Disclaimer: Akito et Kyo, ainsi que les autres personnages de Fruits Basket ne m'appartiennent pas!
Couple : Akito x Kyo
Rating : M
Commentaire: Je me fais rire: oui le chapitre sera posté dans une semaine! Haha, la bonne blague. Bref, désolée! Voilà donc le chapitre qui clôture cette fanfiction. Merci à ceux d'entre vous qui ont laissé un commentaire pour celle-ci,vraiment c'était une sacré aventure et je vous remercie d'en avoir fait partie! Bref! Merci à tous, et désolée pour cette fin baclée ! ;)
Je vous aime!
Ils avaient eu le temps de décuver dans l'avion. Et après réflexion, partir dans l'état du Montana avec des inconnus Finlandais, dont il ne comprenait que la moitié de ce qu'ils disaient – surtout maintenant qu'ils étaient tous sobres – était plus gênant qu'autre chose. D'autant plus que pour la troisième fois en quarante huit heures environ, Kyo et Akito partageaient une gueule de bois pas des plus agréables.-Allez savoir pourquoi, le dieu avait absolument insisté pour que les Finlandais renoncent à leur vol pour prendre le Jet privé avec eux. Mais maintenant qu'ils étaient en route, il leur semblait évident qu'ils allaient se séparer à la minute où l'avion atterrirait. Sérieusement, à quoi avaient-ils pensé ? Ceci étant dit, le fait de crever de mal à la tête et d'avoir une nausée difficile à gérer empêchait au moins Kyo d'être terrorisé à l'idée d'être de nouveau à des kilomètres au dessus du sol. Quant à Akito, il se demandait avec assiduité s'il était censé essayer de trouver un sujet de conversation. Somme toute, le voyage était horriblement gênant.
Heureusement pour eux, les finlandais allaient dans le Montana, qui restait un état relativement proche. S'ils avaient eu l'intention d'aller en Floride où à New-York, ils auraient vraiment du se taper des heures et des heures d'avion en plus.
-Je crois que je dois aller aux toilettes » Marmonna Kyo en se levant brusquement. Cette fois, c'était sûr. Son estomac ne pouvait plus tenir, il l'avait achevé. Akito, qui regardait avec nonchalance son téléphone leva juste assez les pieds pour qu'il puisse passer. Quant aux Finlandais, ils le regardèrent avec un air sincèrement compatissant.
Au nombre de quatre, une fille et trois garçons, ils avaient l'air étonnamment frais pour la quantité de vodka qu'ils avaient avalés quelques heures plus tôt. Kyo – en passant – se demanda s'il devait se mettre à croire les stéréotypes concernant les japonais (pas du tout endurants) par rapport aux pays de l'Europe de l'est (de vraies machines).
Akito, lui, était plutôt satisfait. Son conseiller bancaire avait essayé de l'appeler trente-cinq fois, ce qui était clairement un record, et il avait reçu dix-huit mails lui demandant de confirmer qu'il était encore en vie – donc que la carte n'était pas entre les mains d'un voleur - et qu'il était bien réellement en train de dilapider la fortune familiale à Las Vegas. Akito soupira : il devait appeler son banquier sinon sa carte serait bloquée et ça, ce serait un problème. Il n'avait aucune idée de la manière dont il allait s'y prendre pour continuer à dépenser son argent n'importe comment dans le Montana, mais il devait bien y avoir un moyen. Il regarda le hublot, à travers, il ne pouvait distinguer que des nuages noirs et menaçant. Il y avait sûrement un orage en bas. Bel accueil.
-Vous allez faire quoi, en fait ? » Finit-il par demander aux Finlandais. Ceux-ci commencèrent à expliquer quelque chose qu'Akito - malgré son intelligence supérieure (autoproclamée) – ne saisit pas tout à fait. Du camping apparemment. Ou un truc du genre. Génial. Il n'était pas un énorme fan de la campagne, ses seuls souvenirs s'y rattachant étant les domaines familiaux Soma dans lesquels il s'ennuyait autant qu'en ville, sauf qu'il y avait mille insectes en plus. Et il n'affectionnait pas beaucoup ce genre de bestioles.
