Les douze coups de minuit sonnaient. Tout le monde resté au château dormait. Enfin, presque tout le monde… Un certain Griffondor aux cheveux roux était à demi éveillé et observait sa meilleure amie qui s'était assoupie. Rien de bien extraordinaire en ce 25 décembre vous semble-t-il… Pour Ron, cela n'avait toutefois rien d'habituel. Il lui semblait n'avoir jamais vu la jeune femme qui dormait à ses côtés sur le divan de la salle commune.

Il savait d'ores et déjà qu'Hermione était jolie. Il l'avait si souvent regardé à son insu lors de leurs cours. Il se faisait discret. Vous voyez, un meilleur ami ne devait pas reluquer son amie… Ron comprenait parfaitement ce principe, seulement, il était devenu dur, voire impossible pour lui de l'appliquer. Quoi qu'il fasse, son regard était attiré vers elle. Même lorsqu'il fermait les yeux, c'était son visage qu'il voyait.

Pourtant, à cet instant, il lui semblait ne l'avoir jamais vue. Elle était loin d'être jolie, elle était tout simplement magnifique. Elle, dont les traits étaient tendus depuis des mois maintenant, avait l'air plus détendu que jamais. Apaisée, on aurait même pu croire qu'elle ronronnait lorsqu'elle vint se pelotonner contre le rouquin.

Les temps étaient durs. Harry était parti à la recherche des Horcruxes sans donner de nouvelles et sans en avertir personne. L'inquiétude se lisait sur le visage de sa jeune amie. Elle lui en voulait d'être parti sans elle. Elle se sentait impuissante et détestait cela. Ron la réconfortait comme il le pouvait. Son appui était inestimable pour elle.

La voir détendue était le plus beau cadeau qu'il n'aurait pu avoir. À cet instant, elle ornait son visage d'ange, le visage qu'il avait eu le loisir d'observer lors de leurs années d'insouciance… Quoiqu'avaient-ils réellement eu droit à des années d'insouciance?

Elle était certainement dans autre monde, loin, très loin de la guerre et de la quête d'Harry. Le moment de répit qui leur était offert en ce soir de décembre était un merveilleux cadeau de Noël.

Hermione remua. Lentement, elle émergeait. Où était-elle? Ce n'était pas son lit, ni ses draps qui la couvraient. Elle releva la tête et sursauta. C'était sur Ron qu'elle s'était allongée. Sur Ron! Mais qu'est-ce qu'elle faisait là?

Il pouvait clairement voir l'étonnement et le questionnement dans le regard de sa complice.

- Joyeux Noël Hermione.

- Oh… Joyeux Noël Ron.

Ses traits s'étaient de nouveau tirés et l'inquiétude maintenant quotidienne assombrissait son minois. Elle allait se dégager, il pouvait sentir que son corps s'était considérablement contracté. Il n'avait pas envie qu'elle ne s'éloigne. Il avait trop apprécié le moment qu'ils s'étaient accordés pour la laisser partir.

Il venait de refermer ses bras autour d'elle. Qu'est-ce qui se passait? Hermione ne comprenait pas. Elle fut prise d'une inquiétude sans nom devant le geste tendre de son ami. Avait-il quelque chose de difficile à lui annoncer? La guerre avait-elle fait de nouvelles victimes?

- Qui a-t-il Ron? Est-ce que quelque chose de grave s'est produit?

- Pourquoi poses-tu une telle question? Je ne comprends pas.

- Tu fais preuve de la même tendresse que lorsque tu dois m'annoncer un grave événement tu sais…

L'affirmation d'Hermione le prit de court. Il avait succombé à son instinct qui la désirait près de lui et n'avait pas pensé qu'il devrait justifier son geste par la suite.

- Oh… Non, il ne s'est rien passé, du moins à ma connaissance. Tu sais, avec les mangemorts, on ne sait jamais. Ils ne tiennent pas compte des jours fériés… Ils…

- Pourquoi alors m'as-tu serrée de la sorte Ronald?

Qu'allait-il bien pouvoir inventer comme excuse pour couvrir son élan d'affection cette fois? Las de se cacher derrière des excuses débiles, le Griffondor décida de prendre son courage.

- J'en… J'en avais envie.

- Tu en avais envie? Et… En as-tu souvent envie Ron?

Il pouvait bien lui mentir, mais le jeune Weasley n'en avait aucunement envie en ce jour de Noël. Il désirait être, pour une fois, totalement franc avec la jeune femme.

- Assez souvent, oui Hermione.

Au. Mon. Dieu! Il avait osé! Comment le prendrait-elle? Un silence pesant s'installa, alors que dès que les mots étaient sortis de sa bouche, il l'avait senti se tendre davantage, si cela était possible. Il aurait dû lui mentir. Il n'avait fait que la mettre mal alaise. C'était pour cette raison qu'il s'était tu si longtemps, de peur de la mettre dans l'embarras.

Elle n'en croyait pas ses oreilles. Avait-il vraiment osé lui dire cela? Des mots qu'elle n'aurait même jamais espérés. Elle avait toujours cru que Ron ne la voyait pas, ou simplement comme une amie, si elle avait de la chance, comme une fille. Attendez, interprétait-elle mal ses simples mots? Et si cela ne voulait pas dire la même chose pour lui que pour elle… Peu importe, elle n'avait pas envie de se poser des dizaines de questions. Ne pouvait-elle pas seulement profiter de l'instant présent? Même si le geste du jeune homme ne trahissait pas son désir d'être plus qu'un ami pour la Griffondor, il avait envie de la serrer contre lui. Elle ne pouvait s'en plaindre.

Elle se détendit entre ses bras. Wow! C'était beaucoup plus qu'il n'avait espéré, lui qui croyait qu'elle se dégagerait dans le meilleur des cas et lui donnerait une gifle dans le pire.

- Ron?

- Oui Hermione?

- Tu as ma permission pour les fois à venir…

Au matin, ils retourneraient dans le monde réel, mais pour l'instant la présence de l'un suffisait au bonheur de l'autre. Hermione remerciait intérieurement Ron pour son initiative et Ron remerciait le ciel qu'Harry soit parti sans Hermione.


Romance simple, quoiqu'un peu guimauve… Pardonnez mon côté fleur bleue, c'est la nouvelle année… Ce n'est pas une excuse, je sais… :S Qui a dit que je devais me justifier d'ailleurs?? Que je déteste être si atrocement romantique! Malheureusement, on ne se refait pas à ce qu'il paraît… ;)

N.B : Est-ce que j'ai dit qu'il y aurait une suite?? Et bien voilà, c'est dit:P