Titre Anglais : Realization

Titre Français : Réalisations

Auteur : Wishweaver

Ancienne traductrices : Irlis (1 au 9)

Nouvelles traductrices : Manelle, Yotma, Le saut de l'ange, Muirgheal

Bêta lectrice et correctrice : Arwenn Snape

Rating : K+

État de la fic en anglais : 34 chapitres (en cours)

État de la fic en français : 1 chapitre ; Traduit : 10,12 ;En cours : 11,13,14,15

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Disclamé : Aucun des personnages ne nous appartienne (ils sont à JK Rowling), ni même l'histoire que nous ne faisons que traduire.

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Résumé : UA. Harry retourne à Privet Drive après sa quatrième année et retrouve la maison...vide ! Que feriez vous si vous ne pouviez pas demander de l'aide à vos amis ?

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Nous avons toute les autorisation pour continuer cette histoire,

ainsi que pour reprendre,

les premier chapitres, traduit par Irlis

Nous espérons que vous aimerez cette nouvelles reprise!

Eni et Onarluca

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Chapitre 1 – Arrivée à King's Cross

Samedi 1er juillet 1995

La cohue et le bruit habituels régnaient dans les couloirs lorsque les élèves commencèrent à descendre des wagons. Ron et Hermione, chargés de leurs bagages, eurent du mal à passer par-dessus Malefoy, Crabbe et Goyle, toujours étendus sur le sol à l'extérieur du compartiment. Harry, lui, ne bougea pas.

- Fred…George…, dit-il. Attendez un peu.

Les jumeaux se tournèrent vers lui. Harry ouvrit sa grosse valise et en sortit le sac d'or qui récompensait sa victoire au Tournoi des Trois Sorciers.

- Prenez-le, dit-il en fourrant le sac dans les mains de George.

- Quoi ? s'exclama Fred, abasourdi.

- Prenez-le, répéta Harry d'un ton décidé. Je n'en veux pas.

- Tu es cinglé, répliqua George en essayant de lui rendre le sac.

- Non, pas du tout, assura Harry. Vous le prenez et vous continuez vos inventions. C'est pour le magasin de farces et attrapes.

- Il est cinglé, dit Fred d'une voix presque effrayée.

- Ecoutez-moi, reprit Harry d'un ton ferme. Si vous ne le prenez pas, je le jette dans un égout. Je n'en veux pas et je n'en ai pas besoin. En revanche, j'ai besoin de rire. On en a tous besoin. Et j'ai l'impression que, dans quelques temps, on en aura encore plus besoin que d'habitude.

- Harry, dit George d'une petite voix en soupesant le sac, il y en a pour mille Gallions, là-dedans.

- Ouais, répondit Harry avec un sourire. Pense au nombre de crèmes Canaris que ça représente.

Les jumeaux le regardèrent avec des yeux ronds.

- Simplement, ne dites pas à votre mère où vous l'avez eu…Peut-être qu'elle insistera moins pour vous pousser à faire carrière au Ministère, maintenant…

- Harry, dit Fred.

Mais Harry sortit sa baguette magique.

- Bon, ça suffit, dit-il sèchement, ou bien vous prenez ce sac ou bien je vous jette un sort. J'en connais des pas mal, maintenant. Accordez moi seulement une faveur,ok. Achetez à Ron une autre tenue de soirée et dites-lui que c'est vous qui lui en faites cadeau, d'accord ?

Il sortit du compartiment avant qu'ils aient eu le temps d'ajouter un mot, enjambant Malefoy, Crabbe et Goyle toujours inerte dans le couloir, le visage déformé par les séquelles des sortilèges. (1)

§§§§§§

Mrs Weasley attendait près de la barrière avec la mère d'Hermione, le docteur Granger. Elle prit Harry dans ses bras dès qu'elle le vit et lui chuchota à l'oreille :

- Je pense que Dumbledore te laissera venir chez nous un peu plus tard cet été.

Harry hocha la tête et murmura :

- Merci, Mrs Weasley.

Elle le relâcha au bout d'un moment et alla accueillir ses autres enfants.

