Auteure: Alphie

Traductrices: Fenice et Falyla

Paring: Remus Lupin/Nymphadora Tonks

Rating: T

Disclaimer: Les personnages de cette histoire appartiennent à JK Rowling. L'intrigue de cette fic, ainsi que les personnages OC sont à Alphie. Nous revendiquons la traduction et nous assumons pleinement son adaptation francisée si le besoin s'en fait sentir.

Où trouver cette fic: ici même, sur Ffnet, voir le lien dans le profil.

Etat d'avancement de la fic: Terminée, elle comporte 12 chapitres.

Warning: Cette histoire est une hétfic, pas le moindre couple yaoï secondaire en vue. Cette fic traite d'un sujet mature, à savoir une grossesse conçue lors d'un viol. C'est pourquoi Alphie a classé son intrigue avec le rating M. Pour ma part, je pense que comme le texte ne comporte pas de scènes trop explicites ou détaillées, le T devrait suffire.

Petite note de Falyla: Nombre d'entre vous qui suivez mes fics et traductions savent que je suis en pleine écriture de «Crois en moi». Ma fic implique aussi le couple Remus/Tonks et le sujet que je traite - grossesse improbable, éventualité d'un viol, confiance mise à mal - ressemble énormément à cette fic-ci.

C'est d'ailleurs une de mes lectrices qui m'a parlé de la fic d'Alphie en me demandant si je connaissais son travail. Ce n'était pas le cas alors je me suis empressée de lire son texte pour savoir si nos idées étaient si proches que ça. Effectivement de nombreuses choses coïncident, mais d'autres, par contre (heureusement pour moi! Je ne voudrais pas être accusée de plagiat!) sont très, très différentes.

J'ai trouvé cette histoire vraiment bonne et, avec l'aimable autorisation d'Alphie, j'aimerais vous en faire profiter.

Edit de Falyla: Cettefic est remise en ligne sous un autre compte, l'autre version est supprimée. La lectrice que je mentionne plus haut est Fenice. Nous avons décidé d'ouvrir un compte commun pour la traduction de cette histoire parce qu'Alphie, dans un grand moment de distraction, nous a donné son accord à toutes les deux en même temps (!), ce qui a, évidemment, provoqué un énorme malentendu.

Le plus simple pour nous était de regrouper notre travail et d'en faire profiter tout le monde. C'est pourquoi, les chapitres de cette fic seront traduits à tour de rôle. Je mets en ligne le chapitre 1, Fenice éditera le 2 et le 3, puisqu'elle a pris de l'avance, je ferai le 4 et ainsi de suite.

Voilà pour la petite explication.

Nous espérons que vous aimerez cette traduction.

Bonne lecture.

MISCONCEPTIONS

Chapitre 1

9 février, 21h47

Pourquoi les Moldus pensaient-ils que se bourrer la gueule dans un pub enfumé était sexy?

Cette pensée avait traversé son esprit une bonne douzaine de fois ce soir-là et elle n'avait encore aucune bonne réponse. Personne ne pouvait dire que cet endroit était romantique. Une musique beuglante qui rendait presque impossible toute conversation sans hurler. Des gens qui s'écrasaient les uns contre les autres, pressant leurs corps contre la personne la plus proche dans une piètre tentative de séduction. L'odeur infecte de la sueur, mêlée à celle de la bière et de la fumée était accablante. C'était exactement le genre d'endroit que Nymphadora Tonks haïssait.

Mandy Grisson, toutefois, avait tout son temps. En fait, Tonks y prenait plaisir aussi mais à un tout autre niveau. Faire croire à quelqu'un qu'on était quelqu'un d'autre était toujours amusant, particulièrement lorsque ça s'accompagnait de la chance de boucler plusieurs Mangemorts et d'endosser le rôle d'une femme qu'on méprisait. Le seul regret de Tonks à propos de tout ça était qu'elle se sentait… et bien… sale. Pas sale dans le sens de perversion, mais honnêtement dégoûtante, visqueuse, collante… sale.

Pourtant, elle reconnaissait que c'était le meilleur endroit pour obtenir ce qu'elle voulait – plus spécialement celui qu'elle voulait. Malheureusement, Darrius LaMont – ou comme il s'était lui-même présenté à elle, David Monty – était actuellement aux toilettes. Pas vraiment un nom original mais Darius LaMont n'était pas trop vif.

