Un grand merci à tous les revieweurs qui ont pris le temps de laisser un commentaire : Arrion, Proserpine Hell, Clothildeu, Ninianne, Alixe, analaura, Pamplelune d'Agrumes,Dong d'Esperluette, A Smiling Cat, Maelys, Pimy & Donabella !
Cette fois, j'ai créé un forum sur fanfiction net pour vous répondre, suite à des soucis techniques sur livejournal !
Petite précision : on m'a posé la question, donc j'ai dû mal m'expliquer quand j'ai indiqué « fin de la première partie » au dernier chapitre. La seconde partie débute ici. Il s'agit de la même histoire en continu, j'ai juste remarqué dans mes notes que la dynamique changeait dans cette portion de la fic : la première partie « installant » les personnages et étant dominée par l'enquête sur les dragées empoisonnées la seconde- plus courte- se concentrant sur la « chasse au trésor » de Serdaigle. Je vais essayer de ne pas trop faire traîner les révélations, etc : le rythme devrait être plus rapide, j'espère que cela vous plaira !
Résumé de l'épisode précédent : Hannah est innocentée du meurtre de Rosier, le plan diabolique de Theodore Nott- sous les traits de Marcus Flint- a été déjoué. Mais notre trio est mis sur la piste d'une mystérieuse chasse au trésor dont la récompense serait une Potion dangereuse mise au point par Rowena Serdaigle elle-même... Pour échapper au tête-à-tête avec Oliver, Eloïse a offert à Hannah la place temporaire de colocataire (en attendant le retour d'Adrian), mais son amie éprouve quelques problèmes d'adaptation. Quant à Susan, elle a été arrêtée pour une vieille histoire de dent de dragon achetée illégalement…
(Hannah)
Après des mois d'enquêtes et de cafouillages en tout genre, nous nous sommes débarrassées d'un fléau potentiel- j'ai nommé : Theodore Nott, aspirant à la succession du dernier mage noir en fonction. Le triomphe fut de courte durée. Je comprends mieux ce qu'a dû ressentir je-ne-sais-plus-quel héros grec qui, s'attaquant à la terrible hydre de Lerne et réussissant à lui trancher la tête, vit en repousser dix autres à la place. Je suppose qu'il s'est trouvé tout décontenancé – déconfit – et si j'osais : démoralisé.
Nott n'était que du menu fretin- et à en juger par le journal de bord qu'il tenait, rien d'autre qu'un Serpentard désœuvré, doté d'une imagination débordante, jaloux de ses « amis » Draco Malfoy et Blaise Zabini. Ayant découvert par hasard le potentiel d'une légende à laquelle des sorciers importants portaient crédit – à savoir, la Potion de Rowena Serdaigle-, il décida de se lancer dans la mêlée, nourrissant par là même d'illusoires rêves de grandeur. Il déchanta vite : difficultés de recrutement pour son groupuscule, non-avancées dans la résolution des énigmes dont il disposait…La condition de Mage-Noir-en-devenir n'était pas aussi glamour qu'il se l'était figurée.
Il est tentant d'établir un parallèle avec ce que le BAM m'inspire en ce moment. Quand nous nous sommes toutes trois lancées dans cette aventure, ce fut avec enthousiasme : nous allions déjouer les plans de sorciers sans scrupules, intervenir dans les cas que les enquêteurs traditionnels ne songeaient pas à investiguer…Citoyennes ordinaires le jour, justicières masquées la nuit tombée. L'idée avait de quoi séduire.
Comment expliquer que je me sente un brin désabusée aujourd'hui ? Réfléchissez un peu : dans le chaos de ces derniers mois, le BAM a réagi tant bien que mal face aux calamités qui s'abattaient sur ses membres. Nous n'avons pas pris l'initiative. Nous nous sommes laissées dicter notre ordre du jour par les circonstances- et quand je dis « circonstances », je fais référence à … à… comment pourrait-on qualifier ça ?
-Fatalitas ? suggère Eloïse, qui étudie les notes de Nott avec soin.
(J'ai parlé tout haut. Il faut dire que cela me pèse sur le cœur depuis quelque temps.)
-Pardon ?
-La « fatalité » : les caprices du destin, sur lesquels les héros n'ont aucune prise.
-Eh bien, nous sommes loin d'être des héroïnes mythiques dont les exploits seront chantés par des légions d'aèdes au fil des siècles…
-Ne te désespère pas, taquine Ella. Si cela te tient à cœur, on se confiera sur notre lit de mort à Zach, qui recueillera nos propos et publiera notre biographie autorisée à titre posthume.
Je lui jette un regard noir et poursuis dignement :
-Je ne prétends pas au statut d'héroïne, mais il est grand temps que nous tordions le cou à cette Fatalitas ! Marre de se faire malmener au gré des tuiles qui nous tombent sur la tête!
(Il n'empêche que la comparaison aux héros de la mythologie grecque me chiffonne…D'une part, il y a cette « quête » de la Potion légendaire créée et dissimulée par Serdaigle que Nott nous a passée- et je me refuse à le considérer comme un « messager des dieux »- d'autre part, corrigez-moi si je me trompe, mais d'après mes souvenirs mythologiques, les héros ont une fâcheuse tendance à foncer droit dans le mur, non ?)
