De Sang Froid
Disclaimer : Je suis multimillionnaire, ça se voit, nan ? J'ai rien à faire de mes journées =D
Rating : Allusion à des trucs pas joli joli plein de sang, mais vous devriez survivre – tout le monde a déjà regardé au moins une fois Buffy contre les Vampires ou Nip-Tuck (on ne juge pas ma culture générale, vous êtes gentils, on a tous été très jeunes).
Genre : N'importe quoi en folie – comme d'habitude.
Résumé : Harry Potter a disparu, mais ce n'est pas pour autant que les problèmes sont au loin – bien au contraire, ils s'acharnent. Bienvenue dans l'antre des démons, Londres, Angleterre, Europe.
Note d'Auteur : Pour taper, il faut attendre son tour =D
Oui, bon je sais, ça fait tellement longtemps qu'on aurait pu croire que j'étais morte – chuis pas passée loin – mais non, me revoilà, en pleine forme, et encore plus lente que d'habitude. Bref, je vais pas m'éterniser, je vais juste dire que je suis désolée, même si j'y peux pas grand-chose, à mon âge, on me changera plus, que voulez vous. Mais j'avais prévenu. Plus ou moins.
Bref, je tiens à remercier tous ceux qui lisent ce truc, qui le review et tout le tintouin, et comme d'habitude, j'ai oublié à qui j'avais répondu et à qui j'avais pas répondu. Comme j'ai dit, on me changera plus. Donc ceux à qui j'ai pas répondu, je suis désolée. Ceux à qui j'ai dit que j'updaterais à la rentrée, je me suis quelque peu surestimée, donc pardon.
Donc le voilà, le chapitre, après tellement longtemps que je sais même plus, que j'ai fini y'a 10 minutes à tout casser =D
Bref, bonne lecture ! Et laisser des reviews, ne serait ce que pour me taper dessus… Pas que je le sentirais D
Chapitre 6 : On est maudit ou on ne l'est pas
Note ! : En fait, ça se passe un peu après le diner, pas avant.
Une fois la furie blonde hors de vue – et hors d'ouïe, Dieu merci –, William se tourna vers son sauveur impromptu. Encore un blond. Que des blonds. C'était une invasion ! Mais il était un peu trop crevé pour faire une crise d'hystérie et hurler au meurtre, aussi se contenta-t-il de demander :
« Et à qui ais je l'honneur ? »
Le blond lui lança un regard surpris. Sand doute à cause de son langage. C'est pas parce qu'il avait sa tête qu'il était obligé de passer son temps à jurer comme un charretier, non plus…
« Maaa, » rigola le type. « Que de formalités. Choquant. »
« Waich, non mais t'es qui toi là, hey oh ? » se reprit William avec une voix de voyou authentique. « C'est mieux ? »
« C'est kif kif. »
En fait, malgré sa blondeur envahissante, il était marrant, ce type.
« Ouais, enfin, bon, ça me dit toujours pas qui t'es » dit William.
« Mais si voyons, je l'ai dit, je suis un veela sous charme glamour... »
« Hello, je suis Lindsay Lohaaaaaan, » se moqua le tueur à gage.
Tout le monde ne connaissait pas. Mais le « veela » si, et c'était l'essentiel.
« Waw, t'es balèze ma poule, tu te planques encore mieux que Théo, hey ! »
Ils échangèrent un regard, et le début d'une amitié naquit, au plus grand malheur du monde en général, de Snape et Malfoy en particulier. Snape qui aboya alors, l'air un peu las :
« Finnigan, vous avez pas bientôt fini votre cirque ?! On a du travail ! »
Mais Finnigan n'avait au grand jamais été intimidé par le Maître des Cachots Severus Snape. Appelez le idiot ou téméraire, le résultat était le même : le record du nombre de points retirés en un seul cours d'une petite heure, et Seamus n'en était pas peu fier. Donc, il l'ignora royalement et continua ce qu'il faisait, au plus grand bonheur de William, qui trouvait ça très drôle.
« Enfin bref, moi c'est Seamus Finnigan, et voici mes servants dont tu n'as pas besoin de connaître les noms, tu les oublierais dans cinq minutes, de toute mani- »
Seamus fut brutalement coupé par la main d'un Blaise assez agacé et sacrément furax.
« Hey la, hey la Finnigan, prend pas tes désirs pour des réalités, mon grand débile. »
« Zut, moi qui pensais pouvoir te récupérer de chez les éboueurs, c'est raté, je crois, » ricana à moitié Seamus, qui avait réussi d'une manière ou d'une autre à libérer sa bouche, mais était toujours à moitié étranglé.
Il laissa s'échapper un glapissement de douleur feinte lorsque le poing de Blaise rencontra sa tête.
« Ecoute donc pas ce mégalomaniaque, » soupira Blaise d'un air tragique. « On a jamais réussi à le faire soigner… Blaise Zabini, » se présenta-t-il. « Les jumeaux Weasley, Fred et George, mais débrouille toi pour savoir qui est qui, même nous, on a encore du mal, Dean Thomas et Theodore Nott. »
Ils lui firent tous de grands gestes pour compléter la présentation. Enfin, Fred et George – ou bien était ce George et Fred ? – faisaient de grands gestes, Dean lui fit un petit signe de tête, et Theodore semblait… ailleurs. Dean, qui remarqua son regard posé sur l'ex Serpentard, dit :
« T'inquiètes, il est juste souvent à l'ouest. Mais il parle, parfois, si t'as de la chance. »
Theodore Nott, s'il parlait peu, n'en frappait pas moins assez fort, si l'on en croyait la grimace de Dean.
« Alors, vous aussi, vous venez reprendre les cours ? » demanda William, avec un peu d'espoir.
« Nope, sourit Seamus. On vient pour bosser, soit disant. »
Evidemment.
« Et toi, c'est quoi ton petit nom ? » demanda le blond avec un graaand sourire, surtout à cause du regard ahuri de William. Il sortait des années 40 ou quoi ? Comme il ne semblait pas décidé à répondre, Seamus ajouta : « Tu t'appelles quand même pas Oui-oui ?
« William, » finit-t-il par répondre, une fois le choc passé. On avait du lui parler comme ça une fois dans sa vie. « Et lui c'est Yann. Et elle, c'est Syorah. »
« En tout cas, j'adore tes cheveux, » rigola Blaise.
Il avait le regard fixé sur la tête à Yann, à cause de ses cheveux incroyablement… verts. Le vampire éclata de rire, et William fit un petit sourire.
« Si on pouvait commencer cette satané réunion, » souffla fortement Draco d'un air tragique, attirant l'attention des perturbateurs.
« Draco ! » s'exclama alors Blaise. « Je t'avais pas vu. »
« Fous moi la paix, » grommela le blond.
« Et ben, je vois que t'es toujours d'aussi bonne humeur, ça fait plaisir, » sourit Blaise, pas perturbé pour deux sous.
Quatre personnes entrèrent alors dans la grande salle : deux hommes et deux femmes. Deux femmes ayant des cheveux qui auraient pu attirer l'attention de William s'il n'avait pas connu Yann depuis toutes ces années. Celle qui semblait être la plus jeune – pas de grand-chose – avait des cheveux roux vif, non sans rappeler ceux des jumeaux Weasley, et l'autre les avait violet. Dumbledore accueillit les nouveaux arrivants :
« Kingsley, Nymphadora, » Waw, la vache, le nom. D'ailleurs, William remarqua la grimace de la jeune femme aux cheveux violets. « Ginevra, » Même réaction sur la rousse. « Neville, Il ne manquait plus que vous ! Venez vous assoir, la réunion peut commencer. »
« Quoi ?! » s'exclama un Seamus indigné. « Pourquoi vous nous avez enquiquinés pour qu'on se la ferme alors qu'on pouvait même pas commencer ? »
« Parce qu'on avait envie que vous la fermiez, Finnigan, » grinça Snape, d'une humeur de chien. « Vos bavardages sont tout à fait inintéressants pour nous autres. »
Seamus sembla hésiter à tirer la langue au professeur de Potion, mais se ravisa : il avait quand même un minimum d'instinct de survie. Alors tout le monde fut enfin installé, et que Dumbledore allait commencer à parler, William prouva une fois de plus qu'il était un emmerdeur.
