Disclamer : Le Monde d'Harry Potter ne m'appartient pas, il est l'œuvre de JKR et je ne publie pas dans un but lucratif mais pour divertir.

Ndlr : Les deux premiers chapitres relatent les premières années de la vie d'Harry et sa sœur, on entre ensuite dans le vif du sujet. Tenez bon !

Après plus de 12ans, le Tome 1 est enfin fini et publié. Bonne lecture.

Chapitre Un : Avoir une sœur, ça change tout

Un pop retentissant brisa le silence d'une rue déserte de Privet Drive. Déserte ? Non, un petit chat gris posté sur un petit muret frémit, sans pour autant s'enfuir.

L'homme qui venait d'apparaître avait une allure peu commune. Il était grand, élancé et plutôt âgé, ses cheveux et sa barbe couleur argentée lui descendaient jusqu'à la taille. Il portait une longue robe et une cape violette qui volaient derrière lui tandis qu'il se rapprochait du muret où se trouvait le chat. Ses yeux bleu brillant étincelaient derrière ses lunettes en demie lune posées sur son long nez aquilin.

En s'approchant du muret il sentit qu'il était observé et il leva brusquement les yeux vers le chat qui avait toujours le regard fixé sur lui.

-Tiens, je suis étonné de vous voir ici Minerva, je suppose que c'est Hagrid qui vous a dit où me trouver ? demanda-t-il.

Il adressa un sourire amusé à l'intention du chat, mais celui-ci avait disparu pour laisser place à une femme à l'allure sévère avec ses lunettes carrées et son chignon serré. Elle aussi portait une cape, d'un bleu nuit.

-Comment avez-vous su que c'était moi ? Demanda-t-elle curieuse.

-Ma chère Minerva, je n'ai jamais vu un chat se tenir d'une manière aussi raide lui répondit-il le sourire aux lèvres.

-Passez donc une journée entière sur un mur et je vous assure que vous serez dans le même état. Albus, tout le monde se réjouit de la disparition de vous-savez-qui mais les rumeurs sont-elles vraies le questionna-t-elle inquiète.

-Si ces rumeurs disent que l'on vient effectivement de perdre deux des plus prometteurs sorciers de notre génération, alors oui, elles sont vraies. Et c'est effectivement le jeune Potter qui a provoqué sa disparition comme vous dites, déclara-t-il avec amertume.

-Lily et James ... Je n'arrive pas à y croire. Je ne voulais pas l'admettre ... Oh, Albus.

Dumbledore tendit sa main et lui tapota affectueusement l'épaule.

-Je sais... Je sais... dit-il gravement.

-Mais... Comment après tous les gens qu'il a tués... Il n'a pas réussi à tuer un petit garçon ? Comment se fait-il que le jeune Harry ait survécu ? Lui demanda-t-elle incrédule.

-Il est apparemment le sorcier annoncé par la prophétie. Le seul qui puisse causer la mort définitive de Voldemort car j'ai bien peur que ce ne soit qu'un au revoir cette fois-ci et que malheureusement il n'ait pas encore rendu l'âme répondit Dumbledore songeur.

McGonagall le sortit rapidement de ses pensées :

-Albus, rassurez moi, vous n'allez pas confier la jeune Amy et son frère à cette famille, demanda-t-elle.

-C'est la pire famille moldus que je n'ai jamais vu ajouta-t-elle inquiète.

-J'ai bien peur qu'il n'y ait pas de meilleur endroit pour eux. La protection du sang est la meilleure protection qu'il soit expliqua Dumbledore.

-Ils leurs raconteront tout sur notre monde quand ils seront plus grand. Je leur ai laissé une lettre pour cela et ils recevront tous les mois une somme d'argent conséquente pour pouvoir les élever du mieux possible continua-t-il.

-Et puis, je leur rendrai visite les premières années pour m'assurer du bon traitement dont ils bénéficieront ajouta-t-il espérant que ça la rassurerait.

-Vous êtes sûr qu'il est possible d'expliquer tout ça dans une lettre, demanda Minerva soucieuse.

-Enfin, ils vont devenir célèbres. Tous les enfants et les adultes de notre monde connaîtront leurs noms. Harry va devenir l'idole d'une génération continua-t-elle.

- On écrira des livres sur eux et il se pourrait même que ce jour devienne la fête des Potter, s'exalta la sorcière.

-Je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure solution qu'ils habitent loin de tout ça. Lors de leurs onze ans ce sera le choc de leur vie conclu-t-elle.

-Comment deux enfants peuvent-ils devenir des adultes humbles et respectables si dès leur enfance ils font partie des sorciers les plus connus de notre monde la questionna Albus.

-Surtout Harry, qui va devenir un symbole d'espoir. Et puis, j'ai prévu d'en parler avec leurs tuteurs s'expliqua-t-il.

-Oui... Vous devez sûrement avoir raison concéda-t-elle sans pour autant être pleinement convaincue.

-Comment vont-ils arriver demanda McGonagall.

-Hagrid doit nous les amener, d'ailleurs il est en retard, ajouta-t-il songeur, en jetant un œil à sa montre à gousset.

-Pensez-vous que ce soit vraiment sage de confier une telle tâche à Hagrid, l'interrogea-t-elle soucieuse.

-Minerva, je lui confierai ma vie si besoin était, lui répondit-il avec ardeur.

