14/03/2013
Une seconde vie
Note d'auteur :
Un nouveau chapitre pour cette histoire. J'espère qu'il vous plaira plus que le précédent.
Dans ce chapitre, on verra Harry principalement, avec comme l'annonçait le chapitre précédent de l'embrouille Gryffondor/Serpentard. Tirion fera également son apparition. On verra également la professeur d'étude des Moldus, Erin Llez. Tout ça pour Halloween qui est toujours un date particulière pour Harry Potter.
Disclaimer :
Identique aux précédents chapitres.
Résumé :
A 21 ans, il devient professeur de Défense dans un monde différent lors de la sixième de ses parents et de leurs amis. Lors d'une expédition dans le château, les Maraudeurs ont entendu une conversation privée entre trois Serpentards. Voulant tirer au clair les zones d'ombre de leur discussion, ils décident de se servir du diner d'Halloween pour en profiter et fouiller leur dortoir.
Bonne lecture !
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Joyeux Halloween
Ils étaient en mauvaise posture. Le vampire qui leur faisait face ne semblait pas d'une humeur joyeuse. Et il avait injustement décidé de les en blâmer.
Rogue venait de s'enfuir et tout était de sa faute. Mais, James avait la sensation qu'il s'en sortirait bien mieux que lui ou ses amis, coincés ici sans échappatoire possible.
- Ce n'est pas nous qui… tenta-t-il courageusement.
- Ça suffit, gronda le vampire d'une voix sourde. Savez-vous au moins de quoi vous parler ?
Les quatre amis le regardèrent avec anxiété. Bien sur qu'ils savaient de quoi ils parlaient. D'un artéfact de magie noire que Remus venait de voler. Et c'était à cause de Rogue. James espérait qu'il se ferait attraper et punir plus tard. Mais, pour le moment, il fallait qu'ils s'en sortent indemnes. Et rien n'était moins sur.
- Eh bien… hésita-t-il, de moins en moins sur de lui.
- Si vous ne savez pas, trancha le vampire, taisez-vous et laissez-moi faire mon travail.
James préféra lui obéir. Il semblait assez jeune mais il était indéniablement puissant et en colère. En revanche, il redoutait ce que pouvait bien vouloir dire 'faire son travail'. Si seulement ils pouvaient être secourus par un de leurs professeurs. Il devait bien en rester quelque part en dehors de la grande salle.
- Mais, de toute évidence, risqua Remus, venant à sa rescousse, c'est de la magie noire.
Pour une évidence, c'en était une, vu l'endroit où il l'avait trouvé et la vitesse avec laquelle le vampire lui avait repris des mains.
- De toute évidence ? s'agaça ce dernier, avec une lueur inquiétante dans le regard.
Ils reculèrent tous d'un pas devant sa colère.
- Vous êtes devenu expert en magie noire maintenant ? Vous ne pensez pas que je pourrais en connaître un peu plus sur le sujet que vous ?
Là-dessus, personne ne le contredit. A cet instant, il paraissait plutôt versé dans les arts obscurs. James avait douté au début qu'il soit du côté sombre, mais maintenant, ses soupçons s'étaient transformés en certitude.
- On ne sais pas vraiment de quel côté vous êtes, ironisa Sirius avec aplomb – et peut-être un peu d'inconscience.
James cru un instant que le vampire allait se mettre à rire ou bien à pleurer. Peut-être tentait-il de s'empêcher de sauter sur son ami. Mais, il se reprit rapidement. Il les fit mener jusqu'à son antre sans attendre plus longtemps. James avait beau chercher un moyen de s'échapper, il n'en trouva aucun. Ils étaient pris au piège.
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2 jours plus tôt
Harry arpentait les couloirs avec autant d'entrain que s'il se rendait au ministère pour faire briser sa baguette. Il n'avait jamais pensé lors de sa scolarité qu'être professeur comportait tant de devoirs. S'il avait passé son temps, étant jeune, à tenter d'explorer les couloirs, il se devait maintenant de faire de même afin d'attraper ces trublions. Cette façon de passer le temps était beaucoup moins amusante.
D'ailleurs, s'il avait vraiment voulu poursuivre les élèves hors de leurs dortoirs, il aurait pris sa carte du Maraudeur. Au lieu de ça, il ne faisait que errer au hasard entres les murs de Poudlard. Ça lui aurait plu auparavant, lorsqu'il avait encore des amis avec qui partager ses expériences. Mais, maintenant, seul dans ce grand château qu'il avait déjà parcourut des centaines de fois, il se sentait mélancolique.
L'escalier sur lequel il se tenait se mit à bouger. Mais, Harry n'y fit pas vraiment attention. Ce phénomène était fréquent. Parfois, le château faisait des siennes, parfois il voulait juste vous mener dans un endroit particulier.
Aussi, le jeune sorcier ne s'étonna pas de découvrir une armure légèrement décalée de sa place originelle dévoilant un couloir qu'il ne se souvenait pas avoir parcourut un jour. C'était un tunnel sombre et étroit, si bien que Harry ne pouvait voir bien loin malgré le lumos qu'il avait lancé. Le trajet fut long et cahoteux. Dans ce noir, le sorcier ne savait plus bien si le chemin montait ou descendait. Il manqua plusieurs fois de tomber pour se rattraper à la dernière seconde. Quand, enfin, il sortit du passage, il eut du mal à reconnaître les lieux.
Ce ne fut que lorsqu'une porte s'ouvrit sur sa droite qu'il comprit où il était. Mlle Llez, la jeune professeur d'étude des Moldus sortait à peine de son bureau.
- Oh ! s'écria-t-elle, surprise. Je ne vous avais pas vu.
- A vrai dire, je suis perdu, mentit Harry, prenant son rôle de nouveau professeur au sérieux, surtout devant une employée du ministère.
Elle lui sourit doucement.
- Je vous raccompagne, si vous voulez, lui proposa-t-elle. Je ne connais pas bien le château mais ce sera moins ennuyeux de chercher le chemin à deux.
Harry ne su que répondre. Hermione mise à part, il n'avait jamais été doué avec les filles. Aussi la laissa-t-il l'entrainer dans les couloirs, tout en l'écoutant babiller. Elle lui raconta son arrivée à Poudlard, ce qui avait motivé son choix d'enseigner l'étude des Moldus, les difficultés qu'elle avait avec certains élèves, et elle continua à n'en plus finir.