Harry soupira, un peu mélancolique, alors qu'il regardait les Weasley et les Granger. Il se demanda pour au moins la millième fois ce qu'aurait été sa vie si ses parents avaient survécu. Aurait-il été enfant unique, comme Hermione ? Aurait-il eu toute une ribambelle de frères et sœurs, comme Ron ? Il sourit doucement à la vue de Mrs Weasley, entourée par ses enfants bavards, et le docteur Granger enlaçant chaleureusement Hermione. Ces spéculations étant beaucoup plus plaisantes que celles de ces derniers jours, Harry laissa son esprit vagabonder. Qu'est-ce que ça faisait d'attendre les vacances d'été avec impatience ? Est-ce que ses parents seraient venus le chercher à la descente du Poudlard Express ? Qu'auraient-ils fait ensemble ?

Après quelques minutes, Molly Weasley revint vers lui, le ramenant du pays du Comment-ça-aurait-été.

- Où est ta famille, Harry chéri ? demanda-t-elle en posant une main rassurante sur son épaule.

Harry cligna des yeux et se gifla mentalement. Embarrassé d'avoir été surpris à rêver éveillé, il jeta un coup d'œil autour de lui et haussa les épaules faiblement. Les élèves de Poudlard et leurs familles se mélangeaient avec les autres voyageurs. L'espace autour de la barrière autour du quai 9 ¾ était rapidement devenu bondé pendant qu'il rêvassait.

- Heu...ils n'ont pas l'air d'être encore arrivés, Mrs Weasley, admit Harry en observant la foule. Je suis sûr qu'ils sont un peu plus loin, s'empressa-t-il d'ajouter quand il vit l'expression de la sorcière s'assombrir alors qu'elle serrait son épaule un peu plus fort.

- Tout va bien, Harry ? demanda Hermione, en s'avançant vers lui avec sa mère.

- Oui, répondit distraitement Harry. C'est juste que je n'ai pas encore repéré les Dursley.

- Ce n'est pas surprenant, remarqua Hermione, terre-à-terre, en désignant la foule. Ce serait difficile de repérer qui que ce soit là-dedans.

- Ah mais Harry n'est pas n'importe qui, dit George en venant de l'autre côté d'Harry.

-
C'est vrai, ajouta Fred avec emphase en venant à côté de George avec Ron. Il est…

- Le Plus Jeune Attrapeur du Siècle ! s'exclamèrent en choeur les trois Weasley en entourant Harry et en le bousculant gentiment.

Harry sourit, sachant qu'ils faisaient de leur mieux pour l'empêcher de penser aux événements malheureux de la semaine passée. Harry et un autre étudiant de Poudlard, Cédric Diggory, avaient été les participants du Tournoi des Trois Sorciers. Voldemort, le mage noir qui avait tué les parents d'Harry, avait utilisé le tournoi pour le piéger. Harry avait donc été obligé de participer à la cérémonie qui avait permis à Voldemort de retrouver son corps. Harry s'en était sorti de justesse. Cédric n'avait pas été aussi chanceux. Son co-équipier n'était d'aucune utilité à Voldemort et avait été tué sans aucun scrupule.

Molly eut un petit rire affectueux.

- Très bien, vous tous, dit-elle en s'adressant aux garçons. Vous deux, continua-t-elle en se tournant vers Fred et George, rendez-vous utiles et allez chercher des chariots. Et vous deux, dit-elle à Harry et Ron, emmenez les malles de l'autre côté du mur. Il est inutile de rester dans le passage.

Ron échangea un regard amusé avec Harry alors que les quatre garçons se dépêchaient d'obéir. Molly Weasley était une femme agréable et avec un grand cœur, mais toute personne sensée ne se risquerait à attirer sa colère. Hermione et Ginny les aidèrent aussi et à quatre, ils firent rapidement et facilement passer les malles de l'autre côté du mur.

- Il y a trop de monde ici, aujourd'hui, se plaignit George quelques minutes plus tard quand il revint avec Fred et quatre chariots. On n'a pas pu en trouver pour tout le monde mais je pense qu'on peut se débrouiller avec ceux-là.

Harry hocha la tête et contempla les chariots avec un peu d'envie avant de dire :

- J'aimerai bien pouvoir en ramener un avec moi à Surrey.

Quand il surprit les regards interrogateurs des autres, il haussa les épaules et expliqua :

- Ce n'est rien. Je suis juste un peu courbaturé. Je ne peux pas dire que j'attende avec impatience de monter ma malle à l'étage.

Molly mourrait d'envie de dire que la malle était presque aussi grosse qu'Harry et qu'il n'avait pas besoin de la monter tout seul, et que, de plus, ces horribles Moldus chez qui il vivait devraient l'aider, mais elle réussit à tenir sa langue. Elle se concentra à la place sur quelque chose qu'elle pourrait faire pour rendre la vie d'Harry plus facile. Adressant un sourire rassurant au brun, elle dit :

- Et bien, le problème peut être facilement réglé, mon chéri. Que chacun se rassemble autour de la malle d'Harry, ordonna-t-elle en sortant subrepticement sa baguette de sa poche.

