, ça te dérange si je reste ici quelques jours ? Ce serait juste le temps que je trouve un autre logement. » Lui demanda-t-elle.

Draco fut étonné par la question et lui demanda ce qui s'était passé. L'allusion était pourtant simple mais il était encore troublé par sa visite à Azkaban.

« J'ai quitté Ron. Définitivement. » Dit-elle joyeusement. Son sourire faisait plaisir à voir. « Crois–moi, après la droite que je lui ai mise il n'est pas prêt de revenir ! Je crois que sa fierté masculine est à jamais détruite ! »

Draco ne savait pas quoi répondre. Hermione avait eu le courage de quitter son fiancé. Il était heureux ? Fier d'elle ? Soulagé ? Oui, sans doute. Il était aussi jaloux de ce courage griffondor. Elle l'avait quitté à temps, ce que lui n'avait jamais osé faire. Il rejeta ces pensées destructrices pour arborer un sourire identique à celui de Hermione et il la prit dans ses bras.

Ils firent l'amour tendrement. Ce n'était pas désagréable.

Puis Hermione raconta en détail à Draco comment elle avait fichu Ron dehors.

« C'est fou mais je me sens soudain toute légère. C'est comme si un énorme poids s'était retiré de mes épaules. Un peu comme quand on a fini par faire une tâche importante que l'on devait faire depuis longtemps, comme les impôts ou un devoir particulièrement difficile. nda: ou un chapitre particulièrement important qui tarde à arriver … »

« C'est bien que tu ais réussi à quitter Weasmoche. Rien que d'imaginer ses gros doigt poisseux passer sur ton corps j'en ai des cauchemars. »

« Ce n'est pas mon corps qu'il touchait. Mon vrai corps il ne pouvait pas le voir et il ne pouvait donc pas l'atteindre. » Dit-elle en lui exposant son corps pâle et amaigri.

« Sûrement. »

Hermione se colla plus à lui et tout en lui embrassant son torse, elle lui chuchota :

« Je vois bien que tu es tracassé, mais ne t'inquiète pas : si j'ai quitté Ron c'est pour moi-même, je devais le faire. Je ne te demande rien vis-à-vis de Pansy, je voulais juste que tu le saches. »

Bien après qu'il soit parti, la phrase de Hermione continua à se répéter dans le cerveau de Draco : je ne te demande rien vis-à-vis de Pansy.

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Hermione jeta au feu la lettre que Ron lui avait envoyé. Elle n'avait même pas voulu la lire, pas aujourd'hui alors qu'elle allait à sa première journée de travail. Elle voulait se montrer forte et assurée devant ses patrons et futurs collègues. En effet, elle savait déjà qu'elle était la plus jeune de l'équipe.

Et tout se passa très bien. L'homme qui était parti à la retraite était une personne qui écrasait les autres, aux dires du personnel, et ils étaient très contents qu'il soit enfin parti. Abigaëlle, une femme dans la trentaine aux cheveux souris, lui fit faire le tour des lieux et lui expliqua les recherches sur lesquelles ils se concentraient :

« Le poste se concentre surtout sur trois maladies : l'inflammation de Colzfeth, la vérole bleue qui fait des ravages en Russie comme tu le sais, et la lycanthropie. »

« La lycanthropie ? » S'étonna Hermione.

« Oui, les victimes ont été nombreuses avec la guerre. Mais nous espérons bien trouver enfin un traitement contre cela, il faut dire que Severus a fait des découvertes extraordinaires dans ce domaine. »

« Severus Rogue ?? » Cria presque Hermione.

« Oui, je sais. Moi aussi je l'ai eu comme professeur de potions dans ma jeunesse mais crois-moi, il n'est pas aussi froid ici qu'à l'école.» Sourit-elle. « Rentre ta langue dans ta bouche, il ne va pas te manger.»

A l'heure actuelle, Hermione ressemblait plus à un poisson sorti de l'eau qu'à autre chose. Elle n'en revenait pas de se retrouver de nouveau avec son ancien professeur. Mais elle respira un grand coup en se disant qu'après tout Rogue leur avait sauvé la vie plusieurs fois et qu'il ne pouvait plus lui retirer de points à présent !

Ce fut donc avec un léger sourire que Hermione tendit sa main vers le 'bâtard aux cheveux gras'.

« Bonjour professeur. »

Severus observa la main avec défiance puis la prit du bout des doigts.

« C'est monsieur Rogue à présent miss Granger, ou Severus si vous ne tremblez pas de peur en prononçant ces mots. » Son ancien professeur la parcourut de la tête au pied. Il semblait chercher une maladie particulièrement honteuse sur son corps ce qui embarrassa grandement l'ancienne griffondor. « Vous transpirez les sorts magiques autour de vous. Vous avez quelque chose à cacher miss Granger ? »

Hermione se sentit très offensé de la critique. De quoi se mêlait-il celui-là ? Et d'abord comment arrivait-il à 'sentir' la magie ?

« Nous avons tous quelque chose à cacher monsieur Rogue. Cela vous pose-t-il un problème ? »

Et là quelque chose d'incroyable se produisit : Severus Rogue sourit. Cela choqua Hermione plus qu'elle ne voulut l'avouer.

« Il n'y a rien que je ne respecte plus que les secrets, miss Granger. Bienvenue dans l'équipe. »

Décidément, c'était une journée parfaite. Hermione se sentit tout de suite très à l'aise dans son service, c'était des gens qui partageaient ses passions et qui tenaient compte de son avis. Elle était à sa place.