-Mais c'est qu'il est si ... elle fut interrompue par un grondement assourdissant brisant de nouveau le silence paisible de Little Whinging.

Le bruit s'intensifia jusqu'à l'apparition d'une énorme moto descendant du ciel. Elle se posa finalement de façon incertaine sur la route faisant face aux deux sorciers.

Un homme immense en descendit. Il faisait peur à voir avec sa barbe cachant presque entièrement son visage et ses longs cheveux noirs broussailleux. Tout dans son corps était démesurément grand, de ses mains à ses pieds tout faisait presque le double d'un homme normal.

Il tenait un tas de couvertures dans ses immenses bras musculeux.

-Hagrid, enfin te voilà, mais où as-tu déniché cette moto, lui demanda Dumbledore.

-Le jeune Sirius Black me l'a prêtée. Il avait l'air d'être anéanti, il est parti en furie en me disant de prendre sa moto si je n'avais pas de moyen de transport. J'ai immédiatement accepté, c'est que je n'étais déjà pas en avance moi.

-Celui-là, il ne perd rien pour attendre s'exclama Minerva.

-J'espère qu'il a une bonne explication pour le fait que Vous-savez-qui ait trouvé la maison des Potter maugréa-t-elle.

-Comment vont les enfants demanda Dumbledore dans le but de reconcentrer les esprits sur ce qui les amenaient ici.

-Eh bien, la jeune Amy c'est endormie vers Bristol je dirais et Harry n'a pas résisté bien plus longtemps répondit-il.

Les deux professeurs prirent chacun un enfant des couvertures qu'Hagrid avait utilisé pour les transporter.

-Bon, il est temps de remettre ces deux jeunes enfants à leur future famille, puisse-t-elle les rendre heureux déclara Dumbledore d'un ton solennel.

Il fit apparaître deux berceaux d'un coup de baguette et déposa les deux enfants dedans avant de frapper à la porte de ce qui allait devenir leur enfer, le 4 Privet Drive.

Les deux années suivantes, la vie d'Amy et d'Harry se passa comme pour tous les enfants. Enfin, excepté le fait qu'ils étaient privés d'amour, mais ça, Dumbledore n'y pouvait rien. Au bout de la troisième année, les visites de Dumbledore cessèrent. Il était maintenant sûr qu'ils seraient aussi bien qu'il l'espérait. Et au fil des mois, le visage de "Grand Père", comme ils l'appelaient, s'estompa peu à peu de leur mémoire. Et les seules marques d'affections qu'ils eurent reçues depuis leur arrivée, partirent avec lui, laissant place aux mauvais traitements.

C'est ainsi que les punitions devinrent synonymes de leur moindre faux pas. Comment, à trois ans, peut-on priver un enfant d'un repas parce qu'il pleure trop ? Harry était trop jeune pour apparenter ça à de la maltraitance, pour lui c'était le quotidien. Il s'y était fait, prenant l'habitude de retenir ces larmes, ce que sa sœur, elle, n'arrivait pas encore à faire.

Elle était enfermée dans le placard sous l'escalier qui leur servait à tous les deux de chambre. Leur chambre d'origine ayant été réquisitionnée pour devenir la salle de jeux de Dudley qui n'avait plus assez de place pour ses jouets.

Harry fit donc un bisou à sa sœur avant d'aller manger sous les sanglots de celle-ci. Arrivé à table, Harry avait terriblement faim, mais tous ce que sa tante lui mit dans son assiette, ce qui n'était déjà pas grand-chose, finit dans ses poches, à l'insu de ses tuteurs. Il finit donc de ramasser sa vaisselle pour la donner à sa tante et se dirigea vers leur placard. Il y retrouva sa sœur encore en train de sangloter, n'osant pas pleurer de peur d'augmenter sa punition.

Elle savait que pleurer c'était mal, après toutes les fois où son oncle le lui avait répété, mais certaine fois elle ne pouvait pas s'en empêcher.

Harry referma la porte avant de poser une main sur l'épaule de sa sœur, la faisant relever la tête vers lui, avant de lui dire :

-Tiens, mange.

Harry avait sorti de ses poches la nourriture qu'il avait dissimulée et la posa sur une étagère qu'il dépoussiéra du revers de son pull.

-Mais, comment tu as fait pour prendre à manger lui demanda-t-elle surprise.

-On n'y arrive jamais d'habitude, lui dit-elle le regard illuminé devant son repas inespéré.

Finalement, elle allait manger pensa-t-elle. Elle renifla, sécha ses larmes silencieuses et attendit la réponse de son frère.

-Je l'ai pris dans l'assiette à Dudley pendant qu'il regardait la télé.

C'était tout ce qu'elle attendait pour engloutir son repas tandis que le ventre de son frère criait famine. Ce fut la première punition qu'Harry subit à la place de sa sœur, et c'était loin d'être la dernière.

Harry était content maintenant, Amy avait arrêté de pleurer et ils pouvaient recommencer à manger chaque soir de la semaine. Tout allait bien pendant cette époque, après tout à quatre ans, qu'est-ce qu'on fait ? On joue. Mais ce jour-là, une jeune fille aurait peut-être dû s'abstenir de vouloir tant jouer.

