Bonjour tout le monde ! Voici la deuxième séquelle promise ! Elle est soumise à l'accord de Golden Sun et j'espère qu'elle vous plaira !
Avertissement : le texte est très guimauve ! Attention à l'overdose de sucre !
SEQUELLE FB / HP 2
Ginny / Drago
Kisa / Hiro
Ron / Luna
Momiji / Gabrielle
Disclaimer : tout est à JKR et Natsuki Takaya !
My Sweet Valentine
Hiro défiait les Serpentard du regard, un sourire narquois aux lèvres, alors que Kisa observait son cousin et le groupe d'élèves plus âgés, inquiète. Ils étaient fous de rage, parce qu'une fois de plus, un gosse de seize ans venait de les réduire au silence rien que par les mots. L'un d'eux dégaina sa baguette, menaçant.
- Ne joue pas les fiers, Sôma.
- Range ta baguette, Thomson, tu ne fais pas le poids. Et puis, pense à ce qui t'attend si tu m'attaques, devant témoins.
Le Serpentard esquissa un sourire cruel, en avisant le seul témoin de la scène : Kisa.
- Oh, mais ne t'inquiète pas, on s'occupera de ta charmante cousine.
Hiro crispa les poings, seul signe extérieur de colère.
- Faut-il que tu aies perdu l'esprit…
- Que se passe-t-il ici ? tonna une voix impérieuse.
Kisa laissa échapper un soupir de soulagement. Le Professeur Rogue venait d'arriver, ses robes noires volant autour de lui.
- Thomson, explications.
- Professeur Rogue, nous étions juste en train de discuter…
- Avec votre baguette en main. Retenue avec moi, tous les quatre demain soir. Miss Sôma, que faites-vous encore dans les couloirs, alors que le couvre-feu est imminent ?
- Je rentrais justement dans ma Salle Commune, Professeur. Et Hiro m'accompagnait.
- Bien. Ne tardez pas alors.
Les deux adolescents s'éloignèrent en hâte. Une fois loin, Kisa laissa échapper un petit rire, s'attirant un regard surpris de Hiro.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien. Le Professeur Rogue t'adore, c'est tellement évident ! Et depuis notre Première Année.
- C'est vrai, admit-il. C'est loin d'être désagréable d'être ainsi protégé.
- Et tu t'en sers sans vergogne !
- Pourquoi s'en priver ? Ce serait idiot de ne pas en profiter !
- En tout cas… merci d'avoir pris ma défense.
- Que faisais-tu à te promener toute seule aussi ?
- J'étais à la Bibliothèque ! J'avais des recherches à faire pour le devoir de Potions.
- Pourquoi tu ne m'as pas demandé ?
- Parce que je suis aussi capable que toi de faire un devoir sans ton aide, Hiro, répondit-elle doucement.
Cela faisait bientôt six ans que Kisa et Hiro fréquentaient le Collège Poudlard, quand la malédiction pesant sur les Sôma avait été levée par Hermione Granger, dévoilant de ce fait leurs pouvoirs de Sorciers. Très vite, Hiro s'était révélé être un Sorcier talentueux, très intelligent, autant que la précédente prodige Hermione Granger, et Kisa le suivait de près. Toute l'école s'était prise d'affection pour les deux Japonais, si timides et pourtant si mignons, avec leurs expressions étranges, comme appeler les Professeurs par Sensei, ou appeler Ginny, par onee-san, ou sempai. Lors de leur Première Année, Ginny et Luna les avaient prises sous leur protection, étant en Septième Année, et très vite, ils avaient appris à se faire respecter.
Les Professeurs appréciaient leur intelligence, Rogue avait pris Hiro sous son aile, et Kisa avait l'affection du reste des Professeurs. Ron, devenu professeur de DCFM, les surveillait discrètement, mais ne s'empêchait pas de jouer les intermédiaires entre le reste de la famille Sôma et les deux adolescents.
Depuis l'obtention des ASPIC, Ginny avait suivi avec succès quatre ans en Médicomagie, avant de revenir à Poudlard pour prendre la place de Mme Pomfresh qui prenait sa retraite. Depuis, Luna, qui commençait une carrière de journaliste pour le Chicaneur, venait souvent lui rendre visite… et passer du temps avec Ron, et ils croisaient souvent Drago Malefoy, qui avait fait trois ans d'apprentissage en Potions et qui revenait quand il avait besoin de renseignements et de discuter avec son parrain, sachant que son but non avoué était de voir la jolie infirmière rousse… même si celle-ci le rabrouait toujours effrontément, et ce, depuis six ans.
L'été qui avait suivi leur Première Année, Harry s'était marié avec Kagura et Hermione avec Hatori. Quand Ginny leur avait annoncé la nouvelle avec un grand sourire, Kisa avait eu un rire ravi et Hiro avait esquissé un sourire amusé. Cette année-là n'avait pas été de tout repos puisque des Mangemorts avaient cherché à tuer le Survivant, allant le débusquer au Japon, chez les Sôma. Kisa s'en était énormément inquiété, malgré les assurances de Ron qui affirmait qu'ils n'avaient aucune chance. Jusqu'à ce que les cadavres desdits Mangemorts étaient apparus au beau milieu d'un cours de Ron, réunissant les Premières Années de Gryffondor et Serpentard, provoquant des cris de panique et des hurlements de frayeur. Les Professeurs des classes voisines étaient venus s'enquérir du vacarme et McGonagall elle-même n'avait pu s'empêcher de sursauter violemment… et Ron s'était évanoui quelques instants après. Bien sûr, cet événement fut largement commenté par les journaux, et Rogue, Malefoy et Ginny avaient pesté contre l'imprudence de leurs deux amis, mais McGonagall s'était contenté de secouer la tête d'un air désapprobateur, tandis que Dumbledore avait juste souri, amusé.
Depuis, tout se passait bien, pas d'attaque de Mangemort, pas d'alerte, et les cours se déroulaient calmement. Hiro se heurtait parfois avec des Serpentard belliqueux, mais soit Rogue intervenait, soit il s'en sortait après les avoir verbalement humiliés. Et sa langue bien pendue lui avait attiré des sympathies autant que des rancunes. Les Gryffondor l'adoraient, et lui-même s'était fait de véritables amis chez les Lions, notamment ceux qui prenaient soin de Kisa quand il était absent. Quelques Serdaigle, jaloux de son intelligence l'avaient pris en grippe, alors que certaines filles étaient tombées sous son charme. Les Pouffsouffle le laissaient indifférent, même s'il s'entendait bien avec certains garçons plus âgés.
Quand les Serpentard s'étaient aperçus que Hiro protégeait Kisa, et qu'elle était son point faible, ils s'en étaient pris à elle, malgré la protection dont l'entouraient les Gryffondor. Par chance pour elle, il y avait toujours un Préfet ou un Professeur à proximité pour éviter que les choses ne dégénèrent.
………
Ginny rangeait quelques papiers dans son bureau et mettait de l'ordre dans ses Potions quand on frappa à sa porte. Se demandant quel élève pouvait avoir besoin de ses soins si tard, elle alla ouvrir et se trouva face à Malefoy. Elle soupira ostensiblement.
- Malefoy. Qu'est-ce que tu veux ?
- Moi aussi, je suis ravi de te voir, Weasley, dit-il en s'avançant et s'installa dans un fauteuil sans y être invité.
- Mais vas-y, installe-toi, fais comme chez toi !
- Merci. Alors, quoi de neuf ?
- A quoi tu joues ? Pourquoi es-tu ici ?
- Eh bien, je rendais visite à Severus… et j'ai eu envie de passer voir une vieille connaissance.
- Une vieille connaissance ? Pourquoi tu ne passes pas voir Ron aussi ?
Drago ne put réprimer une légère grimace.
- Tu es beaucoup plus agréable à regarder.
- Je t'ai déjà dit que je n'étais pas intéressée, et tu t'accroches.
- Mais que tu le veuilles ou non Weasley, je te veux et je t'aurai.
- C'est pas interdit de rêver. Mais ce n'est pas en t'y prenant ainsi que tu y arriveras.
- La persévérance est toujours récompensée.
- Ça fait six ans que tu me cours après, et parallèlement, Sorcière-Hebdo publie chaque semaine le palmarès des pauvres filles que tu as larguées dans la semaine, et le temps que tu as passé avec elles.. Ton record actuel, c'est trois heures.
Il eut un sourire moqueur.
- Ils sont mal informés. Je suis passé à une heure trente.
- Sors d'ici, espèce de salaud ! Tu utilises ces pauvres filles et tu les jettes ensuite. Et après ça, tu veux que je te tombe dans les bras ?
- Mais avec toi, ce ne sera pas une ou deux heures.
- Une semaine tout au plus. Hors de ma vue, sale cloporte !
Sans s'émouvoir outre mesure, il haussa les épaules et s'exécuta. Il réussirait à l'avoir.