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POV Draco :

Elle est si heureuse, ses joues sont de nouveau rosies et elle a pris du poids. Elle vit, comme les gens normaux. Elle sort avec ses collègues et a retrouvé le sauveur dans sa vie.

Ca me plait de la voir heureuse et en même temps ça me fait souffrir plus que tout. Car, la petite sainte, elle essaie de me remonter le moral, de m'aider à aller mieux moi aussi mais ça ne peut pas aller mieux.

Merlin de bordel de dieu, je n'y arrive pas !

Quand elle me fait mal, elle n'y croit plus et mes entailles se referment inexorablement. Ca me tue et en même temps je l'aime plus que jamais. Elle s'énerve du fait qu'elle ne puisse pas me raconter son bonheur car à ce moment-là elle culpabilise et pourtant je lui demande de tout me raconter dans les moindres détails. Ca me parait irréel tout cela, j'ai toujours vécu dans le luxe, l'opulence, les scènes de vaudeville et les meurtres, et elle me parle d'un monde qui m'est complètement étranger. Appelons cela la vie ordinaire.

Il est quatre heures du matin et je suis déjà réveillé. Je vais voir Julius dans son berceau et le petit cœur dort comme un loir. Petit fils indigne, ça ne te viendrait pas à l'idée de te réveiller, n'est-ce pas ? Non, c'est mieux ainsi, reste endormi.

« Tu aimerais que je te raconte une histoire incroyable ? » je chuchote. « Il était une fois Hermione. Hermione avait les cheveux touffus et une petite taille. Elle parlait souvent de potions et de cinéma, une activité moldue. Et tu sais ce qui était extraordinaire chez Hermione, mon petit Julius ? C'est que la dite fille avait une vie ordinaire. Bien sûr elle avait ses problèmes, surtout des problèmes d'argent comme toutes les personnes ordinaires, et un de ses collègues de bureau ne l'aimait pas beaucoup. Mais personne ne voulait la tuer, et personne ne voulait la mettre en prison. Les gens ne la jugeaient pas sur sa naissance, et pourtant c'était une fille de moldus. Non, les gens la jugeaient sur ce qu'elle valait, sur ses actions. Tu ne trouves pas ça incroyable ? »

Draco caressa les cheveux de son fils.

« Ca ne te plairait pas une vie comme ça, Julius ? »

Le petit Julius ballotta ses bras contre sa tête. A ce moment-là Pansy entra en chemise de nuit dans la pièce.

« Pourquoi tu viens toujours le voir la nuit ? » demanda-t-elle.

« Je viens le voir la nuit car il n'est jamais aussi beau qu'à cet instant. Et je peux lui parler en toute tranquillité. »

« A moi aussi tu peux parler. » dit-elle tristement.

« Je veux quitter mon travail, jeter tout cet argent tâché de sang par les fenêtres et vivre pauvrement et anonymement. Tu me suis ? »

« Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es devenu fou ?? »

Draco lui sourit cruellement et répondit : « Ma pauvre Pansy, on peut vraiment te faire avaler n'importe quoi. Viens avec moi, aujourd'hui j'ai envie de te faire l'amour. »

ooOoo

Le lendemain matin, une nouvelle perquisition eut lieu chez Draco. Il se leva fou de rage, encore dans son peignoir de bain.

« Qu'est-ce que vous croyiez trouver de plus, bande d'imbéciles ! Par merlin, vous avez décidé de me rendre fou. »

Harry sortit un parchemin qu'il lança à Draco en même temps qu'il lui expliqua :

« Monsieur Malefoy, monsieur Nott nous a informé lors d'un interrogatoire que vous aviez une cave cachée sous votre salon. Vous êtes prié de l'ouvrir sinon vous serez arrêté. »

« Ca te fait plaisir de me faire chier un samedi à 8 heures du matin, n'est-ce pas ? » grogna-t-il. Il ajouta pour que personne ne les entende « Qu'est-ce qui te rend le plus en colère, potty Potter ? Qu'on ne m'ait pas encore coincé pour être un soi-disant mangemort ou parce que je me tape ta meilleure amie ? »

« Ce n'est pas que tu te la 'tapes' comme tu dis qui m'énerve mais que tu la détruises, que tu lui fasses faire toutes ces choses malsaines. » chuchota de même l'auror. « Tu es un poison, Malefoy. »

« Oh, si tu savais comme elle adore me faire mal… »

« Tu veux vraiment avoir mal ? » cria Harry.

Harry lui décocha un puissant coup de poing au torse, puis un au visage, et Draco suivit par un coup de pied au tibia. Tous les deux se battaient comme des chiffonniers et les aurors autour d'eux hésitaient à lancer un sort ou à les laisser faire.

« Laissez-moi le mettre en pièce ! Il adore ça ! » Cria Harry qui était maintenu par son confrère.

« Ce qui te tue c'est qu'elle soit à moi ! » hurla Draco.

« Plus pour très longtemps ! »

Finalement les aurors les séparèrent.

Il fallut cinq minutes pour les calmer, cinq minutes de plus pour les faire redevenir des gens civilisés, et encore cinq minutes pour que Draco daigne ouvrir la trappe, après que son avocat Sheldon lui ait expliqué qu'il n'avait pas le choix.

