Auteur : Leviathoune

Bêtalecteur : Sinelune qui t'aime.

Pairing : HPDM

Ratting : M.

Résumé (pour déconner) : Vous en avez marre que, dans mes autres fics, ce soit toujours Draco qui souffre, toujours Draco qui soit le tordu, toujours Draco qui se fasse mettre ? Et bien, là, ça sera l'exact contraire ! Yeah !

NDA1 : Cette fanfiction est dédicacé à Freaky Fair, puisque c'est elle qui m'a tant motivé pour l'écrire et qui m'a beaucoup conseillé sur certain passage. Je suis très heureuse de t'avoir rencontrée.

NDA2 : Attention, ne vous fiez pas au titre et aux situations qui pourraient vous sembler niaises ou clichés. Cette fic n'est pas non plus une DeathFic, mais… vous pourriez bien être surpris, voir choqué, par un certain passage - enfin, j'espère…

Bonne lecture !

COMME UN VAGUE PARFUM D'AMOUR

CHAPITRE I, Tortures et toute dernière cigarette

Depuis combien de temps cela durait-il ?

Des heures, non ?

Quelques heures par jour… mais depuis combien de jours ?

Trois ?

Plus, non ?

Il n'en savait strictement rien mais ce n'était pas de sa faute s'il perdait toute notion du temps.

Les mêmes scènes se déroulaient sans cesse sous ses yeux. Les mêmes morts se répétaient inlassablement sous son nez.

Celles qui concernait Ron et Hermione le faisait ricaner intérieurement car il avait compris qu'elles étaient truquées ; Hermione ne parlait pas comme ça, ne portait pas ses vêtement ainsi et Ron n'aurait jamais agit comme ça devant le danger - il le savait bien, lui.

Les autres, et il y en avait tant, laissaient son cerveau engourdi. Cedric Diggory, Dumbledore et tous ceux qu'ils ne connaissaient pas mais qui étaient probablement morts ainsi…

Toutefois, la pire scène était celle où ses parents se faisaient tuer, directement extraite des pensées de Sieur Voldemort lui-même. Elle le laissait un peu plus en vrac à chaque passage. Celle ou Sirius passait le voile, également, mais dans une moindre mesure parce qu'il avait été là, qu'il avait tout vu et qu'il avait fait son deuil et accepté sa mort - ce qu'il n'arriverait jamais à admettre concernant ses parents.

Les scènes passaient et repassaient en boucles, sans cesse…

Il essayait de penser à autre chose, de ne pas y prêter attention, mais les hurlements déchirants, les giclées de sangs et les yeux vitreux ne le laissaient pas en paix.

Enfin, il sentit une poigne s'emparer brutalement de ses cheveux pour le tirer en arrière.

Lorsque son visage émergea de la pensine, il prit une grande inspiration comme si on l'avait plongé dans de l'eau, tout ce temps.

Aussitôt qu'il revint à la réalité, la douleur physique l'assaillit.

Ses multiples entailles le lançaient partout sur son corps. Il était tant courbatu qu'il avait l'impression d'avoir été broyé, os pas os, et froissé muscle par muscle.

Il fit jouer ses épaules et ses bras attachés dans son dos à la chaise mais cela n'eut pour effet que de réveiller la douleur que les cordes trop serrées provoquaient à ses poignets.

Il soupira de lassitude et un Mangemort le frappa derrière la tête pour le rendre plus attentif.

Il savait qu'était venu le temps des douleurs physiques.

Sa chaise fut tirée au milieu de la pièce et on lui jeta des Cruxio, des Doloris et d'autres sorts dont il ne retenait le nom que modérément.

« Où sont-ils ? » questionnait le Mangemort inlassablement.

« Dans ton cul au fond à droite. » murmura Harry, fatigué de répondre toujours la même chose. Au début, cela avait été marrant - et douloureux. Maintenant, ça ne faisait plus rire personne…

Le Mangemort fila un grand coup de pied dans sa chaise qui bascula et sa tête cogna durement le sol.

« Aoutch ! » émit Harry. Il cracha du sang, surtout lorsque le Mangemort lui donna une rasade de coup de pied dans le ventre.

Sa chaise fut redressée et ramenée près de la Pensine.

« Et merde… » gémit-il.

La journée n'était, apparemment, pas finie pour lui.

OoOoO

Bien plus tard, après le renouvèlement de ce traitement deux ou trois fois, le corps inerte d'Harry fut trainé par deux Mangemorts au travers d'un couloir.

Une lourde porte de bois et de fer fut ouverte sur un cachot et on le projeta sans ménagement à l'intérieur.