« Faut que j'aille aux chiottes (« on était pas obligé de savoir ça. »), » dit-il d'un ton badaud, en se levant.
« Encore ? » se moqua Yann.
« T'as pas de vessie, tu peux pas comprendre, » rétorqua William. « Quelqu'un me montres où c'est ? Sinon, j'vais encore me perdre et retomber sur le fantôme hystérique. Une fois, ça m'a suffit… »
« Je viens ! »
Et Seamus et Harry disparurent avant que quelqu'un n'ait pu protester. Snape poussa un profond soupir, ce qui étonna tout le monde tellement c'était out of character.
« On en a pour des heures, à ce rythme là… »
Une bonne demi-heure après, les deux illuminés refirent enfin leur apparition. Draco jura que s'il n'obtenait pas ses huit heures de sommeil, il les dépècerait tous les deux et irait vendre leur peau au marché noir.
« Oh, bah alors, on est délicat ? Pauvre petite chose, que quelqu'un aille le border et lui raconter une histoire pour qu'il fasse un bon gros dodo, » se moqua William avec un sourire narquois. Draco se rendit compte qu'il avait parlé à voix haute, et commença à sortir sa baguette pour faire ravaler son sourire à ce petit emmerdeur.
« Allons, allons, » sourit Dumbledore d'une manière apaisante.
William se détourna, toujours avec son petit sourire, et Draco ne put que rêver de l'achever. Dumbledore allait de nouveau prendre la parole pour rendre la soirée un peu plus constructive qu'actuellement, mais le tueur à gage dut continuer sur sa lancée. Evidemment.
« J'ai faim. »
« Willy, t'as pas assez mangé aujourd'hui ? » ricana Yann. « Je me demande comment un truc aussi petit que toi peut manger autant… Tu dois bien avaler ton poids en nourriture par jour. »
Le vampire laissa échapper un grognement de douleur lorsque William lui donna un coup de pied, et il reprit en grommelant :
« Et voilà, et voilà. On me traite d'anorexique, mais on veut pas me nourrir. Il est beau le monde. »
« Oui oui, » sourit narquoisement Yann. « Mais tu sais, on s'en tape, nous. Alors ferme la et meurs en silence. »
Deuxième coup de pied. Même pieds nus, le vampire devait avouer que le petit bout d'homme en face de lui se défendait bien. Trop bien. Injuste. William lui jeta un regard ô combien corrosif et lâcha l'affaire. Pendant dix secondes.
« Non, sérieusement, j'ai super faim. J'ai pas assez mangé ces derniers temps, je suis en pleine croissance ! (« Hahaha, tu rêves. » « La ferme. ») Je vais faire une crise d'hypoglycémie à cette allure là ! »
Cette fois ci, ce fut Syorah qui lui jeta un regard consterné, de pair avec une demi-douzaine de regards agacés, mais il s'en fichait comme de sa première chemise.
« Si tu pouvais claquer en passant, » glissa sournoisement Yann.
Il dut rapidement retourner masser sa jambe, étonné qu'elle ne soit pas encore cassée.
Une fois un petit brun enfin silencieux, un directeur extrêmement amusé put enfin ouvrir sa réunion.
« Si vous êtes réunis ici ce soir, c'est – »
« Pour célébrer l'union de deux débiles de plus sur cette planète, paix à leur âme, » le coupa William en ricanant, sous le regard réellement blasé de sa camarade vampire.
« Dis moi, tu serais pas un peu obsédé par le mariage, mon gra- mon petit ? » rigola Yann, se recevant un regard noir pour la rectification. « Si tu veux, je peux toujours allée récupérer ta blondasse, et je veux bien être ton témoin ! »
« Non, merci (Je t'arracherais les yeux avec un couteau rouillé si t'oses), » renifla William. « C'est plutôt le genre de l'aristo, d'être tout sentimental. Ca se voit, non ? C'est marqué « Je cherche l'âme sœur pour un mariage éternel » sur son front. »
A sa grande horreur, Draco se sentit rougir. Il combattit cette réaction humaine aberrante, et assassina du regard le tueur à gage. Non, il n'était pas sentimental, bon sang ! William s'excusa du regard à Dumbledore qui lui sourit en réponse.
« Bien. Si j'ai donc tenu à faire cette réunion, c'est parce que … Et bien… »
Et le Directeur ne sut trop que dire, ce qui ne lui ressemblait pas. Comment formuler la situation, vraiment ? William roula des yeux et lui épargna la peine.
« C'est moi ! » s'exclama-t-il joyeusement. (« Oh, William nous fait une crise de nombrilisme aigue ! » « Il est super beau mon nombril, d'abord. » « Le mien est mieux que le tien. » « Toi, t'es mort, ça compte pas. » « Mon nombril t'impressionne, hein ? T'as peur de compétir contre lui ! » « Et un coup de boule dans ton nombril, t'as peur que je t'en foute un ? … Ca pourrait même le déformer… » « Eloigne toi de moi, mooooonstre ! » « C'est mon deuxième prénom. Tu te souviens ? C'est toi qui me l'as donné. » « Ah ouais ! Et le premier, c'est connard ! » « Comment tu l'as su ?! » « Là, regaaaarde ! C'est marqué sur ton front ! » « Ah, c'était ça, dans le miroir ! J'arrivais pas à lire à l'envers. » « A l'endroit non plus, d'ailleurs. ») (Précision : j'étais pas toute seule, sur celui là.)
Quelques regards curieux lui furent destinés, mais il les ignora, préférant croiser les bras et s'enfoncer la tête dedans, étouffant un bâillement à lui en décrocher la mâchoire, décidant que Dumbledore pourrait bien prendre la suite en main. Ce qu'il fit. Yann, amusé, pour lui « donner du courage », le gratifia d'une bonne tape dans le dos, ce qui manqua de lui déboiter presque l'épaule…
… Et il riposta en lui collant une droite, et ils étaient repartis. Draco décida que sa vie était devenue un enfer.
Une fois que Dumbledore eut fini de résumer partiellement la conversation, toutes les personnes qui n'étaient pas au courant avaient des têtes ahuris. Seamus notamment.
« Naaaaaan, sérieux, t'as fait tout ce bordel à toi tout seul ? »
William, peu sur de ce qu'il devait dire ou faire, hocha précautionneusement la tête, gardant son regard fixé sur le blond qui avait les yeux grands comme des soucoupes et la bouche ouverte. Immédiatement, son visage se fendit d'un grand sourire et il s'exclama joyeusement :
« Hahahaha, balèze mon pote, Voldemort aurait voulu qu'il aurait pas pu faire pire. »
« Indirectement, c'est sans doute Voldemort, » soupira Snape. « Qui d'autre aurait voulu faire assassiner le Ministre ? »
Les mains de plus de la moitié des personnes présentes se levèrent promptement, sous le regard pétillant de Dumbledore. Snape roula des yeux. William devint curieux.
« C'était un abruti, » lui glissa Seamus.
« Il avait une tête d'abruti, en tout cas, » confirma William. « Quand il m'a vu, il a été terrifié, c'était tordant. »
« Devait avoir des problèmes de vue, » ricana Yann, qui para automatiquement le poing en direction de sa tête.
« Donc, t'es un vampire ? » intervint le blond.
Yann, pour répondre, ne fit qu'un grand sourire, dévoilant une dentition plutôt pointue, dans l'ensemble.
« Troooop cool ! Dis, tu veux pas me faire vampire, aussi ? C'est la classe ! »
« Fais gaffe, » le prévint William. « Ça tue soixante quinze pour cent de tes neurones dans le processus. C'est pour ça que tous les vampires, c'est des débiles. »
« Et Nathaniel et Syorah, t'en fais quoi ? » demanda Yann d'un ton neutre.