Amy, toute maligne qu'elle était, monta en silence dans la salle de jeux de Dudley, anciennement leur chambre et commença à jouer avec un de ses nouveaux robots. C'était ce qui ressemblait le plus aux poupées qu'avaient les autres filles à l'école.

Elle avait pris l'habitude de monter de temps en temps jouer avec et c'est ce qu'elle fit ce jour-là. Elle s'amusa un bon moment avant de le faire tomber par maladresse. Elle se précipita pour le ramasser mais c'était trop tard, le mal était fait, elle l'avait cassé. Seule, au milieu de la salle de jeux de Dudley, elle essayait de le réparer, en vain. Elle se mit à sangloter, sachant très bien que sa punition allait être terrible.

Elle voyait bien ce que faisait oncle Vernon à Harry quand il était énervé, même si Harry n'avait rien fait. D'ailleurs, Harry ne faisait jamais de bêtise bien qu'il soit souvent corrigé se dit-elle. Même quand c'était elle qui en faisait, c'était Harry qui prenait, elle ne comprenait pas pourquoi mais c'était comme ça. C'était une raison de plus de faire de son mieux pour ne pas faire de sottises. Elle aimait son frère et le voir subir châtiments sur châtiments lui été insupportable, d'autant plus quand c'étaient de sa faute. Cependant, cette fois, vu la gravité de la bêtise, elle doutait qu'Harry prenne à sa place.

Harry, au rez-de-chaussée, eut la sensation étrange que quelque chose n'allait pas avec Amy. Il la chercha discrètement dans toute la maison, en prenant soin de ne pas réveiller oncle Vernon qui dormait sur le canapé. Il savait ce qu'il risquait si ça lui arrivait. Il avait déjà pris une grosse fessée pour ça. Une fois, Amy l'avait réveillé en trébuchant bruyamment dans le salon. Harry s'était alors précipité derrière elle et c'était mis à rigoler. Comme espéré, son oncle en déduisit qu'il l'avait poussée. Son soulagement fut de courte durée à l'époque car bien qu'il ait réussit à retarder encore la première fessée d'Amy, lui, il avait eu sacrément mal aux fesses.

Après quelques minutes, il retrouva finalement Amy en pleurs... Dans la salle de jeux de Dudley. S'ils se faisaient prendre ici, ils allaient se faire gronder et vachement fort en plus pensa Harry avec inquiétude. Ils avaient l'interdiction formelle d'y entrer. Pourquoi Amy avait-elle fait ça ? se demanda-t-il alors qu'il comprenait avec effroi pourquoi elle pleurait. Elle avait cassé le tout nouveau super robot de Dudley.

Là, ils allaient morfler tous les deux et Harry ne voyait aucun moyen de l'en empêcher. A l'idée que son oncle puisse lever la main sur sa sœur la colère le submergea. Il prit le robot des mains de sa sœur.

-Saleté de robot, le maudit-il alors qu'il poussait de toutes ses forces pour recoller la tête au tronc.

Il est hors de question qu'Amy soufre à cause d'un vulgaire jouet. C'est alors qu'Harry vit une chose étrange se produire. La tête se remboîta d'elle-même au corps alors que le robot laissé échapper un petit crépitement.

Harry n'en croyait pas ses yeux. Sur le moment, il ne comprit pas ce qu'il s'était passé. Ce qu'il savait par contre, c'est ce qu'ils risquaient à se faire prendre ici et sa colère refit place à la peur. Il saisit le bras de sa sœur, encore émerveillée par son acte, et sortit le plus rapidement possible de la pièce.

Amy aimait sincèrement son frère. Il était très protecteur avec elle, peut-être même un peu trop mais c'était le seul qui la consolait quand elle avait du chagrin, qui lui venait en aide quand elle en avait besoin. Cependant, ce jour-là fut différent, elle ne le regarda pas avec affection comme d'habitude mais avec admiration.

Bien que tous deux n'en aient aucune idée à ce moment-là, Harry venait d'effectuer son premier acte magique.

Malheureusement pour eux, le premier acte magique d'Amy ne fut pas aussi salvateur.

Amy était attablée, ainsi qu'Harry et les Dursley, et mangeait en silence tandis que les autres regardaient la télé. Elle contemplait avec envie la bouteille de ketchup hors d'atteinte. Elle savait pertinemment quelle serait la réaction de son oncle si elle osait déranger le repas pour ça. Elle préféra donc ne rien dire et se contenta de fulminer dans son coin. Après tout, à cinq ans on est caractériel.

Il aurait suffi qu'il soit quelques centimètres plus près d'elle et elle l'aurait attrapé seule. Seulement ce n'était pas le cas.

Elle se tendait sur sa chaise en silence dans l'espoir de combler le peu d'espace qui les séparait. Tandis qu'elle espérait avec force pouvoir l'attraper, la bouteille de ketchup se déplaça seule jusqu'à sa main. Amy était ébahi par ce qu'il venait de se produire, mais visiblement ce n'était pas du goût de tout le monde.

Son oncle commença à hurler.

-Alors toi ma petite, ta première fessée tu vas la sentir passer.

Contre toutes attentes se fut Harry qui prit la parole :

-Désolé oncle Vernon, mais Amy n'arrivait pas à attraper le ketchup alors j'ai voulu qu'il bouge et il l'a fait. Je suis désolé, s'excusa Harry en baissant les yeux.