Le choc le réveilla un peu, et il eut la force de se retourner pour entrapercevoir la porte se refermer sur lui, ravissant ainsi toute la lumière que dégageaient les torches dans le couloir.

Après cela, Harry sombra à nouveau dans un engourdissement salvateur à même la rudesse de la pierre.

OoOoO

Bien plus tard encore, alors que la nuit était noire et la forteresse silencieuse comme presque dépourvue de vie, un Mangemort encapuchonné et masqué s'avança dans ce même couloir. Le garde le laissa passer sans rien dire, et pour cause, il était depuis longtemps placé sous Imperium.

« Comment va-t-il ? » demanda le premier Mangemort.

Le garde haussa des épaules.

« Plus mal en point qu'hier. » répondit-il nonchalamment.

« As-tu veillé à ce qu'il ait à manger ? »

« Oui, il a eu une bonne part comme d'habitude, mais il n'y a pas touché. Il ne s'est même pas réveillé lorsque je l'ai posé sur sa couche. »

L'autre Mangemort acquiesça et poursuivit son chemin en direction du cachot où reposait, ou plutôt où était tombé évanouit, Harry Potter.

Il ouvrit la porte de la geôle et entra.

Il constata que le plateau de nourritures était toujours posé au sol, intact. Son regard se reporta sur la forme inanimée allongée sur le lit sommaire.

Il s'approcha et comptabilisa, comme il le faisait chaque nuit, le nombre croissant des blessures sur le corps du Survivant. Il lui prit le poignet, un poignet brulé par le frottement des cordes et tailladé de toutes parts par les Cruxio ou autre, pour en chercher le pouls.

Le Mangemort resta là, une minute, à compter les légers battements de cœur. Il lâcha enfin le poignet qui retomba comme une masse inerte sans même réveiller son possesseur.

L'homme sortit une baguette et commença à jeter quelques sortilèges sommaires pour refermer succinctement un maximum de blessures.

Il faisait cela aussi, chaque nuit, mais personne ne semblait l'avoir remarqué tant le sang et la crasse dissimulait bien le corps du prisonnier.

De toute façon, il n'était pas un médicomage, alors il était bien possible que même le principal intéressé n'ait rien perçut tant il devait souffrir.

En fait d'aide, il l'empêchait tout juste de périr, voilà tout…

La respiration du jeune homme endormi se fit plus profonde et il soupira même, dans son sommeil.

« Réveille-toi. » murmura le Mangemort en le secouant un peu.

Le Survivant murmura quelque chose d'inaudible et tenta de repousser le Mangemort. L'homme lui jeta alors, un sort d'Enervatum qui fit gémir le blessé sous la vibration désagréable qui parcourut son corps.

Toutefois, il fut, enfin, parfaitement réveillé et observa son curieux bienfaiteur, les yeux dans le vague. Il grogna, se rappelant qu'il avait perdu ses lunettes et qu'il n'y voyait rien à plus d'un mètre.

« Encore toi. » grogna le Survivant.

Le Mangemort retourna vers le plateau, le prit et le lui ramena.

« Mange. » ordonna-t-il.

« Mais je n'ai pas faim, je voudrais juste dormir sans qu'un foutu Mangemort vienne me faire chier. »

« Tu ne dormiras plus ce soir. Et tu vas avoir besoin de force. »

« Ha ouais ! » s'exclama Harry en prenant le bout de pain que lui tendait sévèrement le Mangemort. Il croqua dedans et repris : « Qu'est-ce qu'il va se passer ce soir ? »

« Tu va t'enfuir ! »

« Ne remet pas ça sur le tapis ! Il en est hors de question. Je ne sais même pas qui tu es ! »

« Bon sang ! » rugit le Mangemort. « Potter, c'est si important qui je suis ? Je te propose de t'enfuir ! Pourquoi tu ne saisis pas, tout simplement, cette chance ! »

« Je m'en moque bien. J'attends juste d'être confronté à ton Maître. » sourit le Survivant tandis qu'il mangeait.

« Chaque jour, tu risques de mourir et je ne serai pas là pour récoler les morceaux s'ils abusent de toi en journée ! »

« Et après ? » fit le prisonnier en haussant des épaules. « Je ne t'ai rien demandé, moi. » Il étouffa un large bâillement, s'étira et se leva avec difficulté. « Tu m'excuseras, mais j'ai envie de pisser. » fit-il en se dirigeant vers un coin de son cachot en défaisant son pantalon, commençant à se soulager dans de petites toilettes.

Le Mangemort poussa un soupir et partit en refermant la porte soigneusement.

Harry regarda par-dessus son épaule, se posant mille questions.