Kyo revint quelques secondes plus tard, le visage blanc comme un linge.
-Je suis vraiment pas très bien » déclara-t-il avec un air penaud. Akito ricana d'une manière qui ne semblait particulièrement sympathique.
-T'inquiète » répondit-il après une ou deux secondes : « on aura tout le temps de décuver au... » il grimaça « Montana »
Kyo leva un sourcil :
-Tu n'as pas l'air particulièrement enthousiaste. »
Akito fronça un sourcil, puis l'autre. Maîtriser cette technique lui avait demandé beaucoup de temps, et un sacré nombre d'exercices. Il resta muet quelques secondes, avant de dire en Japonais – pour que les finlandais ne le comprenne pas – (jusqu'à présent ils avaient essayé de ne parler qu'anglais)
-Je n'entends plus ce que tu penses. »
Kyo ouvrit de grands yeux :
-Comment ça se fait ? »
-Aucune idée. » Il fit une pause « c'est pas plus mal. Ça commençait vraiment à me taper sur les nerfs. »
C'était quand même bizarre, toute cette histoire. Et le pire, c'est que ça ne les surprenait même pas tant que ça. D'accord, alors le dieu peut lire les pensées du chat. Et alors ? Parfois Kyo se disait qu'ils étalent vraiment une famille de déséquilibrés.
Finalement, l'hôtesse de l'air (la même que lorsqu'ils s'étaient rendus à Las Vegas) leur annonça qu'ils allaient bientôt atterrir et qu'il serait prudent qu'ils attachent leurs ceintures. Kyo le fit immédiatement sous l'œil amusé d'Akito, qui s'attacha sans se presser. (Il avait tellement pris l'avion dans sa vie, ce n'était sûrement pas ça qui allait l'effrayer). Les finlandais, quant à eux, s'attachèrent avec enthousiasme, collant leur figure contre les hublots et essayant de discerner quelque chose au milieu des nuages. Akito, bien que voulant éviter de se la jouer touriste regardait également par la fenêtre. Mais il n'y avait strictement rien à voir. Les nuages beaucoup trop foncés à son goût, d'ailleurs, empêchaient de voir quoique ce soit.
Et finalement, il aperçurent la piste atterrissage ainsi que les paysages qui l'entouraient. Ah. Akito du bien se forcer à admettre que c'était plutôt joli. Il se pencha un peu plus vers le hublot essayant d'être discret (alors que les Finlandais parlaient entre eux d'une manière excitée... Et que Kyo semblait être occupé à maîtriser son estomac.) Bon apparemment, le nom de l'état était plutôt représentatif, Montana:Il ne voyait quasiment que ça. Des montagnes et des forêts. C'était bien sûr plutôt agréable à regarder, mais il n'était pas sûr qu'il serait content une fois hors de l'avion.
Il se tourna vers Kyo et marmonna :
-J'ai peut-être plutôt envie d'aller à New-York. »
L'air paniqué du chat fut plus expressif que ne l'auraient été des centaines de mots : « Pitié ! » Finit-il par chuchoter : « Il faut absolument que je récupère, je suis vraiment trop mal, je refuse de rester une minute de plus dans cet avion. » Le visage du roux se crispa un instant, le temps pour l'avion d'entrer en contact avec la piste atterrissage, et il se détendit ensuite, bien que gardant un teint oscillant entre le vert et le blafard.
Akito soupira mais décida qu'effectivement maintenant qu'il y pensait, il avait bien assez passé de temps au dessus du sol, et même s'il était loin de toute civilisation convenable, il devait bien y avoir un hôtel dans le coin qui pourrait le satisfaire.