Amy était remontée, il était hors de question que son frère prenne à nouveau à sa place. Elle prit son courage à deux mains et sachant bien à quoi elle s'exposait elle s'exclama :

-Oncle Vernon c'est m...

Commença-t-elle, seulement elle n'eût pas le temps de finir sa phrase que la bouteille de ketchup s'échappait de ses mains pour atterrir dans celles d'Harry.

Il était bien décidé à ne pas la laisser se faire frapper.

De ce fabuleux sort de lévitation, qui aurait était fêté dans une famille de sorcier, découla la plus grosse fessée qu'Harry n'eût jamais pris. Il fût aussi privé de nourriture pendant trois jours. Heureusement pour lui, c'était l'anniversaire de Dudley demain et donc ils iraient passer la journée chez Madame Figg et il pourrait se nourrir de ses infâmes gâteaux secs. Avec un peu de chance il pourrait en garder pour le troisième jour de punition. Mais ce soir, il allait devoir se passer de nourriture, sans alternatives possibles.

Harry eut du mal à convaincre sa sœur qu'il était réellement l'auteur du premier sort, ce qui évidemment était un mensonge. Aux yeux d'Harry, ce procédé, bien que détestable, était de loin préférable au sentiment de culpabilité qui naîtrait sinon chez sa sœur.

Amy, après le repas du soir, le retrouva dans leur "chambre", les larmes aux yeux. Le sang d'Harry ne fit qu'un tour tandis qu'une foule de sentiment se bousculait en lui, passant de la peur à la déception pour finir par la colère. Colère envers son Oncle, colère en lui, lui qui n'avait pas était capable de protéger sa sœur, sa seule famille.

Amy le sortit de sa douloureuse réflexion :

-Harry, j'ai pas réussi à prendre de la nourriture à Dudley comme toi, commença-t-elle.

-Il a tout mangé sans lever la tête de son assiette. Je suis méchante, hein ? Je ne suis pas une bonne sœur, pas vrai ? Dit-elle avant de commencer à sangloter à nouveau.

Bien qu'en train de voir sa sœur pleurer, Harry ne put s'empêcher de se sentit soulagé. Il prit sa sœur dans ses bras et la rassura. Cette journée avait été éprouvante sur le plan nerveux et Amy, épuisée, s'endormit instantanément une fois qu'elle fut certaine que son frère ne lui en voulait. Harry, tout aussi fatigué, eu plus de mal à s'endormir ce soir-là. Son ventre le faisait souffrir tant il avait faim, mais une fois encore ce n'était à ses yeux qu'une bien maigre contrepartie à payer pour épargner Amy.

Le jour de leurs six ans, jour somme toute comme les autres, Vernon prit Harry à part pour lui parler seul à seul. Amy avait dû accompagner sa tante faire les courses. Harry n'aimait pas être séparé de sa sœur et n'avoir aucun moyen d'être sûr qu'elle aille bien. Seulement, il n'avait pas d'autre choix que de prendre son mal en patience.

-Bon petit, faut que tu saches qu'aujourd'hui ce n'est pas un jour comme les autres, il est… Spécial, lui dit-il en poussant le vice.

Non, ce n'est pas vrai, on va avoir un cadeau peut être, ils y ont pensé cette année pensa Harry avec espoir.

-C'est le jour où vous allez commencer à nous rembourser vos dettes continua son Oncle, se délectant de la décomposition du visage d'Harry.

-Tu diras à ta sœur chérie, qu'elle est maintenant chargée de la vaisselle, du déjeuner ainsi que du ménage, le tout sera inspecté par ta Tante et moi, évidemment. Toi, tu t'occuperas du jardin, de planter ce que ta tante te dira et de tondre le gazon tous les jours. Et ne t'avises pas de faire de bévues, hein gamin ?

-Oui mon oncle, répondit-il avec dépit.

Alors ça, il ne l'avait pas vu arriver. Cependant il reprit rapidement ses esprits et fit cogiter son cerveau.

-Mon oncle, est-ce qu'on pourrait avoir un réveil pour que le déjeuner soit prêt à l'heure quand vous descendrez le matin ? demanda-t-il pensant complètement à autre chose.

-Ça tu peux l'avoir gamin, lui répondit-il un peu déçu que sa nouvelle n'ait pas eu plus d'impact.

-Je vois que tu apprends vite, peut être que toutes ces raclées t'ont enfin forgé le caractère ajouta-t-il avec suffisance.

Comment peut-on penser forger un caractère à force de donner des coups ? Harry, trop jeune pour avoir ce genre de réflexions était heureux d'avoir berné son oncle. C'était une bien faible victoire, en comparaison de la nouvelle qui venait de leur tomber dessus, mais au moins il allait pouvoir alléger le temps de travail de sa sœur.

Sa sœur était tout ce qui comptait pour lui. Il n'y avait rien d'étonnant à cela car bien qu'Harry ne le sache pas, chez le Potter, on avait un sens aigu de ce qu'est la famille. Ce n'était même pas une contrainte pour lui. C'était naturel et instinctif de faire tout ce qu'il lui était possible pour la préserver et tenter de la rendre heureuse.

