Résumé : Et voilà, c'est fini… Comme le dit la chanson. Après quatre années à écrire cette histoire, je clôture maintenant les aventures d'Harry Potter et l'enfant, dans un épilogue doux-amer en deux temps… Merci de m'avoir suivie jusqu'à la fin. Avec beaucoup d'émotion, Lilywen…
Harry Potter et l'enfant maudit – Livre II
(Suite de Harry Potter et l'enfant de l'amour)
Chapitre 33 : Epilogue
Accepter et reconstruire
(POV Harry)
Novembre 2003 - Accepter
Encore un échec, le quatrième pour être exact. Je n'avais qu'une envie : pleurer de rage, mais la main douce de Dray me rappela à la réalité.
« Harry, je sais que tu ne vas pas aimer ce que je m'apprête à dire mais…
- NON ! »
Au moins, mon ton était sans appel et les yeux gris de Dray semblèrent me foudroyer.
« Arrête Potter ! Ca suffit maintenant. Tu dois laisser tomber cette stupide chimère !
- Non… Dray… Non… Pourquoi… Pourquoi refuses-tu de comprendre ? »
Ma voix était de plus en plus éraillée, chevrotante. Je me sentais tellement las, fatigué de me battre contre lui, contre tous depuis notre arrivée dans cette époque, au début du mois d'août. Ses mains prirent mon visage en coupe, me forçant à lui faire face.
« Je comprends parfaitement au contraire.
- Mais… Mais…
- On est vivant, Harry. Vivant ! Raphaël est avec nous. C'est tout ce qui m'importe, notre fils et toi.
- Ton père nous a volés ces cinq années.
- Non. »
Il avait répondu avec froideur, cachant difficilement son exaspération à mon entêtement irraisonné.
« Non, c'est faux et tu le sais très bien, Harry. Lucius n'est pas seul responsable, nous avons aussi modifié l'ordre temporel en sauvant Bonky. C'était notre décision, notre volonté. Tu ne peux rien y changer maintenant. »
Je sentais une larme couler le long de ma joue, chasser par une caresse de la main de Drago.
« Je… Je voulais être là quand… Quand Raphaël a parlé pour la première fois… Quand il a fait ses premiers pas… Quand Hugo est né… J'aurais voulu être là pour…
- Harry… »
Il posa ses lèvres un instant sur ma bouche.
« Je sais mon ange… Je le sais. »
Remus et Severus entrèrent dans le salon alors que je me retenais, mes poings crispés contre le torse de Dray. L'ancien maraudeur poussa un soupir fatigué avant de murmurer avec tristesse :
« Il est minuit cinq, Harry. C'est fini. Le passage temporel est déjà refermé.
- Rémy… »
Comme comprenant ma demande muette, mon père adoptif s'approcha de moi et Dray s'éloigna légèrement, me confiant à son étreinte si douce et chaleureuse.
« Je refuse que tu continues davantage.
- Papa…
- Je suis désolé, Harry, mais nous avons tout essayé, tu le sais parfaitement. Maintenant, tu dois apprendre à vivre dans le présent. »
Je relevai mon visage vers ses yeux mordorés quand il reprit dans un chuchotement :
« Dans ce présent, pas dans un passé définitivement révolu pour vous. »
C'était si difficile et cruel de réaliser que l'ordre temporel avait repris ces droits ainsi, nous privant à tout jamais de la chance de voir grandir notre bébé pendant les cinq premières années de sa vie… Le prix à payer pour avoir changé notre avenir, celui de notre enfant et de Bonky.