« Eux, ils étaient pas humains à l'origine… »
William se reçut un livre sur l'arrière de la tête. Evidemment, sa camarade vampire l'avait entendu, sinon ce ne serait pas drôle. Il ravala un grognement de douleur et ramassa le bouquin, regardant le titre. Qui n'était écrit dans aucune langue connue. Il ne chercha pas et renvoya le livre par-dessus son épaule. Il ne retomba jamais.
« Et quand y'a pas de neurones à l'origine ? » s'enquit Blaise.
« Euh… Ca doit virer dans les négatifs, » répondit pensivement le tueur à gage. « Genre, c'est plus de l'air, c'est du plomb. »
« Bon, ben abstiens toi, » rigola Blaise. « Après, on aura vraiment l'air trop intelligent à côté de toi. »
Seamus ne riposta pas et tenta de lui faire un trou dans le crâne avec ses yeux, sans trop réussir, ne serait-ce faire rire Blaise encore plus fort. Il ne relança pas le sujet – il s'était assez fait vanner pour la journée.
« Et moi qui pensais que tu déconnais quand tu disais que tes potes, c'étaient des vampires, » reprit le blond.
« Héhé, je ne dis des conneries que soixante dix pour cent du temps, » sourit William.
« Le reste du temps, il mange, il dort, ou il fait exploser quelque chose, » compléta Syorah qui était venue voir de quoi donc parlait son débile d'ami humain, l'expression moqueuse.
« Au moins, je parle. »
Et ce que William faisait subir à Yann une quinzaine de fois par jour lui tomba dessus : Syorah lui enfonça la tête dans la table d'un coup de coude. Sauf qu'au contraire du vampire, il se releva pas. Yann lui jeta un coup d'œil et se mit à rire franchement, tandis que Syorah secouait la tête en marmonnant pour les sorciers :
« Il s'est endormi. »
Tout le monde regarda le jeune homme d'un air surpris. Il s'était endormi… Okaaaay.
« J'ai toujours su qu'il avait des tendances narcoleptiques, » réussit à dire Yann entre deux rires.
« En même temps, ça fait un moment qu'il a pas dormi, » soupira le vampire.
« …Un moment ? » hésita Draco.
Syorah lui jeta un regard 'surpris' (aussi surpris que son regard puisse l'être) et Yann s'arrêta de rire pour le fixer à son tour. Cela mis le blond mal à l'aise.
« Ouais, une semaine, je dirais, » finit par répondre Yann, toujours en train de le fixer.
Logique, ça faisait une semaine que le tueur à gage était après lui. Non, il n'allait quand même pas se sentir coupable pour la préméditation de son propre meurtre, fallait pas rêver.
« Impossible qu'il n'ait pas dormi en une semaine, » grogna Snape. Lui, ça faisait trois jours qu'il ne dormait pas, et il était à sa limite, et il était un espion entraîné en temps de guerre. Alors une semaine pour ce jeune… « Ce n'est pas humain. »
« Il vit de manière quotidienne avec un vampire depuis qu'il est gosse, » soupira Syorah d'un air exaspéré, comme si c'était évident.
« Il est plus vraiment humain. C'est pour ça qu'il est là, non ? » compléta Yann.
Dumbledore, voyant l'humeur générale quelque peu faiblir, décida de profiter de l'accalmie due au jeune homme évanoui, et déclara :
« Il me semble qu'il est temps pour tout le monde d'aller prendre une bonne nuit de sommeil ! »
Tout le monde, par réflexe, se leva et se dirigea vers la sortie de la Grande Salle, pour en effet, aller s'écraser quelque part et pas bouger aussi longtemps que possible. Yann s'était récolté la tâche de bouger William, et dut le porter, car étant le seul à pouvoir l'approcher – Syorah s'était évaporée il ne savait trop où – et étant dans l'incapacité de faire de la magie. Il allait le tuer. Puis Seamus mit le doigt sur un détail qui pourrait poser un léger problème dans les minutes qui suivirent.
« On dort où, en fait ? »
William ouvrit difficilement un œil, pour le refermer de suite, maudissant jusqu'à la trentième génération le crétin qui avait eu la bonne idée d'ouvrir les volets, rideaux ou il ne savait trop quoi quand y'en avait qui dormait. Il s'assit sur ce qu'il assumait être son lit, les yeux toujours fermés, attendit quelques minutes puis se décida à les rouvrir tout en se promettant de dépecer quiconque oserait faire ça encore une fois. Il avait toujours mal au crâne, mais au moins, il pouvait vaguement voir quelque chose. Il resta comme ça une dizaine de minutes, le regard dans le vide, et se demanda s'il devenait vraiment marteau ou si cette pièce lui était réellement inconnue.
Il était pour le moment sur un matelas, au milieu d'autres matelas, au milieu d'une pièce de grandeur moyenne, si l'on considérait l'appartement de Joshua de deux cent dix huit mètres carrés un espace de grandeur moyenne. Sans doute était elle bien aménagée, mais William venait de se réveiller, il n'y prêta pas la moindre attention (de quelle couleur déjà était sa chambre, déjà ?). Il remarqua cependant sa tenue, ou en l'occurrence, son manque de vêtements, et se demanda vaguement comme il s'était retrouvé dessapé. Comment il s'était retrouvé ici tout court, d'ailleurs. Il verrait plus tard.
Une fois qu'il eut mis son cerveau plus ou moins à l'endroit – il se souvenait de son nom, maintenant –, il se leva. Et resta immobile quelque temps, histoire de retrouver sa stabilité et de ne pas trébucher sur ses pieds. Puis il commença à déambuler à la recherche d'une porte – une fois qu'il aurait évité la chaise qui s'obstinait à se poser devant lui. La première qu'il trouva ne lui fut pas d'une grande aide, un espèce de placard qui servait à allez savoir quoi, la deuxième lui fut un peu plus utile, derrière se trouvait la salle de bain, où il put recourir à quelque besoin, dont s'asperger le visage – une fois qu'il aurait trouvé le mode de fonctionnement des robinets – et d'autres choses. Il ressortit – en ayant réussi à éviter la baignoire, admirez – et chercha une autre porte. Après en avoir confondu une avec un chandelier accroché au mur (ne posez pas de questions), il finit enfin par trouver celle qui menait dehors – un couloir. En pierres. D'abord cette pièce, maintenant le couloir… C'était plus grand chez lui que ce qu'il n'imaginait…
Son cerveau analysa la situation : il était dans un endroit totalement ou du moins partiellement inconnu, seul, et il ne savait où. Mais l'information n'atteint jamais le cerveau, et il haussa les épaules. Il verrait plus tard. Il mit un pied dehors, puis stoppa, baissant les yeux. Il fit demi tour et ressortit trente secondes plus tard avec le drap de son lit autour des épaules – malgré son état de coma relatif, il lui semblait une mauvaise idée de se balader en sous vêtements au milieu de nulle part. Il prit ensuite le couloir vers la gauche, se disant qu'il finirait bien par atterrir quelque part. Ou au moins, il l'espérait, ce qu'il assumait désormais ne pas être chez lui semblait tout de même d'une taille raisonnable.
La chance était avec William, ou Poudlard désirait rester entière, car il se retrouva sous peu dans la Grande Salle. Mais ça, William, il ne s'en souvenait pas. Mais elle était très grande cette salle, avec plein de gens dedans. Et de la nourriture. Mais il resta inerte, encore incapable de faire quoique ce soit. Et quelqu'un finit par lui sauter sur le dos, manquant de le faire tomber – la personne était visiblement plus corpulente que lui. Diantre.