Après son départ, Ginny tenta tant bien que mal de se calmer, se retenant de tout envoyer valser par terre. Malefoy avait toujours eu le don de l'agacer, et surtout de la faire sortir de ses gonds. Mais il l'avait dupée une fois, et ce n'était pas près de se reproduire. Le baiser qu'ils avaient échangé six ans auparavant restait gravé dans sa mémoire, et elle aurait tout donné pour l'effacer à jamais. Mais elle ne se laisserait plus charmer par son sourire de serpent. Elle était vaccinée. On frappa à nouveau à sa porte, et avant qu'elle ait eu le temps de dire « entrez », la porte s'ouvrit, dévoilant son frère.
- Hello Miss.
- Salut Ron.
- Ouh, tu as l'air contrarié. Tout va bien ?
- Oui, ne t'en fais pas. Je viens – encore – de me disputer avec Malefoy.
- Cette sale fouine ! Je…
- Je sais me défendre Ron. Et puis, il ne peut rien me faire, sans que Dumbledore ne le sache aussitôt. Tu sais que mon bureau et le sien sont connectés en permanence.
- Mais je ne suis pas tranquille.
- Tu es gentil de t'inquiéter pour moi. Mais il trouve à qui parler.
- En tout cas, tu sais où me trouver en cas de besoin.
- Merci, grand frère.
………
Dumbledore avait décidé cette année-là d'organiser un Bal pour la Saint-Valentin, et de convier les deux autres écoles de Sorcellerie d'Europe à cette occasion : Beauxbâtons et Durmstrang.
La plupart des élèves et professeurs en furent ravis, et deux semaines avant le Bal, toutes les conversations ne tournaient que sur l'événement. Les élèves étrangers ne devaient arriver qu'une semaine avant la date, et Dumbledore avait insinué que les célibataires trouveraient peut-être chaussure à leur pied parmi les invités.
L'arrivée des deux délégations fut aussi spectaculaire que lors du Tournoi des trois Sorciers, arrachant des cris ravis aux élèves de Poudlard. Ceux-ci étaient tous réunis dans la Grande Salle, en uniforme, sagement assis à leurs tables quand la Directrice de Beauxbâtons, Mme Olympe Maxime fit son entrée, accompagnée des filles de Septième Année de son école. Parmi elles, Gabrielle Delacour, la sœur de Fleur, femme de Bill Weasley. Elle repéra Ginny et Ron à la table des Professeurs et les salua d'un signe de la tête. Elles entrèrent dans un rang impeccable, se placèrent en ligne devant la table des Professeurs et firent une révérence, parfaitement synchronisées. Les garçons de Poudlard les dévoraient des yeux, les filles étaient renfrognées… ces filles ne leur disaient rien qui vaille. Dumbledore se leva pour leur souhaiter la bienvenue et les invita à prendre place, à la table de leur choix. Beaucoup s'installe à la table des Serdaigle, parce que le bleu roi de la Maison s'accordait le mieux au lavande de leur uniforme. Mme Maxime et Gabrielle se dirigèrent vers la table des Professeurs. Tandis que la directrice s'installait à côté de Dumbledore, Gabrielle s'avança vers Ron et Ginny.
- Bonsoir Gabrielle, salua Ginny. Comment vas-tu ?
- Bien, et vous ? J'ai été folle de joie quand j'ai appris que notre école venait à Poudlard cette année ! Fleur le savait, mais elle me l'a délibérément caché.
- J'estime que c'est une bonne idée de la part de Dumbledore pour rapprocher les écoles, déclara Ron. Alors, as-tu un Valentin pour ce Bal ?
Gabrielle rougit délicatement. Elle était devenue aussi belle que sa sœur, et avait nombre d'admirateurs, mais elle ne leur accordait aucune attention.
- Non… je… En fait… J'espérais aller au Bal avec toi, Ron, annonça-t-elle franchement, rougissant au fur et à mesure.
Ginny eut un sourire moqueur à l'égard de son frère, dont les oreilles devenaient si rouges qu'elles se fondaient dans la masse de ses cheveux. Et elle était bien placée pour savoir que Ron avait une nette attirance pour Luna… attirance réciproque d'ailleurs.
- C'est très flatteur Gabrielle, mais…
- Fleur m'a dit que tu ne fréquentais personne.
Leur belle-sœur avait tendance à se mêler de ce qui ne la regardait pas.
- Gabrielle, reprit Ron fermement. Je suis très flatté, et tu es très jolie, mais… je suis amoureux de quelqu'un d'autre.
Le beau visage de la Française se décomposa. Mais elle se força à esquisser un sourire forcé.
- Je vois. Je suppose que j'aurai eu plus de chances si j'avais été plus âgée.
- Gabrielle, l'âge n'a rien à voir. Tu es belle, sensible, intelligente, drôle et pleine de vie. N'importe quel garçon serait ravi de sortir avec toi.
- Eux, ils ne voient que ma beauté.
- Tu finiras par trouver celui qu'il te faut, tout comme Fleur a rencontré Bill.
- Elle a eu de la chance. Et puis, la famille Weasley compte encore un certain nombre de célibataires, non ?
Ron s'étrangla et Ginny éclata de rire. Gabrielle Delacour avait indubitablement du caractère. Puis Gabrielle désira aller s'asseoir parmi les Gryffondor et Ginny l'accompagna à sa table et lui présenta Kisa.
- Gabrielle, je te présente Kisa Sôma, une élève qui nous vient du Japon, grâce à Hermione.
- Enchantée, je suis Gabrielle Delacour.
- Gabrielle est la jeune sœur de Fleur, l'épouse de Bill.
- Je suis ravie de faire votre connaissance, énonça poliment Kisa.
- Tu peux me tutoyer, nous avons quasiment le même âge. Sôma… ne serait-ce pas cette famille dont Fleur m'a parlé ? La famille atteinte d'une malédiction ?
- C'est bien ça, acquiesça Kisa.
Kisa et Hiro s'étaient étonnés et un peu gênés de constater que tout l'entourage d'Hermione-san était au courant de la malédiction de leur famille. Mais dans le monde de la magie, celles-ci étaient courantes, et au fil du temps, les deux Japonais ne sursautaient plus à la moindre mention de leur malédiction.
Gabrielle bombarda Kisa de questions sur le Japon et leur culture, et la jeune fille y répondait de bonne grâce, avec le sourire. A la fin du repas, Hiro vint voir sa cousine et fit la connaissance de la Française.
- Gabrielle, voici Hiro, mon cousin. Hiro, voici Gabrielle Delacour, la sœur de Fleur-san.
Hiro hocha à peine la tête, aussi aimable que d'habitude. Gabrielle ne s'en formalisa pas et lui adressa un sourire radieux, qui désarçonna quelque peu le jeune homme, il se tourna vers Kisa.
- Tu viens ?
- Oui. A plus tard, Gabrielle-san.
- A plus tard, Kisa-chan.
Gabrielle trouvait ces suffixes particulièrement mignons ,et que c'était une marque de respect qui n'existait pas dans les sociétés occidentales. Elle sourit en pensant à Hiro Sôma. De toute évidence, c'était un garçon taciturne qui ne se laissait pas marcher sur les pieds… et il adorait sa cousine. Ça se voyait à la façon dont il la couvait du regard.
………
Les deux cousins avaient encore un peu de temps avant le couvre-feu, alors ils décidèrent de se rendre dans la Salle sur Demande, que Ron leur avait montrée en Première Année. Il s'était douté que les enfants qu'ils étaient alors auraient besoin de se retrouver entre eux, loin des regards des sorciers anglais. Depuis, ils se retrouvaient là régulièrement, parlant japonais et se lisant les lettres qu'ils avaient reçus de leurs familles. La mère de Kisa demandait toujours si sa fille mangeait bien, et si tout se passait bien à l'école, alors que la mère de Hiro racontait les frasques de sa sœur Hinata, faisant sourire le jeune homme. Kisa savait que la famille de Hiro lui manquait beaucoup, même s'il ne l'avouerait pour rien au monde, il était trop fier pour ça.
- Que penses-tu de ces deux écoles ? demanda Hiro en s'installant dans un confortable fauteuil.
- C'est une bonne idée de la part du Directeur d'inviter ces deux écoles, afin que nous rencontrions d'autres Sorciers d'Europe…
- De toute manière, nous sommes japonais. Il y a de fortes chances qu'on ne les revoie jamais.
- Je ne suis pas d'accord avec toi. Hermione-onee-san et Harry-san font partie de notre famille maintenant, et la famille Weasley nous a adoptés sans restriction. Et puis, nous nous sommes fait des amis ici. Je n'ai pas l'intention de couper les ponts une fois que je serai diplômée.
- Tu fais ce qui te plaît, tu n'as pas à me demander mon avis.
Elle ne répondit pas, mais regarda son cousin, d'un regard fixe et grave, ce qui finit par le mettre mal à l'aise. Il haussa les épaules pour se ressaisir.
- Tu es si fier Hiro, et tellement secret !
- Tu en sais beaucoup plus sur moi que n'importe qui d'autre, Kisa.
- En es-tu sûr ?
Kisa se releva soudain, sans laisser le temps à Hiro de répondre.
- Tu me raccompagnes à ma Salle Commune ?
- Oui, comme d'habitude, répondit Hiro, un brin déconcerté.
Ils marchaient dans les couloirs quand Kisa se tourna vers son cousin, un sourire espiègle sur les lèvres.