Tout s'était pourtant parfaitement déroulé après notre départ de Poudlard en 1975. Nous nous étions retrouvés, Raphaël, Dray et moi dans l'appartement de l'enfant au ballon au début de ce mois d'août 2003, seulement quelques semaines après la date à laquelle notre petit ange aurait dû revenir si Lucius Malefoy n'était pas intervenu sur l'ordre temporel. Remus et Severus nous y attendaient et bien que triste, j'avais laissé mon fils endormi dans les bras de mon père pour que l'histoire reprenne enfin son cours. De toute façon, nous n'avions que peu de temps, seulement quelques instants avant que le vide créé par l'alignement des planètes ne se referme à nouveau pour quelques semaines. Dray me serrait contre lui et avait murmuré une seconde fois l'incantation 'In temporale itinere dispereo', pour que l'on reparte vers notre époque, pour rejoindre Raphaël qui n'était encore qu'un nourrisson, pour soutenir Hermione qui attendait son premier enfant avec Charlie, pour rire avec Blaise et Ron, pour encourager la relation naissante de Remy et Severus... Mais, rien… Rien ne s'était produit. Rien… Le néant… Ce noir absolu et terrifiant nous renvoyant inexorablement en 2003… Depuis, j'avais cherché avec Rem et 'Mione des solutions. Severus et Dray pensaient que c'était peine perdue, une utopie de gryffondor buté mais je ne voulais pas renoncer. Pas si vite… C'était trop important, je ne voulais pas perdre ces précieux moments au côté de notre enfant, le voir grandir, le voir devenir ce petit bonhomme dont j'étais si fier. Nous avions déjà tenté à trois reprises de regagner notre époque…En vain. Dray m'avait fait promettre que cette fois serait notre ultime tentative. Depuis des semaines, je lisais dans son regard et dans celui de mon père leur inquiétude devant mon obstination ridicule.
Chronos redevenait donc le maître unique du temps en nous bloquant dans notre futur, nous empêchant de vivre au côté de notre petit ange les cinq premières années de son existence, comme le destin l'avait écrit, comme cela aurait dû être sans l'intervention de Lucius Malefoy pour conduire Raphaël à Voldemort. Après tout, j'aurais dû mourir dans la bataille de Poudlard, Dray devait me rejoindre peu après, incapable de vivre sans moi. Raphaël ne nous connaissait pas, il ne nous avait rencontrés qu'à l'âge de cinq ans quand Remus l'avait fait partir pour notre époque pour accomplir à mes côtés le sortilège de l'amour absolu et l'ordre du temps reprenait ainsi ses droits en nous laissant à tout jamais dans ce futur.
Je ne pus m'empêcher de sangloter, doucement, longtemps. Je restai ainsi presque toute la nuit, dans les bras de mon père. Abasourdi, résigné. Je savais qu'ils avaient raison mais l'accepter était une telle douleur. Accepter pour vivre. Accepter pour poursuivre. Accepter pour reconstruire…
(POV Drago)
Décembre 2003 - reconstruire
Son corps était calé contre le mien, cherchant mon contact. Il était divinement chaud et sa peau parfumée à la vanille était délicieuse. Je resserrais mon étreinte provoquant un gémissement inconscient. Il dormait, on aurait dit un ange. Je passais une seconde ma main dans ses cheveux ébouriffés. Merlin, ça avait été si difficile pour lui mais enfin, il avait abandonné son projet insensé. Il recommençait à vivre, à sourire et c'était tout ce qui m'importait.
Bien sûr, je comprenais. J'aurais tant aimé que l'on profite de ces instants qui marquent la vie de chaque parent, les premiers sourires, les premiers mots, les premiers pas… Mais nous en aurions d'autres, encore plus merveilleux car nous mesurions tous deux l'importance de chaque moment qui nous était offert avec notre enfant. Notre vie prenait forme dans ce futur, nous reprenions notre place auprès de tous nos amis alors qu'ils nous avaient cru morts pendant cinq ans. Pour ma part, je n'avais qu'un seul regret : Lucius Malefoy. Mon père avait été repéré par des aurors, il y a un peu plus de deux mois mais il avait une nouvelle fois réussi à leur échapper, à croire que jamais il ne paierait pour tout ce qu'il avait fait.