« Williaaaaaaaaaaaam ! »
Officiellement, il venait de perdre l'ouïe dans son oreille gauche. Il jeta un coup d'œil à son attaquant, un blond en uniforme avec du rouge et du doré. De toute évidence, c'était un étudiant. Depuis quand il connaissait quelqu'un d'encore scolarisé ? Plus important, qu'est ce qu'il faisait dans un établissement scolaire… ? Et qui c'était, ce blond ?
« Tu sais, je pensais pas que t'allais vraiment rester ici. C'est cool. »
C'est où, ici ? William resta de marbre – ses muscles faciaux étaient encore paralysés. Il ne parla pas non plus – pour dire quoi ? Mael, car c'était lui, ne se rendit pas compte du mutisme de son interlocuteur tandis qu'il babillait sur Dieu seul savait quoi – ou plutôt, il l'ignora. Il dut néanmoins s'interrompre quand un élève avec le même uniforme mais avec du vert et de l'argent arriva sous le regard indifférent de William.
« C'est le type d'hier ? »
« Ouaip. S'appelle William, au fait. »
« Hn. Pourquoi il a un drap sur le dos… ? »
« Ah, Aodh, tu me poses de ces questions. Comment tu veux que je le sache ? »
« Parce que tu viens de parler avec lui pendant dix minutes ? »
Mael haussa des épaules, pris celles de William, et le dirigea vers la table des Gryffondor, l'asseyant sans trop de résistance, et remplissant son assiette d'un peu n'importe quoi. Le Serpentard regarda son ami partir avec un sourcil levé, puis haussa des épaules et alla rejoindre sa propre table, secouant négativement la tête la tête aux regards curieux qu'on lui lançait – non, il n'en savait pas plus qu'eux. Mael, quand à lui, finit par se rendre compte du manque de réactivité de William – il ne mangeait pas. C'était pas normal. Il haussa un sourcil et secoua une main devant le visage du jeune homme, tout en lui disant :
« Hey, Willy ? »
Aucune réaction.
« Youhou, Williaaaaaaam, y'a quelqu'un ? »
Visiblement, non. Il lui enfonça un doigt dans les côtes, mais rien ne se passa. Il recommença, puis finit par agripper ses épaules pour le secouer fortement. Mais évidemment, William n'en fut pas plus réactif. Il était en train de se demander s'il ne devrait pas lui enfoncer sa fourchette dans le bras ou quelque chose, quand une main se posa sur son épaule. Il se retourna et vit Yann, debout derrière lui, observant son ami avec un sourire en coin. Voyant le regard interrogateur du Septième Année, il lui expliqua, amusé :
« C'est pas la peine, son encéphalogramme est cliniquement mort. »
« Est-ce que tu sais au moins ce que ça veut dire ? » renifla Syorah tout en continuant son chemin sans attendre de réponse. Yann l'observa partir avec des yeux plissés.
« Peu importe, » finit-il par dire en secouant la tête.
« Et tu fais comment, alors ? » lui demanda Mael, tout en finissant son assiette.
« Comme ça ! »
Yann allait joyeusement s'atteler à la tâche lorsque Malfoy passa à coté d'eux (lançant un regard dédaigneux à la table des Gryffondor, et un regard acide à Mael, se souvenant des quelques mois passé en sa compagnie dans le même établissement. Un cauchemar. Les jumeaux Weasley était une bénédiction, comparés à lui et à ce Serpentard qui avait collaboré avec l'ennemi.) et s'arrêta. Il demanda :
« Qu'est ce qu'il a, encore ? »
« Mais rien, » sourit Yann. « Il a juste le réveil difficile. »
« Sans blague. »
« Nan, je te jure, tu peux le frapper qu'il le remarquerait même pas. Tiens, essaye. »
Draco jeta un regard méfiant au vampire, puis au tueur à gage, et haussa les épaules. Après tout, il risquait pas grand-chose. Son poing rencontre la joue droite du jeune homme dans un son mat, et en effet, il n'y eut aucune mouvement, ne serait-ce sa tête qui se décala de presque quatre vingt dix degrés vers la gauche. Draco se frotta la main gauche : il avait frappé fort, mine de rien. Il releva la tête vers le vampire, pour le trouver souriant d'un air niais, l'air heureux, une carafe d'eau à la main. Il ricana à l'adresse de Draco :
« Et maintenant, t'as tout intérêt à le tuer maintenant, sinon, t'es vraiment très mal. »
Etrangement, il n'eut pas de mal à la croire.
Yann alla se placer derrière son meilleur ami, et plaça la carafe au dessus de sa tête, puis déclara d'un air très professionnel :
« Regarde, Mael, comment on doit s'y prendre pour réveiller un nain de jardin. »
Et il renversa la carafe. Le tout se passa en trente secondes, suivant lesquelles un cri strident retentit et un vol plané fut de mise pour notre bon vieux vampire. William, enfin alerte, le regardait d'un œil orageux – ce n'était pas le plus plaisant des réveils, mais c'était le préféré de Yann. Bien sur.
« Non mais ça va pas ? Espèce de dingue… »
« Oh, pauvre chou, si sensible dès le matin, » sourit Yann. Abruti.
Puis il remarqua la douleur lancinante dans sa mâchoire droite, lui faisant lâcher un halètement de douleur mêlée de surprise. Il ne lui fallut que trois secondes pour en venir à une conclusion. Et à en chercher l'auteur, avec un air agacé – qui était assez débile pour le frapper de bon matin ?
Ca pouvait pas être Yann, il avait tellement l'habitude (ce fut sa technique de réveil, il y avait quelques années) qu'il aurait paré sans même s'en rendre compte, au grand agacement de ce dernier, qui trouvait ça injuste et pas drôle. Mais, ça ne pouvait être que quelqu'un à proximité de ce grand dadais à la tignasse verte, sinon « auto-système de défense » aurait arrêté le truc qui l'avait frappé. Et d'après le grand sourire débile sur le visage de Yann, il l'avait fait exprès, cet imbécile.
Il jeta un coup d'œil à ses voisins de droite et de gauche – qu'il n'avait jamais vus –, mais l'air terrorisé de ces aliens lui dirent tout ce qu'il avait à apprendre, à savoir, va chercher ailleurs. Dans ce cas, en face de lui. Mais les mains occupées par ses couverts et visiblement captivé par son repas jusqu'à une minute auparavant, William ne put que conclure que non, Mael ne lui avait pas collé un pain. Tant mieux, il n'aurait pas à le finir.
Ne restait donc plus que… Il se retourna, et son regard tomba sur une chevelure blonde. Son regard s'orna automatiquement d'une flamme psychotique. C'était la déclaration de guerre.
Draco devint légèrement méfiant quand il sentit l'aura meurtrière dirigée vers sa personne. Qui savait de quoi cet ahuri était capable ? Yann, tout souriant, une fois qu'il eut retrouvé tous les morceaux, posa une main sur l'épaule de William et lui dit :
« Allez, viens, mon petit pote, on va te trouver des vêtements. » (« Tu sais où tu peux te le mettre, ton petit ? » « T'arrêtes un peu avec tes allusions obscènes, petit rebelle ? » « … Je te jure qu'un jour, j'aurais ta tête accroché au dessus de mon lit. »)
Dans la quête « je me trouve quelque chose à mettre sur le dos », William apprit dans la foulée que Dumbledore les avait tous casé dans une pièce commune (d'où sa surface, c'était pas juste pour leur confort personnel), parce qu'une chambre par personne, y'en aurait pas eu assez (ils étaient pas un peu genre dans un château ? Peu importait.), que lui avait dit Yann (et si Yann a dit…), qu'ils allaient être rejoints par une armada d'il ne savait trop quoi, là, il avait pas compris (des renforts : d'autres anciens étudiants), mais que Malfoy (« Qui ? » « La blondasse. » « Fallait le dire plus tôt. ») était dans une chambre à part, en tant que personnel éducatif, ce qui ravit totalement William, moins il voyait le blond, mieux il se portait.