Eloïse noircit des pages de notes- j'aperçois des mots encadrés et beaucoup de points d'interrogation. Elle relève la tête :
-Mais cette fois, Hannah, on a un avantage : les informations de Nott ! Je pense qu'on commence à y voir plus clair : on peut identifier les différents acteurs et leurs motivations. Tiens, regarde…
Elle pousse les papiers dans ma direction.
-Eloïse ?
-Oui ?
-Euh, ce Nott…Enfin, vous aviez sympathisé.
Je ne sais pas trop comment aborder le sujet avec délicatesse.
-J'espère que la révélation de sa vraie nature ne t'a pas déçue ? Après tout, certains témoins oculaires m'ont parlé de votre…tango.
-Evidemment, ronchonne Eloïse, pour une fois qu'un garçon m'invitait à danser, ça ne pouvait pas être pour les motifs classiques ! Ce n'était pas pour mon physique, mais pour mon cerveau- non que je veuille être remarquée pour des motifs aussi superficiels, mais est-ce que ce serait trop demander d'être vue autrement qu'une machine à décoder sur pattes… ? Oh ! s'arrête-t-elle soudain, en me regardant. Tu pensais que Nott et moi… ?
Un peu vexée, j'attends qu'elle cesse de s'esclaffer.
-Excuse-moi de veiller sur ton équilibre sentimental !
-Non, c'est amusant parce que Griselda m'a mise en garde contre les mauvais garçons, l'autre jour. C'est que j'ai fait fort : dans la hiérarchie des mauvais garçons, j'imagine que les aspirants mégalomaniaques se qualifient automatiquement ! Rassure-toi : nos rapports étaient purement académiques et franchement, lassants à la longue.
-Ah bon ? Je croyais pourtant…
-Ne te méprends pas, c'est toujours appréciable d'évoquer des casse-têtes runiques et autres joyeusetés, mais j'avais l'impression de discuter avec un autre moi-même. Un autre moi plus ennuyeux et moins talentueux, achève-t-elle avec un clin d'œil.
-Ouuuui, dis-je, dubitative. Et, rappelé-je à toutes fins utiles, plus disposé que toi à se lancer dans de ténébreuses entreprises ?
-Cela va sans dire, riposte Eloïse. C'est limite blessant ! J'ai tout de même une éthique !
J'essaie de limiter les dégâts de ma gaffe verbale :
-Ce que je veux dire, c'est qu'il aurait pu t'intéresser : vous avez des points communs. Et puis, on ne peut nier que les mauvais garçons, avec leur côté dangereux, ont un attrait indéniable pour qui aime jouer avec le feu…
-Hannah ? Je t'arrête tout de suite. Si tu fais allusion à Nott, ce spécimen de « mauvais garçon » était pitoyable si tu évoques Zabini, il ne s'agit pas d'un mauvais garçon. Il n'a jamais essayé de t'extorquer des informations ou de te manipuler, que je sache !
Je veux protester- comment décrire la complexité de Blaise ? Ce calme à toute épreuve, cette intelligence en veille que vous ne souhaiteriez pas voir dirigée contre vous, et ces courts instants durant lesquels le masque disparaît et vous devinez un garçon aimant et adorable ?
-Au fait, dis-je, j'ai parlé à Blaise de nous deux, à présent que la menace des LDP ne plane plus sur nos têtes.
-C'est une façon de voir les choses, commence Eloïse, mais je l'interromps, déterminée à aller jusqu'au bout.
-Je veux que l'on se remette ensemble.
-C'est ton choix ! le reste ne me concerne pas. Même si je trouve plutôt téméraire de se lancer dans ce numéro d'équilibriste qu'est une relation sentimentale alors que nous avons une quête à mener à bien, la façon que vous avez de vous couler des regards à la dérobée, tels des Romeo et Juliette des temps modernes, est carrément insupportable, d'autant plus que les obstacles qu'il y a entre vous sont quasi-inexistants.
J'hésite :
-Il ne m'a pas répondu directement…
-Embrasse-le, ça simplifiera les choses ! repart Eloïse avec impatience.
-C'est toi qui me conseille ça ?
-Peut-être qu'à la fin, j'en ai soupé des secrets, des non-dits, et de mes meilleurs amis qui dramatisent des situations fort simples en prenant des poses de personnages de Cdf ! Alors maintenant, si ça ne te dérange pas, je ne veux plus entendre parler ni des mauvais garçons, ni des gentils ! D'ailleurs, encore moins des gentils parce qu'ils sont encore plus sournois ! On ne se méfie pas d'eux, et lorsqu'on réalise qu'ils ont envahi nos pensées, il est trop tard pour les en déloger !
Un peu essoufflée, Eloïse cesse sa tirade. Je subodore que cela dissimule des troubles dont je n'avais pas soupçonné l'existence. Seulement, l'association Ella-peines de cœur m'en impose un peu trop pour que j'ose en gratter la surface aujourd'hui (quand je pense à la confusion que Blaise éveille en moi, je réalise que je suis mal placée pour prodiguer encouragements et conseils.)