Un mouvement de mon brun me ramena à des préoccupations bien plus agréables, un simple frôlement de son bassin contre ma nudité. Une certaine partie de mon anatomie se réveilla aussitôt et je ne pus m'empêcher de grogner légèrement. Je mordillai doucement son épaule, naviguant doucement jusqu'à sa nuque. Mon petit lion émergeait doucement des brumes rêveuses en miaulant adorablement :
« Dray… Suis fatigué… Tu m'as tué hier… »
Je ne pus m'empêcher de rire contre sa peau. Il tremblait.
« Vraiment ?
- Tu le sais très bien… Arrête ton cinéma, Malefoy…
- Mon quoi ?
- Rien, un truc moldu. Laisse-moi dormir… »
D'un mouvement de hanche contre ses fesses, j'attisai encore plus mon plaisir et il se cambra contre mon corps. Ses mains serrèrent presque convulsivement le drap qui nous recouvrait.
« Il ne fallait pas me chauffer, Potty. »
Il ricana et tourna légèrement son visage, de sorte que ses lèvres frôlent ma bouche.
« Tu es vraiment impossible !
- Non, insatiable… Tu m'excites. Je n'y peux rien. »
Son rire résonna une nouvelle fois dans notre chambre de Square Grimmaurd. Mes mains commençaient à naviguer le long de son torse et j'embrassai, mordillai son épaule avec talent puisqu'il ne put retenir quelques gémissements délicieux, promesse d'abandon et de luxure. Il hoqueta alors que mes doigts parcouraient son bas ventre. Il murmura faiblement :
« Dray…
- Oui, un problème, chéri…
- Il… Arr… Arrête… Quelle heure… Quelle heure est-il ? »
J'interrompis aussitôt mes caresses sur son corps alangui et grognai peu aimablement :
« Pas la peine de devenir désagréable, je ne vais pas te violer si tu n'en as pas envie ! »
Harry pouffa et se releva légèrement :
« Crétin. »
D'un informulé, il fit venir jusqu'à lui sa montre et s'écroula, avant d'entamer un étrange décompte :
« Cinq, quatre, trois, deux… »
La porte de notre chambre s'ouvrit à la volée et un hurlement suivi d'un saut me fit réaliser la raison de son refus.
« PAPA ! PAPA ! L'EST SEPT HEURES ! VITE ! VITE ! »
Harry m'adressa un sourire contrit alors que Raphaël s'installait entre nous. Il babillait joyeusement :
« Est-ce que vous avez parlé au papa Noël ?
- Non, mon petit homme, on dormait… Je t'ai déjà expliqué qu'il ne vient que lorsque tout le monde dort.
- Et… Et tu crois qu'il a mangé mes gâteaux. Il les a aimés, dis ?
- Bien sûr !
- Vite, je veux voir ! Papa ! Papa ! Debout !
- Minute, terreur ! »
Raphaël me supplia de ses yeux émeraude avant de chuchoter :
« Papa 'Ry, il avait dit… A sept heures… Même qu'il m'avait montré où devait être la petite aiguille et la grande aiguille... »
Il me montra fièrement son poignet, désignant la montre que Remus et Severus lui avait offert cet été, à notre retour. Ce gamin allait nous faire tourner en bourrique dans quelques temps, sans nul doute.
« Et j'ai été trèèèèès sage ! J'ai bien attendu dans ma chambre, j'ai pas fait de bruit, j'ai pas dérangé le papa Noël !
- C'est très bien, mon cœur, je suis fier de toi. »
Je ne pus m'empêcher de soupirer. Raphaël se redressa, avec cette arrogance si malfoyienne au commentaire de mon brun. Notre petite terreur manipulait Harry à sa guise par un simple sourire ou un regard attendrissant. Une place à Serpentard lui était d'ores et déjà réservée, c'était une telle évidence. J'en étais là de mes pensées quand Harry reprit :
« Il fait un peu froid dans le salon alors tu vas mettre le pull que Grand-mère Molly t'a tricoté. Tu vas nous attendre dans ta chambre. On doit se préparer, prendre une petite douche. On arrive dans dix minutes, d'accord ?