- Qui vas-tu inviter pour le Bal ?
- Pourquoi diable inviterai-je quelqu'un ?
- Peut-être parce que c'est la Saint-Valentin, Hiro ! Ne me dis pas que tu l'as oublié !
- Je ne prête pas la moindre importance à cette fête commerciale !
- Mais Hiro… plein de filles de Gryffondor m'ont déjà demandé si tu avais une cavalière. Et je sais aussi que tu plais aussi aux Serdaigle et Pouffsouffle.
- Qu'elles espèrent alors. Je n'en ai rien à faire.
- Mais… Tu peux juste inviter quelqu'un que tu aimes bien. Tu te rappelles que Tohru-onee-chan nous offre chaque année des chocolats, pour nous rappeler qu'elle nous aime.
- Alors tu n'as qu'à venir avec moi, Kisa.
- Moi ?
- A moins que tu n'aies reçu une autre invitation.
Elle rougit délicatement. Hiro savait que Kisa avait quelques admirateurs dans le Château, séduits par sa fragilité et sa douceur, mais le fait d'avoir un cousin à Serpentard décourageait les plus téméraires d'entre eux.
- Non, personne ne m'a invitée.
- Alors c'est réglé.
- Quand même…
Kisa hésita. Ginny-sempai leur avait conseillé de ne pas toujours rester entre eux, de se faire des amis au sein de leur maison. Kisa avait réussi à se lier avec quelques filles très gentilles, mais Hiro restait seul. Il n'aimait pas ses camarades de Serpentard, et ceux-ci le lui rendaient bien. Kisa s'inquiétait de sa solitude, mais il s'en accommodait très bien, se contentant de la compagnie de Kisa. A vrai dire, aller au Bal avec lui ne la dérangeait pas, elle aimait Hiro, pas comme un simple cousin, elle en était amoureuse. Mais Hiro ressentait-il la même chose, ou la considérait-il juste comme une cousine dont il s'était chargé d'assurer la protection depuis les persécutions dont elle avait été victime ? Elle ne le saurait sans doute jamais.
- Très bien, nous irons ensemble, déclara-t-elle finalement, mais nous briserons le cœur de tes nombreuses admiratrices.
Il se contenta de hausser les épaules, manière de dire qu'il s'en fichait complètement.
………
Deux jours après, Ron aborda Kisa et Hiro quand il les vit arriver pour le petit-déjeuner.
- Bonjour Kisa, bonjour Hiro.
- Bonjour sensei. Comment allez-vous ? demanda Kisa.
- Bien, je te remercie. J'ai eu des nouvelles du Japon. Harry et Hermione reviennent pour la Saint-Valentin avec leurs chers et tendres, mais ils seront aussi accompagnés de Momiji et Hatsuharu.
Les deux Japonais s'éclairèrent.
- C'est vrai ? Oh, comme je suis contente ! Ne, Hiro ?
- Oui, c'est une bonne nouvelle. Quand arrivent-ils ?
- Cet après-midi en principe. Ils sont déjà dans l'avion. C'est Shigure qui m'a prévenu. Vous les verrez après vos cours.
- Merci de cette nouvelle, sensei. Je suis vraiment impatiente !
Hiro sourit. Il adorait voir Kisa avec ce sourire rayonnant sur les lèvres. Son excitation fut remarquée par ses amis à la table, et elle leur annonça la bonne nouvelle. Aussitôt, on lui posa des questions sur ses cousins, et beaucoup se demandèrent à quoi ressemblait l'épouse du Survivant. Vu que celui-ci s'était marié au Japon, personne ne savait à quoi ressemblait Kagura Sôma. Kisa se doutait un peu que Momiji et Haru étaient envoyés par leurs parents à Hiro et elle, mais elle était ravie de les voir.
Ron ayant des cours à assurer, il chargea Ginny d'aller chercher leurs amis à l'aéroport. Elle transplana à l'heure dite et attendit de voir sa « famille » arriver. Ce fut une tornade blonde qui la trouva. Dès qu'il vit sa chevelure rousse, Momiji fondit sur elle, l'étouffant dans ses bras.
- Ma belle Ginny ! Comme tu m'as manqué !
- Euh… salut Momiji ! Toi aussi tu m'as manqué !
Momiji était devenu un beau – très beau – jeune homme de vingt ans qui s'habillait en homme… et qui faisait tourner bien des têtes féminines. Mais pour l'instant, il n'avait d'yeux que pour Ginny qu'il dévorait du regard. Elle lui fit un grand sourire et se tourna vers le reste des arrivants.
Hatsuharu regardait autour de lui, n'étant jamais venu en Angleterre, Harry, Kagura, Hermione et Hatori suivaient derrière en souriant à Ginny.
- Contente de vous voir ! Comment allez-vous ?
- Bien, très bien même, répondit Harry. C'est pas Ron qui devait venir nous chercher ?
- Il a cours, Monsieur Harry Potter ! Mais si tu n'es pas content de me voir, tu peux le dire !
Harry éclata de rire et la prit dans ses bras.
- Mais non, ma petite Ginny. Je suis ravi de te voir.
- Mais j'espère bien ! Salut Mione !
- Salut Gin ! Tu vas bien ? Ton métier n'est pas trop dur ?
- Oh non ! Assez reposant même, comparé à Ste-Mangouste. Ron a prévenu Dumbledore et Maman, et bien sûr Kisa et Hiro. Ils sont impatients de vous voir. J'ai préparé un Portoloin.
- Merci de ta prévenance.
- Alors en route ! lança-t-elle en sortant un mouchoir de sa poche.
………
Dumbledore ne tarit pas d'éloges sur Kisa et Hiro. Tous deux étaient très brillants. Peut-être pas autant qu'Hermione, mais Hiro se rapprochait de l'ancienne élève de Gryffondor, et Kisa le talonnait de près. Ils étaient sages et disciplinés, même si le Professeur Rogue déplorait des accrochages entre Hiro et les Serpentard qui supportaient mal l'arrogance et l'insolence de Hiro. Les deux Japonais étaient désormais parfaitement intégrés et très appréciés des professeurs et élèves.
- Quand auront-ils terminé les cours ? voulut savoir Haru.
- D'ici quelques minutes. Les Sixième Année Gryffondor – Serpentard ont cours de Potions dans les cachots avec le Professeur Rogue. Puis-je suggérer à Monsieur Potter et Miss Granger de vous montrer le chemin ?
- Bien sûr Professeur, accepta Hermione, mais je ne suis plus Miss Granger, mais Madame Sôma à présent.
- Où avais-je la tête ? Les habitudes ont la vie dure.
- En effet.
Les deux anciens élèves emmenèrent les Japonais à travers les couloirs de Poudlard. Momiji et Haru étaient fascinés par le Château, si beau et mystérieux, si semblable aux châteaus qu'ils voyaient dans les films américains ou anglais. Momiji regretta un peu de ne pas avoir fait ses études dans ce lieu enchanteur, mais se dit qu'il avait eu un charmant professeur en la personne d'Hermione, ce qui lui valut un regard noir d'Hatori et un rire amusé dudit professeur.
Harry soupira en voyant la porte de la salle de classe de Potions.
- Ça ne va pas Harry ? demanda Hermione.
- Les mauvais souvenirs remontent. Combien d'heures de retenues avons-nous passées dans ce cachot ?
- D'innombrables heures !
- Toi, Hermione, tu as été collée ! s'exclama Momiji.
- Eh oui ! Aucun Gryffondor ne trouve grâce aux yeux du Professeur Rogue. Et Harry, Ron et moi encore moins. A la moindre faute, on avait droit à la retenue.
- Quelle peau de vache, renchérit Harry, à toujours favoriser les Serpentard, et Malefoy en particulier ! Bon, on fait quoi ? On attend la fin du cours ?
- Oui, il n'y en a plus pour longtemps, répondit son amie. Je ne tiens pas à déranger le cours de Rogue.
A peine quelques instants plus tard, la cloche annonçant la fin des cours retentit, et la porte de la salle de classe s'ouvrit. Les élèves jetèrent un regard curieux vers les visiteurs, mais des filles de Gryffondor les reconnurent et appelèrent Kisa. On entendit un petit cri ravi, puis Kisa apparut en courant, suivie de Hiro. Elle se jeta dans les bras de Haru.
- Comme je suis contente de vous voir !
- Nous aussi, Kisa-chan, assura Momiji. Je peux avoir mon câlin aussi ?
Elle rit et serra le blond dans ses bras. Puis elle salua le reste de sa famille, et Hiro en fit autant. Un attroupement s'était formé autour des Sôma, et le Professeur Rogue sortit de sa classe pour voir ce qu'il se passait. Il s'assombrit en voyant les visiteurs.
- J'aurai dû m'en douter, susurra-t-il en voyant ses ennemis de toujours, Harry et Hermione.
Harry lui adressa un grand sourire hypocrite.
- Professeur Rogue, comme je suis… surpris de vous voir toujours aussi… agréable !
- Vous encombrez le passage, Potter.
- Nous partons, Rogue, nous partons.
Ils s'éloignèrent, et les élèves s'éparpillèrent. Kisa présenta brièvement ses amis à sa famille, et le petit groupe s'isola dans la Salle sur Demande. Kagura soupira.