Quand elle fut quasiment cachée de la vue des autres, elle tapota la malle d'Harry avec sa baguette et chuchota un Sortilège d'Allègement. Après un instant de réflexion, elle fit la même chose pour la cage d'Hedwige et rangea sa baguette.

- Voilà, c'est fait mon chéri, dit-elle joyeusement à Harry. Tu devrais pouvoir te débrouiller avec ta malle sans aucun problème, et tu pourras aussi plier la cage d'Hedwige si tu veux la laisser voler devant. Ce sera plus facile à transporter. Je retirerai les sortilèges quand je te verrai cet été.

Harry soupesa la malle, puis la mit sur le chariot, avec Hedwige et sa cage.

- Wow ! Merci Mrs Weasley, dit Harry avec gratitude.

La malle n'était pas aussi légère qu'une plume mais elle était beaucoup plus facile à transporter. Il sourit à la sorcière rousse.

- Vous n'avez pas idée de combien cela va me faciliter la vie.

- Ce n'est rien, mon chéri.

Peu à peu, la foule s'éparpilla. La gare était toujours animée, mais les gens de Poudlard s'étaient largement dispersés. Mrs Weasley et le docteur Granger discutaient de tout et de rien pendant qu'Hermione et les autres Weasley se regroupaient autour d'Harry et parlaient de sujets légers, comprenant les visites et les excursions sur le Chemin de Traverse.

Harry hochait la tête et souriait, et essayait de prendre part à la conversation tout en cherchant du regard les Dursley. Il ne comprenait pas pourquoi ils n'étaient pas encore là et il commençait à se sentir aussi bien légèrement mal à l'aise que courbaturé et fatigué et un léger voile rendait sa vue floue. Il retira ses lunettes avec impatience et se frotta les yeux. Ils étaient fatigués, comme s'il avait passé toute sa nuit à étudier.

Ses compagnons échangèrent des regards inquiets. Madame Pomfresh, l'infirmière de Poudlard, avait guéri toutes les blessures que Harry s'était fait durant la Troisième Tâche mais il n'était plus le même depuis. Il était plus mince et plus calme que d'habitude et avait toujours les traits un peu tirés.

-
Ca va, Harry ? demanda Ron en regardant son ami essuyer ses lunettes avec un pan de sa chemise.

-
Ouais. Juste fatigué, répondit Harry en replaçant ses binocles.

Il remarqua avec soulagement que le nettoyage semblait avoir quelque peu améliorer les choses. Harry jeta à nouveau un regard autour de lui dans l'espoir d'apercevoir sa famille puis réalisa que les autres avaient arrêté de parler. Il leva un sourcil quand il se rendit compte que ses amis le fixaient.

-
Quoi ?

-
Oh, rien, Harry, répondit rapidement Hermione, sachant très bien qu'Harry détestait quand ils étaient tracassés. C'est juste que…euh…tu sembles différent sans tes lunettes.

Les autres approuvèrent avec empressement. C'était vrai, après tout, et plus gentil que "En fait, Harry tu semble juste un peu faible et malade et on se demandait simplement si tu n'allais pas tomber dans les pommes…"
Ils allaient reprendre leur conversation quand le docteur Granger vint vers eux.

-
Hermione, je suis désolée de te faire ça ma chérie, mais nous devons y aller. Nous devons rejoindre quelques membres de la famille en ville pour fêter ton retour, et je dois récupérer Papa au bureau. J'ai bien peur que si nous ne partons pas tout de suite, nous ne soyons en retard.

-
Maman… ! commença à protester Hermione mais Harry hocha la tête et dit :

-
J'ai vraiment apprécier que vous restiez, Dr Granger.

-
Ils sont peut-être bloqués dans les bouchons, proposa le Dr Granger. C'était absolument horrible quand je suis arrivée tout à l'heure.

Elle observa un moment le garçon avec scepticisme, puis sa fille pas-du-tout-contente et prit finalement une carte de visite de son sac à main. Elle griffonna quelque chose à l'arrière et s'adressa à Harry :

-
Voilà le numéro de la maison, du travail et ceux de nos portables. Molly a dit qu'elle s'occuperait de toi, mais je n'aime pas te laisser tout seul ici. Si tu as besoin de quoique se soit, appelle-nous, dit-elle en lui tendant la carte. On peut revenir te chercher si tu en as besoin ou bien tu peux prendre un taxi jusqu'à chez nous.