Le professeur de Défense fut soulagé de constater qu'ils arrivaient à destination. La porte de son bureau n'était plus qu'à quelques mètres. Il interrompit la pipelette avant qu'elle ne lui raconte ses vacances ou ses premiers amours.
- Je suis arrivé, l'informa-t-il avec empressement. Merci de m'avoir raccompagné. J'aurais mis beaucoup plus de temps sans vous.
- Mais, c'est… votre bureau, s'étonna-t-elle, sans réussir à cacher sa déception.
- Oui, je dois préparer quelque chose pour mes cours… pour demain, inventa-t-il rapidement.
Elle le fixa une seconde sans réagir.
- Je peux vous attendre si vous voulez, proposa-t-elle encore une fois. Comme ça, je pourrais vous aider à rejoindre votre appartement.
- Non, vous en avez assez fait, lui assura-t-il en entrant dans son bureau. Merci de m'avoir raccompagné. Je retrouverais mon chemin maintenant.
Elle fit de son mieux pour cacher sa contrariété, mais ses efforts furent vains. Harry ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi. Mais, encore une fois, il n'avait jamais su y faire avec les filles. Et, lorsqu'il voyait son père – ou plutôt James – avec Lily, il pensait que ce devait être génétique.
- Je vous laisse alors, conclut-elle enfin. Bon courage.
Elle se retira sans plus de manière avant de reparaître dans l'encadrement de la porte.
- Une dernière question, lui demanda-t-elle, esquissant une sourire malicieux qui la faisait tant ressembler à Ginny.
Harry eut un pincement au cœur en y pensant. Il eut du mal à la regarder dans les yeux lorsqu'il répondit.
- Bien sur. Allez-y.
- Vous avez votre costume pour Halloween ? le questionna-t-elle.
Le sorcier en resta coi. Il n'avait jamais vu un seul de ses professeurs se déguiser pour cette soirée. C'était une blague. Ça ne pouvait être qu'une plaisanterie.
- Il semble que non, le coupa-t-elle dans ses réflexions. Je vous emmènerais faire les boutiques demain. Il y a un petit village juste à côté de Poudlard.
- Oui, je connais, assura-t-il un peu trop brusquement.
Elle s'arrêta net avant de reprendre.
- Oui, bien sur, s'écria-t-elle d'un ton qui sonnait faux. J'avais oublié cette attaque. Vous y étiez, n'est-ce pas ?
C'était donc pour ça qu'elle ne le lâchait pas. Le ministère devait être sur ses gardes. Un sorcier sorti de nulle part engagé pour s'occuper des enfants de la communauté sorcière. On ne pouvait pas vraiment leur en vouloir. Il n'y avait que peu de personnes pour faire entièrement confiance aux choix Dumbledore – il en avait lui même douté lorsqu'il s'était agit de Rogue à son époque.
- Euh… Oui, oui, éluda-t-il judicieusement. Pour le costume, je devrais pouvoir me débrouiller. Merci, Mlle Llez.
- Erin, l'interrompit-elle. Appelez-moi Erin.
- Merci, Erin, concéda-t-il.
Elle haussa les épaules tentant de prendre un air désinvolte, ce qui était démentit par la façon dont elle se mordillait les lèvres.
- Enfin, si vous avez besoin, offrit-elle finalement, n'hésitez pas à me demander.
Harry fut soulagé de la voir s'éloigner après un 'bonsoir' soufflé du bout des lèvres. Il s'assit et attendit cinq minutes. Il ne voulait pas la recroiser par hasard. Il n'avait jamais eut beaucoup de chance avec le ministère de la magie. Et, ce ne serait certainement pas dans ce monde que ça allait changer. Après tout, il n'était ici qu'un inconnu.
Après avoir attendu patiemment, le sorcier entreprit de regagner ses appartements avec le plus de discrétion possible.
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- A partir de maintenant, nous allons aborder des sortilèges que l'on peut considérer comme dangereux, les informa Flitwich au début de son cours. Aussi je vous demanderais de…
Mais, Tirion n'écoutais déjà plus. Il avait de plus en plus de mal à se concentrer ces derniers jours. Il n'était pas habitué à ça. Ses pouvoirs n'avaient jamais fonctionné de la sorte.
Ses pouvoirs avaient été une malédiction pendant si longtemps. Aucune surprise, aucun doute, aucun espoir. Sa vie était toute tracée. Certes, rien n'était immuable, mais le résultat avait toujours été le même. Beaucoup de morts, une guerre interminable et une vie de captivité pour lui. Quelque soit les aléas du futur, les mangemorts le retrouvaient toujours. Il n'y avait que son lieu de détention qui n'était pas arrêté.
Lors de l'arrivée d'Harry, tout avait changé. L'un des futurs possibles avait prévalu sur les autres puis tout s'était brouillé. Depuis, il ne voyait plus grand chose. Quelques évènements à court terme, mais rien de très important. Tout pouvait être bouleverser. Et, Tirion aimait ce changement. Il se sentait comme un sorcier normal, autant que pouvait l'être un devin en tout cas.
Cependant, ces derniers jours, il lui semblait qu'un événement était en marche mais il ne parvenait pas à saisir de quoi il retournait. Son esprit ne cessait de revenir sur cette impression sans parvenir à l'analyser. Quelque chose devait se produire, il en était certain mais il devait manquer quelque chose. Peut-être la décision d'un personnage clef dans cette histoire.
Tirion tentait de se concentrer sur son cours, portant sur les sortilèges élémentaires – ils maitrisaient déjà tous l'aguamenti et aujourd'hui, ils s'attaquaient au pyro – mais, sans cesse, ses pensées se tournaient vers cet incident qui se produirait éventuellement. Quand ils passèrent à la pratique, le jeune Serdaigle fut soulagé. Un peu d'action lui permettrait de focaliser son attention sur autre chose.
- Tu devrais dessiner un cercle un peu plus large avec ta baguette, lui conseilla-t-on dans son dos.
Tirion se retourna vers une élève de sa maison qu'il n'avait jamais remarquée jusqu'alors. Il fallait dire qu'il ne s'était jamais vraiment mêlé aux autres étudiants depuis sa première année.
- Merci, lui répondit-il, avec sincérité.
- Tu as l'air d'être plus heureux, lâcha-t-elle alors qu'il s'évertuait à appliquer ses conseils.