- Le Professeur Rogue n'a pas changé, il est toujours aussi désagréable.
- C'est quand même un peu grâce à lui que j'ai pu lever la malédiction, rappela Hermione.
- Oui, mais il gagnerait à être un peu plus chaleureux ! Regarde Hatori, malgré sa froideur, il a réussi à se marier !
- Momiji, surveille tes paroles, tu veux.
- Moi j'aimerai bien voir Black Haru versus Professeur Rogue, remarqua Hiro.
Ils rirent à cette vision.
- Tu n'es pas gentil envers notre Professeur, Hiro, réprimanda gentiment Kisa. Tu es son élève favori quand même.
- Et alors ? L'un n'empêche pas l'autre.
Momiji se leva.
- Bon, je vous laisse à vos retrouvailles. Je vais visiter le château.
- Tu sais où trouver l'infirmerie ? comprit Hiro.
- Je trouverais bien ! assura-t-il avec un clin d'œil en s'éclipsant de la pièce.
………
Drago était revenu au Collège pour obtenir des précisions sur une Potion, et comme d'habitude il projetait d'aller voir Ginny. Il sourit en pensant à elle. Cela faisait six ans qu'il lui tournait autour, et il adorait la mettre en colère ; elle était si belle, si flamboyante quand elle était furieuse contre lui. La presse à scandales lui inventait chaque jour une petite-amie, et il se réjouissait de voir que Ginny n'était pas indifférente à ces nouvelles. En vérité, si elle n'avait manifesté que du mépris ou de l'indifférence à son égard, il aurait lâché prise depuis des lustres. Or, elle éprouvait de la colère… donc de la jalousie… et donc, il restait un espoir.
Mais quand il parvint devant la porte de l'infirmerie, son sourire s'évanouit. Arrivant en même temps que lui, il reconnut sans peine un Asiatique blond qui lui souriait d'un air sarcastique.
- Tiens Malefoy ! Tu es encore dans ce Collège ?
- La question serait de savoir ce que tu fais ici, Sôma.
- Je rends visite à mes amis, tout simplement. Et Ginny en fait partie.
Et sans attendre la réponse de l'Anglais, Momiji frappa. Un « entrez » leur parvint et Momiji entra sans hésitation. Ginny sourit en reconnaissant son ami, mais grimaça dès qu'elle vit Malefoy. Elle l'ignora complètement.
- Momiji ! Tu as vu Kisa et Hiro ?
- Oui, mais pour tout t'avouer, je ne m'inquiétais pas pour eux. Si je suis venu en Angleterre, c'est pour te voir, toi.
- Tu me fais trop d'honneur. Je suis flattée.
Malefoy n'aimait pas être ignoré de la sorte.
- Bonjour Weasley.
- Dégage Malefoy, dit Ginny sans même lui adresser un regard.
- Quel accueil ! Je ne t'ai pas manqué ?
Ginny haussa un sourcil moqueur.
- Ton absence me permet juste de me rendre compte des vacances que je prends suite à tes visites.
- Tes paroles me blessent. Quoi qu'il en soit, je voulais te poser une question.
- Si tu t'en vas après, vas-y.
- Veux-tu être ma cavalière pour le Bal de la St-Valentin ?
Ginny en resta bouche bée, même si elle n'aurait pas dû en être surprise.
- Impossible, intervint Momiji.
- Pourquoi ?
- Parce qu'elle est déjà ma cavalière.
- Quand lui as-tu demandé ?
- Quand elle est venue me chercher à l'aéroport.
Momiji mentait avec aplomb, et Ginny n'allait pas intervenir, même pour tout l'or du monde ! Elle préférait aller au Bal avec Momiji qu'avec Malefoy. Et si Momiji lui avait posé la question en bonne et due forme, elle aurait accepté avec joie.
Les yeux de Malefoy avaient viré au gris orage, il semblait furieux. Malgré elle, Ginny fit un pas en arrière, un peu effrayée. Il s'avança vers elle en trois enjambées et lui prit le menton entre les doigts. Elle n'osa pas protester.
- Ce n'est que partie remise, Weasley. Je ne tolérerai pas d'autre humiliation de ta part.
- Lâche-la, ordonna Momiji.
Drago ne lui accorda qu'un regard dédaigneux avant de quitter la pièce à grands pas rageurs, et en claquant la porte derrière lui. Ginny s'effondra dans un fauteuil, le cœur battant la chamade.
- Ça va ? s'enquit Momiji, inquiet.
Elle hocha la tête, encore secouée. Malefoy ne lui avait jamais paru aussi menaçant qu'à l'instant. Elle avait eu peur, mais… aussi fascinée par la passion qu'elle avait décelée dans son regard. Se pouvait-il que…
- Merci Momiji, dit-elle finalement, refusant de s'attarder davantage sur Malefoy.
- Je t'en prie, Ginny. Il te tourne toujours autour à ce que je vois.
- Toujours.
- Je peux t'en débarrasser.
- Tu m'aides déjà beaucoup en me proposant d'être ta cavalière.
- Désolé de t'avoir imposé ça… C'est juste que…
- Ne t'en fais pas, tu m'as sauvé la vie. Je suis ravie d'être ta cavalière.
- J'aimerai que tu sois un peu plus…
- Momiji… murmura Ginny, craignant de comprendre.
- Je veux dire, reprit-il, affolé, je t'aime beaucoup, et… tu pourrais venir vivre au Japon, avec Hermione et Harry. Au moins, Malefoy ne te poursuivra pas là-bas.
- C'est très tentant comme proposition ! Mais j'ai ma famille ici, et j'aime mon métier et cette école, même avec Malefoy dans les parages.
- Dans ce cas… Mais si tu changes d'avis, n'hésite pas. Et puis, Hermione et Harry seront aussi ravis de t'accueillir.
- Je n'en doute pas. Merci Momiji.
………
Le soir-même, Gabrielle, qui s'était prise d'affection pour Kisa, fit la connaissance du reste de la famille Sôma, et fut ravie de revoir Harry et Hermione.
- Fleur m'avait bien dit que vous étiez au Japon, et qu'on ne vous voyait pas très souvent ! Quelle chance de vous voir !
- Belle coïncidence en effet ! reconnut Harry. Tu es devenue aussi belle que ta sœur dis-moi ! Comme le temps passe vite !
- Oui, on ne se rend pas compte. J'ai l'impression que c'était hier quand tu as décidé de me ramener du fond du Lac !
- Ce Tournoi fut plus un mauvais souvenir qu'autre chose ! Alors, quels sont tes résultats scolaires ?
- J'ai de bons résultats, mais pas aussi bons que ceux de Fleur, hélas. Mais tant que je ne fais pas honte à la Famille Delacour, ça va. Alors, comment ça se fait que vous viviez au Japon ? Fleur m'a parlé d'une malédiction…
Harry et Gabrielle discutèrent toute la soirée. Kagura ne s'en formalisa pas, elle avait confiance en son mari, mais Gabrielle était beaucoup trop belle pour son bien. Ginny et Hermione la rassurèrent. Gabrielle était une gentille fille, et jamais elle n'essaierait de nuire à quelqu'un, surtout quelqu'un d'important pour Harry, puisqu'il lui avait sauvé la vie. La belle vélane noua aussi le contact avec Momiji et Hary, avec qui elle se découvrit plein de points communs. Elle était aussi exubérante que Momiji et adorait le côté black de Harry quand celui-ci avait été témoin d'une altercation entre des Septième Année de Serpentard et Hiro. Même si Hiro aurait pu s'en sortir tout seul, Haru avait vite été agacé par les Anglais… et ils avaient fait les frais de sa colère. Les trois étudiants se remettaient d'ailleurs à l'infirmerie, remis aux bons soins de Ginny.
Vint naturellement la question du Bal. Hiro annonça naturellement qu'il accompagnerait Kisa, sans surprise. Ginny et Momiji déclarèrent qu'ils y allaient ensemble, tout ça pour que Malefoy laisse Ginny tranquille.
- Malefoy ? s'étonna Gabrielle. Il semblait furieux en sortant de l'infirmerei. Il m'a croisée et m'a invitée au Bal. Mais il l'a fait d'une manière si désagréable que j'ai refusé. J'ai cru qu'il allait me jeter un sort.
- Je l'ai un peu humilié en fait, avoua Momiji.
- Tu n'étais pas tout seul, rétorqua Ginny. Il n'a pas apprécié d'être coiffé au poteau par Momiji.
- Bien fait pour lui, marmonna Harry.
- Tu n'es pas gentil, reprocha gentiment Hermione.
- Ben quoi ? Je ne vais pas pleurer pour lui non plus !
- Il n'empêche que je n'ai toujours pas de cavalier moi ! protesta Gabrielle.
- Tu es belle comme un cœur, déclara Ginny, tu ne devrais pas avoir de mal à en avoir un.
- Ginny… J'aimerai un cavalier qui m'aimerait pour ce que je suis et non pas ce que je parais. Fleur a eu le même problème. Les hommes ne voient que notre beauté, notre apparence. Or, nous sommes plus que ça.
- Je te comprends.
