Bon, d'accord, plus personne n'y croyait, surtout moi. Mais voilà le dernier chapitre de cette fic, et je ne suis pas peu contente d'avoir terminé ! Je vous présente toutes mes excuses pour le monstrueux retard depuis... ah oui, quand même... ma dernière update au mois de mars.

Mes remerciements à tous ceux qui m'ont incité à ne pas abandonner, et surtout à Hlo, dont la review, il y a deux jours, a produit le miracle de débloquer mon inspiration ! Ma reconnaissance éternelle !


Chapitre 7

Madame Pomfresh avait assuré qu'avec des soins, des remèdes appropriés et du grand air (ce qui avait fait sourire McGonagall), Snape se remettrait complètement. Malgré son apparence maladive, celui-ci avait un tempérament solide, bien secondé par une volonté de fer.

Harry craignait que Severus ne le tienne à distance pendant sa convalescence. Heureusement, il n'en fut rien. Peut-être l'homme était-il persuadé, cette fois, qu'il ne mourrait pas. Peut-être avait-il pris conscience qu'il avait besoin de soutien ? Quoiqu'il en soit, Harry avait toute latitude d'entourer d'attentions l'homme qu'il aimait et de contribuer à sa guérison.

Le renvoi de Draco fut un choc pour les élèves dont il avait gagné la confiance, notamment les Serpentards. Beaucoup demeurèrent abattus, certains crièrent à l'injustice. Mais ceux qui connaissaient la raison de son départ ne dirent rien. Cette histoire était assez pénible comme ça.

Aux yeux de McGonagall et de Pomfresh, Harry avait encore consolidé son statut de héros. Il s'en moquait pas mal, d'ailleurs. Encore une fois, l'héroïsme lui était tombé dessus à l'improviste. Cela se produisait généralement quand il voulait sauver quelqu'un cher à son cœur… Encore heureux que le reste du monde ne soit pas au courant ! Cela lui évitait quelques manifestations non désirées d'admiration.

Pour dégonfler son ego, rien de tel qu'une conversation en tête-à-tête avec Severus. Tous les deux avaient peut-être trouvé un terrain d'entente mais ça ne modifiait nullement le caractère de l'ancien professeur.

- Cessez de tourner autour de moi comme un derviche, Potter. C'est insupportable !

- Je suis si content de vous voir debout !

- Modérez néanmoins votre enthousiasme. Vous ressemblez à un chien qui fait le fête à son maître.

Harry, douché, s'assit.

- Et ne boudez pas ou je vous mets dehors !

Harry lui jeta un regard en coin. Il ne pouvait s'empêcher de l'examiner en-dessous, les cernes, les creux, la pâleur. C'était une habitude trop ancrée pour qu'il y renonce. Mais il était plutôt rassuré par ce qu'il voyait, à présent.

Snape soupira.

- Vous voir si inquiet m'exaspère. J'ai traversé des épreuves bien plus difficiles.

- Ah oui ? On glissait souvent du poison dans votre thé aux réunions de Mangemorts ? Vous auriez dû donner votre préavis…

- Le dernier qui l'a fait s'appelait Regulus Black. Vous savez comment il a fini.

Snape marchait lentement dans le salon. Il se laissa ensuite tomber sur un fauteuil, le front un peu moite. C'était le maximum d'exercices qu'il pouvait encore se permettre. Il rendit son regard à Harry.

- Je sais que ma compagnie vous déçoit. Vous me pardonnerez d'être humeur amère aujourd'hui. Minerva vient de m'apprendre que le Ministère a saisi tous mes biens. Je suis officiellement ruiné, proscrit et sans domicile.

Harry se sentit bouillir de rage.

- Je vais parler à Scrimgeour.

- Epargnez-vous cette humiliation. Cela ne servira à rien.

- Alors je parlerai à la presse. Je suis sûr que…

- Je n'ai aucune envie de voir mon nom dans la presse. Les derniers articles utilisaient quelques épithètes déplaisant à mes yeux sensibles…

Et le sujet n'avait plus été abordé. Harry se sentait impuissant. A quoi bon être le Survivant, le Sauveur, la huitième merveille du monde, s'il ne pouvait réparer une simple injustice ?

C'était très frustrant.

Et ce n'était pas McGonagall qui pourrait le conseiller. Elle avait ses propres soucis. Aux dernières nouvelles, Scrimgeour, qui ne laissait pas passer une semaine sans prendre des décisions lamentables, voulait prendre le contrôle de Poudlard. Il estimait que l'enseignement devait être soumis au Ministère. Ce serait la fin de l'indépendance traditionnelle de l'école.

