Titre : Le chien n'aboiera pas ce soir

Disclaimer : Naruto ne m'appartient pas…

Résumé : A quoi bon le redire ! Il est sur la page précédente ! XD

Note : Merci à Vestalie ( encore et toujours ! lol ) Je suis enfin de retour de Mallorca ! Héhé


La nuit posait lentement son voile sombre sur Konoha. Vues du ciel, les rues de Konoha semblaient être tracées de lumières. Le bar le plus populaire de Konoha, "Le bar de la Feuille" était rempli à bloc, par cette belle soirée. La plupart des ninjas y venaient prendre une cuite pour oublier leurs soucis ou tout simplement se retrouver entre amis. Dans la lueur tamisée du pub qui rendait l'atmosphère enfumée de la salle encore plus étouffante, un groupe de ninjas attendaient un retardataire...

"Bordel ! Ca fait une heure et demi qu'on l'attend cet abruti !"

Naruto allait bientôt péter sa coche avec sa patience légendaire. Choji, lui aussi, était sur le point de craquer, car les senseïs avait décrété qu'il fallait attendre tout le monde pour commander.

"Même Kakashi- senseï est à l'heure, remarqua judicieusement Neji qui commençait à s'énerver à son tour.

- D'habitude, Kiba-kun ne nous fait jamais attendre aussi longtemps..."murmura Hinata, prenant la défense de son coéquipier.

On entendit Naruto grogner quelque chose, qui n'était guère flatteur soit dit en passant, à propos du maître-chien. Au bout d'un nouveau quart d'heure d'attente, les remarques se firent de plus en plus acerbes...

"Comment on parie qu'il a oublié, ce con. déclara distraitement Sasuke qui jouait avec le cendrier en céramique sous les yeux attentifs de Tenten qui fixait l'objet.

- Je vais aller le chercher... annonça Aburame en se levant de sa chaise.

- Tu t'inquiètes, Shino ? ricana Lee.

- J'ai la dalle. Et j'ai pas l'intention de mourir de famine. répondit-il en réajustant ses lunettes noires.

- N'oublie pas de lui dire que ça va barder, hurla Kurenaï à son élève alors que celui-ci ouvrait la porte d'entrée.

- J'y veillerais, senseï. Vous n'avez qu'à commander en attendant. Je reviens dans une dizaine de minutes avec l'autre baka."

Choji et Naruto se précipitèrent aussitôt sur la première serveuse qu'ils virent...

Dehors, Shino traversait les grandes rues de Konoha complètement vides. La seule présence vivante à l'extérieur, était les moustiques qui voletaient autour des lampadaires. Il n'avait pas oser l'avouer devant tout le monde mais, Shino avait un mauvais pressentiment. Il n'avait rien dit. Hinata aurait été terrifiée et les vannes auraient fusé…Il activa le pas. Ce silence et ce calme… C'était dérangeant. La maison de Kiba était assez éloignée. La plupart des gens n'appréciaient guère d'entendre des chiens aboyer à toute heure du jour et de la nuit, aussi la demeure et le chenil des Inuzukas étaient un peu à l'écart du village. L'Aburame fut tout d'un coup mal à l'aise : il avait compris pourquoi ce silence le dérangeait autant. D'habitude lorsqu'il allait chez Kiba, on entendait toujours des aboiements de plus en plus sonores au fur et à mesure qu'on se rapprochait. Là, on entendait aucun bruit... Tout à coup, il sentit sa gorge se serrer à cause l'angoisse. Il se précipita vers le domaine Inuzuka d'ordinaire si vivant... A présent, il semblait morbide sous la lueur fœtale de la pleine lune. Shino connaissait par cœur le chemin pour atterrir chez son ami. Mais, cette nuit, le parcours lui était singulièrement étranger. Il courut aussi rapidement que possible les derniers mètres, tourna à droite et se dirigea vers la domaine. Il s'arrêta pétrifié sur place et ne put s'empêcher d'avoir un hoquet d'horreur à la vue de la scène qui s'offrait à lui...