Quand il eut fini, il retourna à son lit, repoussa le plateau au sol et se rendormit aussi sec.

OoOoO

Chaque nuit, depuis la capture du survivant, le Mangemort venait, dissimulé sous sa cape et son masque, le soignant puis l'obligeant à se nourrir pour finalement l'exhorter à s'enfuir. Et chaque nuit, Harry refusait en réclamant la paix.

Mais sept nuits de ce traitement inutile forcèrent le Mangemort à agir différemment.

Quand il eut réveillé Harry, il se tint devant lui en affrontant ses sempiternelles grogneries.

« Potter et si tu savais qui je suis, est-ce que tu aurais plus confiance en moi ? Est-ce que tu accepterais de fuir ? »

« Tu te fous de ma gueule ? » contra le Survivant avec un air passablement morne sur le visage. « T'es qu'un Mangemort, mec : sur ton bras, y'a sa marque. Alors va te faire foutre, un peu. Qui me dit que tu ne fais pas tout ça sur ses ordres à lui, pour qu'ensuite, lorsque j'aurai accepté, tu m'emmènes tout droit à ses pieds pour que je sois achevé psychologiquement ? Ce serait bien son genre, une telle saloperie, non ? Qui que tu sois, jamais je ne te ferai confiance. »

Harry se tut en dévisageant le Mangemort qui le surplombait de sa haute et noire stature, tentant de déceler une étincelle expressive dans le peu qu'il entrapercevait de son regard derrière les petites fentes du masque lisse et blanc.

Il reprit : « Mais je suis quand même curieux de savoir qui tu es… Je te connais ? »

A ses mots, l'autre homme grogna : « Tu fais chier, Potter. Ouais, on se connait. »

Harry haussa un sourcil interrogatif.

« Ecoute, » reprit l'homme en s'agenouillant devant lui. « Je ne devrais pas faire ça, mais je vais le faire quand même. Tu ne m'as donné aucune garantie et peut-être que demain, quand tu te feras torturer, tu lâcheras le morceau aux autres… mais je vais le faire quand même… »

Il porta une main à son masque, défit le nœud de cordelettes et l'enleva avant de rabattre sa capuche en arrière.

« Wow… » s'exclama Harry en le reconnaissant. « Si je m'attendais à ça ! T'es pas mort, toi, depuis le temps ? »

« Si bien sur, Potter. Je suis mort et enterré, c'est d'ailleurs bien pour ça que je suis là devant toi. »

Harry sembla éclater de rire mais il acheva sa lancée sur une quinte de toux, les larmes aux yeux.

« Ha bah, tant mieux. » Il donna une grande tape dans le dos de Draco comme s'il retrouvait un vieil ami. « Je suis content ; t'as l'air de péter la forme. Et maintenant, lâche-moi la grappe. » fit-il en se recouchant épuisé.

Le Mangemort démasqué le rattrapa par les épaules et le secoua.

« Potter, mais qu'est-ce qui te prend ? Il faut que tu te sortes de là ! Relève-toi et prépare-toi à me suivre ! »

Le brun le repoussa faiblement.

« Mais t'es chiant, tu lâches jamais l'affaire ? T'as pas compris encore ? Je suis le Sauveur et donc, je n'ai pas besoin d'être sauvé, c'est simple, non ? Il ne me reste plus qu'à tuer Voldemort et sa clique et toute cette merde sera finie. Là, on me torture, on croit m'affaiblir, mais un jour on m'emmènera devant lui, et là… ça va donner. »

Un léger temps de silence à couper au couteau tomba entre eux.

Draco fixait les yeux verts du brun avec une dureté forgé par les années - et notamment, les dernières - et Harry lui rendait son regard avec un flegme surprenant.

« Potter ! T'es taré, ou quoi ? » trancha le blond, enfin. « Les Doloris, ça te réussit aussi bien qu'à n'importe qui ; tu surchauffes, là ! T'es pas un putain de sauveur, tu es comme tout le monde ! Et tu dois t'enfuir, merde ! »

A présent, le brun regardait Draco d'une manière suspicieuse, comme si c'était le blond qui devenait fou.

« Mais si t'as l'occasion de t'enfuir, qu'est-ce que tu fous encore là ? »

« Je… » tenta de se justifier le Mangemort. « Et puis, merde. »

Il se releva prestement et remis son masque et sa cape. « Tu sais quoi, t'as entièrement raison, tu ne mérites pas le dixième de ce que je me fais chier pour toi. J'me casse ! »

« C'est marrant, » fit Harry, réellement amusé. « Je me demandais comment j'avais fais pour ne pas reconnaitre ta voix, mais c'est le masque qui l'a change, c'est ça ? »

Pour toute réponse, Draco claqua la porte du cachot bruyamment et le laissa seul.

