Et oui, ça y est moi aussi j'ai été convertie aux slashs ! Cette histoire est un James/Sirius. Elle m'est venue alors que je voyais de plus en plus d'histoires avec des couples qui, même sans parler de couples quasi ou complètement incestueux ou détournements de mineurs, m'apparaissaient complètement aberrants. Alors que ce couple m'apparaît beaucoup plus probable et pourtant, presque personne n'écrit dessus (bon c'est vrai que je n'ai jamais lu non plus de James/Rémus ou de Peter/un des autres maraudeurs mais dans ce dernier cas, je comprends pourquoi !!). Si ça choque quelqu'un… tant pis ! Par contre, je précise, il n'y aura aucune scène de sexe explicite, je m'attache juste au développement de cette relation. Sans compter qu'il y a une très bonne raison pour que dans l'histoire, aucune scène de sexe ne soit décrite. Mais vous comprendrez plus tard… J'espère que vous aimerez. Bonne lecture !
PREMIERE PARTIE : SIRIUS
Chapitre 1 :
Une fois de plus, James se disputait avec Lily. A vrai dire, il ne se souvenait même plus pourquoi. Enfin, disons qu'il ne voyait pas pourquoi elle était si en colère. Ce n'était qu'une blague et c'était ces satanés Serpentards qui en avaient fait les frais !
James se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant un peu plus. Il ne comprenait vraiment pas cette fille. Toutes les autres se sentiraient honorer qu'il s'intéresse à elles et elle… Elle ne faisait que l'envoyer paître ! Et depuis qu'elle était préfète, c'était encore pire !
Laissant l'adolescente lui crier dessus, James lui fit son plus beau sourire, celui qui aurait dû lui permettre de remporter le prix du sourire le plus charmeur décerné par Sorcière hebdo s'il n'y avait pas un âge minimum.
Je ne devrais pas t'encourager mais… Tu sais que t'es vraiment mignonne quand tu te mets en colère ?
Au moins, cela l'avait fait taire. Mais probablement pas pour longtemps vu comme ses yeux lui lançaient des avada kedavra. Et à voir la tête de Rémus, il n'aurait pas dû dire ça. Pourtant c'était un compliment !
Allez Lily, je sais que tu es folle de moi ! Pas besoin de me crier dessus pour me dire que tu m'aimes… Je savais bien que tu accepterais de sortir avec moi…
La gifle résonna dans toute la salle commune des Gryffondors.
Je…
Gifle.
… ne…
Gifle.
… sortirai…
Gifle.
… jamais…
Gifle.
… avec toi ! hurla une Lily folle de rage.
James se renfrogna. Non seulement elle venait encore de l'humilier devant tous les Gryffondors mais en plus elle frappait super fort ! Il allait encore garder la marque de sa main sur la joue toute la semaine… Ça ne ferait, après tout, que la cinquième fois depuis la rentrée, à peine plus d'un mois plus tôt. Et Pomfresh refusait de faire partir ces marques. Elle disait qu'il l'avait probablement mérité… C'était complètement injuste ! C'était… une coalition ! Voilà, c'était ça, une coalition féministe !
Tu n'es qu'un pauvre type ! Et tu as la tête la plus enflée qu'il puisse exister ! Jamais je ne sortirai avec quelqu'un d'aussi minable ! Tu n'es qu'une larve qui ne mériterait même pas que je prenne la peine de l'écraser…
Eh ! pensa James. Elle y allait un peu fort quand même. Il avait sa fierté ! Même s'il l'avait ravalée pour lui demander la semaine précédente de sortir avec lui dans une longue et mièvre déclaration romantique, agenouillé à ses pieds, suivant les conseils de Rémus. Et elle l'avait encore jeté ! Il avait des sentiments, bon sang !
Il vit la main de Lily se lever une nouvelle fois et s'apprêta à subir la sixième gifle de la soirée… Mais elle ne vint jamais.
Rouvrant ses yeux qu'il ne se rappelait pas avoir fermés, James s'aperçut que Sirius avait arrêté la main de Lily ; quel ami merveilleux ! La jeune fille s'était retournée vers Sirius dans un état de fureur que James n'aurait pas imaginé possible. On aurait vraiment crû qu'elle allait cracher du feu. Finalement peut-être cela aurait-il mieux valu…
Evans, si t'allais voir ailleurs si on n'a pas besoin de toi ! gronda Sirius.