-D'accord. N'évoquons plus le sujet des garçons, capitulé-je. Je voulais juste mentionner que Blaise avait deviné que les LDP en avaient après moi- comment, je n'en ai pas la moindre idée…
-Excellent ! fait Eloïse, sarcastique. Le navire prend l'eau, nous serons bientôt incapables de garder nos secrets…
-Qu'est-ce que tu veux, nous avons un entourage futé, dis-je, pensant à l'enquête des dragées crochues, en partie résolue grâce à Padma, Seamus, Dean et Zacharias. Blaise ne dira rien, j'en suis certaine.
Eloïse secoue la tête et commente ses schémas :
-Bon, nous avons identifié le groupe de Mangemorts en herbe, qui a probablement tenté une action le soir du Bal de la victoire, action qui a été interrompue par l'intervention de Susan. Ce groupe n'étant pas celui de Nott, qui dans son journal peste contre « la concurrence effrénée de ces distributeurs de prospectus publicitaires »…
-Ils ont un plan com' bien précis, dis-je, mais personnellement, je trouve leur manque de discrétion étonnant.
-…on peut en déduire qu'il s'agit du groupe dont le jeune Malcolm Baddock t'a parlé, finit Eloïse. Ils ont piqué des recrues potentielles à Nott, qui l'a mal pris. Leur rhétorique est d'une folle subtilité.
Je lis les objectifs qu'ils ont listés, d'après le journal de Nott :
-S'emparer de l'Angleterre qui en pleine décadence, est aux mains des Sangs-de-bourbe et des traîtres à leur sang… Oui, le truc de conquête classique. Plus ça change, plus c'est la même chose, n'est-ce pas ?
-Nott n'en sait pas davantage. Son truc à lui étant la discrétion, il n'a pas souhaité se commettre avec eux. D'ailleurs, lorsque la presse a commencé à parler de l'affaire des dragées crochues, attirant l'attention sur ses petites manœuvres de manière un peu trop voyante à son goût, il a manipulé Romilda Vane, qui travaille comme stagiaire au Daily prophet, pour qu'elle trouve une information croustillante qui détournerait le public de lui. Elle n'a rien trouvé de mieux que les cancans sur la vie sentimentale de Zabini.
-C'était donc lui ! Oh, le petit vandale !
Je regrette de ne pas lui avoir jeté de maléfice Avale-Limaces pendant que je l'avais sous la main. Ah, si j'avais su…
Je chasse ces pensées de ma tête et résume :
-Faction numéro 1 : cette bande de joyeux drilles. Faction numéro 2 : cela devient plus compliqué.
Nous avons repassé en boucle le souvenir confié par Nott, tentant de décrypter ce qui s'est passé cette nuit-là. Nous ne savons toujours pas qui a tué Rosier (sauf que ce n'est pas moi !), mais nous savons désormais quel était l'objet de toutes les convoitises : un coffret contenant-entre autres renseignements glanés par Rosier sur cette potion mythique- la première énigme de la quête imaginée par Rowena Serdaigle.
-Les LDP me poursuivaient car ils savaient que j'en avais après Rosier, et qu'il y avait de fortes chances pour que ma traque me mène à lui. Il n'était pas impossible que ma présence ait fait capoter le « deal » lorsqu'ils sont arrivés, Rosier était mort et le coffret avait disparu. Ils ont donc supposé que je m'en étais emparé, dis-je à haute voix. Or, dans le souvenir de Nott, l'homme masqué a agi exactement comme le contact envoyé par les LDP pour négocier la remise du coffret. Rosier s'y est laissé prendre. Mais les LDP cherchaient le coffret et s'en sont pris à moi. Ce qui signifie, puisque Justin m'a confirmé que je n'étais plus dans leur ligne de mire, qu'avant d'avoir eu accès au souvenir de Nott, ils n'avaient pas envisagé la possibilité qu'un tiers- cet homme masqué- était au courant de l'échange qu'ils avaient organisé et avait tenté de les doubler ?
-C'est une hypothèse très probable, acquiesce Eloïse.
-Je suis soulagée que ce soit lui qu'ils recherchent. Mais d'où pouvait-il venir ? D'un côté, si Nott était au courant de l'échange, d'autres ont pu l'apprendre par les mêmes canaux ou alors, il y a eu une fuite chez les LDP.
Je glousse légèrement (je ne suis pas incline à la charité, car les méthodes qu'ils ont employée pour me soutirer des souvenirs- ces horribles Détraquards- ont du mal à passer. Je sais, j'ai dit à Justin que je lui pardonnais, mais ce n'était pas très sincère. Je voulais juste mettre cette histoire derrière moi. Et puis, les LDP, moins on y a affaire, mieux l'on se porte.)
-Paranoïaques comme ils sont, ils doivent être tous secoués par cette histoire !
-Hé, Hannah ?
Eloïse arbore un large sourire.
-Oui ?
-Tu réalises qu'ils te poursuivaient pour un coffret que tu ne possédais pas et qu'ils cessent leurs investigations au moment où par l'entremise de Nott, ce même coffret est tombé entre nos mains ?