- Fleur a eu de la chance d'avoir rencontré Bill. Il l'aime vraiment pour ce qu'elle est, il est vraiment amoureux d'elle, comme elle est amoureuse de lui. Je les envie tous les deux.
- Tu finiras par trouver l'homme de ta vie, j'en suis sûr ! affirma Momiji. En attendant, tu peux aller au Bal avec Haru, juste en tant qu'amis, vu que sa fiancé est au Japon.
- Si Rin l'apprend, prévint Kagura, Haru est mort.
- J'ai dit en tant qu'amis ! Haru, tu es d'accord ?
- Si c'est pour rendre service à Gabrielle-san, pourquoi pas ?
- Alors c'est décidé !
- Mais… protesta Gabrielle qui n'avait pas pu placer un mot, mais Hermione l'arrêta.
- Accepte. Tu ne rencontreras sûrement pas l'homme de ta vie à ce Bal. Mais Haru est adorable, et il est fiancé et fou amoureux, tu ne risques rien, à part te faire un très bon ami.
Gabrielle finit par acquiescer.
………
Le soir du Bal, les filles s'étaient longuement préparées pour se rendre irrésistibles aux yeux de leurs cavaliers. D'un commun accord, elle avaient investi la Salle sur Demande et depuis le début de l'après-midi, la pièce était un capharnaüm de tissus, rubans et maquillage en tout genre. Hermione et Kagura qui n'avaient personne d'autre à séduire que leurs maris avaient décidé de s'occuper des célibataires, à savoir Ginny, Gabrielle et Kisa. Luna avait débarqué en fin d'après-midi. Ron l'avait renseignée sur le lieu où se trouvaient les femmes, et la jeune journaliste s'était jointe à leurs préparatifs. A présent que l'heure approchait, toutes mettaient la touche finale à leur tenue.
Kisa portait une robe qui était un savant mélange entre kimono et robe occidentale dans une soie fleurie qui tombait en drapé sur les chevilles, et un nœud de kimono dans le dos, noué par Kagura. La robe était à dominante vert pastel, et elle avait tressé des rubans du même tissu dans ses cheveux. Hermione l'avait maquillée très légèrement de rose aux joues, d'une petite touche de mascara et d'un peu de gloss rose.
Gabrielle ne pouvait pas porter n'importe quelle couleur à cause de sa chevelure blond platine, elle avait fini par prendre une robe longue noire cintrée et assez étroite, parsemée de paillettes sur tout le devant. Elle avait rassemblé ses longs cheveux en chignon élaboré avec une épingle en forme de fleur en argent pour contraster avec les paillettes de sa robe. Elle était maquillée de rose et Kagura avait même suggéré de déposer une nuée de poudre étoilée sur son décolleté.
Ginny, elle aussi à cause de ses cheveux, avait opté pour une robe vert émeraude courte, arrivant aux genoux, avec toute une succession de jupons noirs en dentelle, tulle et mousseline, moulant le buste avec un dos nu. Hermione avait maquillé ses yeux de vert pâle et les soulignant de khôl en étirant le trait vers les tempes et lui faire des yeux de biche. Elle avait fait des anglaises avec quelques-unes de ses mèches et laissait le tout flotter librement.
Luna, Hermione et Kagura avaient décrété qu'elles n'avaient qu'une personne à séduire et n'avaient pas jugé bon de faire autant d'efforts, mais Ginny et Gabrielle avaient insisté pour qu'elles soient elles aussi irrésistibles. Luna avait mis un long fourreau rose uni sans bretelles, avait consenti à enlever ses radis de ses oreilles et mis une rose dans ses cheveux lâchés. Elle refusa tout maquillage, mais Ginny la convainquit au terme de longs efforts à ajouter un peu de gloss, arguant que ça partirait vite (ce qui n'était pas faux).
Hermione avait enfilé une robe courte très simple bleu nuit qui arrivait à mi-cuisses en satin et noué ses cheveux en chignon, ceux-ci étant toujours aussi indisciplinés. Gabrielle insista pour la maquiller en bleu et Hermione consentit à se laisser poser une fine couche de fard sur la paupière mobile, sans aucun autre maquillage.
Kagura avait une robe longue violette brodée de fils d'or sur le décolleté et l'ourlet du bas de la robe. Elle noua juste un ruban de la même couleur dans ses cheveux, et refusa le maquillage.
Elles portaient des chaussures assorties à leur robe, avec des talons plats, pour pouvoir danser confortablement, et se décidèrent enfin à aller rejoindre leurs cavaliers qui devaient patienter aux portes de la Grande Salle.
………
Toutes les filles de Poudlard avaient tenu à rivaliser de beauté avec leurs congénères de Beauxbâtons, et les garçons n'avaient d'yeux que pour leur cavalière. Hatori, Harry, Hiro, Momiji, Haru et Ron accueillirent les jeunes femmes comme des princesses fragiles qu'ils auraient peur de casser. N'importe quelle jeune femme amoureuse ce soir-là se serait sentie belle et désirable aux yeux de son compagnon.
La Grande Salle était décorée en rose, rouge et blanc, avec une profusion de cœurs et de chérubins volants brandissant des arcs. Un buffet avait remplacé la Table des Professeurs et des petites tables rondes étaient disposées tout autour de la piste de danse, au bout de laquelle une estrade se dressait et où un groupe se plaçait. Dumbledore s'avança et prit la parole.
- Très chers élèves et très chers invités, bienvenue ce soir au Bal de la Saint-Valentin de Poudlard. Les plus courageux d'entre vous pourrons déclamer leur amour à l'élue de leurs cœurs sur cette estrade ce soir, et peut-être assisterons-nous à une idylle romantique. Que la fête commence !
Tout le monde applaudit joyeusement et une musique pop retentit. Quelques couples se dirigèrent vers la piste, d'autres s'installèrent aux tables ou se dirigèrent vers le buffet. Ron décida qu'ils commenceraient par le buffet, et tout en plaisantant sur l'estomac de Ron, ils se restaurèrent et s'installèrent à une table. Puis, Ginny et Gabrielle manifestèrent le désir de danser et leurs cavaliers ne se firent pas prier. Luna finit par entraîner Ron sur la piste aussi. Les deux couples mariés étaient sur leur petit nuage et il ne resta plus que Kisa et Hiro. Ceux-ci décidèrent de s'éloigner un peu pour laisser un peu d'intimité aux deux couples.
- Ils ont de la chance, constata Kisa. Ils s'aiment. Qu'en penses-tu Hiro ?
- Que veux-tu que j'en pense ? Il s'aiment et se sont mariés. Y'a rien d'autre à dire.
- Est-ce qu'il t'arrive parfois d'être romantique et gentil ?
- Mais je suis toujours gentil avec toi. Quant à être romantique…
Il fit une grimace expressive. Kisa s'attrista un peu. Elle aimait Hiro, mais il était si fier, si arrogant ! Il méprisait l'amour et les personnes amoureuses. Kisa avait été malgré elle témoin d'une scène où Hiro avait été si odieux qu'elle en avait été choquée. Une Sixième Année de Serdaigle l'avait abordé dans un couloir, timide et rougissante. Hiro discutait alors avec Kisa, et il n'avait pas apprécié l'interruption. La jeune fille lui avait fait une déclaration d'amour, et lui avait demandé si elle pouvait être sa cavalière au Bal. Hiro l'avait froidement toisée avant de déclarer hautainement :
- Tu n'espères quand même pas que je vais accepter de sortir avec un être médiocre tel que toi ? Que tu sois amoureuse de moi, grand bien te fasse, mais je n'en ai rien à faire de tes sentiments. Et tu m'as interrompu en pleine conversation. Dégage !
La jeune fille s'était enfuie en larmes. Kisa avait secoué la tête et reproché son comportement. Hiro avait rétorqué qu'elle n'avait qu'à ne pas tomber amoureuse, en ajoutant qu'il n'y avait que les faibles et les imbéciles pour croire à l'amour. Kisa n'avait rien répondu, troublée. Si Hiro agissait comme ça avec elle, elle ne s'en remettrait jamais, et elle l'aimait trop pour risquer de perdre son amitié. Elle préférait se contenter de son amitié, si ce n'était l'amour.
Haru, délaissé par Gabrielle, s'approcha d'eux, et Kisa laissa ses deux cousins discuter et s'éloigna. Gabrielle avait été invitée par Momiji, puisque Ginny avait été invitée par Harry. La jeune Française riait aux éclats aux blagues du Japonais, et ils se découvrirent des tas de points communs. Tous deux adoraient taquiner leurs aînés, et elle ne comptait plus le nombre de fois où Fleur lui avait promis une mort douloureuse après une moquerie pourtant inoffensive. Elle devina que l'enfance de Momiji n'avait pas été idyllique, marquée par la malédiction, tout comme sa nature de Vélane lui avait attiré quelques jalousies et envies malsaines.
- Tu es très belle Gabrielle, je ne doute pas que tu trouves un jour l'homme de ta vie.
- Ma beauté n'est qu'une caractéristique vélane. Je rêve de vivre une vie comme Fleur qui a trouvé l'amour véritable.
Momiji replaça une mèche de cheveux de Gabrielle derrière son oreille.