A ce moment là, il pensait vraiment que c'était la dernière fois qu'il viendrait aider ce putain d'Harry Potter de merde.

Pourtant…

OoOoO

La nuit du lendemain, et les nuits suivantes, Draco Malfoy revint.

Il ne demandait plus à Harry s'il voulait s'enfuir, mais il lui racontait parfois ce qu'il se passait à l'extérieur, comment la guerre évoluait.

Un soir, il ne trouva pas Harry endormit mais debout, l'attendant, complètement surexcité.

« Qu'est-ce qui se passe ? » lui assena le jeune homme brun sans préambule.

Draco tiqua, ne comprenant pas, au début, où voulait en venir le Survivant.

« Personne n'est venu me chercher, aujourd'hui. Tu vas me dire ce qui se passe, merde ! » s'énerva le prisonnier avec autorité.

« Ha… » fit Draco en enlevant son masque. « Personne ne t'as rien dit ? Tu étais torturé non pas seulement pour t'affaiblir, comme tu le pensais, mais pour que tu lâches le lieu du QG de l'Ordre de Phoenix. Maintenant, c'est inutile, ils l'ont trouvé par leurs propres moyens. »

Harry resta pétrifié face à cette révélation.

« Non, » gémit-il. « Non, non, non ! »

Il repoussa Draco qui tentait de l'aider à se ressaisir et s'affala en larmes sur la couchette.

Draco partit, ébranlé de voir, enfin, le captif craquer.

OoOoO

Harry s'effondrait un peu plus chaque jour, à croire que la torture lui réussissait mieux que l'inaction.

Avant, il ne pensait à rien, se disant simplement que les scènes où Ron et Hermione périssaient étaient fausses.

A présent, il ne pouvait que penser qu'ils étaient peut-être morts depuis longtemps et qu'il ne le savait même pas, que peut-être, il les avait tous perdus, tous…

Comment se faisait-il que Voldemort ne soit pas plus curieux de l'avoir auprès de lui ? Tout cela serait enfin terminé, si seulement ce monstre daignait l'appeler auprès de lui.

Mais absolument plus personne ne semblait s'intéresser à son cas et si Draco n'était pas là, chaque nuit, il serait probablement mort de soif et de faim.

Une nuit, Harry lui réclama de quoi se laver et le lendemain matin, un Mangemort qui ne se découvrait pas mais qui n'avait pas la stature de Draco - le même qui lui apportait sa nourriture en journée et qui était probablement sous Imperium, lui aussi - l'avait enchaîné et tiré vers une salle de douche crachant un peu d'eau froide avec des porte-savons au dit savon quasi-inexistant. Il eut, désormais, droit à ce traitement environ tous les trois ou quatre jours.

Le temps, à partir de là, s'étira, encore et encore et même Draco ne pouvait plus dire depuis combien de temps Harry était prisonnier de la forteresse du Seigneur des Ténèbres.

Parfois, il lui demandait d'accepter de s'enfuir, il le suppliait aussi, mais jamais Harry ne cédait.

Il était si farouche, si intransigeant, sur ce point que c'en était vraiment étrange…

Draco pensait que son ancien ennemi d'école était devenu véritablement cinglé.

Une nuit, le Survivant demanda à Draco ce qu'il faisait, en journée.

Le Mangemort haussa des épaules en lui montrant plutôt la nourriture sur un plateau.

« Des trucs de Mangemorts… » répondit-il, posément.

« Tu sais si… si Ron et Hermione ont été… blessés ? »

Draco détourna le visage. Il hésita et répliqua finalement que non, il ne savait pas.

A partir de cet instant, Harry fut persuadé qu'il lui avait menti pour le ménager et qu'il avait perdu ses deux meilleurs amis et tout le reste de sa famille.

Ainsi, n'ayant absolument plus rien à perdre, il sombra un peu plus…

OoOoO

Une nuit, lorsque Draco entra dans la cellule, il trouva Harry endormi - ou plutôt, en plein cauchemar.

Son front était couvert de sueur, il gémissait et pleurait dans son sommeil.

C'est alors qu'il remarqua que ses vêtements étaient déchirés. Il tiqua puis réveilla Harry en le secouant doucement.

« Qu'est-ce que tu as ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » fit-il en désignant les vêtements malmenés.

Harry se redressa sur sa couche, les yeux écarquillés.

« Draco ? » murmura-t-il, hagard.

L'ancien Serpentard ôta son masque et sa capuche et reposa sa question tout doucement.

« Oui, c'est moi. Qui d'autre ? Qu'est-ce que tu as ? »

Harry essuya ses larmes rageusement.