Tonks le suivait depuis une semaine, gardant un œil attentif sur les femmes qu'il préférait et sur la façon dont il les traitait. Il gravitait toujours autour des blondes qui avaient trop bu. Darrius aimait assurément ce genre-là, révélant ainsi à Tonks à quel point ses goûts étaient réellement banals. Ces femmes ne semblaient être rien d'autre que des manteaux de fourrure sans petite culotte. Elles devaient vraiment être sans cervelle pour rentrer avec lui mais c'était exactement ce que toutes faisaient. Ecoeurant, vraiment, mais ce soir, elle ferait le nécessaire pour que ça tourne à son avantage.

Avec ses cheveux rendus aussi blond platine qu'elle pouvait et sa poitrine qu'elle avait gonflée comme si ses seins allaient jaillir de son corsage, Tonks s'était transformée en un piège parfait pour Darrius. Il l'avait immédiatement repérée et il était allé droit vers elle. Son plan drague était l'un des pires qu'elle avait jamais entendu mais elle avait ri et gloussé en redressant sa poitrine, jouant les pouffiasses à la perfection.

Il lui avait apporté plusieurs verres, des boissons bon marché pour être précis, que Tonks s'était arrangée pour répandre presque en totalité ici ou là pour éviter d'avoir à les ingurgiter réellement. Elle riait bruyamment à un de ses commentaires idiots, en affichant ce qu'elle espérait qu'il prendrait pour de l'ivresse hébétée, et renversait un peu de liquide par-dessus son verre. Le sol était si collant que personne ne le remarquerait de toute façon.

Plus leur conversation avançait, plus Tonks se demandait comment cet homme s'arrangeait pour attirer les femmes. Il ne connaissait rien à l'art de la séduction, sans mentionner le fait qu'il n'était pas si beau, même s'il pensait le contraire. Et pourtant, Darrius avait ramené chez lui une femme différente chaque soir de cette semaine.

Elle chercha rapidement du regard un bel homme au teint olivâtre et le trouva assis seul dans un coin. Zach haussa un sourcil suggestif dans sa direction, manifestement il prenait du bon temps à l'observer jouer les pouffiasses. C'était stupéfiant pour Tonks que Darrius séduise quantité de femmes et pas Zach. Mais Zach essayait de rester caché autant que possible. C'était son boulot de protéger ses arrières et ce n'était pas son genre de se laisser distraire de sa tâche.

La sensation d'une main lui frottant le dos tira brusquement Tonks de ses pensées. Darrius lui adressa un sourire tordu. C'était une expression qu'il utilisait tout le temps et elle lui soulevait le cœur. Mais, au moins, elle annonçait qu'il était prêt à continuer les festivités de la soirée.

Comme prévu, il poursuivit sa manœuvre. Elle l'avait vu utiliser la même tactique sur trois autres femmes, alors même si ce ne fut pas une surprise, elle écarquilla les yeux quand même.

- Tu veux sortir d'ici et faire un peu de magie? lui cria-t-il en couvrant le brouhaha du pub.

- De la magie? dit-elle avec un trémoussement des hanches. Quelle sorte de magie tu as en tête?

- De la vraie magie.

- De la vraie? le taquina-t-elle. T'es magicien?

- Pas vraiment. Les magiciens ont des trucs dans leurs manches.

- Et où est-ce tu caches ta baguette? demanda-t-elle de façon suggestive.

Il tressaillit imperceptiblement.

- Qui a dit que j'avais une baguette?

Tonks sourit largement.

- Tous les magiciens ont une baguette, non? s'enquit-elle pour se couvrir.

Il se détendit légèrement et dit:

- J'ai une baguette du tonnerre! Elle est si puissante que je brûle de te la montrer.

Elle leva les yeux en le regarda à travers ses cils et grignota un de ses longs ongles.

- Je l'aurai parié! Et je suppose que tu es un expert en la matière.

- Chérie, tu ne peux même pas imaginer. C'est mon boulot.

- Ton boulot? répéta-t-elle, surprise. Tu veux dire que t'es gigolo? demanda-t-elle, l'air stupide.