- Nous, les Sôma, sommes bien conscients qu'il n'y a pas que la beauté extérieure qui compte.
………
Ginny bombardait Harry de questions pendant qu'ils dansaient.. Elle s'assurait qu'il était heureux avec Kagura et qu'il se plaisait au Japon.
- Je t'assure, Gin, que tout va pour le mieux ! Je ne suis pas harcelé là-bas, c'est le rêve. Et puis Hermione est là, en cas de besoin.
- Je ne peux pas m'empêcher de me faire du souci pour toi. Tu es comme un autre de mes frères. Et sois heureux que ce ne soit pas ma mère qui te fasse subir cet interrogatoire.
- Ne parle pas de malheur. J'en ai des frissons rien que d'y penser !
Ils rirent quand Harry sentit une tape sur son épaule. Il se retourna et Ginny s'assombrit.
- Puis-je emprunter ta cavalière ? demanda poliment Drago.
Harry plissa les yeux. Depuis quand Malefoy était-il poli ? Ginny avait crispé les doigts sur son bras.
- C'est à Ginny de décider, dit-il.
Celle-ci secoua la tête en signe de dénégation.
- Elle ne veut pas, c'est réglé.
Mais Drago insista.
- S'il te plaît, articula-t-il en ses dents serrées.
Le couple le fixa bouche bée. L'événement du siècle : Drago Malefoy venait de dire « s'il te plaît » ! Mais Harry ne voulait pas l'humilier davantage. Il quêta l'approbation de Ginny. Celle-ci finit par soupirer avant de hocher la tête, résignée.
- Tu sais où me trouver au cas où, murmura Harry à son oreille.
- Ok. Merci.
- Je t'en prie.
- Drago s'approcha et enlaça Ginny, sans brusquerie, avec douceur, ce qui la surprit.
- Qu'est-ce qui t'arrive, Malefoy ? demanda-t-elle sans méchanceté. L'abus de chocolat te rend aimable ?
- Peut-être bien… Oh Ginny… soupira-t-il avant de la serrer contre lui et d'enfouir son visage dans ses cheveux.
La jeune femme était perdue devant ce comportement inhabituel. Elle ne le repoussa pas, le laissa faire. Perdu au milieu de la piste, le couple ne dansait pas. C'était juste un homme enlaçant une femme. Un observateur quelconque aurait juré que l'homme était amoureux fou de la jeune femme qui semblait interloquée, ne sachant où poser ses mains.
- Euh… Drago ? osa-t-elle l'appeler par son prénom, presque timide.
- Je n'obtiendrais jamais ton amour, alors laisse-moi juste te serrer contre moi. Après ce soir, je ne te harcèlerai plus, promit-il la voix basse, étouffée dans son cou.
Ginny se sentit désemparée. Certes, elle devrait être contente d'avoir enfin la tranquillité, d'être débarrassée de la présence de Drago Malefoy. Alors pourquoi n'arrivait-elle pas à se réjouir ? Toutes ces années, elle avait connu la présence constante du Serpentard, et plus encore depuis leur retour du Japon. Il n'avait cessé de la poursuivre de ses assiduités, et elle avait fini par s'habituer à ses visites, même si elles se terminaient invariablement en disputes, elle, finissant par le mettre à la porte. Mais à la longue, elle devait se l'avouer, elle avait pris goût à ces joutes, et plus encore, elle n'arrivait pas se sortir de la tête le baiser qu'ils avaient échangé six ans auparavant. Elle eut un petit rire.
- Encore une fois, tu te moques de moi.
- Non, pas de toi, Drago, de moi-même.
Elle s'écarta de lui et le regarda, mi-sérieuse, mi-amusée.
- Qu'est-ce qui me dit que tu es sincère ? Parce qu'après tout, on ne compte plus tes conquêtes.
Drago eut un soupir énervé.
- La moitié de mes soi-disant conquêtes ne sont que pures affabulations. Quant au reste…j'essayais juste de t'oublier, ou de te remplacer, mais aucune ne t'arrive à la cheville.
Elle le scruta. Il semblait vraiment sincère. Mais elle n'oubliait pas qu'elle avait affaire à Drago Malefoy, expert ès manipulations en tous genres.
- Ginny, crois-tu que je m'amuserai à te courir après six ans durant si je n'étais pas sincère ?
- Comment savoir, avec toi ?
Pour toute réponse, il l'embrassa. Un baiser dans lequel il s'efforça de faire passer toute sa sincérité et son amour pour elle. Et elle fit ce dont elle rêvait depuis six ans : elle répondit à son baiser, en passant ses bras autour de son cou.
Ils se séparèrent à bout de souffle, et surtout ravis. Drago lui fit un grand sourire, un sourire comme elle ne l'avait jamais vu faire auparavant, un sourire sincère et heureux qui lui illuminait tout le visage.
- Dois-je comprendre que tu acceptes enfin mes avances ?
- Oui, je les accepte. Mais gare à toi si tu t'avises de jouer avec moi comme tu l'as fait avec le reste de tes conquêtes.
- Je ne jouerai pas avec toi. Et j'ajouterai même que c'est toi qui as joué avec moi six ans durant.
- Très bien… je me rattraperai alors, pour me faire pardonner.
- Oh… et de quelle façon ? demanda Drago, une lueur coquine dans les yeux.
- Quittons cette Salle, et je te montrerai…
L'entraînant par la main, elle l'emmena loin de la Grande Salle violemment éclairée.
………
Kisa avait quitté la Salle surchauffée et déambulait dans le parc, malgré le froid. Elle était un peu triste parce qu'elle était persuadée que l'amour qu'elle portait pour Hiro ne serait jamais réciproque, et elle se demandait si elle aurait la force pour le côtoyer tous les jours en souriant, jusqu'au jour où il rencontrera une autre femme avec qui il fera sa vie. D'emblée, elle savait déjà que ce jour-là, serait la fin de sa vie. Comment regarder l'homme de sa vie vivre avec une autre femme ? Si Hiro était heureux, elle serait heureuse, mais quelle douleur de le voir heureux sans elle !
Perdue dans ses pensées, elle ne s'aperçut pas tout de suite qu'on la suivait, et elle était déjà encerclée quand elle s'en rendit brutalement compte.
- La petite Gryffondor se promène toute seule, comme c'est imprudent de ta part.
Elle reconnut les cinq Serpentard de Septième Année avec qui Hiro s'était déjà accroché plusieurs fois.
- Que me voulez-vous ? Vous comptez atteindre mon cousin en m'agressant ?
- Mais c'est que tu as du caractère en plus. On ne t'entend jamais quand tu es avec ton cousin.
Kisa n'intervenait jamais quand Hiro se disputait avec les Serpentard. Elle savait que beaucoup d'élèves la trouvaient faible et sans caractère, mais seuls quelques Gryffondor parmi ses amis savaient qu'elle ne se laissait pas facilement faire et qu'elle pouvait même être méchante en cas de besoin. La famille Sôma le savait, et Haru avait même dit qu'elle correspondait bien à son signe, le Tigre.
Elle saisit sa baguette sans quitter les cinq adolescents des yeux.
- Vous aurez des ennuis si vous vous en prenez à moi.
- Encore faudrait-il que tu prouves que nous sommes responsables de ton agression. En ce moment, nous avons au moins dix personnes qui pourraient jurer que nous n'avons pas quitté la Salle.
- Même sous Véritaserum ?
- On n'utilise pas ce sérum sur des mineurs de Première Année. Et encore faudrait-il que tu sois en mesure de parler quand on en aura fini avec toi.
- Je ne me laisserai pas faire.
Même si elle était confiante en apparence, intérieurement, Kisa se demandait si elle allait faire le poids. Elle était douée en Sortilèges et en DCFM, Weasley-sensei reconnaissait ses talents en Duel et en Sortilèges d'attaque, mais cela serait-il suffisant contre cinq Serpentard rusés, vicieux et prêts à tout pour lui nuire ? Tant pis, elle se défendrait de son mieux, et elle espérait que quelqu'un remarque son absence et vienne la chercher. « Hiro, j'ai besoin de toi ! » appela-t-elle silencieusement. Dans la Grande Salle, un pressentiment étrange le traversa et il regarda autour de lui.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Haru.
- Où est Kisa ?
………
- Expelliarmus !
- Protego !
Kisa n'avait pas d'autre choix que se protéger, les cinq Sorciers attaquant simultanément. Elle réalisa qu'elle ne tiendrait pas longtemps à une contre cinq. Mais elle savait que quelqu'un allait venir. Il fallait qu'elle y croie.
- Endoloris !
Elle évita le sort, tout en fixant son assaillant, incrédule. Etait-il devenu fou pour utiliser ainsi un Impardonnable ?
- Vous avez perdu la tête, souffla-t-elle.
- Tu n'aurais jamais dû quitter ton pays, Etrangère.
Ainsi c'était donc ça, comprit Kisa. La xénophobie, la cause su fait que tous deux n'avaient jamais été acceptés par certains élèves de Serpentard. Il fallait vraiment que les mentalités de certains évoluent.
