Titre : Vis ma vie.

Auteur : BadAngel666

Genre : Romance (horriblement glucosée par moments), humour (j'ai abusé) et grand n'importe quoi (comme d'hab', quoi).

Pairing : Draco Malfoy/Harry Potter.

Rating: M

Disclaimer: Je ne suis toujours pas la femme la plus riche du Royaume Uni, hélas, Harry Potter and Co. ne sont pas à moi, j'exploite juste odieusement leurs physiques avantageux afin de leur faire faire des saletés. Mrs Rowling les récupèrera après, presque en bon étant (ahem).

Résumé : La guerre est finie depuis trois ans, et tout le monde vit à peu près normalement. Seulement une personne n'oublie pas à qui elle doit la liberté. Que se passerait-il si un jour, Harry demandait à Draco de lui renvoyer l'ascenseur ? Ne serait-ce pas pour eux l'occasion de se faire enfin face ?

Note de l'auteur : Bonsoir à tous, aujourd'hui nous sommes mardi 20 janvier et je poste le dernier chapitre de cette mini fiction. Rien de bien neuf à l'horizon au point de vue écriture, je ferais bien de me bouger un peu le neurone si je ne veux pas arriver à l'Epitanime les mains vides (eh oui, je serai là bas, on s'en fout mais ça me fait plaisir à moi d'accompagner le staff du Troisième Œil à la capitale pour un weekend, hihihi). Bref, vous l'aurez compris, le Poual est long (comme…), et en plus le Baddynateur me prend sérieusement la tête (oui comment je fais moi si je peux plus graver mes dvd ?). Allay, je sens que je vais arrêter là, et vous laisser constater à quelle point je suis nulle pour finir les fics.

Réponses aux reviews : J'ai normalement répondu à toutes les reviews des enregistrés, et aussi (effort exceptionnel) à ceux qui avaient laissé une adresse mail, pour les petits canaillous d'anonymes… merci à : Tinalisa, KIM et bleuacier (je crois que le site a coupé ta review, je ne savais pas quoi te répondre alors je te remercie via le chapitre). Sinon, un grand bravo à Falyla pour avoir posté la centième review, je n'avais rien promis mais je vais faire un effort et t'offrir ma reconnaissance éternelle pour les trois prochains mois… Hein ? Du foutage de gueule ?!? Mais…mais… bon d'accord… On se voit sur msn pour régler ça.

Remerciement : à Myschka, parce que c'est elle qui corrige mes bourdes, et que les « filthy tales » déchirent le pantalon de Jean Mario avec le ratelier de Mère Grand.

Dédicace : A ARTOUNG, parce que c'est une fée, une pote, et tout le reste, un cadeau qui dure trois mois c'est que pour elle !

Bonne lecture à tous (si je puis l'exprimer ainsi, fufufu)


Vis ma vie

Chapitre 5 – Vis mon image dans ton cœur


Colin Crivey était un Gryffondor.

Il était un jeune homme courageux, volontaire, rempli d'abnégation et de bons sentiments.

Un jour, il avait fait la connaissance de Draco Malfoy, et il l'avait aimé en dépit du bon sens. Il l'avait aimé si fort qu'il avait refusé de le laisser partir lorsque l'instant fatidique de la séparation était survenu.

Il avait gémi, pleuré et supplié. Il avait tempêté, menacé et blessé Draco. Il avait voulu lui faire aussi mal que ce qu'il avait eu mal lorsqu'il s'était retrouvé seul, sans lui et ses sourires qui lui donnaient l'impression d'être tout puissant.

Mais cela ne lui avait rapporté qu'une seule chose…

La prison avait été atroce, cette période avait été dans la vie de Colin la plus sombre de son existence. Les gens en prison n'étaient pas tendres, ils ne l'avaient pas été avec Colin, surtout après qu'ils eurent appris quel crime il avait commis. Certains lui avaient demandé des détails, et d'autres l'avaient frappé. Dans son malheur, Colin avait trouvé quelques personnes avec qui s'entendre, des personnes de valeur et qui lui avaient posé les bonnes questions. Dans le lot, celui qui l'avait le plus fait réfléchir à sa condition avait été un homme calme et à la force de caractère si palpable qu'il parvenait à imposer le respect à tous par sa seule présence. Il lui avait seulement dit le prénom par lequel tout le monde l'appelait : Sasha.

Sasha avait pris Colin en affection, il lui avait un jour dit qu'il lui rappelait son jeune frère, et que c'était pour cela qu'il l'aidait, mais n'avait rien dit de plus.

Grâce à Sasha, Colin avait appris que les sentiments humains étaient complexes, il avait appris à observer les gens au lieu de regarder simplement leur apparence. Colin savait à présent comment décrypter une attitude, un soupir, un battement de paupière. Cela l'avait aidé à Azkaban, cela l'aiderait encore.

Et il avait promis à Sasha qu'il rachèterait son crime auprès du monde et auprès de Draco Malfoy.

Sasha lui avait seulement dit de ne pas se précipiter, et Colin avait pensé qu'effectivement, Draco Malfoy ne voudrait certainement pas le voir… Il avait donc observé et s'était occupé de sa propre vie en attendant.

Il avait eu l'occasion d'observer Draco Malfoy, il avait découvert un homme égal à lui-même, comme lors de leur relation. Seulement avant, Colin ne savait pas regarder les gens, les déchiffrer.

Il avait vu chez le jeune homme blond des choses qu'il avait crues rêvées. Puis, pris d'un doute, il s'était replongé dans ses anciens albums et avait retrouvé les clichés.