« Je tiens d'abord à préciser que je n'ai jamais ouverte cette trappe et que s'il y a quelque chose à l'intérieur vous ne pourrez mettre cela que sur le compte de mon père. »

Harry siffla un 'mais bien sûr' et Draco se mordit la bouche à sang pour s'empêcher de répondre. Pour une fois c'était vrai, il n'avait jamais connu l'existence de cette pièce et c'est ce qui l'inquiétait. Il l'ouvrit facilement, la maison reconnaissait son sang, et il se recula laissant entrer les aurors.

Harry sortit de la cave en rogne, il aurait pu tuer Draco rien qu'avec son regard.

« Qu'est-ce qu'il y a, Potter ? Tu n'as pas trouvé ce que tu cherchais ? »

« Prenez tout ce qu'il y a à l'intérieur. » Cria-t-il aux hommes encore dedans. « Et faites une liste à remettre au maître des lieux. Nous étudierons tous les papiers au ministère. »

Le mot 'papiers' ne plaisait pas du tout à Draco. Il demanda à son avocat de discuter avec lui hors du manoir.

« Venez dans mon bureau dans une heure. » lui répondit Sheldon.

ooOoo

Le bureau de Sheldon était luxueux, recouvert de marbre et de tableaux de bon goût. De même, l'avocat portait bien sur lui, il avait une posture élégante et un regard perçant. A n'en pas douter il s'agissait un ancien serpentard. Ses cheveux étaient gris mais coiffés avec science.

« Je suppose que vous voulez me mettre au courant de ce que contient cette cave. » lui dit l'avocat.

« A vrai dire, non, c'est bien ça le soucis, je n'en ai aucune idée. Et si Nott la connaît c'est que mon père l'utilisait. »

Sheldon mesura le danger de cette information. Ils nageaient dans le brouillard cette fois-ci.

« Dites-moi, Sheldon, ce qui se passera si je suis condamné. Qu'adviendra-t-il de ma richesse ? Pansy héritera de tout ? »

« Cela dépend de quoi vous seriez accusé mais imaginons qu'ils trouvent des preuves de votre statut d'ancien mangemort, alors vous serez condamné à la peine de prison à vie, peut-être même au baiser du détraqueur ; et alors l'Etat prélèvera une partie conséquente de votre fortune familiale, sans trop estimer je dirai le quart, peut-être le tiers. Le manoir Malefoy restera par contre dans la famille et il ira directement sur l'héritage de votre fils dont madame Malefoy s'occupera. »

« Je ne veux pas que Pansy s'occupe de mon fils. »

« Sans trop vouloir vous ennuyer, monsieur Malefoy, je crois que la garde de votre enfant est le cadet de vos soucis. »

« Et bien justement non ! Vous savez que je mérite d'aller en prison. J'ai tué ces gens, je les ai torturé, et j'en ai éprouvé un soulagement à me dire que c'était ces gens que je torturai et non pas l'inverse. Mais Julius, il n'a rien fait, il a toute sa vie devant lui et je ne veux pas qu'il… qu'il vive tout ce que j'ai vécu. Pansy ne serait pas une bonne mère. »

Sheldon lui lança un regard de pitié ce qui écoeura Draco.

« Tout le monde a fait des choses horribles, dans les deux camps. Draco, je vous connais depuis votre naissance et j'ai pu remarquer que vous n'étiez pas comme votre père, même si vous essayez de le faire croire. Je vais faire tout mon possible pour que vous ne soyez pas condamné. »

« Je ne veux pas que Pansy élève mon enfant ! » Répéta Draco. « Et si je divorçai et que je prenais la garde de Julius, je pourrai empêcher sa mère de l'avoir quand je serai en prison ? »

« Cela pose encore plus de problèmes. Si vous divorcez, la garde ira automatiquement à votre ex-femme, à moins qu'elle ne batte votre enfant ou quelque chose dans ce genre. »

« Non. »

« Alors les juges préféreront donner la garde à votre femme qu'à un possible ancien mangemort, en particulier si vous risquez d'aller en prison. A qui voulez-vous le confier ? Peut-être que je pourrai le faire aller chez ses parrains si… »

« Non, à personne de la famille, j'aimerai le confier à ma maîtresse. »

« A votre maîtresse ? Je n'étais pas au courant que vous… mais toute votre vie ne me concerne pas il est vrai. Comprenez qu'un enfant n'est pas un vulgaire objet que l'on peut confier à qui l'on souhaite, ça va être très difficile… »

« Et il ne faut pas que Pansy soit au courant. Vous pouvez le faire ? »

« Je peux essayer. Il faudrait d'abord remplir un formulaire de garde, attendez, j'en sors un. »

Sheldon remplit le parchemin quelque temps puis il demanda à Draco le nom de sa maîtresse.

« Hermione Granger. »

Là, son avocat s'arrêta net. Il semblait stupéfixier. Il releva sa tête doucement du parchemin et fixa l'ancien mangemort.

« Vous pouvez répéter ? » Trembla-t-il.

« Hermione Granger, la meilleure amie du survivant, ancienne membre de l'Ordre du phénix, une femme d'ascendance moldue, et l'ex-petite amie du joueur vedette des Canons de Chudley, oui, c'est bien elle. Et je l'aime, à ma façon. Reprenez un peu contenance, vous avez l'air ridicule. »

Sheldon obéit avec difficulté.

ooOoo

Draco ne dit rien à Hermione. Il craignait qu'elle refuse et c'est ce qu'elle aurait fait. Voir Draco lui était de plus en plus pénible. Avec l'aide de Harry elle avait réussi à reprendre du poids, pas beaucoup mais suffisamment pour ne plus se sentir fatiguée. Et à chaque fois qu'elle revoyait son amant, elle se sentait misérable, elle n'arrivait pas à l'aider alors que c'était en partie grâce à lui qu'elle s'était détachée de Ron.

