Je ne le dirais jamais assez, merci à vous...

Merci de vos reviews, merci de lire cette fic jusqu'au bout...

Ceci est le dernier chapitre...


Trois jours étaient passés. Remus était encore à l'infirmerie, récupérant peu à peu. Avec difficulté. Sirius n'arrivait pas à oublier et à pardonner, James ne lui parla pas de sa discussion avec Remus, pas plus qu'à Peter.

Lorsque Mme Pomfresh arriva pour porter son petit-déjeuner ce matin-là à Remus, il était déjà réveillé. Il avait l'air beaucoup mieux et l'infirmière le lui dit. Remus était effectivement bien reposé. Il gardait encore une certaine culpabilité d'avoir mobilisé tant d'attention. Il se sentait un peu ridicule, surtout depuis que James lui avait dit ce qu'il en était pour la morsure de Sirius.

Il s'était monté un bateau. Sans doute la fatigue, et aussi le fait d'aimer le rendait plus fragile, plus sensible.

Dumbledore avait raison, c'était difficile de gérer ses émotions…

Il n'avait pas revu Sirius depuis trois jours. Il savait qu'il lui en voulait, mais comment aurait-il pu lui parler de son problème ?

Mme Pomfresh le laissa regagner son dortoir en fin d'après-midi. James et Peter l'enlacèrent brièvement, mais Sirius se contenta de lui serrer la main. Remus ne dit rien, mais plus encore que ce geste, ce fut l'aspect de Sirius qui le choqua. Il était non seulement livide, mais ses traits étaient extrêmement tirés. Il avait l'air usé plus que fatigué. En fait, il ressemblait davantage à un fantôme qu'à un garçon vivant.

Remus sentit son cœur se contracter. Et une désagréable culpabilité s'installa en lui. Son malaise vis à vis de Sirius perdura toute la soirée. Au repas, bien que James fit des efforts pour essayer de détendre l'atmosphère.

James n'avait pas osé poser la question à Sirius. Il était trop mal et James ne voulait pas l'enfoncer davantage. En même temps, la réaction de Sirius était tellement violente que James imaginait mal qu'il n'y ait pas un sentiment plus profond pour l'expliquer. Devait-il intervenir ou pas ? Sagement, et en cela il reconnut l'influence de Remus, il décida que non. Enfin, pas tout de suite. Lui aussi était encore sous le choc de ce qu'avait fait Remus.

Et quand après le repas, les quatre maraudeurs rejoignirent la salle commune, Remus commença à rattraper ses cours, pendant que les autres faisaient leurs devoirs. Tranquilles. Sous les yeux inquiets des autres gryffondors qui se demandaient ce que présageait ce calme apparent.

Sirius fut le premier à monter. Remus le regarda grimper l'escalier. Il aurait voulu savoir pourquoi il lui en voulait tant. Il aurait voulu lui expliquer, lui demander pardon, mais il n'osait pas le suivre… Il se détourna et croisa les yeux de James. Celui-ci lui fit un sourire et excusa Sirius:

- il est vraiment fatigué…

Remus fit un signe de tête et revint à ses cours, péniblement. Il avait du mal à se défaire de l'image de Sirius.

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Le soleil était bas sur l'horizon et la lumière commençait à baisser. James était juste devant lui et il courait. Il voulait le rattraper, mais James courait vite, et tous les deux riaient. La forêt était proche et ils y furent très vite. James s'était caché et il le cherchait. C'est alors qu'une tache sombre attira son regard au pied d'un énorme tronc d'arbre. D'ailleurs, tout à coup, tous les arbres semblaient immenses. Le vent qui soufflait dans leurs branches se faisait plus fort. Il commençait à avoir froid. Il appela James sans réponse et se rapprocha de la tache sombre. Quand il fut suffisamment près, il se rendit compte que c'était le corps d'un animal. Il s'approcha encore et la crainte de reconnaître le corps fit battre son cœur plus fort mais il continua son approche. La fourrure était grise, avec des taches d'un gris plus foncé. Elle lui était familière.

Son cœur battait de plus en plus fort, sa respiration était plus difficile. C'était le corps d'un loup qui gisait par terre, du sang autour de lui. Il ne pouvait plus bouger. Le corps de l'animal se transforma et c'était Remus qui gisait par terre, le corps couvert de sang…

Il se réveilla, haletant et la sueur au front. Il lui fallut du temps avant de récupérer une respiration moins douloureuse. Au moins il n'avait pas crié…Il avait encore fait un cauchemar. Depuis la tentative de Remus, toutes les nuits, le même cauchemar revenait. Il trouvait le corps du loup et celui-ci se transformait en Remus. Toutes les nuits, cette abominable, effrayante, horrible peur de le perdre. Toutes les nuits, un vide immense emplissait sa poitrine.