« Y'a que… Avant, j'avais des amis qui m'aimaient. J'avais des adultes qui se considéraient comme des parents, des mentors, pour moi, et ils m'aimaient. J'avais même Ginny qui… m'aimait. » Il avait dit ce dernier mot avec une légère nuance. Il sourit, mélancolique. « Et maintenant, je n'ai plus personne… Alors que ma force est censée me venir de l'amour ! C'est marrant, non ? »

« Non, » répondit Draco, perplexe, tandis qu'il observait le corps du Survivant à travers les lambeaux de tissus. Il constata qu'il ne semblait pas blessé, il avait juste quelques bleus, par ci, par là…

Il ne fit pas attention aux reniflements discret du jeune homme et reprit : « Potter, qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tes frusques sont-elles déchirées ? »

Harry regarda les dites frusques et eut un sourire sans joie.

« Oh, ça… C'est rien. Juste un type qui a voulu me faire le cul quand je suis sorti des douches. Je me suis bien débattu, mais il m'a pas mal… malmené. »

« Qu… Quoi ! » s'exclama Draco, choqué. « Qui c'était ? Comment ça c'est passé ? Est-ce qu'il t'a… ? »

Harry éclata de rire.

« On dirait que ça t'inquiète ? »

« Potter, » gronda méchamment Draco.

« T'affoles pas pour si peu, Malfoy. Ce n'est pas allé bien loin, mon cul est toujours parfaitement intact. »

Draco émit un léger soupire, rassuré. Pourtant il ne se sentait pas tant soulagé que ça. L'attitude d'Harry le faisait littéralement frémir.

« Comment tu as fait pour te défendre ? Et qui c'était, d'abord ? »

Harry haussa des épaules.

« Qui ? Je ne sais pas trop… un sale type, voilà tout. Il doit être lui aussi un prisonnier car il était dans les douches et il me matait pendant je me lavais. Ça devait lui plaire puisqu'après, il en a voulu plus… Il m'a plaqué contre un mur et à commencer à me peloter comme si j'étais une gonzesse puis, comme il a vu que je n'étais pas très coopérant, il s'en ait pris à ma petite gueule et à mes si jolis vêtements. Je ne suis pas sûr que j'aurais réussi à le repousser indéfiniment mais, de toute façon, y'a ton gorille sous imperium qui lui a foutu une bonne raclée. Et voilà… Tu dois être doué en Impardonnables parce qu'il prend son rôle très à cœur. »

Draco resta silencieux un bon moment, complètement médusé.

« Comment fais-tu pour en parler de cette façon ? » lui demanda-t-il.

« Qu'est-ce qu'elle à ma façon de parler ? » renâcla le Survivant.

« Tu es si… détaché ! »

« Je m'en moque simplement. » répondit Harry en se recouchant nonchalamment sur sa couche, les bras derrière la tête.

Draco secoua la tête négativement, affligé.

« Et si ce type t'avait vraiment violé, tu t'en moquerais tout autant ? »

« Sûrement… Qu'est-ce que ça change, après ce que j'ai déjà subi ? »

« Qu'est-ce que ça change ! Mais tu racontes vraiment que des conneries, Potter ! » s'énerva Draco en se relevant brusquement pour s'en aller.

Juste devant la porte, il se retourna et murmura de façon presque inaudible : « Tu n'es pas si seul. Désolé, mais tu m'as, moi... »

« Super, » ironisa le brun en lui rendant un regard morne en guise de réponse. « J'ai toujours rêvé d'être dans une telle situation inextricable et merdique pour que mon pire ennemi d'école soit le seul être au monde qui semble encore un peu tenir à moi. Cool, vraiment. »

Draco ne sut que répondre à cela.

Il remit son masque, sa capuche, et referma la porte, habillé de pied en cape tel un véritable ennemi, mais plus vraiment d'enfance...

Lorsqu'il passa devant le garde sous Imperium, il lui demanda de lui indiquer l'identité de celui qui avait tenté d'abuser d'Harry.

Le garde obéit, mécaniquement et lui montra la cellule en question.

« Laisse-moi. » fit Draco en entrant, sa baguette à la main.

Il y eut des bruits de luttes et des hurlements de douleurs étouffés, puis plus rien... Cela ne lui prit même pas une minute pour en ressortir, les pans de sa robe maculé de sang frais, les yeux furieux sous le masque.

« Tu nettoieras ça. » ordonna-t-il sèchement au garde. « Et si y'en a pour poser des questions, tu leurs expliqueras qu'il s'est fait tuer par d'autres prisonniers dans les vestiaires. »

« Bien. » répondit le garde en entrant dans la geôle.

