Ils se tenaient tous les trois dans la grande salle de Poudlard. Deux hommes accroupis pour entourer une petite fille qui serrait contre elle sa peluche favorite. Ses grands yeux étaient agrandis par la peur et sa mâchoire tremblait sous l'effet des larmes qui menaçaient de déborder.
L'un des hommes lui dit anxieusement :
- Tu te souviens mon ange ? Tu serres bien fort Sourricette contre toi et dès que tout s'arrêtes de tourner, tu cherches tonton Sev avec sa robe noire, d'accord ?
- Pourquoi vous ne venez pas avec moi ? pleurnicha la petite fille.
- Tu le sais, ma puce, dit doucement l'autre homme. Tu vas nous revoir lorsque nous étions plus jeunes. Ne t'inquiètes pas. Trouves tonton Sev, et il nous trouvera.
Un craquement sinistre retenti à l'entrée de la grande salle. Les lourds vantaux de bois étaient sur le point de céder.
- Vite, pressa le premier homme. Mon ange, tiens bien Souricette et le parchemin. Mets-toi face à la table et …. Portempus annus decem !
La petite fille disparut dans un plop au même instant où la porte de la grande salle volait en éclats.
- Maintenant, on a vraiment fait le maximum, murmura le deuxième homme en se tournant vers l'autre. A elle de jouer … et à nous il y dix ans …
- Je voudrai bien quand même voir ta tête quand tu vas la découvrir …
- Et toi alors ? Je doute que tu sautes de joie à ce moment là de savoir que je vais porter ton héritière …
Ils se regardèrent soudain, horrifiés.
- Tu lui as dit pour les lettres ? Hein, tu lui as dit, pressa le premier.
- Mais non ! C'est toi qui te chargeais de tout lui expliquer, se récria l'autre. Tu ne vas pas me dire que tu as oublié ?
L'autre n'eut pas le temps de répondre. Il fut foudroyé par un rayon vert qu'il n'avait pas cherché à éviter. Son compagnon le suivit dans la saconde.
Un rire froid éclata dans la grande salle et une voix glaciale murmura :
- Le jeu est fini. Et j'ai gagné.