Le lendemain, le réveil sortit Harry de son sommeil à 6h. Il s'empressa de l'éteindre, remerciant le ciel que sa sœur ait le sommeil aussi lourd. Il se leva donc aux aurores alors que le déjeuner ne devait être prêt que pour 7h30. Il sortit du placard, en silence, avec le balai et tout le matériel pour nettoyer la maison. Il s'activa à récurer le plus désagréable (les toilettes et la salle de bain). Il frotta les dépôts de calcaire comme son oncle le lui avait précisé, quand il lui avait expliqué en détails leurs nouvelles attributions. Harry, avait dit à sa sœur qu'elle devait s'occuper de servir le petit déjeuner et de passer un coup de balai dans la maison. Il s'était montré évasif quand elle lui avait demandé quelles étaient ses corvées à lui. Il ne voulait pas qu'elle le plaigne ou qu'elle veuille l'aider, ce qui se produirait à coup sûr si elle l'apprenait.

Bien que terriblement jeune, Harry était très en avance sur les autres garçons de 6 ans. La difficulté de la vie au 4 Privet Drive et son besoin de se montrer protecteur envers sa sœur lui avait permis de grandir plus vite que les autres enfants de son âge.

Il fit donc la poussière sur les étagères et la bibliothèque et laissa à sa sœur le soin de passer le coup de balai car sa tante se levait à 7 heure 20 pour tout inspecter et si elle l'avait vu balai en main elle aurait eu tôt fait de découvrir le poteau rose. Et puis il devait aussi faire le petit déjeuner. Ce qu'il fit tandis que cinq minutes avant l'heure H, sa sœur le rejoignit, le travail effectué. Il s'assit à sa place et attendit son oncle qui inspecta son assiette et ne dit rien. Harry s'était bien appliqué. Il savait que s'il échouait, c'était sa sœur qui prendrait et ça, c'était inenvisageable. Harry s'arrangeait toujours pour avoir finir de faire cuire le bacon cinq minutes avant que Pétunia ne descende et le laisser patienter sous cloche. Sa sœur le servait alors un quart d'heure plus tard, encore chaud, à son Oncle.

Sa sœur prit la vaisselle et la mit dans l'évier pour pouvoir la laver. Mais c'était sans compter sur leur imbécile de cousin Dudley. Il lui fit un croche-patte, ce qui eût pour effet de la faire broncher et de relâcher la vaisselle qu'elle tenait dans ses mains.

Harry se mit alors à paniquer, que pouvait-il faire ? Il n'avait que six ans et ne voyait pas un grand nombre de solutions s'offrir à lui. Il se mit à réfléchir à toute vitesse, il pouvait réparer la vaisselle ou du moins essayer, comme avec le robot. Non, mauvaise idée se dit-il car il se ferait sévèrement corriger et punir ce qui ne sauverait pas forcement sa sœur. Dénoncer Dudley ? Pas génial non plus. Leur Dudlinouchet ne ferait jamais ça pensa-t-il avec ressentiment. Ou alors, faire quelque chose de pire pour que son oncle se concentre sur lui au point d'en oublier sa sœur. Ça, ça pouvait marcher se dit-il.

Il n'eût pas le temps d'approfondir cette idée que son oncle se précipita vers Amy. Il l'attrapa par l'épaule sans ménagement et amorça ce qui s'annonçait comme une gifle magistrale. Enfin, c'était sans compter sur la fureur d'Harry. Voir son innocente sœur maltraitée de la sorte par son oncle lui fit perdre toute retenue. La main de Vernon n'atteignit jamais le visage d'Amy qui pleurait déjà abondamment en se confondant en excuses. Ce qui alimentait d'autant plus la rage d'Harry. Personne n'avait le droit de lever la main sur sa sœur et encore moins quand celle-ci n'avait rien fait.

Vernon, sentant son bras paralysée en l'air, tourna son regard vers son neveu et vit avec horreur avec quelle concentration il fixait sa main.

C'était donc encore cette anormalité qui vivait sous son toit qui refaisait des siennes. Et bien il n'allait pas être déçu du succès de son petit tour de passe-passe pensa-t-il avec fureur.

-Arrêtes ça tout de suite ! Hurla-t-il, ce qui fit sursauter Harry et lui fit perdre le contact visuel avec la main de son oncle.

Ce dernier, libéré de l'entrave de son neveu, s'avança vers lui l'air menaçant et lui administra une gifle monstrueuse. Elle le fit instantanément tomber au sol avec lourdeur sans espoir de se relever, avec comme souvenir une belle trace de doigts sur sa joue.

-Hors de ma vue sale monstre et n'espère pas manger autre chose que du pain ranci cette semaine le prévint-il.

Harry était dans l'incapacité physique de parler et il eut toutes les peines du monde à rejoindre le placard dans son état.

Sa sœur rentra bredouille ce soir-là encore, elle ne comprenait pas comment son frère parvenait à subtiliser de la nourriture à Dudley alors que celui-ci mangeait tout ce qu'on lui mettait dans l'assiette sans jamais jeter un regard ailleurs. Harry eut du mal à réussir à endiguer le sentiment de culpabilité qui taraudait sa sœur mais elle put finalement s'endormir l'esprit libre et Harry le ventre vide.

Les vacances de ses six ans furent parmi les plus dures pour Harry. Prendre l'habitude de faire toute ses corvées fut long, compliqué et surtout éreintant. Ce qui lui permit de tenir fut le sentiment de satisfaction qu'il ressentait à l'idée d'épargner sa sœur, qui plus est au nez et à la barbe de son oncle.