Celui qui lui avait paru le plus parlant avait été pris lors de la remise de l'ordre de Merlin à Poudlard. A l'instant où la photo avait été prise, Draco regardait quelque chose qui donnait un air radieux à son visage. Colin s'était souvenu de ce que c'était.

De qui c'était…

A l'instant où il avait capturé l'image, Harry Potter se trouvait derrière lui. Colin s'en souvenait parce que quelques instants plus tard, le jeune homme était venu le saluer.

Et le photographe en avait conclu que cette expression, seule une personne pouvait la donner à Draco, et cette personne, c'était Harry.

Colin avait donc cherché à savoir si Harry éprouvait les mêmes choses, il avait été heureux de voir dans les yeux de son ancien camarade d'école une immense affection à l'égard de Draco.

Il s'était tenu en retrait par la suite, tout d'abord parce que c'était la seule chose qu'il pouvait faire, puis parce qu'il savait que ni Harry, ni Draco, ne le laisseraient interférer dans leurs vies.

A présent, Colin était fort ennuyé.

La situation avait semblait-il dégénéré et il avait retrouvé deux hommes complètement détruits. Ce qui s'était passé, il n'en savait absolument rien, mais il le saurait, il devait savoir.

Rendre Draco heureux était son objectif, cela lui donnerait au moins l'impression d'avoir tenu sa promesse envers Sasha.

Ce fut lorsqu'il croisa par hasard dans un ancien élève de Poudlard qu'il connaissait très peu – et surtout très mal – que Colin décida d'agir. Les coïncidences surprenantes de la vie donnaient souvent de bonnes choses, le destin, il en était certain, n'était pas très loin.

L'atmosphère douillette et enfumée d'un bar, deux bières plus tard, ils discutaient comme deux vieilles connaissances. Colin avait pourtant toujours cru que Théodore Nott était un connard fini, puisque c'était un Serpentard. Mais cela, c'était avant.

Colin était un homme nouveau, il en avait bavé, c'était de sa faute, mais il considérait que toute renaissance devait se faire dans la douleur.

Il ne sut trop comment ils en vinrent à parler de Draco… Nott devait certainement savoir que l'attrapeur des Tornades n'était pas étranger à son séjour derrière les murs de la prison la plus effrayante du monde sorcier.

Colin avait soupiré, puis passé par habitude sa main dans ses courts cheveux blonds. Il avait regardé le jeune homme brun qui lui faisait face et n'avait trouvé dans son attitude aucune animosité. Non, juste de la curiosité et – très étonnamment – de la sympathie. Il avait donc raconté son histoire, sans trop savoir s'il serait cru. C'était apaisant, comme lorsqu'il parlait avec Sasha.

Le sourire de Théo s'était agrandi lorsqu'il avait parlé de son souhait de rendre Draco heureux.

Colin lui avait demandé naïvement la raison de ce sourire qu'il jugeait trop beau pour être dépourvu de malice.

« Je crois que nos voeux se rejoignent. » avait simplement répondu le brun.

Et le sourire s'était fait plus grand encore.

Et Colin avait senti que ce sourire là le mènerait sur la bonne voie.

Cette voie là le conduisit pour la seconde fois en deux mois à frapper à la porte de Harry Potter.

Puis à attendre que ce dernier lui ouvre.

Et ensuite, il sourit gentiment à Harry en essayant de ne pas avoir l'air choqué de le voir si pâle et misérable.

« Salut, je suis venu voir si tu allais bien… et si tu avais réfléchi à ma proposition… » dit-il sans attendre d'être invité à entrer.

Oh, oui… Le sourire de Théodore Nott l'avait conduit jusque là.

Un plan bien huilé qui ferait le bonheur de deux personnes qui s'étaient perdues en chemin, tandis que lui-même s'était trouvé.

oOoOo

« Mais quelle bonne idée ! » s'exclama Ron en souriant.

Harry, qui avait compté sur son meilleur ami pour trouver les arguments qui lui faisaient cruellement défaut, en fut pour ses frais.

Ron vivait quasiment chez lui depuis un mois à présent, il ne s'en allait que pour se changer et embrasser Hermione. Le jeune Auror avait élu domicile chez son meilleur ami pour des raisons pratiques et professionnelles. L'affaire qui les avait conduits là avait fait un énorme scandale dans les médias, les Mangemorts avaient été renvoyés dans leurs cellules mais la presse tenait à tout prix à savoir qui était à la tête de ce complot. Par miracle, le nom de Perceval Weasley n'avait pas filtré, ce dernier était toujours détenu au Ministère, dans une section très secrète à laquelle seuls les Aurors en charge de l'affaire avaient accès.

Cela dit, les reporters de tout le pays ne renonçaient pas devant le silence des principaux acteurs de ce film policier à la sauce sorcière, ils voulaient savoir. Harry avait été harcelé, il avait réussi à se débarrasser des gens qui voulaient lui soutirer sa version de l'histoire mais Kingsley, qui avait été nouvellement nommé à la tête de la brigade des Aurors d'élite, l'avait fait placer sous la protection du meilleur des agents qu'il avait sous ses ordres, donc Ronald Weasley avait le devoir de garder le corps de Harry Potter.

Cela l'arrangeait, il avait au moins ce prétexte pour s'incruster jour et nuit et ainsi s'assurer que Harry allait bien. Ou plutôt : qu'il n'allait pas trop mal…

Car Harry n'allait pas bien.