Cet après-midi, ce fut encore plus pénible.

Draco était allongé sur le lit et Hermione se tenait agenouillée au-dessus de lui. Elle tenait un couteau de cuisine et lui tailladait l'avant-bras à l'endroit où la marque des ténèbres aurait dû se trouver.

« Plus fort… » Geignit Draco.

« Tu saignes déjà beaucoup. » répondit Hermione, le regard dur.

« Je m'en fiche, je ne sens rien. Appuie d'avantage je t'en prie. »

Hermione enfonça plus profondément la lame faisant ainsi gémir Draco. Puis elle étala le sang du couteau sur le ventre du serpentard.

« Coupe-moi au ventre. » réclama-t-il.

« Non, ça suffit. »

« Non ! Tu n'as pas le droit d'arrêter ! » Cria Draco.

« J'arrête quand je juge que ça suffit et ça suffit. » gronda Hermione.

Elle leva le couteau et alla poser l'arme blanche sur la table de chevet mais Draco resserra sa main sur le poignet de la brune. Elle en cria de douleur, mais il ne la lâcha pas et il guida la lame vers son ventre qu'il trancha profondément. Il en hurla, souffrant à la mort, et il lâcha la main de Hermione sans s'en rendre compte. Celle-ci se saisit de sa baguette et guérit la plaie à coup de plusieurs sortilèges.

« Tu es fou Draco ! Pourquoi tu as fait ça ?! Tu veux à ce point mourir ?!? »

Elle épongea son front humide.

« Je voudrai pouvoir tout recommencer. Ca ne serait pas comme ça… Je… Je t'aurais dit à quel point je te trouvais belle au collège. Je me serais battu pour toi, j'aurais quitté mon nom, je n'aurais jamais été un mangemort. Je n'aurais jamais torturé et tué des femmes et des enfants. Je pourrais me regarder dans un miroir sans avoir envie de vomir. Je ne me battrais pas pour une liberté dont je n'ais que faire, et je n'aurais pas la trouille de me retrouver à Azkaban avec les yeux vides comme ceux de mon père. Et puis je t'aurais épousé toi. Je t'aurais aimé à un point que tu ne peux pas imaginer et j'aurais tout fait pour te rendre heureuse. Je ne t'aurais pas plongé dans les ténèbres avec moi. Et nous aurions un enfant, et il n'irait pas à serpentard… Non, il n'irait pas à serpentard…»

« Tu ne peux pas changer le passé, Draco. Essaie de vivre avec. »

De l'eau perlait des yeux de Draco mais c'était difficile de dire s'il pleurait car il était en sueur.

« Je vais quitter Pansy. Epouse-moi. Epouse-moi et recommençons tout. »

« Tu es en plein délire, tu as de la fièvre. Tu ne penses pas ce que tu dis. »

Draco ne répondit rien, il s'était endormi.

ooOoo

Hey Johnny Jane
Te souviens-tu du film de Gainsbourg Je t'aime
Je t'aime moi non plus un joli thème
Hey Johnny Jane
Toi qui traînes tes baskets et tes yeux candides
Dans les no man's land et les lieux sordides
Hey Johnny Jane
Les décharges publiques sont des atlantides
Que survolent les mouches cantharides
Hey Johnny Jane
Tous les camions à benne
Viennent y déverser bien des peines infanticides

Hey Johnny Jane
Tu balades tes cheveux courts ton teint livide
À la recherche de ton amour suicide
Hey Johnny Jane
Du souvenir veux-tu trancher la carotide
À coups de pieds dans les conserves vides
Oh Johnny Jane
Le beau camion à benne
Te transportera de bonheur en bonheur sous les cieux limpides

Hey Johnny Jane
Ne fais pas l'enfant ne sois pas si stupide
Regarde les choses en face sois lucide
Hey Johnny Jane
Efface tout ça, recommence, liquide
De ta mémoire ces brefs instants torrides
Hey Johnny Jane
Un autre camion à benne
Viendra te prendre pour t'emmener vers d'autres Florides

Hey Johnny Jane
Toi qui traînes tes baskets et tes yeux candides
Dans les no man's land et les lieux sordides
Hey Johnny Jane
Écrase d'un poing rageur ton oeil humide
Le temps ronge l'amour comme l'acide

La balade de Johnny Jane, par Jane Birkin.

ooOoo

Draco n'envoya plus de lettres. Hermione s'en inquiéta et elle alla en parler à Harry. Celui-ci lui dit que Draco était fortement soupçonné d'être un mangemort, qu'ils continuaient à scruter chaque feuille de papier de la cave mais que jusqu'alors ils avaient juste de quoi enfoncer d'avantage son père. Jamais le prénom de Draco n'était mentionné, ni celui des autres mangemorts. Il persuada Hermione de ne pas donner de nouvelles à Draco.

« Ce n'est pas sain que tu restes avec lui, et je pense qu'enfin Malefoy s'en est aperçu. Profite de ta vie et ne t'en fais pas pour lui, cette fouine a toujours su remonter sa tête hors de l'eau. »

« Tu ne te rends pas compte à quel point il culpabilise… »

« Tu m'as dit qu'il s'en voulait de t'avoir fait plonger avec lui. Tu ne crois pas que tu le feras encore plus culpabiliser si tu le rejoins ? »

Hermione n'osa rien répondre.