- Merde alors! Ma magie mérite mieux que ça.

- T'es quoi, alors?

- Je suis un sorcier, poupée. Je suis l'un des sorciers les plus recherchés du monde. Les trucs que je fais sont légendaires.

- Oh, allez, dit-elle en roulant des yeux.

Il mordit à l'hameçon et goba tout, l'appât et la ligne avec. Il haussa les sourcils.

- Tu me crois pas? Mon cœur, je suis puissant, je peux tuer les gens d'une simple pensée.

- Non! Vraiment? se moqua-t-elle de lui.

- Ça ne demande qu'une simple tape du poignet.

Elle haussa les épaules.

- Si tu le dis, alors je suppose que c'est vrai.

Elle s'appuya contre le bar, reposant sur ses coudes, ce qui amplifia encore ses seins gonflés. Ses yeux se promenèrent sur ses courbes. Il eut un sourire affecté et s'approcha d'elle, n'appréciant manifestement pas le fait qu'elle ne le croie pas, lui et son histoire de magie.

- Et si je pouvais te le prouver?

- J'adorerais te voir le prouver! s'exclama-t-elle légèrement trop rapidement. Je veux dire… te voir jeter un sort sur quelqu'un.

Ses yeux se plissèrent et se formèrent plus qu'une fente.

- Généralement, j'ai pas de public quand je bosse.

- Oh, et bien… dit-elle avec plus de réserve, comment je suis sensée croire que t'es un sorcier si tu me laisses pas regarder?

Le sourire de Darrius devint terriblement malveillant.

- T'es une petite perverse. J'aime ça chez une fille.

Elle tortilla son corps vers le sien.

- Et j'aime les hommes puissants.

- Bon, j'ai une mission, si t'es partante.

- Ça dépend de sur qui on va jeter un sort, déclara-t-elle, en utilisant sa meilleure expression d'adolescente pas très futée. Quelqu'un que je connais?

- J'en doute. Juste un vieux sac d'os qu'a causé des ennuis à mon patron.

Elle humidifia ses lèvres.

- Oh, j'adorerais te voir à l'œuvre. T'es sûr que je gênerai pas?

- Garde ça en tête, dit-il en plaçant un doigt sur ses lèvres boudeuses. Donne-moi une minute et tu verras ce que je suis capable de faire.

Il fit glisser son doigt sur le menton de Tonks avant de descendre de son tabouret. Avec un hochement de tête, elle le laissa s'en aller et le regarda se promener jusqu'aux toilettes.

Tonks frémit de dégoût une fois qu'il fut parti. Elle ne savait pas trop pourquoi il attendait la dernière seconde s'occuper de ses affaires dans les toilettes mais c'était sa routine. Il l'avait fait avec toutes les autres. En fait, c'était plutôt pratique puisque ça donna à Tonks l'occasion de signaler à Zach qu'ils allaient bientôt partir. Un observateur ordinaire n'aurait vu que Tonks se remettant une couche de rouge à lèvres cerise; cependant, Zach comprit le signal. Il lui adressa un imperceptible hochement de tête et il quitta le pub pour rejoindre le point de rencontre convenu. Ce ne serait guère long avant que Tonks ne le rejoigne là-bas.

Après dix minutes à se demander si Darrius n'était pas tombé sur le sol des toilettes, Tonks finit par le voir se pavaner jusqu'à elle. Il fit un clin d'œil au barman et dit:

- Allez, bébé, on s'en jette encore un et après on ira chercher un peu d'intimité.

C'était nouveau ça. Elle ne l'avait jamais vu payer un verre après sa visite aux toilettes. Il avait toujours été trop désireux de faire de la «magie» avec ses petites amies. Il n'avait jamais perdu son temps à boire un ultime verre avant. Cette idée rendait Tonks un peu nerveuse.

- Un petit dernier pour la route, ajouta-t-il alors que Tonks semblait sceptique.

Il lui tendit une bière et elle avala une gorgé avec un sourire dragueur.

- Non, non. Vas-y. Ça t'aidera à te sentir moins nerveuse.

Il bascula le verre vers les lèvres et le poussa presque dans sa gorge. Tonks s'étrangla et toussa avant de repousser le verre, en forçant un sourire sur ses lèvres.