Ron l'avait trouvé prostré un matin, et depuis, Harry ne s'était pas remis. Il était constamment plongé dans ses pensées, il oubliait de manger, de bouger, de vivre même… Et Ron s'inquiétait. Hermione lui avait dit que cet état était la conséquence d'un violent choc émotionnel, et que la seule chose qui pourrait l'en faire sortir complètement serait un autre choc…

Choc que la jeune femme avait su donner à Harry, d'ailleurs.

Un matin elle était arrivée avec des croissants pour Ron et s'était assise près de Harry, puis lui avait glissé quelques mots à l'oreille, Ron ne savait pas ce que c'était, mais cela avait fonctionné, Harry était revenu.

« C'est vrai ? » avait-il demandé à Hermione.

Elle avait hoché la tête en souriant, et s'était éclipsée sans rien dire de plus.

Par la suite Ron avait reçu l'ordre d'assurer la protection de Harry.

Il avait constaté un progrès dans son moral, mais Harry conservait toujours ces phases d'abattement profond.

Comme lorsqu'il n'osait pas approcher Malfoy.

Sauf que cette fois, il n'en parlait pas, il se renfermait.

Lorsque Colin avait frappé à la porte, puis avait exposé son projet devant Harry et Ron, ce dernier n'avait pu s'empêcher de trouver cette idée saugrenue, mais bonne. C'était la seule chose qui pourrait changer les idées du jeune ambassadeur.

Car Ron avait tout essayé.

Il savait aussi que Colin sortait d'Azkaban, il avait eu son dossier sous les yeux et savait parfaitement que l'ancienne groupie de Harry n'était pas un agneau. Mais bon… Colin avait une clé qui permettrait peut-être de déverrouiller Harry.

Ron le voyait dans son regard, plus sage qu'auparavant.

Colin était là pour plus que quelques photos.

Et la vraie raison de sa présence n'engendrerait qu'une solution.

Ron allait donc forcer Harry à accepter.

Cela prit un peu de temps, mais au final, avec un soupir de lassitude, ce dernier donna son accord.

oOoOo

« Eh bien, eh bien, ça n'a pas l'air d'aller bien fort, toi. » constata Blaise Zabini lorsque son ami prit place à côté de lui au bar.

La réaction du blond ne se fit pas attendre, elle vint comme toujours sous forme d'un regard meurtrier. Et si Blaise n'avait pas aussi bien connu Draco, il aurait eu peur de ce regard là.

Hélas, le jeune homme à la peau aussi sombre que son humour connaissait bien celui qu'il avait côtoyé à Poudlard, il se considérait un peu comme son meilleur ami et confident. Ce regard là ne réussit qu'à le faire rire.

« J'ai touché juste on dirait. »

Il avait su que quelque chose n'allait pas dès qu'il avait reçu le hibou de Draco, qui lui demandait de venir boire un verre en sa compagnie.

Tout le monde aurait pensé cela, sachant que Draco Malfoy ne buvait pas, et demandait encore moins de la compagnie lorsque le chant de la « sirène vodka » se faisait entendre. Dans ces moments là, Draco prenait plutôt le parti de se rendre malade seul, il détestait que les gens le voient perdre le contrôle de lui-même.

Et – encore une fois – hélas, Blaise le connaissait si bien qu'il savait déjà à quoi il devait cette invitation.

Enfin… « à qui » serait plus exact.

« Qu'est-ce que Potter a bien pu te faire cette fois ci ? » demanda-t-il avec le demi sourire de ceux qui savent qu'ils touchent le point sensible à tous les coups.

Blaise n'avait jamais vraiment reçu la confirmation de ses doutes, ou du moins, pas de la bouche de Draco… Sa femme, par contre, en meilleure amie inquiète, lui avait parlé à demi mots des confidences qu'elle avait reçues. C'était elle, d'ailleurs, qui l'avait poussé à venir ce soir alors qu'il aurait préféré rester auprès d'elle…

Pansy et Blaise Zabini s'étaient mariés l'année précédente, juste avant de partir s'établir au Canada, où Blaise avait un poste important dans une multinationale sorcière. Le couple conservait néanmoins d'excellents contacts avec Draco, ils ne manquaient pas un de ses matches et comptaient faire de lui le parrain de leur enfant à naître.

Ils auraient aimé le voir heureux, aussi. Pansy disait souvent que la seule personne à n'avoir jamais quitté les pensées de Draco était Harry Potter, et elle s'inquiétait beaucoup pour son ami en voyant son instabilité sentimentale…

Blaise n'était pas aussi sensible, bien que soucieux tout de même. Il admettait s'être déconnecté de la vie de Draco depuis qu'il avait quitté le pays, mais bon, cela ne l'empêchait pas de répondre présent, même lorsque sa tendre épouse risquait d'accoucher d'un moment à l'autre.

Draco ne répondit pas immédiatement à sa question, il vida d'abord son verre cul sec avant de faire signe au serveur de lui en resservir un nouveau.

« Je crois que je suis dans la merde, Blaise. » souffla-t-il simplement, semblant incapable de quitter du regard le liquide transparent qui remplissait son verre.

Blaise se tut, malgré son désir de secouer son meilleur ami.

Il valait sans doute mieux le laisser parler…

Ce que Draco fit.

Il parla, ce qui était rare chez lui. Il n'aimait pas exposer ses faiblesses.

Mais le mois qui venait de s'écouler avait été extrêmement difficile pour lui. Il lui avait fallu retourner chez lui, bizarrement, son appartement ne lui avait plus semblé aussi chaleureux qu'avant, la décoration lui avait paru impersonnelle, froide… Même la vue de ses médailles de Quidditch dont il était pourtant si fier ne lui avait fait ni chaud ni froid.