Cela faisait déjà quelques mois qu'Harry récupérait les journaux que son oncle lisait à haute voix à sa femme tous les matins. Il avait dans l'espoir d'apprendre à lire, en retenant la première phrase du premier article à chaque fois. Ce qui ne fut pas une partie de plaisir. Lors de sa dernière visite chez Mme Figg, cette dernière lui enseigna les rudiments de l'alphabet. Amy profita de l'occasion pour jouer à la poupée en toute liberté. Les Dursley, quant à eux, passait la journée dans un énième parc d'attraction quelconque dans l'espoir vain de contenter leur capricieux de fils. Ce qui expliquait pourquoi ils avaient « refilé » les enfants à leur nounou occasionnel. Dès lors les progrès d'Harry en lecture furent bien plus rapides et à la fin de l'été il était capable de reconnaître et de lire un certain nombre de mots. Il était content de lui, il pourrait sûrement aider sa sœur durant l'année à venir.

Autant Harry aimait l'école maternelle, autant cette année s'annonçait des plus horribles pour lui. Malgré son avance et son intelligence, il fut vite catalogué comme un des éléments les plus perturbateurs car personne ne pouvait enlever ce rôle à Dudley. Ce qui faisait d'ailleurs la fierté de son oncle : "à peine six ans et déjà craint, ça c'est bien mon fils" ventait-il l'attitude sadique de son fils.

Harry, lui, avait cette réputation à cause des nombreuses altercations qui l'opposaient à ses camarades. Ces derniers essayant sans cesse d'embrasser sa sœur de force. Harry compensait sa petite carrure par ses excès de colère et sa fougue. Bien que son cousin pouvait l'envoyer au tapis d'un seul coup, preuve en avait déjà était faite maintes fois.

Qu'elle ne fût pas la peur d'Harry quand il vit avec horreur, un garçon du groupe de son "terrible" cousin qui essayait de forcer sa sœur à l'embrasser. Cette dernière se débattait d'ailleurs comme un beau diable. Le sang d'Harry ne fit qu'un tour, ami de Dudley ou pas, il n'aurait jamais dû faire ça. Il courut à toute vitesse jusqu'à sa sœur et plongea sur l'ami de Dudley avec toute sa force. Ce dernier tomba violemment par terre en se tapant la tête contre le sol. Il partit en pleurant les deux mains plaquées sur son crane tandis qu'Harry consolait sa sœur. C'est vrai qu'elle était belle, en attestent tous les garçons espérant être celui qui lui ferait son premier bisou.

Seulement rien n'échappait à Harry. Il était considéré comme un pestiféré par toute l'école à cause de ses habits et surtout du fait que Dudley le haïssait. Sa propension à la colère et à la violence, pour tout ce qui avait attrait à Amy, ajouté à ses excellents résultats n'aidant en rien. Il passait donc son temps à étudier, réfléchir et à observer aussi discrètement que possible sa sœur jouer avec ses amies. Il ne ressentait aucune jalousie, ni envers elle ni envers aucun autre élève, depuis autant qu'il se souvienne il avait toujours était seul, c'était ainsi et il s'y était fait. Sa sœur avait longtemps essayé de le faire jouer avec elle, sans succès, il s'était toujours refusé à être un poids pour elle. Il trouvait maintenant un certain confort et une sécurité dans la solitude. Il avait donc appris à se contenter de peu et voir sa sœur sourire, rire et s'amuser lui suffisait amplement.

Elle était rayonnante, avec ses beaux cheveux blonds et ses yeux bleus azur. Elle était peut-être même un peu trop jolie pour son bien dans ses petits habits neufs. Ils ne pouvaient décemment pas lui faire porter les vieux habits de Dudley. De plus Amy était un ange, elle ne faisait jamais de bêtises, pas comme son frère, enfin c'est ce que se disaient son oncle et sa tante. Elle était donc choyée par sa tante, du moins au niveau vestimentaire. Un monstre reste un monstre selon Pétunia, même s'il est beau.

Harry fut sorti de ses pensées par l'arrivée de Dudley et ses amis. Le temps qu'il accourt ils avaient déjà encerclé Amy.

-Alors comme ça tu ne veux pas laisser Jack te faire un bisou ? Demanda Dudley d'un air qui se voulait menaçant, ce qui ne marchait pas avec Amy.

Elle avait un caractère bien trempé et son imbécile de cousin ne lui faisait pas peur. Cependant, elle n'était pas suicidaire et dans la situation où elle se trouvait, elle avait clairement besoin d'aide. Elle chercha son frère du regard jusqu'à ce qu'elle le trouve finalement. Elle se permit alors de lui répondre :

-Il est moche ton copain.

Dudley avança méchamment vers elle tandis qu'elle tournait la tête, elle ne voyait plus son frère et elle commençait à regretter ses paroles. Ce fut ce moment qu'Harry choisit pour passer devant sa sœur et s'interposer entre elle et la bande de Dudley. Sa sœur poussa un soupir de soulagement qui aurait pu le faire rire dans d'autres circonstances, mais là, il était plutôt furieux.

-Harry, dégages ! Sinon je vais te montrer la différence entre Jack et moi, lui dit Dudley visiblement énervé.