-
Merci, madame, dit Harry avec un sourire reconnaissant.
Il mit la carte dans la poche de sa chemise et se tourna vers son amie.
- Bye Hermione. J'espère que tu t'amuseras bien ce soir.

-
Bye, Harry, répondit Hermione, et elle fit quelque chose qu'elle n'avait encore jamais fait : elle l'embrassa sur la joue.
Harry et les Weasley firent des signes de la main alors que les Granger s'éloignaient, puis Molly reporta son attention vers Harry.

-
Nous devons y aller aussi, Harry chéri, dit-elle.

Elle eut alors l'air de prendre une décision et poursuivit :

-
Tu n'as qu'à venir avec nous.

Harry sentit son cœur sombrer quand elle commença à parler, bien qu'il s'y attende. Les Weasley avaient sûrement mieux à faire que de rester avec lui à la gare de King's Cross. Les Granger et eux étaient déjà restés plus d'une heure après tout. Il s'apprêtait à la remercier pour être rester quand son cerveau assimila sa dernière phrase.

Une énorme vague de soulagement et de joie l'envahit, étant donné qu'il n'avait pas la moindre envie de retourner chez son oncle. Et bien qu'il détestait l'admettre, Harry avait était pas mal secoué par les évènements de la Troisième Tâche. Il s'était lourdement reposé sur la patience de Ron et Hermione, ne désirant pas vraiment de compagnie jusqu'à qu'il sorte de l'infirmerie, il y a cinq jours et n'était pas très impatient de retourner dans un lieu où il était clairement indésiré. Vernon et Pétunia Dursley ainsi que leur fils Dudley haïssaient Harry simplement parce qu'il était un sorcier et un anormal, selon eux.
Molly regarda tendrement Harry alors que ses yeux commençaient à briller puis fronça les sourcils quand son visage s'assombrit. Il leva les yeux vers elle avec hésitation.

-
Le professeur Dumbledore a dit que je pouvais vous mettre en danger, dit-il doucement, sa déception et son inquiétude transparaissant clairement. Je ne peux pas…commença-t-il mais Molly ne l'entendait pas de cette oreille.

-
Ne sois pas stupide ! s'écria-t-elle, ses yeux noisette lançant des éclairs. As-tu perdu tout bon sens ? On ne peut pas te laisser là tout seul ! Ce ne serait pas sûr, même si Tu-Sais-Qui n'était pas caché quelque part ! continua-t-elle en agitant un doigt menaçant sous son nez. A quoi penses-tu ? Je ne préfère pas imaginer ce qu'il pourrait se passer ! Tu pourrais être enlevé juste sous notre nez et soumis à je ne sais quoi !

Molly fit une pause un instant et lança à Harry un regard qui était habituellement réservé aux jumeaux.

-
Et au cas où tu l'ais oublié, c'est le travail des adultes de protéger les enfants et non le contraire ! Où as-tu été pêché de telles idées ? demanda-t-elle, levant les bras en signe d'exaspération.

Harry, pour sa part, se trouvait incapable de faire autre chose que de fixer muettement Mrs Weasley alors qu'elle exprimait son mécontentement. Il n'aimait pas se faire sermonner de la sorte, particulièrement devant Ron et les autres, mais c'était différent des remontrances de son oncle Vernon et de sa tante Petunia. Les Dursley déclaraient constamment qu'Harry les encombrait et lui disaient régulièrement qu'il n'était qu'un vaurien. La tirade de Mrs Weasley, bien que légèrement déplaisante, était infiniment plus facile à digérer. Même s'il s'était crispé en entendant son ton cinglant, Harry s'étonna de la chaleur qu'il ressentait, juste parce qu'elle s'inquiétait pour lui.

-
Et bien, je pense que ça officialise la chose, annonça George avant que sa mère ne puisse continuer.

Quand le reste du groupe le regarda avec perplexité, il sourit malicieusement et dit :

-
C'était juste ce dont la famille avait besoin…un AUTRE frère pot-de-colle !

Les autres Weasley le regardèrent un instant avec surprise avant d'éclater de rire.