Les six mois qui suivirent, elle ne reçut de nouvelles de Draco que par la presse et les ragots. Il était en plein procès. Heureusement, son avocat avait réussi à l'empêcher d'aller en prison avant que le jugement final ne soit prononcé. Harry lui disait que les preuves étaient minces mais que les rancunes contre les Malefoy étaient importantes et qu'avec cette chasse aux sorcières version mangemorts il serait sans doute condamné.

A coté de cela, elle avait trouvé sa place dans le service et se concentrait sur la lycanthropie avec Severus qui s'était avéré un ami précieux (bien que peu débordant de chaleur humaine).

Elle sortait souvent au cinéma avec Abigaëlle sa collègue et elles passaient des soirées entières à se moquer de l'équipe des Canons de Chudley qui ne cessait de descendre au classement.

Le jeudi matin, Hermione attendit la peur au ventre la gazette du sorcier. Le procès venait de se finir et Harry n'avait rien voulu lui dire. On était le 27 décembre et le hibou eut du retard à cause de la tempête de neige.

Elle paya l'oiseau et ouvrit le journal à la page principale. Là une photo de Draco trônait sur une demi page :

'' Le fils Malefoy innocenté !''

Draco toisait la foule, un sourire provocateur aux lèvres. L'article expliquait que les preuves étaient apparues insuffisantes aux yeux du jury, et que comme il était clair que le jeune homme n'avait commis aucune fraude ni aucune mauvaise action depuis la mort de Voldemort, il ne représentait aucune menace pour la société.

Plusieurs personnes avaient mal réagi à ce verdict. Hermione devina que Harry en faisait parti.

ooOoo

« Devine où j'ai été invité pour le nouvel an ? » lui demanda Abigaëlle, les traits figés en un sourire cruel.

« Je donne ma langue au chat. » Répondit Hermione tout en faisant bien attention à la température d'ébullition de son chaudron.

« Au grand bal de la famille Peakes !! Et je peux inviter la personne de mon choix… Tu viens avec moi ? »

« Je ne connais même pas cette famille. Pourquoi voudrais-tu que je t'accompagne ? Non, je préfère largement rester chez moi enterrée dans ma couverture bien douillette. »

« Non, Hermione, tu n'as pas le droit de dire ça. Ca sera le bal de l'année. J'étais avec Juan Peakes à Poudlard et c'était la star du collège. Il est riche, il est beau et il vient de divorcer, et il m'a invité. Ne me laisse pas y aller toute seule. Pitié ! Pitié ! Pitié ! »

Hermione souffla mais accepta. Elle espérait seulement que Harry ne passerait pas la soirée tout seul.

Elles s'achetèrent de belles tenues et se firent belles une grande partie de l'après-midi. Hermione avait l'impression d'être revenue à son bal de quatrième année, quand Parvati et Patil l'avaient aidée à se préparer, et elle devait avouer qu'elles savaient y faire.

A présent l'ancienne griffondor avait troqué sa robe bleue pour une robe longue rouge et or.

En s'observant dans la glace, elle se trouva jolie. Elle n'avait pas encore abandonné tous ses sorts de dissimulation mais la différence entre ses deux 'moi' était pratiquement estompée.

Abigaëlle portait une robe bleue nuit et elle avait remonté ses cheveux souris en un chignon élégant ; Severus n'en serait pas revenu s'il l'avait vu ainsi. En effet Hermione le soupçonnait d'avoir un faible pour sa collègue.

En arrivant devant le manoir Peakes, la brune ne put s'empêcher de le comparer au manoir Malefoy. Celui-ci était un peu plus petit, mais le luxe y était tout aussi marqué.

Elles rejoignirent la salle de réception et se servirent un verre. Plus tard, Abigaëlle força son amie à l'accompagner pour saluer Juan car elle ne voulait pas y aller toute seule.

« Dois-je te rappeler que tu as 32 ans ? » la sermonna Hermione.

« Dois-je te rappeler que j'ai 32 ans et que je suis désespérément célibataire depuis plus d'un an ? »

Hermione souffla dans le vide (cela devenait une mauvaise habitude) mais elle accepta bien sûr de l'accompagner.

Juan était très beau, il était dans la force de l'âge, et ce qu'on pouvait dire c'est qu'il n'avait pas perdu son regard masculin, reluquant à loisir les poitrines de toutes les filles. Hermione soupçonna cette mauvaise manie d'être la raison de son divorce.

Ils discutèrent avec légèreté, puis Juan leva son verre vers quelqu'un et Hermione se tourna vers cette personne :

« Hé, Draco, vieux frère ! J'espérais bien que tu accepterais l'invitation. »

Draco se retourna à son tour et tomba nez à nez avec Hermione. Leurs deux cœurs s'accélérèrent à l'unisson et ils se sourirent poliment.

« Viens-là que je te présente. Voici Abigaëlle Thickey, une ancienne camarade de classe nouvellement retrouvée, et voici sa charmante collègue et amie… »

« Hermione Granger, ma camarade de classe. » conclut Draco.

« Comme le monde est petit. » Répondit joyeusement Juan. Hermione le soupçonnait d'avoir déjà un peu trop bu. « Alors tu as toujours la corde au cou ? »

« Si tu parles des aurors qui hantent les murs de ma maison aussi sûrement que des doxys, non, j'ai finalement réussi à m'en débarrasser à en croire la presse. Mais si tu parles de ma femme, oui elle est en ce moment même avec ses deux amies Millicent et Daphné. J'ai préféré m'esquiver un moment. »

« Comme je te comprends. » Répondit Juan, songeur.