Harry le fixa en essayant de se contrôler. Il se connaissait assez pour savoir que quand sa colère prenait le dessus, il s'en sortait mais il le regrettait aussi amèrement. Sa fureur était trop importante et malgré tous ses efforts il ne put empêcher sa magie de se manifester, même si lui, ne l'interprétait pas comme ça.

Ses yeux changèrent de couleur pour devenir rouge sang, ce qui fit sursauter Dudley. Harry le fixa menaçant, avant d'ajouter avec rage :

-Dudley, vas t'en, tu sais ce que je suis capable de faire, rappelles-toi les vacances.

Dudley blêmit et se retourna avant de s'en aller, suivi par ses amis étonnés qu'il ne l'ait pas démoli.

Amy elle, sauta dans les bras de son frère avant de lui faire un gros bisou sur la joue pour le remercier.

-Tant que tu auras besoin de moi je serai là se contenta-t-il de lui dire avec de s'en aller retrouver son coin attitré de la cour. D'où il put discrètement continuer d'observer sa sœur jouer à la marelle avec ses amies.

Depuis ce jour, Harry avait procuré une certaine protection à sa sœur. Plus personne n'osait essayer de l'embrasser de force. Défier Dudley Dursley, et s'en sortir sans aucunes égratignures, était un tel exploit que plus personne n'osait se mesurer à lui.

Dudley venait d'entrer dans la plus grande équipe de rugby de la région lorsqu'Harry et Amy eurent sept ans. Pour fêter ça, l'oncle Vernon décida que le dimanche devenait officiellement "le jour de Dudley", ce qui fit qu'Harry et Amy le passaient dorénavant chez madame Figg.

Amy aimait beaucoup madame Figg car c'était la seule femme qu'elle connaissait à qui elle pouvait demander conseil. Harry, lui, ne l'appréciait pas plus que ça. Elle était simplement une meilleure alternative aux Dursley de son point de vue.

Un dimanche où Harry s'ennuyait à faire ses devoirs sur la table de la cuisine, il jeta un coup d'œil par la fenêtre. Il constata que le jardin n'avait pas été entretenu depuis des lustres, ce qui lui donna une idée.

Il alla rejoindre les filles dans le salon et demanda à parler à madame Figg. Elle envoya gentiment Amy chercher du thé et pu parler en toute discrétion avec Harry :

-Oui, qu'est-ce qu'il a Harry ? Lui demanda-t-elle d'une voix douce.

-Je cherche un petit travail pour pouvoir offrir un cadeau de Noël à Amy cette année commença-t-il.

-Et j'ai remarqué que votre pelouse n'avait pas était tondu récemment. Vous n'avez peut-être pas le temps de vous en occuper donc je me demandais si ça vous intéresserez de m'engager pour le faire pour vous demanda-t-il avec politesse.

Le regard d'Harry eut tôt fait de convaincre l'aimable Madame Figg qui accepta joyeusement sa proposition.

C'est ainsi que Harry commença son nouveau petit travail toutes les semaines. Son oncle insistait pour qu'Harry tonde sa pelouse tous les matins ce qui n'était évidemment pas nécessaire. Harry prit donc l'habitude de sauter cette corvée un jour par semaine, le samedi matin car son Oncle et sa Tante faisaient la grasse matinée. Durant ce temps, il s'occupait du jardin de Mme Figg. Et cela tous les samedis de Septembre à Noël.

Ce vrai qu'il aurait pu le faire les dimanches, pendant sa journée chez Mme Figg, mais il aurait été difficile de cacher à sa sœur son activité. Et puis, ça n'augmentait pas sa charge de travail donc il n'y voyait aucun problème. A par peut être la prise de risque non négligeable mais bon, ça en valait la peine.

Lors de l'avant dernière "visite" chez madame Figg, Harry lui demanda le deuxième service de sa vie. Il s'était habitué à devoir se débrouiller par ses propres moyens mais, sur ce coup-là, il ne voyait pas d'autre alternative.

-Madame Figg, je suis désolé de vous déranger s'excusa Harry.

Mme Figg releva les yeux de son bouquin et du regard l'enjoignit à continuer.

-J'ai préparé une liste de cadeaux pour Noël, seulement je ne peux pas aller au magasin continua-t-il.

-Donc je me demandais si ça vous dérangerez d'y aller pour moi, ça serait vraiment très gentil, s'il vous plaît la sollicita-t-il.

Madame Figg prit la liste que lui tendait Harry et y jeta un œil. Elle constata qu'Harry avait pris soin de choisir tous les articles dans le même magasin. Il avait même fait des additions au brouillon pour avoir le total et il lui avait donné l'argent nécessaire.

Ce qui l'étonna plus encore, fut que malgré l'argent qu'il avait amassé durant ses trois mois et demi de travail, aucuns cadeaux de liste ne lui étaient destinés. Tous des cadeaux de fille. Il aime vraiment sa sœur se dit-elle pour la énième fois.

En tout cas, Dumbledore sera heureux de savoir qu'Harry est devenu un bon garçon, et Amy, une fillette adorable en admiration devant son frère. Leurs liens fraternels étaient, selon madame Figg, sans commune mesure. Le jour où elle accepta de l'engager, Harry lui avait demandé de garder le secret sur leur arrangement et quand elle lui avait répondu qu'elle était d'accord à la condition qu'il lui dise pourquoi, ça réponse avait été aussi étonnante que touchante.

