Disclaimer : Tout, tout, tout appartient à JK Rowling, sauf, sauf, sauf l'histoire et le caractère anormal des personnages, ainsi que toute histoire concernant les traversins et oreillers de guerre.
Note d'auteur tout à la fin ! Prend place entre les chapitres 6 et 7 d'Histoire de Hasard.
Histoire de moustique
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Le garçon ouvrit les yeux, désormais parfaitement réveillé, et se redressa à moitié, les sens en alertes. Tournant lentement la tête, il chercha l'origine du bruit, tentant de repérer l'intrus. Semblant échouer, il parla alors, comme dialoguant avec lui-même, d'une voix lente et basse, communément appelée voix du psychopathe :
- J'ai entendu un... MOUSTIQUE !
L'air halluciné, il prit sa baguette, cachée sous son oreiller pour parer à toute attaque et lança un Lumos. Il était assis sur son lit, entre les épais rideaux et le mur. Puis il reprit la parole.
- Il y a un... MOUSTIQUE près de MON lit !
S'ensuivit un remue-ménage digne des raids historiques d'Attila, alors que passant soudainement de l'immobilité la plus parfaite à l'activité hystérico-frénétique, l'adolescent fouilla l'air avec yeux des yeux perçants, à la lumière de sa baguette, à la recherche de l'insecte. Sans rien trouver. Lançant sorts de recherche, charmes insecticides et autres maléfices du genre, il comprit soudain que tout cela était vain. Ses yeux exorbités lui donnaient l'air d'un fou dangereux, de même que son pyjama à rayures, complètement débraillé, et que ses cheveux plus en bataille que biologiquement possible. Il ouvrit d'un geste brusque ses rideaux, manquant les arracher de ce fait, et se leva, la baguette serrée dans la main comme un poignard. Et exprima sa colère d'une voix sourde mais néanmoins forte.
- Il Y A Un MOUSTIQUE Dans Le Dortoir !
Le fait d'être pieds nus, marchant sur la pierre froide ne le frappa absolument pas, contrairement à l'oreiller d'un de ses camarades, réveillé par le bruit des rideaux martyrisés. Le coussin retomba à terre, sans plus de réaction du garçon qui aurait pourtant du ciller un minimum. Il continua d'avancer, un pied après l'autre et vice-versa, comme tout être humain normalement constitué. Mais, les moustiques ayant été dotés par Mère Nature d'une paires d'ailes au lieu de jambes, c'était vers les cieux (ou plus prosaïquement vers les toiles d'araignées du plafond) que se tournait son regard scrutateur, et le rayon de lumière puissant qui s'échappait de sa baguette balaya successivement les fils de soie, la poussière, les lits de ses camarades, la face colérique de Crabbe, la fenêtre et son vitrail, puis à nouveau le visage de Crabbe lorsqu'il prit enfin conscience de la présence de son condisciple. Celui-ci exprima sa colère d'avoir été réveillé en murmurant rageusement (car il respectait le sommeil de ses camarades, et surtout celui de Goyle et Zabini, dangereux meurtriers en puissance lorsque réveillés sans leur consentement) :
- Mais ça va pas bien la tête ! Qu'est-ce que tu fais, à l'aube à parler comme ça ! Tu t'amuses à te faire peur ou bien tu entends des voix ?
N'obtenant aucune réponse, le garçon énervé se vit soudainement empoigné par le haut du pyjama, traîné jusqu'à son lit, couché sans douceur et quelque chose de lourd se posa sur son ventre. Il eut soudain, plus près de son visage qu'il ne l'aurait souhaité, l'expression indescriptible de Théodore, qui mêlait la rage impuissante, le désarroi total et l'inquiétude irrationnelle.
Ce fut avec une voix étrangement implorante qu'il déclara à son camarade :
- Il y a un moustique dans le dortoir...
Puis, sous les yeux ébahis de son camarade (toujours coincé sous son poids), le garçon éclata en sanglots.
- Je... je hais les m-moustiques ! Et je n'arrive pas à le trouver ! Aide-moi ! supplia-t-il.
- M'enfin, mais pourquoi tu te mets dans cet état pour un simple moustique !
Erreur fatale. Respectivement dans leur terreur incompréhensible et dans leur étonnement incompréhensif, les deux adolescents avaient oublié de parler bas, et les ondes sonores qu'ils avait émises avaient profités des molécules d'air pour se répandre jusqu'au oreilles des trois autre personnes dormant dans la pièce. Les malheureux futurs suppliciés se regardèrent horrifiés, à l'idée de la gaffe monumentale qu'ils venaient de faire.
Un grognement venant du fond d'une gorge inconnue retentit dans le silence relatif, seulement entrecoupé désormais par deux respirations angoissées, deux énervées et une dernière, toujours endormie.