A l'entraînement aussi, il avait dû faire face.

Face aux coéquipiers, à l'entraîneur, aux fans heureux de son « retour de vacances »… Puis face au vide. Voler avait toujours été sa passion, sa libération, mais il était si vide que même dans les airs, il ne ressentait plus cette excitation, cette folie qui avait fait de lui un attrapeur exceptionnel.

Andrew l'avait sermonné plusieurs fois, il l'avait convoqué dans son bureau afin de tenter de savoir pourquoi il semblait comme éteint, mais cette fois, Draco n'avait rien dit.

Il n'avait pas su quoi dire.

Il ne savait pas vraiment lui-même pourquoi il avait mal au cœur.

Ou plutôt si… Il le savait trop bien, mais il refusait d'accepter que son propre cœur ait pu le trahir ainsi en s'éprenant d'un homme qui n'avait absolument rien à faire de lui. La nuit qu'il avait passée entre les bras de Harry, au lieu de lui suffire, le faisait souffrir.

Car le jour s'était levé sur une réalité odieuse.

Il avait pensé naïvement en se réveillant ce matin là que Harry avait peut-être des sentiments lui aussi, il l'avait cherché, mais ce qu'il avait trouvé lui avait fait froid dans le dos. Ces photos étaient la preuve que le petit Saint n'en avait voulu qu'à son corps, et la lettre de Crivey allait dans ce sens aux yeux de Draco.

La meilleure solution avait été de partir.

Avec le temps Draco oublierait.

Il avait eu besoin de raconter tout ça à quelqu'un, et Blaise s'était imposé dans son esprit. Bien que Pansy aurait sans doute pu l'écouter, c'était d'un point de vue masculin dont Draco avait besoin, pas de celui d'une femme à l'organisme saturé d'hormones et d'instinct maternel…

Draco parla donc.

Longtemps.

Le barman écoutait d'une oreille distraite cette histoire terriblement douloureuse en remplissant à intervalles réguliers le verre du blond, tout en se demandant si lui aussi devrait en passer par là avec sa petite amie.

Une fois que tout fut dit, Draco se tut.

« On peut dire que tu ne fais pas dans la simplicité, toi… » dit Blaise en secouant la tête.

Draco hocha la tête distraitement.

« Bof… Je suis surtout très con, c'est le genre de chose que j'ai toujours évité, alors tomber dans le panneau maintenant…

-C'est sûr…

-En plus, pour éviter que les journalistes me collent trop, le Ministère m'a incrusté un Auror…

-Ah bon ? Et qui c'est ? » demanda Blaise en cherchant autour d'eux où pouvait bien se cacher le garde du corps ministériel.

Ce fut le bruit de la tête de son ami frappant lourdement le comptoir qui ramena le regard du jeune homme noir sur lui.

« Blaise, tue moi, s'il te plaît…

-Hein ?! Mais pourquoi ?

-Ils m'ont envoyé la pire des taches pour me protéger.

-Mais qui c'est ?

-Tu ne devineras jamais… »

Devant le regard rempli d'incompréhension de Blaise, Draco désigna d'un signe de tête le fond de la salle, derrière eux.

Blaise scanna à nouveau les ténèbres et failli s'étrangler de rire en repérant le « protecteur » de Draco.

Il n'était pas bien difficile à reconnaître, vu qu'il avait été leur professeur à Poudlard, ainsi qu'un grand combattant durant la guerre, mais Blaise avait toujours pensé qu'il était retourné à sa retraite ou quelque chose dans ce goût là…

Apparemment, il n'en était rien, car c'était bien Alastor Maugrey qui observait tout le monde avec l'air d'un molosse prêt à mordre quiconque s'approcherait de trop près de son maître. Et avant de redemander une nouvelle tournée au barman, Blaise se demanda si ce n'était pas plutôt de Maugrey qu'il faudrait protéger Draco.

Cet homme avait déjà failli le tuer involontairement trois fois dans une même soirée, après tout.

oOoOo

Un mois était passé.

Un mois de plus et pas grand-chose n'avait changé dans le vie de Harry Potter.

Malgré son vague à l'âme, le Survivant avait repris son travail d'ambassadeur pour la paix, qui l'avait éloigné de son pays durant deux semaines. Il n'avait cependant pas réussi à éloigner Draco de ses pensées.

Son métier, aussi prenant fût-il, ne le passionnait plus, il redoutait à présent plus que tout les sorties officielles et les réunions. Il avait peur de se retrouver face à celui qui avait été l'espace de si peu de temps son amant.

Car s'il se retrouvait en sa présence, il ne saurait comment réagir…

C'était ainsi, les mots étaient repartis au fond de sa gorge.

Heureusement que pour le distraire de ses sombres pensées, ses amis étaient là. Ron passait le plus clair de son temps avec lui, et lorsqu'il n'était pas là, Colin lui racontait des blagues en le mitraillant avec son appareil photos.

Finalement, cette idée de recueil n'était pas si mauvaise…

En fait, c'était même assez simple pour Harry.

Il avait cru au début que Colin lui demanderait de poser, de sourire, de faire des choses qui n'auraient pas été naturelles chez lui… Mais l'ancien Gryffondor ne lui avait rien demandé de tout cela, au contraire même. Il passait du temps avec lui et prenait occasionnellement quelques clichés, parfois Harry s'en apercevait, et d'autres fois non.

Et puis, par la force des choses, Harry avait fini par se confier à Colin. Ce dernier avait semblé comprendre ses sentiments et l'avait encouragé à parler plus.