Le sorcier se figea. Il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'on lui fasse la remarque. Il avait passé l'essentiel de sa scolarité à éviter les contacts avec les élèves ou même les professeurs. Il ne voulait pas se lier avec quelqu'un dont il connaissait plus ou moins l'avenir. Mais, depuis que tout s'était brouillé, il n'y avait pas repensé. Il était en septième année après tout. Un peu tard pour se faire des amis.
- Excuse moi, bafouilla la Serdaigle devant son air hébété. On se disait juste avec Jules que tu semblais… plus détendu, plus souriant ces temps-ci.
Elle lui désigna un Poufsouffle un peu plus loin, qui plongea le nez dans son bouquin en rougissant lorsqu'il s'aperçut qu'il était observé.
- Je n'aurais pas dû dire ça, admit-elle, en rougissant. Désolée, c'était indiscret.
- Non, ce n'est rien, la tranquillisa-t-il, une fois la surprise passée. J'ai juste été surpris.
Tirion lui sourit. Se faire des amis. C'était peut-être une bonne idée après tout. Il faudrait y repenser un peu plus tard. Après un silence embarrassé, ils se remirent à travailler leur sortilège chacun de leur côté. Tirion réussit à se concentrer suffisamment longtemps pour réussir partiellement son sort. Il n'eut plus cette impression de brouillard jusqu'à la fin du cours.
Toutefois, dès sa sortie de la salle, il remarqua à peine s'être fait bousculé par un Serpentard tant cette sensation le repris avec force. Mais, cette fois-ci, sa vision le laissait entrapercevoir un peu plus que lors de ses essais précédents. Elle concernait un élève. Et pas n'importe lequel. Celui qui venait de le pousser. Severus Rogue.
Ce devait être lui qui allait décider de la direction que prendrait le futur. Du moins, celui de sa vision. Il fallait peut-être avertir quelqu'un. Maintenant que tout n'était plus écrit, Tirion ressentait le besoin d'intervenir, ce qu'il n'avait jamais tenté auparavant. Et, le seul avec qui il pourrait en parler, c'était Harry Potter – ou Granger dorénavant. C'était le seul qui pourrait le comprendre.
Le jeune Serdaigle ne s'était jamais senti aussi heureux lorsqu'il entama la route vers le bureau de son professeur. Une vie nouvelle et certainement meilleure s'offrait à lui.
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Harry finissait son cours avec les Gryffondors et Serpentards de sixième année. Il avait passé en revue les différents sortilèges qu'ils avaient – ou auraient - dû apprendre lors de leur scolarité. Ses élèves avaient fait grise mine en entendant le sujet du cours. Ils ne s'étaient sans doute pas attendus à lancer des expeliarmus ou des protego à leur âge.
Pourtant, ils n'étaient pas aussi doués qu'ils aimaient à penser. Peu d'entre eux arrivaient à désarmer plusieurs sorciers d'un seul coup. Les plus doués ne se retrouvaient qu'avec quatre baguettes dans les mains. Et, ils s'étaient montrés assez sceptique lorsqu'ils avaient appris ce que pouvait faire un véritable expéliarmus.
Son cours se mit à ressembler fortement aux réunions de l'AD lors de sa cinquième année et Harry s'était glissé dans la peau d'un professeur beaucoup plus facilement qu'à cette époque. S'il ne réfléchissait pas beaucoup, les conseils et les remarques lui venaient naturellement. Peut-être parviendrait-il, à l'instar de son expérience précédente, à leur apprendre le patronus. Et, ils finiraient éventuellement par les sortilèges informulés, ce qui les remettraient alors au niveau de la sixième année.
- On va s'arrêter là pour aujourd'hui, intervint Harry, en haussant le ton pour couvrir le bruit des différents sortilèges lancés. Je vous conseille de vous entraîner entre vous autant que possible. Nous avancerons plus vite ainsi.
Les voyant tous rechigner, il ajouta :
- Si tout avance bien, je pourrais vous apprendre le sortilège patronus lors la prochaine rentrée.
Son annonce eut l'effet escompté. Des sourires béats apparurent sur les visages de ses élèves. Des discussions enflammées emplirent la pièce et Harry su immédiatement qu'ils travailleraient tous, Serpentards comme Gryffondors, afin d'en arriver au plus vite à ce sort.
Tandis que la salle se vidait dans un brouhaha assourdissant, il vit Remus se diriger vers son bureau pour la deuxième fois depuis le début de l'année.
- Mr Lupin, vous avez une question, supposa-t-il tandis que le reste de la bande allait l'attendre dehors.
C'était étrange. Ils avaient plutôt tendance à tout faire en groupe.
- Oui, acquiesça le loup garou, en se dandinant. Je me demandais juste quelque chose.
- Allez-y, l'invita Harry, de plus en plus curieux.
- Eh bien, j'ai vu Elena Duchamps hier, bafouilla-t-il, toujours aussi mal à l'aise.
Qui ça ? Le jeune professeur ne voyait pas où il voulait en venir. En quoi ça pouvait-il bien le concerner ?
- Et, j'aurais voulu savoir pourquoi… débuta Remus, cherchant ses mots. Pourquoi vous lui avez conseillé de me demander pour l'aider en Défense ?
Il avait fait ça ? Harry n'en avait absolument pas le souvenir. Elena Duchamps, c'était la petite Serpentard de cinquième année qui l'avait emmené dans la forêt interdite un soir de pleine lune, lors de sa première journée en tant que professeur. Comment aurait-il pu l'oublier ?
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- Mlle Duchamps ? l'appella Harry. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de sortir la nuit.
Quel bon professeur il faisait ! Son premier soir, il se faisait embarquer par une gamine de quinze à peine dans la forêt interdite en pleine nuit. Un jour de pleine lune. Remus devait roder dans les alentour. Harry
- Je vous assure qu'il n'arrivera rien, lui promit la jeune fille. Suivez-moi !
Maintenant, il passait pour un poltron devant son élève. Et, en plus, elle lui donnait des ordres. Harry doutait vraiment de sa capacité à devenir un bon professeur un jour. Il fallait faire preuve d'un peu d'autorité. C'était lui qui devait décider, non pas une mineure. En plus, il avait le droit de la coller en retenue jusqu'à la fin de l'année.