- C'est bon. Je suis pas nerveuse du tout.

- Ouais mais t'es du genre trop bavarde. Et j'aime pas les pipelettes.

Il y avait une intonation dans sa voix qui la mit mal à l'aise. Quand il l'agrippa par le bras et commença à la traîner vers la porte d'entrée, elle sut que quelque chose n'allait pas.

- Eh! Sois pas si brutal! réussit-elle à dire une fois qu'ils furent dehors dans l'air froid.

- J'aime quand c'est violent, bébé.

Il la tira contre lui et caressa ses fesses de ses deux mains.

- Oh là! dit-elle, en le repoussant.

Elle fut prise d'un brusque étourdissement et son mouvement faillit la faire tomber en arrière.

- T'es du genre fougueux, toi! ajouta-t-elle, pour essayant de couvrir son geste.

- T'as encore rien vu.

Un signal d'alarme tinta dans l'esprit de Tonks. Elle devait continuer à le garder suffisamment à distance pour obtenir l'information dont elle avait besoin.

- Et maintenant, à propos de ce tour de magie? Qui on va tuer?

- Tu voulais pas dire ensorceler?

- Ensorceler… tuer… peu importe.

- Uh uh, fit-il en secouant négativement la tête. Toi, tu sais qu'il y a une grosse différence entre un sort tout simple et le sortilège mortel, hein?

Elle se sentait étourdie.

- Je sais pas de quoi tu parles.

- Je pense que oui. Je pense que tu connais tout de la magie.

L'avertissement qu'elle avait ressenti un peu plus tôt lui hurlait maintenant de s'enfuir en courant.

- Peut-être que je devrais juste…

Avant qu'elle puisse de détourner, Darrius l'avait agrippée.

- Oh, je crois pas, bébé. Je suis trop excité maintenant. Et tu vas laisser tomber le scénario et me dire qui tu es vraiment.

Il frotta son pubis contre elle. Elle essaya de ne pas paraître dégoûtée mais elle savait que le temps qui lui avait été imparti était écoulé. Elle le repoussa encore une fois, son esprit devenait confus.

- Non! Je sais même pas de quoi tu parles!

Elle avait de la peine à se concentrer maintenant. Il se figea et la fixa longuement avec des yeux menaçants.

- J'ai bien pensé que tu dirais ça.

Le sang de Tonks se gela.

- Qu'est-ce que tu veux dire?

Il gloussa.

- Il te reste environ dix secondes avant d'aller au lit, bébé.

Tonks en eut le souffle coupé.

- Quoi?

- C'est l'heure du dodo.

Elle se retourna pour s'enfuir mais le monde devint noir avant qu'elle ne s'arrange pour faire un pas.

22h52, cette même nuit

Quelqu'un lui embrassait le cou. Un souffle chaud lui couvrait la peau. Des lèvres impatientes se pressaient là où son artère pulsait.

C'était quoi ce…?

Une main était posée sur ses seins et les serrait fermement. C'était peau contre peau. Elle n'avait même pas de chemise. La même main descendit sur son ventre et sous sa taille.

Que se passait-il?

Un genou la força à écarter les jambes. Une nouvelle fois, c'était peau contre peau. Tonks ouvrit les yeux et trouva un homme agenouillé au-dessus d'elle. Son visage était agressif et avide.

- On se réveille enfin! Il était grand temps que tu te joignes aux festivités!

Il abaissa sa bouche sur la sienne et elle hurla. Presque comme par réflexe, son genou se leva pour frapper son entrejambes. Il cria de douleur et elle se dégagea de lui. Elle rampa à quatre pattes pour descendre du lit mais de larges mains l'agrippèrent.

- Attends une seconde, qu'est-ce que tu…

Elle vit les étoiles lorsqu'il la gifla violemment sur la bouche; des gouttes de sang tachèrent l'oreiller.

- Oh, non! Tu ne vas nulle part! Tu étais beaucoup trop bavarde à mon goût et je n'aime pas les pipelettes!

Il souleva ses poignets au-dessus de sa tête d'une main et attrapa quelque chose sur la table de chevet avec l'autre. Le corps de Tonks réagissait toujours paresseusement à cause de la potion qu'il devait avoir versé dans la bière mais elle luttait autant qu'elle pouvait. Les talons aiguilles qu'elle portait encore – de longues bottes en cuir de vachette – cachaient encore sa baguette. Si seulement elle pouvait libérer ses mains assez longtemps pour l'atteindre.