De quoi tu te mêles, Black ?! cracha Lily. Et lâche-moi ! Je croyais que les Black ne touchaient pas les sang-de-bourbe comme moi de peur d'être souillés… Qu'est-ce que tu comptes faire ? Me frapper ? Me jeter un sort ? Ça fera toujours une sang-de-bourbe en moins, c'est ça ?!
Sirius la lâcha comme si elle l'avait brûlé. James voyait qu'il serrait les dents et les poings et qu'il tremblait de fureur contenue.
Va te faire voir Evans ! s'exclama-t-il avant de tourner les talons et de monter précipitamment dans leur dortoir.
James savait que sa famille était un sujet sensible pour Sirius. Encore plus depuis qu'ils avaient appris par la Gazette qu'une de ses cousines était mangemorte et qu'elle avait commandé l'attaque d'une école moldue faisant des dizaines de victimes parmi les enfants moldus qui s'y trouvaient. S'il y avait bien une chose que Sirius ne supportait pas, c'était qu'on le confonde avec sa famille. James était bien placé pour le savoir, c'était ce qu'il avait fait pendant la première semaine de leur première année… jusqu'à ce que Sirius reçoive de sa mère la lettre la plus ignoble que James eut jamais entendue. Parce que c'était une beuglante en plus ! S'il y avait bien un sujet à éviter avec Sirius, c'était celui-là ! Et James savait que Sirius était bien plus affecté qu'il ne le montrait.
James sentit la colère monter en lui. Colère contre Lily qui ne se souciait pas des sentiments des autres. Qu'elle joue et se moque des siens… soit, il l'avait peut-être cherché. Mais elle n'avait pas à le faire avec Sirius !
T'es vraiment trop conne Evans ! cracha-t-il. T'as raison, je devais être malade quand j'ai crû que j'étais amoureux de toi !
James était furieux. Elle n'avait pas le droit de blesser Sirius ! Elle ne savait rien de lui. Elle était vraiment stupide !
Sous les regards interloqués de Lily, il fit un geste de la main à Rémus et Peter qui regardaient d'un air inquiet l'endroit où Sirius avait disparu. Il allait s'en occuper.
James prit le chemin du dortoir mais il ne se sentait pas à l'aise. Habituellement, Sirius ne réagissait pas comme ça. Jamais James ne l'avait vu prendre la fuite. D'habitude, Sirius se contentait d'être maussade, voire de mauvaise humeur, quelques jours. Aussi James n'avait-il pas la moindre idée de l'état dans lequel il allait trouver son meilleur ami. Et il ne savait pas non plus ce qu'il devait faire. C'était Sirius qui les réconfortait, pas… l'inverse !
James fut étonné de trouver le dortoir vide mais il aperçut de la lumière filtrer sous la porte de la salle de bain. Un peu étonné, il s'approcha et tourna la poignée. Mais la porte était magiquement fermée. James se figea, surpris. Est-ce que Sirius était en train de… pleurer ? L'idée effraya un peu James. Il n'avait jamais vu Sirius pleurer… Il n'avait pas imaginé que les paroles de Lily pouvait avoir touché Sirius à ce point.
James était sûr que Sirius refuserait de lui ouvrir mais il savait aussi qu'il ne pouvait pas laisser son meilleur ami dans cet état sans rien faire. Il jeta donc un alohomora sur la porte et entra.
Sirius était debout, torse nu, les mains appuyés sur le plan de travail des lavabos, fixant le miroir en face de lui d'un drôle d'air. Sirius ne pleurait pas. C'était pire…
James était muet de stupeur et d'horreur. Il ne pouvait détacher son regard du corps de son ami. Celui-ci finit par s'apercevoir de sa présence. Il ne se retourna pas, se contentant de regarder son image dans le miroir.
Sors d'ici !
Même s'il l'avait voulu, James aurait été incapable de bouger.
James, sors d'ici ! répéta Sirius.
Mais… finit par bredouiller James.
Je t'expliquerai plus tard mais sors d'ici !
James savait que c'était faux. S'il sortait maintenant, Sirius trouverait un moyen de se défiler. Et il ne pouvait pas le laisser dans cet état.
Tu dois aller voir Pomfresh, dit-il en s'avançant vers lui.
Non !
Mais il faut que tu soignes ça !
J'y arrive bien tout seul, j'ai l'habitude…
C'était faux mais cette phrase permit à James de comprendre quelque chose que son cerveau lui criait depuis le début. Ce n'était pas la première fois !