Mais, il n'en fit rien. Il avait beau avoir traversé de nombreuses épreuves, Harry était toujours aussi curieux et il voulait réellement connaître le but de cette expédition. De plus, la jeune Serpentard semblait bien décidée à se rendre dans la forêt interdite, pendant une pleine lune, il ne pouvait décemment pas la laisser s'y aventurer seule.
- Et, vous comptez aller loin comme ça ? demanda-t-il, tout en inspectant les alentours.
Heureusement, mis à part lui et la jeune fille, aucun bruit suspect ne transperçait le bruissement régulier de la faune locale. Ce qui n'était pas vraiment pour le rassurer. Harry connaissait suffisamment ces créatures pour les craindre un minimum.
- Non, il ne devrait plus être loin, lui répondit-elle d'un ton joyeux.
Il ? Il n'y avait que peu de créatures que l'on pouvait qualifier ainsi dans cette forêt. Graup n'étant pas encore installé dans cette forêt et Harry doutant que la sorcière soit en contact avec Aragog, il ne voyait plus qu'une seule créature possible.
- Qui ça Il ? l'interrogea-t-il pour s'en assurer.
- Il s'appelle Magorian, lui expliqua-t-elle alors. Il m'a dit que vous le connaitriez certainement.
En effet, il se rappelait de Magorian. Sans lui, Bane aurait sûrement tué Hagrid ainsi que lui-même dans cette même forêt. Il avait donc deviné juste. Il allait à la rencontre d'un centaure. Mais comment une jeune étudiante faisait-elle pour les côtoyer ?
- Je me souviens de lui, lui accorda-t-il. Mais, comment êtes-vous devenue sa messagère, dites-moi.
Un rire cristallin lui répondit. Mais, la jeune fille ne dit pas un mot car un craquement se fit entendre derrière eux au même moment. Harry eut tout juste le temps de brandir sa baguette lorsqu'un jeune centaure émergea entre deux arbres. Il était presque aussi impressionnant que lors de leur dernière rencontre. Son pelage sombre s'accordait avec son corps brun et ses cheveux noirs encadraient un visage sévère.
- Vous êtes Harry Potter, affirma ce dernier plus qu'il ne le demanda. L'humain qui a bouleversé les étoiles.
Sa voix grave tira Harry de ses pensées. Il salua respectueusement le centaure avant de répondre, se maudissant de ne pas avoir interroger la jeune fille plus tôt. Une discussion avec un centaure ne se prenait pas à la légère. Il ne voulait pas courir le risque de s'attirer les foudres du troupeau.
- Ce doit être moi en effet, lui répondit-il prudemment.
- Il nous est désormais impossible de lire dans le ciel, l'accusa Magorian d'un ton mordant.
Il s'était finalement mis à dos les centaures avant même de leur avoir parlé. C'était typique. Ils ne devaient vraiment pas aimer cette situation.
- Peut-être est-ce parce qu'il est temps pour vous d'intervenir dans cette guerre, tenta-t-il sans grand espoir.
Le jeune centaure le dévisagea un long moment puis lui sourit étrangement.
- Cette question a déjà été posée à la colonie, rétorqua-t-il avec mélancolie. Nous ne serons que des observateurs.
Rien d'étonnant là-dedans. Il était toutefois bon de savoir que Magorian n'était pas contre l'idée d'entrer en guerre.
- Qu'allez-vous donc faire ? demanda Harry sincèrement curieux. Puisque vous ne pouvez plus lire l'avenir.
Le centaure tourna autour du couple que formait professeur et élève avec énervement.
- Nous avons d'autres moyen d'interroger les astres, répondit-il énigmatiquement.
Il s'arrêta brusquement devant Harry, dérapant légèrement des postérieurs dans la boue.
- Je voulais vous prévenir que vous ne serez pas le bienvenu dans la forêt à l'avenir, lui annonça-t-il en soutenant son regard. J'en suis navré.
Harry se rendit compte que Magorian devait être vraiment jeune pour montrer une telle considération à un humain. Il le remercia sincèrement avant que le centaure ne reparte dans la forêt à peine éclairée par la pleine lune, cachée derrière les nuages.
Il se rappela alors la date du jour, ou plutôt de la nuit et entraina la jeune sorcière avec lui en se hâtant de rejoindre le château. Il ne se rendit pas compte que la jeune fille le regardait avec attention.
- Donc, je dois vous appeler Professeur Granger ou Professeur Potter ? le railla-t-elle.
Il ne lui manquait plus que ça.
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- Professeur ? l'interrompit Remus, inquiet.
- Oui, excusez-moi, finit par répondre Harry. Je n'ai pas bien compris ce qui vous dérange.
Le jeune loup garou se racla la gorge.
- Non, ça ne me dérange pas, nia-t-il ave un peu trop de véhémence. C'est que, je pense qu'il y a bien meilleur que moi en Défense contre les Forces du Mal.
Harry se permit un petit sourire.
- Moi je pense que vous feriez un très bon professeur, affirma-t-il avec confiance. Vous n'y avez jamais pensé ?
Remus rougit instantanément et détourna le regard.
- Je… Euh… Merci, bégaya-t-il, visiblement pris au dépourvu.
Il repartit vers la sortie en bredouillant un au revoir et laissa Harry seul, libre de repenser à cette discussion. Vraisemblablement, la jeune fille lui avait mentit. Il avait préféré se taire à ce sujet. Ce n'était pas avec ses faibles compétences en matière de filles qu'il allait interférer dans les relations des autres. Si la Serpentard avait jugé que cette approche était la meilleure pour créer un lien avec Remus, il n'allait pas tout détruire.
Il y avait cependant toujours un problème. Cette jeune fille connaissait son véritable nom. Il aurait dû y réfléchir à deux fois avant de lui permettre de se rapprocher des Maraudeurs. Il faudrait qu'il ait une discussion avec la jeune fille dès que possible.
Quelques coups frappés à la porte le sortirent de ses pensées.
- Harry ? l'appela-t-on.
Relevant les yeux, il vit Tirion entrer dans la pièce sans attendre d'y être inviter. Ce dernier semblait aussi joyeux qu'il était possible.
- Tirion, entre, je t'en prie, ironisa Harry en lui désignant une chaise au premier rang. Installe-toi.
Le Serdaigle eut une moue amusée et obtempéra en s'asseyant sur le bureau en face de son professeur après avoir refermé la porte derrière lui.
- J'ai besoin de te parler, annonça-il sans préambule. Ça concerne mes pouvoirs.