L'absurdité de la situation me frappe à nouveau.
-Tu as ouvert le coffret ?
-Pas encore, j'attends Susan.
-Ella… je sais que j'ai dit que je t'aiderais. Mais est-ce une bonne idée ? Les LDP et je ne sais qui d'autre veulent ce coffret. On ne ferait pas mieux de le planquer quelque part ? Si l'on ne bouge pas, eux aussi sont bloqués, et la Potion concoctée par Serdaigle restera en sûreté. Alors que si l'on s'en mêle, on risque d'ouvrir la porte à une flopée de nouveaux ennuis…
-Tu as dit qu'on devait prendre l'initiative, rétorque Eloïse.
C'est dur d'essayer d'être la voix de la raison : Ella meurt d'envie de se confronter aux devinettes de Rowena quant à Susan, son goût pour les chasses au trésor ne me rassure pas.
-Que fait Susan ? demande Eloïse. Elle est en retard !
Je me lève du canapé de notre salon :
-Elle aura pris tes instructions à la lettre et n'ose pas venir ici, pensant que tu l'as effectivement bannie de ton réseau de cheminettes.
Courroucée, Ella se renfrogne :
-Je protège mes colocataires !
Je m'apprête à répliquer quand un hibou nous parvient, porteur d'un message qui nous laisse abasourdies.
(Susan)
Je ne dis rien lorsque les Aurors m'emmènent, je ne dis rien lorsque l'on me lit les charges d'accusation, je ne dis rien lorsque je suis jugée et condamnée à un mois d'emprisonnement à Azkaban. Je me répète que tout cela n'est pas possible, que ce n'est pas en train de m'arriver à moi- parce que cela n'arrive qu'aux autres, non ?
Des bribes de conversation avec Tante Amelia me reviennent. Combien de fois ne m'a-t-elle pas dénoncé les imperfections de notre système judiciaire.
« ...et la meilleure chose à faire est de rester silencieux pour ne pas hérisser les jurés certains tentent de gagner du temps en appelant un défenseur, mais si ce dernier n'occupe pas une fonction influente, c'est comme si tu appelais un témoin à charge…Dès qu'un procès débute, tu es présumé coupable… »
Je n'ai pas cherché à me défendre, j'ai accepté la sentence- consciente que j'étais la protagoniste d'une histoire qui me dépassait et que je n'avais pas voix au chapitre.
Le décret en vertu duquel j'ai été condamnée a été cité au procès. Je me souviens à présent qu'Eloïse m'en avait parlé, voilà bien des mois. Dire que j'ai effectué cet achat il y a si longtemps, pour être accusée aujourd'hui !
Une autre pensée me frappe : je vais avoir mes vingt ans en prison. Un nœud dans la gorge, une boule au ventre, je me laisse emporter par les circonstances.
(Hannah)
Nous sommes allées voir directement les parents de Susan. Monsieur Bones, très abattu, nous a montré la notification qui lui a été envoyée les charges qui pesaient sur Susan sa condamnation express à trente jours de prison.
-On ne peut pas faire appel ?
Monsieur Bones a soupiré profondément :
-Susan est dans son tort, et en vertu de cette nouvelle loi, les conditions d'application sont très strictes. Le mieux à faire est d'attendre, et d'éviter que l'affaire ne s'ébruite. Etre envoyé à Azkaban, même pour des raisons aussi minimes…
Il n'a pas achevé, mais nous avons compris. C'est extrêmement mal vu même si l'on a reconnu que sous la guerre, de nombreuses erreurs judiciaires ont été commises, il se trouve toujours quelqu'un pour dire d'un air entendu « oui, mais enfin, il n'y a pas de fumée sans feu… »
-J'ai contacté plusieurs amis afin de négocier les conditions de nos droits de visite. Je vous avertis dès qu'il y a du nouveau.
Seule avec Eloïse, je craque :
-Une dent de dragon, vraiment ? Je suppose que tu étais au courant ?
-C'était il y a des mois ! Puis, franchement, il y a bien pire en circulation !
La tension est palpable. Sue est seule dans une cellule lugubre, et nous sommes incapables d'y faire quoi que ce soit. Je soupire :
-Au moins, vérifie la sécurité de ta cachette de grimoires douteux.
(Eloïse)
La brutalité de ce qui est arrivé à Sue agit comme une douloureuse piqûre de rappel. On oublie parfois la cruauté et l'injustice qui est monnaie courante dans notre société enchantée; la façon imprévisible dont le système fonctionne (de manière bien plus archaïque que chez les moldus !)
A nouveau, j'ai peur. Mais cette fois, le reste du BAM ne peut pas se lancer à l'assaut d'Azkaban pour délivrer Susan de son cauchemar.
(Susan)
Les esprits rationnels se gausseront de moi, mais je crois fermement qu'il existe des endroits…mauvais. Maudits, presque.
Azkaban ne déroge pas à la règle. (Heureusement que les Détraqueurs ont été retirés après la guerre. L'idée même de les avoir à proximité se nourrissant de mon âme me fait trembler.)