Emergèrent de leurs lits messieurs Goyle et Zabini, baguette dans une main et oreiller dans l'autre, le visage sans expression, les yeux vides, et dans l'ensemble, vachement menaçants.
- A Mort... déclara une voix sépulcrale provenant de Blaise, l'air plus serial killer que jamais.
- Ouais ! fut la réponse brève et agressive de son compagnon de réveil.
- Pas de quartier et chacun pour soi !
Après son cri de guerre, Blaise attaqua d'un violent coup de traversin Théodore, celui-ci l'esquiva et tenta de répliquer par un envoi d'oreiller, mais sa tentative était vouée à l'échec, à cause de la réception sur son crâne d'un coup signé Goyle. Crabbe se défendit à son tour, et la mêlée se fit générale.
Passons les détails. Ce fut une grande, sanglante et belle bataille, dont Blaise et Théodore ressortirent vainqueurs, l'un parce qu'il était le seul Serpentard à avoir poussé le vice jusqu'à amener à Poudlard un traversin de combat (pas trop long, mais tellement lourd et dense qu'il aurait du être interdit à la convention magique de Genève) et l'autre parce qu'il s'était intelligemment allié à la dernière minute au premier.
Lorsque les dernières plumes furent réinsérées dans leurs taies originelles, et que les dernières couvertures eurent regagné leurs lits, le soleil pointait déjà le bout de son nez par la fenêtre.
- Bon, déclara Goyle, sa soif de sang passée, je crois que ce n'est pas la peine de nous recoucher !
- Remarque pas stupide, je vote pour, répondit Théodore.
- Ouaip. Mais j'aimerais bien savoir quelque chose...
- Oui, Blaise ?
- Dis-moi pourquoi tu étais levé exactement, et tu auras peut-être la vie sauve.
- Il y avait un moustique. Et je suis allergique aux moustiques. Je crois qu'il a fini écrasé sous ton traversin. Bien fait pour lui. Héhéhé.
- OK. Petit veinard, je ne te ferais pas ce que j'avais prévu au cas où tu n'ais pas d'excuse valable.
- Euh, et tu avais prévu quoi ?
- Tu veux dormir la nuit prochaine ? Oui ? Alors vaut mieux que tu ne saches pas. Hahaha.
Théodore déglutit. Blaise pouvait être tellement inventif. C'était peut-être marrant quand ça arrivait à d'autres, mais quand c'était sur vous que ça tombait, et bien c'était tout de suite moins hilarant.
Puis il remarqua que son camarade regardait le seul lit aux rideaux encore fermés avec une drôle de lueur dans les yeux.
- Vous savez quoi ? Je trouve injuste qu'il y en ait encore un qui dorme alors que tous les autres sont éveillés malgré leur volonté. Surtout lui.
Il se dirigea soudain vers le lit de Draco, marchant stupidement sur la pointe des pieds (si le blond ne s'était pas réveillé avec tout le boucan qu'il y avait eu cette nuit, il n'allait pas se réveiller maintenant, mais c'était loin des idées de Blaise), ouvrit doucement les rideaux, pointa sa baguette et déclara sadiquement :
- Rictusempra !
Fatalement, le blond se tordit de rire, riant aux éclats, bref réagissait parfaitement au sort. Mais ce qui énerva vraiment son camarade, ce fut qu'il continua de dormir. Rigolard, mais les yeux fermés et l'air détendu.
Le souvenir soudain du soir d'avant revint à Blaise et il décida de changer de stratégie. Il cessa son sort, revint à son lit, prit son lourd traversin de guerre, et, le brandissant comme une épée à deux main, il assena à Draco un coup qui aurait du l'achever. Mais l'adolescent ne se réveilla pas, au grand dam de son camarade qui passa littéralement à la vitesse supérieure en donnant quatre coups très rapides les uns à la suite des autres, jusqu'à ce qu'enfin le garçon étendu daigne réagir, ouvrant les yeux d'un air hagard, montrant le réveil vaseux et encore incertain de ses capacités intellectuelles.
Alors, Blaise eut pitié de lui et tenta d'abréger ses souffrances en lui mettant un magistral dernier coup, qui envoya son ennemi du moment le nez sur sa couette.
Il obtint en réponse un son plaintif, difficile à retranscrire phonétiquement, qui se prononçait à peu près ainsi :
- Gnéééééé ?
Blaise Zabini regarda sa victime avec suffisance et fierté. Il était vengé.
-AHA, je t'ai eu !...
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NdA : Petit délire avec moi-même (oui, ça m'arrive). Je ne suis pas sûre du nombre de Serpentard, je ne sais pas les prénoms de Crabbe et Goyle (d'ailleurs si quelqu'un peu me renseigner sur ce point-là, n'hésitez pas !) mais je me suis bien amusée quand même. Et l'important c'est de prendre du plaisir à écrire, naon ?