Draco qui n'avait pas quitté une seconde Juan des yeux observa alors Hermione sous toutes les coutures.

« J'ai quelque chose qui ne va pas ? » finit par demander Hermione, rougissant d'être ainsi étudiée.

« Non, je voulais voir si tu pouvais rougir. » Hermione comprit tout de suite : Draco voulait savoir si elle avait fait usage de sorts de dissimulation puissants ; en effet, si ceux-ci avaient été présents, sa rougeur en aurait été masquée. « Tu es vraiment très belle ce soir. Ca me fait plaisir de t'avoir revu, Granger. »

Hermione rougit d'avantage, à son grand désarroi. Vraiment elle avait perdu rapidement ses habitudes à savoir mentir et à cacher la vérité. Elle s'en voulut.

« Je vous laisse. J'ai encore beaucoup de monde à qui montrer que je suis toujours vivant. »

Draco sortit drapé dans sa dignité. Son corps ne semblait pas fatigué par le procès contrairement au ton de sa voix, et Hermione devina que lui, à l'inverse, avait abusé des sorts de dissimulation.

« Quel personnage bizarre. » dit Abigaëlle à son départ. « Je ne savais pas que tu le connaissais, et vous aviez l'air très proches tous les deux. Tu es sorti avec lui ? »

Hermione répondit sans rougir, un mince sourire aux lèvres : « Non, Malefoy et moi nous partageons une profonde estime l'un envers l'autre. »

Abigaëlle médita sur cette réponse. Elle cherchait quelle estime on pouvait trouver à cet ancien mangemort mais elle fut vite sortie de ses pensées pour retourner à sa conversation avec Juan. Hermione en profita pour les laisser seuls et alla se resservir un verre.

Mais alors qu'elle buvait, elle vit Draco la regarder et passer par une petite porte au fond de la salle. C'était plus fort qu'elle, il fallait qu'elle le voie seul à seul. Cela faisait trop longtemps qu'elle s'inquiétait pour lui. Par contre elle n'aimait pas le picotement qu'elle ressentait au bas de son estomac.

Retrouvés seuls, ils se jetèrent l'un sur l'autre. La brune dévora la bouche du blond et elle se laissa être plaquée contre le mur de pierre. Elle plongea sa langue en lui, et le mordit, et il gémit de douleur et de bien-être. C'était si bon.

Elle passa ses doigts sous la robe argentée de son serpentard et commença à le déshabiller mais il l'arrêta.

« Pas ici, on pourrait nous voir. »

« Où veux-tu ? » demanda-t-elle avidement.

« Allons chez nous. »

Ils se faufilèrent discrètement jusqu'à la sortie puis transplanèrent près de l'hôtel de passe. Leur chambre était libre et ils s'y retrouvèrent avec délice.

Ils s'embrassèrent, se griffèrent, se mordirent. Et chaque sensation les faisait frémir d'avantage. Ils étaient déjà nus quand Hermione lui demanda de retirer ses sorts de dissimulation.

Le blond hésita quelques secondes ce qui fit craindre à Hermione le pire, et en effet elle ne l'avait jamais vu aussi détruit.

Son teint habituellement pâle se retrouvait translucide, ses lèvres étaient bleuies, et son corps tout entier était un long chevauchement de sillons pourpres plus ou moins profonds. Hermione lui embrassa ses lèvres bleuies, puis elle descendit le long de son cou, câlinant les marques de strangulation, elle passa sa langue au niveau des marques sur son ventre puis elle couvrit de baisers ses doigts tremblants, elle termina son exploration en léchant le sang séché à l'embasement de son poignet.

Draco lui demanda d'enlever elle aussi ses sorts, ce qu'elle fit aussi avec une certaine hésitation. Les sorts retirés, elle cacha son ventre avec ses bras, elle avait honte d'avoir perdu tout ce que leurs corps avaient partagé.

Draco les lui desserra et il se mit à l'embrasser avec le même amour qu'elle avait mis dans ses baisers.

Quand il remonta à sa bouche, elle le tira vers elle et le mordit. Et ils accélérèrent, baisant dans la violence.

Draco gémit souvent sous les coups et Hermione se délecta de voir à quel point elle lui faisait de l'effet. L'ancien mangemort sortit un pistolet de ses affaires et demanda à la brune de lui tirer dans la main. Elle le fit, et il hurla et fut encore plus excité, puis elle lui guérit sa blessure.

Continuant de faire l'amour, tous les deux jouirent ensembles.

Après cela, Draco alla prendre une douche et Hermione se lova sous les couvertures. De retour, le blond voulut la revoir nue mais elle refusa.

« Je ne veux pas que tu me vois comme ça. Je suis énorme, j'ai l'air d'un monstre. »

« Comment tu peux dire cela ? Tu es plus belle que tout. C'est moi qui suis monstrueux. Je me répugne et pourtant je ne peux pas m'en empêcher. »

Ils s'embrassèrent tendrement et Hermione murmura qu'elle allait redevenir jolie pour lui, qu'elle ne perdrait pas autant de kilos qu'avant bien sûr mais qu'elle avait exagéré ces derniers temps.

Elle s'endormit dans les bras de Draco.

ooOoo

Le lendemain elle avait froid. Elle observa autour d'elle et remarqua les draps tâchés du sang de Draco et la moisissure qui suintait du plafond.