- Trente minutes. Ton père et moi avons des choses à finir ! »
Mon ton lourd de sous-entendus et mon regard lubrique firent rougir mon brun qui marmonna un 'Tu exagères, Dray' tandis que la tornade blonde disparaissait déjà en direction dans le couloir, en hurlant à tue-tête. Passablement excité, je ne perdais pas une seconde et traînai mon brun vers la salle de bain pour profiter de son corps sous la chaleur bienfaisante de l'eau. Lorsqu'à regret, nous abandonnâmes enfin la douche, il arborait un sourire rêveur dont je m'enorgueillissais ouvertement, à son grand désarroi. Je l'embrassai encore quand nous sortîmes de la salle de bain et que nous fûmes interrompus dans nos plaisantes activités par une voix railleuse :
« La douche a été bonne, je présume. »
Blaise m'adressa un sourire entendu, faisant rougir encore davantage Harry et je ne me privais pas d'en jouer :
« Tu n'imagines même pas à quel point, n'est-ce pas Beau Brun ?
- DRAY !
- Tout le monde vous attend au salon.
- On va chercher Raphaël et on arrive.
- Hugo s'en est déjà chargé, tu ne croyais tout de même pas que mon neveu par alliance pouvait se passer de la présence de son petit blond adoré pendant plus de dix minutes ? »
Je ne pus m'empêcher de grogner : par Salazar, pourquoi mon fils s'était entiché d'un Weasley-Granger ! D'accord, Hugo était un gamin espiègle, malin et plutôt mignon dans son genre mais tout de même. Severus et Remus nous avaient expliqués le lendemain de notre retour que dès l'instant où ces deux enfants s'étaient retrouvés ensemble, leur relation avait été totalement fusionnelle et quand Raphaël avait dû partir pour nous rejoindre à notre époque, Hugo avait pleuré pendant des jours et des jours. Je n'osai cependant faire de commentaires désobligeants puisqu'Harry avait décrété dès la première fois où il les avait vus ensemble qu'Hugo et Raphaël étaient absolument a-do-rables ! Pitoyable ! Mon petit lion était en fait un poufsouffle refoulé.
Suivant Blaise sans perdre davantage de temps, nous descendîmes vers le salon pour retrouver toute notre famille, pour célébrer Noël comme l'avait souhaité mon beau brun. Tous ensembles réunis à Grimmaurd : Severus et Remus, mon meilleur ami et Ron, Charlie, Granger et leur petit Hugo, Harry, notre petite terreur et moi. J'étais heureux, simplement heureux de voir ses yeux émeraude, brillants de larmes difficilement contenues pendant qu'au côté du petit rouquin, notre enfant déballait furieusement les nombreux cadeaux sous le sapin décoré par Bonky et Dobby. Bien sûr, je savais que mon petit chéri souffrait encore de la situation, je n'étais pas dupe de son sourire parfois triste lorsqu'il se plongeait dans les albums photos que son père et Sev avaient constitué au cours des années passées avec Raphaël ou qu'il caressait de son index le visage de notre petite terreur, mais nous étions bien là, vivants, notre fils emplissait notre quotidien de rires et j'avais toute une vie à reconstruire avec lui, toute une vie pour l'aimer.
FIN
76 chapitres, plus de 190 000 mots, quatre années et c'est ainsi que je mets un point final au récit d'Harry et de son Drago. J'espère que cet épilogue vous a plu… Merci à ceux qui ont laissé un message et à tous ceux qui en laisseront un… Dans une semaine, dans un mois, dans un an, dans un autre temps… Je serai présente pour y répondre… Je continue bien sûr mes trois histoires en cours : La quête des temps nouveaux, Opération : quand bébé arrive et Littérature… Bises Lilywen.