Sirius se leva, se tenant le thorax . Son corps prenait le relais de la douleur intellectuelle. Il tremblait. Il fallait qu'il se calme.

Il regarda vers le lit de Remus. Les rideaux étaient tirés et il ne distinguait pas sa respiration parmi celles des trois garçons endormis dans la chambre. C'était la première nuit que Remus passait dans son lit depuis le jour où…Sirius lui en voulait encore. Il eut envie d'aller le réveiller, de lui crier qu'il n'avait pas le droit de se tuer, qu'il tenait tellement à lui…

Il se dirigea vers la salle de bains, se passa de l'eau sur le visage. Ses mains tremblaient encore. Il ferma les yeux un instant, se forçant à respirer calmement.

- tu ne dors pas ? demanda une voix tout près de lui.

Sirius sursauta. C'était la voix de Remus, il ne l'avait pas entendu venir.

Il referma les yeux un instant avant de les rouvrir. Il regarda le reflet de son ami dans le miroir, esquissa une grimace et se pencha pour boire encore un peu d'eau.

- tu es toujours fâché ?

Il se retourna vers Remus. Celui-ci se tenait dans l'embrasure de la porte, appuyé sur le montant, les bras croisés, les yeux d'ambre inquiets. Sirius se maudit de le trouver beau. Fâché ? Pas seulement, mais aussi consterné, désolé, bouleversé…

Oui, Sirius était tout cela…

Il fit un signe de tête qui voulait dire oui…

- je suis vraiment désolé, je voudrais pouvoir trouver quelque chose pour m'excuser, pour que vous me pardonniez… j'ai réagi de façon idiote…

Sirius se retourna à nouveau vers le lavabo, les deux mains appuyées dessus, de part et d'autre, regardant Remus dans le miroir. Puis il baissa les yeux pour murmurer :

- toutes les nuits, je fais ce même cauchemar… Je trouve le loup mort, et il devient toi… Toutes les nuits, je rêve de ta mort…

Sa voix tremblait et son corps eut un frisson. Remus sentait l'émotion de son ami, très forte. Il ne savait que répondre.

Sirius releva la tête, ses yeux étaient plus brillants qu'à l'ordinaire. Il se tourna pour faire face à Remus. Et brusquement, il fut tout près de lui. D'une main il le plaqua sur le mur tandis que son autre main se refermait durement sur son cou. Il était plus grand et plus fort que Remus qui eut du mal à respirer, mais qui ne songea pas un instant à se défendre. Sirius se rapprocha un peu plus et le regardant dans les yeux lui demanda sèchement:

- est-ce que tu as pensé à nous ? Est-ce que nous ne comptons par pour toi ? Ni Peter, ni James, ni… moi ? Sa voix se cassa sur ce dernier mot.

Remus ne pouvait pas répondre, la main de Sirius le serrait trop. Celui-ci continua, la voix toujours cassée :

- On n'existe pas pour toi…Tu as voulu nous abandonner…Il y avait de l'amertume dans sa voix. Puis, baissant la voix, il ajouta : qu'est-ce que je deviens sans toi…

La main sur le cou de Remus relâcha un peu sa prise, puis alors que Remus s'apprêtait à répondre, Sirius lui prit brutalement le visage avec ses mains et posa ses lèvres sur les siennes, le forçant à un baiser, intense et farouche, extrêmement possessif, très agressif. Sa langue pénétra sa bouche, violant ainsi son intimité. Aucune partie de sa bouche ne fut laissée tranquille. La langue voulait tout, la langue prenait tout. Remus ne pouvait lutter. Le voulait-il seulement ?

Quand il le relâcha enfin, Sirius le regarda, les yeux durs et un demi-sourire douloureux, puis l'abandonna sans rien dire, retournant dans son lit. Remus mit un moment avant de retrouver son souffle.

Adossé au mur, il passa sa langue sur ses lèvres, où s'attardait encore le goût de Sirius. Il ferma les yeux. Il… l'avait… embrassé… Et ce n'était pas une bise d'enfant, non… C'était un baiser beaucoup plus mature. Remus avait pu sentir toute la violence des sentiments de Sirius. C'était quelque chose de puissant et d'adulte. Quelque chose que même en rêve Remus n'aurait pu espéré aussi fort.