Son amant n'était plus là. Par contre ses vêtements étaient soigneusement pliés et posés au pied du lit. Elle se rhabilla et descendit à l'accueil de l'hôtel. Draco avait payé la chambre. Elle rentra alors chez elle, secouée par ce qu'elle avait fait de sa soirée.

De retour en transplanant, elle trouva Harry au pied de sa porte d'entrée.

Le jeune homme avait l'air contrarié et il détournait le regard avec embarras. Hermione pensa immédiatement qu'il savait avec qui elle avait passé la nuit et qu'il lui en voulait.

Elle cherchait ses mots pour s'expliquer quand Harry se décida à parler :

« Hermione, j'ai une mauvaise nouvelle à t'apprendre et je ne sais pas comment te l'annoncer. Je suis tellement désolé. »

Sa voix était suppliante. Il lui demanda de rentrer dans l'appartement et de s'asseoir, ce qu'elle exécuta avec difficulté. Il continua :

« Je n'étais pas là donc je ne peux te dire ce que j'en ai entendu des collègues et de la presse mais voilà. Malefoy a tué sa femme, puis il est allé chez son avocat avouer le crime et il s'est suicidé. »

Hermione hurla.

Elle gémit de désespoir. Puis elle cria sur Harry, elle le traita de menteur. De lourdes larmes tombaient sur sa robe rouge et or, et elle criait.

« Nooooooon !! Tu mens ! Tu mens ! Tu mens ! »

Harry la prit dans ses bras mais elle ne s'en rendit pas tout de suite compte. Il était mort, il s'était tué. C'était de sa faute. Elle était avec lui hier soir, elle avait bien vu qu'il allait mal mais elle ne lui avait pas apporté ce dont il avait le plus besoin.

Non, Draco, tu n'avais pas le droit de faire ça.

Harry garda ses bras serrés contre les fines épaules de sa meilleure amie.

Et elle pleura, de longues heures, et même quand ses larmes ne voulaient plus tomber elle continuait à pleurer. Il n'avait pas le droit de la laisser seule, d'abandonner comme ça.

Elle demanda à Harry de lui raconter ce qui s'était passé, elle en avait besoin.

« Ce n'est pas à moi de te dire cela. Il s'est suicidé chez son avocat, et juste avant il lui a remis une lettre pour les aurors, et une lettre pour toi. Je peux t'emmener le voir si tu le souhaites. Mais je pense que c'est trop tôt. »

« Non, je veux le voir. » murmura-t-elle.

Ils allèrent au ministère de la justice, où Sheldon était interrogé par les aurors. L'homme avait ses cheveux gris en bataille et sa voix était devenue tremblante. Harry convainquit ses collègues de les laisser lui, Hermione et l'avocat seuls à seuls dans une des salles d'interrogatoire.

L'ancienne griffondor insista pour qu'il lui raconte tout :

« Je revenais d'une soirée pour le nouvel an, il était aux environs de cinq heures et je rangeais de la paperasse quand j'ai entendu qu'on frappait à ma porte. Là monsieur Malefoy est entré et il tenait son fils dans ses bras. Il avait l'air tout à fait normal, enfin la situation était incongrue mais je n'y ai vu aucun danger. Je lui ai demandé ce qui l'amenait ici si tardivement et s'il avait des soucis. Sur le coup j'ai cru qu'il s'était disputé avec sa femme, et qu'il voulait que je sorte les papiers du divorce. On en avait déjà parlé et il m'avait dit pour vous.

Là il a posé son fils sur un siège, il lui a caressé la joue et lui a dit : 'Je suis vraiment désolé d'avoir rendu ta vie future si triste. Je t'aime.' Et il l'a embrassé. Ensuite il s'est tourné vers moi, et il pleurait. Je ne pourrai jamais oublié ses yeux... Il a posé deux enveloppes sur mon bureau puis il a sorti un objet étrange de sa poche. Je n'y comprenais rien, je vous le jure, et là il m'a dit qu'il avait tué sa femme, qu'il lui avait jeté le sort mortel pendant son sommeil alors qu'il rentrait chez lui. J'essayais de me remettre les idées au clair quand il a pointé cet objet contre son crâne et là… il… il y avait du sang partout… et il est tombé, mort. »

Hermione sanglota tout le long, elle s'en voulait tellement.

« Jamais je n'aurai cru qu'il ferait une chose pareille… » Continua Sheldon plus pour lui-même. « Et son corps à terre… il était si blanc, il avait des cicatrices partout… »

Hermione le remercia, puis un auror entra dans la pièce sous la demande de Harry et il lui remit l'enveloppe marquée à son nom.

Les mains de la jeune fille tremblèrent ; elle était effrayée à l'idée ce qu'elle pourrait trouvé à l'intérieur. Elle avait abandonné Draco... Elle l'ouvrit lentement et la lut.

« Ma belle Hermione,

J'ai toujours été trop fier alors je n'ai pas pu me résoudre à te dire que je t'aimais avant de partir. C'est trop difficile de parler. Et c'est trop difficile de vivre, c'est si pénible, je n'y arrive pas.

Je t'en supplie, ne t'en veux pas. Sans toi je me serai déjà tué depuis un an et j'aurai emporté avec moi Pansy et Julius. Je voulais que cette gangrène qu'est mon nom disparaisse enfin car tout n'est que mort dedans. Et je ne suis pas à la hauteur, je n'arrive pas à oublier ce que j'ai fait, je n'arrive pas à me relever et à redevenir humain. Toi tu as réussi alors pitié ne retombe pas par ma faute !