Harry sourit à George, sincèrement impressionné. D'après ce qu'il avait pu voir, stopper Mrs Weasley alors qu'elle était en colère revenait à essayer d'arrêter une avalanche à mains nues. Apparemment, George était passé maître dans cet art.

-
On dirait que tu as perdu ton statut d'invité, rigola Ron en lui donnant une claque dans le dos. Maintenant, elle va te donner des corvées et te harceler avec tes notes.

Harry rougit légèrement et sourit timidement alors que Ron et les jumeaux commençaient à spéculer joyeusement sur ce à quoi il devait s'attendre en tant que membre "officiel" de la famille. Même Ginny fit quelques suggestions, et à la surprise d'Harry, les siennes étaient les plus créatives.

Molly finit par couper court à leurs hypothèses qui devenaient plus que ridicules.

-
Ca suffit maintenant ! dit-elle sèchement après que Fred ait dit à Harry qu'il serait enfermé dans le grenier avec la goule s'il osait poser un doigt de pied au-delà de la ligne. Il faut qu'on finisse de charger les chariots avant de partir. Arthur va s'inquiéter sinon.

Harry regarda les Weasley empiler leurs affaires sur les deux chariots restant, se sentant déchiré et indécis. En temps normal, il aurait sauté sur n'importe quel prétexte pour passer du temps avec sa famille sorcière préférée, mais avec Voldemort de retour…

Autant Harry voulait y aller, autant il était terrifié de risquer la vie de ses amis. Il pouvait supporter que sa propre vie soit en danger, mais pas la leur. Surtout pas la leur. De plus, Harry avait promis à Albus Dumbledore qu'il attendrait jusqu'à ce que 'les préparations soient terminées' avant d'aller chez ses amis. Harry n'était pas sûr de ce en quoi les préparations consistaient mais il n'y avait aucun doute que le vieux sorcier rusé saurait s'il désobéissait. Le garçon se raidit à la pensée de décevoir son directeur. Il l'avait fait une seule fois, au début de sa deuxième année. L'expression grave et calme du professeur Dumbledore quand il avait dit "Pourriez-vous m'expliquer pourquoi vous avez fait ça ?" avait été pire que le plus perçant des hurlements.
D'un autre côté, Harry n'était pas sûr qu'il pourrait convaincre la mère de Ron de le laisser là, promesse ou pas promesse. En toute honnêteté, il n'aurait pas été étonné que Molly Weasley le stupéfixe simplement et charge son corps inconscient sur un des chariots si jamais il essayait de discuter. Et elle avait raison, après tout. Ce ne serait probablement pas sûr pour lui rester seul ici, mais quand même…

Harry passa une main frustrée dans ses cheveux noirs et désordonnés. De tous les jours de l'année, son oncle avait choisi celui-là pour être en retard.

-
Allez, on est parti mes chéris, dit Mrs Weasley, guidant les cinq adolescents vers la sortie.

Harry hocha la tête d'un air absent et saisit la poignée du chariot. Il jeta un dernier regard sur le quai avant de suivre Ron…et repéra une silhouette familière qui marchait vers le pilier où il rejoignait habituellement les Dursley. Apparemment, son oncle Vernon était enfin arrivé. Harry sourit avec soulagement avant d'arrêter et de grogner devant l'absurdité de la situation. Pas le moindre dilemme moral ne le tourmentait quant au fait de retourner à Privet Drive. Il était vraiment heureux de voir son oncle pour ce qui devait être la première fois de sa vie. Un jour à marquer d'une pierre blanche.

-
Harry ? Tu nous suis, mon chéri ? appela Molly en remarquant qu'il était resté en arrière.

Oh. Oups
. Harry trottina vers la sorcière potelée.

-
Mon oncle vient juste d'arriver, Mrs Weasley, dit-il alors que ses émotions contradictoires transparaissaient sur son visage. Merci pour tous. C'était vraiment gentil de votre part d'être restée…dit-il d'une voix étouffée et les yeux baissés.

Le cœur de Molly se serra. Elle retint un soupir et se força à sourire chaleureusement.

-
Et bien, il dû être vraiment coincé dans les bouchons après tout.

Harry lui fit un sourire crispé.

-
Certainement, acquiesça-t-il sans beaucoup d'enthousiasme.

Mrs Weasley posa sa main sur l'épaule d'Harry.

-
Veux-tu qu'on vienne avec toi ? demanda-t-elle gentiment.

Harry secoua rapidement la tête.

-
Non, mais merci quand même, refusa-t-il poliment. Oncle Vernon sera sûrement en col…hum, pressé de partir.

