Poème inspiré par Tseng des Turks.

Le truc du bonbon vient d'un principe qu'on expliquait en classe au moment où je l'écrivais: on ne donne pas de bonbons aux "héros" (personnes qui se maîtrisent) car elle ne peuvent supporter d'incorporer en elles quelque chose de suave. À force de se fier uniquement à leur intellect et aux ressources de leur esprit, ils en viennent à trouver déstabilisant les sensations agréables que leur corps peut leur procurer.


Noir

L'encre est noire comme le sang qui goutte dans mon cœur pour être pompé et expulsé jusqu'aux moindres recoins de mon corps.

Le bonbon – plaisir au goût – déstabilisant

Je ne peux l'avaler. Mon sang noir rend le sucre brûlant comme la braise, mon sang charbon lui donne un goût de cendre.

Alors je contemple mes verres vides et la lumière sur les verres vides.

Je ne suis qu'une vague dans un océan noir.

Et elle me dit qu'elle m'aime et qu'elle aime m'aimer.

Je pourrais couvrir les ténèbres nocturnes avec mon sang, afin qu'elle durent à jamais.

À jamais.

Je n'ai pas peur. Je n'ai plus peur.

Les verres scintillent, et la musique gronde à mes oreilles jusqu'à mon sang, jusqu'à mes os.

Je voudrais oublier l'autre, elle m'a ébloui. Et son sang laiteux se répand toujours plus dans ma tête.

Bientôt je la livrerai à mes ténèbres jusqu'à ce que la poussière retombe.

Et mon sang noir encrera mon corps jusqu'à ma complète dissolution.