Titre : J'adore

Auteur : Coqcigrue

Disclaimer : les personnages et l'univers d'Harry Potter ne m'appartiennent pas, bien évidement, sinon ça se saurait, je les emprunte juste le temps d'une petite fic sans prétention

Résumé : Moi, Draco Malfoy, quintessence de la jeunesse décadente, incorrigible charmeur, j'adore fréquenter les lieux de débauche moldus... et par dessus tout, regarder danser les gens. Mais on ne sait jamais où ça pourrait nous entraîner ! SLASH HPDM

NOTE A LIRE : ceci est un SLASH, c'est-à-dire une fiction parlant d'une relation homosexuelle, ici entre Harry et Draco, alors si vous n'aimez pas ce genre, passez votre chemin.

Note 1 : Je voulais écrire un One Shot drôle, mais vous savez ce que c'est, les personnages n'en font qu'à leur tête, échappent à mon contrôle d'auteur, en fait, ça ne ressemble plus (ou presque plus) à mon idée de départ... enfin bref, ça devient un peu long (tree shot... euh, ça se dit ?) et ça s'est légèrement transformé…

Note 2 : Le titre n'est peut-être pas très représentatif de cette fiction, mais c'est le seul qui me vient à l'esprit. Vous comprendrez en lisant.

Note 3 : Les citation (1) sont d'Oscar Wilde, dandy provocateur qui ressemble beaucoup à Draco Malfoy d'après moi « Je ne voyage jamais sans mon journal intime, il faut toujours avoir quelque chose de sensationnel à lire dans le train » c'est pas du Draco tout craché, ça ?

Note 4 : Je me suis inspirée de plusieurs chansons pour écrire cette fic (pas vraiment une songfic, mais je suppose que ça s'en rapproche un peu) 'Maître de ma vie' de Vegastar (vous ne trouvez pas que cette chanson incarne Draco ?) 'Louxor j'adore' de Katerine, et Tryo, entre autre.

Dédicace : un grand merci à ma ch'tite sœur, Merryme, qui me sert de beta et de pom-pom-girl à la fois, qui m'encourage et me met des idées bizarres dans la tête pendant des tisanes-party interminables...

Ceci expliquant cela, un gros délire commun sur la chanson de Katerine et l'envie d'entendre un Draco décadent dire « prenez-moi, faites de moi n'importe quoi, pendez moi la tête en bas, comme la dernière fois »… (bon j'avoue, cette idée là c'est de moi toute seule... comment ça je devrais arrêter les tisanes ? Une allergie ? Du tout du tout, je suis comme ça au naturel)

Je me permets donc de lui offrir cette modeste petite fic, en espérant qu'elle vous plaise aussi.

Alors bonne lecture et montez le son !

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J'adore

Furieux, je claquai la porte de mes appartements, situés dans l'aile ouest du manoir. De quel droit ce misérable loup-garou se permettait-il de me faire la morale ! Depuis qu'il s'est marié avec Mère et qu'il a repris les affaires de Père, il se croit tout permis ici !

Calme, reste calme Draco.

La façade commence à se fissurer… A chaque entretien avec lui, j'ai de plus en plus de mal à rester impassible. Même la froideur tyrannique de Père ne m'atteignait pas autant. Il sait où frapper pour faire mal... Et le pire c'est qu'il ne fait même pas exprès...

Besoin d'un verre. Terriblement besoin d'un verre. Et je sais que ce n'est pas en appelant l'un de nos elfes de maison, que j'en obtiendrai... ils n'écoutent plus que 'beau papa', qui trouve que je bois beaucoup trop.

« KONFITTUR » hurlai-je, pour le plaisir de le voir trembler devant moi. Même si je sais qu'il ne m'apportera pas de firewhisky, le voir se frapper parce qu'il ne peux exécuter mes désir me distraira un peu...

« Sers moi un verre ! » Merlin, la vue de son disgracieux corps tremblotant n'est même pas jouissive... Comme prévu, il s'est puni. Mais je n'ai rien à boire. Et je bouillonne toujours de l'intérieur, je m'ennuie toujours...

Après une douche pour me calmer, je quittai mes habituelles robes de sorcier pour un pantalon et une chemise, noirs tous les deux, empochai les clefs de ma Ferrari rouge, et retournai à Londres.

