auteur: Flo-de-Miel
personnages: Ed et Al et une floppée d'Allemands
chronologie: suite du film. Je rapelle que, à la fin de ce dernier, Al et Ed sont bloqués dans notre monde, en Allemagne, et Ed a la ferme intention de mettre la main sur une bombe d'uranium "égarée".


note spréciale: un tout grand merci à tous les reviewers de ma première fic FMA (les faux semblant et autres pensées inavouables). Vos commentaires m'ont fait très plaisir!
J'espère que "What I want for Christmas" vous plaira tout autant et, pour ceux qui avant été frustré par la fin de la première fic, je vous promet que celle ci se terminera autrement! XD
Now, enjoy!

What I want for Christmas

I

Il neigeait dehors, et les flocons tombaient lentement du ciel, virevoltant entre les différents luminaires de la ville en forme d'étoile, de traineau ou de simple guirlande.

Noël approchait. Berlin s'apaisait.

Ca se sentait aux marrons chauds que les marchands faisaient cuire à chaque coin de rue, ça se voyait aux mines réjouies des enfants, aux bagarres de boules de neige remplies de rires, aux manteaux de fourrures et aux hautes bottes que les gens revêtaient.

Alphonse s'était assis sur le fauteuil rouge et regardait par la fenêtre le joyeux paysage d'une paix universelle. Il souffrait de la gorge, et s'asseoir là, à côté du radiateur, lui faisait du bien. Il observait la joie des rues et s'en sentait mieux. La guerre ne semblait plus existée. Noël faisait office de trêve.

Soudain, entre les silhouettes qui défilaient dans la rue, une se démarqua par sa démarche. Une démarche qui, pour un homme ordinaire, n'aurait pas été plus exceptionnelle qu'une autre, mais qui, pour Alphonse, se différenciait de toutes. Il s'agissait de son frère, Edward qui, comme toujours quand il était seul, marchait vite, le torse légèrement penché en avant. Depuis la haute fenêtre, Alphonse remarqua que les cheveux de son frère étaient parsemés de neige. Prévenant, il alla donc chercher une serviette dans la salle de bain, puis se dirigea vers le hall, alors que la porte d'entrée claqua.

- AL! Chui rentré! Clama le natté.

Et aussitôt le cadet apparut, surprenant quelque peu Edward par sa rapidité.

- Tiens, c'est pour tes cheveux. Dit celui ci en lui tendant la serviette en coton blanche.

Edward la saisit et la posa sur sa tête avant de vigoureusement se frotter le crâne.

- Alors? Fit Alphonse. Tu as trouvé des informations intéressantes?

- Pas vraiment. Mais je sais qu'on est proche. Je le sens. La bombe ne peut être qu'ici.

Depuis que les frères Elric étaient coincés dans ce monde, à la veille d'une guerre effrayante, Edward n'avait cesse de chercher la fameuse bombe d'uranium qui s'était perdue en Allemagne.

"Une arme comme celle-là ne doit pas existé, que ce soit dans ce monde ou ailleurs." Avait-il décrèté.

Alors, depuis, il cherchait. Car Edward cherchait toujours quelque chose. Il ne pouvait pas s'en empêcher. C'était plus fort que lui. Il voulait toujours se sentir utile.

Alphonse s'était accommodé à ce genre de quêtes répétitives. La deuxième que son frère avait entreprise lui avait d'ailleurs rendu un corps. Un vrai corps. Un corps de chair et de sang.

Quand à la première des quêtes, Alphonse essayait de l'oublier. Il n'aimait pas penser à la mort de sa mère, surtout quand des festivités approchaient. Car, à Noël, on pense toujours aux personnes qui nous ont quittées, et la mélancolie nous fait regretter leur absence.

- Et comment on fait pour le loyer? Demanda Alphonse. La propriétaire de l'appartement ne va plus patienter longtemps.

Edward lança sa serviette sur la petite table de l'entrée puis mit sa main dans la poche de son manteau noire et en ressortit une liasse de billet.

