Chapitre un :
Al courait, le corps qu'il devinait brûlant, même si son état d'armure ne lui permettait pas de sentir cette chaleur, serré dans ses bras. Les gens de la ferme où il avait voulut demander de l'aide les avait chassé comme des pestiférés. Un peu normal vu que c'était en quelque sorte ce qu'ils étaient. Pas lui, lui, il ne pouvait pas être malade mais son frère.
- Tiens bon, Ed !
Un gémissement rauque lui répondit. Cela faisait trois jours qu'il était malade. Ed n'avait pas voulu y prêter attention, même s'il savait qu'une épidémie sévissait dans la région et n'avait rien dit à son petit frère. Il s'était dit que c'était sûrement sans gravité et qu'il était hors de question de perdre du temps mais il s'était finalement écroulé, alors qu'il voulait rafraîchir son corps en ébullition dans la rivière près de laquelle ils avaient campé.
Un peu plus loin, Al apercevait les portes d'un village fortifié. Pourvu qu'on les laisse entrer, qu'on accepte de les aidés. Enfin devant les imposant battant de bois, il frappa de tout les forces de ses poings métallique. Un homme apparu au sommet de la tourelle de garde.
- Un problème ?
- C'est mon frère…Il ne va pas bien du tout.
- Je vois, il a contracté cette maudite maladie.
- Aidez-nous, je vous en supplie.
- Ne vous inquiétez pas ! Je vais vous ouvrir et vous conduire à l'hôpital.
La seconde d'après, les portes s'écartaient d'elle-même grâce à un système de poulie. L'homme descendit de son perchoir, après avoir dit à un autre de le remplacer. Al l'attendit impatiemment. Ed était de plus en plus mal.
- Suivez-moi.
- Vous pensez qu'il va s'en sortir. Demanda l'adolescent en armure tandis que leur bienfaiteur les guidait au travers du village.
- On va le confier à Acacia.
- Acacia ?
- C'est une guérisseuse. Ella a déjà sauvées une vingtaine de personne, depuis son arrivée et beaucoup de gens vont mieux grâce à elle.
Ils entrèrent dans un vaste bâtiment de plein pied. Une trentaine de couchette était disposées dans la plus grande pièce, chacune occupée par un malade, avec des rideaux si jamais ils désiraient s'isolé. Des infirmières et des volontaires allaient de l'un à l'autre pour s'assurer qu'ils ne manquaient de rien. L'ambiance n'était pas celle de l'autre village contaminé qu'ils avaient traversé son frère et lui. Ici, les gens paraissaient un rien plus détendu. Un des patients plaisantait même à haute voix, en disant qu'il allait s'habituer à ce qu'on soit au petit soin pour lui.
- Acacia ! Appela l'homme.
Une porte s'entrouvrit dans un coin de la salle et une petite voix ensommeillée répondit.
- Oui ?
- Désolé de te réveillée, encore une fois, mais c'est une urgence.
XXX
Ed réprima un frisson et sentit quelqu'un remonter sa couverture sur ses épaules. Il reconnut le contact des gantelets de l'armure. Il respira à fond, savourant la facilité avec laquelle l'air pénétrait dans ses poumons, à présent et se décida à rouvrir les yeux. Son frère était penché sur lui et le contemplait d'un air inquiet.
- Ed ? Est-ce que ça va ?
- Oui, ce n'est rien.
- Non, ce n'est pas rien ! A force de ne pas t'occuper de toi-même, tu as failli y passer ! Tu as eu de la chance qu'on puisse te soigner ici.
- Je…je suis désolé, Al.
- Promets-moi de ne plus me faire ce genre de coup. Si tu es malade, tu me le dis.
- Promis.
Le rideau blanc qui les entourait frémit et un pan se souleva pour laisser passer une jeune fille blafarde, de quatorze quinze ans, au long cheveux noir comme le charbon et vêtue d'une robe bleu sulfate de cuivre. Son teint cadavérique l'empêchait d'être jolie mais certainement qu'avec un peu plus de couleur, elle pourrait être agréable à regarder. Elle tenait un petit bol dans sa main, dont elle tirait de temps en temps quelque chose de brun et de croustillant, vu le bruit que cela faisait quand elle le croquait comme une friandise.
- Comment est-ce que ça va ?
- Beaucoup mieux.
- Ed, je te présente Acacia. C'est elle qui s'est occupé de toi, ces deux derniers jours.
- Quoi ! Tu veux dire que j'ai dormis, pendant deux jours ?!
- Tu étais très malade, au cas où tu ne t'en serais pas rendu compte !
