Chapitre 1 : L'étranger.

Selena se rappelerait toute sa vie sa rencontre avec l'homme pour lequel elle sacrifia toute on existence et ce malgré toutes les souffrances qu'il lui fit endurer.

Selena était la fille du fermier Cadoc qui s'était installé dans la vallée de Palencar, à Carvahall. A 18 ans, elle était une très belle jeune femme brune aux grands yeux verts et au sourire des plus charmants. Elle n'ignorait pas que son destin était le même que celui de la plupart des femmes de la région mais elle se laissait souvent espérer qu'un jour elle pourrait partir et voir le monde.

Elle savait malgré tout que ce n'était qu'un rêve tout d'abord parce que jamais son père ne lui pardonnerait de partir alors que son frère Garrow était parti travailler plusieurs mois auparavant, le privant ainsi de main d'œuvre, ensuite parce que son père était tombé malade peu après le début de l'hiver et qu'il se remettait à peine et enfin parce que jamais elle n'oserai s'enfuir de chez elle et abandonner tous ceux qu'elle aimait pour une raison futile.

Selena se laissait donc rêver, sans s'accorder plus et vivait une vie monotone dans son village.

Pourtant, un jour, alors qu'elle allait à la recherche de plantes médicinales, destinées à finir de guérir son père, il se passa un évènement inhabituel.

Elle entendit une sorte de rugissement. Elle releva la tête et s'aperçue qu'elle s'était beaucoup trop éloigner et qu'elle était à la frontière de la forêt de la Crête. Elle décida de rentrer, il était tard et son père allait avoir besoin de ses décoctions, de plus, elle voulait à tout prix s'éloigner de la Crête car selon bien des gens, il s'y passait des choses étranges.

Elle décida d'emprunter un raccourci pour arriver plus vite. Elle entendit un grondement qui la fit sursauter, alors elle sentit quelques goûtes.

Il manquait plus que sa ! dit elle en colère ; elle releva son capuchon sur sa tête et se mit à courir alors que les goûtes se multipliaient.

Trop occupée à regarder devant, elle ne vit pas la masse informe en travers de son chemin et tomba à terre; un cri lui échappa.

Oh non ! elle massa sa cheville endolori et jeta un regard noire sur la pierre qui l'avait fait tomber. Mais quelque chose n'allait pas, cette pierre semblait différente ! Elle comprit alors que ce qu'elle avait pris pour une pierre était en fait…un homme !

Par tous les dieux ! dit elle avant de se précipiter vers lui.

Il était allongé sur le ventre, elle le retourna. Son visage était ensanglanté et il semblait blessé à plusieurs endroits. Selena tenta de le ranimer sans succès, elle savait qu'elle n'était pas assez forte pour transporter un homme de cette taille et qui plus est inanimé. Elle tenta de le tirer mais sans succès : il était trop lourd pour elle. Elle décida d'aller chercher des hommes du village pour le transporter, mais il fallait faire vite. Elle partit en courrant aussi vite qu'elle pu et alla tambouriner à la porte du forgeron.

Selena ? Que désires tu ma fille ? L'homme était assez vieux mais encore très fort, il pourrait l'aider.

Truban, j'ai besoin d'aide, il y a un homme blessé...

Où cela ?

Pas très loin…il est inconscient…il faut le soigner…

Très bien, j'arrive.

Il retourna à l'intérieur dit quelques mots puis ressortis, son fils de 22 ans derrière lui.

Dreef va nous accompagner, il pourra nous aider.

Selena eut un geste approbateur puis leur fit signe de la suivre, ils courraient tout les 3 sous l'orage de plus en plus puissant quand ils arrivèrent vers l'homme.

Truban le regarda et fit signe à son fils de l'aider. Tous deux relevèrent le corps inerte de l'homme et ils le portèrent jusqu'au village.

Il faut l'amener à Polana, elle saura quoi faire dit Selena.