Harry comprenait fort bien les inquiétudes de la directrice. Il comprenait moins, en revanche, sa passivité face aux épreuves. Elle semblait se résigner à perdre le contrôle de Poudlard comme à la persécution dont Snape était l'objet. Elle ne tentait rien pour la défense de l'un et de l'autre. Savait-elle que ce serait inutilement compromettant ? Ou était-ce l'épreuve de trop pour cette vieille dame qui avait déjà traversé plusieurs guerres ?

Harry, au fond, se moquait de savoir qui aurait la haute main sur l'enseignement de Poudlard. Le sort de Snape le préoccupait bien davantage, lui apparaissait mille fois plus concret. Il voulait aussi que l'homme se rétablisse très vite. Et pas seulement en raison de ses hormones en furie…

Harry broyait du noir devant son assiette. C'était ça, la victoire ? Snape blessé, trahi ; Draco déloyal, exilé ; McGonagall découragée ; Hermione malheureuse… Il n'y avait guère de quoi se réjouir. Certes, Harry n'avait jamais cru que la fin de Voldemort signifierait bonheur et joie pour les siècles des siècles. Mais s'il avait deviné que l'après-guerre serait si décevante… il aurait peut-être fui en Australie au lieu de se battre, qui sait ?

A sa droite, Hermione posa bruyamment sa fourchette, renonçant à manger, et tira machinalement ses cheveux en arrière.

- Tu n'as pas faim ? dit Ron après une hésitation.

- Non.

Connard de Malfoy.

HPHPHPHP

Avec tous les regrets qui tournoyaient dans sa tête, ce fut un Harry très morose qui se présenta chez Snape.

- Comment allez-vous ce soir ? demanda-t-il poliment avant de prendre une chaise et d'enfouir sa tête entre ses mains.

Severus, droit comme un i, le regarda sans compassion et sans faire de commentaires. Après un long silence, Harry releva la tête.

- Vous ne m'avez pas répondu, Severus. Comment allez-vous ?

- Votre attitude peu intéressée ne m'incitait pas à répondre.

- Désolé. Bien sûr que ça m'intéresse !

Harry se ressaisit, refusant que ses états d'âme d'adolescent l'éloignent de Severus. Il devait se rappeler toute l'importance que l'homme avait pour lui.

Severus, ayant préparé son effet, jeta alors négligemment :

- J'ai fait le tour du lac, aujourd'hui.

- Hein ? Quand ?

- Cet après-midi, quand vous étiez en cours.

- Et ça n'a pas été trop dur ?

- Non. Etonnamment facile, dirais-je. Le médicomage qui m'a suivi, cramponné à mon bras, est même d'avis que je suis guéri…

Harry poussa un cri et se retint de lui sauter au cou. Le renverser sur la moquette n'était pas le meilleur moyen de parachever le travail.

- Je suis tellement heureux ! balbutia-t-il.

Il le fut plus encore lorsque, pour la première fois depuis plusieurs jours, Severus se pencha vers lui et prit possession de sa bouche. Harry profita de ses bonnes dispositions pour se blottir contre lui, s'imprégner de son odeur. Il l'entoura fiévreusement de ses bras comme s'il redoutait que quelqu'un l'arrache à son étreinte ou que Severus ne change d'avis et ne le repousse. Ses gestes presque fébriles trahissaient son inquiétude.

Severus le serra contre lui avec plus de retenue, plus d'hésitation. Mais dès qu'il eut le corps d'Harry contre le sien, ses mains descendirent malgré lui le long du dos, jusqu'à agripper les fesses ; il ne pouvait manifestement pas s'en empêcher. Harry sentit l'excitation lui échauffer progressivement les veines. Il se demanda ce qui serait le mieux : serrer Severus encore plus étroitement ? Ou tenir chastement ses distances ? Quelle action ne provoquerait pas une catastrophe ?...

… Trop tard. Son bassin était entré en contact avec la cuisse de Severus. Action très révélatrice de l'état dans lequel il se trouvait.

Severus rompit aussitôt le baiser, exactement ce que Harry redoutait. Le garçon ne relâcha pas son étreinte.

- Harry… Tu es sûr ?

- Oh oui…

- Cela évolue quelque peu rapidement à mon goût…

Harry était certain de deviner les pensées qui traversaient Severus, même en étant le plus mauvais Occlumens de l'école.

- Tu n'es pas mon père, dit-il doucement. Plus important encore, je ne suis pas mon père.

Et comme il ne considérait pas que leur relation évoluait trop vite, lui, il commença à déboutonner sa chemise, puis son pantalon. Sans les ôter, il les laissa révéler sa peau.

Severus ne pouvait détourner les yeux. Harry s'enhardit et se débarrassa de la chemise. La pensée de se retrouver nu devant son professeur boutonné jusqu'au col, barricadé dans sa robe austère, lui donnait la fièvre. Il continua de se dévêtir avec une détermination croissante.