Harry ne voulait pas leur faire subir le mauvais caractère de l'homme. De plus, Ron et les autres avaient déjà été témoins d'une réprimande en public. Harry n'était pas vraiment avide qu'ils en voient une autre. Même si Vernon ne punissait pas Harry, il serait certainement impoli avec Mrs Weasley et sa famille, parce qu'ils faisaient partie de ces "monstres sorciers".
Les yeux de Molly étincelèrent dangereusement. Elle avait l'air d'être sur le point de dire quelque chose mais changea d'avis.

-
On se verra très bientôt Harry chéri, dit-elle en le prenant à nouveau dans ses bras. Demain, si j'ai mon mot à dire. Reste en contact et dis-nous si tu as besoin de quoique ce soit.

-
Salut Harry, dit Ginny en se retournant vers son chariot.

-
A plus tard ! lança Ron en lui donnant un petit coup dans l'épaule avant de suivre sa sœur.

-
Salut Harry, et merci ! dit George alors que Fred hochait la tête avec enthousiasme.

Harry leur fit un clin d'œil et leur fit signe de la main pendant que les Weasley continuaient leur chemin. Il les regarda jusqu'à ce qu'ils tournent au coin puis redressa les épaules et rejoignit l'endroit où son oncle attendait.

La première chose qu'Harry remarqua en approchant était que Vernon Dursley était remarquablement calme. Cela lui sembla vraiment bizarre. Vernon détestait les retards en général et réagissait violemment s'il y avait la plus petite attente. Comme il devait être là depuis plus d'une heure, il aurait dû être tendu et impatient, et non de bonne humeur. Harry s'était en fait attendu à ce qu'il fonde sur lui pendant qu'il disait au revoir aux Weasley. Quelque soit les raisons de Vernon, Harry était heureux que ce ne soit pas arriver. Mrs Weasley vs Oncle Vernon n'était pas un spectacle auquel il voudrait assister.

S'arrêtant à une distance respectable de l'homme, Harry attendit que Vernon se rende compte de sa présence. Cependant, Vernon prit un journal de sous son bras et l'ouvrit pour le lire, oublieux du garçon brun.

Ca ne correspondit pas avec ce que Harry connaissait de son oncle. Au mieux, l'homme aurait regardé Harry avec haine pour l'avoir déranger. Au pire, il aurait sifflé entre ses dents des menaces et autres insultes. Les hurlements seraient venus plus tard, une fois en sécurité dans la voiture ou à la maison. Il ne pouvait pas lui faire une scène en public après tout. Dans tous les cas, ils se seraient dépêchés vers la sortie et ne seraient pas restés plantés ici. Harry leva un sourcil, confus, et s'aventura un peu plus près.

Vernon lui jeta un coup d'œil par-dessus son journal quand Harry s'approcha de lui. Il fit un signe de tête poli au garçon avant de reprendre sa lecture. Pendant ce temps, Harry était presque à côté de lui, sous le choc. L'homme avait presque la même taille que Vernon mais ce n'était définitivement pas lui. Maintenant qu'il était plus près, c'était évident mais avec la distance, il avait manqué les détails.

Comment diable ai-je pu…Mes lunettes ! Ma vue a dû changer !
songea Harry. A quand remonte la dernière fois ou mes yeux ont été contrôlés ? Ma dernière visite médicale à l'école moldue ? Quel âge avais-je ? 8 ans ? 10 ans ?

Sentant le regard d'Harry sur lui, l'homme le scruta par dessus son journal.

-
Es-tu perdu mon garçon ? demanda-t-il gentiment.

-
Quoi ? Oh. N-non monsieur, balbutia Harry en sortant de sa contemplation. Mon oncle devait venir me chercher. Vous lui ressemblez de loin, essaya-t-il d'expliquer avant de finir faiblement, Désolé de vous avoir dérangé, monsieur.

Il fit pivoter le chariot et battit en retrait rapidement.

-
Il n'y a pas de mal, dit l'homme avant de se replonger dans sa lecture.

Furieux contre lui-même pour avoir fait une erreur aussi stupide, Harry erra vers le quai 9 ¾. Il songea brièvement à essayer de rattraper les Weasley mais ils étaient sûrement partis depuis un bon moment. J'espère qu'oncle Vernon va arriver bientôt, pensa Harry en s'installant pour attendre.

À suivre

(1) Harry Potter et la Coupe de Feu, JK Rowling.