Il salua l'hôtesse et le pilote et sortit de l'avion. Il y avait un vent de malade, et il nota que le pilote devait être sacrément doué s'ils n'avaient senti aucune perturbation pendant le vol. En même temps avec le prix qu'il le payait, cela aurait été un scandale d'avoir un amateur aux commandes. Kyo le suivit de près, lui-même suivi des finlandais qui poussaient des « Oh ! » Et des « Ah ! » en regardant autour d'eux.
C'est vrai qu'objectivement, c'était plutôt splendide. Ils firent les quelques mètres qui les séparaient du bâtiment de l'aéroport en essayant de se protéger du vent avec leurs vestes. Enfin, Akito essayait de se protéger du vent, Kyo essayait toujours de survivre à sa cuite, et les Finlandais semblaient tout à fait à l'aise dans ce climat. « Ces Européens... » pensa Akito « vraiment des sauvages. » Ils entrèrent dans l'aéroport, et pour la première fois depuis qu'ils étaient partis de Tokyo, ils arrivèrent dans un endroit qui n'était pas trop bondé. Et même s'il ne l'admettrait jamais à quelqu'un de son échelle sociale (c'est à dire un multimillionnaire chef de famille) mais... Ce n'était pas si désagréable. Pouvoir tirer sa valise sans devoir s'excuser toutes les dix secondes, ne pas être perpétuellement en contact avec d'autres personnes... Il se tourna vers Kyo, prêt à lui dire à quel point cet aéroport l'enthousiasmait, mais la figure du chat le rembarra. Il semblait vraiment d'être un mec qui aurait inopinément ressuscité et qui serait à peine sorti de son cercueil. (C'est à dire un zombie)
Ils sortirent de l'aéroport, et Akito sentit son souffle s'arrêter dans sa gorge. Ok, c'était vraiment splendide. Lui qui était le citadin le plus cliché du monde, il n'aurait sérieusement pas pas cru être le genre de personne que la vue de montagne rendait sans voix. Kyo s'arrête à côté de lui :
-On peut chercher un endroit où dormir ? Il faut vraiment que je me couche »
Akito faillit lui répondre qu'il n'avait jamais entendu quelqu'un se plaindre autant, avant qu'il ne se rende compte que ce serait peut-être l'hôpital qui se foutrait de la charité.
Ils entrèrent dans le premier hôtel qui leur semblait convenable et prirent une nouvelle fois la chambre la plus chère. Quand même. Il n'était pas n'importe qui.
À peine entré dans la chambre – qui ceci dit en passant faisait vraiment pâle figure comparée à celle qu'ils venaient d'utiliser à Las Vegas – Kyo se déshabilla et se laissa tomber sur le lit. Il n'y en avait qu'un. Le dieu fut plutôt agréablement surpris : Dans un coin perdu pareil, il s'était très franchement attendu à un regard réprobateur quant au « couple » qu'ils formaient. Il évalua sa fatigue et décida que, purée, il était bien assez fatigué pour dormir maintenant et rattraper tout le sommeil qu'ils avaient loupé. C'était une chose de se mettre au lit avec encore une certaine quantité d'alcool dans le sang, c'en était une autre de pouvoir passé une bonne nuit sobre. Il se déshabilla également, et se glissa dans le lit à côté de Kyo. Il y eut une seconde de battement et Kyo se retourna pour prendre le dieu dans ses bras. Akito resta paralysé une seconde, se demandant si vraiment ils en étaient arrivés à ça, quoi. Ils étaient quand même le chat et le dieu, et mon dieu, si les domestiques du manoir apprenaient ça, elles feraient une grande crise cardiaque collective. Mais bon, c'est vrai que malgré son côté : je-me-plains-toutes-les-trente-secondes, Kyo était plutôt marrant. Et très franchement, il ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait pu être complètement détendu en présence d'une tiers personne. Il devait admettre qu'il s'en fichait un peu si Kyo le voyait étendu par terre complètement ivre, ou faisant quelque chose que d'autres pourraient considérer « d'indigne. » Il décida de laisser le chat faire. De toute façon, il devait bien admettre que c'était plutôt agréable d'être dans les bras de quelqu'un. Et il s'aventura même jusqu'à poser une de ses mains sur le bras du chat. Une minute plus tard, il était endormi.