Sirius, il faut vraiment que tu ailles te faire soigner ! Ça pourrait être grave…
Ça l'est, pensa-t-il immédiatement en portant à nouveau son regard sur les marques qui tâchaient la peau de son ami : les longues stries d'un rose écorché pour certaines, encore sanglantes pour d'autres, les traces de brûlures, les bleus, les marques laissées par des sorts, reconnaissables à leur aspect si particulier… Et James était persuadé qu'il y avait plus grave. Il n'y avait qu'à voir la sueur qui perlait sur le front de Sirius et ses grimaces et ses dents serrées quand il faisait le moindre mouvement. Au minimum, une ou deux côtes cassées…
Je ne veux pas que ça se sache ! Tu ne devrais même pas avoir vu ça…
Il y avait quelque chose de si désespéré dans le ton de Sirius que James céda.
Laisse-moi au moins t'aider.
Et avant que Sirius ne puisse refuser, il lui avait pris le désinfectant des mains et avait entrepris de nettoyer les plaies.
Et demain, je chercherai un sort à la bibliothèque pour ressouder les os…
Sirius ne dit rien mais James le sentait frémir et le voyait grimacer quand il appuyait le coton sur les plaies. Il ne comprenait pas comment c'était possible. Comment avait-il pu ne rien voir ? Et surtout, comment des choses pareilles pouvaient-elles se produire ?
Qui t'a fait ça ? demanda-t-il.
Bien sûr, il s'en doutait mais il avait besoin de l'entendre de la bouche de Sirius. Bien entendu, celui-ci ne voulut rien répondre.
Sirius ! Je croyais qu'on se disait tout, qu'on n'avait pas de secret pour l'autre ! Moi je n'en ai pas pour toi !
Il vit son ami baisser la tête et il se sentit mal de remuer le couteau dans la plaie. Mais il fallait qu'il sache. Il devait savoir pour pouvoir l'aider !
Je veux juste t'aider…
Personne ne peut m'aider, répondit doucement Sirius.
Et James détesta son ton défaitiste. Ce n'était pas le genre de Sirius pourtant. C'était un battant !
Je suis sûr que Dumbledore ou mes parents pourraient faire quelque chose…
Non ! Personne ne doit savoir !
Mais…
James, promets-moi de ne rien dire à personne sinon je ne t'expliquerais rien !
James hésita.
Promets-le-moi ! insista Sirius.
James finit par promettre, pas convaincu de faire le bon choix.
Mes parents, murmura Sirius si doucement que James n'était pas certain d'avoir bien entendu.
Quoi ?
Ce sont mes parents qui m'ont fait ça.
James ne répondit pas immédiatement. Il avait serré les poings. Bien sûr, il s'en doutait mais… Comment des parents pouvaient-ils faire cela ?! Les parents étaient censés protéger leurs enfants pas les battre !
Ça fait longtemps ? finit par demander James, incapable de supporter le silence qui s'installait après chaque réponse de Sirius.
Depuis toujours j'ai l'impression… En fait, ça s'est accentué quand j'ai été réparti à Gryffondor et ensuite, ça n'a fait qu'empirer à chaque fois que je revenais chez moi…
James se mordit les lèvres pour ne pas crier sa colère. Sirius n'avait pas besoin de ça ! Mais il aurait voulu le faire réagir. Il aurait voulu qu'il quitte ce ton calme et las. Il aurait voulu qu'il s'insurge, qu'il se plaigne ! Et non pas… quoi ? Qu'il accepte !
Pourquoi ?
Sirius secoua la tête.
Pourquoi quoi ? Pourquoi ils me battent ? Pourquoi je ne t'ai rien dit ?
Les deux, bredouilla James qui sentait qu'il n'allait pas aimer les réponses.
Sirius resta silencieux quelques secondes.
Pourquoi ils font ça, c'est plutôt simple… Parce que je ne suis pas le fils qu'ils voulaient, parce que je suis un Gryffondor, parce que je rejette les valeurs des sangs-purs, parce que vous êtes mes amis…
La respiration de James se coupa à ces derniers mots. Alors c'était de sa faute !