Colin l'avait aussi accompagné durant les deux semaines de son voyage aux Etats-Unis, ils avaient visité les musées de New York et s'étaient régalés des spécialités créoles de la Nouvelle Orléans. Puis un soir, le photographe avait dit à Harry que le plus simple pour savoir où il en était avec ses sentiments serait d'écrire une lettre à Draco, et que même s'il ne la lui envoyait pas, cela ne pourrait que l'aider à tout mettre à plat.

Harry avait ri, puis le soir, seul dans sa chambre, il avait repensé à tout cela et s'était mis à écrire.

Une longue lettre était née de ses mains et de ses pensées, lui qui n'avait jamais fait l'effort d'écrire à qui que ce fût.

Lorsqu'il avait relu ses mots le lendemain, il s'était trouvé complètement stupide tout en s'avouant qu'il se sentait un peu libéré.

Et il avait jeté le papier dans la corbeille.

Un mois était passé.

Bien des choses étaient arrivées, mais peu avaient réellement marqué Harry. Pour lui le plus difficile restait à venir…

Une semaine plus tard une journée commémorative aurait lieu à Poudlard, et tous les anciens de la guerre seraient là, y compris lui, et bien sûr Draco Malfoy, qui à cette occasion recevrait à son tour l'Ordre de Merlin, Première Classe, pour son rôle d'espion exceptionnel.

En attendant, Harry se distrayait comme il le pouvait, en travaillant, en rendant visite aux Weasley – qui tentaient de ne pas sombrer dans le désarroi dans l'attente du jugement de leur fils Percy – et en faisant les magasins du Chemin de Traverse afin de trouver de quoi s'habiller et accessoirement de quoi préparer une surprise pour Ron, qui était le seul à ne pas savoir qu'il allait bientôt être père et qui ne tarderait plus à l'apprendre.

Colin avait terminé de prendre les photos qu'il voulait, il passait encore très souvent voir Harry mais refusait de lui montrer les tirages. Harry n'insistait pas, il était certainement atroce sur les images, il était après tout bien moins photogénique que Draco.

Enfin ça, c'était ce que Harry pensait.

Parce que sans le vouloir, il s'était engagé dans un engrenage dont les rouages étaient si subtils qu'ils avaient échappé à tous.

Il aurait fallu être bien observateur pour voir tout ce qui avait été fait pendant que Harry regardait ailleurs.

Il aurait pu voir Colin s'introduire dans sa chambre d'hôtel et récupérer la lettre qu'il venait de jeter.

Il aurait pu voir Colin subtiliser un peu de polynectar dans le chaudron qui n'avait pas bougé depuis le départ de Draco.

Il aurait pu voir son air satisfait lorsqu'il avait pris ses plus belles photos.

Mais Harry n'avait rien vu.

Et ce n'était pas plus mal, il aurait une surprise.

oOoOo

Ce fut donc la veille de la journée commémorative qui devait se tenir à Poudlard, que les rouages délicats se mirent en branle…

Pour ce faire, plusieurs ingrédients étaient nécessaires :

-Un album rempli de photos de Harry Potter et de Draco Malfoy.

-Une lettre d'amour écrite de la main du Survivant.

-Un peu de polynectar donnant l'apparence dudit Survivant.

-Une personne qui endosserait l'apparence du susnommé Survivant grâce au polynectar précité.

-Un Draco Malfoy cuit à point.

-Un Harry Potter doré à la broche.

Mettez le tout dans un chaudron, touillez, laissez reposer jusqu'au lendemain, et dégustez !

Théodore Nott sourit malicieusement lorsque Colin porta la fiole à ses lèvres. Cela fonctionnait mieux qu'il ne s'y était attendu, et en prime, Colin était une personne qu'il appréciait beaucoup.

Redonner le sourire à Harry l'aidait lui aussi, puisqu'il trouvait enfin une autre personne à regarder.

oOoOo

Etape 1 : Mélangez tout d'abord le Draco Malfoy avec la personne ayant pris l'apparence de Harry Potter…

Le stade résonnait des hurlements de Andrew Thompson, l'homme semblait dans une forme éblouissante, peut-être était-ce dû à l'approche du match délicat qui amènerait son équipe à rencontrer les Canons de Chudley. Mais personne ne s'avisait de faire la moindre réflexion, sous peine de perdre un tympan, voire les deux.

Draco Malfoy voletait de ci, de là, sans vraiment chercher la petit balle dorée qui pourtant lui faisait de l'œil depuis dix minutes.

Il n'entendait même pas les éclats de voix de son doux coach…

Il ne pensait à rien en particulier, il essayait surtout de ne pas penser à Potter, ce qui le ferait immanquablement souffrir, parce qu'il commençait sérieusement à avoir des doutes sur la raison véritable de la présence de ces photos dans son grenier.

Ce fut en tentant de détourner une fois de plus ses pensées vagabondes de l'homme qui lui pourrissait la tête depuis dix ans que Draco Malfoy reçut un choc.

Potter était là !

Potter était au sol, et il discutait tranquillement avec Andrew et Maugrey.

Le cœur de Draco se mit à battre furieusement dans sa poitrine.

Et son souffle resta bloqué dans ses poumons lorsque Harry leva vers lui ses yeux si verts et qu'il lui fit le sourire la plus éblouissant que Draco ait jamais vu.

oOo

Etape 2 : Une fois que le contact visuel a été établi, séparer le Draco du faux Harry avant qu'une parole ne soit échangée (très important, sinon, la recette risque d'être ratée). Ensuite, déposer dans les vestiaires l'album contenant les photos et la lettre avant de s'en aller.