Akito regarda le petit déjeuner qu'il avait devant les yeux avec horreur. Lui qui était habitué à manger du riz quoiqu'il arrive – il avait fait une commande spéciale à Las Vegas – il se voyait face à des œufs brouillés et du bacon. Kyo, lui, n'avait pas l'air spécialement convaincu non plus. Il s'étaient réveillés une demi heure plus tôt, après avoir dormi environ 12 heures. Akito était absolument persuadé qu'il s'agissait de son record personnel.
-C'est plutôt bon » déclara Kyo après avoir pris une fourchette hésitante : « sûrement pas pour la santé, mais le goût est pas mal. »
Akito, après avoir pris la plus petite portion physiquement possible en découpant attentivement les œufs, eut un air songeur :
-C'est bon. J'aime bien. » Il entreprit ensuite de terminer son assiette.
Une fois leurs assiettes terminées, ils sortirent de l'hôtel pour essayer de trouver quelque chose à faire. Vu la taille de la ville, ça ne semblait pas être gagné d'avance. Après tout, Akito avait vu le film « Hannah Montana » quelques semaines plus tôt, et il devait bien admettre que l'ambiance de l'endroit était assez bien retranscrite : On trou perdu. Et il ne risquait pas de tomber sur un beau brun américain pour lui donner le goût de la campagne... Son regard dévia vers Kyo. Ouais. Dans une autre vie, une où ils n'auraient pas été formatés par la malédiction... Akito devait bien admettre que le roux aurait attiré son attention. Par son caractère un peu vif, pour son apparence...
Mais ils n'en étaient pas là. Ils étaient les deux séparés par la malédiction, condamnés à se détester jusqu'à leur mort.
Akito soupira et regarda autour de lui. Oui, c'était vraiment joli. Les gens semblaient agréables, mais passer des vacances là ?
-Allez, Kyo. On va à New-York. »
Le chat, qui commençait à légèrement culpabiliser de sécher les cours d'une manière aussi honteuse soupira et hocha la tête. Ils avaient fait Las Vegas et un trou perdu du Montana, pourquoi s'arrêter là ? Surtout qu'il avait toujours voulu voir New-York. Akito le jugea du regard une seconde – ce qui mit Kyo légèrement mal à l'aise – et déclara :
- J'ai un appartement là-bas. »
-C'est sérieux ? » Demanda le chat avec force. Cela paraissait complètement dingue ! La famille Soma... Ok. Pas tout à fait. Akito avec un appartement dans la « grande pomme », ça tenait la route.
Akito semblait tout à coup très fier de lui. Il remarqua avec exaspération qu'il était à deux doigts de bomber le torse.
-Oui, à Manhattan. Pas extraordinairement aménagé... » il fit une pause « j'ai demandé à quelqu'un de le meubler pour moi » nouvelle pause « mais il est pratique. Et comme je vais souvent à New-York... » Encore une pause. Plus longue cette fois « pour affaires » Il détourna le regard et fit marche arrière pour retourner à l'hôtel : « enfin bref, partons tout de suite, comme ça on arrivera en fin d'après-midi ! »
Et effectivement. Après avoir quitté l'hôtel précipitamment, et foncé sur l'aéroport en hurlant sur un taxi tout en brandissant le poing (cette partie concernait plutôt Akito) ils décollèrent pour la troisième fois de leur « petit voyage ». Malheureusement pour Kyo, l'idée de voler ne lui plaisait toujours pas (Comprendre : le traumatisait toujours) et il passa la totalité du vol à s'ennuyer. Cela lui paraissait bizarre de parler à Akito. Et c'est vrai... Ils ne parlaient quasiment pas. Ils étaient presque deux étrangers liés par... par quoi, d'ailleurs... Une attraction mutuelle ? Il secoua la tête, ce qui mérita un regard perplexe d'Akito, et baissa son siège. L'ambiance commençait à être gênante, il ferait mieux d'essayer de dormir.
