Une terrible épreuve

Tony venait d'arriver au bureau. Il passa devant le bureau de Ziva sans même remarquer que cette dernière était là. Il alluma son ordinateur et s'installa sans un mot.

De son côté, Ziva observait le comportement plutôt étrange de son collègue.

- Bonjour Ziva. Comment vas-tu Ziva ? Très bien et toi ?

Tony releva le nez et sans un sourire répondit au monologue de son amie

- Salut !

- Salut ? Non mais je peux savoir ce qu'il t'arrive ? Tu passes devant moi sans même me remarquer et tout ce que tu as à me dire c'est salut ?

- Excuse moi mais je ne suis pas vraiment d'humeur aujourd'hui !

- Je vois ça !

- Bonjour Ziva, Tony…

- Salut McGee. Au moins, toi, tu as l'air en forme… Ca n'est pas le cas de tout le monde ici.

- Salut McGee !

- Tu vas bien Tony ? Tu n'as pas l'air en forme !

- Ca va le bleu. Merci !

- Gibbs n'est pas arrivé ?

- Il est au MTAC avec la directrice.

- Je vais aux toilettes. J'ai besoin de me rafraîchir un peu.

- Tony, tu es sûr que ça va ?

- Oui Ziva. Ca va. J'ai juste besoin d'aller aux toilettes. Tu veux peut-être m'accompagner?

- Non merci !

Tony se leva et s'éloigna sous le regard inquiet de ses deux amis.

Il se dirigea vers les toilettes des hommes puis s'y engouffra. Il se regarda dans la glace. Ses yeux étaient cernés et son teint était pâle. Il releva ses manches et laissa apparaître des bleus qui entouraient ses poignets. Puis, il souleva légèrement son pull et son maillot de corps, dévoilant d'autres hématomes un peu partout sur son torse et son dos.

Ces bleus, ainsi que ceux qu'il avait un peu partout sur tout son corps, étaient affreusement douloureux. En voyant son reflet dans la glace, Tony eu un haut de cœur et alla vomir dans la cuvette la plus proche.

Alors qu'il était en train de se rincer la bouche, Gibbs entra sans que Tony s'en aperçoive.

- Tu as une tête à faire peur DiNozzo !

- Euh ! Patron ? Je… Je ne t'avais pas entendu entrer !

- Qu'est-ce qu'il se passe Tony ? Tu as fait une mauvaise rencontre avec une bouteille de Scotch ?

- Non. Pourquoi tu me demandes ça ?

- Parce que tu es fatigué et que tu viens de rendre ton petit déjeuné !

- J'ai juste du manger quelque chose qu'il ne fallait pas. C'est tout. Mais ça va déjà beaucoup mieux. Je t'assure. Je retourne à mon poste.

- Tony attends !

Gibbs attrapa Tony par le bras, ce qui déclencha une vive douleur à ce dernier.

Tony sentit tout à coup le sol tourner sous ses pieds et s'effondra dans les bras de son patron qui eu juste le temps de le rattraper avant qu'il ne se cogne la tête contre le lavabo.

- J'ai besoin d'aide par ici. Allez chercher Ducky. Tout de suite !

McGee qui n'était pas très loin appela le légiste aussitôt et retourna aider son patron.

Ducky arriva quelques minutes plus tard avec sa trousse de soins.

- Que se passe t-il Jethro ?

- Tony s'est évanoui et il ne revient pas à lui !

- Très bien. Laissez moi seul avec mon patient, je vous prie messieurs !

- Mais Ducky…

- Jethro…

- Allons mon jeune ami… Il est temps de revenir parmis nous.

Après s'être assuré que Tony respirait normalement, il secoua légèrement son ami. Puis, il lui tapota le visage. Enfin, il lui fit inhaler un peu d'eau de Cologne qui sembla faire son effet.

Alors que Tony revenait légèrement à lui, Ducky commençait à le déshabiller pour l'examiner. Il remarqua alors les bleus sur les poignets et les bras de Tony.

- Mon dieu Tony, que s'est-il passé ?

- Ducky…

- Est-ce que tu peux te relever ?

- J'ai la tête qui tourne.

- Je vais examiner ton crâne ! C'est bien ce que je pensais. Tu as reçu un coup à la tête n'est-ce pas ? Et tous ces bleus ?

- Oh ! Ducky !

Tony fondit en larmes.

- Ca va aller mon ami. Ne t'inquiète pas. Je suis là.

Ducky sentait la colère bouillir au fond de lui. Il ne fallait pas être devin pour deviner ce qui était arrivé au jeune italien. Ces marques ne pouvaient signifier qu'une seule chose. Il avait vu suffisamment de victimes arborer les mêmes traces caractéristiques des viols.

- Ducky…

- Nous devons en parler à Jethro et tu dois aller à l'hôpital. Tu as peut-être des lésions internes.

- Non, je ne peux pas… J'ai trop honte Ducky.

- Mais tu ne dois pas avoir honte Anthony ! Tu es une victime et nous sommes tes amis.

