9e Défi du Poney.

Donc il est évidemment dédicacé à tous ceux qui l'ont choisi ! Poney, je vous aime.


C'est une histoire de charme, de beauté, de conscience. C'est une histoire de caractère, de puissance, de volonté. C'est une histoire qui a entrainé bien d'autres histoires. C'est une histoire qui a entrainé l'Histoire. C'est une histoire qui rejoint celle qui se joue et qui se vit sous mes pieds et qui va se perdre bien au delà.

J'étais beau, il était à couper le souffle. J'étais fort, il l'était au delà de toute imagination. J'étais captivé, il était captivant. Il était attirant, j'étais attiré. Je le savais, il le savait.

Mais la fierté m'empêchait de courber l'échine, de plier le genou. Il était colérique, habitué à ne jamais rien céder. Pourquoi l'aurait-il fait, si beau qu'il était ? Ils se jetaient tous à ses pieds. Et à chaque fois qu'un nouveau s'y précipitait, il me lançait un coup d'oeil et me laissait entrevoir un sourire charmeur. Il me voulais, j'était flatté. Mais corps et âme n'appartenaient qu'à moi. Je les enfermais, les emmurais dans un mur d'indifférence, Mais à chacun de ses clins d'oeil, il fallait toute ma volonté pour ne pas y céder. Il me testait.

Je sentais son aura se développer, m'entourer, m'enlacer à chacune de ses tentatives. Ma réticence lui plaisait. Je ne lui obéissais certes pas, mais pas d'avantage à ses frères. Je tenais à mon indépendance. Ma servitude serait ma fin. Et j'avais bien l'intention de graver mon nom dans l'Histoire avant de m'y bruler les ailes.

Il saisit l'idée et le souhait de me soumettre devint un défi puis une obsession. Pour me séduire, il déploya sa puissance. D'un chant grave, il donna vie à des créatures inimaginables : aussi laides que belles, aussi ambitieuses que puissantes. Pour mes yeux, il créa des êtres de ténèbres, des êtres d'ombre et de flammes. Il gagna sur un point. Il m'avait éveillé, ma curiosité me rongeait. J'étais subjugué. Je ne pouvais plus le quitter du regard, attendant fiévreusement le prochain présent qu'il daignerait m'adresser.

Ce fut ma perte. J'étais hypnotisé, sous le charme de cette entité ô combien supérieure. Je ne résistais plus, me laissant entrainer par le courant, dans le tourbillon du désir, de l'ambition et de l'émerveillement. Mais sitot cette étape franchie, Melkor se désintéressa de moi. Il inversa les rôles. Après m'avoir poursuivi de ses assiduités, c'étais à moi de le reconquérir. Je créai des bijoux, tous plus brillants les uns que les autres, mais tellement ternes à son doigt, tellement pâles à mes yeux.

Il me fit néanmoins un de ces merveilleux et ensorcelants clins d'oeil. Je me jetai corps et âme dans cette nouvelle espérance, oubliant que je m'étais promis de ne jamais servir, de ne jamais finir comme les autres. Je finis par plier le genou, et abaisser la tête devant la toute puissance de mon Maître.

Soumis puis tombé.

Sourire en coin, sourire charmeur.

Un clin d'oeil, dix clins d'oeil.

Des clins d'oeil, déclin d'oeil.