Rating : M. Scènes de sexe, homosexualité, langage brutal.
Disclaimer : L'univers et les personnages utilisés dans cette histoire appartiennent à JKR
N.B. : ce récit ne tient compte ni de l'épilogue du tome 7, ni de la mort de Severus Rogue.
Résumé : Après-guerre. Hermione étudie les mémoires de la famille Malefoy afin d'achever l'écriture de son livre d'histoire. Prêt à tout pour rétablir son prestige et sortir de prison, Lucius va l'aider dans sa tâche.
Une autre clarté
[Prologue]
Ministère de la Magie
Département des Archives
Consultation seule
Note : rattachée au dossier judiciaire n°782135/289/28F
Type : Mémoire Historique Sorcière, document n°7356409 EB5
Provenance/origine : Manoir Malefoy (Wiltshire)
Saisi le : 19/07/1998
Expertise : jointe au document
Particularités : /
Mon ancêtre, le premier Malefoy qui vécut en territoire anglais, était un aristocrate auvergnat du dix-huitième siècle qui quitta son pays au moment de la Révolution, ses titres de noblesse faisant de lui un candidat évident pour l'échafaud. C'est du moins la version que la famille transmet de génération en génération. La version officieuse laisse entendre que les multiples accusations de sorcelleries (ô combien fondées !) dont il faisait l'objet ainsi que certaines dettes ont pesé lourd dans la balance, et va même jusqu'à insinuer que sa fuite vers l'Angleterre fut bien antérieure aux premiers frémissements de la Révolution Française. Je n'ai jamais vraiment accordé de crédit à ces derniers éléments. Gageons simplement qu'en montagnard rusé qu'il était (malgré sa condition de noble), il avait senti le vent tourner.
Aurélien Clarius Louis Alberic de Malefoy embarqua donc pour l'Angleterre un beau matin de 1789, dédaignant l'Autriche ou encore l'Allemagne pour rejoindre son frère aîné, marié depuis plusieurs années déjà à une petite baronne galloise qui n'en possédait pas moins de vastes propriétés et qui lui présenta avec empressement de nombreuses candidates au mariage. Il les refusa cependant tour à tour. Le fait que l'épouse de son frère soit moldue ne le dérangeait pas outre mesure, en revanche il n'envisageait pas que sa propre descendance puisse hériter d'un sang mêlé.
Aucune femme de la noblesse ne correspondant à ses critères, il finit par porter son choix sur une toute jeune sorcière aux possessions fort modestes, fille d'un apothicaire londonien chez lequel il se fournissait en ingrédients pour potions quand il jugeait insuffisant l'approvisionnement du Chemin de Traverse. Son choix abasourdit sa famille et l'ensemble de l'aristocratie qui ignorait bien entendu les motivations qui l'avaient conduit, lui, un noble, à épouser cette inconnue, fille d'un simple marchant et qui, vulgarité extrême, travaillait.
Le dédain dont cette union fit l'objet ne troubla pas longtemps mon aïeul qui finit par s'enfermer dans une attitude de fierté méprisante, renonçant du même coup à la particule attachée à son nom qui fut délibérément égarée dans les méandres des archives civiles.
La famille prospéra au fil des décennies et à la fortune d'Aurélien vint s'ajouter celle de sa femme, que la Révolution Industrielle fit fructifier, si bien qu'à leur mort ils possédaient à eux deux une douzaine de magasins à travers la ville, une fabrique de potions curatives, une flotte de huit navires marchands ainsi qu'une immense propriété dans l'Essex, un château et des terres dans le Nord de l'Ecosse et le domaine du Wiltshire où la famille vit toujours.
Vers la fin du dix-neuvième siècle, leur arrière-petit-fils, mon arrière-grand-père, Charles Victor Marcus Malefoy, eut envie de remédier à cette étiquette dérangeante de nouveau riche qui collait désagréablement à la famille en épousant une sorcière autrichienne dont le père, un comte ruiné, n'eut d'autre choix que d'accepter le mariage. Ce fut la dernière union de la lignée qui prit en compte ces liens de noblesse communs avec les moldus. Par la suite, la volonté de radicalisation des positions de la famille par rapport à cette branche grossière de l'humanité fit singulièrement perdre de leur valeur aux titres de noblesse.
Trois mots à propos d'Ilona, mon arrière-grand-mère, qui était une femme d'une grande beauté. Une salle entière du manoir est consacrée à ses portraits, et bien qu'aucun élément ne soit jamais venu confirmer cette thèse, j'ai toujours pensé qu'elle était un peu vélane : de longs cheveux d'un blond presque blanc encadrent un visage de porcelaine et son regard gris et perçant est subtilement atténué par une bouche aux contours tendres. On m'a souvent dit que je lui ressemblais. A côté d'elle, mon arrière-grand-père (petit et râblé, aux cheveux sombres et au regard noir) semble une ombre indécise.
Mes grands-parents maternels, des sorciers Hollandais qui, comme la famille Malefoy à cette période, faisaient le commerce de marchandises par bateau entre les Indes et l'Europe, marièrent leur fille à mon père, concluant au passage une intéressante transaction financière.
Une succession de curieux mariages avait finit par faire pâlir et blondir la famille, si bien qu'à ma naissance aucun de ses membres encore en vie ne possédait de traits communs avec le teint mat et les cheveux noirs qu'Aurélien avait transmis à ses premiers enfants.
De nombreux ragots sur une soi-disant tradition de consanguinité dans notre famille ont longtemps circulé mais je me moque éperdument de ces médisances. Qu'il soit suffisant de savoir que la famille Malefoy a toujours gardé à cœur, à travers les épreuves et les époques, la volonté de respecter le sang précieux qui lui avait été confié.
Expertise :
Le document ci-joint a été saisi le 19 Juillet 1998 au domicile de la famille Malefoy. Il s'agirait d'une tentative de récit historique concernant cette famille, depuis son installation en territoire anglais jusqu'à nos jours. L'écriture a été magiquement reconnue comme étant celle de Lucius Malefoy, mais l'emploi persistant de la première personne et le récit d'anecdotes personnelles ne laissent aucun doute sur l'identité de l'auteur.
Il semblerait que l'idée de publier ces mémoires ait à maintes reprises traversé l'esprit de leur auteur. Toutefois, les circonstances troublées de leur rédaction, tant au niveau politique que personnel, ainsi que - il faut bien l'avouer - l'indécence de certains propos ont jusqu'ici empêché toute propagation publique de ces écrits.
L'historique tel que l'on pourrait le considérer est incomplet. Il semblerait que Mr Lucius Malefoy en ait interrompu l'écriture aux alentours de 1994, soit environ un an avant sa première incarcération, à peu près à l'époque où la reprise d'activité des Mangemorts a été signalée.