- Pour l'argent, c'est réglé! Fit il en affichant un sourire fier.

Alphonse fut éberluée. Il sourit et s'exclama ensuite:

- Mais c'est génial! Comment tu as gagné tout cet argent?

- En portant des sapins, répondit Edward. Ce n'est pas suffisant pour payer le loyer, mais donne moi encore un jour et la somme sera complète.

Il se dirigea ensuite vers le salon, s'affala dans le fauteuil rouge qu'Alphonse avait occupé quelques secondes plus tôt et qui était encore empreint de sa chaleur, puis il expliqua:

- Les gens de ce monde ont la coutume de décorer des sapins qu'ils placent dans leur salon pour Noël. J'ai vu deux types qui portaient un sapin avec difficulté, alors je leur ai proposé un coup de main. Ils ont acceptés. J'ai transporté l'arbre jusqu'à leur maison et, pour me remercier, ils m'ont donné un bon pourboire. Comme je trouvais ça simple et efficace, j'suis allé me poster devant un marchand de sapin et, dès qu'une personne en achetait un, je me proposais de le transporter. Au bout de deux heures, j'ai gagné une belle petite somme.

- Demain, je viendrai avec toi! Proposa avec enthousiasme Alphonse. Et puis, on pourrait aussi s'acheter un sapin. Ca serait chouette, non?

- Mieux vaut garder cet argent pour l'enquête. Désapprouva Edward sans voir l'étincelle heureuse s'éteindre dans les yeux de son petit frère. Et je préférerais que tu restes ici. Tu es encore souffrant, je te rappelle.

- Mais je m'ennuie tellement, ici. Se plaignit Alphonse.

Edward se redressa et s'étira en gémissant. Il regarda ensuite sa montre et dit:

- Faut acheter de la bouffe. La plupart des magazines sont déjà fermés, il va falloir que je cherche. Je reviens le plus vite possible.

Le natté s'en alla vers le hall. A peine rentré, le voilà reparti! Non, décidément, les quêtes ne s'arrêtaient jamais pour Edward Elric, même quand il s'agissait d'aller chercher du pain et du fromage, il fallait que cela soit un chalenge.

- J'peux venir avec toi? Demanda Alphonse en le poursuivant.

Edward avait déjà reboutonner sa veste. Il saisit la poignée de la porte d'entrée et répliqua:

- Reste ici, Al. Je reviens tout de suite, j't'ai dis. Si tu t'ennuies t'as qu'à… euh… écrire une lettre au Père Noël?

Et il claqua la porte derrière lui.
Alphonse, seul dans le couloir, maugréa contre son aîné:

- Ouai, c'est ça, moque toi de moi!

Puis il lâcha un long soupir à faire fuir une tornade, et alla finalement s'abattre dans le fauteuil rouge. Il jeta un regard par la fenêtre où il distingua aussitôt la silhouette d'Edward courir dans la rue. Il se moqua de sa propre situation qui lui paraissait fort pathétique:

- Une lettre au Père Noël! Pff…! Et pourquoi pas à une carte de vœu à Winry, tant qu'on y est?

Il s'irrita tout seul, tripotant ses doigts, crispant sa mâchoire, énervé par son inaction et son impuissance. Oui! Il en avait marre! Pourquoi ne pouvait-il pas passer un agréable Noël, comme toutes ses familles heureuses qui se baladaient dans les rues enneigées?

Puis, soudain, songeant à son amie Winry, et au bien que cela pourrait lui procurer de se livrer à quelqu'un, il se leva, saisit une feuille blanche et un stylo, s'attabla dans la cuisine, et se mit à écrire avec une fièvre qu'il ne se connaissait pas:

Chère Winry,

Ici, c'est l'enfer! Comme d'habitude, Edward s'est mis en quête d'une chose impossible à atteindre. Enfin, je dis ça, mais ce n'est pas tout à fait vrai, vu qu'il a réussi à récupérer mon corps. N'empêche, cette histoire de bombe d'uranium commence à me pomper!