Un son rauque, qui ressemblait à un gémissement contenu, échappa à Severus auparavant si stoïque. Il reprit Harry dans ses bras, un Harry nu, dur et abandonné.

Ils s'embrassèrent ardemment, presque désespérément, se rappelant que ce moment précieux avait failli ne jamais se produire. Harry sentait la chaleur de Severus, brûlant à travers sa robe, son excitation pressée contre lui, les soupirs qu'il retenait et qui vibraient dans sa poitrine…

Lentement, habilement, Severus l'entraînait vers le lit sans rompre leur baiser. Harry, parfaitement conscient de la manœuvre, dansait intérieurement de joie. Il avait tellement envie de faire l'amour que sa gorge était sèche et ses jambes tremblantes. Il se laissa pousser sur le lit mais s'accrocha in extremis à la robe de Severus pour l'entraîner avec lui.

Enfin en position horizontale, ils poursuivirent leur mutuelle exploration. Harry aimait le contact des vêtements stricts sur sa peau nue et brûlante, il savourait sa débauche, et le contraste menaçait même de l'amener prématurément à l'orgasme. Ils s'embrassèrent longuement, langues mêlées, doigts entrelacés.

Severus voulut s'écarter.

- Non, le retint Harry.

- Je veux juste enlever…

- Non.

L'homme sourit, amusé, tendre :

- Petit pervers qui s'ignore. D'accord.

Répondant au désir de soumission de Harry, il s'abattit sur son corps et lui prit les poignets qu'il plaqua sur le matelas. Harry se tordit, pantelant de satisfaction. Severus l'immobilisa férocement et se dégrafa d'une main. Son sexe libéré, dur comme la pierre, vint heurter les cuisses ouvertes de Harry.

Celui-ci gémit, agita sa tête, tendit ses reins. Mais Severus le lâcha soudainement, manquant de le faire mourir de frustration. Il se pencha vers la tabe de chevet et saisit un flacon transparent. L'huile était chaude contre sa peau, pas visqueuse mais caressante, parfumée de miel et d'épices. Harry retint son souffle alors que Severus étalait doucement le liquide au creux de son intimité. Il était prêt, il avait envie, il avait chaud.

Severus s'écarta de nouveau ; posant la main sur sa hanche, il le fit pivoter jusqu'à le retourner sur le ventre et le fit mettre à genoux. Harry prit la pose avec soumission.

- Imagine de quoi tu as l'air, souffla Severus.

Harry imagina et rougit. Mais il oublia tout de suite : Severus glissait en lui, en plusieurs coups de reins précis, déterminés. Harry cria, s'accrocha aux draps et s'ouvrit davantage. Il voulait Severus en lui, contre lui, encore et encore, qu'il le contrôle, qu'il le domine, qu'il le fasse crier…

Et ses désirs devenaient réalité. Harry devenait incohérent sous l'assaut. Les mains de Severus l'agrippaient vigoureusement aux hanches, son membre le transperçait sans fin, le tissu de son pantalon lui râpait les cuisses, Severus respirait fort, haletait, grondait à son oreille. Harry sourit au milieu de ses cris, fier de donner un tel plaisir à cet homme. Il aurait aimé voir son visage qu'il ne pouvait qu'imaginer. Mais être pris aussi crûment, s'offir comme un animal, c'était le fantasme qu'il avait besoin d'assouvir à ce moment précis.

Il avait failli mourir pour Severus. Il voulait la récompense de son sacrifice, de ses sentiments : que Severus le marque comme sien.

- Harry !

L'orgasme le frappa de plein fouet, si fort qu'il crut que son cœur s'arrêtait. Il ne sentit pas Severus se répandre en lui. Lorsqu'il reprit ses esprits, son amant s'était retiré, l'avait allongé et recouvert d'un drap. Harry était, lui, incapable de faire un geste.

Les yeux noirs le fixaient avec intensité. Mais le visage restait indéchiffrable, un peu trop. Harry sourit tendrement. Alors l'expression de Severus s'éclaira.

Il avait l'air beaucoup mieux, songea Harry. Et pas seulement parce que Pomfresh avait trouvé l'antidote au poison.

HPHPHPHP

Harry se rhabillait. Severus n'avait eu qu'à remonter sa braguette. Cette pensée le fit rougir. Il lança un regard brillant à son amant quand celui-ci dit brusquement, sans le regarder :

- Je vais quitter le pays.

Harry s'immobilisa.

- Tu… quoi ?

- Je n'ai aucun avenir ici, malgré tes paroles optimistes. Je serai toujours dans le collimateur du Ministère. Je prendrai un nouveau départ ailleurs.

- Et que feras-tu ?

- Des recherches. Des potions. Je trouverai.