Un Expelliarmus la toucha dans le dos, elle fut projetée plus loin, sa baguette s'envolant de sa main. Elle se releva péniblement et fit face à ses agresseurs. L'un d'eux tenait sa baguette. Elle pinça les lèvres. Il fallait qu'elle trouve un moyen de se sortir de ce guêpier. Ou que quelqu'un arrive très vite.
- Tu as perdu, petite fille.
Elle ferma les yeux, inspira profondément, refusant de céder à la panique. Ils n'allaient pas la tuer, leur folie n'allait pas jusqu'à cette extrémité.
- Endoloris !
Elle évita le sort. S'ils ne l'attaquaient pas en même temps, elle avait un espoir de s'en sortir en courant.
- N'espère même pas t'échapper. Impero !
A nouveau, elle évita le sortilège, mais ils se mirent à l'attaquer en même temps. Un Doloris l'atteignit dans le dos, elle s'effondra en hurlant. En un instant, ils l'encerclèrent à nouveau.
- Tu fais moins la fière maintenant, Sôma.
Elle haletait, mais ne baissa pas les yeux.
- Baisse les yeux devant la supériorité des Serpentard, chienne.
- Jamais je ne reconnaîtrai la supériorité d'êtres qui s'attaquent à plusieurs contre une personne seule.
- Endoloris !
Cette fois, elle ne hurla pas, elle contint son hurlement au plus profond d'elle-même, ne leur donnant pas la satisfaction de l'entendre crier.
- Stupéfix ! entendit-elle soudain.
Mais cette voix…
Hiro et Haru se tenaient là, furieux de voir Kisa à terre, blessée par des brutes de Serpentard.
- Vous venez de signer votre arrêt de mort, articula Hiro.
- Tout doux, Sôma, dit le leader tandis que l'un de ses acolytes réanimait celui qui avait été stupéfixé. On tient ta cousine. Tu ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose quand même ?
- Il ne lui arrivera rien, parce que je vous en empêcherai.
- Rien que tous les deux ? Contre nous cinq ? Un gosse de seize ans et un étranger de bas étage ?
Ils ricanèrent. Hiro crispait les poings. Mais jetant un coup d'œil à Haru, il eut soudain la certitude que les cinq Serpentard seraient bientôt hors d'état de nuire : Black Haru se réveillait. Et ces cinq idiots allaient en faire les frais.
Kisa tentait vainement de se relever, mais l'un des Sorciers voyant ça, lui tira les cheveux et redressa sa tête de force.
- Tes cousins sont venus se joindre à nous ! N'est-ce pas gentil de leur part ?
Voyant ça, Hiro ne put le supporter. Haru non plus.
- Bande de cloportes grouillants ! Vous osez vous attaquer à plus faible que vous, et de surcroît une Sôma. Vous allez le regretter.
Quatre Serpentard reculèrent devant le regard meurtrier du Japonais. Hiro esquissa un sourire moqueur.
- Faites vos prières, les mauviettes.
Black Haru s'élança. Certains brandirent leurs baguettes, mais Hiro les désarma habilement, puis laissa Haru s'amuser, il préféra s'occuper de Kisa. Il la redressa dans ses bras.
- Que t'ont-ils fait ?
- Rien de grave. Je m'en remettrai. Haru va les tuer.
- Ce ne sera pas une grande perte. Viens, je t'emmène à l'infirmerie.
- Hiro ! protesta-t-elle faiblement, scandalisée.
- Oublie-les, Kisa ! Ils viennent de t'agresser sciemment et tu prends leur défense.
- Ils…
- Je ne veux plus entendre un mot, Kisa.
Celle-ci, vaincue, hocha la tête. Trop faible pour se lever, Hiro la souleva dans ses bras comme si elle ne pesait pas plus qu'une plume, et finalement, perdit connaissance dans ses bras.
………
Quand Kisa ouvrit de nouveau les yeux, elle vit deux regards inquiets sur elle. Elle reconnut Ginny et sa cousine Kagura. Elle leur sourit pour les rassurer.
- Tu nous as fait une belle frayeur, tu sais, murmura Ginny.
- Je suis désolée de vous avoir causé du souci.
- Ce n'est pas ta faute voyons, gronda gentiment Kagura. Tu es restée deux jours inconsciente suite à ton agression, et tu as fait une poussée de fièvre impressionnante. Mais Ginny a réussi à te guérir.
- Merci, onee-san.
- De rien, Kisa-chan. Je te laisse avec Kagura, tache de te reposer.
La jeune fille acquiesça, puis se tourna vers Kagura.
- Tout le monde a été très inquiet pour toi, et Hatori-san a supervisé les soins que Ginny t'a prodigués pour s'assurer que tu allais bien.
- Je suis…
- Ne t'excuse pas. Haru, Hiro et Momiji sont allés régler le cas des Serpentard, et le Professeur Rogue a dû les arrêter avant qu'ils ne soient réduits en bouillie. Bref, Dumbledore-sama les a fait passer en conseil de discipline, et ils seront expulsés.
- Comment va Hiro ?
Kagura sourit.
- Bien… mais mortellement inquiet pour toi. Il est passé à plusieurs reprises quand tu dormais.
- Il… Il n'a rien dit ?
- Rien de spécial. Il aurait dû ?
Elle détourna le regard, triste.
- Non. Rien.
- Kisa-chan… Je ne veux pas t'embarrasser, mais je vais te poser une question indiscrète. Tu n'es pas obligée de répondre.
- Je t'écoute.
- Es-tu amoureuse de Hiro ?
- Kisa devint cramoisie, ce qui était déjà une réponse en soi.
- Je suppose que je peux dire oui, souffla-t-elle.
- Est-ce qu'il le sait ?
- Kami-sama, non, heureusement que non. Oh, Kagura-san, si tu voyais comment il traite les pauvres filles qui lui déclarent leur amour… Crois-moi, je préfère rester son amie, plutôt que de souffrir d'un rejet ?
- Pourquoi crois-tu qu'il te rejettera ? Tu lui es très chère, et plus encore. Jamais il ne te blessera.
- Il n'en a que faire de l'amour.
- Ça, c'est toi qui le dis. Il ne faut pas cacher ses sentiments, sinon ils t'empoisonneront le cœur. Je n'ai jamais caché à Kyô que je l'aimais auparavant, et lui-même devait éprouver un peu d'affection pour moi.
Kisa rit.
- Vu la raclée que tu lui mettais à chaque fois, il aurait mieux valu !
- Je ne suis pas si violente que ça ! Harry ne se plaint pas, lui.
- Parce qu'il sait se protéger. Pauvre Kyô, quand même !
Elles éclatèrent de rire. La porte de l'infirmerie s'ouvrit.
- Kisa ! Tu es réveillée !
- Je vais bien, Hiro.
- Idiote ! Comment peux-tu dire que tu vas bien, alors que tu es restée deux jours inconsciente ? As-tu idée de la peur que j'ai éprouvée quand je ne te trouvais pas dans la Grande Salle, puis quand j'ai vu ces Serpentard t'agresser ?
- Je suis désolée, Hiro.
- Et qu'est-ce qui t'est passé par la tête de sortir sans manteau ?
Kagura se leva.
- Ne fatigue pas trop Kisa-chan, Hiro-kun. Je vous laisse tous les deux, vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire, déclara-t-elle en jetant un regard lourd de sens à Kisa.
Celle-ci rougit et baissa résolument la tête, fixant ses mains devenues tout à coup les mains les plus intéressantes du pays. Hiro s'assit sur la chaise laissée vacante par Kagura. Le silence s'installa.
- Gomen, dit-il enfin.
Surprise, elle leva la tête. Il s'expliqua.
- Tu t'es fait agresser par ma faute. Et tout ce que je trouve à faire, c'est te crier dessus.
- Ce n'est pas ta faute, Hiro. Uniquement celle des Serpentard. Et je n'aurai pas dû sortir seule.
- Il y a de ça aussi. J'ai eu très peur pour toi.
- Je vais bien maintenant.
- Tant mieux.
- Comment s'est terminé le Bal ?
- Aucune idée. Mais j'ai cru voir Gabrielle Delacour et Momiji ensemble.
- Gabrielle-san et Momiji-kun ? C'est…
- Complètement bizarre. Mais bon, leurs caractères s'accordent.
- Et c'est toi qui dis ça. Je croyais que l'amour te passait au-dessus de la tête ?
- Je n'ai jamais dit ça !
Comme Kisa haussait un sourcil sceptique, il reprit, un peu gêné.
- Je n'ai rien contre l'amour. C'est même une belle chose, surtout quand on regarde nos cousins. Même Kyô a réussi à se caser !
- Pourtant, tu rejettes toutes les filles qui ont le courage de se déclarer à toi.
- Elles ne sont pas amoureuses de moi, mais d'une image. Elles ne me connaissent pas et osent se prétendre amoureuses !
- Tu es un peu dur.
- Non, réaliste. Je ne peux pas accepter leur amour.
- Oui, mais c'est en sortant avec elles qu'elles apprendront à te connaître.
Hiro lui adressa un regard grave.
- Tu veux vraiment que je sorte avec une de ces filles ?