Je suis sur qu'il te manque – à qui Edward ne manquerait pas? Même le colonel Mustang doit le regretter, lui et son sale caractère – mais je te jure que, pourtant, c'est pas facile tous les jours avec lui…

Il ne peut pas s'asseoir trente secondes et profiter de la vie! Il ne peut pas trente secondes profiter de moi! (je veux dire par là, profiter de ma présence, parler avec moi, etc.)

On dirait qu'Edward est content que je sois là, qu'il s'accommode de ma présence, mais, d'un autre côté, on ne partage jamais rien de concret ensemble.
On dirait que je suis un espèce de trophée. Son but était de me rendre mon corps, et il a réussi. Alors, désormais, je suis un "objectif atteint", une coupe en or massif, qu'il regarde de temps en temps du coin de l'œil, comme pour se rassurer que personne ne la voler.

C'est fatiguant. Moi, je voudrais qu'il stoppe sa course effrénée, ses envies de sauver l'humanité, et qu'il se rende compte que je suis là, prêt à lui donner de l'amour et de l'affection. …

Quand je relis ce que je t'écris, je me dis que je suis pathétique.
Déjà, cette lettre n'arrivera jamais jusqu'à toi. A moins que la poste entre les mondes parallèles n'existe, bien sur.

Avec tout ça, je ne parle que de mes petits problèmes, et j'en oublie de te demander comment tu vas.
Bien, j'espère? Peut-être un peu mélancolique, comme moi?
J'imagine qu'il fait beau dans notre village. Ca me manque, ce soleil! En Allemagne, tout est terne et gris. Les maisons sont belles, et l'ensemble de la ville (Berlin, en l'occurrence, le dernier endroit où, selon Edward, la bombe aurait atterri) est assez charmant.

J'arrive au bout de ma feuille, je dois conclure. Que pourrais-je encore te dire si ce n'est que tu me manques? que notre monde me manque? que l'Edward qui s'occupait de moi me manque? J'espère te revoir un jour, même si ce vœu semble irréalisable,

Je t'embrasse bien fort, et te transmet le bonjour d'Ed,

Alphonse Elric

Quand il eut finit d'écrire, Alphonse prit conscience de la douleur qui se logeait dans son poignet. Il se massa pendant quelques secondes, puis se relit, sa colère s'estompant au rythme des lignes. Pour finir, il afficha une moue cynique, se saisit du papier et le chiffonna en une boule qu'il jeta fort vers la corbeille. Celui-ci, avant de tomber dans la poubelle à papiers, ricocha sur la vieille radio qui, aussitôt, se réveilla dans un grésillement. Une vieille chanson française passait sur les ondes:

Des yeux qui font baisser les miens
Un rire qui se perd sur sa bouche
Voilà le portrait sans retouche
De l'homme auquel j'appartiens

Aussitôt, le visage d'Edward se dessina dans l'esprit d'Alphonse.
"Je suis pathétique" Songea t'il en enfouissant sa tête dans ses bras, à demi couché sur la table de la cuisine.

Puis, bercé par un mélange de mélancolie et d'amour trop longtemps contenu, il s'endormit sous la caresse des paroles.

Quand il me prend dans ses bras,
Il me parle tout bas
Je vois la vie en rose,
Il me dit des mots d'amour
Des mots de tous les jours,
Et ça me fait quelque chose
Il est entré dans mon cœur,
Une part de bonheur
Dont je connais la cause,
C'est lui pour moi,
Moi pour lui dans la vie
Il me l'a dit, l'a juré
Pour la vie.
Et dès que je l'aperçois
Alors je sens en moi
Mon cœur qui bat.

Des nuits d'amour à plus finir
Un grand bonheur qui prend sa place
Des ennuis, des chagrins s'effacent
Heureux, heureux à en mourir


à suivre...

J'espère que ce début vous a plu! XD

Comme Noël approche, ça me rend nostalgique :-D
N'hésitez pas: laisser une review!

Bisous, Flo-de-Miel