Auteur : Dyneen
Disclamer : Les personnages de Gundam Wing appartiennent à Mrs H. Yadate et T. Yoshiyuki. Je les emprunte juste...
Couples : (1+3) x 2
Genre : Hors univers GW (juste persos), Tryaoi (Ne cherchez pas, je viens de l'inventer yaoi à trois)
Remarques : Fiction en plusieurs chapitres (+ de 10)
« … » - paroles / ' … ' - pensées / § … § - signes sourd-muet
------ Différents événements se déroulant en même temps
Princes de Glace
Chapitre 1
L'air glacial fit frissonner le jeune garçon qui tenta tant bien que mal de s'emmitoufler un peu plus dans la fine couverture qu'on lui avait fournit. Voyant qu'il ne pourrait pas capter plus de chaleur, il essaya de se concentrer sur le paysage. Les branches des arbres ployaient sous une épaisse couche de neige, la végétation au sol restait invisible et même le ciel semblait avoir adopté cette couleur ; quelque soit l'endroit où il posait le regard, seul le blanc semblait être présent. Il soupira. Après tout, cette contrée était réputée pour être perpétuellement enfouie sous la neige et balayée par un vent glacial. Mais elle possédait aussi de magnifiques trésors. Des images de la plaine de Guermal qu'ils avaient traversé la veille lui revint en mémoire et il sourit en se rappelant l'arc en ciel de couleurs qui scintillait sur les nombreux glaciers de cette région. Un frisson le parcourut immédiatement après, au souvenir du bain glacé qu'on lui avait forcé à prendre dans une rivière par la suite, pour le rendre plus présentable, d'après ses bourreaux.
Soudain, une violente secousse le fit s'assommer à moitié contre les barreaux de bois de sa cage. Le chariot le transportant faillit basculer dans le ravin mais ses gardiens réussirent à le maintenir sur la route après avoir calmé les chevaux.
« Que s'est il passé ? » demanda le capitaine de la garde en s'approchant précautionneusement sur la route enneigée, du convoi qui s'était arrêté.
« Cette route est gelée et l'un des chevaux a glissé. Le chariot a faillit se renverser, capitaine. »
« Des dégâts ? »
« Non, capitaine, nous avons rétabli la situation. Les chevaux n'ont pas été blessés. »
« Bien, soyez prudents. Lord Treize sera mécontent si le chargement n'est pas en bon état à l'arrivée. » Sur ce, il fit faire demi tour à son cheval et regarda le jeune garçon recroquevillé dans la cage. Il fronça les sourcils en voyant la bosse qui commençait à apparaître sur son front.
« Soldat Merven »
« Oui capitaine ? »
« Mettez une poignée de neige dans ce mouchoir et donnez le lui pour faire diminuer la bosse de son front ». Le soldat obéit et tendit la compresse improvisée à travers la cage.
Duo hocha la tête en signe de remerciement et appliqua le mouchoir sur son front tandis qu'il regardait s'éloigner le capitaine de la garde. Ce dernier s'approcha du carrosse qui suivait le chariot et se pencha vers la fenêtre. Ses longs cheveux blonds, attachés en un catogan, ressortaient nettement sur la tunique rouge qu'il portait. Puis il se redressa sur son cheval et fit signe au convoi de repartir. Le chariot s'ébranla de nouveau.
Cinq jours… Cinq jours qu'ils étaient entrés sur le territoire des glaces. Cinq jours qu'il ne voyait que du blanc. Cinq jours que le vent glacial se glissait sournoisement dans les trous de sa couverture le frigorifiant. Ils avaient traversé plusieurs villages, mais n'avaient vu personne. 'Les habitants semblent être aussi froids que leur pays' sourit tristement Duo, essayant de ne pas penser à ce qui l'attendait une fois arrivé.
Alors que la nuit commençait à tomber, le convoi arriva dans une ville plus grande que les précédentes. Duo se redressa légèrement, toujours enveloppé dans sa couverture, pour essayer de voir plus précisément ce qui l'entourait. De nombreuses échoppes étaient éclairées, repoussant la nuit et le froid par la douce chaleur qui semblait y régner. Plus loin, dans une taverne, des rires et de la musique se faisaient entendre. Il tendit l'oreille. 'Du piano. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas joué.' Duo se mit une gifle mentalement. 'Oublie Duo, un esclave ne fait pas de musique.' Il posa un regard triste sur la route devant lui, essayant de ne pas se faire submerger par son passé.