Il se réveilla quelques heures plus tard alors qu'Akito le secouait sans ménagement :
-On est à New-York ! »
Il se redressa immédiatement et attrapa ses affaires. Le dieu le regardait avec un œil amusé, il était lui-même impatient de retrouver cette ville et son appartement, mais c'est vrai qu'il n'avait plus cet enthousiasme communicatif. Il attrapa également sa valise – qui ne contenait, en fait, que son classeur de finance, et sortit de l'avion. À New-York aussi, il y avait beaucoup de vent. Il respira néanmoins l'air de la ville à plein poumon. Dingue, quand même, à quel point il était citadin. L'air de la nature ne lui procurait pas la même chose. Il suivit Kyo qui marchait à grandes enjambées, et entra dans le bâtiment. Il était tard. Plus tard qu'il n'avait imaginé, mais il y avait tout de même un bon nombre de personnes. Ce n'était pas aussi bondé qu'à Tokyo, mais le contraste entre le Montana était évident. Il rattrapa Kyo et s'exclama :
-Tu vas être content, l'appartement est assez près de Times Square. Par contre, c'est clair qu'il y a toujours un petit bruit de fond. »
-Je me réjouis tellement ! »
C'était dingue, il n'avait jamais vu Kyo aussi heureux. Il avait toujours une expression colérique, ou depuis quelques jours, mélancolique. Il se demandait plus ou moins à quoi c'était du. Il s'ennuyait peut-être. Pourtant, ils avaient fait plutôt fort à Las Vegas.
Enfin bref. Ils sortirent de l'aéroport, après que Kyo se soit extasié devant plusieurs boutiques souvenirs en regardant les trucs typiquement américains vendus à des prix exorbitants. Akito n'avait même plus envie de dépenser son argent. Il avait appelé son banquier, et celui-ci l'avait un peu découragé. Il avait encore bien assez sur ses comptes... C'était plus que fatiguant.
Ils hélèrent un taxi – Kyo voulait absolument en faire l'expérience – et grimpèrent dedans. Akito prévint Kyo immédiatement : il leur faudrait en tout cas une heure – s'ils avaient de la chance avec la circulation-, pour atteindre son appartement. Mais le chat ne l'écoutait déjà plus que d'une oreille : il était trop occupé à regarder par la fenêtre, un air absolument émerveillé sur le visage.
Dans son dos, Akito secoua la tête. C'était pas comme s'il venait d'un patelin complètement perdu, ils habitaient quand même dans la banlieue de Tokyo !
Mais en voyant les grattes-ciels de Manhattan se dessiner devant eux, parfaitement visibles malgré la nuit, Akito se surprit à ressentir la même excitation.
Deux heures plus tard, Akito se faisait jauger d'un air sévère par le portier de son immeuble. Enfin portier. Il s'agissait plus d'un agent de sécurité qu'autre chose. Mais après avoir vérifié ses papiers, l'homme du bien se rendre à l'évidence, Akito et Kyo avaient tout à fait le droit d'entrer dans l'immeuble. Kyo était plutôt surpris. Il s'attendait à un luxe extravagant... Mais, mais l'immeuble était presque banal. Sa particularité était d'être aussi bien placé – une rue adjacente de Times square – mais l'intérieur sinon, était tout à fait normal. Bien entretenu, il était évident que les appartements n'appartenaient pas à n'importe qui, mais quand même. Cela restait plus simple que les demeures habituelles des Soma.