Quand je t'ai revu hier soir j'ai été si heureux de voir comme tu allais bien, et quand j'ai vu que je te faisais replongé alors j'ai compris.

Je suis le diable. Je suis un poison, tout ce que je touche je le détruis.

Je ne veux plus contaminer personne, alors j'ai dû tuer Pansy car elle était déjà infectée, et je dois mourir à présent.

J'ai un dernier service à te demander. Un jour tu m'as dit que tu avais peur d'être enceinte, mais en toi j'ai vu une mère qui serait merveilleuse ; s'il te plait, prends soin de Julius. C'est un enfant adorable qui a à présent tout l'avenir devant lui. Essaie qu'il ne devienne pas comme moi…

Je t'en demande sans doute trop. Tu peux refuser si tu le souhaites, je ne t'en voudrai pas.

Excuse-moi de t'avoir entraîné dans mon monde, et de t'exposer ainsi en te donnant la garde de Julius. Il faut que j'en finisse maintenant avec mes démons.

Adieu,

Draco. »

ooOoo

Dans sa lettre destinée aux aurors, Draco avait expliqué son mal de vivre et la culpabilité qu'il ressentait face à son passé de mangemort. Il avait aussi indiqué, avec une pointe accentuée de cynisme, qu'il avait espéré que les aurors trouvent les preuves de sa culpabilité lors de son procès mais que sa vanité lui avait interdit de leur avouer de lui-même ses fautes. Il avait ajouté : « Je dois avouer que mon moment préféré de la journée était lorsque je vous voyais fouiller jusqu'au dernier tiroir à chaussette de ma demeure ; j'avais un mal fou à me retenir d'éclater de rire et à ne pas regarder avec délice mon porte-canne hérité de mon père. En effet, celui-ci est un héritage très puissant qui brouille les détecteurs de magie. Pendant toute la guerre, j'ai tenu un journal. A l'intérieur figure tout le cours de mes journées, qui j'ai tué, qui j'ai soudoyé, qui m'a aidé. On y trouve aussi mes impressions bien que je doute que ça vous intéresse. Nous pourrions l'appeler 'les mémoires d'un mangemort'. Il est sous forme rétréci dans la bouche du serpent. Il suffit pour l'ouvrir de lui caresser la tête tout en disant 'revelate me dei'. Si vous saviez le nombre de fois où j'ai voulu le sortir de là et le poser sur ma table de chevet, bien en évidence. Mais à l'époque, merlin seul sait pourquoi, je tenais encore à survivre. »

ooOoo

Le lendemain, Hermione avait retiré tous ses sorts de dissimulation. Elle prit Julius dans ses bras et le regarda avec amour. Ses petits yeux gris étoilés brillèrent alors qu'il la contemplait et il lui barbota : « Té zolie. »

Déjà un vrai dragueur, comme son père, pensa Hermione. Elle le serra fort contre elle et transplana jusqu'à Sainte Mangouste. A peine fut-elle arrivée au laboratoire qu'elle vit Abigaëlle et Severus qui l'attendaient. Sa meilleure amie la serra dans ses bras et câlina les cheveux de Julius avec tristesse. Le petit enfonça son visage dans le buste de Hermione.

« Comment ton papa a-t-il pu se laisser mourir devant toi ? » dit-elle au bébé. « Si j'avais un enfant aussi beau, jamais je ne pourrai… Mais il t'a mis entre de bonnes mains. »

Severus sourit à la nouvelle mère et lui dit : « Je suis ravi de voir que vous avez enfin abandonné vos sorts de dissimulation, Hermione. »

« Oui, il était temps. Maintenant je suis désolée mais je venais juste vous présenter mon fils, Julius Granger, et vous dire que je ne pouvais pas venir aujourd'hui. Je n'ai pas encore eu le temps de lui trouver la baby-sitter parfaite. Mais n'avancez pas trop vite, car dès demain je reprends du service. »

ooOoo

Hermione éleva et aima Julius comme si c'était son propre fils. Elle remercia tous les jours Draco de lui avoir fait ce cadeau et elle voulait être digne de ses attentes.

Ils s'installèrent dans un quartier moldu loin de l'agitation qu'avait créée cette tragédie. Elle n'utilisa pas l'argent dont celui-ci avait hérité, respectant les volontés de Draco pour que celui-ci vive 'normalement'.

Par beaucoup d'aspect Julius ressemblait à son père, et c'était une bonne chose. Il avait son orgueil, mais aussi il tenait comme son père à rendre Hermione heureuse et fière de lui.

Est-ce que Julius finit par aller à serpentard ? Et sa richesse et son histoire familiale retrouvée, devint-il aussi torturé que Draco ?

C'est à vous de vous faire votre opinion. L'histoire ne m'appartient plus.

ooOoo

Fin.

Ca y est. C'est fini. Ca fait toujours quelque chose de finir une fanfiction… J'ai un petit pincement au cœur. En tout cas, j'espère que la fin vous a plu. C'est triste c'est vrai, mais que voulez-vous ? Je vous avais prévenus.

Gros bisous, et même ceux qui n'ont jamais laissé de reviews, n'hésitez pas à en mettre une, que ce soit en bien ou en mal. Je veux votre avis :)

(Mini PS : yeaaah j'ai eu mon année ! ô joie éternelle ! Joyeuses vacances à tout le monde !)