« Qu'est ce que…. » Souffla-t-il.
Devant lui, un magnifique château, surplombant la ville, imposait sa froide présence au regard des visiteurs. Sans s'en rendre compte les soldats avaient fait arrêter le convoi et regardaient mi-respectueux, mi-craintifs l'immense forteresse qui leurs faisait face. Quatre tours majestueuses encadraient des bâtiments, d'une blancheur éclatante dans le crépuscule. Des drapeaux pourpres ornés d'une licorne blanche, ses deux sabots antérieurs battant l'air, flottaient au vent sur chacune d'elle. Là encore, seul le blanc paraissait avoir la préférence des propriétaires de ces lieux. Devant eux, un pont-levis permettait d'enjamber une rivière, dont les flots déchaînés, nullement gênés par la glace, produisaient un vacarme assourdissant.
« Qu'attendez-vous pour avancer ? » demanda le capitaine d'une voix forte en s'approchant de ses hommes.
« Désolé, capitaine, nous repartons tout de suite. »
Le chariot avança et traversa la rivière. Le bruit des roues et des sabots sur le pont résonnait dans le cœur de Duo. Quand ils passèrent les grandes portes en argent, celui-ci frissonna mais ce n'était pas de froid cette fois-ci. Leur voyage allait se terminer et même si il n'était pas mécontent, ce qui l'attendait ici ne lui plaisait guère. Il allait être donné en cadeau aux deux princes de ce pays et ceux-ci ne dépareillaient pas avec leur contrée d'après ce qu'il avait entendu dire. Ils étaient tout deux réputés pour leur grande maîtrise des armes et du combat mais aussi par une froideur et une absence de sentiments digne de la glace recouvrant leur royaume.
Après quelques mètres en pente douce, le convoi s'arrêta au milieu d'une cour, en partie déneigée pour favoriser les déplacements. Des serviteurs s'approchèrent immédiatement et s'occupèrent des bagages tandis qu'un épais tapis était disposé de l'entrée du château au bas du carrosse afin que les invités ne soient pas incommodés par les restes de neige. L'intendant ouvrit la portière et se pencha en avant dans un salut respectueux. Un homme d'une stature imposante, châtain, les cheveux plaqués savamment en arrière par de la brillantine descendit, puis tendit sa main, permettant à une magnifique femme de descendre de la voiture. Cette dernière portait des cheveux châtains retenus par deux macarons de chaque côté de sa tête mais son regard froid tranchait avec la beauté de son visage. A sa suite descendit une jeune fille avec de longs cheveux blonds et des sourcils embrouillés. Seuls ses yeux, rappelant ceux de sa mère, permettaient de faire le lien qui unissait ces personnes.
« Capitaine Merquize, faites descendre le cadeau de son carrosse et amenez le ici. » ordonna lord Treize avec un sourire ironique. Duo vit le capitaine s'approcher et ouvrir la porte. Il se décala au fond de la cage mais Merquize tira sur la chaîne, attachée au cou de l'esclave et le força à sortir de la protection relative de la cage. Se retrouvant brutalement en position debout après une semaine passée assis dans sa cage, Duo tomba dans la neige, ses jambes refusant de le supporter. La jeune fille qui le regardait éclata de rire.
« Lady Dorothy, ceci est inconvenant d'une jeune fille de bonne famille comme vous », cingla sa mère d'une voix froide. La princesse se calma immédiatement.
« Capitaine Merquize, dépêchez-vous sans quoi nous allons mourir de froid dans cette cour »
« Oui, Lady Une »
Il tira à nouveau sur la chaîne et Duo arriva tant bien que mal à se remettre debout et à suivre le capitaine. Lord Treize récupéra la chaîne et se dirigea vers l'entrée, précédé par ses ladies, Duo trottant difficilement derrière. Une fois à l'intérieur, des serviteurs récupérèrent leurs manteaux tandis que l'intendant leur proposait de les conduire à leur chambre pour se remettre de leur voyage.
« Nous avons du retard et je pense que la soirée a déjà débuté. Il serait inconvenant de faire attendre plus longtemps les princes pour leur fête d'anniversaire. » L'intendant ne dit rien mais les conduisit vers la salle où se déroulaient les festivités.