D'habitude, rouler sans me soucier des limitations imposées par les moldus m'apaise, mais là…

ooo

La nuit tombait doucement quand j'arrivai à la capitale. Je me garai rapidement devant un immeuble chic d'une banlieue proche du centre ville, côté moldu. J'y occupais la moitié du dernier étage, l'autre moitié appartenant à Blaise.

Un petit appartement modeste d'une demi douzaine de pièces... enfin, entendons nous, modeste, voir même franchement petit selon les critères de mon défunt père, mais plutôt spacieux pour un célibataire selon l'opinion courante, je pense.

Une petite cuisine ouverte sur un très grand salon, un bureau qui me servait plus de bibliothèque ou de coin tranquille, ma chambre, ayant bien sûr sa propre salle de bain et un dressing, deux chambres d'amis et une petite salle de bain. Un petit appartement sobre mais accueillant, avec vue sur un immense parc, et dont ma pièce préférée était sans conteste ma chambre...

Je vous vois venir, allez-y, dites-la cette remarque qui vous brûle les lèvres ! Logique, qu'il soit si attaché à la chambre de sa garçonnière, lui qui passe son temps à collectionner les aventures d'un soir !

Et bien non, vous vous trompez totalement. C'est vrai que j'utilise souvent mes chambres d'amis pour ça, mais jamais aucune de mes conquêtes n'a passé le seuil de ma chambre, n'a dormi dans mon lit... je préfère d'ailleurs ne pas me réveiller à leurs côtés, mais ça, c'est une autre histoire.

Avant même d'ouvrir ma porte, je frappai à celle de mon voisin de palier. Heureusement qu'il y a Blaise... Le seul véritable ami qui me reste...

Un serpentard, comme moi, qui a refusé de devenir mangemort tout en aidant de temps à autre l'Ordre du Phénix, et qui se moque aussi pas mal des convenances de notre société de sang-purs bourré de fric et tellement coincé ! Et avec un sens de l'humour irrésistible.

Evidement un Malfoy n'est pas censé rire, à peine sourire, et encore, seulement si cela peut lui apporter un quelconque avantage, mais prendre un peu de bon temps n'a jamais tué personne, non ?

Et puis, toute la famille me considère déjà comme le charmeur le plus angéliquement dépravé de notre illustre lignée, suivant – ou dépassant, ça dépend à qui vous posez la question - la digne trace du grand Sirius Black, incorrigible libertin, ami indéfectible et accessoirement traître à son sang, encore que cette dernière qualification aie été revue après la défaite du Lord Noir.

Un Blaise encore humide, les cheveux trempés et une serviette autour de la taille vient m'ouvrir. « Draco, j'aurais parié que c'étais toi ! Entre. »

« Heureusement que c'était moi ! Tu ouvres souvent aux inconnus, à moitié nu ? Tu devrais faire attention, il pourrait t'arriver des ennuis, avec ta belle petite gueule et ton joli petit cul bandant ! » répliquai-je moqueur.

« C'est une proposition, Draco chéri ? » me répondit-il en une parfaite imitation de Pansy Parkinson, une de nos condisciples de Poudlard avec la voix la plus aiguë et crispante que j'aie jamais entendue.

« Tu aimerais bien » Ma réponse se perdit au milieu de nos éclats de rire. A chaque conversation, les sous-entendus et doubles sens se multiplient et se répondent, sans le moindre malentendu. C'est juste un jeu. Il n'y a jamais eu et n'y aura jamais rien entre nous.

« Installes-toi, prends un verre, j'arrive tout de suite, mon choupinet à la crème » Je grommelai en me servant un verre. Dans la série des surnoms ridicule, il se surpassait chaque jour.

Je vis disparaître la serviette blanche pendant qu'il s'éloignait, il n'a vraiment pas une noise de pudeur... enfin, je suis plutôt mal placé pour le critiquer, n'étant pas vraiment mieux. Puis la tête de Blaise réapparut depuis la porte de sa chambre « Oh, et sers moi une vodka-citrouille, tant que tu y es. » « Tout de suite, mon petit lapin rose »

J'avalai mon premier verre cul-sec, laissant la sensation salvatrice de l'alcool glisser en moi, et se répandre dans mon corps, repensant à mon après midi éprouvant. « Je t'emmerde, Lupin ! » murmurai-je en reposant sèchement le verre sur la table basse, me relevant du canapé pour m'en servir un second.