Colin eut envie de rire lorsque les yeux du blond s'agrandirent en le voyant sourire. C'était tellement évident que ces deux là se voulaient, pourquoi ne s'en était-il pas aperçu plus tôt ?

Cependant, toute hilarité le quitta lorsqu'il vit que Draco allait se poser.

Il devait agir, et très vite.

Il salua rapidement les deux hommes avec lesquels il discutait et partit aussi vite qu'il le put en direction des vestiaires.

Il déposa l'album dans le casier au nom de Malfoy et fit demi tour rapidement.

Puis il jura en entendant des pas qui se rapprochaient de sa position et se replia en direction des vestiaires.

D'un coup d'œil circulaire, il se rendit compte que la seule issue de sortie était la fenêtre…

Et dans un nouveau juron, Colin ouvrit la fenêtre et l'enjamba rapidement.

Trop rapidement même…

Car même sachant que le plus dur dans la chute, c'est l'atterrissage, Colin appréciait moyennement le fait de tomber dans une poubelle…

Pendant ce temps là, Draco se demandait s'il n'avait pas été victime d'une hallucination…

Il avait pourtant suivi Harry jusque dans les vestiaires de l'équipe, et il n'y avait personne.

Ce fut au moment où, haussant les épaules, il allait quitter la pièce, que son regard se posa sur la porte encore ouverte de son casier. Il était certain de l'avoir fermée.

Draco, intrigué, alla voir à l'intérieur…

Ce qu'il trouva le stupéfia.

Ce fut le deuxième choc de sa journée, il serait, à n'en pas douter, suivi de bien d'autres chocs…

L'album contenait des photos. Certaines de lui, d'autres de Harry. Celles de Harry semblaient avoir été prises récemment. Elles le montraient tour à tour rêveur et souriant, absent et triste, ou bien présent et soucieux.

La personne qui avait pris ces photos avait visiblement su capter l'émotion ressentie par son sujet à chaque fois.

Draco pouvait presque lire dans le regard immobile des choses qu'il avait refusé de voir jusque là…

Pourquoi ces images ?

La réponse vint à la dernière page, sous la forme d'une lettre dont il reconnut aisément l'écriture…

Et là, ce fut le choc ultime, un peu comme la mise à mort du taureau à la fin d'une corrida…

« Cher Draco…

Comment débuter une lettre pareille quand je sais que tu ne la liras jamais ?

Peut-être en te disant pourquoi je ne te l'enverrai pas…

Il est des mots que les gens disent facilement, comme « bonjour », ou « au revoir », des mots qu'on dit tous les jours et à tout le monde. Va savoir pourquoi, il y a des mots que je ne parviens pas à te dire…

Peut-être parce que pour moi tu n'es pas « tout le monde » justement.

Peut-être parce que tu es « l'unique » à mes yeux.

Oui, finalement, je pense que c'est bien ça.

Ca explique mon attitude à ton égard. Depuis trois ans je tente désespérément de te dire ces mots que d'autres sortent si facilement, sans pourtant parvenir à aller au-delà des banalités que tout le monde te dit.

Par écrit la chose est plus facile, il n'y a pas tes yeux trop gris qui me demandent où je veux en venir, il n'y a pas ton corps qui vient me distraire de mes résolutions… Il n'y a que moi et ces stupides mots d'amour que je ne sais même pas ordonner dans une phrase simple.

Je pourrais te dire simplement que je t'aime.

Je pourrais tout bêtement te dire que tu es tout pour moi, que sans toi le monde me paraît vide et froid, alors que dans tes bras je me sens entier et au chaud.

Je pourrais aussi te dire des choses stupides, que tu m'as volé mon cœur sans me le dire, que mon seul désir est de te rendre heureux…

Mais ces mots là ont tous été bien trop utilisés.

Je vais alors te dire pourquoi j'ai gardé ces photos que m'a envoyées Colin…

Ces images, je les trouvais belles parce que tu ne m'avais jamais montré ce sourire, parce qu'avec moi, tu es toujours resté froid.

Tu sais, finalement, je crois que je vais les jeter.

Car nulle image de toi ne sera plus belle que celle qui vit dans mon cœur.

Parce que c'est la seule qui soit vraie, et qu'elle y restera toujours.

Harry. »

oOo

Etape 3 : Laissez reposer jusqu'au lendemain.

« Faites des bonnes actions, hein… » grommela Colin en sortant de la douche.

Il venait de reprendre son apparence, et de récupérer une odeur corporelle normale. Tomber dans une poubelle n'était pas très agréable, c'était connu, mais tomber dans celle du restaurant privé des joueurs des Tornades de Tutchill, c'était sans doute pire que tout.

Colin avait dû utiliser deux bouteilles de savon pour réussir à décoller de lui cette atroce odeur de fruits pourris et de lait caillé.

Il faisait d'ailleurs la tête à Théo qui n'avait pas cessé de rire depuis qu'il l'avait vu revenir.

Pourtant, au départ, Théo n'était là que pour le soutenir, et s'assurer qu'il avait bien rempli sa part du plan.

Mais Colin avait espéré plus de sa part qu'une moquerie aussi bête.

« Oh, allez, tu vas pas bouder quand même, fit Théo une fois que son fou rire fut calmé.

-Non, je me contenterai de te rendre la pareille quand tu auras fait ta part.

-Ca, c'est anti gryffondorien, mon chou. »

L'atmosphère entre eux se détendait à nouveau, il valait mieux d'ailleurs, car dès le lendemain et selon les résultats de leur petite « recette », ils devraient soit fuir très loin, soit…. Courir très vite.