L'esprit de Tonks tournait à plein régime; ses seules pensées étaient focalisées sur le moyen de s'en défaire. Puis elle vit qu'il avait pris… sa propre baguette. Avec toute la force qu'elle put rassembler, elle s'arracha farouchement de son étreinte et tenta de s'en saisir. Elle se contorsionna et se tortilla sous le poids de son corps dans une lutte désespérée pour le contrôle de la baguette. Sa main gauche griffa les côtes de son assaillant tandis que la droite s'en saisissait. Elle ne put que tendre la main vers la taille de l'homme mais ce fut suffisant.

- Lâche ça! ordonna-t-il.

- Jamais! s'écria-t-elle.

Enfin, avec une brusque torsion auquel il ne s'attendait pas, Tonks enfonça durement l'extrémité de la baguette dans la chair de son flanc.

- INCENDIO!

Des flammes jaillirent de la baguette et brûlèrent la peau nue. Il hurla et se roula sur lit, agitant les bras pour tenter de stopper le feu.

Tonks n'hésita pas une seconde. Elle se précipita hors du lit et attrapa un manteau posé sur une chaise. Elle se baissa rapidement et saisit sa baguette dans une de ses bottes et transplana. Elle n'eut guère le temps de rassembler d'autres affaires.

Un moment plus tard, elle se retrouva au milieu de sa chambre à coucher, hors de danger. Pour la première fois, elle réfléchit vraiment à ce qui venait juste d'arriver. Elle jeta un bref coup d'œil sur son corps et trembla, en resserrant le manteau autour d'elle.

Comme avait-elle pu être aussi stupide?

Elle pouvait le sentir sur le tissu… sentir sa sueur sur sa peau. Elle se sentit nauséeuse. Elle laissa tomber le manteau, enleva ses bottes d'un mouvement du pied et se dirigea droit vers la salle de bain.

En entrant dans la douche, elle ouvrit le robinet et fit couler l'eau aussi chaude qu'elle pouvait. La chaleur la brûlait mais elle s'en fichait. Elle devait l'effacer d'elle. Elle fit mousser le savon et frotta, frotta jusqu'à ce que sa peau soit presque à vif. Se sentant brusquement faible et étourdie, elle s'assit dans la douche et laissa l'eau se déverser sur elle tandis que des larmes commençaient à remplir ses yeux.

Imbécile… imbécile…. IMBECILE!

Il y eut un coup frappé à la porte, suivi d'une voix inquisitrice.

- Dora? Ça va?

C'était Zach.

- Que s'est-il passé? J'étais inquiet quand tu ne t'es pas montré à la cabane.

- Je vais bien, s'arrangea-t-elle pour répondre. Je suis juste en train de prendre une douche, dit-elle d'un ton étonnamment fort.

- Tonks? appela une seconde voix plus rude, la faisant sursauter. Je veux savoir ce qui s'est passé.

C'était Maugrey. Zach devait l'avoir appelé à l'aide lorsqu'elle ne s'était pas montrée dans les temps. Elle roula des yeux et ferma le robinet, sachant bien que les deux hommes ne la laisseraient pas tranquille tant qu'ils n'auraient pas obtenu des réponses à leurs questions. Elle étouffa ses sanglots et s'ordonna de se ressaisir. Elle sortit de la douche, enveloppa une serviette autour de son corps et entrebâilla la porte juste un peu.

- Je voulais juste ôter l'odeur de fumée de mes cheveux, dit-elle sans les regarder.

- Je peux voir ça, nota-t-il sèchement. Ce qui m'intéresse, c'est pourquoi tu as quitté ton poste de repli?

- Je l'ai pas… pas vraiment quitté. J'ai juste…

A travers l'entrebâillement de la porte, elle pouvait voir l'œil magique de Maugrey se concentrer directement sur elle. Il pouvait la voir. Merde!

- C'est quoi cette blessure sur ton visage? Ouvre cette porte!