Il n'y avait que Tirion pour être aussi direct. Et pour tutoyer Harry sans même lui avoir demander son avis.
- Je ne sais pas si je peux t'aider, avoua-t-il avec embarras. Je n'y connais pas grand chose. Peut-être que Dumbledore…
D'un geste nonchalant, Tirion l'arrêta.
- Ce n'est pas ça, réfuta-t-il posément. D'ailleurs, je suis sûr que Dumbledore est déjà au courant.
Il avait raison bien entendu. Le directeur était quasiment au courant de tout dans son école. Harry était persuadé qu'il n'ignorait ni les disputes ni les amitiés qui naissaient dans le château. Alors, quand il s'agissait de pouvoirs particuliers chez ses élèves, il devait le savoir avant même leur première année.
- Je t'ai raconté que mes visions n'étaient plus aussi précises depuis… ton arrivée, commença l'étudiant cherchant manifestement comment retranscrire ses impressions.
Harry acquiesça. Ils en avaient parlé lorsqu'il avait enfin compris comment il avait connu Tirion dans son monde.
- Eh bien, voilà, quelque chose se prépare, affirma le Serdaigle. Mais, je ne sais pas encore quoi.
- Ça n'est pas encore sur, supposa le jeune professeur.
Tirion hocha la tête pour confirmer. Il soupira puis planta son regard dans celui de son professeur.
- Mais, je sais de qui tout va dépendre, conclut-il sans manifester la joie qui aurait due accompagner cette affirmation.
Harry attendit qu'il daigne mettre fin au suspense mais rien ne vint. Le Serdaigle se contenta de le fixer sans dire un mot.
- Je ne sais pas si je devrais le dire, finalement, avoua-t-il à mi-voix au bout d'un moment.
- Tu n'as plus vraiment le choix, Tirion, le réprimanda son professeur, qui perdait rapidement patience.
Le jeune élève eut un sourire d'excuse et finit par obéir à contrecoeur.
- Severus Rogue, lâcha-t-il contre s'il s'était agit de Voldemort lui-même. Je sais, ça n'est pas très engageant.
Pas très engageant. C'était peu dire. Le jeune Rogue n'avait pas grand chose à voir avec son futur homologue si ce n'était son intelligence. Et ça n'était pas pour arranger les choses. Ses altercations régulières avec les Maraudeurs n'allaient certainement pas le pousser à faire le bon choix. Heureusement, Lily et James n'étaient pas encore ensemble. Il aurait une raison de moins de se tourner du mauvais côté.
- C'est un problème, en effet, admit Harry. Tu sais si cet événement doit se passer dans un futur proche ?
- C'est difficile à dire, souffla Tirion apparemment aussi ennuyé que son professeur par cette situation. J'imagine que ça n'arrivera pas l'année prochaine mais ça peut être pour demain ou dans une semaine ou même dans des mois. Je suis désolé, je ne peux pas faire mieux.
- On fera sans, conclut Harry, dépité. En attendant, toi comme moi, on va surveiller Rogue. Et si on peut l'aider à faire le bon choix, n'hésite pas. Je suis sur qu'il n'est pas encore fixé sur… Enfin, s'il était neutre, ce serait déjà un grand pas en avant pour nous.
Tirion acquiesça. Ils pouvaient difficilement faire plus pour le moment.
- Et surtout… débuta Harry.
- Quand j'en saurais plus, tu seras le premier au courant, le coupa le jeune Serdaigle.
Il se leva, un sourire narquois aux lèvres et se dirigea vers la sortie sans se presser.
- Et… ajouta encore une fois Harry, avant d'être coupé de nouveau par son élève.
- Ne pas laisser les Maraudeurs s'approcher de lui. Je suis dans cette école depuis bientôt sept ans, tu sais ?
- Je déteste les devins, pesta le jeune professeur, d'un ton plus amusé qu'agacé.
- Tu ne connais que moi, le railla Tirion avant de passer la porte.
- C'est largement suffisant pour moi !
Harry avait dû crier pour que son élève l'entende, celui-ci n'ayant pas jugé nécessaire de s'arrêter pour finir leur discussion. Ni même de dire au revoir.
Resté seul dans sa salle de classe, il prit le temps de réfléchir à ce qui venait de se passer. Non pas au sujet de Rogue. Non, il y avait plus perturbant que le jeune Serpentard hésitant entre Voldemort et Dumbledore – son éternel dilemme apparemment. Ce qui dérangeait Harry pour le moment, c'était cette étrange relation qui s'était établit avec Tirion.
Le jeune sorcier n'était certainement pas près à lier une amitié avec quiconque. Il avait trop souffert précédemment. Pourtant, le jeune Serdaigle ne semblait pas s'en soucier. Il ne lui avait pas demandé son avis avant de se comporter comme tel. S'ils n'étaient pas amis, leur relation particulière paraissait lui suffire et Harry lui en était reconnaissant. Il préférait ne pas trop y penser.
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C'était Halloween. Et Harry tentait désespérément d'échapper à Erin, qui semblait le poursuivre aujourd'hui. Depuis qu'il était tombé sur elle quelques jours auparavant, en faisant mine de chercher son chemin, elle mettait un point d'honneur à se retrouver sur sa route dès que possible.
Aussi avait-il évité la grande salle jusqu'alors. Mais, ce soir, pour le repas d'Halloween, il ne pouvait pas s'esquiver une nouvelle fois. Et, il devait porter un costume en plus. Harry réprima un frisson tout en maudissant Dumbledore et ses idées stupides. Il n'avait aucune envie d'aller à cette soirée. Et pourtant, il se dirigeait vers la grande salle, déguisé en vampire – c'était tout ce qu'il avait pu trouver en si peu de temps et à vrai dire, il se fichait un peu de son déguisement. Alors un costume ainsi qu'une cape sombre, un sortilège de pousse-dent avait suffit. Il avait naturellement le teint pale et même s'il l'avait voulu, il n'aurait pu changer la couleur de ses yeux. En plus, les yeux rouges faisait un peu trop penser à Voldemort.
- Vous êtes prêt ? entendit-il au détour d'un couloir.
Cette voix lui était familière.
- Bien sur, on est toujours prêt pour un mauvais coup, répondit une voix que Harry connaissait également.