Une douce musique se faisait entendre à travers la porte en chêne devant eux. Lord Treize se retourna vers Duo, l'examina de la tête au pied, remettant les tissus en place puis semblant satisfait, le recouvrit d'une grande cape et rabattit la capuche devant les yeux de l'esclave. Les trois convives réajustèrent leurs vêtements puis se tournèrent alors vers l'intendant qui attendait leur approbation pour ouvrir la porte.
La musique se fit plus forte alors que le battant s'ouvrait pour les laisser passer. Duo, le visage caché par la capuche ne voyait rien et se contentait de suivre les tiraillements de la chaîne, faisant attention à ne pas se prendre les pieds dans la cape. Lorsque la traction sur sa chaîne stoppa, il s'arrêta et attendit. Une nouvelle pression et il s'agenouilla. Son corps était parcouru de tremblements. La musique s'était arrêtée à leur entrée et seuls quelques murmures parvenaient jusqu'à lui.
« Majesté, nous sommes venus vous présenter nos hommages et offrir aux princes un présent pour leur dix huitième anniversaire qui, j'espère, les satisferont. »
Sur un signe du roi, ils se relevèrent. Duo suivit le mouvement et attendit ne sachant pas vraiment ce qu'il devait faire, essayant tout de même de retrouver un peu de calme. Lord Treize attrapa la cape et d'un coup sec la fit tomber par terre dévoilant son trésor aux yeux de toute l'assemblée. Duo redressa son visage.
Trois trônes étaient disposés devant lui, surélevés par trois marches. Au centre un homme d'une cinquantaine d'années le regardait, intrigué. Quand les yeux bleu cobalt, inquisiteurs rencontrèrent ceux de Duo, il sourit. Duo fut assez surpris : pas de regard lubrique, ni sadique. Le roi Odin lui souriait simplement sans arrière pensée. A sa droite, un jeune garçon brun aux cheveux en bataille le fixait. Il était vêtu d'une tunique bleue cintrée sur un pantalon serré aux cuisses mais s'évasant par la suite, de la même couleur. Une épaisse ceinture en gundamiun, ornée d'un dragon sur la boucle, enserrait sa taille et des bottes noires en peau remontaient jusqu'aux genoux. Son visage était légèrement typé mais ce fut ses yeux qui troublèrent le plus Duo. Ils avaient la même couleur que le roi mais d'une froideur à congeler un pingouin. Se détachant du regard cobalt, il tourna la tête vers le second garçon, habillé de manière similaire mais de couleur verte, qui le fixait également. Ses cheveux étaient de la même couleur que son frère mais plus longs et recouvraient une partie de son visage. Ce dernier rappelait par ses traits celui de son père. Le seul œil visible était d'une couleur émeraude mais là encore, Duo fut étonné par l'impassibilité qu'ils montraient. 'Leurs habits sont assortis à leurs yeux… Sont-ils vraiment jumeaux ? L'un a les yeux de son père, l'autre le visage, mais quoiqu'il en soit leur mère doit être magnifique. Si seulement leur regard pouvait être un peu plus chaleureux.' Tandis qu'il réfléchissait à ses nouveaux maîtres, une claque magistrale le sortit brutalement de ses pensées. Alors qu'il se voyait déjà éjecté à plusieurs mètres, le collier autour de son cou le retint, lui coupant brutalement la respiration. Lord Treize n'avait pas lâché la chaîne et le regardait méchamment alors que Duo, à genou, essayait de retrouver une respiration moins saccadée.
« Comment oses-tu étudier les princes de cette façon » cracha-t-il, « un esclave baisse les yeux devant ses maîtres, ne l'as-tu toujours pas compris. »
« Pardonnez-moi, Lord Treize, je ne voulais pas manquer de respect à leurs majestés », murmura Duo, veillant bien à ne plus l'appeler maître puisqu'il ne l'était plus.
Treize
tiqua mais ne dit rien, s'excusant lui aussi devant l'impolitesse
de cet esclave et leur assurant que si ils le désiraient, il
pouvait le corriger ou l'échanger contre un autre esclave
moins présomptueux. Duo déglutit difficilement. Il
avait été acheté dans le seul but de devenir le
cadeau des princes et n'avait donc jamais eu à subir la
colère de Treize mais aux cris qu'il entendait parfois de sa
chambre, il ne faisait aucun doute que, dans le second cas, il ne
s'en sortirait pas indemne. Un long silence s'était
installé, chacun attendant le verdict des princes.