Des cadavres... Partout des cadavres d'animaux... Tous les chiens baignaient dans leur sang, complètement lacérés... Le liquide écarlate brillait à la lueur blafarde de l'astre lunaire... Il avait du mal à contenir ses insectes que l'odeur du sang excitait. Un véritable massacre s'était déroulé ici... Il enjamba le corps inerte d'un berger allemand et continua d'avancer, redoutant d'autres horreurs... Ce génocide avait eu lieu récemment : le sang s'écoulait encore des plaies et il n'y avait pas encore d'odeurs ni de putréfactions. Il déglutit lentement et reprit lentement sa route. Aucun animal n'avait été épargné... Tout à coup, son cœur fit un énorme bond dans sa poitrine et il plaqua la main sur sa bouche. Pour s'empêcher de vomir ? Pour réprimer un sanglot ? Ou les deux ?

Akamaru gisait sur le sol, à présent écarlate. Les yeux vides, la langue bleue... L'Aburame détourna le regard. L'ennemi avait littéralement répandu les entrailles de l'éternel compagnon de Kiba sur l'herbe. D'ordinaire, le chien était si énervé... C'était impensable de voir si immobile... Son coeur se serra. Comment allait-il annoncer cela aux autres ? Il continua sa route, les mains mouates. Il fit semblant de ne pas reconnaître Kuromaru, le loup qui suivait la mère de Kiba n'importe où, quoi qu'elle fasse. Son corps était méconnaissable mais le cache-oeil noir utilisé pour couvrir son œil mort identifiait le cadavre. Un rapace fit claquer ses ailes. Inhabituellement nerveux, Shino se recula vivement kunaï en main et trébucha sur quelque chose et il tomba sur le dos, s'étalant de tout son long sur les trois chiens gris de la sœur de son meilleur ami. Ce n'était pas un massacre qui s'était déroulé. Les gens qui avait fait ça s'était livré à une véritable boucherie ! A présent, l'odeur du sang était collé à lui…

Il se redressa vivement. Les quelques nuages qui cachaient la Lune disparurent et la lumière du satellite éclaira un peu plus la scène, pour le plus grand déplaisir de l'Aburame. Cela devait faire à peu près une demi-heure qu'il était parti... Les autres devaient être en train de râler... Mais s'ils savaient ! Pour eux, il devait simplement ramener un Kiba trop étourdi... Tout à coup, Shino eût un éclair de lucidité ! Les membres de la famille Inuzukas n'ont pas dû être épargné ! L'entomologiste paniqua. Il déboula devant la maison à la recherche des trois Inuzukas habitant le demeure. Dans sa course, il se reprit les pieds sur unes des innombrables dépouilles jonchant le domaine. Ses lunettes se brisèrent sur le coup. Son regard se posa devant une forme qui semblait humaine. Aussitôt, il accourut vers la victime.

Inuzuka Tsume. Chef du clan Inuzuka. Avant tout mère de Kiba et de Hana était étendue devant les deux griffes rouge qui représentaient les insignes de son clan. Insignes de clan qui avaient été profanées. Ceux qui avait attaqué en voulait particulièrement au clan des hommes-bêtes. Jamais, les marques faciales de Kiba ne lui avaient fait autant pensé à des griffes ou des crocs ensanglantées.

Shino prit le pouls de la blessée. Mais, il eût la désagréable surprise de ne pas sentir de battements lorsqu'il posa ses deux doigts sur le cou glacé de la femme. A première vue, on s'était bien amusé avec elle. Partout son corps était criblé de traces de griffes. Chaque parcelle de peau visible était devenu écarlate. Une boule se forma dans la gorge de l'entomologiste. Cette femme était la meilleure amie de son père. Elle venait souvent dans le domaine Aburame discuter avec son paternel autour d'une coupe de saké. Connaissant le caractère des Inuzukas, elle avait dû se battre jusqu'au bout. Protégeant sa famille, ses chiens, son domaine. Cet instinct de protection envers la meute était inébranlable et particulièrement développé chez les Inuzukas. C'était tellement étrange de voir les membres de ce clan si vivaces complètement immobiles. Les fines pupilles de Tsume étaient toujours fixées sur les deux crocs écarlates, mais son regard était vide. Shino posa sa main sur les paupières de la jeune femme et lui ferma les yeux. Elle était morte. Il ne pouvait plus l'aider à présent.

Shino se releva et s'avança vers le demeure Inuzuka. L'héritier Aburame poussa la lourde porte en chêne. D'ordinaire des petits chiens lui atterrissaient toujours dessus. Là, il ne put que constater que même les chiots n'ont pas été épargnés. Toutes ces petites boules de poils, à présent rouges, avaient été tués sans le moindre remords. Cela lui fendait le coeur.