Les Maraudeurs semblaient avoir décider que Halloween était une bonne date pour une nouvelle farce. Ce n'était pas une mauvaise idée… si ça pouvait lui permettre d'éviter le diner. Il décida d'en écouter un peu plus, histoire de ne pas se rendre ridicule devant toute l'école. Après tout, il était un nouveau professeur et eux aimaient jouer des tours à tout le monde.
- On devrait attendre encore un peu, suggéra Remus à ses amis. Les dortoirs ne vont pas encore être vides.
- C'est pour ça qu'on a Peter, contra James avec exaspération. Mais, si ça te rassure, on attend encore dix minutes.
Un léger couinement lui répondit et Harry comprit que Queudver devait être sous sa forme d'animagus. Finalement, ils ne semblaient pas viser le banquet mais certainement une blague contre les Serpentards. Le repas ne serait donc pas écourté et il devrait subir le babillage incessant soit de la professeur d'étude des Moldus soit de Slughorn.
- Bon, on peut y aller, s'impatienta Sirius. On a un complot à déjouer.
Harry tendit l'oreille. Un complot ? Etant donné ses propres années à Poudlard, c'était une thèse plausible. Et, après sa discussion avec Tirion, c'était même une théorie plutôt intéressante.
- Vous vous souvenez bien du plan ? les consulta James pour tenter de tenir Sirius en place. D'abord Peter, ensuite…
- Ensuite, le dortoir des septième années puis Rogue, coupa son ami avec ennui. On sait, on sait.
- Harry ! s'exclama quelqu'un dans son dos. Je vous ai cherché partout. Le diner va commencer.
Le susnommé retint un grognement. Non seulement les quatre Gryffondors l'avait entendu mais, en plus, il allait devoir se coltiner Mlle Llez – Erin puisqu'elle insistait pour qu'il l'appelle ainsi – toute la soirée.
Laissant les Maraudeurs à leurs occupations – il pourrait peut-être en apprendre plus par la suite – Harry traina les pieds derrière sa collègue pour se rendre dans la grande salle. Elle s'était déguisée en sorcière façon moldue. Elle avait agrémentée sa robe de sorcière de toiles d'araignée avec ce qui semblait être de vrais araignées qui se baladaient sur elle. Son visage était méconnaissable tant elle arborait de verrues et sa peau avait pris une teinte grisâtre, un peu maladive.
- C'est ainsi que les moldus imaginent les sorcières, l'informa-t-elle pour se justifier.
- Oui, je sais, lui répondit-il doucement pour ne pas la vexer.
Elle lui jeta un regard étrange avant de comprendre.
- Oh, c'est vrai ! se corrigea-t-elle. Vous êtes né de moldus. J'avais oublié. Et, où avez-vous fait vos études ? Je ne crois pas vous avoir vu à Poudlard.
Voilà que l'interrogatoire commençait. Cette soirée s'annonçait aussi mal qu'il l'avait imaginé. Se gardant de soupirer bruyamment, il poursuivit la conversation en confirmant qu'en effet, il n'avait pas fait sa scolarité à Poudlard car ses parents avaient préféré le confier à son oncle maternel qui s'était avéré être un sorcier – ce qui était tout de même une demi-vérité.
Evidement, ils arrivèrent bons derniers dans la grande salle et tous les regards se tournèrent vers eux, les deux jeunes professeurs qui paraissaient passer beaucoup de temps ensembles ces derniers temps. Harry fila s'asseoir à sa place sous le regard amusé de Dumbledore qui devait forcément se douter des objectifs de la jeune sorcière.
Il fut soulagé de voir le directeur, transformé en Merlin pour l'occasion, se lever pour son habituel discours qui ne fut constitué de :
- Joyeux Halloween à tous ! Et bon appétit.
Et le vieux sorcier ne lui vint plus en aide tandis que Slughorn remplaçait sa collègue pour un interrogatoire digne de l'inquisition. Harry feint plusieurs fois de ne pouvoir répondre jusqu'à ce que ses deux tortionnaires se lassent. Il fit bien attention à ne pas attirer leur attention pendant la fin de son repas.
A la place, il jeta quelques coups d'œil à Tirion. Il faudrait qu'il se débrouille pour l'intercepter à sa sortie de la salle pour lui demander ce que mijotait les Maraudeurs et surtout ce qu'ils pouvaient bien avoir trouvé. Mais, après tout, peut-être qu'il s'était fait des idées. Sirius avait parlé de complot mais c'était certainement un façon de parler ou une blague. Harry était sûrement devenu paranoïaque lors de sa scolarité.
Ils rataient cependant le diner d'Halloween, repas pour lequel les elfes se surpassaient toujours. D'ailleurs, leur absence semblait remarquée. Leurs places habituelles étaient libres et de nombreux regards se tournaient vers elle. La plupart des Gryffondors marmonnaient entre eux dans un bourdonnement incompréhensible.
Et puis, hasard ou non, ils avaient évoqué un passage dans le dortoir de Rogue. Et, Harry avait du mal à croire en une coïncidence. Son regard de porta naturellement sur la table des Serpentards. A l'opposé de sa maison rivale, la table des verts et argents était presque silencieuse. Il y avait bien des discussions mais le volume sonore était suffisamment bas pour qu'on ne remarque rien.
Harry dut parcourir plusieurs fois la longue table du regard pour s'apercevoir que Rogue était également absent. Et, ça n'était pas une bonne chose. Il y avait de fortes chances pour qu'il croise les Maraudeurs et s'ils déboulaient dans son dortoir, ça n'allait certainement pas bien tourner.
Sans attendre plus longtemps, Harry se leva au milieu du dessert pour se précipiter vers la sortie. Il était certain que les quatre Gryffondors étaient déjà entrés dans les dortoirs. Et il était plus que probable qu'ils soient passés au dortoir de Rogue. Combien y avait-il de chance pour qu'il se trouve à l'intérieur ? Harry en venait à espérer que Rogue soit malade.
Malheureusement, rien ne se passait jamais comme il l'espérait. En s'approchant de la salle commune des Serpentards, il assista à la scène qu'il redoutait.
James et Sirius avaient acculé Rogue au détour d'un couloir et s'apprêtaient à lui lancer un sort. Baguettes pointées vers leur ennemi, Harry ne les voyait que de dos mais pouvait deviner l'expression qu'ils devaient arborer : le mépris. Sans préavis, James lança un petrificus totalus. Il était si proche de Rogue que ce dernier ne pu l'éviter.
- Alors, tu fais moins le malin sans tes petits copains, railla Sirius avec morgue.