Ce ne sont pas les raisons qui manquent, continua Sirius d'un air blasé. Mais personne ne doit le savoir ! Je ne veux pas qu'on me plaigne, je ne veux de la pitié de personne ! Je ne veux pas… je ne veux pas qu'on pense que je suis faible…
Mais Sirius ! tenta d'argumenter James. Ce sont tes parents, c'est normal que tu ne puisses rien faire ! C'est pour ça que tu as besoin d'aide ! Ils n'ont pas le droit… ce n'est pas normal…
Si. Bien sûr que si !
Quoi ?
Maintenant, James était confus et horrifié. Sirius ne pouvait pas considérer qu'il était normal pour des parents de battre leurs enfants ! Il savait que ce n'était pas normal ! Il devait le savoir…
Oh James ! Respire ! Je sais que des parents normaux ne font pas ça ! Je sais aussi que mes parents ne me feraient rien si je me comportais comme ils le veulent. Mais j'ai choisi…
Choisi quoi ?
J'ai choisi d'être ce que je suis. J'ai choisi d'être un Gryffondor, de ne pas être un Black… Et je savais parfaitement que ce choix aurait des conséquences. Tout choix à des conséquences. Je savais qu'en me comportant ainsi, ils auraient ces réactions-là mais… j'ai choisi ! Et je continue de choisir tous les jours ! Je ne regrette rien…
Mais tu ne peux pas les laisser…
C'est la condition. Et ça vaut le coup…
Quoi ?!
Je vous ai vous. Ça, ça vaut le coup. Vous valez le coup…
Sirius avait baissé la voix, le regard baissé et James se sentait trembler alors qu'il pansait tant bien que mal les blessures de son ami ; il faudrait qu'il demande à son père de lui apprendre des sorts de guérison…
Je n'ai jamais rien vu, murmura-t-il.
Normal. Je mets des sorts d'illusion… Visuels et olfactifs… Pour que même Rémus ne puisse pas savoir… Personne ne sait.
James se força à respirer calmement alors que tout ce à quoi il avait crû ces dernières années s'écroulait dans un fracas épouvantable.
Sirius, je voudrais que…
Je n'en parlerais à personne James !
Non, c'est pas ça ! Mais… promets-moi que chaque fois que tu auras mal, tu viendras me voir… Promets-le-moi…
James sentit Sirius hésiter. Il avait l'impression que son ami avait envisagé un instant de lui jeter un sortilège d'oubliettes.
Sirius, promets-le-moi ! Laisse-moi t'aider ! Tu es mon meilleur ami…
Sirius hésitait toujours.
Je ne voudrais pas te perdre, murmura James, à peine assez fort pour que Sirius l'entende, aussi troublé par ce qu'il venait d'apprendre que par les mots qu'il prononçait.
D'accord, finit par murmurer Sirius. Je te le promets mais seulement tant que tu ne diras rien à personne.
James n'arrivait pas à dormir. Comment aurait-il pu alors que tout son monde venait de s'écrouler, emporté par le poids de la vérité ?
James se retourna une fois de plus puis abandonna l'espoir de s'endormir et s'assit en tailleur, éclairé par sa baguette, protégé par les rideaux de son lit à baldaquin.
A quinze ans passés, James venait de comprendre que la vie n'était pas le terrain de jeux des gagnants, quelque chose de parfaitement ordonné où chacun recevait ce qui lui était dû. James venait de comprendre qu'il avait eu une vie parfaite : fils unique et talentueux de parents qui l'adoraient et qui l'avaient gâté, pas trop mais presque, star du quidditch et de Poudlard, un des garçons les plus cools et les plus recherchés par les filles… ; et que c'était plus qu'une chance, un trésor qui n'était pas donné à tout le monde et certainement pas à ceux qui le méritaient !