Mais ils ont laissé leur trace dans les fissures des murs, dans les recoins de ma cellule. L'air a quelque chose de fétide et de funèbre. Je ne peux secouer de mes épaules la touche froide des fantômes des prisonniers passés et l'ombre stagnante de leurs souvenirs arrachés de force.
Davantage que la complainte sinistre du vent, c'est la présence invisible de douleurs qui ne m'appartiennent pas qui me fait frémir.
Personne ne va me prendre mes souvenirs heureux. Personne ne va extraire mes amis, ma famille, de ma mémoire. Je repasse ces mots dans ma tête comme un mantra.
Cela ne fait que quelques heures et pourtant je me sens déjà seule au monde. J'ai trouvé la place insaisissable où m'emmène parfois mon sommeil la place où se déroulent mes pires cauchemars et dont je ne sors qu'en me réveillant, glacée de sueur.
(Hannah)
Par l'intermédiaire de Padma, je suppose, la nouvelle de l'emprisonnement de Susan s'est répandue comme une traînée de poudre au sein de notre petit groupe.
-C'est incroyable ! Un mois à Azkaban pour un délit aussi mineur ? s'est exclamé Dean.
-Vu l'énoncé du décret, j'aurais cru que ce genre de sentence s'appliquait aux détenteurs d'objets vraiment bizarres, comme ceux que Borgin et Burkes vendaient, a renchéri Seamus.
-Il n'y a aucun recours légal ? a insisté Padma.
Blaise, l'air aussi choqué que les autres, s'est lancé dans une explication détaillée sur notre système judiciaire que je n'ai pas écoutée. Un « non » aurait suffi.
-C'est étrange, sachant qu'elle a acheté cette dent de dragon voilà plusieurs mois, que cela ne surgisse que maintenant, a dit Seamus. Ils auraient pu considérer qu'il y avait prescription !
-Un avertissement aurait suffi, a acquiescé Padma. Quant au caractère « dangereux » de la dent de dragon, ils exagèrent. Susan a juste employé des moyens plus rapides pour se la procurer dans le cadre de ses expériences- autrement, elle aurait dû s'enregistrer auprès d'une branche du Ministère pour demander l'autorisation d'importer cet ingrédient…et tout le monde sait que cela peut prendre des mois !
Oliver a manifesté la plus grande incrédulité :
-Pour une dent de dragon ? Et cela dit quoi, ce décret ? Parce que vu ce que je sais de Fred et George et de leur boutique de farces et attrapes, ça m'étonne qu'ils ne soient pas tombés sous le coup de cette loi.
Je lui ai énoncé le contenu du décret, qui couvre tous artefacts dangereux, modifiés par des sortilèges, utilisables dans le cadre de la magie noire, et non commercialisables.
Le front plissé par la concentration, il m'a écoutée attentivement :
-C'est absurde ! C'est vraiment question d'interprétation ! Dans ce cas-là, je dois mettre sous clé mes éclairs de feu ?
-Comment ? ai-je fait, désarçonnée.
-Bien que l'emprisonnement de Susan soit abusif et absurde, il est encore plus absurde d'imaginer que le tuning à outrance de balais supersoniques te mène à Azkaban, a grommelé Eloïse, et le débat a été clos.
Zacharias s'est montré aussi peu réconfortant, trouvant prétexte à une diatribe animée contre des lois injustes et liberticides :
-Ce que Bones a pu tenter avec une dent de dragon, je n'en ai pas la moindre idée mais quand vous irez la voir, assurez-vous à tout hasard qu'elle n'attend ni courrier, ni colis qui pourrait être mal interprété, a-t-il ajouté. Pendant qu'elle est à Azkaban, son courrier peut être lu et confisqué- c'est l'une des dispositions de ce décret.
Il est parti, probablement composant mentalement un article sur ce décret inique. Eloïse et moi, nous avons attendu les dernières nouvelles de Monsieur Bones.
(Susan)
-Ma Susy, qu'as-tu fait ?
C'est tout ce que mon père, résigné, a trouvé à dire. Il m'a apporté une couverture plus chaude que celle fournie par l'administration, m'a confirmé que j'avais écopé de trente jours fermes sans possibilité de négociation, et bien qu'il ne m'ait fait aucun reproche, je n'ai pas osé le regarder en face. Aucun Bones ne s'est jamais mis dans un tel pétrin. Il a soigneusement évité de me parler de maman, probablement parce qu'elle oscille entre inquiétude pour mon sort et son traditionnel « mais qu'allons-nous faire de cette enfant ? »
Je vais avoir vingt ans et je n'ai rien accompli- ces pensées négatives me taraudent après son départ. (A Azkaban, il est très aisé d'avoir des pensées négatives.)
Alors, la moindre des choses, c'est de traverser tout cela avec dignité et d'offrir à mes amies qui viendront après-demain une Susan qui fait front.
(Si Hannah et Eloïse étaient à ma place, elles se forgeraient une armure d'indifférence et garderaient la tête froide elles canaliseraient l'énergie issue de la fatigue et de la colère et en feraient un moteur pour la suite des événements.
Mais je ne suis que Susan. Le futur ne m'a jamais paru aussi lointain et je suis incapable de faire abstraction du présent. Je ne suis pas forte, mais je ferai semblant du mieux que je peux.)