A contrecœur, elle fit ce qu'il lui avait ordonné, révélant lentement à ses collègues son corps mis à mal et maintenant dégoulinant. Zach en eut le souffle coupé.

- Mais nom de Dieu, qu'est-ce qui t'es arrivé? demanda Maugrey d'une voix bourrue.

- Les choses ont pas tourné comme prévu.

- Manifestement. Continue, dit-il quand elle s'interrompit pour détourner les yeux.

- Je pensais que je l'avais convaincu de m'emmener pour sa prochaine mission mais je suppose que… je fais du zèle. Je n'étais pas convaincante pour lui.

- Alors, il t'a décroché un coup de poing avant que tu puisses prendre ta baguette?

- Pas au début, non.

Tonks s'assit sur le lit, gardant les yeux sur le tapis.

- Il m'a droguée. Je suis si stupide! J'aurais dû y penser.

- Il t'a droguée puis battue? demanda Zach en prenant un siège près du lit.

Ses yeux parcoururent la maigre pile de vêtements. Elle leva lentement les yeux. Elle n'était pas très à l'aise de s'expliquer tant que Maugrey était présent.

- Non… non. Nous nous sommes battus et j'ai… mis la main sur sa baguette.

Maugrey fronça les sourcils.

- Dis-moi que tu ne l'as pas accidentellement tué.

- Non. Je le voulais mais je ne l'ai pas fait.

Darrius détenait une information importante à propos des Mangemorts qui avaient survécu, particulièrement où se cachait Bellatrix Lestrange. Le Ministère le voulait vivant. Elle savait que le tuer l'aurait plongée dans des ennuis plus graves que ceux qu'elle affrontait en ce moment. Maugrey se tourna vers Zach.

- Combien de fois je vous l'ai dit, à tous les deux? VIGILENCE CONSTANTE! Et toi, mon garçon, t'étais où quand c'est arrivé?

- J'étais à la cabane. Darrius amène toutes les filles là-bas.

- Correction, toutes sauf Tonks.

Maugrey se mit à faire les cents pas, le claquement de sa jambe de bois martelait le fait qu'il était manifestement furieux contre eux deux.

- Alors, laissez-moi vous résumer ça clairement. Premièrement, Garcia te laisse seule avec un Mangemort reconnu comme tel et ensuite tu acceptes de boire un verre qu'il te tend sans te poser de questions?

Aucun des deux Aurors ne pipa mot. Il y eut une longue pause tandis que Maugrey les fixait de son œil magique, la veine située au-dessus se contractait par saccade. Tonks ne pouvait que présumer que c'était dû à une combinaison de déception et de colère.

- Vous êtes sur la touche pour le reste de la semaine. Tous les deux.

Tonks acquiesça, n'usant d'aucun argument quand elle savait qu'elle avait commis une terrible erreur.

- Je ne veux plus jamais entendre qu'une mission tourne comme ça.

Le ton de Maugrey était glacé.

- Ni que vous ne travailliez ensemble tous deux. Pas pendant un moment, du moins.

Tonks hocha la tête encore une fois.

- Il semblerait que vous ayez oublié les règles de base de ce job. Vos prochaines missions ne seront que de la routine jusqu'à ce que je sois certain que vous teniez de nouveau compte de votre entraînement.

Tonks croisa les yeux de Zach. Il semblait ressentir la même culpabilité qu'elle.

- Maintenant, jeune fille, fit Maugrey sur un ton légèrement radouci, habille-toi et va voir un guérisseur, qu'il jette un œil sur ces blessures.

Une fois que Maugrey eut transplané, Tonks se laissa tomber en arrière sur le lit et relâcha le souffle qu'elle avait retenu.

- Merde, marmonna-t-elle.

Zach se leva et marcha jusqu'à la pile d'habits de l'autre côté de la pièce.

- Tu vas me dire ce qui est vraiment arrivé, no? demanda-t-il en la regardant par-dessus son épaule. Parce que je sais que tu as omis deux ou trois choses.

Son accent espagnol était marqué mais sa voix était pleine d'inquiétude. Tonks se redressa lentement, incapable de le regarder dans les yeux.

- Alors comme ça, j'ai omis quelques trucs? Je ne voulais pas avoir encore plus d'ennui avec Maugrey.