Harry ne trouva rien de sensé à dire. Evidemment ce serait très égoïste de lancer « et moi ? »

- Eh bien, monsieur Potter ? Pourquoi cet air de poisson hors de son bocal ?

- Et moi ?

Harry était donc égoïste. Tant pis, il vivrait avec cette révélation.

- Toi, tu vas continuer tes études à Poudlard jusqu'aux Aspics. Puis tu suivras une formation professionnelle à ta convenance…

- Evidemment. Merci du conseil.

Les yeux brûlants, Harry se détourna. Il sentit alors deux bras se refermer sur lui et une voix lui chuchoter :

- Tu pourras me rejoindre quand tu voudras. Si tu rates ton permis de transplanage, ce qui ne me surprendrait guère, il te restera le portoloin.

Etourdi par le soulagement, Harry s'abandonna contre lui.

HPHPHP

- Tu as l'air content, remarqua Ron.

Les yeux de Harry brillèrent.

- Je ne te dirai rien, Ron.

- Merci, je crois aussi que c'est mieux.

Harry reprit soudain son sérieux. Il hésita, articulant à voix basse :

- Il faut que je vous dise quelque chose…

Aussitôt Ron et Hermione se rapprochèrent. Harry eut un curieux sentiment de déjà vu, de déjà vécu. Combien de secrets avaient-ils partagé depuis huit ans ? Mais celui qu'il s'apprêtait à révéler, il l'avait porté seul jusque là.

- C'est en partie ma faute si Dumbledore est mort.

- Quoi ?

- Je lui ai fais boire un poison…

La voix de Harry faiblit. Les moments importants de sa vie étaient tous marqués par le poison, depuis quelque temps.

-… Il espérait y trouver un Horcruxe. Il voulait que je le fasse boire parce qu'il ne pouvait y arriver seul. Je lui ai obéi. Je l'ai tué à petit feu. C'est ma faute.

Ron avait la bouche ouverte.

- Mais… et Snape ?

- Il n'a fait qu'achever Dumbledore quand le directeur lui a dit de me protéger à tout prix. Il a abrégé son agonie, c'est tout. Le vrai meurtrier, c'est moi. C'est moi qui aurais dû être montré du doigt, détesté, surveillé… J'ai tellement honte, si vous saviez…

La confession avait été difficile. Lorsque Hermione se suspendit à son cou et que Ron lui posa la main sur l'épaule, Harry alors respira mieux. Il put commencer à se pardonner.

Peut-être qu'à présent l'après-guerre pourrait avoir le goût que Harry espérait.

Pas le bonheur absolu et parfait, mais quelque chose qui ressemblait à de l'apaisement. Pas d'inquiétude pour le lendemain : un psychopathe n'essaierait plus de le tuer, il n'avait plus de responsabilités au-dessus de son âge et il dormirait avec l'homme dont il était amoureux.

La seule chose indéterminée était son choix de carrière. Que ferait-il, auror, briseur de sorts, fabricant de balais ? Il n'en savait encore rien. Mais cela viendrait.

Et s'il lui prenait l'envie de suivre un apprentissage en potions, il avait sous la main le meilleur des maîtres.

Alors qu'il se dirigeait vers le bureau de Slughorn pour lui demander ce qu'il pensait de son niveau en potions, la porte s'ouvrit à la volée pour laisser passage à Hermione en pleurs.

Harry lui saisit les épaules.

- Que se passe-t-il ?

Elle leva sur lui des yeux égarés.

- Harry… C'est horrible. Je viens de m'apercevoir que ma potion de Veritaserum a tourné. Le chocolat que j'ai utilisé sur Malefoy ne marchait pas ! Ou plutôt il l'a drogué et a pu le pousser à dire n'importe quoi ! Harry, qu'est-ce que j'ai fait ?

Harry eut l'impression d'être frappé par la foudre. Stupéfait, il regardait Hermione alors que son esprit surchauffait.

Est-ce que Draco était innocent ? Ou malgré tout coupable ? Quel crédit accorder à ce qu'il avait dit sous le coup d'une potion frelatée ?

Pire encore… Si Draco était innocent, qui avait voulu assassiner Severus ? Rôdait-il encore dans les parages, prêt à recommencer ?

Peut-être avait-il déjà recommencé…

FIN


Voilà, c'était mon dernier snarry avant la sortie du tome 7. Nous devinons tous que JKR va tuer Severus, sous le prétexte stupide qu'il ne peut pas survivre après avoir tué Dumbledore, ce ne serait pas moral...

M'en tamponne, de la moralité ! Il vivra toujours pour moi ! Et ça ne m'empêchera pas d'écrire des fics. Dans le monde de la magie, si on ne peut pas ramener un mort, on se demande à quoi ça sert...

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout !