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Après je ne sais combien de mois d'attente (enfin si, je sais : sept), voici enfin la fin de cette histoire, écrite bien avant la parution du tome 7 (donc, aucun élément de ce livre n'est présent).

Rien n'est à moi : l'histoire, les personnages et les dialogues sont à Rowling, la traduction française des dialogues à Ménard. Et comme la partie dialoguée représente une proportion considérable du chapitre, ça fait que je ne suis vraiment pas responsable de grand-chose !

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Courage, fuyons !
Yves Robert, 1979.

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Chapitre 3 : La fuite du Prince

— Vite, filons d'ici, dis-je.

J'attrape Drago par la peau du cou et je quitte le premier cet endroit maudit.

Je n'ai jamais été un homme de grands sentiments, mais je me sens désormais complètement vide. Quelque chose vient de s'éteindre en moi.

Ton sacrifice a été inutile, vieil homme : je suis mort.

Je traverse la bataille dans l'indifférence générale. Ils me croient tous de leur côté. Ils ont tous tort. Je les ai tous haïs, mais pour le moment, je ne ressens plus rien, sauf l'urgence : il faut sortir Drago d'ici.

— C'est fini, il faut partir, maintenant ! m'écrié-je.

Ces imbéciles de Mangemorts sont contents de se battre ! Ils devraient savoir qu'ils n'ont aucune chance prendre Poudlard. La mission est terminée. Il n'y a plus rien à faire. Je continue à courir avec Drago. Nous passons par-dessus Londubat, blessé mais vivant. Il ne tente rien, évidemment.

La Salle sur Demande est bloquée. Il va nous falloir gagner la sortie du collège. Nous courons. Un seul Mangemort a réussi à rester à notre hauteur. Le plus grand et le plus bête.

Nous sommes dans le parc, désormais. Hagrid essaie d'arrêter l'autre Mangemort. Je poursuis ma course avec Drago.

Un Stupéfix me manque de peu. Je sais qu'il n'y a qu'une seule personne susceptible de vouloir m'arrêter. Je m'exclame :

Courez, Drago et je fais volte-face.

À vingt mètres de moi, Potter brandit sa baguette. Il n'est pas très dangereux, mais il semble prêt à tout.

Endol

Je le fais tomber avant qu'il ait eu le temps de finir le maléfice. L'autre Mangemort met le feu à la cabane de Hagrid. Ce n'est pas une diversion efficace.

Endol… hurle à nouveau Potter en vain.

Je ricane. Son attaque est d'une stupidité abyssale. Il est incapable de réussir ce genre de maléfices !

— Vous n'allez quand même pas me jeter des Sortilèges Impardonnables, Potter ! m'exclamé-je, ma voix couvrant le rugissement des flammes, les cris de Hagrid et les aboiements frénétiques du chien coincé dans la cabane embrasée. Vous n'en avez ni l'audace, ni la capacité.

Incarc… gronde-t-il tandis que je dévie le sortilège d'un simple geste.

Je note avec satisfaction que pour une fois, cet obstiné de Potter semble m'avoir écouté…

— Battez-vous ! me crie-t-il. Battez-vous, espèce de lâche…

— Vous m'avez traité de lâche, Potter ? hurlé-je. Lorsque votre père m'attaquait, c'était toujours à quatre contre un, alors je me demande comment vous l'appelleriez, lui ?

Ma vieille haine, cette fidèle compagne, prend à nouveau possession de moi. Grâce à elle, je sais que je suis en vie. Mon sang pulse, mon cœur bat.

Stupé… commence-t-il.

— Paré, encore et toujours, jusqu'à ce que vous appreniez à vous taire et à fermer votre esprit, Potter ! dis-je sur le ton de la raillerie. Et toi, maintenant, viens ! crié-je au grand benêt qui ne s'est toujours pas mis en mouvement. Il est temps de partir d'ici, avant que les gens du ministère arrivent…

Impédi… essaie Potter.

Seulement, cette fois, ce n'est pas moi qui l'ai bloqué, c'est l'autre idiot, et il a envoyé un Doloris au gamin !

— Non ! dis-je en rugissant et en faisant stopper le maléfice. Avez-vous oublié les ordres ? Potter appartient au Seigneur des Ténèbres. Nous devons le lui laisser ! Allez-vous en d'ici ! Filez !

Le crétin et ces deux imbéciles d'Amycus et Alecto, qui viennent d'arriver, ne se le font pas dire deux fois. Je n'en reviens pas : comment peut-on être aussi bête ? L'avantage, c'est qu'ils m'ont obéi tout de suite…Ma fureur ne diminue pas pour autant. Et Potter, qui s'est relevé, en rajoute une couche :

Sectum

Je le bloque encore, mais cette fois, il a vraiment dépassé les bornes. Comment ose-t-il me lancer ce sort-là ? Je le vois se concentrer et comme il me regarde bien en face, je n'ai pas de mal à discerner son prochain sortilège. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase : toutes les humiliations de ma scolarité, toutes ses attitudes arrogantes, et son intrusion dans ma Pensine... et voilà qu'il veut m'envoyer un Levicorpus ? Je n'en peux plus. Je perds tout contrôle de moi-même.

— Non, Potter !

Ma parade l'envoie violemment à terre. C'est la deuxième fois de la soirée que mes émotions rendent mes sorts explosifs. Je m'approche de lui, le regardant de toute ma hauteur. Il est étendu à terre, sans baguette, sans défense, mais avec son air de défi habituel. Je ne l'ai jamais autant haï.

— Vous osez m'attaquer avec mes propres sortilèges, Potter ? C'est moi qui les ai inventés — moi, le Prince de Sang-Mêlé ! Et vous voudriez retourner mes inventions contre moi, comme votre ignoble père, n'est-ce pas ? je ne crois pas que vous y arriverez… Non !

J'envoie rouler sa baguette plus loin. Je suis peut-être en train de divaguer et de lui cracher tout ce que j'ai sur le cœur depuis plus de vingt ans, mais je ne suis pas stupide : je surveille toujours mes ennemis !

— Alors, tuez-moi, dit-il avec tout ce qu'il a de rage et de mépris. Tuez-moi, comme vous l'avez tué lui, espèce de lâche…

Je ne croyais pas que mon degré d'exaspération pouvait encore s'élever. J'avais tort. L'allusion qu'il vient de faire me rend littéralement fou.

— NE ME TRAITEZ PAS DE LÂCHE !

C'est un hurlement dément, inhumain, que je viens de faire entendre. Ses mots me blessent bien plus qu'aucun de ses sorts ne pourra jamais le faire. Ce sale gosse a le don de frapper là où ça fait mal… je lève ma baguette et je commence à lui envoyer un maléfice particulièrement mauvais. Au dernier moment, un reste de je ne sais quoi m'empêche de lui donner toute son ampleur. Il est projeté à terre et un peu sonné, c'est tout.

C'est alors que l'hippogriffe m'attaque sauvagement. Je suppose qu'il a senti le sort que je viens de lancer et qu'il n'a pas apprécié. Je chancelle, blessé par les serres aiguisées comme des rasoirs. Je cours aussi vite que je le peux, poursuivi par l'animal enragé.

Enfin, je sors de l'enceinte de Poudlard, et, sans pouvoir jeter un dernier regard sur le château qui fut ma demeure pendant près des deux tiers de ma vie, je transplane.

Je voudrais pouvoir mourir. Mais c'est impossible : j'ai ses dernières volontés à respecter.

Je le hais.

Sois maudit, Dumbledore !


Alors ? Qu'en pensez-vous ? Attention cependant : évitez de parler du tome 7 dans vos remarques, tout le monde ne l'a pas encore lu !