Shino Aburame cachait toujours ses sentiments. Mais, cela ne voulait pourtant pas dire qu'il n'en avait pas. Il en avait vu des morts. Il avait déjà tué lui aussi. Mais, jamais il n'avait vu autant de corps et de sang en un seul lieu. Ce qui le choquait le plus, c'était qu'ils s'agissaient d'innocents.

Il explora la grande maison à la recherche de quelconque survivants : que ce soient des hommes ou des animaux. Il ne trouva que des cadavres au rez de chaussée, dans le même état que ceux de l'extérieur : lacérés, griffés de toutes parts. Il remarqua aussi la présence de petites morsures. Arrivés à l'étage, il explora les chambres avec fébrilité. A la troisième pièce, il aperçut une forme allongée sur un grand lit double. En s'approchant, il vit qu'il s'agissait d'une jeune femme à la longue chevelure brune. Visiblement, elle n'avait aucun de traces de griffes. Etait-elle vivante ? Il s'avança pour prendre le pouls et s'arrêta brusquement.

Il y avait du sang sur les draps. Shino remarqua aussi des hématomes bleus autour du cou de la jeune fille. Elle avait donc été étranglée ? Par acquis de conscience, il voulut lui prendre son pouls. Rien. Il s'en serait douté. Il remarquera seulement que la jeune femme ne portait pas de vêtements. Il y avait plusieurs autres coups sur son corps, ou du moins sur ce qu'il en voyait. L'entomologiste plaqua sa main sur sa bouche, comprenant brusquement ce qui s'était passé dans cette chambre.

Il y avait eu un viol. Le visage de la victime était crispée en une moue de souffrance et de peur. Shino baissa les yeux. Hana Inuzuka était une prestigieuse vétérinaire de Konoha. Les gens l'adoraient. Les animaux aussi. Elle avait été toujours très gentille avec le fils Aburame et elle avait toujours le mot pour rire. Qui avait bien pu être assez ignoble pour commettre un tel acte ? Comme pour la mère, il ferma les yeux de la fille. Et il reprit son excursion morbide. Dans quel état allait-il retrouvé Kiba ? Il n'osait pas l'imaginer. N'y avait-il aucun survivant ? Ou bien Kiba avait-il eu envie d'imiter Itachi ? Shino frissonna à cette idée. Son ami n'aurait jamais osé violé sa propre sœur. Ni tuer Akamaru.

Et pourtant... Itachi semblait adorer sa famille. Cela ne n'a pas empêcher de massacrer son clan... Non... Et puis, Kiba ne laisserait de si petites morsures comparées à celles trouvées sur les dépouilles. Le bras de Shino s'en souvenait encore. L'Aburame ne put s'empêcher de jurer tout bas. Comment allait-il pouvoir dire ça... Il fallait qu'il retrouve Kiba à tout prix. La visite du premier étage était terminée. Il ne restait plus que le dernier palier. Il monta les escaliers quatre à quatre et fila dans le couloir, sans un bruit, cherchant à desceller une quelconque présence vivante. Amie ou Ennemie. Il entendit un léger couinement qui fut rapidement étouffé. Tendu, il essaya de réentendre le bruit. Peine perdue. Seul le pesant silence de la Mort lui répondit. Tenant son kunaï le plus fermement possible, il s'avança lentement. Le parquet craqua. Shino se raidit : il n'avait pas encore bougé. Il pesta silencieusement contre le manque de lumière. Raffermissant sa prise sur son arme, il attendit.

Tout à coup, il fut projeté à terre par quelque chose. Mais, en bon shinobi, l'Aburame se réceptionna. A peine eut-il posé ses pieds sur le sol, que l'adversaire revint à la charge. A la lueur de la Lune, il vit briller un éclat métallique : un kunaï. Shino fronça les sourcils. D'un geste net et précis, il saisit le poignet de son assaillant et immobilisa le second bras en le plaquant sur le dos de son ennemi. Ennemi qui s'écroula qui sur le sol. Il essaya de ramper jusqu'à la fenêtre pour s'enfuir. Shino ne comprenait pas : il ne l'avait pourtant pas blessé. Tout à coup, l'inconnu se releva et s'enfuit dans une autre chambre. Le ninja aux insectes le rattrapa et c'est là qu'il le reconnut :

"Kiba !"

Il s'était écroulé sur le sol en pleurant.

"Ils sont morts ! Tous morts ! Maman ! Nee-Chan ! Les chiens ! Tous ! J'ai rien pu faire !"