- Et si Remus trouve quoi que ce soit de louche dans ton dortoir, tu sais ce qui arrivera ? demanda hargneusement James.
Rogue écarquilla les yeux. Il avait certainement quelque chose à cacher. Ou bien l'idée que ses ennemis de toujours aient accès à ses affaires les plus intimes l'horrifiait. C'était tout aussi probable.
- Quand Dumbledore saura qu'il héberge un mangemort dans son école, il te renverra, cracha Sirius. Et, peut-être même qu'on t'enverra à Azkaban.
C'était une affirmation inversement prémonitoire. Dans son monde, c'était bien Sirius qui avait faillit être renvoyé de Poudlard et qui avait finit dans l'obscure prison. Harry préféra intervenir avant que ça ne dégénère.
- Si j'étais à votre place, Mr Black, assura Harry en avançant vers les trois étudiants, je ne m'inquiéterais pas pour Mr Rogue.
Les deux Gryffondors sursautèrent et se retournèrent pour faire face à leur professeur. Rogue était toujours pétrifié tandis que sa baguette roulait sur le sol.
- Quand je parlais de s'exercer en dehors des cours, je ne pensais pas à ça, vous vous en doutez, expliqua Harry froidement tandis qu'il libérait Rogue de son sort.
Ce dernier se jeta sur sa baguette pour la récupérer. Se relevant le plus dignement possible, il tenta de plaider sa cause.
- Professeur, se plaignit-il, ils m'ont sauté dessus alors que j'allais manger. Ils…
- Ce n'est pas vrai, on… se défendit James.
- J'ai cru entendre que Mr Lupin se trouvait dans votre dortoir, les coupa Harry. On va aller le récupérer.
Rogue se renfrogna immédiatement. Il s'attendait certainement à être débarrassé de James et Sirius afin de pouvoir régler la suite tout seul. Harry lui fit signe de prendre la tête du groupe et de les mener vers la salle commune des Serpentards. Les deux Gryffondors baissèrent la tête, assez intelligents pour comprendre qu'en rajouter ne leur servirait à rien.
Rogue s'arrêta devant l'un des murs du cachot. Il jeta un coup d'œil à Harry puis aux deux Maraudeurs, hésitant visiblement à dévoiler le mot de passe. Le jeune professeur s'impatienta. Il était déjà dans une situation difficile, pris entre Rogue, qu'il venait de se promettre de guider vers le droit chemin, et les Maraudeurs qu'il ne voulait pas décevoir.
- Ne faites pas de manières ! le réprimanda-t-il. Il est évident qu'ils connaissent déjà votre mot de passe. Je demanderais à votre directeur de maison de le changer dès que possible, ne vous inquiétez pas.
Rogue allait s'exécuter lorsqu'une porte dissimulée dans le mur nu s'ouvrit, laissant apparaître Remus accompagnés de Peter. Les deux amis étaient souriants jusqu'à ce qu'ils aperçoivent ceux qui se tenait en face d'eux.
- Mr Lupin et Pettigrow, nous vous cherchions, souffla Harry d'une voix glaciale.
Il avisa une enveloppe noire dans la main de Remus. Elle était petite et épaisse et n'appartenait ni à l'un ni à l'autre des Maraudeurs. Harry n'en avait jamais vu auparavant mais il savait ce que c'était. Cette enveloppe devait contenir une lettre à double sens dont se servaient les mangemorts lors de la mise en œuvre d'attaques organisées.
- Vous n'avez donc rien appris ? tonna Harry en arrachant l'enveloppe des mains de Remus. Je vous pensais un peu plus censé que Sirius, tout de même.
- Ce n'est pas à nous, assura Peter rapidement. On l'a trouvé dans ses affaires.
Il pointa Rogue du doigt. Ce dernier lui jeta un regard noir avant de se tourner vers son professeur. Sa panique était évidente. Ses mains tremblaient légèrement et il était devenu encore plus pale qu'à l'accoutumée.
- Mr Rogue, grogna Harry. Je vous verrais plus tard. J'enverrais un fantôme vous chercher. Ça vous laissera le temps de réfléchir à ce que vous voulez réellement.
Le Serpentard ne sembla pas croire à sa chance mais il se reprit bien vite et se faufila dans sa salle commune sans se faire prier.
- Mais, professeur, s'indigna Sirius. Vous ne pouvez pas faire ça ! C'est lui qu'il faut arrêter. Enfin, qu'il faut mettre en retenue. Non pire…
- Professeur, le coupa James. Ça lui appartient. Ce n'est pas nous qui…
Harry commençait à perdre patience. Avait-il été aussi obtus lors de sa scolarité ? Certainement, oui. Mais, il ne pouvait pas permettre aux quatre Gryffondors d'en faire autant. Pas en connaissant l'importance de Rogue dans le futur. C'était lui qui avait dévoilé la prophétie à Voldemort mais aussi lui qui avait supplié pour Lily et lui avait ainsi permit de survivre au sortilège de la mort.
- Ça suffit, gronda Harry d'une voix sourde. Savez-vous au moins de quoi vous parler ?
Les quatre amis le regardèrent avec des yeux ronds.
- Eh bien… hésita James, beaucoup moins sur de lui.
- Si vous ne savez pas, trancha le jeune professeur, taisez-vous et laissez-moi faire mon travail.
- Mais, de toute évidence, tenta Remus, à la rescousse de son ami, c'est de la magie noire.
- De toute évidence ? s'agaça Harry. Vous êtes devenu expert en magie noire maintenant ? Vous ne pensez pas que je pourrais en connaître un peu plus sur le sujet que vous ?
- On ne sais pas vraiment de quel côté vous êtes, railla Sirius avec insolence.
Harry se retint de hurler. On lui avait déjà faite celle-ci, lors de sa deuxième année. Il ne comptait pas revivre ça une seconde fois. Il inspira profondément avant de répondre.
- Suivez-moi, souffla-t-il avant de les mener à son bureau.
Aucun mot ne fut échangé lors du trajet. Les Maraudeurs ruminaient encore leur échec face à Rogue tandis que Harry cherchait la meilleure façon de s'y prendre avec les quatre élèves. On ne pouvait pas dire qu'il avait été pédagogue précédemment. Il s'était montré, comme à son habitude, impulsif et très irréfléchi, et avait fait plus de mal que de bien.
- Asseyez-vous, ordonna-t-il en entrant dans son bureau.