Colin et Théo trinquèrent au futur bonheur de leurs amis, ce soir là, espérant aussi secrètement pouvoir, eux aussi, vivre un amour exceptionnel.

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Etape 4 : Mélanger le Draco avec le véritable Harry.

« Humph ! » fut le seul son émis par le Directeur de l'école de Sorcellerie avant que les ténèbres ne l'engloutissent.

Cet homme qui avait pourtant toujours tout prévu n'avait cette fois pas pu éviter ce coup en traître…

Théo rangea dans sa poche le mouchoir imbibé de chloroforme qu'il avait utilisé pour endormir l'homme.

L'ancien Serpentard qu'il était ressentait une certaine culpabilité mêlée à un soupçon de peur primaire à la vue de celui qu'il avait été obligé de neutraliser afin que – pour le bien du plan, et uniquement du plan – Harry soit obligé de procéder à la remise de médaille lui-même.

Car qui serait assez malade pour s'en prendre volontairement – ou non – à Severus Snape ?

Théo venait de signer son arrêt de mort, et il le savait.

Colin serait à coup sûr mort de rire.

Quelques instants plus tard, lorsque le brun prit place auprès de son co-conspirateur, ce dernier souriait. A son regard interrogateur, Colin lui désigna d'un signe du menton un Harry au teint d'une pâleur fort peu naturelle.

Car on venait d'apprendre que le directeur avait eu un malaise, et qu'il ne serait pas en état pour la cérémonie. Il revenait par conséquent à l'intervenant suivant – Harry, donc – de prendre sa place.

Colin et Théo le regardèrent se lever et suivre Remus Lupin jusqu'à l'estrade.

Ils s'installèrent un peu mieux, histoire de profiter du spectacle.

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Etape 5 : Dégustez !

Harry n'avait pas envie de venir à cette sauterie, on pouvait aisément comprendre pourquoi… Il n'avait jamais aimé attirer l'attention, et de plus, il craignait un éventuel face à face avec le blond Draco.

Ron avait insisté pour qu'il vienne tout de même, il lui avait promis de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour lui éviter d'être ennuyé par une foule de journalistes avides de connaître le fin mot de cette histoire de coup d'état raté.

Colin était lui aussi venu en soutien moral.

Cependant, Merlin semblait être contre lui, puisqu'il se trouvait obligé d'assurer le discours du directeur de Poudlard.

Et par conséquent il allait devoir remettre à Draco sa médaille.

Si Harry n'avait pas été le courageux Gryffondor qu'il était, il aurait fui à toutes jambes, il serait allé se cacher sous sa couette en compagnie d'une quelconque bouteille d'alcool.

Mais Harry était courageux…

Et en plus il était amoureux.

Il avait aperçu Draco un peu plus tôt, magnifique dans sa robe couleur ivoire brodée de fils d'argent.

Il le voyait en cet instant, près de lui pendant qu'il prononçait son discours.

Il sentait la brûlure de son regard sur lui.

« … et voilà pourquoi l'on peut dire que cet homme est un héros, il a combattu aussi courageusement que les autres et a réussi à faire passer des informations capitales pour l'Ordre du Phoenix. Nous lui devons la victoire et les honneurs. » termina Harry, la voix légèrement tremblante.

Devant lui la médaille attendait qu'il la passe autour du cou de son propriétaire.

Harry s'en saisit et fit face à Draco, qui l'observait attentivement comme dans l'attente d'une réaction.

Sa peau pâle lui brûla les doigts lorsqu'il l'effleura en passant le collier autour de son cou…

Son corps aussi le brûla lorsque l'étreinte suivit le geste protocolaire.

Harry ne réalisa pas très bien ce qui se passait, Draco lui n'avait pas pu se contenir plus qu'il n'était nécessaire. Il avait gardé un œil sur le jeune ambassadeur durant tout son discours, il avait clairement entendu les tremblements dans sa voix, vu son hésitation au moment où il allait le toucher.

Avant, Draco aurait sans doute pris ces choses pour de l'indifférence, voire du dégoût, mais depuis vingt quatre heures, il avait eu matière à réflexion.

Cette lettre l'avait éclairé plus que tout ce que Harry aurait pu dire ou faire, et dans l'esprit de Draco, tout s'était mis en place.

Il avait compris que s'il voulait que quelque chose arrive vraiment, ce serait à lui de le provoquer.

Faire cela en public n'était pas forcément la chose à faire, mais Draco n'avait pas vraiment l'habitude de faire les choses dans l'ordre, c'était un fait avéré.

Les flashes des appareils photos crépitèrent autour des deux hommes enlacés.

Quelque part dans l'assemblée, deux autres hommes souriaient, ils s'étaient plus ou moins attendus à ce que la sauce prenne sur l'estrade, et ils étaient heureux de voir que leur recette était la bonne.

Leurs doigts s'entremêlèrent enfin lorsque le couple que formaient leurs amis quitta leur point de vue, cédant la place à Remus Lupin qui annonça l'ouverture du buffet.

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« Hum… Je ne sais pas si cette position est convenable, dit Draco, dubitatif.

-Je suis sûr que ça va te plaire.

-Dis surtout que tu es décidé à mettre ça comme ça, et ne me demande pas mon avis.

-Oh, arrête de faire celui qui s'en fiche, tu tiens autant que moi à faire les choses comme il le faut, s'impatienta Harry.

-Hum… »

Un grenier… Un grenier avec un plancher refait à neuf, des lambris vernis à merveille et meublé avec soin. Un espace agencé pour un couple, avec goût, simplicité et chaleur.