Ils prirent l'ascenseur pour se rendre au quatrième étage, et une fois qu'il se fut arrêté, ils se dirigèrent vers la dernière porte à gauche. Rien n'indiquait que quelqu'un était supposé vivre derrière cette porte... En réalité, elle contrastait assez avec les autres, qui arboraient toutes un paillasson, et diverses inscriptions. Que ce soit des dessins d'enfants où des décorations plus réfléchies, elles indiquaient toutes – avec différents degrés de chaleur – « bienvenue ». Ils passèrent la porte, Kyo enleva ses chaussures en remarquant qu'Akito gardait cette coutume même en sol américain et leva les yeux pour regarder l'appartement. Il était meublé, et à l'américaine. Le chat devait bien admettre qu'il s'était plutôt attendu à un appartement dans le pure style japonais, avec tatamis, tables basses et compagnie. Mais non, tout respirait l'Amérique.
Ceci dit, il était évident que personne n'y habitait réellement : la décoration était tout sauf personnelle, il n'y avait ni photo, ni coussin sortant de l'ordinaire, ... Le salon/salle à manger ressemblait parfaitement à une photo tirée d'un catalogue de vente de meubles.
Akito lui fit signe de le suivre :
-Euh, la chambre d'ami est par là » déclara-t-il. Il ne savait pas si c'était une bonne idée, de partir du principe que Kyo et lui ne dormiraient pas ensemble maintenant qu'ils en avaient réellement le choix. Le chat avait d'ailleurs l'air un peu surpris. Mais bon, qu'est-ce qu'ils auraient fait ensemble de toute manière? La bizarrerie avait disparue (il ne pouvait plus entendre ses pensées) ils allaient terminer ce voyage et faire comme si rien ne s'était jamais passé. Et c'était sûrement mieux comme ça, vu que cette idée lui serrait l'estomac. Mieux valait faire marche arrière maintenant que lorsqu'il serait plus impliqué. Il vérifia que Kyo posait effectivement son sac dans la chambre d'amis, et ils retournèrent les deux dans le salon.
-T'as faim ? » Demanda Akito en espérant que le chat répondrait par la négative. Il n'y avait strictement rien à manger ici, sauf peut-être une noodle soup datant de plusieurs mois, voire années.
Le chat secoua la tête. Il ne paraissait pas avoir spécialement faim, ni ne semblait être fatigué.
-Tu veux pas aller faire un tour ? » demanda-t-il en jetant un œil par la fenêtre depuis l'endroit où il était.
-On peut aller à Times Square si tu veux... » Répondit Akito, il n'avait ni faim ni envie de se coucher et c'était une alternative qui lui semblait parfaite.
Ils ressortirent donc de son appartement en prenant bien soin de verrouiller la porte, et s'élancèrent dans la ville. Kyo avait les yeux levés, baissés, il semblait vouloir ne rien manquer. Quant à Akito, il se surprit à préférer l'ambiance de la ville qui ne dort jamais à celle de Tokyo. Ils arrivèrent presqu'immédiatement à Times Square, où une marrée de touristes faisaient exactement la même chose qu'eux.
Akito sentit avec surprise qu'on lui attrapait le bras. Il n'osa pas se tourner vers Kyo, qui, en fait, venait de faire descendre sa main le long de son avant-bras, dans le but de prendre la sienne. Le dieu était presque pétrifié. Ça, ça n'avait strictement aucun sens. Et ça n'allait apporter que des problèmes. Il ferait mieux de dégager sa main, d'emmener Kyo boire un verre et de lui expliquer que c'était complètement stupide, et qu'ils feraient mieux de faire comme si ce voyage n'était jamais arrivé. Il essaya de dégager sa main, mais son corps ne lui obéit pas. Il ferma les yeux, pinça l'arrête de son nez avec sa main libre et soupira. Bon, ok. Ils étaient mal. Super mal.
Ils firent le tour du quartier, main dans la main, jusqu'à se qu'ils se retrouvent à nouveau chez Akito. Une fois monté, le dieu se précipita dans sa chambre sans un regard pour Kyo qui contempla sa figure pressée avec scepticisme. Il se rendait bien compte que la situation était incroyablement compliquée. Et il se doutait bien qu'une fois de retour au Japon, Akito se réenmmurerait dans sa propriété, et qu'il recevrait par correspondance un avis d'enfermement. Alors justement, c'était pratiquement sa seule chance de vivre quelque chose de « réel » avec quelqu'un. Il s'était bien rendu compte que Thoru l'adorait, mais un peu comme un frère, et d'ailleurs c'était bien mieux comme ça.