Les deux hommes en sueur approuvèrent d'un hochement de tête.

La maison de Polana guérisseuse de Carvahall était une petite maison toute simple mais dans laquelle on se sentait chez soi. Polana, après l'effet de surprise provoqué par la vision de Selena trampée jusqu'au os qui tentait de lui expliquer la situation, renforcer par la présence de Truban et de son fils portant un étranger en mauvais état, fit emmener son nouveau patient à l'étage, dans sa chambre, où elle pourrait le soigner.

Selena resta au rez-de-chaussée, attendant des nouvelles de l'étranger. Dreef la regarda.

Tu devrais aller te coucher Selena tu es très fatiguée, cela fait plusieurs heures qu'on attends…tu reviendras demain…ton père va s'inquiéter si tu ne rentre pas.

Elle approuva d'un hochement de tête.

Arrivée chez elle et après avoir longuement expliqué la situation à son père, Selena ne parvint pas à trouver le sommeil. Quand le matin arriva, elle se rendit chez Polana.

Ah, je pensais bien que tu viendrais ! lui dit elle

Alors, comment va-t-il ?

Il semble robuste, il s'en remettra, ses blessure n'étaient pas aussi grave que je le pensais…il lui faut du repos.

Il s'est réveillé ?

Non, pas encore.

Oh, bon, je reviendrais plus tard alors.

La journée passa et l'étranger ne s'était pas réveillé, le lendemain, elle dû répondre aux questions des habitants de Carvahall qui avaient eu vent de l'arrivée de cet étranger. Lassé de répondre à toutes ces questions, elle finit par rentrer chez elle.

Ce n'est que le lendemain que l'étranger se réveilla. Il regarda autour de lui cherchant à savoir où il était.

Il regarda son corps et vit des pansements un peu partout. Il se demanda où il était tombé. Il se leva difficilement, une douleur aiguë lui transperçant les cotes. Il trouva ses vêtements et les mis en grimaçant puis pris son épée posée a côté et l'accrocha à sa taille. Il sortit sans bruit de la chambre et tenta de descendre les escaliers. Arrivé en bas, il entendit des son provenant d'une pièce voisine. Il décida de sortir de cette maison au plus vite et rejoignit la porte d'entrée. A peine avait il ouvert la porte et se préparait à sortir qu'il se trouva face à face avec une jeune fille.

Selena avait décidé d'allée voir Polana au cas ou. Il commencait a faire noire et elle se dépêcha à traverser le village. Elle vit de la lumière dans la cuisne, Polana devait préparé le dîner, elle pressa le pas et monta les queques marches permettant à acceder à la porte d'entrer et se préparait à frapper quand elle vit la porte s'ouvrir…sur l'étranger.

Elle le regarda. Le détailla. Il était plus grand qu'elle, les cheveux noirs et ses yeux étaient de la même couleur. Il inspirait à la fois la crainte et le respect. Il s'emblait vieux pourtant elle ne lui aurait pas donné plus de 30 ans. Son regard la surpris, il s'emblait animé de quelque chose d'étrange comme si il exprimait des sentiments propre.

Elle recula d'un pas, l'observant toujours, ne sachant que dire ou que faire. Il avança, le regard maintenant soupçonneux, ferma la porte derrière lui et mis un doigt sur sa bouche pour lui faire signe de se taire. Selena était fasciné par cet homme, sa façon de bouger et de la regarder.

Il commença à avancer, lui passant devant sans un autre regard.

Quand Selena réagit, il était au bout de la rue.

Attendez ! cria t elle.

L'homme se figea et se retourna lentement. Il l'a regarda d'un air à la fois surpris et dure. Selena chercha ses mots.

Je…Enfin vous…

Son regard était interrogateur.

Vous ne devriez pas…Il faut vous reposer, prendre des forces…vous devez avoir faim…

Elle avait dit cela sans le regarder, de peur de retomber dans l'état léthargique dans lequel il l'avait plongé quelques minutes avant. Il la regarda encore approuva.