Shino remarqua que Kiba était blessé lui aussi. Une longue cicatrice barrait son œil gauche. Il avait une grosse plaie sur la tempe et partout il était couverts de ces étranges griffures. Il était complètement terrifié et tremblait comme une feuille.

"Partout ça pue le sang ! Et leur odeur à eux... Elle est encore là !"

Il était horriblement pâle. Trois chiots surgirent du placard où ils s'étaient réfugiés et se collèrent contre leur maître en gémissant.

"J'ai juste pu sauvé ces trois-là ! Pourquoi je suis pas mort comme tout le monde...

- Kiba..."

Le maître-chien cracha du sang et s'affala sur le sol. Il fallait agir vite. Il y avait un survivant. Mais combien de temps vivrait-il encore ? Shino généra un clone avec ses insectes et l'envoya prévenir les senseïs. Les insectes prirent exactement la même apparence que Shino. Peu importe qu'il soit couvert de sang ou qu'il n'ait pas ses lunettes. Ils n'avaient pas le temps de se préoccuper de ces menus détails. Kiba ne semblait plus faire la différence entre ses amis et ses ennemis… Et malgré ses blessures, il n'hésitait pas à donner de violents coups de crocs. Shino le plaqua contre le sol du mieux qu'il pût.

"Kiba... Ecoute, c'est Shino. J'ai envoyé un clone chercher de l'aide.

-Shi..no ?"

L'Inuzuka toussa et s'étrangla avec son propre sang. Les trois petits chiots inquiets pour leur maître, gémirent.

"Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Neko...zuka..."

Kiba sombra dans l'inconscience pour la plus grande angoisse de Shino. Le pouls était irrégulier...

"Hoy Kiba ! Reste avec moi, bordel !"

Evidemment, son ami ne lui répondit pas. Pour la première fois de sa vie, Shino Aburame, pleura. Ce n'était pas les grandes eaux. Juste deux larmes. Kiba avait été son premier ami. Le premier qui ne s'était pas soucié de ses insectes. Depuis toujours, les Aburame et les Inuzukas étaient étroitement liés. Un peu comme les clans Akimichi, Nara et Yamanaka. Il se souvient encore de la première fois où il a utilisé ses insectes. Il avait retardé ce moment le plus tard possible. Mais, à cause de la mission, il avait du les utiliser. Il avait vu Kiba regarder le corps de l'ennemi avec des yeux ronds avant de scander un " TROP COOL !" retentissant. Fait qu'il niera plus tard. Mais, il a vite abandonner sa jalousie envers le ninja aux insectes pour devenir un précieux ami. Shino ne voulait perdre un cadeau aussi important.

De son côté, le clone déboula dans la bar, tout essoufflé sous le regard éberlué de tous les clients. Plusieurs raisons expliquaient cela. On ne voyait jamais Shino sans ses lunettes de soleil. Sa veste complètement recouverte de sang, n'arrangeait rien non plus. De plus, un Aburame était toujours calme et faisait toujours fi de ses propres émotions. Actuellement, Shino était haletant et complètement paniqué. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que quelque chose n'allait pas. Kurenaï se précipitait aussitôt sur son élève et lui demanda des explications.

" Il… Il y a eu un massacre au domaine Inuzuka ! "

Les autres se regardèrent horrifiés Shino reprit son souffle et annonça les mauvaises nouvelles :

" Ils sont tous morts… Il n'y a que Kiba de vivant, mais… "

Le clone déglutit.

" Si on ne se dépêche pas, je ne réponds plus de rien... J'ai juste eu assez de chakra de pour envoyer un clone ici… "

Tous les ninjas ,qui étaient sobres, sortirent aussitôt du bar pour avertir l'Hokage, chercher un médecin et éventuellement retrouver les responsables. Le clone reprit sa forme d'insectes qui partirent retrouver leur propriétaire. Les senseïs partirent eux aussi tandis que les genins restèrent pétrifiés par la nouvelles. Hinata éclata en sanglot. Ils furent rejoint une demi-heure plus tard par le vrai Shino.

" Alors ?

- Ils sont en train de l'amener à l'hôpital. Interdiction d'approcher le domaine.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? "

Shino leur raconta alors son excursion macabre au sein du domaine. Les autres étaient tout simplement horrifiés. Même Neji avait une expression choqué sur le visage. Quand à Sasuke… La situation lui rappelait de douloureux souvenirs. Tout à coup, Kotetsu débarqua, la mine sombre.