Alors Kyo avait le choix, se conformer une fois de plus à ce que lui « ordonnait » son chef de famille, en allant dans la chambre d'ami, ou, pour une des premières fois de sa vie, être capitaine de son âme et maître de son destin.
Il toqua contre la porte de la chambre d'Akito, qui d'ailleurs ne répondit pas, avant d'y entrer, de se déshabiller et d'entrer dans le lit.
-Tu comprends pas vraiment la subtilité, pas vrai ? » Lui demanda Akito alors qu'il était figé dans la même position qu'il avait quand le chat avait ouvert la porte.
-C'est vrai que ça n'a jamais été mon fort » répondit Kyo en se penchant légèrement vers lui. Il passa une de ses mains le long du corps du plus vieux, et sentit au passage tous ses muscles se tendre. Mais le dieu ne bougeait toujours pas. « Tu connais pas la subtilité non plus, pas vrai ? »
A ces mots, Akito se retourna, il portait un kimono qu'il avait déniché dieu savait où, et regarda Kyo bien en face, comme s'il cherchait sur son visage un indice lui indiquant clairement où le chat voulait en venir.
Kyo sourit et ferma la distance entre eux. Il s'était attendu à être très maladroit comme la dernière fois où il n'avait pas été tout à fait lui-même (hem. Hem. La drogue) mais il semblait n'avoir rien oublié. En fait, maintenant qu'il était totalement sobre, il se rendait compte qu'il savait presque instinctivement ce qui plaisait au dieu. Qui d'ailleurs était bien loin de le repousser. Il sourit et le plaqua contre le matelas.
Les jours suivants se passèrent à merveille. Ils avaient décidés, d'un accord tacite, qu'ils pouvaient parfaitement ce comporter comme un couple. Et c'est comme tel qu'Akito fit découvrir New-York à Kyo, tout en devant bien admettre que les quelques voyages qu'il avait fait là, n'étant que pour affaire, ne lui avaient pas réellement donné l'opportunité de visiter la ville comme il le voulait. Mais il planait toujours sur eux la menace du retour.
Kyo, alors que personne ne s'était inquiété pour lui les quatre premiers jours, se voyait soudainement harcelé par tous les maudits – y compris Yuki ! - Il savait parfaitement qu'il ne pourrait pas rester là pour toujours, et pourtant, quand il voyait Akito qui semblait réellement s'amuser il n'avait qu'une envie, justement : rester là pour toujours. Mais il savait parfaitement que ce n'était pas possible. Akito avait une vie au Japon – il était même censé se marier prochainement – et même si à la base il avait essayé de détruire sa famille en la dévalisant – chose qui s'était avérée être un échec cuisant – il ne pouvait tout simplement pas y couper. Et la menace de cet ultimatum qui pesait commençait à la déprimer sérieusement. Peut-être qu'il aurait dû se tenir éloigné du dieu, plutôt que de chercher sa présence. Particulièrement à New-York, où Akito lui avait très clairement donné une porte de sortie. Mais non, il était bien trop bête pour la prendre...
Et finalement, ce qu'il avait craint arriva. Akito était en train de boire un thé dans le salon, tout en tapotant sur son ordinateur quand il lui demanda :
-Tu préfères prendre un avion à quelle heure demain ? »
Kyo haussa les épaules, tout en ayant l'impression qu'on venait de lui verser un sceau d'eau glacée sur le corps. Le fait que ça ne semblait pas du tout gêner Akito était peut-être le pire. Pour lui, ce n'était que la fin de vacances improvisées. Il soupira et s'assit en face du dieu.
-Demain matin, à 7.15, d'accord ? » Il disait ça avec un ton si peu affecté, Kyo l'aurait volontiers balancé par la fenêtre. Il n'osait même pas imaginer l'ambiance entre eux pendant le vol. Quoique. Peut-être qu'Akito voudrait toujours de lui au Japon ? C'était possible, mais très peu probable.