« Surveilles ton langage, jarvey de mon cœur. » Seulement vêtu d'un jean, il était revenu prendre son verre. « Qu'est ce qui ne va pas avec Lupin ? »

« Rien, tout va merveilleusement bien dans le petit monde parfait de ce lycanthrope de griffondor de merde ! » ironisai-je.

« Je te connais, mon salsifis au miel. Quand tu as cet air, c'est que quelque chose ne va pas. Crache le morceau et dis moi tout. » Blaise s'était assis en face de moi, attendant patiemment que je me sente prêt à lui raconter mes problèmes.

Je n'ai pas vraiment l'habitude de me confier, je suis plus doué pour ruser et cacher mes sentiments, mais... je ne sais pas, Blaise à ce je ne sais quoi qui inspire confiance, qui pousse les gens à tout lui dire, même leurs plus inavouables secrets. Peut-être aussi parce qu'il se confie sans tabous à moi... Et il n'a jamais trahi ma confiance.

« Il dit que j'ai fait le vide autour de moi pour ne m'attacher à personne et ne pas souffrir. D'après lui, je m'enfuis dans mes excès, l'assouvissement de mes moindres envies n'est qu'une manière pour moi de narguer l'ennui...

« Et tu penses que c'est vrai ? »

Et voila... LA question... celle que je n'ose pas me poser à moi-même de peur d'en trouver la réponse...

« C'est vrai, je sors tous les soirs, et j'aime voir les filles et les mecs défiler dans mon lit, mais je ne suis pas si dépravé qu'il le pense... c'est juste que... enfin, tu sais... »

« Je sais... »

C'est aussi pour ça que j'adore Blaise... il peut être futile et aussi superficiel que moi par moment, mais quand j'en ai besoin il retrouve son sérieux. Et avec lui, pas besoin de mettre un mot sur tout, il me comprend même quand moi je n'y arrive pas. Un vrai ami.

« Je ne suis pas comme ça. C'est vrai, j'ai toujours suivi mes envies, satisfait le moindre de mes désirs... Mais... Il dit que j'ai été élevé comme ça et qu'encore maintenant Lucius contrôle ma vie. Mais c'est pas vrai, je suis le maître de ma vie ! »

« Je sais, Draco. Il a juste un peu de mal à comprendre ta conception de la vie. Moi je te connais et je n'ai jamais pensé que tu étais si… superficiel. »

« Merci »

« Alors tu sais quoi ? Ce soir, tu vas m'inviter dans un restaurant très chic et très cher, et après on ira danser. Ca te changera les idées, et il verra qu'il s'est trompé sur toi. »

« Tu m'excuseras, mais je ne vois pas vraiment en quoi ce serait différent des autres soirs. Et je n'ai pas vraiment envie de faire plaisir à ce cher Beau-Papa. »

« Le mot d'ordre de cette mission sera... séduction et inaccessibilité » Il faisait de grands gestes des bras et haussais les sourcils d'un air inspiré, comme s'il sortait d'une transe... un peu comme ce personnage ridicule que j'avais vu dans un film moldu français.

« Tu me fais peur des fois, mon canard à l'orange »

« Mais au moins, t'as souris ! Bon, je t'explique : en gros, tu as le droit de flirter, mais tu ne ramèneras personne... »

« C'est pas négociable, Blaise ! Suprêmement inintéressant ! Mortellement ennuyeux ! »

« Mais non ! Et puis, pense à tout ce que ça t'apporteras... la gratitude éternelle de la vieille pie du dessous pour lui avoir évité la scène de rupture bruyante dès que tu as fini de prendre ton pied, le gain de sommeil et donc l'économie de ton stock de potions énergisantes, une tête reposée demain matin,... et puis, tu pourras me raconter l'air idiot du loup en te voyant arriver si tôt travailler,...