" Aburame ? L'Hokage te demande de la rejoindre à l'hôpital. Izumo est parti avertir ton père de la situation… Il connaissait bien Tsume Inuzuka, n'est-ce pas… "

Shino s'exécuta et rejoignit Tsunade à l'hôpital. Son père était déjà là. Sa tristesse se lisait même à travers ses lunettes. Shino dut de nouveau raconter son histoire. Cependant, un détail intéressa les deux ninjas.

" Tu dis qu'il a parlé des Nekozuka ? demanda Tsunade.

- Oui. Avant qu'il perde conscience.

- Les Inuzuka et les Nekozuka avaient pourtant passé un pacte de non-agression. Tsume m'en avait touché un mot, se remémora Shibi.

- Il semblerait que ce ne soit qu'une façade. Les Nekozuka avaient prévu depuis le début de faire tomber les Inuzuka, expliqua la sannin.

- Nekozuka ?

- Le clan des maîtres-chat si tu préfères… "

Au même moment, Shizune apparût :

" Il est hors de danger. Il n'y plus rien à se soucier au niveau physique. Par contre, il lui faudra un bout de temps au niveau mental pour accepter ma vérité. Il y aura un gros traumatisme psychique… "

Il fut décrété que Kiba crécherait chez les Aburame, Tsume ayant nommé de son vivant Shibi comme parrain de son fils.

Une semaine plus tard, le maître-chien se réveilla. Il remarqua avec déplaisir que quasiment tout son corps avait été momifié à l'aide bandes rugueuses. Une affreuse odeur d'éther régnait dans la pièce, lui décapant le nez. Il remarqua aussi le bandage à son œil. Sakura s'affairait autour de lui, cherchant un dossier, pliant des feuilles, notant des choses sur un petit tableau tout en chantonnant :

" Sakura-chan ? "

L'intéressée fit un bond et se tourna vers Kiba :

" Kiba ! Tu es réveillé !

- Ca m'en a tout l'air.

- Je vais avertir Tsunade-sama et les autres !

- Sakura-chan… "

Kiba, à présent redressé sur son lit, baissa les yeux.

" C'était pas un rêve, hein ?

- Kiba…

- Pourquoi suis-je le seul survivant ? Pourquoi je ne suis pas mort ! "

Ce fut le moment que Tsunade choisit pour entrer dans la chambre, sauvant ainsi Sakura qui ne savait que dire.

" Alors Inuzuka, comment te sens-tu ?

- Comme quelqu'un qui avait vu son clan se faire massacrer sans pouvoir rien faire… "

La sannin soupira. Shizune avait raison : le plus dur sera d'oublier ça. Elle l'ausculta et fit divers petits examens.

" Je pense que tu peux sortir de l'hôpital. Tu peux enlever le bandage sur ton œil si tu le désire.

- Je vais dormir où ? Je ne vais quand même pas… "

Tsunade rassura aussitôt le jeune homme qui craignait de retourner chez lui.

" Tu vas habiter chez les Aburame. Ton parrain s'est porté garant. "

Kiba esquissa un faible sourire.

" Si tu veux, tu peux aller récupérer tes trois chiots à la clinique vétérinaire. "

Le chemin pour la clinique fut très désagréable. Les gens se retournaient, chuchotaient. C'était irritant. Il récupéra les trois petits chiots qui se ruèrent immédiatement sur lui. A présent, c'était tout ce qui lui restait.

Kiba allait toujours de l'avant. C'était sa nature. Son instinct lui ordonnait d'aller au terrain d'entraînement. Il devait essayer de se changer les idées. De ne plus penser à ça. Il était six heures du matin et il n'y avait encore personne. Logique. Il soupira et lança distraitement la balle aux chiots. Il ne put s'empêcher de sourire tristement à la vue des trois chiots qui lui faisait penser étrangement à trois personnes de sa connaissance.

Un des chiots, tout gris, attrapa la balle en premier, calmement. Et la ramena à son maître avec un air flegmatique. Celui-là ressemblait à Shino. Le deuxième, semblait plus peureux et était assis gardant la tête basse. Hinata tout craché. Et le dernier courait dans tous les sens en aboyant comme un dément, embêtant les deux autres chiots et son maître par la même occasion. Kiba était un peu le senseï de cette petite équipe. Etait-ce ça être chef de clan ? Il ne le saura jamais. Il n'avait plus de clan. Il soupira.