Il apprit également que Théodore, bien que pas bien grand, l'était déjà plus que lui, vu que le pantalon qu'il avait du lui emprunter bon gré mal gré trainait par terre et nécessitait une ceinture – Yann ne le loupa pas, bien sur. Il s'était retrouvé forcer d'emprunter des vêtements, parce qu'évidemment, il n'avait pas de bagages ou quoique ce soit. On l'avait enlevé, duh. Pas comme Yann et Syorah – il ne manquait pas de maudire Nathaniel. On devait donc lui prêter des fringues jusqu'à ce qu'on aille lui chercher les siennes ou qu'on laisse y aller. Mais avec tout le mal qu'ils s'étaient donné pour lui mettre la main dessus, et bien… Il pouvait toujours courir.
Yann le mit également au courant du fait qu'il avait dormi comme une souche pendant deux jours et demie, qu'il avait réussi Dieu savait comment la main sur un nouveau tee shirt Bob Marley, qu'il arborait fièrement sous le regard blasé de William (« Cool, du combustible. » « Vade Retro Satanas ! »). Aussi, quelqu'un avait retrouvé ses chaussures, mais « quelqu'un » les avait mis là où personne ne savait, donc il était vachement plus avancé.
Et surtout, qu'il devait manger tout ce qu'il y avait dans l'assiette devant lui – ils avaient fini par revenir dans la Grande Salle avant la fin du déjeuner. Le brun regarda d'un air neutre le contenu de ladite assiette, et ses sourcils se froncèrent devant l'aspect plus que suspect que prenait son déjeuner, surtout sachant que c'étaient Yann, Syorah, Seamus et Fred qui avaient tout mis dedans. Il n'y accorda qu'un second regard avant de prendre résolument celle de son voisin.
« Hey ! Mais te gêne pas, surtout ! »
Il ne remarqua qu'à ce moment là que son voisin n'était autre que le blond. Evidemment. Ses yeux se remplirent d'une flamme certainement psychopathe, parce qu'il avait toujours un souvenir assez vivace de leur dernière entrevue, le bleu assez vivide commençait doucement mais plus que surement à s'étaler sur sa mâchoire droite. Il lui revaudrait ça. Mais pour le moment, il décida simplement de l'ignorer et de se tourner pour examiner sa nouvelle assiette, qui avait tout de suite l'air plus comestible.
Draco soupira mais décida de laisser passer. Il risquait seulement de le mettre de très mauvaise humeur, son réveil l'ayant déjà mis dans de mauvaises dispositions. Il grommela juste un peu pour la forme, stoppant néanmoins à un regard noir du jeune homme – il imposait quand même une certaine aura malfaisante, à ce moment là. Il se resservit donc, sans desserrer les mâchoires.
William, mettant de côté la présence de son voisin – et son désagréable souvenir –, allait se mettre à manger – il mourrait de faim, quand un évènement insolite, même pour lui, se produit. Il y eut une invasion de grizzlis. Non non, sérieusement. Il zieuta curieusement la boule de poils verts à côté de lui. Puis cligna des yeux. De l'autre côté, une blonde platine. La salle était désormais peuplé de couleurs diverses et variées, de pilosité plus ou moins importante (le grizzli blanc du milieu de la table semblait être une race poils longs, parce qu'on ne voyait même plus ses yeux), à l'exception de lui-même, et de Syorah. Il lorgna son assiette, et jugea peu prudent d'y toucher, tout compte fait. Ca semblait quelque peu… toxique.
Puis il partit dans une crise de fou rire hystérique, enfouissant sa tête dans ses bras, ne supportant pas de regarder ce que Yann était devenu sous peine de mourir par suffocation. La chose verte lui donna quelques tapes dans le dos pour l'aider à s'étouffer, et William en avait les larmes qui lui coulaient des yeux, à ce point là. Les regards posés sur sa personne étaient hargneux, agacés, amusés ou blasés selon l'individu.
L'effet de ce… truc était limité, puisqu'une poignée de secondes plus tard, alors que William avait presque réussi à se calmer, les grizzlis avaient disparu et des humains avaient fait leur réapparition, plus ou moins bougon, refaisant démarrer William qui commençait à avoir mal au ventre. Yann le regardait d'un air amusé et satisfait, de même que Syorah, qui contrairement à son homologue, n'avait pas été touché : elle ne mangeait pas pour rien, elle.
Il sursauta dans sa crise de fou rire quand quelqu'un hurla :
« BORGHILD ! MUIREADHACH ! » (« La vache, le nom. » « Au moins, il en a un. » « Au moins, il s'en souvient. »)
Waw, on pouvait dit que la madame avait du coffre, même le brun en avait arrêté de rire et se tâtait les oreilles pour voir si elles étaient toujours là. Les autres habitants de la table semblaient de son avis, si leur grimace signifiait quoique ce soit. Dumbledore se reprit néanmoins rapidement et déclara joyeusement :
« Voyons, Minerva, calmez vous ! »
« Mais… Ils… Encore ! »
McGonagall n'en trouvait plus ses mots, mais tout le monde comprenait clairement ce qu'elle voulait dire.
« Ne vous énervez pas pour si peu, ma chère amie, » sourit candidement le vieil homme. Drôle d'image. « Mr Borghild ? »
Le Gryffondor leva des yeux tous pétillants et innocents, et répondit candidement :
« Voui ? »
« Comment avez-vous réussi à convaincre Mr Muireadhach de vous accompagner en pleine nuit rousse pour aller cueillir des pétales de choux chanteurs de Carmaville ? »
« Mais ! » s'exclama Mael d'un air presqu'offensé. « C'est pas nous ! »
Dumbledore lui lança un regard équivoque, et Mael fit un sourire penaud, l'air de dire qu'il ne perdait rien à essayer. Il prit un air vaincu et soupira tragiquement.
« Du chantage. Disons que quand on est voisin depuis des années, j'ai eu le temps d'accumuler des photos dossier. Y'a des photos de lui quand bébé prend son bain, quand il court tout nu dans – »
Et Mael continuait de parler, mais aucun son ne sortait de sa bouche. A la table des Serpentard, un élève de Septième Année avait sa baguette levée, et se pinçait le nez d'un air las.
« Le drame de ma vie. »
Alors qu'Aodh s'était contenté de maudire Mael jusqu'à la douzième génération jusque là, il poussa jusqu'à la vingt-et-unième quand le concierge entra en jeu.
« Interdit d'utiliser de la magie en dehors des cours ! Déten – »
« Mais on a pas fait de magie, » intervint Mael d'un air condescendant. « C'était une potion, vous savez, le truc qui fait des bulles quand on le touille. »
L'idiot blond n'avait visiblement pas compris que le concierge faisait allusion au sort que le Serpentard venait de lancer, mais peu importait. Aodh se frappa le front avec le plat de la main. Il ne comprenait réellement pas pourquoi il était ami avec ce débile. Dumbledore souriait comme un gosse à qui on aurait dit que Noël était en avance cette année.
« Allons, Argus, calmez vous. Pas besoin de gâcher la soirée de quelqu'un avec de telles futilités. »
Cela arrêta d'un même coup la professeur de Métamorphose qui avait l'intention d'étaler la détention sur deux semaines.
La salle était retombée dans un silence relatif et tout le monde allait retourner à sa nourriture, une fois que les deux élèves eurent assurés que ça ne recommencerait pas, lorsqu'un pop ! retentit. Yann s'exclama promptement :
« Un Gremlins miniature ! Dis, Syorah, j'peux le garder ? »
Mais avant qu'il n'ait le temps d'entendre la réponse, une main velue lui avait enfoncé la tête dans la table – encore. Devant la stupéfaction générale, la boule de poils noirs marmonna :
« Quoiiii ? Ca va, j'avais juste la dalle… »
Cela n'arrêta pas les regards, mais éventuellement, tout le monde retourna à son assiette. Jusqu'à ce que quelqu'un face judicieusement remarquer :
« On était pas censé ne pas se re-métamorphoser ? »
Mael eut un rire nerveux.