« Je vois toujours pas en quoi c'est l'idée du siècle. »

« Et si je te présentais quelqu'un ? »

« Pour que je n'en profite pas ? J'ai du mal à voir l'intérêt... »

« Mais non, abruti ! J'ai rendez-vous avec une fille formidable ce soir, et comme tu es mon meilleur ami, j'ai envie de te la présenter. Alors tu regardes, mais tu touches pas ! Et encore, si tu pouvais aussi éviter de regarder... »

« Elle est si moche que ça ? »

« Grrr ! Mais non ! Tu sais que tu es le mec le plus énervant que je connaisse ? Elle est sublime, merveilleuse, extraordinaire... mais pas pour toi. C'est la femme de ma vie. Non, ne te moques pas, cette fois c'est la bonne, et pour une fois qu'elle accepte un de mes rendez-vous... »

« Tss tss tss... Blaise, ma petite marmotte en pain d'épice, tu n'as pas de cœur, pour m'annoncer ton infidélité comme ça... Mais je te promets que je ne toucherais pas à ta sublime et merveilleuse demoiselle... elle doit être exceptionnelle pour te résister. »

« Au lieu de te moquer, dis moi donc quelle chemise je dois mettre, la verte ou la rouge ? »

Il disparut quelques secondes pour revenir agiter deux choses immondes sous mon nez, l'une d'un vert olive qui jurait affreusement avec son jean bleu, et l'autre d'un rouge griffondor parsemé de motifs blancs. Blaise est génial, mais il a un vrai problème de goût.

« Merlin ! Enlève ces horreurs de sous mes yeux, je vais être malade. C'est pour quelle occasion cette débauche de couleurs ? Tu ne te soucies de ton apparence qu'une fois tous les trois mois... Et dis moi, tu veux la séduire ou la faire fuir ? »

« Tu devrais y aller plus doucement sur les 'Bloody Merlin', mon dragon empaillé d'amour, ça te rend un peu trop sarcastique à mon goût ! »

« Alors laisse moi te le redire une millionième fois : tu ne sais absolument pas t'habiller avec classe. Heureusement que tu as un ami tel que moi, je vais te relooker en deux temps trois mouvements, et quand la demoiselle aura succombé, tu me remercieras. »

Je lui sélectionnai rapidement un pantalon noir et une chemise blanche, faisant ressortir son bronzage, que je lui avais offert quelques temps auparavant. « C'est déjà beaucoup mieux, ma chocogrenouille frissonnante. Tu es presque aussi parfait que moi. »

« Foutu prétentieux ! T'es sûr que tes chevilles passent encore les portes ? » N'écoutant pas ses protestations indignées, je le poussai vers ma voiture pour aller dîner, ma mauvaise humeur oubliée. Blaise est le meilleur remède que je connaisse à la morosité.

ooo

Sans nous concerter, j'évitai soigneusement le Chemin de Traverse.

Qui l'aurait cru, que le riche et célèbre Draco Malfoy, tellement fier de son origine de sang-pur préfère le Londres Moldu pour ses sorties décadentes...

Mais le monde sorcier est tellement strict et sérieux que les lieux de débauche ne sont pas vraiment nombreux. Et d'un tel ennui ! Le fait est que moi, un sang pur, je ne me sens pleinement exister que loin de la noble société des sorciers... Ironique, non ?

J'emmenai Blaise dans un petit restaurant luxueux, et hors de prix, cela va sans dire, que j'avais découvert par hasard. Après un dîner bien arrosé, je réglai la note sans même jeter un oeil au montant, sûrement exorbitant malgré un service laissant quelque peu à désirer.

En sortant, je sentis plusieurs regards me suivre. Des regards appréciateurs de femmes, et même de quelques hommes, évaluant chaque millimètre de mon corps sans déceler la moindre imperfection.

Et l'inévitable regard ébahi de ce sombre crétin de serveur, qui doit se demander comment j'arrive encore à marcher droit avec tout ce que j'ai bu... L'éducation paternelle, quoique très stricte, possède finalement quelques avantages...

Même si saouler son fils et lui apprendre à coup de 'doloris' à ne pas montrer son ivresse peut sembler quelque peu extrémiste... Heureusement, tous ces 'entraînements' ne sont pas parvenus à enlever le pouvoir de l'alcool sur moi.