Le reste de la soirée se passa plutôt froidement, jusqu'au moment où ils se mirent au lit. En effet pour la première fois des « vacances » se fut Akito qui se jeta littéralement sur Kyo.
Akito avait mit un réveil pour le lendemain matin. Kyo l'éteint se redressa - il était 4.00, apparemment, le dieu voulait mettre toutes les chances de leur côté pour qu'ils ne ratent pas l'avion – et alluma la lumière. Il mit les pieds par terre et bailla, avant de secouer Akito qui était toujours complètement endormi. Celui-ci après l'avoir insulté une ou deux fois se redressa avant d'attraper son kimono, qui gisait par terre.
-Tu veux prendre ta douche en premier ? » Demanda Kyo en rassemblant ses affaires (il avait finit par amener son sac dans la chambre d'Akito plutôt que de le laisser dans la chambre d'ami.) Il essayait de ne pas penser à l'inévitable, c'est à dire au moment où ils passeraient la porte de l'appartement.
-écoute, Kyo... » Akito semblait être légèrement mal à l'aise «Je ne crois pas que je vais retourner au Japon. »
Le chat fronça des sourcils :
-Pardon? »
Le brun haussa des épaules :
-Sérieusement, qu'est-ce que... » Il inspira peut-être un peu trop difficilement : « j'en ai marre, Kyo, j'en ai tellement marre de ne vivre que pour vous ! J'aimerais juste savoir ce que je suis... qui je suis, quand on ne me demande pas d'être un dieu ! »
-Alors tu veux que je rentre seul ? » S'exclama Kyo, un peu scandalisé.
Le visage du dieu prit une teinte encore plus scandalisée :
-Tu as de la famille là-bas, des amis, ne fais pas l'imbécile. »
-ça n'a strictement rien à voir ! » Répondit le roux « tu crois quoi ? Honnêtement, je reste le chat ! Il leva le bras et brandit son poignet devant le visage d'Akito « même Kazuma me regarde avec dégoût, et pourtant c'est la personne qui m'aime le plus au monde ! Si tu as le droit de te tirer, et de te la jouer : « je commence une nouvelle vie » il n'y a aucune raison pour que je n'aie pas ce droit non plus ! »
Akito avait souvent entendu parler des colères de Kyo sans jamais être témoin de l'une d'entre elles. IL sourit avant de dire :
-Tu vas le regretter si tu restes. Honnêtement, réfléchis-y une seconde. Toi et moi ? Sérieusement ? »
-Tu as probablement raison, mais je préfère regretter d'avoir essayé plutôt que de regretter à jamais de ne pas avoir tenté le coup. »
Akito secoua la tête. Ouvrit la bouche pour dire quelque chose, sentit qu'il commençait à sourire sans pouvoir s'en empêcher et répondit :
-On va devoir passer au consulat. Et faire des courses. »
Kyo sourit ça allait être difficile à expliquer à sa famille. Mais bon. Il était sûr que ça vaudrait le coup.
Et ils ne le savaient pas encore, mais ça vaudrait effectivement le coup.
Et c'est ainsi que commencèrent les aventures américaine du chat et du dieu d'une famille maudit. Akito allait devenir – après avoir gagné un procès contre la famille Soma – un journaliste financier influent, alors que Kyo, après avoir terminé ses études – se lancerait dans l'étude de la physique thermo-nucléaire. Ils n'étaient pas parfaits ensemble, mais ça allait. Et pour eux, le chat méprisé et le dieu détesté, c'était largement suffisant.
Alyss: Merci beaucoup ! Désolée pour le temps d'arrivée du chapitre j'espère qu'il ne t'aura pas trop déçue! Encore merci pour ton soutien!
Encore merci à tous! Je vous aime! Le dernier chapitre de Ironie du Sort arrive soit ce soir, ça demain! Becs les canailles!