Deux jours plus tard, William soupirait profondément – et lâchait un chapelet d'injures bien fourni au passage – dans son café, lançant un regard noir à sa manche trop longue, et donna un coup de pied – nu (il n'avait toujours pas retrouvé ses pompes, évidemment) – dans le tibia de Yann qui riait comme une hyène hystérique à coté de lui face à sa bonne humeur évidente. Cela n'arrête pas Yann, qui ne fit qu'attraper une des lanières prévues pour y faire passer une ceinture et tira dessus, mettant bien en évidence que c'était au moins une taille trop grand. Il enfonça sa fourchette dans la main du vampire, et re–soupira.
« Tu pourrais arrêter de soupirer ? Ca me porte sur les nerfs. »
Et comme la vie était une belle emmerdeuse, elle faisait que William se retrouvait à tous les coups à coté de Draco Malfoy à chaque repas. Il ne fit que lancer un bref regard de dédain au blond, et pour une raison comme pour une autre que l'on ne nommera pas, la chaise du blond se déroba à ce moment précis, le faisant très inélégamment tomber par terre, causant l'hilarité générale. Parce que, évidemment, la Grande Salle était remplie.
Draco lança un regard meurtrier au jeune homme qui ne put le voir, vu qu'il avait la tête tournée de l'autre coté. Cependant, le blond n'en rajouta pas, se doutant bien que le résultat finirait sans doute avec une bricole lui tombant encore dessus. Surtout avec le bleu maintenant jaune toujours sur la mâchoire du jeune homme.
William soupira une nouvelle fois, sous le regard agacé de Draco et le ricanement grinçant du vampire, se leva d'un air las, pour trébucher sur son pantalon trop grand, histoire de bien améliorer son humeur. Quand il sortit, tout le monde soupira de soulagement quand la tension disparut. William, ces derniers jours, avait été d'une humeur de chien, et pourtant, les cours, entraînement, ou quoique ce soit qui nécessite de la matière grise n'avait pas encore été ne serait ce que mentionné, et pourtant, même Seamus et sa bonne humeur contagieuse évitaient le brun au possible.
Comme le disait Yann d'une manière angélique (et très rapide, parce que sa fuite devait s'effectuer dans les dix secondes), William avait le mal du pays, et la nostalgie le rendait bougon.
William votait plutôt pour des amis persécuteurs.
Finalement, au bout de trois jours, parce que Dumbledore commençait à craindre pour la santé de ses enseignants, le directeur autorisa le jeune homme à faire une virée à Londres, pour récupérer quelques affaires, passé quelques coups de fils ou quelques visites ou quoique ce soit que fassent les jeunes de son âges et qu'il soit revenu dans les deux heures. Ou du moins, c'est ce qu'il était prévu à l'origine dans l'esprit du vieux sorcier, qui ne connaissait pas encore le caractère têtu de William.
A partir du moment où le vieux barbu annonça la nouvelle à William en ce bon samedi matin pendant le petit déjeuner, où il était pas si tranquillement occupé à ruminer Satan seul savait quoi dans son café qu'il songeait fortement à balancer sur quelqu'un (une tête verte ou blonde, en l'occurrence), le visage de celui-ci s'orna d'un grand sourire, qui pas si étonnement que ça, irrita Draco immédiatement. Prototype du gosse pourri qui se voyait céder son caprice – pas la peine d'analyser son propre comportement, merci bien.
« Oh, c'est trop bien ! Merci, M'sieur, ça m'arrange. Peut être même que demain je pourrais – »
Le vieil homme mit sur pause. Demain ? Ah, non, ce n'était pas ce qui était prévu.
« William, ce serait préférable si tu pouvais rentrer aujourd'hui, parce que… »
Il s'arrêta tout seul. William n'écouta déjà plus, il était en train de boire son café – froid – avec un sourire… comme seul William savait les faire, et ignorait totalement le directeur. Celui-ci soupira d'un air amusé, et décida de laisser faire – mieux valait qu'il craque dehors que dedans.
« Mais, » reprit-il d'un air volontaire, ce qui attira de nouveau l'attention du brun. « Tu comprends bien que je ne peux pas te laisser y aller tout seul. » A ça, les épaules de William s'affaissèrent, et il soupira.
Les yeux de Dumbledore balayèrent les occupants de la table à cette heure si matinale le premier jour d'un weekend, et inévitablement, tombèrent sur le blond en train de manger ses tartines avec mauvaise humeur. Aux antipodes du jeune William. Le directeur eut un petit sourire connaisseur, que s'il l'avait vu, Draco aurait craint. Mais son regard était obstinément collé à la table, qu'il tapotait d'un geste nerveux – un de ses tics.
« Tu emmèneras Mr Malfoy avec toi. »
La tête du concerné se releva brusquement, parce que s'il essayait de faire comme s'il ne le faisait pas, il avait bien écouté la conversation. Et ne put qu'éprouver de l'horreur quand il entendit ça. La tête de William se tourna légèrement de manière à ce qu'il puisse voir le blond du coin de l'œil, d'un air blasé, puis haussa les épaules pour dire que ça lui était égal. Mais à Draco, ça ne lui était pas égal.
« De quoi ? »
« Voyons, Draco, » le résonna le directeur d'un air joyeux. « Tu ne souhaiterais quand même pas que ce petit chenapan s'évanouisse dans la nature après tout le mal que tu t'es donné pour lui mettre la main dessus, si ? »
Les méthodes peu orthodoxes du vieil homme firent sourire William dans son café, et Draco ne put que grogner.
Une dizaine de minutes plus tard, et une quantité absolument inimaginable dans l'estomac du petit brun (mais où il mettait tout ça ?!), celui-ci laissa échapper un soupir d'aisance, et se leva énergiquement.
« Bon, ben j'ai qu'à y aller. »
Draco allait protester – il n'avait pas fini de manger, il n'avait pas un aspirateur incorporé, lui – puis se décida contre. Pas la peine de réveiller les pulsions sadiques refoulées du nain over-piercé avant même de partir, il trouverait bien de quoi manger peu importe où l'autre idiot avait l'intention d'aller. Il se leva donc pour suivre le tueur à gage en congé sabbatique, la mort dans l'âme. Celui-ci s'était d'ailleurs arrêté à la porte de la Grande Salle, et attendait… quelque chose, mais le Diable si Draco le savait. Peut être que Dumbledore lui donne un Portoloin, ou lui dise comment partir, en fait, parce que l'imbécile ne le savait probablement même pas – si l'existence des sorciers en général lui passait au dessus de la tête. Mais apparemment, non, ce n'était pas ça, vu la fusée verte qui courait dans le couloir.
« Oi, Yann, tu viens avec nous à… Okay. »
Le vampire était arrivé à toute vitesse, mais le temps qu'il finisse sa phrase, était arrivé à l'autre bout du couloir, sans s'arrêter ni prêter aucune attention à son ami lorsqu'il lui passa devant. En fait, William était persuadé qu'il ne l'avait même pas vu. Il eut la réponse à sa question informulée lorsqu'une chose semblant rassembler les caractéristiques d'un ornithorynque en chaleur, un iguane décomposé, un caméléon transgénique, un rhinocéros en hibernation et un koala asthmatique (ne cherchez pas, conseil d'habituée) traça le même chemin que le vampire cinq secondes en laissant une trainée fumante derrière lui, et en laissant échapper des grognements suspects ressemblant à quelque chose comme « rahgnagnagnagnagnagna ». Draco et William suivirent la chose des yeux et la virent disparaître lorsque le truc tourna dans un autre couloir d'un air neutre. Puis le brun haussa un sourcil à Syorah qui arrivait manifestement du même endroit que ces deux anomalies de la nature.