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Assis devant un échiquier, deux jeunes garçons réfléchissaient à la meilleure stratégie à adopter quand de légers coups à la porte se firent entendre. Aucun des deux ne répondit, concentrés sur le plateau de jeu disposé devant eux. Quelques minutes après, une seconde salve de coups fut frappée.
« Entrez ». Le garçon aux yeux cobalts regarda la personne qui osait les déranger avec tant d'insistance tandis que son frère restait l'esprit plongé dans la partie.
« Votre père m'envoie vous aider à vous préparer pour la fête de ce soir. » La jeune femme les regardait et se demandait comment elle allait les convaincre de s'habiller convenablement. Vêtue d'une tunique bleue et verte, elle portait de longs cheveux châtains regroupés en deux tresses de chaque côté de son visage. Elle était la servante préposée aux princes et leur médecin officiel, ainsi que l'une des rares personnes à avoir une quelconque influence sur le comportement des enfants royaux.
« Nous n'avons pas besoin de ton aide, Sally », annonça le second prince, sans pour autant relever la tête du jeu.
« Sa majesté le roi ne semble pas de cet avis. Un bon bain suivi d'un massage vous fera le plus grand bien. » Dit-elle appuyant innocemment sur les quatre premiers mots.
Les deux princes la regardèrent, la fusillant littéralement du regard pour l'un, restant imperturbablement neutre pour l'autre. Elle soutint leurs regards, sourit, puis se dirigea vers la salle de bain pour faire couler un bain chaud. Après une demie heure de bain, ils se séchèrent et s'habillèrent avec les habits disposés sur leur lit respectif. Du fait de leur gémellité, ils préféraient avoir une seule chambre malgré les remarques moqueuses de leur père sur leur âge. La jeune femme qui les avait laissés seuls pour leur bain frappa et entra dans la pièce, sans cette fois attendre de réponse. Alors qu'elle se dirigeait vers la salle de bain, elle s'arrêta et les regarda, tour à tour gênée d'être entrée sans autorisation du fait qu'elle les croyait encore dans leur bain, puis fière de voir ses maîtres si bien habillés et enfin fâchée qu'ils n'aient pas attendu le massage avant de s'habiller. Elle soupira avant de leur demander s'ils voulaient manger quelque chose pour patienter jusqu'à ce soir. Ils secouèrent la tête négativement et se remirent à leur place devant le jeu. Sally sortit sans un bruit sachant pertinemment qu'elle n'obtiendrait rien de plus pour le moment.
Les princes poussèrent un soupir de résignation tout en se dirigeant vers la salle de bal. Pourquoi leur père avait-il voulu fêter leur anniversaire ? Ils allaient devoir passer toute une soirée en mondanité alors qu'ils détestaient cela par-dessus tout. Tous ces aristocrates n'étaient que des hypocrites cherchant par tous les moyens à s'attirer les faveurs de leur père et accessoirement les leurs. Stoppant devant la porte, des yeux bleus interrogatifs rencontrèrent leurs vis-à-vis verts.
'Tu penses qu'on peut encore faire semblant d'être malades comme quand on était petit ?' demanda le premier par télépathie. Un léger sourire étira les lèvres de son frère.
'J'en doute malheureusement' répondit son frère par le même moyen.
Reprenant un visage impassible, ils poussèrent la porte en chêne et entrèrent. Tous les visages se tournèrent vers eux et les conversations se turent alors qu'ils se faisaient annoncer. Ils avancèrent, majestueux, dans la grande allée sous les regards ébahis, amoureux ou carrément jaloux de l'assemblée d'invités déjà présente. Ils arrivèrent près des trônes au fond de la salle, saluèrent leur père en se penchant solennellement.
« Père, nous vous remercions pour cette fête que vous donnez en notre honneur » dirent-ils d'une même voix.
« Prince Heero, prince Trowa, je suis heureux de votre présence. Prenez place à mes côtés ».
Les deux princes s'assirent sur les trônes en argent de part et d'autre du roi, Heero à sa droite et Trowa à sa gauche. Le roi fit signe aux musiciens afin que la musique d'ambiance reprenne en attendant que tous les invités soient arrivés.