" Kiba-kun ! "

Kiba reçut un missile aux yeux blancs dans les bras.

" Je suis vraiment désolée pour ce qui t'arrive… sanglota-t-elle.

- Ne t'excuse pas Hinata-chan… "

Peu après Shino arriva.

" Kurenaï-senseï ne viendra pas aujourd'hui…. Kiba ! Tu es enfin sorti de l'hosto ! "

Les trois ninjas discutèrent, évitant soigneusement les sujets ayant un rapport direct ou indirect avec les événements récents. Enfin plutôt Shino et Hinata qui parlaient, Kiba étant plongé dans un mutisme profond.

Hinata dut rentrer chez elle. Et Shino et Kiba allaient faire de même lorsque…

" Shino… On peut faire un détour ?

- Où veux-tu aller ?

- …"

Les deux ninjas se rendirent donc à la stèle qui portait le nom des ninjas morts où Shino attendit patiemment que Kiba ait fini de se recueillir.

" C'est bon, on peut rentrer. "

Shino avait horreur de voir cette expression triste sur le visage de son ami. C'était tellement inhabituel. Les shinobis se rendirent au domaine Aburame. Au repas, Kiba se contenta de lorgner sur son assiette sans rien y toucher. La maîtresse de maison aurait pu prendre cela comme un affront si les circonstances avaient été différente. Le repas se passa donc dans un silence, seulement rythmé par le bruit des couverts sonnant contre la porcelaine. Ce qui semble pesant chez les autres est une habitude chez les Aburame. Chacun ses coutumes et ses mœurs : il faut de tout pour faire un monde.

La soirée se déroula donc dans le calme de la demeure Aburame. Vint ensuite l'heure de se coucher. Durant la journée, la lumière, le bruit, l'activité de Konoha avaient un peu émoussé les souvenirs glauques du maître-chien où se mêlaient odeurs de sang, obscurité et silence morbide. Mais, à présent la nuit lui rappelait la boucherie qui s'était déroulé au sein de clan avec une netteté effrayante et des détails d'une horrible précision.Et c'est ce que Kiba redoutait. Il ne voulait pas revivre cette scène. Et c'est pour ça qu'il déglutissait difficilement en tenant la poignée de porte de la chambre qui lui avait été assignée, hésitant à l'ouvrir.

" Un problème, Kiba ? "

La voix de Shino résonna à travers le couloir du premier étage.

" Non…

- Tu fais un piètre menteur, tu sais. "

Le maître-chien poussa un soupir et appuya sur la poignée en bois poli, sans ouvrir la porte, hésitant toujours à entrer.

" Alors ?

- Je ne veux pas dormir.

- Pourquoi cela ?

- J'ai peur de faire des cauchemars, de revivre ce qui s'est passé…

- Je vois…

- En plus, c'est tellement bizarre de savoir qu'Akamaru ne dormira pas au pied de mon lit, que ma mère ne me hurlera pas dessus au matin parce que je serais en retard ou Hana ne fera pas brûler le petit déjeuner… "

Kiba baissa les yeux, retenant visiblement ses larmes.

" Si tu veux cette nuit, tu peux dormir dans la même chambre que moi. Je dois avoir un futon caché quelque part dans mon armoire. "

L'Inuzuka acquiesça. Il était rassuré d'avoir quelqu'un à proximité pour affronter sa première nuit. La chambre de Shino étant très spacieuse, ils n'eurent aucun mal à caser le matelas sur le parquet de chêne de la pièce. Chacun s'installa confortablement et l'Aburame éteignit la lumière en déposant sa nouvelle paire de lunettes sur sa table de chevet. Kiba n'appréciait guère cette obscurité et ne put s'empêcher de trembler. Visiblement, son ami le remarqua car il se redressa et alluma de nouveau la lumière.

" Ca ne va pas ?

- Le noir me refait penser lorsque je me cachais au dernier étage avec les chiots… "

Soudain, le maître-chien se rapprocha de son colocataire de chambrée.

" Ca fait la deuxième fois que je te vois sans tes lunettes. Annonça-t-il solennellement en fixer les yeux de Shino.

- Deuxième fois ?

- La première fois, c'est quand je t'ai attaqué… Comme tu ne les avais pas, je ne t'ai pas reconnu tout de suite. Je ne savais pas que tu avais les yeux turquoise… "

Shino n'avait pas fait attention sur le coup, il ne se souvint que maintenant qu'il n'avait pas ramassé ses lunettes après avoir trébuché.