Harry Potter et Draco Malfoy s'étaient trouvé un goût commun pour la décoration, ils avaient décidé, après avoir très longuement discuté de leurs sentiments, de partir sur de bonnes bases. Cela faisait à présent un mois que la journée à Poudlard les avait réunis sous le feu des projecteurs et des questions, un mois qu'ils avaient compris qu'il restait quelque chose à vivre pour eux.

Au départ, ils avaient eu peine à comprendre comment tout était arrivé, Draco avait parlé de son histoire d'album et de lettre et Harry avait fait le rapprochement avec Colin.

Colin était d'ailleurs venu lui expliquer ce qu'il avait fait, en compagnie de Théodore Nott.

Les deux jeunes hommes avaient présenté leurs excuses, Harry et Draco les avaient acceptées… Enfin… Harry plus facilement que Draco qui, on ne savait pourquoi, avait tout de même frappé Théo…

En cet instant fatidique, Harry était en train de planter des clous afin de suspendre les photos d'eux prises par Colin. Ils étaient tombés d'accord pour les trouver fabuleuses et envisageaient sérieusement de donner sa chance au photographe pour éditer un album composé de photos artistiques en utilisant leur image.

« Au fait, tu as des nouvelles de Théo ? demanda Draco d'un ton qui se voulait léger, mais qui était bien trop moqueur pour l'être vraiment.

-Non, rien depuis que Snape a lancé les sombrals de Poudlard après lui, répondit Harry dans un demi sourire.

-Il a intérêt à être très bien caché. Si Severus lui met la main dessus, je n'ose même pas imaginer ce qu'il lui fera.

-C'est sûr… Mais Colin m'a dit qu'il allait bien, je suppose que ça veut dire que tout n'est pas encore perdu. »

Draco haussa les épaules, laissant son regard dériver sur l'homme avec lequel il allait vivre…

Ils avaient perdu trois années bêtement, et cela faisait mal à Draco de reconnaître qu'il devait à Colin son actuelle relation avec Harry.

Il avait fait très peu attention aux soucis de Théo avec Snape. Il savait seulement que l'ancien professeur était très en colère et qu'il avait promis des récompenses astronomiques à tous ceux qui pourraient lui ramener le jeune homme.

Draco se fichait de Théo, il lui avait collé son poing dans la figure histoire de ne pas laisser cette scène de baiser impunie, le reste, il n'en avait que faire.

Il s'occupait de la décoration de leur future chambre avec Harry.

Harry qui avait refait tout le grenier à neuf de ses propres mains.

Harry qui était moite de sueur à quelques mètres de lui, en train de fixer intensément le mur afin de déterminer la distance idéale entre les cadres à poser.

Harry torse nu, en train de travailler comme un moldu…

Et puis Draco décida que les cadres attendraient… Il décida aussi que ni Théo, ni Snape, ni personne d'autre n'avaient vraiment d'importance.

Andrew lui hurlerait certainement dessus le lendemain, il y pensa lorsqu'il enlaça son amant qui eut un hoquet de surprise.

Weasley et Granger seraient même peut être fâchés qu'ils oublient de venir dîner chez eux, mais cela, Draco s'en fichait, il n'avait pas envie d'entendre parler bébé toute la soirée. Il y pensa alors que sa bouche se posait avec dévotion sur la clavicule moite de Harry.

Ses coéquipiers lui en voudraient de les avoir – encore – oubliés, se dit-il en faisant glisser le seul vêtement de Harry le long de ses jambes musclées.

Peut-être même que Colin serait vexé de n'avoir pas de réponse lorsqu'il passerait leur montrer les derniers clichés qu'il avait pris… Draco sourit en y pensant, avant de gémir sous la sensation brûlante de son sexe emprisonné dans l'étroitesse de Harry.

Il se dit aussi que jamais Harry ne l'avait libéré de sa dette.

Mais finalement…

Sans doute ne seraient-ils jamais quittes.

Ainsi…

Ils ne se quitteraient jamais.

FIN


Note de fin : Eh oui, ça y est, c'est fini... Sortez les mouchoirs en papier et sabrez le Champomy, c'est fini!

Ahem... Que dire?

Je vous l'accorde cette fic est loin de ce que je fais d'ordinaire, cela dit me prendre la tête sur un sujet dans la même trame que « a ta merci » ne m'enchantait pas, donc nous voilà ici. Je crois que finalement j'ai réussi mon pari, peut-être qu'un de ces quatre je ferai une fic sur un sujet purement humoristique, hein (on y croit tous, Baddy, on y croit tous !).

Sinon je pense quand même partager mon temps entre les projets que j'ai déjà en cours pour la suite, je voudrais pouvoir finir « sober » avant que Myschka ne se lasse de m'attendre et « a ta merci » avant que vous ne réalisiez que je suis un auteur fumiste (mais ça, vous devez vous en douter de toute manière… hihi).

En bref, beaucoup de travail en perspective pour moi, travail qui n'avance pas bien vite, bien moins vite que le nombre de mes téléchargements sur la mule et celui de mes achats de vêtements sur internet (ebay c'est le mal, le pur, le vrai !).

Sur ces quelques mots (tout aussi inutiles que mes autres notes d'auteur d'ailleurs) je vais vous laisser retourner à vos vies sans Harry ni Draco (donc moins sympa du coup) et je vous dit à bientôt pour d'autres fictions. Je vous remercie de m'avoir suivie et encouragée sur "Vis ma vie", ça a été un plaisir pour moi que de recevoir vos reviews.

Je vous adore.

BadAngel