Il rangea l'enveloppe noire dans un tiroir et se promit d'en parler à Dumbledore. S'il y avait une attaque de planifiée sur Poudlard, il fallait le prévenir au plus vite.
- Bon, reprenons, dit-il le plus calmement possible après que tous se soient assis. Je vais devoir vous punir pour avoir attaqué une de vos camarades et fouillé ses affaires sans permission.
Les voyant prêt à protester, Harry s'expliqua :
- Pour ceci, développa-t-il en sortant l'enveloppe, je m'en charge. Vous en auriez fait quoi de toute façon ? Vous ne savez même pas comment s'en servir.
- Parce que vous, si ? demanda James avec suspicion.
Harry soupira. Ça s'annonçait difficile. Il ne leur en voulait plus vraiment. Il aurait fait la même chose à leur place. Mais, il ne s'était jamais imaginé du côté de celui que l'on soupçonne.
- Non, pas vraiment, admit-il. Mais, j'imagine que Dumbledore aura une meilleure idée que moi.
Le nom du directeur eut l'effet escompté. Les quatre étudiants se détendirent sensiblement et cessèrent de lui jeter des regards furieux.
- Est-ce que ça vous convient ? les consulta-t-il avec plus de diplomatie qu'il n'en avait jamais déployé auparavant.
- Vous nous demandez si on accepte d'être puni ? interrogea naïvement Peter.
- Non, non, le contredit Harry en se permettant un léger sourire narquois. Vous n'avez pas le choix. Mais, je vous demande tout de même ce que vous en pensez.
Les trois animagus ronchonnèrent pour la forme mais ils avaient accepté la punition sans concession. Remus, quant à lui, parut légèrement sceptique. Il devait sentir qu'ils avaient encore un sujet plus sensible à aborder.
- Maintenant, parlons un peu de ce qui s'est passé, exigea Harry sans hausser le ton.
Il obtint immédiatement l'attention complète des quatre amis et Remus, se méprenant sur l'intention de son professeur, se mit à lui relater la discussion qu'ils avaient surprise entre les trois Serpentards. Harry nota mentalement les noms des trois énergumènes et interrompit le jeune loup garou :
- J'ai compris que vous aviez de bonnes raisons de fouiller illégalement les affaires de vos camarades. J'imagine que vous en aviez aussi pour ne pas avoir prévenu un professeur de ces manigances. Mais, je ne voulais pas parler de ça.
Peter, qui avait faillit intervenir pour se défendre, se ravisa.
- De quoi voulez-vous discuter, alors, s'enquit-il apparemment perdu.
- De votre altercation avec Mr Rogue, expliqua Harry en se tournant vers James et Sirius.
Ces derniers grimacèrent mais ne s'excusèrent pas.
- Pouvez-vous m'expliquer ce qui vous a poussé à l'attaquer ainsi ? les questionna-t-il avec un peu plus de véhémence qu'il n'aurait dû.
- Mais, c'est Rogue, cracha Sirius comme si tout s'expliquait ainsi.
- Il adore la magie noire, ajouta James. C'est un mangemort.
Ses trois amis approuvèrent vivement.
- Eh bien, vous vous méprenez gravement, les détrompa Harry, pas surpris le moins du monde par le raisonnement des Maraudeurs – il avait le même à son époque.
- S'il ne l'est pas maintenant, il le deviendra, prédit Peter avec plus de tact.
- En effet, approuva le jeune professeur. Mais, à qui la faute ?
Devant l'incompréhension de ses élèves, il s'expliqua :
- Est-ce sa faute si les seuls à l'avoir accepté dans le monde magique sont les mauvaises personnes ? S'il a été rejeté par tous les autres uniquement parce qu'il appartenait à la mauvaise maison ?
- Vous ne voulez pas dire que c'est de notre faute ? s'indigna James, outré par cette idée.
- Non, bien sur que non, tempéra Harry avec prudence. Mais, mettez-vous à sa place un peu. Quand il entre enfin dans le monde magique, il s'aperçoit que lorsqu'il n'est pas détesté parce que son père est moldu, il l'est parce que sa mère est une sorcière de mauvaise réputation.
- Mais… intervint Sirius, visiblement agacé.
- Je ne vous demande pas d'être son ami, le rassura Harry. Mais, réfléchissez-y un peu.
Les quatre Gryffondors semblaient toujours sceptiques mais Remus acquiesça et les autres le suivirent sans entrain.
- Mais, et ça ? demanda Sirius brusquement, en désignant l'enveloppe noire restée sur le bureau.
Harry comprit ce qu'il ne disait pas. Il était persuadé que ça vaudrait le renvoi de Rogue. Mais le professeur ne comptait pas dessus. Dumbledore ne renverrait pas un élève sans avoir essayé de l'aider avant.
- Je m'en occupe avec Dumbledore, leur accorda Harry pour les rassurer. Mr Rogue devra répondre à nos questions.
Cette réponse sembla ne convenir qu'à moitié aux quatre étudiants mais ils n'ajoutèrent rien. Harry en fut soulagé. Il n'avait plus envie de polémiquer.
- Bien, conclut-il. Vous serez en retenue toute la semaine prochaine et j'enlève vingt-cinq points à Gryffondor.
James, Sirius, Peter et Remus protestèrent mais Harry tint bon et finit par les renvoyer dans leur dortoir. Il ne s'en était pas si mal tiré au final. En tout cas, il s'était bien rattrapé.
Il décida alors de retrouver Tirion. Peut-être aurait-il quelque chose de nouveau au sujet de Rogue et de sa vision. Ce ne serait pas étonnant. Il partit donc à la suite des Maraudeurs sans que ceux-ci ne le remarque.
- Alors, vous croyez qu'il va vraiment en parler à Dumbledore ? grommela Sirius après quelques pas.
- On le saura bien assez tôt, lui rétorqua James. Aucune chance qu'il s'en sorte maintenant.
Harry s'éloigna pour qu'ils ne s'aperçoivent pas de sa présence. Il n'avait peut-être pas si bien réussit son coup que ça finalement.
OoooOoooO
Merci d'avoir lu jusqu'au bout. J'espère que ce chapitre vous aura plu. Si vous voulez m'encourager ou juste donner votre opinion, vous savez comment envoyer une review.
Prochain chapitre : POV de Rogue. On verra enfin ce que prépare les Serpentards.
A un prochain chapitre.