Draco repartit, la rage au ventre.

Potter était peut-être devenu complètement fou mais lui n'était pas en reste, loin de là. Il faisait des choses beaucoup trop insensées et il fallait que cela cesse, s'il voulait vivre vieux.

Pourtant… le lendemain soir, tard, il revint, comme toujours… et les nuits suivantes également.

De plus en plus souvent, Draco quittait le cachot d'Harry à l'aube et donc sans avoir dormi. Il prenait une potion pour se tenir éveillé, écoutait les ordres des Mangemorts hauts gradés, pas comme lui, ou de Voldemort en personne - ce qui était rare, et heureusement !

Ensuite, il transplanait là où on lui disait d'aller, agissait en fonction de comment on lui disait d'agir, voilà tout.

Le reste… ce qu'il faisait en journée… et bien… c'était des trucs de Mangemorts, point.

Lorsque s'en était fini et que la retraite se faisait sentir collectivement à travers la marque, il revenait à la base et s'écroulait comme une masse dans son lit, avec d'autres, dans les dortoirs des hommes de mains tel que lui. Il ne se réveillait que quelques heures plus tard, prenant bien garde de n'attirer le regard de personne sur ses étranges activités nocturnes, pour aller voir Harry.

Ainsi était rythmée sa vie.

OoOoO

Lors de leurs illicites entrevues, Harry crânait et montrait, une fois réveillé, que rien ne l'atteignait. Il faisait toujours cela et il le faisait très bien.

Pourtant, lorsque Draco le surprenait dans son sommeil, il était toujours agité comme en proie, visiblement, à d'horribles cauchemars et souvent, il versait des larmes amères lorsqu'il se savait seul, en journée.

Depuis que les séances de tortures ne le laissaient plus à moitié mort, sur la froide pierre du cachot, et qu'il en venait à dormir presque « normalement », il en était ainsi…

Draco tentait de l'apaiser comme il le pouvait, le réveillant toujours avec douceur. Il s'était même mis à lui porter des potions de sommeil sans rêves qu'il faisait lui-même, pour ne pas paraître suspect en piochant dans le stock de la base.

Evidemment, Harry faisait beaucoup moins d'histoires pour prendre ses potions là, que pour avaler la vraie nourriture et sa maigreur devenait littéralement intolérable - surtout que Draco n'avait osé lui fournir de nouveaux vêtements pour cacher ses côtes apparentes.

Chaque soir, le Mangemort devait presque se battre avec le Survivant pour le faire manger une quantité misérable de malbouffe. Toutefois, il avait remarqué que s'il lui parlait, presque comme si de rien n'était, l'ancien Griffondor se nourrissait sans plus faire d'histoire en l'écoutant bien tranquillement.

Parfois, Draco avait la nette impression de se faire vraiment manipuler par Harry qui mettait absolument tout en œuvre pour l'obliger à lui raconter tant de choses sur Voldemort, la base, les attaques et tout et tout…

Ils restaient parfois de longues heures tout les deux, entre quatre yeux.

Il prenait vraiment de très très gros risques…

« Est-ce que tu le vois, Voldemort ? »

« Au moins je le vois, au mieux je me porte. » répondait Draco.

« Mais tu le vois, quand même, parfois ? »

« Bien sûr, quelle question idiote ! »

« Et il est comment ? En forme ? »

« Tu veux dire par rapport à toi ? Il se porte comme un charme, mais il est nettement plus laid. Pourtant, tu n'es pas un modèle de beauté, Potter. »

« Ah bon ? » fit Harry, feintant d'être peiné. « Je suis pourtant si mignon, tout petit, tout maigre. Un véritable fantasme de soumission vivant. »

Il éclata de rire et Draco grimaça de dégout.

« Au fait… » reprit le Survivant en buvant nonchalamment. « Toi aussi, t'es pas non plus vraiment aussi sexe qu'avant, Malfoy. Ça te fait quoi de ne plus resplendir ? Pas trop déprimé ? »

L'ancien Serpentard sexy grogna en esquissant un geste pour boxer le prisonnier qui lui rit au nez.

« Je suppose que tu ne te tapes pas des masses de canons depuis quelques temps avec ta nouvelle panoplie de croquemort, non ? »

« Détrompe-toi. » crâna le blond.

« Entre mecs, alors ? Vous devez être tellement en manque que c'est fort possible, hu ? Ou alors tu violes quelques-unes de tes victimes un peu potables ? »

Cette fois-ci, Draco ne se retint pas pour le boxer vraiment tant il était furieux. Harry s'en moquait bien. Lui, il riait aux éclats - heureusement que Draco insonorisait toujours le cachot en entrant.