Remus expira longuement.

Partout dans son corps l'émotion excessivement forte avait retenti. Et ce baiser… même si violent… il aurait bien aimé qu'il dure un peu plus longtemps… C'était à lui de faire. A lui de dire, d'expliquer.

Alors, son regard s'alluma, et il se dirigea vers le lit de Sirius. Il poussa le rideau. Sirius, allongé sur le dos, redressa la tête, surpris. Remus lui plaqua une main sur la bouche et pour mieux le dominer, s'installa sur lui évitant au maximum de le toucher, les genoux de part et d'autre, l'empêchant de bouger. Sirius fronça les sourcils.

- tu ne m'as pas laissé parler, Sirius Black. Oui, je suis désolé, oui, j'ai pété les plombs, et tu as le droit de savoir pourquoi. Tu dois me laisser t'expliquer pourquoi . Quand je me suis réveillé de ma transformation, j'ai vu la morsure sur ton épaule et j'ai cru que je t'avais mordu. Le monstre que je suis t'avait mordu. Comment pouvais-je le supporter ? J'étais devenu un danger pour celui que j'aime. Et c'était insupportable, invivable. Tu comptes plus pour moi que tout au monde… Il avait murmuré la dernière phrase. Et jamais je ne supporterai de te faire du mal…

Puis Remus retira sa main de la bouche de Sirius pour, à son tour, l'embrasser tout aussi sauvagement que Sirius l'avait fait juste avant. Et comme lui, Remus se leva et le laissa seul avant qu'il ait repris sa respiration.

Sirius ne bougea pas. Il resta un long moment sans bouger. Il osait à peine respirer. Les mots de Remus résonnaient encore dans sa tête. Il fallait qu'il les assimile. La colère qu'il ressentait commença lentement à tomber. Son corps sembla se libérer de sa tension. Et doucement, un nouveau sentiment se mit à percer. Un sentiment de culpabilité. Il eut du mal à le refouler. C'était lui l'origine du geste de Remus. Il ne méritait pas ça… Alors, une à une, les larmes qui n'avaient pas voulu couler ces derniers jours s'écoulèrent sur son visage. C'était la libération de toute son angoisse, de toute sa peur, de toute sa souffrance face à la tentative de Remus. Cela dura longtemps…

Lorsque enfin, le flot s'interrompit et qu'il fut à nouveau capable de penser sereinement, ou du moins de façon moins émotive, Sirius passa le drap sur son visage. Il était presque calme. Presque.

Il se leva et se dirigea vers le lit de Remus. Il le regarda dormir. Juste un instant avant de s'asseoir à côté de lui. Il lui caressa alors la joue, ce qui provoqua le réveil de Remus. Celui-ci le regarda mais ne dit rien.Il ne savait que faire, que dire. Il avait tout dit.

Les deux garçons restèrent un long moment ainsi, Sirius caressant toujours la joue de Remus. Son geste était tendre et extrêmement doux. Rien à voir avec la violence du baiser qu'il avait infligé à Remus auparavant.

Sirius sourit puis une ombre passa dans ses yeux, et il perdit son sourire pour prendre un air très sérieux :

ne refais jamais ça, Moony, jamais…

Et comme une larme s'échappait d'un coin d'œil, Remus osa. Il passa ses bras autour des épaules de Sirius, l'attira et le serra contre lui.


Voilà. C'est fini. Pour ma fic en tout cas, parce que pour eux...

C'est toujours dur de terminer, parce que je ne vais plus avoir de vos nouvelles avant un bon moment. Sauf si vous reviewez ;-)))

PS: j'entends déjà Rumors of angels me dire que ça s'arrête trop vite... Je sais... Mais vois-tu les gens heureux n'ont pas d'histoire... Et si je continuais, j'arriverai forcèment à cet épisode que je renie (cf tome 5 de JKR)...

Maintenant, je vais vous laisser un moment car j'ai une petite idée qui va me coûter beaucoup de travail. Après mon one shot "Décor de Noël", quelques unes ont parlé de calendrier de l'avent... Alors m'est venue une idée de fil conducteur... Mais elle nécessite 24 petits ones-shots... C'est du boulot... J'espère avoir le temps de le faire...

En attendant, bises et donnez de vos nouvelles...Je vous attends...