« Mais qu'est ce que vous êtes allés trafiquer… ? »
« 'Fouille archéologique', dans le jargon débilitus totalus, que Yann parle couramment, comme tu le sais si bien, puisque toi aussi, (« C'est sa faute, c'est lui qui m'a appris. ») » soupira la jeune femme. « Le crétin s'ennuyait, et il a décidé de traîner dans le château. J'ai bien été obligé de le suivre, sinon on aurait retrouvé son cadavre dans deux cents ans desséché comme une momie, recouvert de toiles d'araignées et de poussière et avec pour nourriture quotidienne des chauve souris. Ou ce truc, en fait, » rajouta-t-elle d'un air songeur.
« C'était dans le coin… ? » demanda William d'un ton hilare.
« Hm ? Ah, non. C'était… quelque part, j'ai perdu mes coptes au soixante douzième couloir à gauche et cinquante troisième à droite. Mais c'était dans un espèce de laboratoire digne de Einstein, si tu veux mon avis. Y'avait plein de bocaux crades avec des trucs pas naturels dedans. »
« Et Yann a décidé de l'emmener ? » supposa William, que ça n'étonnerait même pas.
« Non, pour une fois, il a rien fait, c'est juste que… ce truc s'est pris… d'affection ? pour lui. »
« Hn. »
William ne poussa pas plus loin le sujet.
« J'vais à Londres, tu viens ? »
« Tout seul ? »
Le brun ne répondit pas mais désigna Draco d'un signe de tête, et Syorah hm-a de compréhension.
« Nan, » finit-elle par répondre d'un ton las. « J'ai des trucs à faire… »
Ils regardèrent d'un air indifférent le vampire repassé à toute vitesse devant eux, toujours poursuivi par le dinosaure-ragondin mutant (qui était passé au « rachachachachacha », ce que William trouvait encore plus étonnant) et disparaître dans un autre couloir.
« Et du babysitting à faire, » finit-elle d'un air pas très motivé.
Puis elle s'éloigna, dans la direction opposée à celle que son homologue venait de prendre. William songea trente secondes à lui faire remarquer, puis fit un sourire sardonique et la laissa. Ça lui ferait matière pour des vannes plus tard. William secoua la tête, un petit sourire aux lèvres, puis se tourna vers Draco, qui crut bon de lui faire enfin remarquer :
« Ca serait peut être bien de demander un Portoloin au directeur, non ? »
« Un quoi… ? »
Le brun le regardait d'un air perplexe, comme s'il lui avait parlé du nouveau système d'autorotation des feuilles de salades entre les dents, sorti récemment, puis balaya sa remarque d'un geste de la main, lui empoigna le bras dans un étau d'acier, et transplana.
Draco faillit s'étouffer avec sa propre salive : une seconde, il était à Poudlard, celle d'après, dans une poubelle d'une rue crasseuse (claire amélioration, noterez vous). Non loin de lui, il pouvait entendre le tueur à gage jurer copieusement. Il parvint tant bien que mal à se redresser sur son tas d'ordures, pour voir le brun sens dessus dessous sur le mur d'en face.
« La vache, l'atterrissage, c'est pas encore ça. »
Il leva les yeux – ou plutôt, baissa, vu sa position actuelle – et vit Draco. Il retint difficilement un rire, essayant de garder un air un peu sérieux (autant que possible).
« Panier. »
Draco se sentait bien de l'assassiner sauvagement là tout de suite. Il ne fit cependant que lui lancer un regard noir, auquel William répondit par un sourire narquois. Il se remit à l'endroit, et le blond sortit de la benne à ordures, tout en maudissant ce dégénéré jusqu'à la cinquième génération – quoique, Merlin préserve ce dingue d'avoir jamais des gosses.
« Comment t'as fait ? »
Cela attira l'attention de William dont l'intérêt était porté sur l'état plus que précaire de sa coiffure – ou son manque de coiffure, en l'occurrence.
« Quoi donc ? »
« Transplaner. »
« Transplaner… ? » répéta William d'un air pas convaincu.
« Téléporter, » soupira Draco.
« Quel vocabulaire, » renifla le brun d'un air narquois. « Et bien, comme ça. »
De devant lui, il se retrouva derrière, occupé à scruter les alentours. Draco roula des yeux d'un air agacé.
« Ca, j'en ai rien à faire, » grinça-t-il. « Ce qui m'intéresse, c'est comment tu l'as fait de l'intérieur des enceintes de Poudlard. »
William le regarda avec des yeux blancs pendant quelques secondes, puis se détourna et l'ignora méthodiquement, se re-concentrant sur leur localité actuelle. Draco retint l'Avada Kedavra au bord de ses lèvres.
« Non, décidemment, les atterrissages, c'est pas encore ça, » grommela le petit brun en grimaçant. « On est arrivé un peu loin. Suis moi Blondie, je me ferais engueuler si je te perdais. »
Les doigts de Draco le démangèrent, mais ce n'était pas pire que d'habitude. Quelle habitude, nota-t-il avec un air sombre, en lui emboitant le pas. Puis le brun stoppa net sa marche, en assassinant du regard la plaque à moitié lisible de la ruelle.
« Ah ben ouais, forcément, fallait tomber ici. Ça craint, » marmonna-t-il avec une grimace évocatrice.
Draco étudia passivement la ruelle d'un regard morne, ne voyant pas en quoi elle pouvait autant agacer le tueur à gage, hormis le fait qu'elle se trouvait au milieu de nulle part, et ne prêta donc pas attention au brun lorsqu'il reprit son chemin.
« Oi, l'aristo, arrête de rêvasser et suis moi, c'est un vrai labyrinthe, par ici. »
Draco l'assassina une nouvelle fois du regard, mais ce fut sans aucun résultat (pas plus que d'habitude), vu que sa victime avait le dos tourné et avait en fait disparu à un détour de ruelle. Il se pressa donc de le suivre, ne mettant pas en doute ses paroles lorsqu'il lui avait dit que ce coin était un « perdez-les-gens ». Il ne fit pas non plus remarquer qu'il pouvait toujours transplaner, parce que d'une, l'autre ne l'écouterait sans doute pas (il ne s'écouterait pas à sa place), et de deux, il ne lui faisait pas une confiance aveugle, vu que William semblait déjà ne pas avoir atterrit à l'endroit prévu. Il considérait déjà un miracle qu'ils ne se soient pas disloqué dans le processus.
Après avoir pris ce qui semblait à Draco une bonne dizaine de rues, et qu'ils se trouvaient à présent dans une rue encore plus miteuse que celle d'avant, mais moins que celle encore d'avant (il se demandait si William ne les faisait pas un peu tourner en rond), une voix bourrue retentit derrière eux.
« Hey. »
William ne s'arrêta pas, et par extension, Draco non plus, mais il soupira et grommela :
« La poisse. »
Le blond allait lui demander ce qu'il voulait dire par là, ne s'inquiétant pas outre mesure à cause d'un type derrière eux, ils étaient tout de même dans une rue, aussi infréquentable soit-elle, quand le type en question reprit :
« Hey, mais arrête toi, miss. »
Draco se retourna pour regarder le type d'un œil curieux, réalisant par la même occasion qu'il y avait en fait trois personnes derrière eux, et vit donc des montagnes de muscles. Il reporta son attention sur William, pour le voir toujours dos à ces charmants individus, et vit qu'il avait encore le dos tourné, qu'il semblait quelque peu crispé et sur le point de sa casser les mains à force de serrer ses poings comme ça.
« Allons, sois pas timide, tu – »
William, en l'espace de vingt secondes, décida de se reconvertir bulldozer, de donner un coup de pied dans le mur le plus proche, faisant comme une creux dedans, ramassa un morceau à moitié aussi grand que lui, et le balança sur son interpellateur. Cela le fit très certainement taire, et même le mit hors de course sans même que William ait réellement essayé. L'autre l'avait juste mis en rogne. Lui parler comme ça, franchement.
Draco, lui, avait regardé toute la scène avec un sourcil levé et un air légèrement décontenancé, tellement la scène était irréaliste. Comme un type de la stature de William avait pu soulever un truc comme ça ? Il était positif que ce morceau de béton armé pesait au moins deux fois plus lourd que William. Peu importait.