Elle se dirigea vers l'armoire et en sortit une robe de sorcière. Comme il avait le dos tourné, elle la passa et laissa la serviette tomber sur le sol.

- Ce n'est pas ce que tu crois.

- Non? Alors explique-moi comme une femme entièrement vêtue peut revenir chez elle avec seulement ses bottes et un manteau.

Il parlait avec emphase en soulevant les vêtements abandonnés là.

- Pourquoi se serait-elle ruée dans sa salle de bain avant de s'assurer que ses amis sachent qu'elle allait bien? Pourquoi aurait-elle des blessures partout sur elle si ce n'était qu'une petite lutte?

Elle leva les yeux lentement, se sentant humiliée.

- Il a essayé de… heu… quand je me suis réveillée, mes habits étaient partout par terre et il était en train…

Tout ce qu'elle put faire fut de retenir ses larmes. Les yeux de Zach s'écarquillèrent.

- Tu veux dire qu'il… qu'il…

- Non, non. Je crois pas.

- Tu ne crois pas? Dora!

- Je me suis réveillé à temps. Il avait pas… Je me sens pas comme s'il avait fait quelque chose.

Zach lui adressa un regard sévère et furieux.

- Je crois que je le saurais s'il avait fait quelque chose, dit-elle avec assurance.

- Tu dois aller voir un guérisseur, déclara-t-il, pratique. Immédiatement.

- Non. J'ai seulement besoin de…

- Basta! 1 ordonna-t-il. Pas d'argumentation ou je dois demander à Remus de t'emmener en voir un?

Elle serra les lèvres.

- Ecoute, si je te promets d'aller voir un guérisseur, tu me promets de ne rien dire à Remus à propos de tout ça?

Zach la dévisagea, interrogateur.

- Ne lui dis pas. Je t'en prie, Zach. Il deviendrait fou s'il le découvrait.

- Je n'aime vraiment pas garder des secrets. En outre, il devrait être mis au courant.

- Je sais, mais je t'en prie… tu sais comment il devient. Je ne lui ai pas dit qu'on m'avait donné cette mission pour cette même raison. Il ne sera pas à la maison pendant quelques jours encore de toute façon.

Zach passa une main dans ses longs cheveux noirs.

- Très bien. Je ne dirai rien mais je doute que mon silence ne t'aide en quoi que se soit.

- Et pourquoi ça?

- Parce qu'il te connaît trop bien. D'après ce que je sais des loups-garous, il va savoir qu'un autre homme a posé ses mains sur sa femme.

Elle prit une profonde inspiration.

- Laisse-moi m'occuper de ça. Simplement… ne lui dis rien s'il pose la question.

Plaçant une main sur son épaule, il dit:

- Je ne vais pas mentir pour toi. Je ne lui fournirai aucune information de mon propre chef mais s'il m'interroge, Dora, je ne peux pas… je ne mentirai pas.

- C'est acceptable. Je devrai juste m'assurer qu'il n'a pas de raison de te poser des questions.

Zach haussa ses sourcils.

- Tu es certaine de ça?

- Oui.

- Il y a quelque chose que je peux faire pour toi maintenant? Pas de potion? De nourriture?

Elle s'affaissa dans le lit, le dos voûté, ses coudes reposant sur ses genoux.

- Non, je verrai le guérisseur demain, je vais me reposer un peu. Je le promets. Et je ne suis vraiment pas d'humeur à manger quoi que soit.

- Alors, je vais te laisser, dit-il avant l'embrasser gentiment sur chacune de ses joues.

Il lui sourit d'un air rassurant quand il se détacha d'elle et lui donna une dernière étreinte de soutien avant de transplaner.

Finalement seule dans la chambre, Tonks se roula en boule au milieu du lit et pleura jusqu'à ce que le sommeil la prenne.

A suivre…

NdT: pour ceux qui sont fâchés avec l'anglais, misconception signifie idée fausse, idée reçue couramment répandue. Vous comprendrez aisément que je préfère le titre original.

1 ça suffit!

Merci d'avoir lu jusque là. Si vous avez aimé ou même détesté, laissez-nous un petit message. N'oubliez pas de laissez votre adresse mail privée si vous n'avez pas de compte FFnet et que vous souhaitez une réponse.

Bisous

Falyla