" Dis-moi Kiba… Qu'est-ce qu'il s'est passé ce soir là au lieu de tourner autour du pot comme ça… "

Le fils Inuzuka évita le regard perçant de Shino pour admirer avec un intérêt soudain les planches finement nervurées du sol avant de revenir sur son ami qui attendait patiemment que Kiba ouvre la bouche. D'un geste de la main, il désigna à Kiba le bout de son lit et le maître-chien grimpa puis s'assit en tailleur sur la couette.

" En fait, bredouilla le maître-chien, Au début tout était normal… Maman lisait le journal… Hana essayait d'enlever le brûler de la casserole et moi j'étais en train de jouer avec les chiots… Ensuite, les chiens ont commencé à grogner et à être nerveux, comme si ils avaient un pressentiment. Même les trois chiots avec qui je jouais à l'étage sont partis se réfugier dans la grande armoire. Je suis descendu voir Maman et Hana. Kuromaru et Akamaru étaient déjà partis dehors… On est tous sorti. Et là… "

Kiba s'interrompit se remémorant cette horrible scène.

" Il y avait tout le clan Nekozuka… Ils sont réputés pour leurs déplacements aussi silencieux que ceux des félins… Enfin bref, Maman a demandé ce que cela signifiait. Tout ce que le type a fait, c'est d'ordonner à ses hommes et à ses félins d'attaquer tout en ricanant. Tous les chiens se sont mis en position d'attaque... Maman nous a hurlé de déguerpir dans la maison à Hana et moi. Ils étaient beaucoup trop nombreux pour nous trois et les animaux. On a éteint la lumière. Mais, plusieurs types nous ont poursuivi aussi. J'entendais les aboiements, les rugissements, les cris des hommes et le tintement des armes. Il y avait l'odeur du sang, de la Mort… J'ai entendu Maman crier… Un des types s'est saisi de Hana et l'a emmené dans une pièce… J'ai voulu l'aider mais Kuromaru m'a pris par la peau du coup et m'a traîner dans les escaliers avant de partir rejoindre Maman. Plusieurs types avec leurs félins ont déboulé dans le palier et je me suis fait tabassé… J'ai fait le mort et ils se sont barrés… A peine ils sont partis que tu es arrivé… Pourtant, on avait passé un contrat avec les Nekozuka…Mais, ils les ont tous tué."

Kiba avait balancé toute l'histoire. Il ne cachait même pas ses larmes et pleurait ouvertement. Shino se rapprocha et le prit dans ses bras pour essayer de partager sa peine. Tous deux s'allongèrent sur le lit de l'Aburame. Kiba avait toujours habitué à avoir une présence collé à lui lorsqu'il dormait. Avec Shino à ses côtés, il se sentait beaucoup mieux, comme libéré d'un certain poids. Avant de s'en aller dans les bras de Morphée, l'Aburame sentit Kiba s'agiter.

" Il y a quelque chose qui ne va pas ?

- On avait une coutume à la maison… Tous les soirs, on aboyait avec les chiens à la Lune, en hommage à Houkou appelé aussi Gobi… Le démon chien à cinq queues… Quand on y pense, la rivalité entre Nekozuka et Inuzuka provient de l'ancienne bataille entre Gobi et Nibi. Nibi étant Nekomata le démon chat à deux queues. Gobi avait battu Nibi lors de leur titanesque affrontement… (1)

- En clair, c'était une sorte de revanche de la part du clan qui était sous la tutelle de Nekomata envers Houkou et ses partisans…

- Malheureusement, le chien n'aboiera pas ce soir… Et il n'aboiera plus… "


: En réalité dans la légende, Nekomata et Houkou ont formé une alliance afin de dominer les Bijuus et d'attaquer Kyubi. Bien sûr, il perdirent lamentablement contre le démon Renard. Par contre, je ne sais plus si Houkou avait combattu Nekomata. Enfin, j'ai juste utilisé ces deux démons pour créer une rivalité entre les Inuzuka et les Nekozuka. Mais, je peux vous assurer qu'ils sont présents dans la légende.

Et bien voilà un one-shot assez tristounet avec un petit peu de sang au début… M'enfin, le petit Inuzuka a toujours Shino pour le réconforter ! N'oublions pas les trois petits chiots ( astucieusement nommé Aburame, Hyûga et Inuzuka XD )

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