Madame Figg accéda donc à sa requête et lors de leur dernière visite, elle lui amena un sac de jouets. Harry partit le ramener chez eux par la fenêtre qu'il avait laissée ouverte à cet effet dans la cuisine. Il mit bien une trentaine de minutes pour réussir à monter le sac sur la fenêtre, c'est qu'à sept ans, on n'est pas bien grand. Il cacha donc tous les jouets emballés dans leur "chambre" avant de repartir.

Le soir de Noël, après avoir débarrassé la table, Amy et lui partirent dans leur chambre et se couchèrent comme si ce jour n'avait rien de spécial pour eux. Harry se réveilla tôt comme à son habitude. Il étala au pied de leur lit tous les cadeaux qu'il avait achetés pour sa sœur. Madame Figg lui versait un bon salaire, il avait donc pu lui offrir assez de cadeaux pour tous les Noëls où elle n'avait rien eu. Il se recoucha et attendit que ça sœur se réveille. Elle le fut par les cris de leur cousin. Ce dernier hurlait au scandale de n'avoir pas eu son pistolet à plombs tandis que sa mère essayait de la convaincre qu'il était trop jeune pour ça.

Quand elle découvrit au bas de leur lit, enfin de leur matelas, la petite pile de cadeaux Harry eut tout le mal du monde à l'empêcher de hurler de joie. Il dut pour cela lui mettre les mains sur la bouche :

-Chut ! Sinon tes cadeaux vont être confisqués et on aura une grosse fessée la prévint-il.

Elle le regarda les yeux brillants avant d'ajouter :

-Mais y a aussi les tiens ?

-Non, le père Noël n'offre des cadeaux qu'aux gentils enfants et moi je me fais punir trop souvent pour être un enfant gentil lui dit-il.

Harry savait très bien que le père Noël n'existait pas, mais Amy elle, ne le savait pas, et c'est tout ce qui comptait, qu'elle soit heureuse.

-Mais Dudley lui il en a beaucoup des cadeaux et lui il est vraiment méchant, pas toi. Lui dit-elle en ayant perdu toute joie dans le regard.

Harry réfléchit un instant et lui répondit:

-Le père Noël n'envoie pas de cadeaux à Dudley parce que lui aussi il est méchant. Ce sont ses parents qui les lui achètent et ils lui disent que c'est du père Noël. Aller ouvre les termina-t-il en souriant.

Harry n'avait pas besoin de faire semblant d'être heureux, puisque voir sa sœur heureuse suffisait à son bonheur. Il avait développé, très tôt, un instinct protecteur très puissant vis-à-vis de sa sœur. Il l'avait fait sans en être conscient et petit à petit sa sœur était devenue tout ce qui comptait pour lui.

Et qu'elle ne fut pas la joie de son frère quand il vit ses yeux s'émerveiller devant ses nouveaux cadeaux : une poupée Barbie avec sa maison, sa garde-robe, sa voiture, son camping-car et son carrosse. Harry avait acheté toute la panoplie. Toute ? Non, il manquait juste Ken, le petit ami de Barbie. Harry trouvait suffisant que tous les garçons de l'école veuillent l'embrasser et donc, il ne voulait pas que l'inverse se produise aussi.

Amy étouffait de petites exclamations de joies à la découverte de chaque nouveau présent. Quand elle entreprit d'ouvrir les boites pour s'amuser avec, elle se rendit compte que leur placard était trop petit pour tous ces nouveaux jouets. Harry la regarda étonné que sa joie soit si fugace. Elle répondit d'elle-même à la question qu'il se posait.

-Harry, comment je vais faire pour les cacher ? Tante Pétunia ne voudra jamais me les laisser. Moi qui était si heureuse d'avoir été assez gentille pour le père Noël cette année lui dit-elle la voix chevrotante, annonçant des pleures imminent.

Harry s'énerva contre son oncle et sa tante de leur avoir donné cette « chambre » si petite. Il regarda le mur du fond en se demandant pourquoi il n'était pas plus loin. Ça ferait tellement plaisir à sa sœur. Et alors qu'il fulminait de colère, le mur du fond s'éloigna de près de deux mètres, ce qui doubla la taille de la pièce. Harry était ébahi, étonné de ce qu'il venait de faire mais oh combien heureux de l'avoir fait. Cette fois ci pas de doute, il venait de faire de la magie comme dans les livres qu'il lisait à l'école. Il avait fait comme Merlin l'enchanteur pensa-t-il.

Ce n'était, certes, pas la première fois, mais avant il était encore trop petit pour comprendre que c'était quelque chose d'anormal. Amy aussi était comme lui, bien que ça lui arrive moins souvent se dit-il.

Amy regarda son frère un instant, des étoiles plein les yeux, avant de lui sauter dans les bras et de le couvrir de bisous de remerciement. Elle ne chercha pas à comprendre ce qui s'était passé se contentent de se dire que son frère était le meilleur frère du monde. Elle s'installa dans l'espace qui venait de se « libérer » et joua avec sa poupée et tout son attirail.

Ce jour-là fut très important pour Harry, ce fut le jour où il prit conscience qu'il y avait quelque chose de magique en lui.