Un gardien m'a assuré que les criminels de guerre étaient regroupés dans un autre corps du bâtiment, dans le quartier « haute sécurité. »
Cela partait d'une bonne intention, mais le simple fait d'être dans le même endroit qu'eux…
Retrouvailles émouvantes avec Hannah et Eloïse. J'ai arboré mon sourire le plus brave, sans grand succès je le crains, à en juger par les mines sombres de mes amies.
J'ai demandé à mi-voix si elles avaient avancé dans le décryptage de l'énigme de Nott : elles ont protesté en cœur qu'elles ne bougeraient pas d'un iota tant que je serais bouclée ici.
-Tu es notre priorité, Sue ! m'ont-elles dit avec gravité.
-Comment va-tu ? a ajouté Hannah, en me dévisageant intensément.
(Forte dans l'adversité, forte dans l'adversité.)
-La cantine n'est pas fameuse, mais je ne redoute guère que l'ennui…
(J'étais assez fière de ma réponse, mais Hannah a semblé au bord des larmes.)
-On va faire du forcing auprès de l'administration pour te passer de la nourriture ! a décrété Eloïse, une lueur combative dans les yeux. Ils n'ont pas intérêt à refuser ! S'ils croient qu'ils peuvent t'affamer…
(Le trémolo de sa voix m'a fait peur. Je n'étais pas à l'article de la mort, tout de même !) Pour détendre l'atmosphère, j'ai dit plaintivement :
-Mon plus grand regret, c'est de manquer Cdf. La saison 2 va commencer ce soir…
-On s'en occupe ! a répondu Eloïse au quart de tour.
(D'accord, l'opération « rassurer mes amies » a lamentablement échoué. Pour qu'Ella envisage Cdf sans dégoût, je devais en conclure que mon état lui inspirait une pitié incommensurable…)
(Hannah)
L'opération « réconforter Susan » a pitoyablement capoté. A peine hors d'Azkaban, j'ai sorti mon mouchoir pendant qu'Eloïse exigeait de voir un responsable et négociait férocement l'apport d'un panier repas digne de ce nom lors de notre prochaine visite.
Je sais déjà qu'il sera rempli à ras bord de tablettes de chocolat. Oh, Sue…on se sent tellement impuissantes…
(narrateur omniscient)
Les jours suivants se déroulèrent dans la morosité. Eloïse se défoulait à sa manière en organisant la fête d'anniversaire qui serait donnée dans son appartement le jour suivant la libération de Susan (cette dernière aurait un jour pour récupérer, puis elle serait amenée dans l'appartement et les festivités commenceraient.) Hannah se noyait dans la paperasse des Aurors, classant documents sur documents avec une application obstinée, histoire d'oublier que Susan dépérissait à Azkaban. Blaise, quant à lui, faisait face à un dilemme : le bon sens lui intimait de prodiguer sourire et réconfort à Hannah en ces temps difficiles; cependant, agir ainsi allait à l'encontre de la ligne de conduite dans laquelle il s'était engagée afin de la reconquérir. S'il se montrait attentionné et compatissant, cela nuirait l'aura de « prince glacial » qu'il avait commencé à cultiver ;souffler le chaud et le froid étant, d'après le guide qu'il suivait, le meilleur moyen de capturer l'intérêt de sa belle…
Enfin, une semaine plus tard, alors qu'Hannah se préparait à rejoindre Eloïse pour rendre visite à l'infortunée Susan, un hibou inconnu vint lui déposer un message étonnant…
(Hannah)
Parchemin en main, je ne comprends pas pourquoi Mrs Marchelbanks m'invite, ainsi qu'Eloïse, à venir prendre le thé chez elle afin de discuter « d'un problème qui requiert toute notre attention. »
-Griselda et moi avons pris des cours de danse ensemble, mais j'ignorais que tu la connaissais, dit Eloïse.
-Mais je ne la connais pas personnellement ! répliqué-je. Tu penses que son message est lié à ce qui est arrivé à Susan ?
-On doit y aller. Au point où nous sommes, il ne faut négliger aucune piste.
-D'accord mais qui va rendre visite à Susan ? Tout le monde est occupé aujourd'hui sans préavis…
-Attends, j'ai une idée.
Vingt minutes plus tard, quand Eloïse m'indique quel remplacement elle a trouvé, je suis sceptique.
-Tu veux plomber le moral de Sue ?
-Mais non ! Ecoute, c'était le seul de nos amis disponible si rapidement. S'il l'énerve…au moins, elle se mettra en colère au lieu de se morfondre. C'est plus sain !
Je rends les armes :
-J'espère que tu n'auras pas à le regretter.
(Susan)
En lieu et place d'Hannah et d'Eloïse, un visiteur inattendu.
(ce qui me confirme dans le vague soupçon que tout ce qui m'arrive depuis un mois est une façon de me mettre à l'épreuve.)
Je ressens un certain découragement. Il y a des jours où l'on a besoin de choses mignonnes et réconfortantes. Comme des cupcakes. Des édredons brodés. Des chatons.