« Je suis vraiment ravi que vous soyez là, bien que je sais pertinemment que vous préfériez ne pas y être » dit le roi discrètement tout en faisant signe aux invités qui arrivaient.
« Tu sais que l'on déteste ses exhibitions en public alors pourquoi avoir décidé d'une telle fête ? » lança Heero à mi-voix tout en regardant lui aussi les portes devant lui.
« C'est votre dix-huitième anniversaire, le peuple n'aurait pas compris que vous ne le fêtiez pas. »
« Est-ce seulement pour le peuple ? » ajouta tout aussi doucement Trowa.
Leur père sourit légèrement.
« J'aimerai beaucoup pouvoir m'amuser avec ma descendance avant de quitter cette Terre » déclara le roi, l'air de rien.
Les princes se retournèrent brutalement vers leur père et même si leur visage ne trahissait aucune émotion, les yeux entraînés du vieil homme virent leur étonnement.
« Que se soit une compagne ou un compagnon n'a pas d'importance, vous savez pertinemment que, dans notre royaume, les femmes comme les hommes peuvent enfanter. Il suffit que leur partenaire ait la capacité de les mettre enceint et de vouloir des enfants. Vous êtes en âge de vous marriez maintenant alors j'aimerai que vous y réfléchissiez et que vous portiez intérêt aux jeunes gens potentiels rassemblés ici. »
Les deux jeunes princes regardèrent à nouveau la porte où un flot continu de personnes entrait et n'ajoutèrent rien.
La soirée avançait et de nombreux nobles étaient venus accompagnés de leur progéniture tout aussi maniérée que leurs parents. Utilisant leur lien psychique et se faisant un devoir d'obéir à leur père, ils discutaient sur les différentes personnes qui se présentaient et sur leur intérêt potentiel pour un mariage. Pour l'instant aucune n'avait attirée leur intention et certaines leur avaient même laissé un très désagréable souvenir. Rien qu'à se rappeler la jeune fille toute vêtue de rose qui les avait tout à l'heure salués et ils avaient l'impression que des petits boutons d'urticaires apparaissaient sur leur peau. Ils tremblèrent imperceptiblement en se remémorant la scène. Alors qu'ils discutaient mentalement, la porte s'ouvrit et trois personnes entrèrent. La musique s'arrêta et les conversations aussi.
'Lord Treize, moi qui me faisait un plaisir de ne pas le voir à cette fête' ironisa Heero à l'adresse de son frère.
'N'oublie pas sa chère épouse et leur adorable fille' ajouta Trowa.
« Je me demandais où la famille Kushrénada était passée. Elle qui ne perd jamais une occasion de se faire bien voir » déclara discrètement le roi.
Alors que les trois derniers invités s'approchaient des trônes, les princes remarquèrent une forme derrière eux, cachée par une capuche et reliée à Lord Treize par une chaîne en gundamium. Réfléchissant à ce que cela pouvait être, ils se ressaisirent rapidement en remarquant qu'ils n'avaient pas écouté le début du discours de leur interlocuteur.
« … et offrir aux princes un présent pour leur dix huitième anniversaire qui, j'espère, les satisferont. » Le roi leur fit signe de se relever puis Lord Treize enleva la capuche cachant son mystérieux présent. Un garçon de leur âge environ, portant une longue tresse châtain descendant dans son dos, se tenait devant eux, légèrement tremblant. Pieds nus et habillé uniquement d'un pantalon noir moulant, il portait, incrusté sur chacun de ses biceps, un bracelet en gundamium représentant les symboles princiers, avec sur celui de droite un dragon aux yeux bleus et sur l'autre un dragon aux yeux verts. An niveau de son nombril, un étrange bijou triangulaire en gundamium, attaché aux angles par des percings, scintillait tandis que, sur sa poitrine, ses tétons arboraient deux anneaux tout aussi brillants.
Il releva doucement la tête dévoilant au roi assis devant lui de magnifiques yeux de couleur améthyste. Ce dernier sourit puis continua à l'observer tandis que le jeune esclave se tournait successivement vers ses deux fils, s'arrêtant quelques minutes sur chacun d'eux pour les examiner.
'Il a des yeux magnifiques' souffla Heero par télépathie.
'Et un corps parfait' ajouta Trowa.