Cette sensation de bien-être intérieur apporté par un simple liquide, ces regards qui me font me sentir vivant, la communauté moldue qui ne me juge pas en tant que fils de mangemort ou dernier descendant Malfoy, l'ivresse de la nuit, l'impression que le monde est à mes pieds et que je peux faire tout ce que je veux ...

Curieux de connaître notre destination, je questionnai Blaise « Et où dois tu retrouver ta mystérieuse demoiselle ? »

« A deux rues d'ici, un club nommé le 'crass'pouille'. Tu te rappelles, on a du y venir deux ou trois fois le mois dernier. Elle doit me rejoindre à l'intérieur. »

« D'accord. Bon choix, j'aime cet endroit. »

Ne dites rien, je vous entends déjà. Ca vous paraît bizarre, non, que le riche et distingué Drago Malfoy fréquente les boites de nuit, hein...

Et pourtant, je ne connais rien de mieux pour décompresser. Pas que je sois stressé ou sur les nerfs, notez bien, un Malfoy n'est jamais stressé. Mais c'est un lieu tellement... jouissif.

Et puis, il rassemble toute sorte de population et les examiner peut se révéler très drôle pour le sorcier que je suis...

Institutrices, puéricultrices, administratrices, dessinatrices, boulangers, camionneurs, policiers, agriculteurs, ménagères, infirmières, conseillères d'orientation, chirurgiens, mécaniciens, chômeurs... J'adore regarder danser les gens. On peut imaginer tout un tas de chose en les observant.

La boite de nuit, le 'Crass'pouille' est assez sélect malgré son aspect extérieur plutôt miteux. Je soupçonnai d'ailleurs le patron de jouer sur cet aspect de débauche pour attirer une clientèle de riches et désœuvrés dandy, et de non moins riches et stupides héritières... Curieux ce qu'un vulgaire parfum de luxueuse dépravation peut exercer comme attrait sur ce genre de personnes...

Bien décidé à m'amuser pleinement, et à respecter le 'mot d'ordre' de cette soirée, je poussai la porte.

Un sourire charmeur à la dinde en mini jupe qui s'occupait des vestiaires, et je m'enfonçai dans un escalier débouchant sur une petite salle surchauffée, qui vibrait au rythme d'une foule anonyme se déhanchant sur de la musique techno.

Je nous commandai deux verre puis les emportai jusqu'à une petite table dans un recoin qui surplombait un peu la piste.

Ca peut sembler étrange pour quelqu'un ayant reçu une éducation comme la mienne, mais j'aime danser. Pas seulement la valse ou d'autres danses que Père me forçait à maîtriser élégamment pour me fondre dans nos soirées mondaines.

J'aime danser, laisser le tempo guider mon corps, oublier totalement tout ce qui n'est pas la musique, faire corps avec elle et envoûter les gens, flirter inconsciemment aussi, parfois...

Ou bien allumer plus agressivement pour le plaisir de faire danser les autres contre moi, tout en sachant qu'ils n'auront jamais plus de quelques danses et une unique nuit... Enfin, d'habitude mais pas ce soir.

A la première gorgée, mon pied échappant à mon contrôle, commençait doucement à battre la mesure. Pour l'instant, résistant à l'envie de me lever, je laissai mes yeux parcourir la salle. Presque aussi délicieux que de danser moi-même, j'avoue adorer regarder danser les gens.

Evidement, l'un des autres plaisir de ce genre d'endroit, c'est de médire allégrement sur tout ce que je vois. Et c'est vrai qu'avec Blaise, qui est presque plus mauvaise langue que moi, on ne risque pas de s'ennuyer. Dans certaines circonstances, dire ce qu'on pense est plus qu'un devoir, c'est un plaisir (1).

Par exemple le type en blanc, là… je n'ai jamais vu quelqu'un de plus ridicule. Il se tortille dans une suite de pas compliqués, ressemblant vaguement à du rock acrobatique non maîtrisé, et passe son temps à se cogner contre ses voisins.

Ou cette fille au cheveux longs, qui se frotte contre chaque corps masculin qui l'approche un peu trop près... une parade prénuptiale d'une vulgarité sans nom. On peut allumer, je ne suis pas le dernier à le faire, mais là c'est carrément obscène.