Evidemment, cela ne fut pas du goût de ses deux potes qui prirent des expressions de chiens enragés.
« Mais t'es malade ? Pourquoi t'as fait ça ? On aurait pu s'amuser tranquille et toi tu – Mais c'est le nain de la dernière fois ! Il a liquidé Nicolas, le petit con ! »
Pendant trois minutes, Draco avait pensé qu'il aurait eu besoin éventuellement de sa baguette pour les défendre contre ses mastodontes armés, mais s'était rendu compte qu'il ne l'avait pas sur lui et qu'elle était tranquillement posée sur sa table de nuit, dans ses appartements, à Poudlard, à quelques centaines de kilomètres de leur position actuelle Il en avait maudit les pantalons de Merlin, mais ensuite, William se mit en marche, et continua sa mission précédente : tabasser les trois emmerdeurs. Enfin, les deux maintenant, l'autre ne s'était toujours pas relevé.
En trois minutes, l'affaire fut classée, et Draco ne put qu'être impressionné par la hargne et de l'adrénaline dont il avait fait preuve, parce qu'en toute honnêteté, William devait, à tout casser, faire leur moitié de leur stature. Ou peut être qu'il exagérait un peu, mais à peine. Le brun remarqua son air étonné, et eut un rictus moqueur.
« J'vis quotidiennement avec des vampires, va pas t'étonner de si peu. »
Et effectivement, il n'avait pas tort. Sa surprise ne passa cependant pas lorsqu'il vit le jeune homme se baisser près des corps des trois types. Il ne lui semblait pas franchement le genre à vérifier s'ils étaient encore vivant, et il vit qu'il avait raison lorsqu'il commença à leur faire les poches.
« Tu te sens bien ? »
William ne répondit pas de suite, puis se releva avec dans les mains des portefeuilles, des trucs qu'il ne saurait identifier mais qui étaient des mp3 et des portables, et une paire de chaussures.
« Mais qu'est ce que tu fabriques ? » soupira Draco d'un ton las.
« Ben, mes courses. Ils s'en sortent trop bien, j'ai pas envie de me ramollir. »
Draco roula des yeux, mais laissa passer. Tant qu'il les sortait d'ici, William pouvait faire ce qu'il voulait, il s'en fichait comme des ses première chaussettes. Il observa d'un air neutre son tyran brûler les papiers d'identité des trois types, puis se remplir les poches avec il ne savait quoi.
Puis, quand il eut fini et commença à quitter les lieux, Draco lui posa la question existentielle :
« Ils sont pas morts, au moins ? »
« Mah nan. Ils seront juste légèrement handicapés moteur, rien de grave. »
Après, la notion de « grave » dépendait d'un individu à l'autre, alors on n'allait pas trop en demander à un type qui avait passé sa vie avec des monstres assoiffés de sang. Quoique, maintenant que Draco y pensait, le vampire aux cheveux verts, Yann s'il se souvenait bien, ne rentrait pas exactement dans sa catégorie de « monstres sanguinaires ». Plutôt dans celle de « Débiles dégénérés », mais peu importait.
Il suivit donc le brun à travers ce qui lui semblait être une centaine de dédales de rues crasseuses et mal famées, jusqu'à ce qu'ils arrivent à une avenue avec déjà plus de monde. William se dirigea vers une voiture de sport rouge comme si c'était la sienne, sous le regard curieux de Draco.
« Qu'est ce que tu fais, encore ? »
Evidemment, William ne lui répondit pas, crocheta la portière d'une manière ou d'une autre, et grimpa du coté conducteur. Draco resta planté sur le trottoir, ahuri – même si, heureusement, ça ne se voyait pas.
« Tu montes ou tu campes ici ? »
Il se secoua et lança un regard noir au brun, qui le regardait d'un air moqueur. Il s'installa à la place du mort – pas qu'il le sache.
« C'est moi, ou t'es en train de voler une voiture ? »
« Comme tu es intelligent. »
Il allait réellement le tuer, un de ces jours.
« Va, t'en fais pas, si c'est ta conscience qui te travaille. Peu importe à qui cette bagnole appartient pourra s'en acheter une autre sans problèmes. »
Evidemment, il avait raison, et Draco ne trouva rien à redire, hormis le fait que c'était, comment dire ? Illégal. Mais quelque chose lui disait que William s'en foutait. Monumentalement, même.
Mais très vite, Draco trouva une autre raison plus que valable pour empêcher William de ne serait ce qu'approcher une voiture dans le futur. Jamais. Ce type conduisait comme un dingue. Jamais Draco n'aurait pensé trouver la conduite du Magicobus agréable, mais force était de constater que son ordre de priorité avait changé. Le Magicobus ne venait désormais plus qu'en seconde place des choses à éviter à tous prix. D'un coup, il appréciait grandement son manque de petit déjeuner.
Il crut cependant tourner de l'œil lorsque William freina d'un coup brusque pour éviter une piétonne à la suite d'un virage – à sens unique, mais dans l'autre sens, évidemment. La jeune femme n'hésita pas pour l'engueuler copieusement et lui faire remarquer qu'il était un danger publique, et Draco ne put qu'être d'accord avec elle. Mais pas William.
« Si t'aimes pas ma manière de conduire, dégage du trottoir. »
Draco ne put qu'être ébahi par son culot. La presque victime aussi, si l'on en croyait le geste obscène qu'elle venait de lui faire alors qu'elle s'éloignait d'un pas furibond. William haussa les épaules, puis reprit son chemin, achevant de traumatiser Malfoy.
Il ne remontrait jamais dans un véhicule moldu. Jamais.
Après une quinzaine de minutes, soixante treize accidents manqués d'un cheveu, quelques chapelets d'injures jusque là inconnus à Draco et quelques civils traumatisés à vie – dont le blond –, William se gara, enfin, devant un duplex au sud est de Londres, dans un quartier plutôt aisé. Si Draco ne se visualisait pas le brun quelque part, c'était bien dans un quartier bourgeois. Il faisait quelque peu… déplacé, dans cet endroit calme, paisible, silencieux et à la population vieillissante. Draco en plaignait presque ses voisins.
Draco n'était pas le seul, apparemment, à avoir tiré cette conclusion, si l'on en croyait le regard outré de la grand-mère non loin de là qui détaillait William du regard tandis qu'il sortait de sa nouvelle acquisition. Elle laissa échapper une exclamation indignée lorsqu'il lui fit une grimace moqueuse, et elle se dépêcha de poursuivre son chemin, entraînant avec elle son chien miniature en maudissant « ces saletés de voyous qui mettent la pagaille. ». William plissa les yeux et lui tira la langue au dos de la vieille dame, forçant Draco à rajouter un piercing au compte de William. Ce type était une passoire, franchement.
Il pénétra ensuite dans bâtiment sans problèmes, malgré qu'il n'ait pas la clé magnétique sur lui – il ne l'avait jamais, en fait, avec ses problèmes de poches troués. Draco se demandait s'il savait faire quelque chose normalement. Ils prirent ensuite l'ascenseur jusqu'au dernier étage, et Draco put voir que c'était même un appartement d'ultra riche, étant donné qu'il n'y avait qu'une habitation par étage. William était visiblement blindé, malgré ses fringues pourries.
Et une fois arrivé devant la porte blindée, William la défonça d'un coup de pied.
N/A : Bon, il est plus court que le dernier, comme j'avais dit qu'il le serait, parce que sinon, je peux même pas vous dire quand je l'aurais fini D
Et j'ai déjà ce qui va se passer après, en gros. On va continuer à martyriser Draco D ; Si quelqu'un à une idée à laquelle il tient, je suis tout ouïe.
Enfin, see you ! Je vous aime, William vous aime, Draco vous dit d'aller vous faire voir, Yann est toujours occupé avec la bestiole inconnue, et Syorah, je sais pas.