- Mais…

- Fais-moi confiance. JETHRO !

Gibbs entra de nouveau dans les toilettes. Ca faisait maintenant dix minutes qu'il patientait et il devenait fou. Tony était malade, son Tony, celui qui depuis des mois hantait toutes ses nuits et lui il était là à attendre.

- Ducky ?

- Mon ami, Tony et moi avons quelque chose d'important à te dire. Mais avant j'aimerais que tu m'aides à amener ce garçon dans un endroit plus confortable et plus tranquille afin que l'on puisse parler.

- Bien sûr. Ca va aller Tony ?

- Ouais patron, merci.

Gibbs et Ducky conduirent Tony en salle de repos. Puis, Gibbs bloqua la porte de sorte de ne pas être dérangé.

- Alors ? Que se passe t'il ? Pourquoi tout ce mystère ?

- Ducky, s'il te plaît, je ne peux pas lui dire.

- Voyons Tony. Il le faut, crois moi. C'est important.

- Tony, tu peux me parler tu sais. Je ne suis peut-être pas toujours à l'écoute des

gens mais je suis là alors dis-moi…

Tony éclata de nouveau en sanglots.

- C'est trop dur, ça fait trop mal… Je… Je… Je n'y arrive pas Ducky. Aide moi s'il te plaît.

- Jethro, mon ami, il est arrivé quelque chose de grave à notre cher Anthony.

A la place des mots, Ducky releva les manches de Tony, ce qui accentua les pleurs de ce dernier. D'abord sous le choc, Gibbs resta muet. Puis, il s'approcha du plus jeune homme et le pris dans ses bras. Ducky se mis alors en retrait laissant ses deux amis ensemble. Celui-ci savait tout des sentiments de Gibbs à l'égard de son agent principal. Ce dernier ne le lui avait pas caché, tout comme sa bisexualité. Il savait qu'à ce moment précis, il devait les laisser seuls et sortir de la petite pièce.

Gibbs n'arrivait pas à le croire. Il n'avait pas eu le moindre mal à comprendre ce qui était arrivé à Tony en voyant ses bleus. La colère et la rage grandissaient en lui mais il devait la laisser exploser seulement en tant voulu et ça n'était pas le moment. Il devait d'abord aider Tony, le faire parler.

- Tony dis moi ce qui s'est passé. Qui t'as fait ça ?

- Je… J'en sais rien Gibbs. Je n'ai pas réussi à voir son visage.

- Très bien. Alors dis moi ce dont tu te souviens !

- Je… m'étais arrêté à l'épicerie en bas de chez moi… Il faisait sombre… Je n'avais pas mon arme… J'ai reçu un coup derrière la tête et je… Je suis tombé… J'étais sonné. J'ai essayé de me relever mais il m'a attrapé par les poignets et il m'a traîné jusqu'à une petite ruelle. Je me suis débattu et j'ai essayé de me relever mais il m'a plaqué au sol et il a commencé à me frapper et puis il..., dit-il précipitamment.

- Prends ton temps Tony. Respire… Je suis là…

- Il a… Je n'avais plus de forces Gibbs. J'ai essayé tu sais. J'ai essayé mais je n'ai pas pu… Je n'ai pas réussi à l'en empêcher, il m'a… Il a baissé mon pantalon et il m'a… Je n'y arrive pas Gibbs. Je ne peux pas. Ca fait trop mal. Je n'y arrive pas…

- Ca va aller Tony. Je vais trouver cette ordure. Je vais le trouver et lui faire regretter d'avoir posé les mains sur toi.

- Il sait où je vis Gibbs. Il a pris mon portefeuille avec mes papiers. Je suis tellement désolé tu sais. J'aurais du l'en empêcher.

- Non Tony. Tu n'y est pour rien tu entends ! Pour rien, tu es une victime ! Il faut que tu ailles à l'hôpital. Tu dois te faire examiner et soigner aussi.

- Gibbs, je… J'ai pris une douche tu sais. Je me sentais trop sale et je ne le supportais pas. Je ne suis qu'un imbécile. Je suis flic et je fais tout l'inverse de ce que je devrais faire.

- Ca ne fait rien. On se débrouillera sans. Tu dois quand même te faire examiner.

- Gibbs j'ai peur… Il n'avait pas de préservatif…

- Ca va bien se passer. J'en suis certain. Allez, on va à l'hôpital.

- Gibbs ! Ne me laisse pas !

- Jamais Tony. Tu entends ! Je serais toujours avec toi.

Tony avait besoin de lui. Il le savait. Il voulait rester là, le garder dans ses bras, le protéger, empêcher quiconque de lui faire du mal, lui dire combien il l'aimait. Mais ce n'était pas le moment.

Hôpital saint Vincent

L'infirmière qui s'était occupé de Tony était extrêmement gentille. Elle l'avait rassuré à propos de l'examen. Puis, elle lui avait fait une prise de sang et une injection contre les MST.

Ensuite, un médecin entra pour examiner ses blessures, lui faire passer un scanner et des radios.