Le mec lourd de service, qui colle le maximum de fille possible pour espérer avoir une petite chance d'en raccompagner une. Pas gagné, il est tellement laid et si peu subtile... Je me débrouille bien mieux que ça. Et bien plus beau.

Un groupe d'adolescentes caquetantes portant vraiment le minimum de centimètre carré de tissu pour être décentes. Visiblement elles n'ont pas compris qu'à trop montrer elles ne laissent aucune place à l'imagination, ce qui est d'un ennui…

Evidement, l'inverse n'est pas mieux. La jeune fille empotée qui refuse de quitter son pull dix fois plus large qu'elle est complètement ridicule, sans compter qu'elle doit mourir de chaud.

Le petit roux au fond aussi est intéressant. Il copie nerveusement les mouvements de ses voisins, absolument pas naturel, beaucoup trop raide... première sortie je suppose. Mais si j'en crois les regards de sa voisine, son inexpérience a un certain charme...

Un couple entrant dans la quarantaine danse d'une manière assez touchante, comme si rien d'autre que le partenaire n'existait... même s'ils ne sont pas vraiment en rythme, et un peu déplacés dans ce lieu... des américains, sûrement.

Le brun en marcel noir est plutôt impressionnant... Pour être aussi musclé, il a du passer des heures en club de sport... Mais je n'aime pas trop cet étalage de muscles, très impressionnant, mais pas mon genre, même s'il ne se gêne pas pour me regarder...

Je crois qu'il était déjà là la dernière fois que je suis venu, et j'ai du lui accorder un slow. Mais il avait les mains un peu trop baladeuses à mon goût. Pas que je sois forcément contre, mais il a des mains de bûcheron, de grosses main calleuses, qui accrochent ma peau sensible... et puis, il y a une marge entre peloter légèrement quelqu'un et commencer à le déshabiller.

La main de Blaise sur mon bras me fait abandonner ma recherche de proies potentielles. Il tient par la main une jeune fille rousse, très mignonne, qui me rappelle vaguement quelqu'un.

Il me hurle son nom dans l'oreille « Ginny Weasley, tu t'en rappelles ? » je hoche la tête, lui fait un baisemain pour faire enrager Blaise, et après une dizaine de minute de conversation civilisée, me dirige vers la piste. Je n'aime pas vraiment tenir la chandelle, et j'ai repéré une jeune fille belle à couper le souffle qui se déhanche plutôt bien.

Quelques heures et verres plus loin, Ginny est sortie attendre un ami à elle. J'entraîne Blaise vers une sorte de cube entouré de barres métalliques, entre lesquelles nous dansons sensuellement en rythme, l'un contre l'autre, à en faire baver la moitié des danseurs – males ou femelles sans distinction - autour de nous.

Je vous ai déjà dit à quel point j'aimais danser ? J'adore regarder danser les gens. Et par dessus tout, j'adore que les gens me regardent danser.

Ginny nous rejoint et se glisse entre nous deux. Avec la pitoyable performance de son frère quand nous étions à Poudlard, j'ai toujours cru que les Weasley étaient de piètres danseurs.

Mais je dois bien avouer qu'elle m'épate, à soutenir la cadence sans dénaturer les mouvements qu'on a mis des années à perfectionner, Blaise et moi. Je suis sûr qu'on doit former le trio le plus bandant de toute la piste...

Après un dernier verre et une série de slows, pour laquelle j'ai bien pris soin d'éviter le brun aux mains de bûcheron baladeuses, Blaise et Ginny me laissent. Visiblement, l'obstination de mon meilleur ami a enfin porté ses fruits. Moi je préfère rester encore un peu.

Pour tout avouer, j'ai un autre passe temps inavouable quand je sors... Enfin, je suppose que pour tout sorcier sang-pur, rien que le fait de pousser la porte de ce genre d'endroit, ou même oser la regarder, constitue quelque chose de profondément décadent et inavouable en soi, mais...

Médire, faire des folies de mon corps, chercher quelqu'un pour partager un instant de plaisir, parfois même mes draps l'espace d'une courte nuit, m'abandonner dans la danse, regarder danser les gens, tout cela est profondément jouissif, mais il y a autre chose qui m'attire dans ces boites de nuit moldues...