- Eh ! Pas de dispute ! Ca ne se fait pas, dans un hôpital. Dit la guérisseuse.
Elle sortit un thermomètre de sa poche et s'approcha de Ed qui se laissa faire à contrecoeur. Elle regarda la température obtenue, observa le blanc de ses yeux et lui demanda de tirer la langue, avant de s'écarter avec un sourire.
- Ca m'a l'air d'aller. Tu es très résistant.
- Merci. Pour le payement…
- Il n'y a pas besoin de payer.
- J'insiste.
- Donne ce que tu veux.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-il regardant le bol.
- Des sauterelles grillées ! Dit-elle en croquant une.
- Beurk ! Vous êtes affamé à ce point !
- Mais non, idiot ! C'est délicieux ! Tu veux goûter ?
- Euh ! Non, merci.
- Je ne t'en proposerai pas à toi, Alphonse, vu que tu ne peux pas…
- Alphonse ? Tu lui as dit que…
- Je n'avais pas le choix, Ed ! Elle voulait absolument m'examiner pour s'assurer que je n'étais pas malade moi aussi !
- Écoutez ! Je ne me mêle pas de vos affaires, les gars ! Nous avons tous notre lot de secret.
- Merci. Tu t'appelles Acacia, c'est ça ?
- Oui.
- Comme le miel ? Le miel d'Acacia.
- Oui ! Souvent, on m'appelle Miel, d'ailleurs.
- C'est mignon comme surnom. Fit Al.
- Je trouve aussi. Dit-elle.
Elle réprima un bâillement et dodelina de la tête. Alphonse se leva aussitôt pour lui laisser la chaise. Elle s'effondra à moitié dessus et ferma les yeux un long moment.
- Ca va ?
- A chaque fois que je veux dormir, il y a un nouveau qui arrive. Ceux de l'autre village nous envoient leur malade pour qu'ils bénéficient de mon traitement.
- Comment évolue la situation ?
- Ca va de mieux en mieux ! Dans quelques semaines, il ne devrait plus y avoir de problème. J'ai vu ta montre, tu es alchimiste d'état.
- Oui.
- Dès qu'on n'aura plus besoin de moi, ici, j'irai passer mon examen.
- Vraiment !
- Oui. C'est dans ce but que je traversais la région mais il y a eu cette épidémie et je me suis dit que ça pouvait attendre.
- Si on est à Central à ce moment là, on pourra peut-être venir t'encourager, hein, Ed ?
- Ouais. Pourquoi pas ?
- Vous êtes gentils.
- Pourquoi tu veux entrer dans l'armée ?
- Comment as-tu perdu ton bras et ta jambe ?
- Compris. Pour le moment, tu ferais mieux d'aller dormir, si tu n'as rien à faire.
- Il y a toujours quelque chose à faire.
- Va dormir !
Elle sourit et se leva, avant de partir d'un pas hésitant. Une fois qu'elle eut refermer le rideau derrière elle. Ed se redressa et voulut sortir du lit.
- Ed, tu dois te reposer !
- Elle a dit que ça allait ! Et puis je veux pas quitter le village mais juste me dégourdir les jambes.
C'était la fin de l'après-midi. Le village n'était pas très grand mais relativement propre. Les petites maisons blanchies à la chaux paraissaient particulièrement adorables aux yeux d'Alphonse. Ed, lui, une fois n'est pas coutume, était plongé dans ses réflexions. L'homme qui les avait accueillis à l'entrée venait justement dans leur direction. L'adolescent en armure le salua.
- Oh, salut ! Est-ce que ça va mieux ? Demanda-t-il à Edward.
- Je me sens très bien.
- Encore un miracle d'Acacia !
- Un miracle ?
- Elle déteste qu'on dise ça. Elle ne croit pas au miracle alors qu'elle en est un, elle-même.
- Vous avez eu de la chance qu'elle arrive ici.
- Et comment ! On voudrait bien qu'elle reste. On fait tout pour la convaincre mais, après tout, elle à le droit de faire sa vie. Je ne suis pas sûr que l'armée la mérite. Oh ! Désolé d'avoir dis ça ! J'oubliai que vous étiez…
- Ce n'est rien. Je lui trouve un drôle d'accent. D'où est-ce qu'elle vient ?
- Je n'en sais rien. D'un endroit froid, je dirais.
- Pourquoi ça ?
- Lorsqu'elle est arrivée, elle était habillée trop chaudement, pour la saison. En plus, dans ses bagages, elle a une cape et des bottines doublées de fourrure de lapin
- Ca fait combien de lapins pour une cape ? Demanda Al.