James se rendait compte que les problèmes qu'il avait trouvés insurmontables n'étaient que de légères épines dans le pied, non seulement quand il les comparait à ceux des autres mais surtout quand il s'apercevait de comment il les avait considérés, ces problèmes ! Il s'était inquiété pour ses parents : avec sa mère chef des aurors et son père médicomage sur le terrain alors qu'un certain Voldemort entreprenait de mettre l'Angleterre à feu et à sang, il avait eu peur qu'il leur arrive quelque chose… Sauf que James venait de comprendre qu'il n'avait jamais même imaginé que ses parents puissent vraiment mourir parce qu'ils étaient des gens biens et parce qu'ils étaient des Potter ! Comme si le fait d'être des Potter pouvait les protéger ! Comme si un simple nom pouvait avoir autant de pouvoir…
James était atterré par sa propre bêtise ou naïveté… Quant au problème Lily, c'était encore pire ! Maintenant que les vérités lui revenaient en pleine face, comme des coups de poing, il ne pouvait que reconnaître que s'il avait poursuivi la jeune fille de ses assiduités avec autant d'acharnement, c'était uniquement parce qu'elle se refusait à lui et que son orgueil démesuré ne l'avait pas accepté…
Même la lycanthropie de Remus ne l'avait pas fait ouvrir les yeux. Puisqu'il ne pouvait maintenant qu'être honnête envers lui-même, il devait s'avouer que s'il n'avait pas même une seconde rejeté Remus quand il avait appris qu'il était un loup-garou, c'était parce qu'il n'avait jamais considéré ça comme quelque chose de plus grave qu'être asthmatique et encore, les moldus devaient considérer que l'asthme était une maladie grave. Certes, après chaque pleine lune, Remus revenait couvert de blessures mais Pomfresh les faisait disparaître en un rien de temps. Certes, Remus avait l'air fatigué mais cela aurait aussi bien pu être dû à une folle nuit de débauche, enfin peut-être pas pour le sage Remus mais… Et puis il y avait eu l'épisode animagi. Ç'avait été quelque chose de cool ! Peut-être la chose la plus cool qu'ils aient faîte ! C'était interdit, très difficile donc prestigieux et c'était pour faire des choses elles-aussi interdites mais amusantes, pour être entre amis… Mais c'était grave ! La lycanthropie était une maladie grave ! Remus pouvait être très gravement blessé, il était rejeté pour ce qu'il était mais qu'il n'avait pas choisi, il pouvait se sentir vraiment mal… Il paraissait que l'une des causes de mortalité les plus fortes chez les loups-garous était le suicide !
James venait de réaliser tout cela d'un seul coup et ça faisait mal. C'était à cause de Sirius… Repenser à son meilleur ami lui fit encore plus mal. C'était injuste et… il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre ! Ça ne devrait pas être possible. Ça devrait être interdit… Il aurait dû pouvoir faire quelque chose !
Les blessures de son ami lui revinrent à l'esprit. Les bleus, les entailles, les brûlures… toutes ces marques qui entachaient la peau de Sirius et avaient creusé leurs empreintes dans son corps. Mais le pire, ce n'était peut-être pas les blessures physiques. Mais plutôt la simple acceptation de sa situation par Sirius, sa résignation... C'était cette idée que toute chose avait des conséquences et qu'à chaque truc positif devait contrebalancer quelque chose de négatif. C'était dans cette idée de sacrifice qui n'avait jamais même effleuré l'esprit de James. C'était dans la voix calme de son ami qui lui expliquait que c'était normal, dans son regard clair qui lui disait qu'un jour ils le tueraient mais que cela le valait, que c'était son choix…
James se sentit glacé et le silence de la nuit lui parut insupportable. Mais il ne pouvait pas réveiller ses amis. Et il ne pouvait en discuter avec personne. Il l'avait juré…
James enfonça son poing dans la bouche pour s'empêcher de crier. Et qu'est-ce qu'il était censé faire maintenant ?
James ? entendit-il chuchoter de l'autre côté de ses rideaux.
James les ouvrit. C'était Sirius.
Tu n'arrives pas à dormir ? chuchota-t-il.
Je ne peux pas…
James et Sirius restèrent face-à-face, silencieux.
Viens ! dit-il en tirant son ami vers lui.
James referma les rideaux derrière Sirius et jeta un silencio dessus pour ne pas gêner Rémus et Peter.
Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Sirius.
J'ai peur !
Les mots s'étaient échappés tous seuls et James vit Sirius écarquiller les yeux. C'était probablement la première fois qu'il l'entendait prononcer ces mots. Mais maintenant que James connaissait la vérité, il ne pouvait plus se mentir.
De quoi ? finit par demander Sirius.
Pour toi !
Pour moi ? Mais il n'y a aucune raison…
Tu t'es regardé Sirius ?! le coupa James. C'est grave ! Ça pourrait le devenir encore plus…
Faut pas exagérer…
Sirius avait l'air mal à l'aise soudain.
Tu ne dois pas t'inquiéter pour moi. Ça va, je t'assure… C'est pas si grave que ça en a l'air…
Tu peux me promettre qu'un jour ils ne décideront pas de te tuer ? le coupa à nouveau James.
Sirius ne répondit pas, les yeux baissés. Evidemment.
Alors ?