Tout à coup, le jeune garçon reçut une violente claque de la part de Lord Treize. Son corps se déporta sous l'impact mais il fut retenu par la chaîne qui l'étrangla à moitié. Tentant de reprendre sa respiration, le jeune esclave était à présent agenouillé au pied de Treize, écoutant les reproches de son ancien propriétaire sur son inexcusable manque de respect. Ils entendirent dans un murmure les paroles du garçon qui demandaient de lui pardonner puis écoutèrent les excuses de l'aristocrate tout en le fusillant du regard.
« Nous vous remercions pour ce présent, Lord Treize… » Commença le prince Heero
« … et l'acceptons avec plaisir » termina le prince Trowa.
Ils se levèrent de leur siège et s'approchèrent du bord des marches. Lord Treize s'avança, obligeant Duo à se relever rapidement puis sépara la chaîne en deux brins et les tendit aux princes. Il leur remit aussi une petite clé ainsi qu'une fine chaîne de même alliage. Ceux-ci s'inclinèrent légèrement en remerciement sans pour autant faire paraître un quelconque sentiment de plaisir puis se rassir. La famille Kushrénada s'éloigna de la famille royale, un sourire triomphant aux lèvres.
Duo hésitait sur la démarche qu'il devait adopter. La longueur de la chaîne l'avait conduit au niveau des marches mais que devait-il faire ? Il dévisagea ses nouveaux maîtres qui le regardèrent en retour. 'Mon indécision les agace, je le vois bien. Je vais m'asseoir sur cet escalier ; s'ils ne sont pas d'accord, je suis sûr qu'ils me le feront savoir de toute manière'. Duo descendit sur la première marche puis s'assit en tailleur, devant le roi, la chaîne attachée au collier de son cou s'étalant derrière lui jusqu'aux trônes des princes.
Le roi sourit en voyant le jeune esclave s'asseoir au bas des marches puis fit signe aux musiciens de reprendre.
'Aucune remarque. Mon choix devait être le bon'. Duo laissa échapper un petit sourire et se détendit un peu. 'Cette musique est magnifique, le violon et la flûte s'accordent à merveille et cette salle…' Il leva les yeux au plafond et regarda la fresque qui y était dessinée. Elle représentait les symboles de la famille royale avec en trame de fond un paysage enneigé. Le plafond était soutenu par deux rangées de colonnes sculptées dans le marbre d'animaux mythiques. Sur chacune d'elles, des rainures remplies de pétrole permettaient une fois embrasées d'éclairer la totalité de la pièce. De lourdes tentures représentant des scènes de combats étaient réparties sur un côté du mur alors que de l'autre côté des grandes baies vitrées devaient, en journée, diffuser une lumière naturelle sur la salle. Duo s'arrêta de contempler les décorations et suivit du regard les nombreux couples présents sur la piste de danse tout en se faisant bercer par la musique.
Les princes qui regardaient discrètement leur nouvel esclave furent étonnés de le voir fixer la fresque du plafond puis se rendant compte du surplus d'intérêt qu'ils portaient pour ce garçon, ils se concentrèrent sur les invités présents dans la salle. Le roi, aux yeux duquel le comportement quelque peu étrange de ses fils n'avait pas échappé, se permit une nouvelle fois de sourire. S'en rendant compte, il fixa le dos du jeune garçon et se dit que ce cadeau semblait avoir des effets imprévisibles sur les membres royaux.
La soirée se continua calmement puis, au fur et à mesure que les heures avançaient, les invités sortirent de la salle. Ceux habitant le plus loin avaient une chambre qui leur avait été réservée dans le château tandis que les autres rentraient chez eux, s'emmitouflant, une fois dans leur carrosse, dans de lourdes couvertures pour se protéger de la morsure du froid.
Duo frissonna, la température avait baissé avec la tombée de la nuit et si le nombre important d'invités avait permis de maintenir une chaleur confortable dans la salle durant la fête, le peu de personne qui y restait n'y suffisait plus. Duo était en train de se retenir d'éternuer pour la énième fois de la soirée quand, enfin, les derniers invités saluèrent le roi Odin et ses héritiers.
OWARI
Petit mot de l'auteur :
Cette fic est assez longue (et pas encore tout à fait finie) mais c'est un tryaoi… Donc trois fois plus de lemon… Euh… trois fois plus de plaisir … au niveau lecture bien sûr (enfin j'espère). Chapitre introductif…
Bye