Durant tout ce temps, Gibbs était resté près de lui, même si la situation était embarrassante pour Tony. Il savait que ce dernier souhaitait sa présence à ses côtés. Il le lui avait lui-même demandé sur le chemin de l'hôpital.

Après trois heures d'examens, le médecin annonça que Tony pouvait rentrer à condition qu'il se repose et qu'il soit surveillé pendant les prochaines vingt quatre heures.

Gibbs se porta volontaire et assura au médecin qu'il veillerait sur lui.

- Tony, tu vas t'installer chez moi. Je pourrai te surveiller et tu seras plus en sécurité.

- Je n'osais pas te le demander. Je n'ai pas très envie de retourner chez moi sachant qu'il sait où je vis.

- Je vais appeler McGee pour lui dire de passer chez toi récupérer des affaires.

- Gibbs ?

- Oui ?

- Ils sont au courant ? Je veux dire McGee, Ziva et Abby ? Ducky a du leur dire, non ?

- Si on veut retrouver ce salaud, c'est la seule solution. Mais c'est une affaire extérieure au NCIS, du moins pour l'instant. Je n'ai pas encore parlé à la directrice. Je le ferai quand on aura une piste. Si tu es d'accord bien sûr.

- Je veux qu'on retrouve cette ordure. Il peut recommencer et je ne suis peut-être pas le premier à qui il s'en prend.

- Bien. On rentre à la maison alors ?

- Euh… Excusez moi messieurs !

- Mademoiselle Ping ?

- Ce sont les médicaments et la pommade que le docteur Fulton vous a prescrits, vous devez en mettre sur toutes vos blessures.

- Merci.

Bureaux du NCIS

Ziva était comme une lionne en cage.

- Si je trouve ce petit tas de saleté, je lui coupe ses colliers de famille.

- Euh Ziva… On dit ordure et bijoux de familles.

- Quelle différence ça fait ? Je vais le réduire en bouillie.

- Et je t'aiderais. Ca, tu peux me croire, répondit Abby dont les yeux étaient encore rempli de larmes.

Ducky venait de raconter au reste de l'équipe ce qui était arrivé à Tony.

- Nous devons nous mettre au boulot tout de suite. Bien le Bossman est avec Tony et ça c'est une excellente chose. McGee, il faut que quelqu'un aille fouiller l'endroit où Tony a été…

- Violé, Abby. On ne doit pas commencer à éviter ce mot. C'est dur mais c'est la réalité ma chère. Et si nous voulons aider notre ami, nous devons d'abord nous même accepter ce qui lui est arrivé.

- Tu as raison Ducky. McGee scène du crime, Ziva appartement de Tony. Il n'a probablement pas jeté ses vêtements. Avec un peu de chance, j'aurai un peu d'ADN de ce gros tas de fumier puant. Vous me ramener tout ici et je laisse mes bébés me trouver l'identité de ce tas d'immondices. Après ça, je le réduirai à l'état de pâté pour chien.

- OK. Euh… Vous nous tenez au courant pour Tony ?

- Bien sûr Timothy !

Maison de Gibbs

Tony était épuisé et ses blessures le faisaient souffrir.

- Tu vas monter t'allonger. Je vais te préparer un bon bain chaud. Ca te fera du bien. Ensuite, je t'aiderai à mettre ta pommade.

- Gibbs je peux y arriver tu sais.

- Tu as des bras dans le dos agent DiNozzo ?

- Non. Tu as raison mais…

- Oui je comprends. Mais si tu veux guérir, tu vas devoir me faire confiance.

- J'ai toujours eu confiance en toi. C'est juste que…

- Tony, je t'ai déjà vu entièrement nu.

Gibbs essayait de détendre l'atmosphère et réussit à faire apparaître un léger sourire sur le visage de celui qu'il aimait.

- Gibbs, il y a quelque chose que je voulais te dire…

- Je t'écoute.

- Je m'étais toujours dit que si un jour quelqu'un pouvait approcher cette partie de moi que cette ordure m'a prise et bien ça ne pouvait être que toi. Je voulais que ça soit toi et uniquement toi. Je voulais que tu saches que je t'aimais depuis longtemps. Et je ne voulais pas que quelqu'un d'autre me touche.

Tony se mit à nouveau à pleurer et s'enfuit dans la chambre où il s'enferma.

Gibbs était resté cloué sur place. Tony venait de lui dire qu'il l'aimait, lui et, ce, malgré ce qu'il venait de vivre. Il courut derrière Tony et entra dans la chambre où il trouva celui-ci effondré, la tête enfouie dans les oreillers.

Gibbs s'approcha et le prit dans ses bras.

- Tony si tu savais le nombre de fois où j'ai espéré que tu me dises ces mots. Je t'aime aussi. Je suis là pour toi. Je ne te laisserai jamais. Je t'aime. On va s'en sortir. Tu verras.

Blotti dans les bras de Gibbs, Tony s'endormit.

A suivre.

-