Bien…euh…venez, il faut retourner chez Polana, elle va être folle d'inquiétude si vous disparaissez comme sa…

Elle fit demi tour et s'arrêta.

Vous venez ?

Il l'a suivi encore sans prononcer aucun mot. Elle n'avait pas l'air d'être une ennemie…ni de savoir qui il était.

Ils retournèrent chez Polana. Selena frappa à la porte et Polana vint lui ouvrir.

Ah Selena, je me demandais si tu…(elle eut un regard surpris en voyant l'homme qui l'accompagnait) Mais, c'est impossible…

Notre invité à faim Polana dit Selena en souriant.

Oh vraiment ? Vous croyez que j'allais vous laisser mourir de faim que vous avez tenté de fuir ? Suis-je aussi horrible ?

Mais non Polana. Alors, on peut dîner avec vous ?

Evidemment Selena. Venez…

Ils s'installèrent à table, une petite fille était déjà présente.

Bonjour Gertrude comment sa va ?

La petite fille ne répondit pas, elle semblait trop impressionnée par l'étranger pour parler.

Selena et lui s'installèrent en silence. Et mangèrent en silence.

Polana les observait étrangement. A la fin du repas, Gertrude s'éclipsa dans sa chambre accompagnée de sa mère. Les ayant regardé monter, l'étranger retourna sa tête vers Selena.

Elle fut encore une fois captivée par son regard et elle comprit à peine qu'il lui parlait enfin.

Elle du faire un effort considérable pour écouter.

Je crois qu'il est temps que je pose certaine questions : qui êtes vous et comment suis-je arrivé ici ?

Selena fut aussi impressionnée par sa voix, chaude et grave et pourtant un brin menaçante.

Elle lui expliqua comment elle l'avait trouvé l'avant-veille et comment elle l'avait ramené à Carvahall. A la fin de son récit, il la regarda songeur.

Vous m'avez sauvé et je vous en remercie, dit il autant à l'adresse de Selena que de Polana qui était revenu, mais je dois m'en aller maintenant.

Ca certainement pas ! Vous venez a peine de vous réveillez, vous devez attendre un peu d'être guérit, sinon, vous risquez d'avoir des problèmes.

Selena regarda Polana énuméré les raisons pour lesquelles il devrait rester. Elle sentait son regard sur elle, et elle était gênée.

A la fin, il accepta de rester quelques jours pas plus pour arrêter Polana.

Selena décida de partir, on risquait de s'inquiéter chez elle. L'homme l'accompagna à la porte.

Elle n'est pas commode hein ?

Non pas vraiment. Mais elle est très gentille et elle vous a soigné !

Je lui en suis reconnaissant. A vous aussi.

Je vous en pris.

Vous reviendrez me voir ?

Selena voulu lui répondre qu'elle ne savait pas ou qu'elle n'avait pas le temps mais elle se vit approuver sans pouvoir rien faire. Il sourit et ce sourire illumina son visage. Selena sourit aussi.

Elle commenca a descendre puis se retourna une dernière fois. Elle se rendit compte que si l'étranger lui avait posé des questions et qu'elle y avait répondu, il ne lui était pas venu à l'esprit de lui en poser à son tour.

Qui était il? Que venait il faire ici? Et pourquoi était il blessé?

L'homme était en train de fermer la porte.

Attendez !

Surpris il arrêta son geste avec toujours ce regard interrogateur. Quand leur yeux se croisèrent, se fut comme si toutes ses questions n'avaient plus de sens, comme si elles étaient inutiles. Elle se força tout de même à lui en poser une.

Comment vous appelez vous ?

Il sourit et son regard s'adoucit et prit une sorte de pétillement amusé. Il descendit la rejoindre et se pencha pour lui murmurer à l'oreille avant de rentrer dans la maison tout en lui faisant signe de ne rien dire:

Je m'appelle Morzan.