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OoOoO

Un matin, Harry fut tiré de son sommeil sans rêve par un violent coup de pied dans les côtes. Il comprit alors que ce Mangemort là n'était pas le bon et il serra les dents, attendant de voir ce qu'il allait se passer en se tenant douloureusement le ventre.

Ce qui se produisit, il ne le comprit pas vraiment.

Il fut tiré par les cheveux et jeté dans une salle où il fut torturé sans aucune raison.

On ne lui posait pas de question, on n'attendait rien de lui.

On lui faisait endurer trop de souffrances, simplement, et ce n'était pas aussi méthodique que les dernières fois.

Il fut surtout roué de coups, fracassé et endolorisé.

Pas de Pensine cette fois, pas de torture psychologique, il devint simplement une poupée inanimée qui encaissait tout des Mangemorts, s'évanouissant à de nombreuses reprises, se faisant réveiller à coups de pieds et de Cruxio.

Enfin… la torture s'acheva et on le laissa évanoui, le traînant, comme les fois précédentes, à travers le couloir pour le jeter, complètement brisé et souillé de son sang sur le sol de son cachot.

Un Mangemort invoqua un seau d'eau glacée et le lui balança au visage, cela eut pour effet de réveiller en sursaut Harry qui se mit aussitôt à gémir.

Le Mangemort en question l'attrapa par les cheveux et lui murmura au creux de l'oreille : « Demain, Potter… Demain, c'est le grand jour pour toi. Reste présentable. »

Il lui lâcha la tête qui retomba brutalement sur la dure pierre du cachot.

Quand les Mangemorts refermèrent sa cellule et s'en allèrent en riant, Harry esquissa un sourire sadique avant de sombrer dans une noire et douloureuse torpeur.

OoOoO

Quand Draco passa devant le garde, comme chaque soir, il lui demanda comment allait Harry. Et comme à son habitude, le garde lui répondit d'une voix absolument neutre.

« Il est mourant. » fit-il calmement.

« Quoi ! » s'écria le blond en l'agrippant au col. « Qu'est-ce qui s'est passé ? Réponds ! »

Le garde ne se débattit même pas, il ne semblait pas non plus éprouver de la peur.

« Des hommes sont venus le prendre. Sur ordre du Maître, ils l'ont quasiment battu à mort. Ils l'ont tout juste laissé en vie pour demain matin. »

« Qu'est-ce que… Qu'est-ce qui se passe demain matin ? » demanda le jeune Malfoy, fébrile.

« Le Maître désire voir Harry Potter pour le mettre à mort. » débita le garde comme si c'était une évidence.

Draco le lâcha avec répulsion et se dirigea vers le cachot d'Harry.

Là, il trembla avant d'ouvrir la porte mais il le fit tout de même et découvrit le triste spectacle.

Le corps du survivant semblait désarticulé sur la couchette de la cellule - le garde sous Imperium avait beau le penser mourant, il avait tout même exécuté les ordres tel le pantin qu'il était, le posant là, comme s'il pouvait être mieux d'une quelconque façon, dans l'état où il se trouvait.

Draco s'acharna aussitôt sur son corps, guérissant les coupures sanguinolentes, ressoudant les côtes brisées, l'épaule fracassée et le genou démis. Cela lui prit bien plus d'une heure, largement trop de temps et il s'épuisa en vain.

Enfin, quand Harry fut prêt à être éveillé, il lui lança sans somation un sort d'Enervatum, puis un autre, puis un autre jusqu'à ce qu'il soit tout à fait réveillé.

Sans prendre le temps de le voir émerger, il se saisit de lui et le mit sur pied.

Bien sûr, Harry était trop faible, il tomba, encore et encore, dans ses bras.

« Putain, Potter. » grogna Draco. « Fais un effort, merde ! »

« Qu'est-ce que tu fous ? » murmura faiblement l'ancien Griffondor en tentant de le repousser.

« Cette fois-ci, Potter, je ne te laisserai pas me mener en bateau. Ce soir, on va s'enfuir. »

Il le remit sur pied mais pas plus que lors de ses autres tentatives il ne tint debout.

« C'est… hors de question. » fit le brun en souriant. « T'es bien gentil, mais tu me reposes là où j'étais. Demain, c'est le grand jour… »

Draco le flanqua assis sur la couche et le gifla magistralement.

« Pff… » fit Harry en faisant craquer son cou. « De la merde, par rapport aux autres. »

« La ferme ! » s'écria le Mangemort. « Tu sais ce qu'il va se passer demain et tu ne veux toujours pas tenter de fuir ! Pourquoi, Potter ! »

« Je te demande pas de comprendre. » fit l'autre, faiblement.