- Un certains nombre, je crois. Elle à l'air d'avoir pas mal trotter toute seule et cette manie de manger des insectes.
- Ah ! Vous aussi, vous trouvez ça…Beurk !
- Bah ! Elle m'a convaincu d'y goûter et je dois admettre que ce n'est pas si mauvais mais ça ne me tente pas plus que ça, c'est vrai. A propos, est-ce qu'elle sait que vous êtes sortit ?
- On lui a dit d'aller dormir. Elle est épuisée. Si elle est trop fatiguée, elle ne pourra plus soigné les gens correctement.
- Vous aussi vous feriez mieux de vous reposez, un peu.
- Ca ira.
- Si vous le dites. Sur ce, je dois vous laisser, j'ai du travail qui m'attend.
- Passez une bonne journée, monsieur.
Ils continuèrent leur promenade, jusqu'au porte du village, qui s'ouvraient justement pour laisser passer un chariot dans lequel était allongé des malades de l'autre village frappé par l'épidémie. Apparemment, la sieste d'Acacia allait encore être interrompue.
- Elle va finir par mourir d'épuisement, si ça continue.
- Elle pourrait tomber malade, elle aussi.
- A mon avis, elle l'a déjà été et elle s'est soignée.
- Tu crois ?
- Tu as bien vu sa mine blafarde et puis je vois mal comment elle aurait pu passé plusieurs semaine en contact quasi-permanent avec ce virus , sans être contaminée , alors qu'il ne m'a suffit que de quelques heures dans l'autre village pour être complètement K.O.
- Tu as sans doute raison.
Des cris commencèrent à retentir dans le chariot. C'était la voix enrouée d'un homme qui avait de toute évidence du mal à respirer. Il répétait toujours la même chose. Il leur fallut un moment pour comprendre.
- Elle ne respire plus ! Elle ne respire plus !
Ils se précipitèrent pour voir ce qui se passait. Il y avait cinq personnes contaminées dans le véhicule, allongées à même le plancher de bois. Le conducteur et l'un des malades étaient penchés sur un corps mince. Ils purent voir qu'il s'agissait d'une fille de douze ou treize ans. Ils essayaient de la réanimer, de lui faire reprendre son souffle.
- Il faut lui faire du « bouches à bouches ». Dit Ed.
- Vous êtes fou ! Lui répliqua le conducteur de la charrette. Pour être contaminé à mon tour, c'est ça ?
- Moi, je ne peux pas, j'ai à peine assez de souffle pour ne pas asphyxier moi-même.
- Oh ! Poussez-vous !
Et voilà, Ed en train de donner son souffle à la jeune fille. Il la lâcha lorsqu'elle commença à se débattre faiblement. Elle le regardait d'un air vide. Il doutait qu'elle le voie réellement. Le conducteur retourna à sa place et fit partir ses chevaux de trait le plus vite possible, en direction de l'hôpital. La jeune malade recommençait déjà à perdre son souffle, comme si elle se noyait.
- Eden, je t'en prie. Disait l'homme à côté d'elle.
- C'est votre fille ?
- Ma cousine. Elle est tombée malade en venant me soigner mais elle est si fragile, la maladie progresse beaucoup plus vite chez elle.
- Ca ira. La guérisseuse est très compétente.
Il ne leur répondit pas, trop occupé à éponger le front de sa cousine avec sa manche, tandis que son propre front dégoulinait de sueur. Le chariot s'arrêta devant les portes de l'hôpital. Les frères Elric aidèrent à transporter les malades à l'intérieur. On les installa immédiatement sur les couchettes que des patients en état de se lever s'étaient empressés de libérées pour eux.
- Où est votre guérisseuse ? S'exclama le conducteur de la charrette.
- Elle doit dormir.
- Il faut aller la réveiller tout de suite.
Alphonse se dirigea vers la porte de la pièce d'où il avait vu Acacia sortir le premier jour. Ed le suivit avec un regard interrogateur. La porte donnait sur un étroit couloir. Toutes les portes étaient fermées à clef, sauf une. Ils entrèrent. Il fallut du temps à leurs yeux pour s'habituer à l'obscurité. Il faisait frais dans la pièce et il y avait un léger bruit d'eau. Ed trouva l'interrupteur.
- Acacia ?
- Mmm ! Nan !
La jeune fille était blottie sur un matelas posé à même le sol, complètement dissimulée dans la couverture.
- On est désolés mais c'est urgent ! Il y a une fille qui est dans un état catastrophique.