Kisa retourna à la contemplation de ses mains. Il lui fallait être courageuse maintenant, comme ces filles. Elle se redressa et plongea ses yeux mordorés dans ceux de Hiro.
- Je ne veux pas. Je t'aime Hiro, et depuis longtemps. Acceptes-tu de sortir avec moi ?
Il la regarda un long moment, puis finit par laisser échapper un soupir de soulagement.
- Oh, Kisa, je n'osais plus espérer… murmura-t-il en l'enlaçant tendrement.
Kisa était surprise, et en même temps, elle comprenait le comportement de Hiro. Il l'aimait, et avait rejeté les autres pour l'attendre, elle !
- Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? demanda-t-elle.
- Parce que la dernière fois que j'ai montré mes sentiments pour toi, Akito a…
- Mais ce temps-là est fini ! Nous ne sommes plus au Japon, et même si nous y étions encore, Akito-sama a changé ! Elle…
- Je ne voulais plus courir de risque… Mais que ce soit ici ou là-bas, je n'ai pas été capable de te protéger.
- Hiro ! Ne te blâme pas pour ça. Tu n'es qu'un être humain, et rien n'est de ta faute. C'est juste de la bêtise humaine. Et je sais me protéger toute seule.
- Je n'en doute pas, contre des ennemis normaux. Mais tu n'es pas de taille contre des Serpentard rusés.
- C'est fini avec eux. Ils vont être expulsés.
- Je sais.
Ils se regardèrent longuement. Puis, très lentement, avec tendresse, il se pencha vers elle, lui laissant le temps de se reculer ou de le repousser. Elle n'en fit rien. Elle ferma les yeux et se laissa embrasser. Au léger soupir qu'elle laissa échapper, il comprit qu'elle attendait ce moment depuis longtemps.
- Je t'aime Kisa, murmura-t-il tout contre ses lèvres.
Pour toute réponse, elle se serra un peu plus contre lui. Il avait beau dire ce qu'il voulait, elle était bien dans ses bras, et se sentait en sécurité. Dans ses bras, et nulle part ailleurs. Ils ne virent pas une tête rousse et une tête brune se retirer dans le bureau de l'infirmerie, ni les rires étouffés qui filtrèrent.
………
La famille Sôma et les deux écoles repartaient le même jour dans leur pays, et Gabrielle et Momiji se promenaient dans le parc, mais gardant leurs distances, comme dans l'expectative.
- Tu auras ton diplôme cette année, remarqua Momiji.
- Oui, les examens en juin, les résultats en juillet.
- Pas trop stressée ?
- Un peu, mais ça va. Je connais mes capacités, et je suis plutôt bonne élève. Je ne me fais pas trop de souci.
- Et… l'année prochaine ?
- Je n'en sais encore rien. Pour tout avouer, je n'y ai pas encore réfléchi. Peut-être faire comme Fleur et travailler à Londres. Ou trouver un travail à Paris. Je ne sais même pas dans quel domaine je veux être.
- Le Japon ne te tente pas ? La langue n'es pas un obstacle, et tu n'es pas toute seule.
- C'est un pays lointain… Ma famille et mes amis sont en France. J'aime voyager, visiter le Japon serait extra. Mais je ne sais pas si je veux y vivre.
Momiji resta silencieux un moment.
- J'ai… obtenu un Bourse pour aller étudier à l'étranger, à partir d'avril prochain.
- Oh… Etudier quoi ?
- La gestion, pour prendre la suite de mon père. J'ai le choix entre New York, Londres et Paris.
Le regard de Gabrielle s'éclaira. Mais elle s'interdit d'exulter trop vite. Rien ne disait que Momiji avait choisi Paris… vu que New York était encore mieux. Dès leur rencontre, elle avait sympathisé avec ce jeune homme espiègle qui la faisait rire… et grâce à lui, elle savait maintenant qu'il existait des hommes pour qui l'apparence ne comptait pas (son beau-frère Bill aussi, mais bon, il était marié à sa sœur !). Et puis, il était beau comme un dieu. En discutant et en dansant avec lui au Bal, ils s'étaient découvert une foule de points communs… et même s'il était trop tôt pour dire qu'elle était amoureuse, elle reconnaissait qu'elle en prenait le chemin, surtout si elle avait la chance de le fréquenter plus régulièrement.
- Gabrielle, j'ai besoin de savoir une chose.
- Oui ?
- Si je choisis Paris… j'aurai quatre ans d'études à faire… Est-ce que…
- Je serai là. Pour l'instant, tu n'es qu'un ami, mais… je suis en train de réaliser que je veux qu'on devienne plus que des amis.
Momiji sourit. C'était ce qu'il voulait entendre et espérait. Lui aussi commençait à vouloir plus avec Gabrielle.
- Bien, je viens à Paris en mars pour trouver un appartement et commencer à prendre mes marques.
- Je viendrai t'accueillir.
- Tu peux sortir de ton école ?
- Les dernières années ont le droit d'aller et venir à leur guise entre neuf heures et dix-neuf heures, à condition de ne pas sécher les cours et de ne pas commettre d'infraction. Si tu viens pendant un week-end, je serai là.
- Bien. Je t'enverrai une lettre pour te donner la date alors. Ce sera dans environ un mois.
- J'ai hâte d'y être.
- Moi aussi.
- Et… financièrement ? La vie est assez chère à Paris…
- L'argent n'est pas un problème pour la famille Sôma.
- Oh, je vois.
Du coin de l'œil, Gabrielle vit deux filles de Beauxbâtons qui la hélèrent quand elles la virent.
- On y va Gaby !
- J'arrive ! Bon, à bientôt.
- A bientôt.
Puis sans prévenir, il prit son visage entre ses mains et l'embrassa passionnément. Surprise, elle entendit confusément ses deux camarades glousser d'amusement, puis se concentra sur les lèvres douces et chaudes qui se pressaient contre les siennes. « Wow » fut la seule pensée cohérente qui traversa son esprit. Le baiser était chaste et tendre. Quand il s'écarta d'elle, il lui sourit.
- Juste une promesse en attendant nos retrouvailles à Paris.
Elle ne put que hocher la tête, encore sous le choc, les yeux pleins d'étoiles. Puis, elle fila rejoindre ses amies, qui la pressèrent de questions, surexcitées.
………
Kisa et Hiro étaient un peu tristes de voir leur famille les quitter déjà. Même s'ils savaient qu'ils se reverraient dans quelques mois, il n'était jamais facile d'étudier dans un pays lointain, loin de ses parents, surtout quand on n'était qu'adolescent.
Kagura se pencha vers Kisa pour lui effleurer la joue d'un baiser.
- Prends soin de toi ma chérie, et prends le temps de dresser Hiro, murmura-t-elle.
Kisa eut un éclat de rire.
- D'accord, je vais m'efforcer de suivre ton conseil.
- On se revoit en juillet alors, dit Hatori. Soyez prudents.
- Hai, Hatori-sama, acquiesça Hiro.
Un dernier signe de la main et tous disparurent par le Portoloin qui les amenait à l'aéroport. Kisa se tourna vers Ginny et lui sourit.
- Tu n'es pas trop triste d'avoir choisi Malefoy-san au lieu de Momiji ?
- Ça n'aurait pas marché avec Momiji. Et je ne l'aurai jamais cru, mais je suis heureuse avec Drago.
- Tant mieux pour toi alors. Je suppose que c'est quelqu'un de bien alors.
- Drago a de bons côtés.
Tout en discutant, Ginny et les deux adolescents se rendaient à l'infirmerie. Drago les croisa dans le couloir et entendit la phrase prononcée par Ginny.
- On parle de moi.
- Oui, ça te dérange ?
- Pas le moins du monde. Sauf si c'est pour me dénigrer.
- Nous ne ferions jamais ça, Malefoy-san ! protesta Kisa.
- Je ne parlais pas pour toi, jeune fille.
Son regard se porta sur Hiro. Leurs regards se défièrent longuement, chacun refusant de céder devant l'autre. Ginny décida d'éviter le conflit.
- Hé oh, ça suffit vous deux avec votre ego de mâle. Hiro-kun, Kisa-chan, profitez de votre week-end. Drago, tu viens avec moi.
- Où tu veux, mon amour.
Hiro leva les yeux au ciel, tandis que Kisa l'entraînait loin du couple par la main.
- C'est plus fort que toi, tu te sens obligé de le défier.
- Toujours. Ce type m'horripile.
- Il n'est pas si méchant, si Ginny-sempai l'a choisi.
- Elle aurait pu choisir mieux.
- Personne ne peut lutter contre son propre cœur. Elle est amoureuse.
- Grand bien lui fasse !
- Es-tu obligé d'être aussi insensible ?
- Tu sais que je ne le suis pas.
- Il n'y a que moi qui connaisse ton vrai visage. Tu gagnerais à être plus gentil avec tout le monde.
- Je n'en vois pas l'intérêt. Il n'y a que toi qui m'importe. Toi, et ma famille.
Hiro avait plongé ses yeux dans le regard de Kisa et lui caressait les cheveux.
- Je t'aime.
Avec un sourire heureux, elle se blottit dans ses bras. Pour le restant de sa vie.
Plus de suite cette fois, c'est bel et bien terminé ! Bises à tous !