Draco le prit en poids dans ses bras et le traîna vers la porte.

« Arrête. » murmura Harry en tentant de lutter. « Oh, et puis, moi, je m'en moque. On se fera prendre de toute façon, ça reviendra au même pour moi et toi tu te feras tuer. La belle affaire... »

Draco le tira encore mais sans qu'il ne sache pourquoi, il n'arrivait pas à entraîner le Survivant hors de sa cellule, c'était comme si une force invisible le retenait à l'intérieur sans qu'il ne puisse rien y faire.

Au bout d'un moment, il cessa de se démener, complètement essoufflé.

« Est-ce que… Est-ce que c'est toi qui fais ça ? »

« Qui fait quoi ? » demanda l'être fragile qui tenait à peine sur ses jambes, se retenant à ses bras.

« Rien… » murmura Draco interloqué en tentant une nouvelle fois de faire sortir le prisonnier de sa cellule.

« Ça sert à rien. » fit Harry. « Il doit y avoir une protection pour m'empêcher de m'enfuir, quelque chose comme ça. »

« Non. » fit Draco. « Il n'y en a pas. »

Pourtant… Il n'arrivait à rien, même en utilisant la magie.

Draco était pétrifié devant l'échec lorsqu'Harry se redressa en s'agrippant à ses épaules pour l'embrasser, soudainement et doucement, sur les lèvres.

« Qu'est-ce que tu fais ? » s'exclama-t-il, si furieux qu'il le laissa tomber comme une masse, à terre.

« Rien… » fit Harry en se redressant sur les coudes, le regard vert étrangement serein. « Je t'embrassais. »

« Et tu trouves que c'est le moment, crétin ! »

« Oui. » répondit l'autre du tac au tac. « Après tout, je vais peut-être mourir demain matin, j'ai bien droit à un peu d'affection, non ? »

Draco resta médusé devant l'arrogant jeune homme allongé à ses pieds. Lentement, il se mit à genoux devant lui et lui prit le visage avec douceur.

« Tu veux me rendre fou, Potter ? Tu ne vois pas que je panique, là ? Tu ne voudrais pas plutôt faire un effort pour qu'on s'enfuie hors de cette merde ? »

Harry hocha de la tête négativement.

« De toute façon, tu auras beau essayer tant que tu voudras, tu n'y arriveras pas. Alors tu peux bien me donner la dernière chose que je désire, non ? »

« Non ! » fit le blond en se relevant furieusement.

« Alors pourquoi tu es venu chaque nuit, comme ça ? » demanda le Survivant en s'accrochant à son bras pour se faire relever.

Draco avait tant souhaité qu'il ne pose jamais cette question - étrangement, le brun ne l'avait jamais fait.

Alors pourquoi maintenant ?

L'ancien Serpentard le remit sur pied et le maintint debout, tout contre lui.

« Qu'est-ce que tu veux de moi ? » demanda-t-il, presque désespérément.

« Rien d'énorme… Juste une espèce de cigarette du condamné… en plus jouissif… » fit Harry en soupirant et en enroulant ses bras autour du cou du Mangemorts qui se raidissait au fur et à mesure de son approche. « Tu ne m'aimes pas et je ne t'aime pas, mais tant pis. J'ai juste besoin d'amour. Et même si ce n'est que du vent, tant que ça a un vague parfum d'amour, ça me va. Tu étais plutôt bon comédien à Poudlard, il me semble ? Tu peux bien faire ça pour moi, non ? »

« Potter… » fit Draco, d'une voix atone. « Tu dis vraiment que des conneries… »

Il enroula plus fermement ses bras autours de la taille du Survivant et se pencha doucement vers lui pour l'embrasser d'une façon effroyablement malheureuse et misérable.

A suivre…

NDA : Voici le nouveau chapitre premier d'une toute nouvelle fanfiction.

J'ai eu l'idée après une soirée de folie chez Jilian (la nuit où on a tous écrit Nada Spermus). J'avais envie d'écrire un PWP presque câlin dans une ambiance glauque et cette idée est née dans le métro parisien qui m'inspire toujours autant, lol (ceci n'est pas ironique !). Grâce à Freaky Fair, elle a pris cette ampleur de véritable fic - alors qu'à la base, ce n'était qu'un OS (mais ça, vous y êtes habitué, non ?). C'est pour ça que je la lui dédicace, d'ailleurs !

En tout cas, j'espère que ça vous a plu, et que vous m'abreuverez de commentaires pour me dire ce que vous en avez pensé. Yeah ! Review powa !

Gros, gros bisous !

Levia !