Je crois que les Japonais moldus ont théorisé le concept sous le terme « kawai ». Or, nul ne me contredira si je fais observer que Zacharias Smith n'a pas une once de « kawai » en lui.
(Eloïse)
Nous prenons le thé que Griselda nous offre, attendant qu'elle en vienne au fait.
-Ainsi la petite Susan est à Azkaban ?
Moroses, nous confirmons que tel est le cas.
-Je me sens responsable. Si j'avais pris cette affaire au sérieux…mais en toute franchise, je n'imaginais pas qu'ils en viendraient à de telles extrémités…
-Qui, ils ? interrompt Hannah.
-Vous voulez dire que l'emprisonnement de Susan n'est pas fortuit ? La dent de dragon…commencé-je.
-Prétexte ! fulmine Griselda.
-Qui en veut à Sue ?
-Votre amie n'est pas concernée directement. Les personnes qui ont ourdi cette machination cherchent à mettre la main sur un colis qui lui est destiné.
-Smith a mentionné que le courrier de Susan pouvait être lu et confisqué durant son incarcération, dit Hannah. Mais je ne comprends toujours pas…
-D'une manière ou d'une autre, tranche Griselda, ils ont appris qu'un colis très spécial allait être livré à Susan pour son vingtième anniversaire. Un colis dont ils convoitaient le contenu, bien évidemment.
-Qui allait envoyer ce colis ? questionne Hannah.
-Moi, répond-elle.
(Susan)
Je n'ai pas à lui demander ce qu'il fait ici car Smith, embarrassé de façon très peu caractéristique, divulgue la désertion de mes amies « pour régler une affaire soi-disant urgente. »
-Elles m'ont chargé de te donner ça.
C'est un panier-repas. En l'ouvrant, je découvre des tablettes de chocolat (Hannah, je présume), un thermos de café (Eloïse, c'est évident), des tuiles aux amandes (oh, elles se souviennent de mes préférences), et un paquet de petits gâteaux ronds dont la texture semble spongieuse, que j'examine avec circonspection.
Smith se méprend sur la raison de ma perplexité :
-Ils sont très bons ! Relaxe, Bones : je n'essaie pas de t'empoisonner !
Je suis incrédule :
-C'est de ta part ?
Il prend la mouche :
-Si ça ne te plaît pas, ne te force pas ! J'ai fouillé mes placards, comme je n'avais plus le temps de faire des courses…
-Non, je les goûterais. Mais comment as-tu eu l'idée… ?
Il pousse un soupir exaspéré :
-Eloïse et Hannah m'ayant confié un panier qui contient de quoi nourrir un régiment, j'en ai déduit que tu avais réclamé des victuailles. Je me trompe ?
-Non, c'est gentil d'y contribuer, balbutié-je, me demandant si je ne viens pas de pénétrer dans une dimension parallèle.
Smith paraît comprendre mon hésitation.
-Bones, nous ne sommes pas amis, mais nous ne sommes pas non plus des ennemis jurés ! Je peux reconnaître l'injustice de ce qui t'arrive.
-Euh, merci, dis-je.
Le silence s'installe à nouveau. Je décide de tendre une perche à Smith- on ne va tout de même pas passer l'heure à se regarder en chiens de faïence (et j'évite de me demander où sont passées mes amies)
-Tu peux me demander comment je me porte ?
-Je serais le dernier des abrutis, rétorque-t-il du tac au tac. La réponse tombe sous le sens !
Je gigote sur ma chaise. Son regard se fait perçant :
-Non ! fait-il, indigné. Ne me dis pas qu'il y a des idiots qui te disent encore « comment ça va ? »
-C'est de la courtoisie et pour répondre à la question que tu n'as pas posée, je vais très bien, dis-je avec défiance.
-C'est un mensonge plus gros que toi, parce que je peux voir d'ici les valises que tu as sous les yeux !
Smith, ou l'Art de la flatterie dépoussiéré et remis au goût du jour.
-Moi, au moins, j'essaie de faire contre mauvaise fortune bon cœur, au lieu de me plaindre constamment ! Tu vois, Smith, voilà pourquoi nous ne sommes pas amis : parce que je n'ai jamais pu supporter ton pessimisme constant ! assené-je.
-Puisque l'heure de vérité a enfin sonné, Bones, je te répondrai que nous ne sommes pas amis parce que j'ai toujours trouvé ton optimisme béat révoltant ! riposte-t-il.
-Bien ! Voilà qui est clair !
-Limpide !
(Eloïse)
-Vous êtes l'expéditrice ?
-Disons plutôt : l'exécutrice testamentaire, corrige Griselda. Je respecte les dernières volontés d'une amie qui me fut très chère : Amelia Bones.
Devant notre silence, elle poursuit :
-De par sa position et ses connexions, Amelia était au courant de bien des choses. L'une de ses dernières lubies, à laquelle je n'accordais aucun crédit, concernait une légende liée aux Fondateurs.
Hannah repose brusquement sa tasse de thé sur la soucoupe et nous échangeons un regard. Est-il possible… ?