On n'y trouve en générale pas un seul sorcier, et personne n'est au courant de notre existence... avouez que ce serait dommage de ne pas en profiter.

Ce n'est pas vraiment quelque chose de méchant, ou cruel, mais... La chose la plus banale devient délicieuse dès l'instant qu'on la dissimule (1), c'est bien connu.

Seul Blaise est au courant de mon petit passe temps inavouable, et encore, c'est parce qu'un jour ou j'étais particulièrement bourré j'avais oublié qu'il était là… Il a tout de suite compris que c'était moi le responsable.

J'adore regarder danser les gens, je trouve ça fascinant. Et de temps en temps, quand je suis suffisamment ivre pour m'oublier moi-même, je coupe le son...

Ce n'est pas bien difficile, même sans baquette, une petite décharge de magie en direction des bons fils électriques, et le tour est joué. Une autre petite décharge suffit pour remettre la musique en marche.

Alors au bout de quelques secondes, je remets le son... et je recoupe le son.

J'adore jouer avec les moldus, ils sont tellement stupides, ils arrêtent de danser, encore essoufflés et transpirants, ils ont du mal à redescendre sur terre. Abrutis par l'absence de musique, ils se regardent interloqués et se demandent qui a coupé. Ils commencent à s'énerver, et je remets le son...

Je trouve ça vraiment fascinant. Je les regarde danser, ils reprennent doucement, certains bien en rythme, mais la plupart totalement perdus, peinant à rentrer de nouveau dans leur petit monde créé par la danse...

Une fois qu'ils ont oublié cette mésaventure et qu'ils sont de nouveau immergés dans leurs mouvements, je recoupe le son... et je remets le son une demi seconde plus tard pour perturber leur rythme.

Blaise m'a traité de sadique une fois, mais c'est pas vrai, je m'amuse seulement un peu, c'est pas de ma faute si c'est au détriment des autres...

Et je recoupe le son... un peu plus longtemps cette fois.

Les gens arrêtent de danser, se demandent qui a coupé. Je vois certains yeux se poser sur moi, merde, en me concentrant pour faire de la magie sans baguette, je me suis un peu trop rapproché des fils...

Je ne cherche même pas à nier. Ils commencent à m'encercler. Comme ils me regardent, je ne peux plus faire de magie, si personne ne remet la musique, ça va mal se passer... et là je me sens en danger.

Tant pis, quitte à s'amuser, autant aller au bout de ma folie...

Quelqu'un m'accuse franchement, je hausse les épaules d'un air peu concerné. Je cherche désespérément une explication, quelque chose qui pourrait les calmer. Il ne me vient qu'un fragment stupide d'une chanson moldue.

Alors je leur dis « prenez-moi, faites de moi n'importe quoi, pendez moi la tête en bas, comme la dernière fois » Leurs yeux me fixent d'un air blasé, ils doivent se dire que l'alcool donne parfois de drôles de réactions, et se détournent de moi, écoeurés.

Le brun aux mains baladeuses et la fille vulgaire aux cheveux longs semblent toujours peser ma proposition. Je ne sais pas quelle partie les a alléchés, sans doute plus le fait de les laisser faire de moi ce qu'il veulent que de me pendre la tête en bas, vu leur état d'excitation, je ne leur serait d'aucune utilité comme ça.

La fille abdique en voyant la carrure du brun aux grandes mains, qui me regarde d'un œil lubrique. Je le sens mal, vraiment mal. Je le trouve déjà brutal pendant un simple slow, qu'est ce que ça sera s'il me ramène chez lui, ou pire, me traîne dans les toilettes !

Si je m'en sors, rappelez moi de ne plus jamais me faire prendre à ce petit jeu, ou le cas échéant avoir une excuse un peu moins compromettante que celle là.

Heureusement, Merlin devait veiller sur moi, la musique a repris et j'ai senti quelqu'un m'agripper par la manche de ma chemise, m'entraînant loin de mon cauchemar vers la sortie.

Un brun pas très grand, habillé d'un jean et d'une chemise noire, plutôt bien foutu, enfin, carrément sexy, de dos, pour être honnête. Mais ne l'ayant pas vu de face, je ne peux pas juger l'ensemble.