-Amelia prétendait que Serdaigle avait préparé une série d'épreuves à l'issue desquelles le vainqueur repartait avec la recette d'une potion aux vertus exceptionnelles. Elle ajoutait que des personnes du Ministère avaient eu vent de cette histoire et cherchaient par tous les moyens à rassembler des informations pour attaquer la première épreuve. Je n'y croyais pas, tellement de légendes courent sur les Fondateurs ! Ensuite, Vous-savez-qui est revenu sur le devant de la scène, et Amelia et moi-même avons eu d'autres préoccupations. Mais un jour, elle me confia un coffret contenant tous les éléments qu'elle avait récoltés concernant ce mythe- comment était-elle entrée en possession de certains objets, je l'ignore. Elle m'a prié de le mettre à l'abri jusqu'à la fin de la guerre. Je lui ai demandé ce que j'en ferais ensuite cela, je ne l'ai su qu'à l'ouverture de son testament dans lequel elle écrivait ceci :
A Susan, ma nièce chérie, quand elle atteindra ses vingt ans
Vingt ans est l'âge des projets, petits et grands
Cinq mille gallons je lui lègue, afin qu'elle réalise ses ambitions
Elle n'est dépourvue ni de courage ni de passion
D'elle je suis fière, très sincèrement
Mais si d'autres limites elle ne redoute le dépassement
Je la charge d'une autre mission :
D'une aventure la réalisation.
En son anniversaire, la réception
D'un précieux colis scellera sa décision :
A l'intérieur, la description
De la quête mérite son attention.
Que son choix s'effectue librement :
Refermer le coffret à tout jamais n'est pas dément
Qu'elle ne redoute pas ma déception
Mais si elle accepte de rechercher la composition
De cette redoutable potion
Qu'elle procède avec caution
La voie est peuplée d'intrigants.
Garder la tête froide, rester vigilant
De la responsabilité qui lui incombe être conscient
Voilà ce qui est requis de qui veut suivre scrupuleusement
Les volontés énoncées dans le testament.
-Susan n'est pas au courant de l'existence de ce testament ? demande Hannah, alors qu'en moi-même, je me fais la réflexion que les circonvolutions du style d'Amelia Bones n'ont rien à envier à celles de Rowena Serdaigle (il y a des messages cachés, pour sûr !)
-Non, répond Griselda. Elle devait être mise au courant pour ses vingt ans- mais les LDP en ont pris conscience avant elle.
-Les LDP ? croasse Hannah.
-Je suppose qu'ils attachent un intérêt tout particulier à cette légende, car je me suis renseignée : l'ordre d'arrestation qui a été émis contre Susan émane de leur service.
Nous avons quitté Griselda, qui nous a promis qu'elle conserverait le coffret jusqu'à la sortie de prison de Susan. Nous l'emmènerons ici afin qu'elle le récupère- elle seule peut l'ouvrir. Griselda s'est également engagée à produire un double convaincant, qu'elle remplira d'informations déjà en circulation sur cette légende et qu'elle enverra à l'adresse de Susan : nous espérons que les LDP s'y laisseront prendre.
Hannah brûle de colère :
-Les LDP, encore eux ! Déjà que les méthodes qu'ils ont utilisées à mon encontre étaient limites, mais ce qu'ils ont fait à Susan est impardonnable !
-Nous sommes d'accord, alors ?
Elle hoche énergiquement la tête :
-Peu importe le choix de Susan, nous allons déchiffrer cette énigme, même si on doit y laisser notre équilibre mental ! On va leur damer le pion, les battre à leur propre jeu dans cette course aux armements…
(Oui, ce serait bien d'avoir une idée plus précise de ce que peut faire cette Potion si convoitée. On va rester sur l'hypothèse « arme destructrice » en attendant.)
-On va leur souffler la potion sous le nez, et après, on leur bottera le train jusqu'à Azkaban ! achève-t-elle avec une férocité croissante.
Tremblez dans vos bottes, LDP, tremblez. Hannah et moi, nous ne sommes pas douées pour la consolation, mais quand il s'agit de venger l'une des nôtres, nous faisons des étincelles.
-voilà, j'espère que le petit récapitulatif d'Hannah et d'Eloïse en début de chapitre a éclairci quelque peu le schmilblick des enquêtes et des motivations des uns et des autres…
-petit indice pour résoudre les deux points de la première énigme :
-« Clair bosquet et dense forêt / Départ d'éternels recommencements /Nature ordonnée pour troubler », qui possède un « centre » : désigne un type de lieu, dans lequel se déroulera la première épreuve
-pour identifier « la jeune violette » devant laquelle il faut « raison garder » (ou peut-être, garder conscience ?) lorsqu'elle « pleure » : je vous renvoie aux cours de Botanique dispensés à Poudlard…
-à l'origine, cela devait faire un seul chapitre, mais j'avoue que le courage m'a manqué alors qu'il me restait dans les 8 000 mots à écrire…
-prochain chapitre : suite et fin du séjour de Susan à Azkaban, résolution de la première énigme de Serdaigle, et nouvelles rencontres en tout genre !
-en parallèle, dans les coulisses du BAM : chapitre 8 « Carnets du Dr Weston », et 9 « Flash-forward autour de Noël, génération suivante »- attention, spoilers
-enfin, les retours sont toujours bienvenus )