D'habitude je ne laisse pas les inconnus m'entraîner ou que ce soit, mais là, c'était un cas de force majeur. De toute façon avec toutes ces émotions, je n'ai plus vraiment la tête à m'amuser aux dépends des moldus et un peu d'air frais me remettra les idées en place.

« Merci » je soufflai une fois arrivé dans la rue. L'inconnu se détourna, me montrant enfin son visage. Les plus beaux yeux verts que j'aie jamais vus.

« Mais enfin, Malfoy ! A quoi tu joues ! T'es pas censé faire ce genre de choses dans un endroit moldu ! Le ministère va envoyer des aurors, on a intérêt à déguerpir tout de suite. »

Il m'appelle par mon nom et comme il parle de moldu et d'aurors, ça doit être un sorcier, de mon age environ... alors comment ça se fait que je ne le reconnaisse pas ?

« On se connaît ? » je demande, butant un peu sur les mots, l'élocution rendue difficile par l'absorption d'alcool.

« Mais c'est pas vrai, en plus t'es complètement rond ! Je peux pas te laisser transplaner comme ça, tu vas te désartibuler ! Pitié, dis moi que t'es venu en voiture ? T'es garé près d'ici ? »

Les idées pas trop claires à cause de l'alcool, cherchant toujours à me souvenir du nom de mon inconnu, je le guidais jusqu'à ma voiture, pestant contre la rapidité de son pas qu'il m'obligeait à soutenir de peur que des agents du ministère n'arrivent.

« Et ben, on se refuse rien dans la famille Malfoy... Pas mal, ta charrette. T'as pas peur de te la faire abîmer en la garant dans un endroit comme ça ? »

C'est vrai que ma Ferrari rouge détonne un peu entre une mini cabossée et un break crasseux, au milieu d'un parking non surveillé, mais...

« Du tout, avec tous les sorts que je lui ai jeté, on ne peut ni la voler, ni la rayer. » répondis-je fièrement en déverrouillant les portières. « Et puis, elle est à mon image... j'aime ce qui es beau, comme moi. »

« Mais oui, bien sûr. Et où tu penses t'installer comme ça ? Donnes moi les clefs, je te ramène, t'es pas en état de conduire. »

« Un Malfoy ne se laisse jamais raccompagner par une de ses conquêtes. Et puis, je peux savoir pourquoi vous me tutoyez ? On n'a pas gardé les veracrasses ensemble ! » Je sentis qu'il me prenait les clefs des mains et me poussait sans ménagement sur le siège passager en grommelant je ne sais quoi.

Il ferma ma portière, que mes mains malhabiles ne parvenaient pas à saisir, et s'assit à la place du conducteur, démarrant en trombe. « Doucement quand même, j'y tiens »

Je m'efforçai à grand peine de fixer mon regard sur la route pour éviter de penser au contenu de mon estomac, qui bougeait insolemment, quand la voix de mon inconnu me sortit de mes pensées.

« T'habites où, Malfoy ? »

« Vous êtes un peu trop pressé à mon goût, mais j'avoue que ça donne un certain charme à cette aventure. Je dirais à Blaise que je n'ai pas eu le choix, on ne peut décemment pas refuser un plaisir qui s'offre à soi de cette si charmante manière... Si vous commenciez par vous présenter ? »

« Potter, Harry Potter ! Tu te rappelles ? Tu sais, Poudlard, griffondor, le Survivant, Saint Potter, le balafré… Harry Potter quoi. Et je ne cherche pas une aventure, j'essaye juste de t'éviter une montagne d'ennuis... j'aurais mieux fais de m'abstenir ! »

« Potter, hum, Potter » murmurai-je, déjà à moitié somnolent, me sentant glisser vers une épaule accueillante.

« Mais c'est pas vrai ! Et en plus il s'endort ce crétin ! »

ooo

Voilà voilà… alors, vous avez aimé ? Détesté ? Je dois continuer ? Ou vous préférez ranger ça dans la case des fic à ne pas lire ?

J'ai oublié de vous dire que je suis 'reviewivore', alors si vous voulez lire la suite, pensez à me nourrir de reviews, et je me dépêcherais de publier la suite